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Objet d’étude : Le roman et le récit du Moyen- Âge au XXIe siècle

Fiche de lecture : L’Étranger, Camus, 1943


I. Recherches sur l’auteur

1. Biographie.
 Nom : Camus
 Prénom : Albert
 Date et lieu de naissance : 7 novembre 1913 à Mondovi (aujourd’hui Dréan) en Algérie
 Date et lieu de décès : 4 janvier 1960 à Villeblevin (France)
Albert Camus n'a pas connu son père, tué par un éclat d’obus dès le début de la première guerre mondiale. Il est élevé par sa mère, presque sourde,
illettrée et qui fait des ménages pour entretenir ses deux enfants. Il grandit donc dans la pauvreté, qui lui fait honte une fois qu’il parvient au lycée, et
peut comparer son train de vie avec celui de ses camarades plus fortunés. Mais il fait d’heureuses rencontres : en particulier celle de son
instituteur, Louis Germain, qui l'initie aux joies de la lecture et l’aide à obtenir une bourse pour la suite de ses études. Puis Jean Grenier, son
professeur de philosophie au lycée d’Alger qui lui fait découvrir Nietzsche.
Après une licence de philosophie, il devient journaliste engagé (parti communiste et Alger-Républicain), puis fut résistant. D'une courte adhésion au parti
communiste (1935-1936), Albert Camus retire une méfiance de l'endoctrinement et la certitude que la stratégie politique ne doit jamais prendre le pas sur la
morale.
En 1943, il rencontre Jean-Paul Sartre et travaille avec lui au journal "Combat". Leur complicité intellectuelle durera jusqu'à la publication de "L'homme révolté",
en 1951, Albert Camus refusant la conception marxiste de la révolution qui légitime l'utilisation de la violence et dénonçant les perversions de 1789 et 1917.
Il est prix Nobel de littérature en 1957 et meurt dans un accident de voiture.

2. Mouvement littéraire et auteurs emblématiques


L'absurde est un mouvement littéraire du milieu du XXème siècle, de 1938 à 1960 environ. Ce mouvement naît après les deux guerres mondiales du
XXème siècle. Ce mouvement est l'expression de l'impuissance de l'homme à trouver un sens à l'existence, et de la confrontation de l’homme avec un
monde qu'il ne comprend pas.
L’Étranger de Camus (1942) est un exemple du mouvement avec le personnage de Meursault qui semble profondément conscient de l'absurdité de
l’existence. Camus, pour dépasser, la condition tragique de l’homme (exposé dans le cycle de l’absurde), va ensuite proposer de faire entendre une
révolte humanitaire et solidaire (dans le cycle de la révolte).
Autre auteur représentatif de ce mouvement, Jean-Paul Sartre (1905-1980) avec des romans comme la Nausée (1938) et le mur (1939).

3. Bibliographie

 L’envers et l’endroit (roman, 1935)


 Révolte dans les Asturies (théâtre, 1936)
 La Mort heureuse (roman, 1936-1939)

Cycle de l’absurde
 L'Étranger (roman, 1942)
 Le Mythe de Sisyphe (essai, 1942)
 Caligula (théâtre, 1944)
 Le malentendu (théâtre, 1944)

Cycle de la révolte
 La Peste (roman, 1947)
 Les Justes (théâtre, 1949)
 L'Homme révolté (essai, 1951)
 L'Eté (essai, 1954)
 La Chute (roman, 1956)
 Les Possédés (théâtre, 1959)

