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Technologie Membranaire Génie Civil Ssa Metaiche Mehdi
Technologie Membranaire Génie Civil Ssa Metaiche Mehdi
Mehdi METAICHE
Maître de Conférences
TECHNOLOGIE
MEMBRANAIRE
Chapitre 1 : Généralités 1
Chapitre 2 : Procédés membranaires 9
Technologie Membranaire
Chapitre 1
Généralités
1‐Echelle de l’univers, des vivants, des objets et des produits :
1
Techno
ologie Memb
branaire
2‐Comparaaison des différents éléments à séparer de l’eau :
CaCO3 : carbonate
c d Phosphaates : PO4-2
de N 3-1
Nitrates NO maagnesium (M Mg++), calciium (Ca++),
callcium strrontium (Srr++), carbonaate (CO3--),
and sulffate (SO4--) ions.
Sucre (glucose)
(
C6H12O6
2
2
Technologie Membranaire
3‐Comparaison des AND de certains éléments qu’on peut trouver dans l’eau:
De gauche à droite : ADN humain, ADN de levure, ADN de Procaryote et ADN de virus
4‐Les différentes techniques séparatives :
Techniques à distillation Techniques à Techniques
membrane à congélation
Multi stages flash: MSF MF, UF, NF, RO (OI)
Distillation à multiples effets Electrodialyse
MED
Distillation à compression de
vapeur VC
5‐Comparaison entre les techniques membranaires :
6‐Classification des techniques membranaires (condition isothermes) :
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Technologie Membranaire
Osmose Inverse (OI) : L’Osmose Inverse est un procédé
haute pression, énergétiquement performant, utilisé pour
l’élimination de l’eau par concentration de composés à faible
poids moléculaire. L’Osmose Inverse peut aussi être utilisé
pour le traitement des eaux usées. Ce procédé est couramment
utilisé pour la pré-concentration des produits laitiers ou
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Technologie Membranaire
7‐Types d’éléments à séparer de l’eau (avec l’échelle de taille (µm) et le procédé de filtration
convenant) :
Taille Classique Classique MF UF NF OI
grossiere fine
Sable fin >100 µm *
Macro particules
Cheveux >50 µm *
(en suspension)
Pollens >10 µm *
MES >5 µm *
Globules rouges >1 µm *
Micro particules Parasites >0,5 µm *
(en suspension) Bactéries >0,5 µm * *
Colloïdes >0,005µm * *
(argiles)
Virus >0,01µm * *
Macro molécules
Protéines >0,005µm * *
Pesticides >0,001µm *
Petites
Sucres (glucose) <0,0008µm *
molécules
Antibiotiques <0,0003µm * *
Sels minéraux >0,0003µm * *
‐ ‐‐ ‐
Ions diatomiques (SO 4, PO 4, SiO
‐‐
2, CO 3)
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Technologie Membranaire
[Réf: http://www.tophealthrisks.com/2010/12/is-microfiltered-milk-the-next-best-thing-to-raw-
milk]
http://www.maison-facile.com/boutique
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Technologie Membranaire
8-Notion de Seuil de coupure [unité: Da]:
1 Da (Dalton) : 1 g/mol.
Exemples :
Seuil de coupure Seuil de coupure
[Da] [kDa]
Hydrogène 1 0,001
Carbone 12 0,012
Oxygène 16 0,0016
Eau 18 0,018
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Technologie Membranaire
Références du chapitre 1 :
• http://www.tophealthrisks.com/2010/12/is-microfiltered-milk-the-next-best-thing-to-raw-milk
• http://www.maison-facile.com/boutique
• BEATON (N.C.). dans COOPER (A.R.). – Ultrafiltration and applications. Plenum Paris, New
York, p. 373 (1980)
• Richard W. Baker, MEMBRANE TECHNOLOGY AND APPLICATIONS, SECOND EDITION,
Copyright © 2004 John Wiley & Sons, Ltd., 2004
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Technologie Membranaire
Chapitre 2
Procédés membranaires
1-Définition du procédé :
Un procédé est une méthode, une technique utilisée pour la réalisation d'une tâche.
En qualité totale, un procédé est une activité humaine ayant des éléments d'entrées (matières
premières ou personnes) et des éléments de sorties (produits finis ou personnes). Il y a donc bien
transformation d'objets ayant certaines caractéristiques en objets en possédant d'autres.
un procédé de séparation est une technique ou une technologie permettant de transformer un
mélange de substances en deux ou plusieurs composants distincts. Les buts de ce type de procédé
peuvent être divers:
• Purification: des impuretés doivent être extraits du composé d'intérêt
2-Définition solvant/soluté :
Solvant : un solvant est un liquide qui a la propriété de dissoudre et de diluer d'autres substances
sans les modifier chimiquement et sans lui-même se modifier. L'eau est le solvant le plus courant.
Soluté : pour les solutions liquides, les espèces minoritaires sont appelées solutés. Elles sont
dissoutes par le solvant. Par exemple dans une solution aqueuse de sulfate de cuivre de
concentration 0,01 mol/l, l'eau est le solvant et les ions sulfate et cuivre sont les solutés.
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Technologie Membranaire
membrane sous l’effet de l’agitation thermique du réseau qui crée en un endroit et en un moment
donné, un site de passage possible.
Le passage à travers une membrane dense, se fait par solution-diffusion (loi de Fick) ‘l’effet tamis
est négligeable’. L’application d’un gradient de concentration (pression partielle), de pression ou de
potentiel électrique, provoque les trois étapes successives :
-une solution à la surface de la membrane.
-une diffusion dans la matrice membranaire.
-une dissolution à l’autre surface de la membrane.
La diffusion des solutés dépendra donc de leur diffusivité et de leur solubilité à travers la
membrane (on pourra donc séparer des solutés de même taille si ces paramètres différent entre eux).
3-2-Membrane poreuse :
Les membranes poreuses s’apparentent aux filtres courants, les pores étant cependant plus petits. La
séparation des molécules en solution se fait donc en fonction de leur taille et de distribution de taille
des pores si la membrane est asymétrique. Le mécanisme de transfert de masse est donc le tamisage.
Les particules plus grosses que les pores sont toutes retenues, celles de taille comprise entre les plus
gros pores et les plus petits sont partiellement retenues, et les particules de plus petites tailles
passent en totalité.
La séparation de soluté est principalement une fonction de taille moléculaire et de distribution de
taille des pores.
Généralement, les membranes poreuses sont confectionnées de façon à comporter une distribution
des diamètres des pores centrés autour d’une seule valeur :
- < 2 nm pour micropores.
- 2 à 50 nm pour mésopores.
- > 50 nm pour macropores.
Transport poreux :
Le nombre de Knudsen Kn, est un nombre adimensionnel permettant de déterminer le régime
d'écoulement (en termes de continuité du milieu et non en termes de turbulence) d'un fluide. Ce
nombre porte le nom de Martin Knudsen (physicien et océanographe danois).
On le définit de la manière suivante :
.
2 / . . . .
: constante de Boltzmann.
: température.
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Technologie Membranaire
: diamètre de la molécule.
: pression.
: longueur caractéristique.
* Kn << 1 (souvent Kn < 0,01) : validité des équations de Navier-Stokes : il s’agit d’un écoulement
visqueux : type Hagen-Poiseuil.
** Kn >> 1 (souvent Kn > 0,01) : non validité des équations de Navier-Stokes ; il s’agit donc d’une
diffusion de Knudsen.
*** 1 : régime de transition.
4-Procédés membranaire :
4-1-Osmose inverse
L’osmose inverse utilise des membranes denses qui laissent passer le solvant (l’eau) et arrêtant tous
les sels.
Cette technique est utilisée pour :
• Le dessalement des eaux de mer.
• Le dessalement des eaux saumâtres.
• La production d’eau ultra pure.
• La concentration de solutions (concentration de jus de fruits par exemple).
• La production d’eau de process.
Le phénomène d’osmose est un phénomène qui tend à équilibrer la concentration en solutés de part
et d’autre d’une membrane semi-perméable. Le phénomène d’osmose est un phénomène naturel
courant, notamment à travers les membranes cellulaires.
La membrane semi-perméable laissera passer le solvant (le soluté ne passe pas) pour équilibrer la
concentration. La différence de concentration crée une pression, appelée Pression osmotique. Pour
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Technologie Membranaire
inverser le passage du solvant et augmenter la différence de concentration, il faut appliquer une
pression supérieure à la pression osmotique.
