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12.10.21. Master II de Gouessé - PDF 28
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12.10.21. Master II de Gouessé - PDF 28
Union-Discipline-Travail
Année Universitaire
2020 - 2021 Ministère de l’Enseignement Supérieur
et de la Recherche Scientifique
Présenté par
GOUESSE Gogbe Vincent
Tu l’es dévouée à tes enfants. Tu nous as enseigné Amour, Tolérance Respect et courage. Toi
qui n’as jamais cessé de prier l’éternel JESUS CHRIST pour moi, que Dieu te donne santé et
longévité auprès de nous tes enfants
Tu m’as comblé de tout ce qu’un enfant peut souhaiter de son père : éducation, amitié, conseil
et amour. Tu m’as soutenu et réconforté dans les moments difficiles, tu m’as encouragé à
poursuivre mes études tant que j’aurai la capacité et la motivation ; je te dois tout. Que Dieu te
donne de vivre aussi longtemps qu’une pierre afin de voir tous tes enfants réussir.
A mon grand frère GOUESSE MODESTE et sa femme, pour votre soutien et votre prière
Pour tout ce qu’ils ont fait pour moi durant ces longs moments passés avec eux. Il m ‘ont donné
amour éducations et conseils. Que Dieu les bénisse
Toi qui as cru en moi, tu as été toujours là pour m’encourager et me soutenir en prodiguant de
sages conseils, ce qui m’a permis d’être là au jourd'hui. Que Dieu te bénisse.
Toi qui m’as démontré toute l ‘affection que tu as pour moi dans les moments difficiles, que
l’éternel se souvienne de toi et qu’il te donne ce que ton cœur désire.
I
REMERCIEMENTS
Mes propres efforts n’ont pas suffi dans la réalisation de cet ouvrage. Ainsi, je tiens à présenter
ici mes vifs remerciements à tous ceux qui m’ont aidé dans son accomplissement : Avant tout,
notre Seigneur Dieu, grand et tout puissant, sans qui nos efforts sont vains ;
Au Professeur TANO Yao, Président de l’Université Nangui Abrogoua pour avoir accepté mon
inscription à l’Université Nangui Abrogoua dont vous tenez la haute responsabilité.
Merci du fond du cœur à monsieur EDIA Oi Edia, professeur Titulaire, à l’Université Nangui
Abrogoua pour avoir accepté de présider le jury de ce mémoire.
Je tiens vivement à remercier ma famille qui a beaucoup pris part au soutien moral et financier,
durant toute ma scolarisation jusqu’alors. Que Dieu vous bénisse !
II
TABLE DES MATIERES
DEDICACE ................................................................................................................................. I
REMERCIEMENTS ................................................................................................................. II
RESUME .................................................................................................................................. VI
ABSTRACT ............................................................................................................................VII
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1
III
1.3- ZONE D’ETUDE ...................................................................................................... 12
2.1.1-Matériel biologique.................................................................................................. 15
IV
3.1.2- Composition en sels nutritifs (Nitrate, Nitrite, Ammonium, Orthophosphate) du
milieu ................................................................................................................................ 25
3.2-DISCUSSION ................................................................................................................ 33
V
RESUME
Sarotherodon melanotheron est une espèce de poissons qui colonise les milieux lagunaires
ivoiriens comme le lac Ayamé. Mais, cet habitat naturel est affecté aujourd’hui par une
exploitation incontrôlée des ressources aquatiques et divers types de pollution. Ainsi nôtre étude
se propose de déterminer l’impact de cette pression anthropique sur la croissance et la qualité
de la chair du Sarotherodon melanotheron en fonction des saisons. Pour ce faire 60 spécimens
de poids moyens 61 à 233 g ont été prélevés dans le lac Ayamé pendant 6 six mois. L’analyse
des paramètres physico-chimiques a montré que la température (28,65 à 30,7 °C) le pH (7,12 à
6,69), la salinité (2,03 à 4,5 ‰) et l’oxygène dissous (5,22 à 6,35 mg/L) n’ont pas varié en
fonction des saisons terrestres. Pour les sels nutritifs tel que le nitrite, le nitrate, l’ammonium et
l’orthophosphate, aucune différence significative n’a été observée entre les deux saisons. Les
résultats ont montré un équilibre mâle – femelle dans la population au cours de la saison sèche
(1 :1,1) et la saison des pluies (1 :1,5). Quant aux coefficients d’allométrie b, ils sont en deçà
de 3, ce montre une allométrie négative dans la population des poissons. Au niveau du facteur
de condition k, les valeurs sont de 1,92 en saison sèche et 2 en saisons des pluies, ce qui montre
un état de bien être des poissons pendant les deux saisons. La composition biochimique de la
chair des poissons est restée constante pendant les six mois pour l’ensemble des nutriments
déterminés sauf les taux de magnésium (24,12 mg/100 g) et de potassium (310,52 mg/100 g)
qui sont plus élevés en saison sèche. On peut conclure que les saisons n’ont pas influencé de
façon significative la croissance et la qualité de la chair des poissons même si les teneurs en
magnésium et en potassium sont plus élevées en saison sèche.