4. Combat de Camus pour l’abolition de la peine de mort

La lutte de Camus contre la peine de mort prend racine dans un dégoût viscéral que lui inspire la peine de mort, dégoût évoqué notamment dans Le
Premier Homme, ouvrage dans lequel Camus raconte combien son propre père avait été éprouvé par le spectacle de la mise à mort d’un condamné.
Albert Camus semble parfois faire se rejoindre différents types de mise à mort, qu’il s’agisse d’assassinats, d’exécutions sommaires ou de peines capitales
appliquées suite au jugement d’un tribunal. Ce dernier cas de figure est cependant plus grave aux yeux de l’auteur, car il constitue une sorte
d’institutionnalisation raisonnée du penchant meurtrier de l’Homme.
La Seconde Guerre mondiale mettra en branle les convictions abolitionnistes de Camus. En 1944, la perte de plusieurs de ses amis résistants l’amène à
soutenir quelque temps une politique d’épuration. Il revient ensuite sur ce choix. Il s’exprimera souvent sur cette crise de l’Homme qu’illustrent
l’existence et l’acceptation de la peine de mort dans nos sociétés modernes.
Au cours des années 1954/1955, Camus prend la défense de nombreux condamnés à mort. Ses interventions permettent de sauver la vie de nombreuses
personnes. Lors de la guerre d’Algérie, Camus, militant pour une solution fédéraliste et requérant une trêve civile en vain, souhaitera n’apporter son
soutien officiel ni aux violences mortelles du FLN, ni à celles des ultras et d’un gouvernement français qui pratique la torture. Cependant, il apportera, à
titre privé, son aide à plus d’une centaine de condamnés à mort en appuyant leur recours en grâce. Cette lutte contre le couperet durera jusqu’à la fin
accidentelle de sa vie, en 1960.
II. Le récit

Structure Personnage(s) Lieu (x) Résumé Titre du chapitre


Première Chap. I Meursault Meursault, le narrateur, est un jeune bureaucrate
partie travaillant dans une société d’import-export d’Alger
dans les années trente. Celui-ci vient de recevoir un
télégramme lui annonçant le décès de sa mère placée
dans un hospice de Marengo.
Il obtient un congé de 48 heures malgré le
mécontentement de son patron et prend le bus. Il
voit le directeur de l’établissement qui lui parle de sa
mère, mais il n’éprouve que de l’indifférence à ses
propos. Il sait aussi que les funérailles auront lieu le
lendemain. Il ne veut pas voir le corps une fois qu’il
est à la morgue et il refuse également de prendre un
repas proposé par le concierge, mais accepte le café
qui lui est offert. En retour il offre une cigarette au
concierge et ils se mettent à fumer ensemble.
Il assiste à la veillée mortuaire parce qu’il y est obligé.
Il est insensible à la douleur des autres vieillards qui
sont également présents et il s’étonne même du fait
qu’une femme pleure pendant la veillée. Il se croit en
outre être observé et jugé par l’assistance. Le matin
arrive. Meursault se soumet aux procédures
présentées par le directeur et il suit le cortège avec
les autres pensionnaires de l’hospice. Il doit marcher
jusqu’à l’église. La procession est marquée par la
chaleur accablante et par la présence de Thomas
Pérez, le « fiancé » de sa mère qui peine à suivre. Le
jeune homme assiste au service avec de l’indifférence
et il n’éprouve ni douleur ni chagrin lors de
l’ensevelissement du corps.

Le narrateur, Meursault, vient d'apprendre le décès


de sa mère. Il prend des congés et se rend à la
maison de retraite (asile de Marengo) pour assister
à l'enterrement durant lequel il ne versera pas une
larme.

Chap. II Meursault rentre à Alger et le samedi, le lendemain, il


décide d’aller se baigner dans la mer. Il y rencontre
son ancienne collègue de bureau, Marie Cardona,
qu’il ne connait pas très bien. Ils batifolent dans l’eau
pendant la journée et ils se mettent d’accord pour
regarder un film de Fernandel au cinéma le soir. Après
le cinéma ils rentrent chez Meursault et finissent la
nuit ensemble. Marie rentre le matin et le jeune
homme passe sa matinée au lit tandis que son après-
midi se passe à regarder les gens à partir de son
balcon.