4-2-Nanofiltration :
Nanofiltration est le terme utilisé pour désigner une nouvelle technique séparative à membranes se
situant entre l’osmose inverse et l’ultrafiltration. Elle permet la séparation de composants ayant une
taille en solution voisine de celle du nanomètre (soit 10 Å) d’où son
nom.
Les sels ionisés monovalents et les composés organiques non ionisés de masse molaire inférieure à
environ 300 g /mol ne sont pas retenus par ce type de membrane. Les sels ionisés multivalents
(calcium, magnésium, aluminium, sulfates...) et les composés organiques non ionisés de masse
molaire supérieure à environ 300 g/mol sont, par contre, fortement retenus.
Les mécanismes de transfert sont intermédiaires entre ceux de l’osmose inverse et ceux de
l’ultrafiltration.
Les applications possibles sont nombreuses :
• La déminéralisation sélective (adoucissement des eaux) ;
• La concentration de composés organiques de faible masse molaire (antibiotiques).
• L’adoucissement des eaux.
4-3-Ultrafiltration :
Cette technique utilise des membranes microporeuses dont les diamètres de pores sont compris
entre 1 et 100 nm. De telles membranes laissent passer les petites molécules (eau, sels) et
arrêtent les molécules de masse molaire élevée (polymères, protéines, colloïdes).
Les applications sont multiples :
• concentration de solutions macromoléculaires (protéines, polysaccharides, polymères variés).
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Technologie Membranaire
• élimination de macrosolutés présents dans les effluents ou dans l’eau à usage domestique,
industriel (électronique) ou médical.
Principe de l’ultrafiltration
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Technologie Membranaire
Différents composés rencontrés dans les eaux naturelles et les techniques d’élimination.
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Technologie Membranaire
Principales caractéristiques des différents procédés.
MicroFiltration UltraFiltration NanoFiltration Osmose Inverse
MF UF NF OI (RO)
Caractéristiques poreuse poreuse poreuse dense
de la membrane
Mode de transfert convection convection Solution/diffusion Solution/diffusion
de masse + convection
Diamètre de pores 100 à 10.000 nm 1 à 100 nm 1 à 10 nm -
Perméation de solvant et matière solvant, sels et solvants, ions solvant
dissoute. petites molécules. monovalents et
petites molécules
Rétention de particules, macromolécules, petites molécules, ions monovalents.
colloïdes. colloïdes. ions divalents.
Pression 0,2 à 2 bar. 2 à 10 bar. 7 à 40 bar. 20 à 80 bar.
d’opération
Débit de 150 à 1500 l/h/m2 50 à 300 l/h/m2 50 à 100 l/h/m2 10 à 60 l/h/m2
perméation
Application -épuration -concentration de -séparation et -concentration de
bactérienne de protéines. concentration lactosérum, de
l’eau. -clarification et d’antibiotiques. sang, de blanc
-fractionnement stabilisation de -fractionnement d’œuf.
des globules gras mouts d’acides aminés. -dé-alcoolisation
du lait. alimentaires, jus, -adoucissement des vins et bières.
-fractionnement vins. d’eau potable. -dessalement de
de protéines. -fabrication de -concentration et l’eau.
-traitement préfromage déminéralisation
d’émulsion liquide. du lactosérum.
huile/eau. -traitement des
effluents
(saumures).
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Technologie Membranaire
Microfiltration ou
Elimination des Oui Ultrafiltration à
particules seulement grands pores
Non
Elimination des Non
substances dissoutes
Oui
Non
Masse moléculaire
Oui Oui
Elimination des ions NanoFiltration
>200 à 250 D
divalents
Non
Oui Electrodialyse
Elimination des ions
(non éfficace pour
monovalents (sels)
micro-organismes)
Non
Osmose Inverse
Références du chapitre 2 :
• Alain MAUREL, Techniques séparatives à membranes: Considérations théoriques, Techniques
de l’ingénieurs, J2 790, p.1-23, 1988.
• Alain Maurel, Osmose Inverse: Technologie, Manuel du cours en tensif sur ‘techniques à
membranes et dessalement de l’eau de mer et des eaux saumâtres : principes et état de l’art,
Tunis (Tunisia) 23-27 Février 2004.
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Technologie Membranaire
• Mehdi Metaiche, Optimisation des Systèmes de Dessalement par Osmose Inverse : conception,
paramètres de fonctionnement et simulation numérique; Thèse de Doctorat en Sciences
Physiques, Ecole Nationale Polytechnique d’Alger, 2007.
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Technologie Membranaire
Chapitre 3
1-2- Resistance :
Vis à vis la pression, la température et les agents chimiques.
Nous notons que la sélectivité et la perméabilité dépendent directement de la pression et de la
température. Une membrane, est utilisée toujours dans les limites bien définies de P, T et pH.
1-5- Sélectivité :
La sélectivité d’une membrane est, en général, définie par le taux de rejet (appelé aussi taux de
rétention) de l’espèce (sel, macromolécule, particule) que la membrane est censée retenir :
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Technologie Membranaire
Dans le cas de l’ultrafiltration, l’efficacité de la membrane est, en général, caractérisée par le seuil
de coupure (cut-off en anglais). Il s’agit de la masse molaire (g/mol) correspondant à une rétention
pratiquement totale (90 % le plus souvent) d’une macromolécule déterminée.
Cette notion de seuil de coupure n’a pas de sens dans le cas de l’osmose inverse ni microfiltration.
2-Structure (morphologie) :
• les membranes isotropes, elles ont des propriétés structurelles constantes sur toute leur épaisseur;
• les membranes anisotropes, leur structure composite varie de la surface de la membrane vers
l'intérieur;
• les membranes liquides.
3-Matériaux de fabrication :
3-1-Membranes organiques :
Elles sont fabriquées, pour la plupart d’entre elles, à partir de polymères organiques (acétate de
cellulose, polysulfones, polyamides, etc). Les qualités de ces matériaux leur confèrent une grande
adaptabilité aux différentes applications. Environ 90 % des membranes d'ultrafiltration et de
microfiltration sont constituées de membranes organiques.
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Technologie Membranaire
Les membranes dites dynamiques sont fabriquées par l’utilisateur à partir de tubes poreux dont le
diamètre des pores est compris entre 0.5 et 5 μm. Une dispersion colloïdale de zirconium associée à
des copolymères est introduite à l’intérieur des tubes. Certaines de ces membranes peuvent trouver
des applications en eaux usées.
Pour des raisons bien compréhensibles de protection de leur secret de fabrication, les fabricants
hésitent à dévoiler avec précision la nature chimique des constituants de leurs membranes et
préfèrent en indiquer les principales propriétés en termes :
• de résistance mécanique (déterminant la durée de vie et l’intégrité des membranes) ;
• d’hydrophilicité (déterminant la résistance au colmatage) ;
• de stabilité chimique (résistance aux agents lavants).
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Technologie Membranaire
3-3-2- Le polypropylène
Le polypropylène est utilisé pour la fabrication de membranes de microfiltration. Il s’agit d’un
matériau élastique qui résiste bien, sur le plan mécanique, aux rétrolavages.
Le caractère hydrophobe de ce matériau le rend assez sensible au colmatage. Il présente une bonne
stabilité chimique dans une large gamme de pH mais peut être détruit par le chlore dont l’usage est
donc proscrit (BUISSON H., LEBEAU T., LELIEVRE C. HERREMANS L. – 1998).
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Technologie Membranaire
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Technologie Membranaire
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Technologie Membranaire
5- Marques et fabricants :
Références du chapitre 3 :
• BUISSON H., LEBEAU T., LELIEVRE C. HERREMANS L. – 1998.
• Alain MAUREL, Techniques séparatives à membranes: Considérations théoriques, Techniques
de l’ingénieurs, J2 790, p.1-23, 1988.
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Technologie Membranaire
Chapitre 4
Modules membranaires
2- Module tubulaire :
• Un module tubulaire contient plusieurs tubes qui peuvent être en série ou en parallèle. L’eau à
traiter circule à l’intérieur des tubes et le perméat est recueilli à l’extérieur des tubes. Les tubes
constituent des canaux d’écoulement tangentiel. C’est le seul type de module qui peut être
nettoyé mécaniquement avec un système de balles de mousse qui raclent les parois des tubes
(Alain MAUREL, Techniques séparatives à membranes: Considérations théoriques, Techniques
de l’ingénieurs, J2 790, p.1-23, 1988.
une dépense d’énergie plus importante que dans les autres configurations.
