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: KHELFI Taoufik
1er chapitre
SAVOIRS :
– Connaître le procédé d’obtention des pièces moulées
– Savoir concevoir une pièce moulée
I. Généralités :
Le moulage ou fonderie est un ensemble des techniques de mise en œuvre qui permet de
réaliser des pièces métalliques brutes. Le moulage proprement dit consiste à réaliser des
pièces brutes par coulée du métal en fusion dans une empreinte correspondant à la forme
négative de pièce désirée dans un matériau réfractaire appelée "moule" en sable (non
permanent) ou en métal (permanent). Contrairement aux procédés d’obtention des pièces
brutes par transformation plastique à chaud ou à froid, le moulage permet d’obtenir des pièces
creuses à cavités complexes (culasses de moteur, bâtis de machine) néanmoins un prix de
revient assez bas comparant aux autres procédés. On peut obtenir des pièces de forme
complexes qu’il suffira d’usiner localement.
Il existe deux familles dans les procédés de fonderie liées à la conception et la fabrication du
moule dont il se dérive plusieurs types de moulage selon la technique utilisée (fig :1).
Les techniques employées dépendent de l’alliage fondu, des dimensions, des caractéristiques
et des quantités de pièces à produire.
Moulage
1er chapitre
Un moule non permanent est une structure principalement réalisée en matériaux de moulage
(généralement en sable), composée d’une ou de plusieurs parties et offrant après assemblage
un évidement appelé empreinte finale. Cette empreinte correspond à la pièce brute (en tenant
compte du retrait) et aux systèmes de remplissage et d’alimentation. Le moule est utilisé
qu'une seule fois, pour extraire la pièce, il faut le détruire, l'empreinte est obtenue par moulage
du matériau constitutif autour d'un modèle perdu ou non.
La technique de moulage en moule non permanent regroupe :
Le modèle
Le modèle est une représentation sous forme d'une pièce ou ensemble de pièces de l'objet à
fabriquer et permettant la confection de l'empreinte du moule en sable.
Il est exécuté en bois, en métal ou en plastique, c'est à dire le matériau utilisé pour la
confection du modèle dépend essentiellement du procédé de moulage (manuel ou mécanique).
Un modèle doit posséder :
- Une bonne résistance contre les contraintes mécaniques.
- Une bonne résistance contre les contraintes chimiques (humidité, liant du sable, gaz etc.).
- Une bonne résistance contre les contraintes thermiques.
- Une précision de la forme et des dimensions.
La surface de travail doit être lisse et résistante à l'usure. Pour exécuter des pièces en grande
série, les modèles sont métalliques, ils sont usinés, polis et montés sur des plaques modèles
métalliques. Ils sont conçus à partir de différents alliages tels que :
- Alliage d'aluminium.
- Alliage de magnésium.
- Alliage de zinc.
- Alliage de cuivre.
- Fonte et acier
Sur les surfaces des modèles sont appliqués des enduits destinés à améliorer leurs propriétés
de surface sans aucune influence sur les dimensions et la forme des modèles. Les enduits
métalliques sont obtenus par galvanisation ou chromatisation et non métalliques par peinture.
Figure 3 : modèle
Le châssis
C'est un cadre rigide fabrique en fonte, en acier ou en aluminium parfois en Bois, sans fond
destiné à contenir et à soutenir le sable constituant le moule. Un châssis complet comprend au
moins deux parties (figure.4)
La pièce une fois moulée est décochée (figure 5) subit une phase de parachèvement qui
consiste à séparer des éléments liés au procédé ne faisant parti de la pièce désirée sont
colorés en noir (évent, masselottes, alimentation).
la dépouille
Les formes du modèle doivent permettre son extraction du sable sans dégradation du
moule. Dans ce but, on donne une certaine inclinaison aux parois du modèle, c'est la
dépouille (pente de 3 à 10 %), comme la montre la figure 3. La dépouille est absolument
nécessaire.
Le retrait
Lors du refroidissement, le métal se contracte, le retrait est la valeur de cette contraction.
Il est généralement exprimé en millimètre par mètre. Après solidification, cette
contraction ou variation de volume (donc de dimensions) doit être compensée.
s'exprime en %).
Où Vm : volume du modèle. Vp : volume de la pièce.
Le tableau suivant donne les valeurs de retrait pour quelques matériaux utilisés en
moulage :
La surépaisseur d’usinage « e»
La surépaisseur d’usinage est calculée en processus de fabrication après une simulation
d’usinages et calcul du brut à partir d’une condition de fabrication. Donc les dimensions du
modèle doivent être augmentées de2à 3 mm. Généralement la grandeur de la surépaisseur
d'usinage est choisie suivant un tableau spécial. Elle dépend essentiellement de la nature du
métal à couler, des dimensions de la pièce et de la position de ses surfaces pendant la coulée.
La mise au mille
Elle désigne la quantité de matières premières nécessaire à l'obtention de 1000 kg de
produit final. Plus la mise au mille est élevée, plus le gaspillage est important.
Le plan de joint
Il doit être choisi pour assurer le bon démoulage du modèle. On le choisit en général :
-passant par le plan le plus grand du modèle
-passant par le plan de symétrie du modèle
-évitant les contre dépouille
-limitant les noyaux.
Matériaux du modèle
Pour des pièces à exécuter en grandes séries et avec des tolérances dimensionnelles
serrées, les modèles sont métalliques et comportent les dispositifs de moulage, des
orifices de coulée, des masselottes, des évents. Bien entendu, ces modèles seront mis au
point et retouchés à l’occasion de chaque nouvelle mise en fabrication. Dans le cas de
petite et moyenne série et de faible précision on peu utiliser un modèle aussi peu
onéreux réalisé en bois. On peut aussi, en moulage main, surmouler une pièce
irréparable que l’on utilise comme modèle pour fabriquer une pièce de remplacement.