Meursault reprend le cours monotone de sa vie et


se rend à la piscine municipale et retrouve une
ancienne collègue, Marie, avec laquelle il entame
une relation amoureuse.
Chap. III Le lundi ressemble à toutes ses autres journées de
travail entrecoupées par le déjeuner chez Céleste. Il
rentre chez lui et il rencontre comme d’habitude son
voisin Salamano flanqué de son chien qu’il n’arrête
pas de houspiller. Il est ensuite approché par un autre
voisin, Raymond Sintès, un ancien boxeur proxénète,
dont le métier officiel est « magasinier », qui l’invite à
rentrer chez lui et lui demande d’écrire une lettre
qu’il adressera à sa maîtresse qu’il soupçonne de le
tromper. Raymond veut qu’elle revienne pour qu’il se
venge ensuite sur elle. Il présente d’ailleurs une
blessure à la main et explique qu’il a eue en se
battant avec le frère de la Maure, dont il craint encore
les représailles. Meursault écrit la lettre qui aidera
Raymond à se venger de sa maîtresse sans se poser
de questions.

Raymond Sintès, le voisin de Meursault, lui


demande de rédiger une lettre pour piéger le frère
d'une de ses anciennes maîtresses avec lequel il
est en confrontation.
Chap. IV Meursault passe une semaine ordinaire et il
programme un samedi à la mer avec Marie. Ils
passent un moment merveilleux à la plage et rentrent
ensuite chez Meursault. Marie passe le dimanche
avec lui et elle veut s’assurer de ses sentiments
envers elle. Il lui avoue qu’il ne l’aime pas, ce qui
désole la jeune femme. Ils entendent ensuite une
violente dispute dans l’appartement voisin : c’est
Raymond qui est en train de cogner une femme et de
lui crier dessus. La scène ne s’arrête qu’après
l’intervention d’un policier. La femme battue déclare
que Raymond est un proxénète et celui-ci est
convoqué au commissariat.

Sintès demande à Meursault de témoigner pour lui et


celui-ci soutient que Raymond a bien été trompé par
sa maîtresse. Ce dernier reçoit alors juste un
avertissement après son audience. Les deux hommes
passent l’après-midi du dimanche dehors et ils
rencontrent Salamano affligé par la fuite de son
chien. Ils essaient de lui remonter le moral en lui
assurant que son animal allait revenir. La soirée est
marquée par la visite de Salamano et que Meursault
entend pleurer lorsqu’il rentre chez lui. Il a une
pensée pour sa mère lorsqu’il entend les sanglots du
vieil homme.

Meursault se retrouve à témoigner au commissariat


en faveur de Raymond suite à une violente dispute
avec sa maîtresse.

Chap. V Raymond invite le couple à passer le dimanche


suivant au cabanon de Masson au bord de la plage. Il
lui dit également qu’il a été tout le temps suivi par
des Arabes, dont le frère de sa maîtresse.

Meursault est ensuite convoqué par son patron qui


lui propose une promotion dans la nouvelle filiale
qu’il souhaite ouvrir à Paris. Le jeune homme
n’affiche aucune extase à l’annonce de la nouvelle, ce
qui lui vaut des remarques de son patron sur son
indifférence. Il retrouve ensuite Marie qui le
demande en mariage et qu’il accepte sans éprouver
aucun sentiment. Il va dîner chez Céleste après le
départ de la jeune femme et au cours duquel il
partage la table avec une femme étrange.

Meursault rentre chez lui et il est accueilli sur le


palier par Salamano qui lui confie que son chien n’est
plus prêt de revenir et il se met ensuite à lui parler de
sa vie d’antan et de ses rêves. Il lui révèle également
que le placement de sa mère à l’hospice a été très
mal vu par les gens du voisinage, mais il lui assure
qu’il sait que Meursault tenait beaucoup à elle.

Raymond invite Marie et Meursault à la plage.


Marie demande à Meursault de l'épouser. Celui-ci
accepte dans une totale indifférence.

Chap. VI Meursault et Marie partent avec Raymond pour le


cabanon de Masson. Ils retrouvent les Arabes qui ont
suivi Raymond la veille, dont le frère de son ex-
maîtresse et qui les observent. Ils partent en bus
pour la plage et ils se dirigent ensuite vers le cabanon
qui se trouve au bout de l’étendue de sable. Ils sont
accueillis par Masson et sa femme. L’ambiance est
conviviale. Meursault et Marie ainsi que Masson
préfèrent piquer une tête dans la mer et profiter du
soleil avant de revenir pour déjeuner. Ils boivent
beaucoup d’alcool pendant le repas et les convives
sont indisposés par la réverbération du soleil sur la
mer.