Elles peuvent être de type monocanal ou multicanaux et sont souvent de nature minérale.
Dans le cas de membranes tubulaires multicanaux, les tubes sont regroupés en parallèle dans
un module. Le perméat est récupéré à l’extérieur des tubes, dans l’enveloppe du module. Ces
systèmes sont moins sensibles au colmatage mais coûtent cher et peuvent être encombrants.
Module tubulaire
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Technologie Membranaire
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Technologie Membranaire
3- Module plan :
Les modules plans sont les plus anciens et les plus simples : les membranes sont empilées en mille-
feuilles séparées par des cadres intermédiaires qui assurent la circulation des fluides.
La couche sélective étant déposée sur un support, la membrane n’a pas de résistance mécanique
lorsque la pression est appliquée en sens inverse. Le rétrolavage n’est donc pas possible et la
membrane finit par se détériorer. Elles sont rigides et ne peuvent être enroulées, elles ne sont donc
utilisables que dans des dispositifs de type filtre presse (membranes en feuille montées de part et
d’autre de cadres rigides, empilés).
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Technologie Membranaire
4- Module fibres creuses :
Les fibres creuses sont assemblées en parallèle suivant deux configurations :
*Configuration Int-Ext (schéma a) : comme c’est le cas pour les modules tubulaires, l’eau à traiter
circule à l’intérieur des fibres et le perméat est récupéré à l’extérieur des fibres. Il y a écoulement
tangentiel canalisé à l’intérieur des fibres.
*Configuration Ext-Int (schéma b et c) : l’eau circule à l’extérieur des fibres et le perméat est
récupéré à l’intérieur des fibres. L’écoulement entre les fibres est libre.
Dans les deux cas, les membranes sont assemblées en faisceaux et leurs extrémités sont noyées dans
des bouchons de colle qui isolent le perméat de l’eau à traiter (BUISSON et al – 1998). Un module
industriel peut-être constitué de dizaines de milliers de fibres. Les fibres creuses supportent des
rétrolavages. L’écoulement à l’intérieur des fibres creuses est, selon toutes probabilités, laminaire
(APTEL et BUCKLEY – 1996).
Elles sont uniquement de nature organique et ne possèdent pas de support textile (autosupportées).
De même, elles ne sont souvent composées que d’un matériau, bien que des fibres creuses
composites existent. La couche active (peau) et la sous couche poreuse sont intimement solidaires,
ce qui permet de filtrer dans les deux sens. Ce système est peu coûteux mais permet de filtrer des
fluides peu visqueux présentant de faibles risques de colmatage.
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Technologie Membranaire
http://www.kochmembrane.com/prod_hf.html
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Technologie Membranaire
5- Modules spirales :
Au sein des modules spirales, une membrane plane est enroulée sur elle-même autour d'un tube
poreux qui recueille le filtrat. On obtient ainsi un cylindre multi-couches où le perméat s'écoule
selon un chemin spiralé vers le tube poreux tandis que l'alimentation circule axialement dans les
canaux.
Membranes composées d’un matériau organique. Elles sont très utilisées pour la nanofiltration. Les
modules sont composés d’un tube sur lequel sont enroulés successivement
une membrane, une grille fine, une autre membrane et une grille plus grossière. Les membranes
doivent donc être suffisamment flexibles pour être enroulées. Le rétentat circule à
travers la grille moins fine tandis que le filtrat va aller jusqu’à la grille plus fine où il passera
dans le creux central du tube.
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Technologie Membranaire
Module spiralé
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Technologie Membranaire
Quelques dimensions pour modules spiralés :
dF membrane. Average filament thickness.
dsp : average spacer thickness.
lm : average mesh size.
Réf : D. Van Gauwbergen, J. Baeyens / Desalination 110 (1997) 287‐299.
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Comparaison entre les différents types de modules.
caractéristique Tubulaires Plans Fibres Creuses Spiralés
Compacité (surface 10 à 30 100 à 400 9000 à 30 000 300 à 1000
membranaire/unité de
volume) : m2/m3
Diamètre de passage du 12,5 à 20 1à5 0,5 à 1 0,8 à 1,2
liquide d’alimentation (ou
diamètre hydraulique) : mm
Remplacement des Membrane à Membrane Module Cartouche spiralé
membranes l’intérieur de par feuille complet
tube, ou tube
Type de prétraitement Très simple moyen Très important moyen
nécessaire
[Réf : Maurel A., Osmose Inverse et Ultrafiltration: II- Technologie et Application, Techniques de
l’Ingénieur, Imprimerie Strasbourgeoise, 1996].
Références du chapitre 4 :
• Alain MAUREL, Techniques séparatives à membranes: Considérations théoriques, Techniques
de l’ingénieurs, J2 790, p.1-23, 1988.
• BUISSON et al – 1998.
• APTEL et BUCKLEY – 1996.
• http://www.kochmembrane.com/prod_hf.html
• D. Van Gauwbergen, J. Baeyens / Desalination 110 (1997) 287-299.
• Maurel A., Osmose Inverse et Ultrafiltration: II- Technologie et Application, Techniques de
l’Ingénieur, Imprimerie Strasbourgeoise, 1996
• Mehdi Metaiche, Optimisation des systemes de dessalement par osmose inverse : conception,
parametres de fonctionnement et simulation numerique, Thèse de l’Ecole Polytechnique d’Alger,
2007.
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Technologie Membranaire
Chapitre 5
Remarque :
Pour certain cas, les finalités de perméat et de concentrât seront inversées: dans ce contexte, le
perméat sera rejeté, et le concentrât sera utilisé. Exemple: concentration des jus alimentaires.
Poste de nettoyage
chimique
Concentrat
du système
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Technologie Membranaire
2- Eléments de base d’un système membranaire :
2-1- Train de module :
Un train de modules membranaires est formé par un ensemble de modules montés tous en parallèle,
et fonctionnant dans les mêmes conditions (même pression, même débit et concentration
d’alimentation, et même perte de charge ; donc même caractéristiques des perméats et des
retentâts).
Module membranaire
Conduite d’alimentation
Conduite de perméat
Conduite de retentât
Recyclage
Bypass
Mélange
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Technologie Membranaire
Pompe haute pression :
PHP
Pour
Pompe Booster : PB
liquides
Echangeur de pression :
PX
Turbine : T
Compresseur
Pour gaz
Pompe à vide
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Technologie Membranaire
Les systèmes di étages en série rejet ont comme caractéristiques : l’augmentation de la conversion
totale du système par traitement des débits de concentrât à travers l’installation d’un ensemble
d’étages sur la phase rejet. Cette technique permet d’utiliser encore davantage de l’énergie
(pression) du retentât. Ces avantages permettent de diminuer les coûts de traitement. On signale
aussi que les systèmes di- étages en série rejet ; peuvent conduire vers un compromis entre la
qualité du perméat et les couts de traitement.
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Technologie Membranaire
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Technologie Membranaire
4- Systèmes avec/sans récupération de l’énergie :
Système membranaire type : 1 seul étage Système membranaire type : 1 seul étage
avec récupération de l’énergie sans récupération de l’énergie par turbine
%
Système membranaire type : 1 seul étage
avec récupération de l’énergie par
échangeur de pression
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Technologie Membranaire
5- Exemples d’utilisation de recyclage, bypass et mélange.
%
%
%
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Technologie Membranaire
6- Exemples de systèmes membranaires utilisés pour le dessalement de l’eau de mer :
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Technologie Membranaire
7- Exemples de systèmes membranaires utilisés pour la séparation des gaz :
Références du chapitre 5 :
• Al-Zubaidi A.A.J., Parametric Cost Analysis Study of Seawater Reverse Osmosis Systems Design
in Kuwait, Desalination, 76(1989) 241-280.
42
Technologie Membranaire
• Metaiche M., Kettab A. et Bengueddach B., Modélisation de la production Quantitative et
Qualitative d’un Système de dessalement, Proceeding des Journées d’Etudes sur la Chimie pour
l’Environnement à Tiaret (Algeria), November 2001.
• Metaiche M. , Kettab A. et Bengueddache B., Effet de la Qualité Exigée sur la Consommation
d’Energie d’un Système de Dessalement, Actes du 2eme Séminaire National sur les ressources en
eau, Mascara (Algérie), avril 2002.