VI
ABSTRACT
VII
TABLE DES FIGURES
Figure 1: Sarotherodon melanotheron (d’après Boulenger, 1995) ............................................ 5
Figure 2 : Spécimen de Sarotherodon melanotheron .............................................................. 15
Figure 3 : Matériel technique (A ) Multiparamètre ;(B) GPS de marque Garmin, ; (C)
Etuve ; (D) Four à moufle ) ...................................................................................................... 16
Figure 4 : coordonnées géographiques des différentes stations d’échantillonnage ................ 17
Figure 5 : Variations des paramètres physico-chimiques de l’eau de lac Ayamé 1
(Température, pH, Oxygène dissous) ....................................................................................... 24
Figure 6 : Droite de régression linéaire de la relation poids-longueur des données de S.
melanotheron dans le lac d’Ayamé 1 ....................................................................................... 28
Figure 7 : Droite de régression linéaire de la relation poids-longueur des données de S.
melanotheron femelle dans le lac d’Ayamé 1 .......................................................................... 28
Figure 8 : Droite de régression linéaire de la relation poids-longueur des données de S.
melanotheron mâle dans le lac d’Ayamé 1 .............................................................................. 28
Figure 9 : Droite de régression linéaire de la relation poids-longueur des données de S.
melanotheron pendant la saison sèche dans le lac d’Ayamé 1 ................................................. 30
Figure 10 : Droite de régression linéaire de la relation poids-longueur des données de S.
melanotheron pendant la saison des pluies dans le lac d’Ayamé 1 .......................................... 30
Figure 11 : Teneurs en protéines, lipides et en énergie de la chair de S. melanotheron dans le
lac d’Ayamé 1 .......................................................................................................................... 31
VIII
TABLE DES TABLEAUX
Tableau I : Coordonnées géographiques des différentes stations d’échantillonnage ............... 5
Tableau II : Teneurs en sels nutritifs de l’eau du lac d’Ayamé 1 durant la saison sèche et la
saison des pluies ..................................................................................................................... 254
Tableau III : Evolution mensuelle de la sex-ratio dans le lac d’Ayamé 1 ........................... 265
Tableau IV : Evolution saisonnière de la sex-ratio dans le lac d’Ayamé 1 .......................... 265
Tableau V : Relation liant le poids et la longueur des spécimens de S. melanotheron dans le
lac d’Ayamé 1 ........................................................................................................................ 276
Tableau VI : Relation liant le poids et la longueur des spécimens de S. melanotheron par saison
terrestre dans le lac d’Ayamé 1 .............................................................................................. 298
Tableau VII :Composition en minéraux de la chair de S. melanotheron dans le lac d’Ayamé 1
................................................................................................................................................ 321
IX
LISTE DES ABREVIATIONS
AOAC : Association of Official Analytical
ANSE : Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de
l’environnement et du travail
CRO : Centre de Recherches Océanologiques
b : Coefficient d’allométrie
F : Femelle
FAO : Food and Agriculture Organization
k : Facteur de condition
M : Mâle
R2 : Coefficient de régression
X
INTRODUCTION
1
dans l’aménagement des pêcheries et dans la quantification de l’impact de la pêche sur
l’écosystème (Stergiou et Karpouzi, 2002).
L’objectif général de cette étude est de déterminer l’effet de la saison sèche et la saison des
pluies dans la croissance et de la qualité de la chair de Sarotherodon melanotheron (Rüppel,
1852) pêchés dans la lagune d’Aby-Nord (Côte d’Ivoire).
De manière spécifique, il s’agit de :
- Déterminer les paramètres physico-chimiques du milieu d’étude ;
- Déterminer le coefficient d’allométrie (b) et le facteur de condition (k) ;
- Déterminer la qualité nutritionnelle de la chair de Sarotherodon melanatheron.