Les trois hommes se promènent ensuite sur la plage


tandis que les femmes font la vaisselle. Ils
rencontrent alors deux Arabes, dont le fameux frère.
Raymond le reconnait et se bat avec lui. Masson se
bat aussi, mais avec l’autre tandis que Meursault est
un simple spectateur. L’un des Arabes arrive à
atteindre Sintès à la figure avec son couteau, ce qui
oblige celui-ci à se rendre chez un médecin pour se
faire soigner.

Raymond et Meursault se rendent de nouveau sur la


plage au retour de Sintès et ils y retrouvent les deux
hommes se reposant à côté d’une source. Meursault
demande à son ami de lui confier son arme à feu de
peur qu’il ne tire sur ses adversaires. Une fois qu’ils
sont de retour au cabanon, Meursault se rend encore
au bord de la plage avec le revolver. Il rencontre le «
frère » qui sort son couteau. Meursault est aveuglé
par l’éclat du soleil sur la lame, et il sort ensuite son
arme de sa poche. Inondé de sueur, il fait feu.
L’homme s’écroule. Meursault se remet à tirer
encore et encore, en tout quatre fois sur l’Arabe.
Accablé par le soleil et la chaleur, il est à peine
conscient de ce qu’il fait.

Raymond, Marie et Meursault vont passer la


journée à la plage. 3 hommes arabes, dont l'un est
le frère de la maîtresse de de Raymond, viennent
menacer Raymond qui glisse une arme dans la
poche de Meursault. Raymond est blessé, on le
ramène au cabanon pour le soigner. Meursault
décide de retourner se promener seul sur la plage,
retrouve par hasard l'un des hommes et le tue.

Deuxième Chap. I Meursault est arrêté et interrogé au poste de police


partie et devant le juge d’instruction. Il considère son cas
avec du détachement et ne prend pas la peine de
consulter un avocat. Il lui en est cependant désigné
un d’office. Les questions qui lui sont posées par le
juge et son défenseur portent sur son attachement
pour sa mère. Ils sont décontenancés par son
insensibilité à la mort de celle-ci. Le juge lui pose
également des questions sur ses sentiments
concernant son geste et envers l’Arabe et lui
demande pourquoi il y a eu un décalage de temps
entre le premier coup de feu et les quatre suivants.
Meursault affiche son indifférence tandis que
l’homme de loi, irrité par son comportement lui fait la
morale en lui parlant de Dieu tout en lui montrant un
crucifix. L’instruction prend onze mois.

Meursault est interrogé à plusieurs reprises mais


ne parvient pas à justifier son geste. Il reste
apathique ce qui énerve le juge et son avocat.

Chap. II Meursault se retrouve en prison au milieu d’autres


personnes, mais il a bientôt droit à une cellule
individuelle. Il est incommodé par sa condition les
premiers jours de son incarcération, puis il s’adapte
petit à petit en préférant dormir et en plongeant
dans ses souvenirs. Il entre mentalement dans son
appartement et il fait l’inventaire virtuel de ses biens.
Il lit plusieurs fois l’histoire d’un Tchécoslovaque sur
un bout de journal qu’il a trouvé dans la pièce. Il
éprouve aussi des manques pour les cigarettes, les
femmes ou la mer qu’il peut voir à partir de sa
fenêtre. Il s’adapte rapidement à sa nouvelle vie et
tout compte fait il ne se croit pas si malheureux que
ça.

Marie lui envoie une lettre une fois et lui rend


également visite une fois. Il est importuné par la voix
des autres personnes et il ne prête pas beaucoup
attention à ce que la jeune femme lui raconte. C’est à
peine s’il ouvre la bouche pour lui répondre.

Meursault, seul dans sa cellule, se réfugie dans ses


souvenirs et le sommeil. Il reçoit une visite de Marie
mais ne parvient à entendre ce qu'elle dit.