• Metaiche M. and Kettab A. , Contribution à la modélisation du facteur de correction de flux de
rétention de la membrane ‘MFRC’ ; cas des modules B-9, Proceeding of National Seminar about
Water and Environment, Béchar (Algeria), Octobre 2003].
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Technologie Membranaire
Chapitre 6
Systèmes énergétiques
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Technologie Membranaire
[Réf : www.gls.fr]
45
Technologie Membranaire
Wth W P.Q.d
ηP = ⇒ Wréelle = th =
Wréelle ηP ηP
P.Q.d
⇒ Wp =
ηP
Avec :
Wréelle : puissance réelle de la pompe (W).
Wth : puissance théorique de la pompe (W).
Wp : puissance fournie par la pompe (W).
: rendement de la pompe.
P : pression de l’eau à la sortie de la pompe (Pa).
Q : débit de l’eau (m3/s).
d: densité du liquide.
Ou bien :
P ( Pa ).Q ( m 3 / s ).d P ( Pa ).Q ( m 3 / h ).d P ( MPa ).Q ( m 3 / h).d
⇒ W p ( kW ) = = =
1000 .η P 1000 .3600 .η P 3,6.η P
P.Q.d
Ep = .t
ηP
Avec
Ep : énergie consommée pendant un temps t (en J: W.s), et t: temps de fonctionnement.
Ou bien :
P ( Pa ).Q ( m 3 / h).d P ( MPa ).Q ( m 3 / h).d
E p ( kWh ) = = .10 3
1000 .η P ηP
3-3- Point de fonctionnement d’une pompe :
[Réf : J.P. LABORDE, Eléments d'hydraulique générale, 2007]
46
Technologie Membranaire
On connaît d'une part, les caractéristiques exactes de l'installation, c'est à dire la hauteur
géométrique totale de refoulement Hg et les pertes de charge Ja et Jr dans l'aspiration et le
refoulement. La charge totale Ht nécessaire pour transiter un débit Q est :
Ht = Hg + Ja + Jr
D'autre part, on connaît la caractéristique Q - H de la pompe choisie. Le point de fonctionnement se
trouve alors à l'intersection I de la caractéristique du réseau et de la caractéristique de la pompe.
Dans le cas où la pompe a une caractéristique présentant un maximum, le point de fonctionnement
doit se situer dans la partie descendante de la courbe et loin du maximum. En effet, dans la partie
ascendante le point de fonctionnement correspondrait à un équilibre instable.
Par ailleurs, chaque fois qu'il sera utile, on vérifiera que la pompe, quelles que soient les conditions
de marche, ne risque pas de caviter. Pour cela, il suffit de tracer la caractéristique de la conduite
d'aspiration sur la courbe de NPSH en portant les valeurs de 10-(Ha + Ja).
4- Turbines :
Dés que l’eau passe à travers les modules d’osmose inverse, il y a intérêt de récupérer l’énergie
hydraulique du concentrât (rejet) qui est de l’ordre de 55% de celle nécessaire à la mise en pression
[Réf: Corsin Pierre, Dessalement de l’eau de mer par osmose inverse: les vrais besoins en énergie,
l’eau, l’industrie, les nuisances n°262 (2005) 57-61].
Les premiers systèmes de récupération de l’énergie ont utilisé des pompes centrifuges multi étagées,
fonctionnant en turbine.
Les turbines les plus adaptées aux usines de dessalement –vu la pression élevée- sont de type
Pelton, ayant un rendement d’environ 90%. La puissance nécessaire aux pompes haute pression
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Techno
ologie Memb
branaire
peut être foournie par le moteur éllectrique et la turbine de
d récupérattion, ou bienn on utilise une pompee
centrifuge alimentée par
p la turbinne et reliéee en série av
vec celle dee haute presssion. [Réf:: Migliorinii
Giorgio annd Luzzo Ellena, Seawaater reversee osmosis pllant using the pressuree exchangerr for energyy
recovery: a calculationn model, Deesalination 165 (2004) 289-298].
R
Roue Pelton Tuurbine Franccis
T
Turbines Pellton et Franccis pour la récupération
r n de l’énerggie
[Réf : http://fr.w
wikipedia.orrg/wiki/Turbine]
. . .
Avec
48
8
Technologie Membranaire
: puissance en Watt.
: le rendement en %.
P : pression de l’eau à l’entrée de la turbine [Pa].
Q : le débit de la turbine en m3/s.
d: densité du liquide.
Exemple :
Pour : = 85 %, P = 27.105 Pa, Q = 1,0 m3/s, On obtient donc :
W = 85% × 1010 × 9,81 × 270 × 1,0 ≈ 2 MW
: . . . / . .
10 . . . / .
49
Technologie Membranaire
Ce cycle se reproduit ainsi de façon continue afin de transmettre la pression du concentrat à
l’alimentation.
Le système énergétique dans ce cas, comprend une pompe haute pression HP, un ensemble
d’échangeurs de pression associés à des distributeurs d’alimentation et de concentrât, une pompe de
surpression (booster) qui compense les pertes de charge dans le circuit concentrât et dans les
échangeurs, afin d’amener le liquide sortant de l’échangeur de pression à la même pression que
celui refoulé par la pompe haute pression.
Il est à remarquer que ce système permet de réduire la taille de la pompe haute-pression, son débit
étant égal à celui du perméat, tandis que le débit de la pompe de surpression est égal à celui du
concentrât.
Echangeurs de pression
6- Exemple de comparaison :
50
Technologie Membranaire
[Réf: http://www.lenntech.fr/dessalement/osmose-inverse-procede-de-dessalement.htm]:
51
Technologie Membranaire
Comparaison
Système Récupération d'énergie Coûts
Turbine à récupération 30-40% +
d'énergie
Echangeur de pression 50-60% +++
References du chapitre 6:
• http://www.gls.fr
• Liberman Boris, The importance of energy recovry devices in reverse osmosis desalination, The
Future of Desalination in Texas- Volume 2: Technical Papers, Case Studies, and Desalination
Technology Resources, 2004.
• Corsin Pierre, Dessalement de l’eau de mer par osmose inverse: les vrais besoins en énergie,
l’eau, l’industrie, les nuisances n°262 (2005) 57-61
• J.P. LABORDE, Eléments d'hydraulique générale, 2007
• Migliorini Giorgio and Luzzo Elena, Seawater reverse osmosis plant using the pressure
exchanger for energy recovery: a calculation model, Desalination 165 (2004) 289-298.
• http://fr.wikipedia.org/wiki/Turbine
• http:// www.reseau-ideal.asso.fr
• http://www.lenntech.fr/dessalement/osmose-inverse-procede-de-dessalement.htm
52
Technologie Membranaire
Chapitre 7
53
Technologie Membranaire
2- Sélectivité :
[Réf : Alain MAUREL, Techniques séparatives à membranes: Considérations théoriques,
Techniques de l’Ingénieur, J 2 790, p.1-23].
D’une manière générale, la sélectivité des techniques à membranes n’est pas parfaite, sauf dans
certains cas en microfiltration et en ultrafiltration, et cela pour plusieurs raisons :
- dans le cas des membranes denses, le mécanisme de transfert étant de type « solubilisation-
diffusion », on constate presque toujours une diffusion de l’espèce retenue.
- dans le cas des membranes microporeuses, le mécanisme de transfert étant de type capillaire, on
peut imaginer un taux de rejet égal à l’unité, dans la mesure où la dimension de la particule ou de la
molécule est très grande par rapport au diamètre des pores de la membrane. Il faut toutefois tenir
compte d’une déformation possible des molécules ou des particules ainsi que d’une éventuelle
hétérogénéité des diamètres de pores de la membrane.
* Pour une membrane donnée, la sélectivité peut toutefois être améliorée, en particulier dans le cas
d’ultrafiltration. On peut ainsi fixer un ion métallique sur une macromolécule (ultrafiltration-
complexation). On peut aussi adsorber un composé organique (tensioactif, pesticide, phénol) sur un
adsorbant minéral ou organominéral tel que les charbons actifs pulvérulents, les oxydes ou
hydroxydes métalliques (ultrafiltration- adsorption). Ces deux possibilités (ultrafiltration-
complexation et ultrafiltration-adsorption) connues sous le nom d’ultrafiltration assistée permettent
d’effectuer des rétentions ioniques ou moléculaires avec des membranes ayant des diamètres de
pores élevés (et donc des débits élevés) et qui, sans cet artifice, auraient une mauvaise sélectivité.