2
1.REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1- PRESETATION DE L’ESPECE
L'ordre des Perciformes est constitué de 150 familles (Nelson, 1994) parmi lesquelles la famille
des Cichlidae. Cette famille possède des caractéristiques décrites par Djiba (1987). Selon
cet auteur, les poissons de cette famille ont la tête recouverte d'écailles et présente deux
narines à la face supérieure. Le corps est fusiforme pas très allongé, plus ou moins comprimé
latéralement et entièrement recouvert d'écailles imbriquées, cycloïdes. Les nageoires sont
composées d'un nombre variable de rayons épineux. Ainsi, on observe 7 à 28 épines sur la
nageoire dorsale qui présente deux parties ; une partie épineuse bien développée et une partie
molle. Les pectorales présentent des rayons épineux et mous alors que les pelviennes sont
composées de 10 rayons dont un seul est mou. La nageoire anale, généralement courte,
présente 3 à 13 rayons (Djiba, 1987). Selon cet auteur, le nombre de branchiospines varie
entre 7 et 27 et les vertèbres des espèces de cette famille sont comprises entre 24 et
41. La dentition est également variée mettant en évidence les habitudes alimentaires
différentes. La famille des Cichlidae regroupe 1200 espèces principalement répandues
dans les eaux douces d'Amérique et d'Afrique, mais aussi d'Asie mineure, d'Asie tropicale,
de Madagascar et de Sri Lanka (Agnèse, 1994). Trewavas (1983), se basant sur les
caractères morphologiques et méristiques, a décomposé cette famille en plusieurs sous-
familles dont celle des Tilapiinae (tilapias). Celle-ci inclurait selon Djiba (1987), des genres
exclusivement jordaniens et af ricains. Il existe 10 genres dont les genres Tilapia,
Sarotherodon et Oreochromis (Adepo, 1996). Le genre Tilapia regroupe 30 espèces, toutes
incubatrices sur substrat. L'incubation des œuf s est assurée par les deux parents. Par
contre, chez les espèces des genres Sarotherod on et Oreochromis, les œuf s sont incubés
dans la cavité bucco-pharyngienne de l'un ou des deux parents (femelle chez Oreochromis,
mâle et /ou femelle chez Sarotherodon). Le genre Oreochromis comprend 33 espèces
dont O. niloticus (Linné, 1758) contre 10 chez Sarotherodon parmi lesquelles S.
melanotheron (Rüppell, 1852).
3
1.1.2-Espèce Sarotherodon melanotheron
Chez S. melanotheron, les écailles ventrales sont de même taille que celles des flancs. La
papille génitale est petite et simple. Celle de la femelle présente trois orifices contre
deux chez le mâle. Le dimorphisme sexuel de croissance est faible. Ce poisson a une
coloration bleu opalin claire, des taches noires foncées sur la mâchoire inférieure et sur
la partie inférieure de la tête. On observe une coloration jaune chez le mâle ou violette
chez la femelle sur les opercules. Les dents des mâchoires sont disposées en rangées.
L'os pharyngien a une lamelle médiane allongée, atteignant 5 % de la longueur nécessaire
au moment de l'incubation buccale (Trewavas, 1983). Les branchiospines varient entre 14 et
27 (Djiba, 1987).semblent être une adaptation permettant le passage d'une grande quantité
d'eau nécessaire au moment de l'incubation buccale (Trewavas, 1983). Les branchiospines
varient entre 14 et 27 (Djiba, 1987).de la tête. La longueur de l’os pharyngien et la largeurde
la cavité bucco-pharyngienne nécessaire au moment de l'incubation buccale (Trewavas,
1983). Les branchiospines varient entre 14 et 27 (Djiba, 1987).semblent être une adaptation
permettant le passage d'une grande quantité d'eau nécessaire au moment de l'incubation
buccale (Trewavas, 1983). Les branchiospines varient entre 14 et 27 (Djiba, 1987).
1.1-3 Position systématique de l’espèce
La position systématique de Sarotherodon melanotheron dans la classification
ichtyologique selon Nelson (1994) est la suivante :
4
Règne… …………………………………………………………………………...Animalia
Embranchement…………………………………………………………………….Chordata
Super- classe………………………………………………………………Gnathostomata
Grade……………………………………………………………………..Teleostomi
Classe………………………………………………………………Actinopterygii
Sous classe………………………………………………………..Neopterygii
Ordre………………………………………………………Perciformes
Famille……………………………………………………Cichlidae
Genre……………………………………………….Sarotherodon
Epèce……………………………..Sarotherodon melanotheron
5
1.1.4- Repartition geographie d’espèce
S. melanotheron est une espèce qui vit et se reproduit généralement en eau saumâtre
des lagunes et des estuaires. Elle est présente de l'estuaire du fleuve Sénégal à celui du
Zaïre. Cette espèce vit cependant en mer, au large de Dakar ou en eau douce où elle
a été introduite (Agnèse, 1994). Trewavas (1983) a décrit 5 sous-espèces dont S.
melanotheron melanotheron, originaire du Ghana qui est répartie de la Côte d'Ivoire au
Cameroun.