Chap. III Le procès de Meursault s’ouvre en juin, un an après


son arrestation. Celui-ci songe aux débats avec
curiosité, étant donné que c’est la première fois qu’il
assiste à un procès. Il se considère comme un simple
spectateur et il est étonné par l’engouement des
gens qui veulent assister au procès pour le voir. Il
considère l’assistance et prend note de l’ambiance
qui règne, l’effervescence du public, la présence des
témoins et des jurés ainsi que celle des journalistes. Il
ne se sent pas du tout concerné par l’affaire et il se
voit même comme l’intrus parmi toutes ces
personnes. La cour entre et le président pose des
questions à Meursault à propos de sa mère et du
meurtre de l’Arabe.

Il répond ensuite au procureur que c’était le hasard si


l’Arabe qu’il a tué était armé et que lui-même est
revenu près de la source. Les témoins commencent
ensuite à venir à la barre. Le directeur de l’hospice, le
concierge et le fiancé de sa mère, Thomas Perez
évoquent son détachement lors des funérailles de sa
mère, son absence d’émotion et même sa
désinvolture lorsqu’il fume une cigarette dans la
morgue. Céleste veut le soutenir et annonce que ce
qui lui arrive est un malheur. Les témoignages de
Masson et de Salamano sont de leur côté négligés
par la Cour.

Marie est aussi appelée comme témoin et elle


confirme que leur liaison a commencé le lendemain
des funérailles de la mère de Meursault et qu’ils sont
allés voir un film de Fernandel le soir de leur
rencontre. Au procureur d’en conclure donc que
Meursault s’est bien diverti après l’enterrement de sa
mère en prenant des bains, en commençant une
liaison et en riant devant un film comique. Raymond
de son côté affirme d’emblée que Meursault est
innocent, que c’est du hasard si Meursault était à la
plage et du hasard si ce dernier a écrit la lettre pour
sa maîtresse. Son soutien à Raymond est alors pointé
par l’avocat général, alors que ce dernier est connu
comme étant un souteneur, et que Meursault et
Sintès sont amis. La lettre qu’il a écrite ainsi que son
témoignage pour Sintès au commissariat l’accablent
davantage. Pour le procureur il est évident qu’il est
complice avec Raymond et qu’il a commis un crime
crapuleux.

Aux questions qu’on lui pose sur son indifférence à


l’enterrement de sa mère et au motif de son acte, il
dit seulement que c’est le soleil qui l’a poussé. Enfin,
selon le procureur l’internement de sa mère faisait de
lui « un homme qui tuait moralement sa mère »
avant de conclure : « J’accuse cet homme d’avoir
enterré sa mère avec un cœur de criminel ».
Meursault commence à voir que le procès ne joue
pas en sa faveur et que le procureur a insisté sur son
apparent manque de moralité. Meursault rejoint la
prison après l’audience.

Le procès de Meursault débute un an après son


arrestation. Meursault semble une fois de plus
extérieur à la scène et n'écoute pas les témoins qui
se succèdent pour tenter de donner du sens à son
geste ou de l'excuser.

Chap. IV Meursault se sent exclu du procès, son avocat ne le


laisse pas prendre la parole et préfère parler à sa
place. Il ne se reconnait pas non plus dans aucun des
portraits dressés par son avocat et celui du
procureur. Le premier met en avant la provocation de
l’Arabe et décrit ensuite son client comme un
honnête homme, travailleur régulier, infatigable,
fidèle à son employeur « aimé de tous et
compatissant aux misères des autres. » Son avocat
l’ennuie et il n’écoute plus ce qu’il dit. Il en est de
même pour le procureur, mais il retient quand même
certains points.

Celui-ci de son côté voit en lui un parricide qui a


prémédité son acte. L’homme de loi montre son
insensibilité prouvée par son détachement pendant
l’enterrement de sa mère. Il relate qu’il a provoqué
les Arabes à la plage et qu’il est revenu pour les
abattre après le départ de Raymond qui devait aller
chez le médecin. Il le qualifie aussi de monstre qui n’a
nullement sa place dans la société. À la fin, il
demande que Meursault soit décapité. Quand le
président lui donne la parole alors Meursault
annonce que son acte a été dicté par le soleil. Le
président donne enfin son verdict et annonce que
Meursault sera guillotiné en public.