-Des groupements fonctionnels peuvent aussi être greffés sur la membrane de manière à lui conférer
une affinité particulière pour une espèce donnée (ultrafiltration d’affinité). À titre d’exemple, un
polymère hydrophile fonctionnalisé peut être greffé sur une membrane d’ultrafiltration. La présence
de sites ammonium quaternaire, de signe opposé à la charge globale d’une protéine, permet en
fonction du pH d’améliorer le taux de rétention de la protéine. On peut ainsi envisager la séparation
α-lactalbumine /β-lactoglobuline.
54
Technologie Membranaire
-Microfiltration : les espèces retenues (micro-organismes, boues) ne pouvant être définies ni par
une masse molaire ni par une taille en dehors d’un diamètre apparent ou équivalent. La sélectivité
de la membrane est en général caractérisée par son diamètre de pore (0,45 μm par exemple).
3- Effet de la température :
Lorsque la température augmente, le débit de perméat à travers une membrane d’osmose inverse,
d’ultrafiltration ou de microfiltration augmente d’environ 3 % par degré Celsius, ce qui correspond
approximativement à une augmentation inversement proportionnelle à celle de la viscosité du
solvant. Car le coefficient de diffusion D est inversement proportionnel à la viscosité du solvant:
(d’après la relation relation de Stokes-Einstein pour une particule sphérique de rayon rs dans un
milieu de viscosité μ, de témpérature T. K: constante de Boltzmann):
K .T
D=
6πμ.rs
⎛ 1 ⎞ K .C V
⇒ J1 = ⎜⎜ ⎟⎟. . (ΔP − Δπ )
⎝ μ ⎠ 6π .rs .R z
Donc, quel que soit le type de membrane, on a : Jsolvant proportionnel à 1/μ.
Or la viscosité d’un liquide en fonction de la température est donnée par la relation :
(loi de type : loi d’Arrhenius)
Avec
μ0 viscosité à l’état de référence.
E0 est l’énergie d’activation du liquide à la température de référence (25 oC), égale pour l’eau à 15
675 J·mol–1. E0 est en général ; indépendante de la température (sur des intervalles courtes de
températures).
La variation de la viscosité de l’eau en fonction de la température peut donc être calculée par la
résolution de la relation :
∆ ∆
. .
55
Technologie Membranaire
Soit :
∆
.
En général, les perméabilités des membranes sont données à 20 oC. Si l’on veut connaître la
perméabilité à T (oC) ou T (°K ), l’équation permet d’écrire dans le cas de l’eau :
. ,
D’où :
,
Le tableau suivant montre que cette relation suit les valeurs expérimentales de la viscosité à moins
de 3 % près.
,
Relation (60) :
Références du chapitre 7 :
• Alain MAUREL, Techniques séparatives à membranes : Considérations théoriques, Techniques
de l’Ingénieur, J 2 790, p.1-23
56
Technologie Membranaire
Chapitre 8
1 è
: 2 è
3 è é é
è
é:
è é é
Di .Ci D .C ∂μ
Ji = − gradμ i = − i i ( i grad Ci + Vi .gradP )
R.T R.T ∂Ci
Δl 2
D=
2Δt
Dont :
∆ l2: représente la dispersion (carrée de la distance du point de départ) de la molécule après un
certain nombre de déplacements au hasard dus au mouvement brownien pendant le temps ∆t.
D : représente la vitesse de déplacement d’un plan en m2/s. Le surlignage correspond à la valeur du
paramètre dans la membrane.
57
Technologie Membranaire
C : la concentration moyenne du constituant i dans la membrane.
La relation d’Einstein relie le tout [Hoek E.M.V. et Al. 2002]:
k .T R.T
D= =
f N. f
Où :
k : Coefficient de Boltzman, k = R/N.
f : Coefficient de frottement.
R : Constante molaire.
N : Nombre de moles.
Si l’on considère une particule sphérique de rayon r dans un milieu de viscosité η:
k .T
f = 6.η.π.r et D = (relation de Stokes - Einstein )
6π .η.r
4
le volume du particule s’écrit V = π .r 3 et D devient:
3
Cte.T
D= ,
3
M
avec M : la masse de la particule.
Si on donne l’indice 1 au solvant et l’indice 2 au soluté, on obtient :
D1 .Ci .V1
J1 = − ( ΔP − Δπ )
R.T .z
Avec :
z(m) : épaisseur effective de la membrane.
∆P(Pa) : différence de pression de part et d’autre de la membrane.
∆π (Pa) : différence de pression osmotique de part et d’autre de la membrane.
∂μ i
Pour les membranes très sélectives, le terme Vi.gradP est négligeable devant le terme gradC i ,
∂C i
et on obtient :
D2 D .H
J2 = − .ΔC2 = − 2 ΔC2
z z
Avec :
58
Technologie Membranaire
J2 (kg.m-2.s-1) : flux de soluté à travers la membrane.
D2 (m2.s-1) : coefficient de diffusion du soluté dans la membrane.
∆C2 (kg.m-3) : différence de concentration du soluté dans la solution de part et d’autre de la
membrane.
ΔC 2
H= : coefficient de distribution de soluté entre la solution et la membrane.
ΔC 2
Si aucune des propriétés de la membrane ne dépend de la pression ou de la concentration des
D1 .C1 .V1
solutions, le terme A = − peut être considéré comme une constante de la membrane. De
R.T .z
H
même, le terme B = − D2 . peut être considéré comme une constante relative au transport de
z
soluté.
A(kg.s-1.Pa-1.m-2) : perméabilité de la membrane au solvant.
B(m.s-1) : perméabilité de la membrane au soluté.
Et nous écrivons d’après [Maurel A. 1988, Bars D.L. 2001, Sagle A. et Al. 2004, Williams M.E. et
Al. 1999, Trettin D.R. 1980, Mukherjee P. et Al. 2003, Chellam S. et Al. 2001, A1-Bastaki N.M. et
Al. 1999]:
. ∆ ∆ è
è
. ∆ è
* Discussion:
On montre donc que le flux de solvant est proportionnel à la pression efficace (ΔP –ΔΠ) tandis que
le flux de soluté en est indépendant. On montre également que le taux de rejet d'une membrane
augmente lorsque la pression efficace augmente.
La sélectivité des membranes d'osmose inverse pour les différentes espèces chimiques dépend de
leur possibilité de solvatation par l'eau. Les espèces les plus fortement solvatées ont un taux de rejet
toujours plus important. On peut en tirer les indications suivantes:
* les ions sont mieux retenus que les molécules.
* les protéines ont une rétention plus faible pour des pH proches du point isoélectrique.
* pour les acides faibles, le taux de rejet est élevé lorsque le pH est supérieur au pK.
* pour des ions de valence différente, le taux de rejet croît avec la valence des ions.
*pour des ions de même valence, le taux de rejet diminue si leur masse molaire augmente.
59
Technologie Membranaire
Énergie d’hydratation (solvatation) de différents ions
[Réf : Alain MAUREL, Techniques séparatives à membranes: Considérations théoriques,
Techniques de l’Ingénieur, J2 720 p.1-23]
∆
. è
128.
Avec :
q1 (m3s–1/m2) débit unitaire de solvant (par unité de surface).
d (m) diamètre de pore.
μ (Pa·s) viscosité dynamique du solvant.
ΔP (Pa) différence de pression.
e (m) épaisseur effective de la membrane.
N (m–2) : densité de pore (nombre de pores par unité de surface de membrane).
Où
4
Avec :
: porosité de la membrane (égale au rapport du volume total des pores de la membrane à son
volume apparent).
: facteur de tortuosité (égal au rapport de la longueur moyenne d’un pore à l’épaisseur de la
membrane).
∆
.
32. .
60
Technologie Membranaire
3- Tamisage moléculaire :
On peut considérer que la sélectivité des membranes microporeuses, notamment celles
d’ultrafiltration et de microfiltration, résulte d’un « effet tamis », c’est-à-dire d’une discrimination
en fonction de la taille de l’espèce à retenir. Les molécules ou particules plus petites que les pores
ne sont pas retenues : leur taux de rétention est nul.
le diamètre de Stokes dS est donné par la relation de type [de Gennes 1979]:
. /
On trouve dans la littérature que l’exposant est de 1/3 pour un mauvais solvant, de ½ pour un
solvant et de 3/5 pour un bon solvant. L'exposant de 0,79 indique que les chaînes sont très bien
solvatées [M. Raphaël Mesnier, Étude des liens entre la texture et les propriétés de diffusion de
molécules modèles dans des milieux poreux bimodaux Soutenue, thèse de L’Institut National
Polytechnique de Toulouse, 2008].
