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Il est impératif de distinguer la différence/nuance entre certains termes pour mieux analyser un

texte :

- Interpréter = délivrer le message du texte, simplement.


- Diachronique = L'évolution d'un évènement déroulé dans le passé.
- Synchronique = Tous les éléments contemporains d'un évènement.
- Connotation = Tous les mots qui peuvent faire référence à une dénotation. Exemple :
Caisse  Voiture.
- Annotation = sens littéral d'un terme. Exemple : voiture est un objet pour se déplacer
- Paraphraser = redire la même chose en reformulant la phrase.
- Extrapoler = exagérer le sens du texte.
- Plagier = s'approprier le contenu d'un texte en le retranscrivant sans citer la source. Même
une reformulation peut s'avérer être du plagiat si l'on ne cite pas les sources.
- Versification = l'art et la manière de diviser un texte pour le structurer, en strophe,
paragraphe…

Chaque texte travaille par parallélisme ou opposition


Lors de l'écriture d'un texte, nous devons prendre en compte deux aspects : le fond et la forme.
L'un va être axé sur le contenu et l'autre va s'attarder sur la manière de rédiger. Pour cela, il est
nécessaire de lancer un premier jet, puis, le corriger.

Analyse :

Manhattan – Kaboul
À partir du titre, nous pouvons déjà présenter quelques hypothèses de lecture.
Formuler des questions du style :
- Pourquoi Manhattan vient avant Kaboul ?
- Pourquoi y a-t-il un trait d'union entre les deux noms de villes ?
Dans ce cas-ci, toujours utiliser le conditionnel !

Strophe 1
Petit Portoricain, bien intégré quasiment New-Yorkais
Dans mon building tout de verre et d'acier
Je prends mon job, un rail de coke, un café
Premièrement, les paroles commencent par brosser le portrait du premier protagoniste. Il
est important de le connaitre pour analyser correctement un texte.
"Petit Portoricain"  Le mot "petit" donne du sens au Portoricain. Adjectif de taille mais
aussi, il peut vouloir dire : modeste  quidam
"Quasiment New-Yorkais" Quasiment, car toujours trahi par ses origines même s'il y a des
conventions entre Porto Rico et les USA. Quasiment peut vouloir dire aussi qu'il a presque
réussi son parcours d'intégration.
"Dans mon Building" L'auteur insuffle l'attachement qu'il y a entre le protagoniste et le
building. Par ce rattachement, l'auteur montre le parachèvement de l'intégration du
Portoricain.
"Tout de verre et d'acier" Oxymore  fragile et solide à la fois. Le "tout" donne une
illusion de grandeur et peut faire référence au USA qui sont représentés comme étant une
grande nation.
"Je prends mon job, un rail de coke, un café" indique un quotidien, une routine. Nous
pouvons également déduire, qu'il a un bon poste dans son building. Un rail de coke : peut
vouloir dire qu'il est riche, vu le prix du gramme et un café peut vouloir dire qu'il a besoin
d'un excitant pour tenir toute la journée.

Strophe 2
Petite fille Afghane, de l'autre côté de la Terre
Jamais entendu parler de Manhattan
Mon quotidien c'est la misère et la guerre

"Petite fille afghane" La notion de petite, ici, est désigné comme un adjectif de taille ou
d'âge. Peut vouloir dire également qui vit dans une situation déplorable.
"Afghane" <-> "Portoricain" fameuse différence entre les villes.
Sachant que l'auteur est omniscient, il parle au nom des protagonistes en affirmant des
choses qu'ils ne connaissent pas. Comme lorsqu'il dit que la petite fille n'a jamais entendu
parler de Manhattan.
Jusqu'ici nous pouvons dire que le texte travaille par parallélisme entre le Portoricain et
l'Afghane. Cependant il y a une opposition entre leurs vies car l'un mène une belle vie
tandis que l'autre vit dans la misère et la guerre.

Strophe 3
Deux étrangers au bout du monde, si différents
Deux inconnus, deux anonymes, mais pourtant
Pulvérisés, sur l'autel, de la violence éternelle

"Deux étrangers" géographiquement et socialement.