Meursault est décrit comme un monstre. Il ne se


reconnaît dans aucun des portraits qu'on dresse de
lui. Il est condamné à la guillotine.

Chap. V Meursault refuse de voir l’aumônier de la prison. Son


souci principal est d’échapper à sa sentence, et il y
réfléchit toujours dans sa nouvelle cellule. Il
s’intéresse aux exécutions et se demande s’il y avait
déjà eu des cas où des condamnés réussissaient à
s’échapper avant d’être exécutés. Il regrette même
de ne pas s’être assez documenté sur la question
auparavant. Il lui revient aussi une histoire sur son
père que sa mère lui a racontée, lorsque celui-ci est
allé voir l’exécution d’un homme alors qu’il ne le
voulait pas et qu’il a vomi toutes ses tripes à son
retour. Il pense à la guillotine et sur l’impossibilité
qu’un condamné échappe à la mort par le couperet.
Ce dernier devait même demander à ce que le
mécanisme fonctionne bien pour son intérêt.

Meursault évoque également l’attente de ses


bourreaux qui, à son avis, s’ils viennent le chercher,
devraient venir à l’aube comme il est de coutume
pour l’exécution des condamnés. Il renonce ainsi à
dormir une fois minuit passé afin de ne pas être pris
au dépourvu lorsqu’ « ils » viendraient dans sa
cellule. Il éprouve du soulagement à chaque fois que
l’heure est passée et qu’il sait qu’il vient de gagner
une journée de plus. On sait également qu’il a rejeté
son pourvoi. Il pense aussi à Marie.

Il accepte finalement de parler avec l’aumônier, mais


son discours l’ennuie et il préfère à chaque fois
contredire les paroles de son visiteur. À la fin sa
colère éclate il se met à injurier et à tirer le religieux
par sa soutane. Il repense de nouveau à sa mère, à
son fiancé à l’asile. Enfin, il souhaite que beaucoup de
personnes assistent à son exécution et qu’il soit
accueilli par des cris de haine, afin qu’il ne se sente
plus seul.

L'aumônier lui rend visite mais Meursault se révolte


et le rejette. Meursault repense à sa mère et pour
la première fois prend conscience du monde qui
l'entoure.

III. Le personnage de Meursault (toutes vos réponses devront être justifiées)


1. En quoi le titre est-il énigmatique ?
Le titre est énigmatique car on ne sait pas si l’étranger est une personne de nationalité étrangère ou une personne étrangère au monde extérieur qui
a très peu de lien sociaux et affectifs.

2. Quels liens pouvez-vous faire entre le titre et les premières pages du roman ?
Le narrateur vient d’apprendre le décès de sa mère mais il rapporte les évènements de façon neutre et sans émotion. Lors de son entretien avec le
directeur de l’établissement il n’éprouve que de l’indifférence à ses propos. Pendant la veillée, il est insensible à la douleur des autres vieillards qui
sont également présents et il s’étonne même du fait qu’une femme pleure pendant la veillée. Il se croit en outre observé et jugé par l’assistance. Le
matin arrive. Enfin, le jeune homme assiste au service avec de l’indifférence et il n’éprouve ni douleur ni chagrin lors de l’ensevelissement du corps.
L’étranger est donc ce personnage qui ne sait pas comment se comporter en société et ne comprend pas le fonctionnement de cette dernière. Il est
étranger au monde amis également à lui-même car il n’est pas capable d’exprimer ce qu’il ressent.