On peut aussi, en première approximation, utiliser la relation suivante qui donne le diamètre de
Stokes dS (en nm) de l’espèce à retenir en fonction de sa masse molaire M (en g /mol) [Réf :
SCHNABEL R., Journal of membrane science. Vol. 36, mars 1988.] :
,
0,076. /
* Exclusion stérique :
À l’effet tamis s’ajoute un effet d’exclusion stérique traduisant l’impossibilité pour une molécule
d’approcher la paroi d’un pore de la membrane à une distance inférieure à son rayon (dS /2).
La relation de Ferry rend compte de cet effet [Réf : MEIRELES M., AIMAR P. et SANCHEZ V., Les
techniques à membranes : micro et ultrafiltration. Biofutur (F), no 111, avril 1992] :
1 1 1
61
Technologie Membranaire
: coefficient d’exclusion stérique.
Où dp : diamètre de pore.
Ainsi, pour une molécule et une membrane de rapport 0,7; le taux de rétention est de 83%.
Il est important de noter que, d’après la relation donnant dS, pour des molécules 1 et 2 dont le
rapport des masses molaires M1/M2 serait par exemple de 10, le rapport des diamètres de Stokes
dS1/dS2 serait de 2,5. On comprend dès lors les difficultés rencontrées lorsque l’on souhaite
fractionner un mélange de deux composés ayant un rapport de masses molaires très inférieur à 10.
J 1 = LP (ΔP − σΔπ ) ⎫
⎬ : Modèle de Kedem- Katchalsky
J 2 = ωΔπ + (1 − σ ' ).C2 .J 1 ⎭
62
Technologie Membranaire
Suivant les principes de la réversibilité microscopique dynamique et les principes d’Onsager:
σ =σ'.
Ce coefficient, dans ce contexte, est lié seulement au flux convective de la solution, et pour
σ = σ ' = 1 , il existe toujours un flux diffusif de la soluté qui est proportionnel à sa perméabilité
[Pharoah J.G. et Al. 2000].
ρ p .Q f
R =1−
ρ f .Q f
Où le produit ρ .Q : représente la concentration C.
Les indices p et f : production et alimentation respectivement.
Et on peut écrire:
⎧ J 1 = L p .( ΔP − Δπ )
⎨
⎩ J 2 = ω.Δπ
J 2 = ω ' .ΔC
J2
Nous notans que ΔC p =
J1
J 1 (1 − R )
⇒ ω' =
R
Ce qui permet d’avoir finalement :
⎧ J 1 = L p .(ΔP − Δπ )
⎪
⎨ J1 (1 − R)
⎪J 2 = .(C f − C p )
⎩ R
Pour le cas des membranes très sélectives, il n’a pas d’interaction entre le flux de soluté et le flux de
solvant.
63
Technologie Membranaire
Dans ce cas, le modèle de Kedem- Katchalsky devient identique au modèle diffusionnel.
Conclusion et Comparaison
RO NF UF MF
Transport de solvant Darcy Darcy + Poiseuil Poiseuil Poiseuil
Transfert de soluté Fick Fick + tamisage Tamisage Tamisage
Rôle de la pression osmotique Inportant Moyen Faible Négligeables
Référence du chapitre 8 :
• Maurel Alain, Techniques séparatives à membranes: Considérations théoriques, Techniques de
l’Ingénieur, traité Génie des procédés J2790, 1988.
• Bars Didier Le, Physicochimie de l’eau et des solutions: transferts membranaires, cours de
Biophysique des transports membranaires, Centre d'éploration et de recherche médicales par
émission de positons de Lyon, 2001.
• Sagle Alyson and Freeman Benny, Fundamentals of Membranes for Water Treatment, The
Future of Desalination in Texas- Volume 2: Technical Papers, Case Studies, and Desalination
Technology Resources, 2004.
• Williams M. E., Hestekin J. A., Smothers C. N., and Bhattacharyya D., Separation of Organic
Pollutants by Reverse Osmosis and Nanofiltration Membranes: Mathematical Models and
Experimental Verification (I&EC Research, September 1999), Industrial and Engineering
Chemistry Research, vol.38, issue: 10, 1999.
• Trettin Daniel R., An Investigation of Mass Transfer Mechanisms in Ultrafiltration, Doctor’s
thesis, Lawrence University (Wisconsin, USA), 1980.
• Mukherjee Parna and Gupta Arupk Sen, Ion Exchange Selectivity as a Surrogate Indicator of
Relative Permeability of Ions in Reverse Osmosis Processes, Environ. Sci. Technol. 37(2003)
1432-1440.
• Chellam Shankar, Sharma Ramesh, Shetty Grishma, and Wei Ying, Quality and Membrane
Treatability of the Lake Houston Water Supply : Final Report, Published by the Texas water
resources institute, 2001.
• A1-Bastaki Nader M. and Abbas Abderrahim, Modeling an industrial reverse osmosis unit,
Desalination 126 (1999) 33-39.
• Pharoah J.G., Djilali N., Vickers G.W., Fluid mechanics and mass transport in centrifugal
membrane separation, Journal of Membrane Science 176 (2000) 277–289.
64
Technologie Membranaire
Chapitre 9
Problèmes spéciaux
Plan :
• Colmatage (clogging) : contamination des membranes.
Reversible :
9 Encrassement ‘fouling’ (dépôt de matière organique et colloïdale ): (SiO2, S) et hydroxydes
métalliques Fe(OH)3.
9 Biofouling (développement d’algues, coquillage, micro-organismes, développement de
bactéries).
9 Entartrage ‘scaling’ (dépôt de matière inorganique): (CaCO3, CaSO4, BaSO4, SrSO4,
CaF2).
Non reversible:
9 Polarisation (polarization).
• Compaction (compaction).
1- Colmatage:
1-1- Définitions, origines, conséquences :
Le colmatage c’est l’ensemble des phénomènes qui interviennent dans la modification des
propriétés filtrantes d’une membrane, excepté la compaction et la modification chimique.
En l’absence de colmatage, le débit volumique de perméat s’écrit :
ΔP − Δπ
J1 =
μ.Rm
Avec :
J1 : en (m3.s-1.m-2).
µ(Pa.s) : viscosité dynamique du perméat.
Rm (m-1) : résistance hydraulique de la membrane.
Lorsque la membrane se colmate, une résistance supplémentaire Rs s’ajoute à la résistance de la
membrane Rm, et on écrit [Réf : Trettin Daniel R., 1980] :
ΔP − Δπ
J1 =
μ ( Rm − Rs )
65
Technologie Membranaire
Rs : inclut les résistances dues à l’adsorption Ra, au dépôt réversible et irréversible Rd et à la couche
limite de polarisation Rlim [Réf : Alain MAUREL, 1988]:
:
Rs= Ra+ Rd+Rlim
L’origine de colmatage peut être variée:
- concentration trop élevée (soit la concentration moyenne, soit les surconcentrations locales dues
aux phénomènes de polarisation).
- présence de matières en suspension qui se déposent sur les membranes par suite de conditions
hydrodynamiques favorables (vitesses faibles).
- réaction d’adsorption entre certaines molécules et le matériau membranaire.
Les conséquences de colmatage sont :
-diminution de la durée de vie de la membrane due au lavage plus fréquent.
-dépense supplémentaire de l’énergie liée à l’augmentation de la résistance au transfert.
-perte de productivité (diminution de la conversion).
-diminution de la sélectivité (taux de rétention).