Sables de fonderie
Les sables utilisés pour les moules doivent réunir un certain nombre de propriétés :
- reproduire les formes et les détails les plus fins du modèle,
- résister à la température du métal fondu,
- se désagréger facilement après le refroidissement de la pièce coulée pour permettre le
décochage.
Pour répondre à ces impératifs, le sable de moulage doit satisfaire à deux exigences
fondamentales qui sont:
• la mise en forme au contact d’un modèle en épousant tous les détails; cela signifie que
son état initial doit être pulvérulent, soit liquide ou liquide plastique,
• la conservation de cette forme jusqu’à la solidification complète du métal.
Il existe quatre types de sable :
1ère année Génie Mécanique Page 6 sur 16
ISET GAFSA
Le sable naturel : il est extrait de carrière, il est composé de silice, de forte proportion
d’argile et de poussière,
le sable silico-argileux : dite aussi synthétique, il est par opposition au sable naturel.
le sable siliceux : la silice est largement répandue, il est lavé, la pureté allant à 99.5%.
Le sable à prise chimique : Il est composé de silice (pour l'aluminium et les fontes) ou
de chromite (pour les aciers), de résines (environ 1 % à 2 % de la masse du sable) et
d'un catalyseur (5 à 60 % de la masse de résine).
c. Moulage en carapace :
Ce procédé de moulage dans lequel le moule est une fine couche de sable aggloméré au
moyen d’une résine thermodurcissable. Le métal en fusion, est coulé dans un moule composé
de deux coquilles appelées carapaces ou masques. Le procédé est nommé moulage en
carapace ou procédé croning (fig :7): il s'agit d'un moulage à modèle permanent. L’exécution
des carapaces se fait en six étapes :
Fabriquer une plaque (modèle métallique en bronze, en aluminium, en acier ou en fonte).
Chauffer la plaque modèle à environ 200 à 300°C.
Verser sur la plaque modèle un mélange de grains de silice (sable) et 5 à 10% de résine
thermodurcissable (indéformable à la chaleur après solidification): une partie de ce
mélange fond au contact de la plaque modèle et forme ainsi en 15 secondes une carapace
de 4 à 8mm d'épaisseur.
Retourner l’ensemble pour permettre d’évacuer l’excédent de mélange.
Placer la plaque modèle et la carapace dans une étuve de 300 à 400°C pour terminer la
cuisson pendant quelques minutes.
Séparer la carapace à la plaque modèle.
Les deux carapaces sont réalisées identiques, la seule différence est l’une comporte des
goujons et l’autre des trous, le moule sera constitué par collage des deux carapaces, les
noyaux ont été mis au préalable.
Les sont placés verticalement ou horizontalement dans des châssis remplis de sable
pour le calage. Le décochage des pièces est assuré par la rupture des carapaces.
Il s'agit de faire un modèle dans un matériau facile à mettre en forme et dont il est
facile de se débarrasser avant ou pendant la coulée. Typiquement ce matériau est du
polystyrène qui brûle au fur et à la mesure de la montée du métal liquide, ou bien de la cire
qui a des bas points de fusion qu'on peut fondre et évacuer avant la coulée. Une fois le
modèle réalisé, on l'enrobe de sable, de plâtre réfractaire ou d'une carapace céramique.
Le moule est alors réalisé en une seule partie autour d'un modèle sans possibilité de
démoulage. Le modèle comporte la forme de la pièce ainsi du système de remplissage et
d'alimentation (voir figure 8 ci-dessous).
Ce procédé de moulage, s’applique à tous les types de pièces mécaniques, des petites aux grandes
dimensions, de formes simples à des formes compliquées y compris des formes en contre
dépouille. Ces caractéristiques techniques (dimensions, état de surface) sont plus précises aux
autres procédés de fonderie. Ce procédé s’applique tout particulièrement à la fonderie des
matériaux à haut point de fusion impossible dans des moules métalliques, cependant elle
nécessite un moule en matériau réfractaire (céramique). Ce procédé de fabrication se décompose
comme suit:
- Obtention d’un modèle non permanent ;
- Assemblage. (Création d’une grappe) ;
- Fabrication du moule réfractaire (enrobage céramique) ;
- Évacuation de la cire ;
- Cuisson du moule réfractaire ;
- Coulée du métal dans le moule ;
- Destruction du moule ;
- Dégrappage des pièces ;
- Contrôle des pièces.
L’assemblage des modèles s’effectue avec un couteau chauffant, chacune des pièces est ainsi
“soudées” à un arbre central constituant la poche de coulée (entonnoir). Pour des pièces plus
volumineuses des jets de coulées sont éventuellement rajoutés. Chaque grappe complète formera
un moule (figure 9).
Les quatre fonctions (moulage, remplissage, alimentation, éjection) sont assurées par les
éléments suivants:
IV. Moulage en coquille par centrifugation
La même surface moulante permet la réalisation d’une centaine à plusieurs milliers de pièces.
La centrifugation en moules non permanents nécessite au contraire la réfection de la surface
moulante avant chaque coulée. La machine de centrifugation est d’axe horizontal, vertical ou
oblique. Le moule est directement entraîné en rotation. Les moules (appelés aussi coquilles)
sont métalliques (fonte, acier, cuivre) ou en graphite (Figure 15). Les accélérations
appliquées à l’alliage coulé sont de plusieurs dizaines de fois l’accélération de la pesanteur
(g).