3. Après avoir fait des recherches sur les caractéristiques de l’anti-héros, vous montrerez en quoi Meursault en est un.
L’anti-héros :
- ne possède pas des capacités physiques, intellectuelles, morales hors du commun, comme les héros antiques.
Meursault semble détaché de sa vie, se laisser aller aux événements qui se présentent ou aux sensations (chaleur) qu’il subit : il est en ce sens un
anti-héros.
- n'agit pas. Il se laisse guider par les événements, laisse les autres choisir pour lui. Il ne s'affirme pas.
Meursault semble suivre les événements et les gens quand ils se présentent (Raymond, la chaleur sur la plage, l'enchaînement dramatique des pas
qui le mènent vers l'Arabe) ; il se tient à distance de gens (pas de choix quant à un mariage ou à un refus de celui-ci avec Marie).
- ne vit pas d’événements exceptionnels dans sa vie.
Ainsi la vie de Meursault semble banale pendant la première partie du roman. Le meurtre va briser cette banalité.
- apparaît comme détestable aux yeux de tous les lecteurs ou de certains d’entre eux. Meursault, par un meurtre absurde, déraisonné, et donc
horrible, entre dans la catégorie des anti-héros pour cette raison.

4. Que pensez-vous de ce personnage ?


Meursault est un personnage extrêmement ambigu. Il est très sensible à la nature qui l’entoure, aux variations de la lumière, aux messages que
lui envoient ses cinq sens. En revanche il est obligé de vivre parmi les hommes et ne parvient pas à donner à la société ce qu’elle attend de lui. Il ne
connaît pas les règles du jeu social, et elles lui semblent sans importance. Le monde n’a pas de sens, il n’est que sensations.
Meursault est une énigme pour les autres mais également pour lui-même : en prison, dans le fond de sa gamelle, il reconnaît avec peine son propre
reflet. Pendant le procès, par un effet de dédoublement étrange, il a en fixant le public « l’impression bizarre d’être regardé par moi-même ».

IV. Conclusion (toutes vos réponses devront être justifiées)

1.Qu’avez-vous pensé du roman ? Quelle note /20 pourriez-vous lui donner ?


L’étranger est un roman que j’ai trouvé intéressant car original et dérangeant par son côté dramatique et absurde.
J’ai été assez surpris par le début du roman, car je ne savais pas où l’auteur voulait m’emmener. J’ai eu du mal avec la première partie du livre, très lente,
jusqu’à la mort de l’arabe. La seconde partie est plus passionnante car plus accélérée.
Même si le roman est raconté à la première personne, on a du mal à s’identifier à car il est très détaché de tout ce qui l’entoure. Il n’est pas acteur de sa
propre vie. C’est un personnage très individualiste, qui n’exprime pas ses sentiments.
Note : 16/20

2. Quel passage vous a paru le plus marquant ?


Fin du chapitre 6, partie 1 : « Tout mon être s'est tendu et j'ai crispé ma main sur le revolver. La gâchette a cédé, j'ai touché le ventre poli de la crosse
et c'est là, dans le bruit à la fois sec et assourdissant, que tout a commencé. J'ai secoué la sueur et le soleil. J'ai compris que j'avais détruit l'équilibre
du jour, le silence exceptionnel d'une plage où j'avais été heureux. Alors, j'ai tiré encore quatre fois sur un corps inerte où les balles s'enfonçaient sans
qu'il y parût. Et c'était comme quatre coups brefs que je frappais sur la porte du malheur. »
Cet extrait est le passage où tout bascule pour Meursault. Sa vie banale vole en éclat. Il comprend qu’il a changé le cours de son existence. Il
comprend que sa vie avait été heureuse et qu’il bascule désormais dans le malheur.
3. Quelle citation vous a ému ? Quelle citation vous a fait réfléchir ?
Fin du roman : « Pour que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me restait à souhaiter qu’il y ait beaucoup de spectateurs le jour
de mon exécution et qu’ils m’accueillent avec des cris de haine. »
Cette citation m’a touché car on constate que Meursault prend conscience de la valeur de la vie. Il n’a aucun regret et accepte pleinement ce qui
l’attend. Il assume ses actes et le destin qui est le sien.

Chapitre 5, partie 2 : « Mais tout le monde sait que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue.»
La phrase formulée comme une évidence pour tout le monde m’a fait réfléchir car en général les gens disent plutôt que la vie mérite d’être vécue. En
fait Meursault est en prison et essaye d’accepter le rejet de son pourvoi. Il essaye de se convaincre pour ne pas avoir de faux espoirs.

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