66
Technologie Membranaire
a- La polarisation de concentration (accumulation de matière réversible à la surface
entraînant une contre pression osmotique): pendant une opération de filtration, les
particules présentes dans la suspension se concentrent à l’interface
membrane/suspension ou dépôt/suspension sous forme dispersée et exercent une contre
pression osmotique opposée à la force de séparation. Cette résistance
au transfert est réversible par une simple relaxation de la force de séparation, c'est-à-dire par une
purge du compartiment rétentat lorsque l’on fonctionne en mode frontal.
b- Le dépôt (Dépôt irréversible de matière à la surface de la membrane): lors de la filtration, la
concentration à la surface de la membrane peut augmenter jusqu’à provoquer la déstabilisation des
particules en une phase condensée (sous forme d’un gel ou d’un dépôt cohésif), induisant ainsi une
résistance hydraulique additionnelle à celle de la membrane. Cette contribution à la résistance ne
peut être éliminée que par un rétrolavage (inversion momentanée du sens d’écoulement au travers
de la membrane).
c- Le blocage de pores (blocage mécanique de pore par des particules dans la membrane): il s’agit
de l’intrusion de particules de tailles inférieures ou égales à celle des pores, qui entraîne donc une
diminution de la surface de passage. Un rétrolavage mettant en œuvre une pression sensiblement
supérieure à la pression de filtration est nécessaire.
d- L’adsorption (adsorption de molécules ou macromolécules présentant une affinité
chimique avec le matériau membranaire): elle résulte d’interactions physico-chimiques
entre les composés présents dans l’eau brute et la membrane. L’utilisation de nettoyage
chimique est alors nécessaire pour éliminer cette contribution.
67
Technologie Membranaire
1-3- Conditions critiques de colmatage [Réf : BESSIERE Yolaine, 2005 ] :
Diverses études ont montré que le colmatage et son irréversibilité sont des phénomènes complexes
dépendant de la membrane, des caractéristiques de la suspension à traiter, et des paramètres
opératoires. Un objectif primordial pour améliorer les opérations de séparation est d’être capable de
définir simplement et rapidement les paramètres opératoires permettant de mener une opération
durable, c'est-à-dire une filtration durant laquelle le colmatage – et par là même, la consommation
énergétique qui lui est associée – est réduit à son minimum.
C’est dans ce cadre que le concept de flux critique (Jcrit) a été développé pour décrire les conditions
en dessous desquelles on n’observe pas de diminution de perméabilité irréversible (par une baisse
de pression) en filtration tangentielle. En filtration frontale, opération continuellement en état
transitoire, cette description ne peut pas être directement appliquée : en effet, la concentration à la
surface de la membrane ne cesse d’augmenter du fait de l’apport continu de matière et ce, quel que
soit le flux utilisé. Ainsi, Harmant et Aimar [Réf: Harmant P. et P. Aimar, 1996] considèrent une
masse critique, associée à un temps de filtration critique (tcrit) lorsque l’opération est menée à flux
constant, qui conduit à la déstabilisation des particules qui se condensent alors sous la forme d’un
dépôt multicouches irréversible.
68
Technologie Membranaire
2-2- Contrôle d’encrassement (pouvoir encrassant) [Réf: Alain Maurel, 2004] :
L’éxpérience a montré que la rapidité de colmatage d’un module membranaire, dépend non
seulement de la quantité de matières en suspension contenue dans l’eau brute, mais surtout de la
nature de ces matières en suspension. Pour cela, il est nécessaire de déterminer le pouvoir colmatant
de l’eau avant osmose inverse. Ce pouvoir colmatant est couramment appelé Fouling Index ‘FI’, ou
Silt Density Index ‘SDI’, ou Silting Index ‘SI’.
Le Fouling Index FI s’obtient en mesurant la vitesse de colmatage d’une membrane de type
millipore, d’une porosité calibrée de 0,45 µm, et de diamètre 47 mm de diamètre sous une pression
de 30 Psi (2,1 bar) ‘Norme ASTM D 4189-95’:
100. Avec :
100.
15
Dans le cas où l’eau à un pouvoir colmatant élevé ( 5 100. 75 ), la
mesure doit etre recommencée en prenant comme intervalle de temps 10 ou 15 minutes au lieu de
15 minutes.
Les valeurs maximales de FI sont par définitions: 6,67 ; 10 ; 20
Il existe une relation approximative entre FI et la fréquence de nettoyage des modules d’osmose
inverse :
fréquence de nettoyage
2 3 à 12 mois
3 1 à 3 mois
4 1 à 2 semaines
3- Biofouling (bio-encrassement) :
3-1- Formation :
[Réf : http://www.lenntech.fr/francais/particules-tartre-bioencrassement.htm]
69
Technologie Membranaire
La contamination biologique, connue sous le nom de bio-encrassement, a lieu le plus souvent lors
de la nano-filtration et de l'osmose inverse. Ceci car les membranes ne peuvent être désinfectée au
chlore, afin de tuer les bactéries. Ces micro-organismes ont des effets endommageants et souvent
irréversible.
Les types de micro-organismes, leurs facteurs de croissance et la concentration dans les systèmes
membranaires dépendent beaucoup de facteurs tels que la température, la présence de lumière, le
pH, les concentrations en oxygène dissous et la présence de nutriment organiques et inorganiques.
Les bactéries aérobique (qui ont besoin d'oxygène) vivent dans un environnement d'eau chaude, peu
profonde et ensoleillée avec un niveau élevé d'oxygène dissous, un pH entre 6.5 et 8.5 et des
nutriments organiques et inorganiques en abondance.
Les bactéries anaérobies (qui n'ont pas besoin d'oxygène) sont en général présente dans les systèmes
fermés, sans oxygène dissous et deviennent active lorsqu'une quantité suffisante de nutriment est
présent. Cela peut-être de la matière organique ou les restes d'algues mortes.
Après que les bactéries se soient absorbées sur les parois, les premiers éléments d'un bio-film sont
formés. Le bio-film augmente en taille tandis que les bactéries continuent à se multiplier et que la
matière organique morte s'adsorbe sur le bio-film Le bio-film devient un ensemble fort et cohérent
qui est très difficile à éliminer. Finalement des morceaux de bio-film sont libérés, et se diffusent
dans les composants du système y compris les membranes. Lorsqu'ils sont attachés aux membranes,
les micro-organismes commence à se multiplier, en utilisant les nutriments qui sont présent dans
l'eau alimentant le système. Par conséquent un bio-film se développe sur la membrane, ce qui gène
l'écoulement de l'eau à travers la membrane. On doit donc utiliser une pression plus importante, les
coûts sont donc plus élevés et les membranes sont endommagées de façon irréversible.
Il peut même arriver que certains matériaux membranaires sont des environnements qui
conviennent à la croissance des micro-organismes, ce qui entraîne la destruction complète de la
membrane dans une courte période.
70
Technologie Membranaire
4- Entartrage (scaling):
4-1- Formation :
L’entartrage est un dépôt de sels minéraux qui a tendance à se former sur les surfaces d’échange.
Compte tenu des ions présents dans les eaux salines (calcium, magnésium, bicarbonate, sulfate) ;
ces dépôts sont constitues principalement par :
-du carbonate de calcium (CaCO3).
-de l’hydroxyde de magnésium (Mg(OH2)).
-du sulfate de calcium (CaSO4).
71
Technologie Membranaire
-de silicates de calcium (dont CaSiO3).
-de silicates de magnésium (dont MgSiO3).
-de silico-aluminate de sodium (analcite).
-de ferro silicate de sodium (acmite).
-de silice SiO2.
-des matières occluses (oxydes de fer, matières en suspension, matières organiques, sels peu
solubles d’autres métaux sont souvent renfermées dans ces dépôts de tartre.
1
FC =
1− y
Si on considère le sel très répondu : le sulfate de calcium CaSO4, la concentration des sulfates dans
le rejet est :
[SO ]4
−−
R
[
= FC SO4
−−
]
A
avec R : rejet et A : alimentation.
De même : ⎡Ca
++ ⎤ = FC ⎡Ca + + ⎤
⎢⎣ ⎥⎦ R ⎢⎣ ⎥⎦ A
72
Technologie Membranaire
[ ][
PS R = Ca + + R . SO4 − − ] = [Ca ] .[SO ] .FC
R
++
A 4
−−
A
2
Si PSR < KS (valeur limite: produit de solubilité limite): pas de sursaturation, la conversion choisie
peut être retenue.
Si PSR > KS : il y a une saturation: la solution est de :
i) soit prendre une conversion plus basse, ii) soit prévoir l(injection d’un inhibiteur d’entartrage et
reprendre le calcul en introduisant le nouveau produit de solubilité admissible. La valeur de ce
dernier est définie par le fabricant de l’inhibiteur.
Le plus ancien des inhibiteurs est l’hexametaphosphate de sodium. On doit vérifier auprès du
fournisseur de la membrane, la compatibilité chimique entre l’inhibiteur et la membrane.
dC
D2 : densité de flux massique diffusif
dx
J1.C p : densité de flux massique transféré à travers la membrane.