"Si différents" le "si" est adverbe d'intensité qui accentue la différence entre les
protagonistes.
"Deux inconnus" entre eux et pour le monde.
"Deux anonymes" car ce sont des quidams

", mais pourtant " la virgule accentue le "mais". L'auteur veut nous montrer que malgré
toutes leurs différences, ils restent identiques implicitement.
"Pulvérisés" l'auteur utilise ce terme pour montrer l'intensité de la destruction au pluriel
car les deux se rejoignent.
" , sur l'autel ," entre virgule car il revêt cette connotation religieuse.
" violence éternel " qui a et qui existera pour toujours. Les deux protagonistes subissent
cette violence.

Strophe 4
[1] Un 747, s'est explosé dans mes fenêtres
[2] Mon ciel si bleu est devenu orage
[3] Lorsque les bombes ont rasé mon village
[1] faisant référence aux USA et au 11/09/2001. Cette phrase fait également écho au
building de verre et d'acier par " s'est explosé ". Il y a également une personnification de
l'avion qui a explosé "volontaire". L'auteur donne une autre vision de l'histoire car le
Portoricain était dans le bâtiment lors de l'explosion.
[2] faisant référence aux USA et à l'Afghanistan. "Si" adverbe d'intensité.
[3] faisant référence à l'Afghanistan lorsque les USA ont riposté par le largage de bombe.
La petite fille était dans le village lorsque les bombes ont explosé.

Strophe 5
Deux étrangers au bout du monde, si différents
Deux inconnus, deux anonymes, mais pourtant
Pulvérisés, sur l'autel, de la violence éternelle
Idem à la strophe 3
So long, adieu mon rêve américain
Moi, plus jamais esclave des chiens
Ils t'imposaient l'Islam des tyrans
Ceux-là ont-ils jamais lu le Coran ?
"Adieu" fait référence à la fin, donc la mort.
"rêve américain" était presque arrivé il était presque arrivé au bout de son rêve.
"Plus jamais esclave des chiens" la petite fille, par la fin de sa vie, elle se libère
définitivement de l'esclavagisme. Nous comprenons ici que "les chiens" sont les tyrans.
"L'islam des tyrans" ≠ l'islam. Ici il y a une nuance entre les deux car l'islam des tyrans
rejoint la question "ceux-là ont-ils jamais lu le Coran" nous savons dire que l'islam des
tyrans est un islam dénué de sens.
Suis redevenu poussière
Je serai pas maître de l'univers
Ce pays que j'aimais tellement serait-il
Finalement colosse aux pieds d'argile
"Suis redevenu poussière" je nait de rien et redeviens rien.
"Je serai pas maitre de l'univers" je ne serai jamais le plus puissant au monde.
" Ce pays que j'aimais tellement" le Portoricain idolâtre les USA.
"Colosse aux pieds d'argile" insinue que malgré la grandeur des USA, ils auraient
également des faiblesses.
Les dieux, les religions
Les guerres de civilisations
Les armes, les drapeaux, les patries, les nations
Font toujours de nous de la chair à canon
L'auteur se positionne et délivre sa pensée. Éternellement, le perdant dans chaque guerre
reste le citoyen lambda.
"Les dieux, les religions, les guerres de civilisations" sont ceux qui prennent les décisions
de la guerre.
"Les armes, les drapeaux, les patries, les nations" font référence au nationalisme.
"Chair à canon" = bouclier humain.
Deux étrangers au bout du monde, si différents
Deux inconnus, deux anonymes, mais pourtant
Pulvérisés, sur l'autel, de la violence éternelle
Idem à la strophe 3

Là, nous pouvons déduire que le titre est en fait une succession d'évènements. Le World Trade
Center a été attaqué à Manhattan puis il y a eu les attaques en Afghanistan. D'où, Manhattan
(USA) puis Kaboul (Afghanistan)

Moral : l'auteur, Renaud en l'occurrence, veut dénoncer le militarisme et la guerre en utilisant un


fait historique. Son but est de faire réfléchir son public.

Lorsque nous arrivons à la fin de la chanson, nous nous sentons inclus dans l'histoire car nous
avons analysé les deux personnages et nous avons pris connaissance de la situation

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