Avec :
x : distance par rapport à la membrane.
C(x) (kg.m-3) : concentration de la soluté dans la couche limite à la cote x.
73
Technologie Membranaire
D2 (m2.m-1) : coefficient de diffusion de la soluté à l’interface membrane- solution.
La théorie de film suppose qu’il existe une couche limite de polarisation d’épaisseur δ, située prés
de la membrane.
L’équation précédente peut être reformulée comme suit :
∂C
J 1 [C ( x ) − C p ] = C 2
∂x
En intégrant :
δ Cp
dC
J 1 ∫ dx = D2 . ∫
0 Cm C − Cp
Avec Cp : concentration du soluté au niveau de la membrane.
⎧C = C m pour x = 0
On a : ⎨
⎩C = C0 pourx = δ
D’où:
D2 ⎡C − C p ⎤
J1 = . ln ⎢ m ⎥
δ ⎣⎢ C0 − C p ⎦⎥
Avec k : coefficient de transfert dans la membrane (de matière de soluté).
74
Technologie Membranaire
D2
k=
δ
Où δ : épaisseur de la couche limite de polarisation.
* pour un régime turbulent :
k .d h
On a : = Sh = α1 . Reα .Scα
2 3
D2
Avec :
k .d h
Sh : nombre de Sherwood ; Sh =
D2
d h .U p
Re : nombre de Reynolds ; Re =
μ
μ
Sc : nombre de Schmidt ; Sc =
ρ .D2
dh (m) : diamètre hydraulique
U (m/s) : vitesse du fluide
75
Technologie Membranaire
ρ(kg/m3) : masse volumique du fluide
µ(Pa.s) : viscosité du fluide.
α1, α2, α3: sont des coefficients déterminés expérimentalement.
α2
k .d h ⎡ d ⎤
* pour un régime laminaire: = Sh = α1.⎢Re . h ⎥ .Scα 3
D2 ⎣ L⎦
où L : chemin parcouru par le liquide à l’intérieure du module.
.
L’étude effectuée par Keith Scott and Justo Lobato [Réf: Keith Scott and Justo Lobato, 2002] ont
montré que la relation suivante est valable pour tout type de modules pour Re<2100:
1/ 3
⎛ d ⎞
Sh = C.⎜ Re .Sc. h ⎟
⎝ l ⎠
5-2- Modèle du gel en ultrafiltration [Réf : Alain MAUREL, 1988]:
En ultrafiltration, la concentration Cm de macromolécules près de la membrane peut atteindre la
concentration de gel Cg . Si l’on suppose que la concentration de l’espèce dans le perméat est nulle,
⎡ Cm − C p ⎤ ⎡Cg ⎤
l’équation J 1 = k . ln ⎢ ⎥ devient : J lim = k . ln ⎢ ⎥
⎣⎢ C 0 − C p ⎦⎥ ⎣ C0 ⎦
Cette relation, appelée modèle du gel.
On peut tirer les conclusions suivantes qui ne sont valables que lorsque le flux limite est atteint :
• Jlim est indépendant des caractéristiques de la membrane.
• Jlim est indépendant de la pression.
• Jlim est inversement proportionnel au logarithme de la teneur massique de soluté dans la solution.
• Jlim tend vers zéro pour une concentration qui est supposée être la concentration de gel ;
• Jlim étant directement proportionnel au coefficient de transfert de matière k, il peut être modifié en
augmentant la turbulence donc la vitesse tangentielle de liquide.
Le tableau suivant, donne des valeurs expérimentales des concentrations de gel Cg de différents
produits.
76
Technologie Membranaire
En effet, chaque fois qu’une masse fluide en écoulement est limitée réellement ou
hypothétiquement par une paroi (une membrane par exemple), il existe un gradient de vitesse au
voisinage de cette paroi et ce gradient de vitesse ne peut exister que si l’on exerce une contrainte de
cisaillement donnée par la loi de Newton:
Avec
contrainte de cisaillement (en N.m2 ou Pa),
V : vitesse d’écoulement, y : la normale à la vitesse, : viscosité dynamique (en Pas).
77
Technologie Membranaire
è
Le rapport caractérise donc l’interface membrane-solution. On peut considérer
à
qu’au-delà d’une certaine valeur de ce rapport, l’apport de matière à la paroi est supérieur au départ
de matière, ce qui se traduit alors par une accumulation de dépôts. C’est-à-dire un colmatage.
Les valeurs moyennes de vitesse tangentielle ou de nombre de Reynolds, bien qu’intéressantes à
connaitre, ne donnent en effet aucune indication sur les valeurs réelles de ces paramètres au contact
de la membrane. La notion de contrainte à la paroi permet une meilleure approche de ce qui se
passe à l’interface membrane-solution.
78
Technologie Membranaire
6-2-2- Nettoyage chimique :
Même avec un prétraitement bien conçu et des conditions opératoires convenablement choisies, on
constate, dans la plupart des cas, un colmatage progressif des membranes au cours du temps. Le
nettoyage chimique est presque toujours nécessaire si l’on veut que l’installation fonctionne suivant
ses performances nominales.
i) Fréquence de nettoyage :
La décision d’effectuer un nettoyage chimique d’un module d’osmose inverse ou d’ultrafiltration
peut être liée:
- soit à la valeur maximale de la perte de charge que l’on impose de ne pas dépasser.
- soit à la valeur du débit de perméat correspondant à une diminution de 20 à 25% du débit nominal.
- soit à un programme de nettoyage systématique prédéterminé dans les cas où l’on a une
installation importante qui comporte un nombre élevé de modules. On peut ainsi avoir une partie
des modules en cours de nettoyage tandis que le reste assure la production.
iii) Remarques :
a) La plupart des membranes organiques sont sensibles aux oxydants et en particulier au chlore.
b) La nature et la concentration des Solutions de nettoyage doivent être fixées en tenant compte de
79
Technologie Membranaire
la nature des membranes, mais aussi des caractéristiques des divers composants de l’installation
joints de modules, garniture des pompes, etc.
7- Compaction (compactage) :
[Réf: Alain Maurel, Osmose Inverse: Technologie, Manuel du cours en tensif sur ‘techniques à
membranes et dessalement de l’eau de mer et des eaux saumâtres : principes et état de l’art, Tunis
(Tunisia) 23-27 Février 2004]
Même en l’absence de dépôts, le flux de solvant à travers une membrane diminue progressivement
au cours du temps. Ce phénomène est appelé compaction, il est due à l’action de la pression sur le
polymère membranaire. Le débit de solvant en fonction du temps est donné par :
. .
Pour m= 0,03, le débit d’eau produite après un an de fonctionnement d’une membrane d’osmose
inverse est égale à 76% du débit initial.
Le coefficient de compaction dépend :
-de la pression de fonctionnement ; plus la pression est élevée, plus la valeur de m sera élevée.
-de la température: la diminution de débit est beaucoup plus importante à température élevée qu’à
température faible.
-de la nature de la membrane.
En pratique, il est difficile de faire la différence entre la chute de débit due au compaction et celle
due au colmatage par dépôt.
Références du chapitre 9:
• BESSIERE Yolaine, BACCHIN Patrice, ABIDINE Nouhad, Evaluation du colmatage de fibres
creuses en mode frontal : détermination des conditions critiques pour un fonctionnement
durable, Récents Progrès en Génie des Procédés, Numéro 92 – 2005, p.1-8.
• Trettin Daniel R., An Investigation of Mass Transfer Mechanisms in Ultrafiltration, Doctor’s
thesis, Lawrence University (Wisconsin, USA), 1980.
• Alain MAUREL, Techniques séparatives à membranes: Considérations théoriques, Techniques
de l’ingénieurs, J2 790, p.1-23, 1988.
• Harmant P. et P. Aimar, 1996, Coagulation of colloids retained by porous wall. AIChE journal,
42, 3523-3532.
• Alain Maurel, Osmose Inverse: Technologie, Manuel du cours en tensif sur ‘techniques à
membranes et dessalement de l’eau de mer et des eaux saumâtres : principes et état de l’art,
Tunis (Tunisia) 23-27 Février 2004.
.
• Keith Scott and Justo Lobato, Determination of a Mass-Transfer Coefficient Using the Limiting-
Current Technique, Chem. Educator 2002, 7, 214.219.
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