6
Sa gamme de tolérance à la salinité va de 0 à 110 g/l(Gilles, 2005). Elle supporte également des
variations saisonnières de la salinité de son milieu avec des amplitudes pouvant aller jusqu’à
130 g/l (Panfili & al., 2004 ; Diouf & al., 2006).
1.1.6- Biologie et écologie de Sarotherodon melanotheron
1.1.6-1 Biologie de Sarotherodon melanotheron
1.1.6.1.1- Alimentation de Sarotherodon melanotheron en milieu naturel
La qualité de l'aliment a une influence majeure sur les performances zootechniques
des poissons dans leur milieu naturel. Le S. melanotheron se nourrit également de
phytoplancton et de vase de fond (Daget & Iltis, 1965; Ugwamba & Adebici, 1992;
Koné, 2000). Les juvéniles ont une alimentation variée qui comprend un mélange de
phytoplancton et de zooplancton (U gwamba & Adebici, 1992).
1.1.6.1.2- Alimentation de Sarotherodon melanotheron milieu d'élevage
L'aliment composé est l'un des principaux moyens d'augmenter la production en
pisciculture. Elle permet une mise en charge plus élevée et de ce fait une meilleure
exploitation de la nourriture naturelle qui elle-même, profite des aliments non consommés
et des re jets des fèces d'une population plus dense, jouant le rôle d'engrais (Cissé,
1995). En milieu d'élevage, les poissons ont besoin d'aliment en quantité et en qualité
pour avoir de meilleures performances zootechniques. Ainsi, la nourriture des tilapias en
captivité est qualitativement riche en protéines et en énergie (Bowen, 1982 ; Blé, 2003).
Sarotherodon melanotheron est un incubateur buccal biparental qui se reproduit tout au long
de l’année malgré les conditions sévères dans les estuaires et lagunes d’Afrique de l’Ouest
(Ouattara, 2009). La formation de couples reproducteurs est stable, la séduction et la
construction des nids étant à l’initiative de la femelle. L’importance de la ponte est liée à la
taille des géniteurs, notamment au volume de la cavité buccale du mâle. L'efficacité de
l'incubation buccale chez Sarotherodon melanotheron est optimale lorsqu'une femelle
s'accouple avec un partenaire de taille supérieure (Hem & al., 1994). Les mâles atteignent la
maturité sexuelle plus rapidement que les femelles (Koné & Teugels, 1999). Les femelles
matures (6 à 8 mois) en milieu contrôlé ont une taille inférieure à 140 mm par rapport aux
femelles du milieu naturel (176 mm) (Panfili & al., 2004). Toutefois, la taille de première
maturité peut être réduite lorsque les conditions de milieu deviennent extrêmes: pollution
(Lévêque & Paugy, 2006). La fréquence moyenne de ponte et la période moyenne d'incubation
sont de 14 jours (Lazard & Legendre, 1996). En milieu naturel, la reproduction se fait toute
7
l’année mais s’arrête en dessous de 20 à 23°C (Hem et al., 1994). Les œufs qui atteignent un
diamètre de 3 mm ont une teinte jaune ocre et sont légèrement piriformes (en forme de poires).
Les alevins à l’éclosion mesurent 5 mm de long et 9 mm lorsque la vésicule vitelline est
résorbée. L’alevin pèse environ 30 mg à la première prise de nourriture (Lacroix, 2004). Les
géniteurs pratiquent une forte garde parentale (Arizi & al., 2014). Les femelles défendent
agressivement les sites de nidification lorsque les mâles au corps efflanqué ont la bouche en
incubation distendue (Jennings & Williams, 1993). Les femelles sont souvent écartées de la
garde parentale afin d’accélérer leurs propres activités de reproduction. L’éclosion des œufs a
lieu dans la cavité buccale et ce n’est qu’après résorption complète de la vésicule vitelline que
ce comportement de protection parentale prend fin (Hem & al.,1994 ; Koné & Teugels, 1999)
La croissance des tilapias varie d’une espèce à une autre et d’une population à une autre.
Cette variation est liée à la souche utilisée, à la disponibilité alimentaire en qualité et en quantité,
à la structure démographique des populations, à la sélectivité des captures et/ou à la prédation,
à l’étendue du plan d’eau et aux variables environnementales (température, salinité, etc.) (Boyd
& Tucker, 1998; Lazard, 2009; Ouattara et al., 2009).
Quant à Sarotherodon melanotheron, elle présente une croissance discontinue caractérisée par
une succession de périodes de croissance lente et d’autres de croissance rapide (Gilles, 2005).
En milieu lagunaire, l’élevage intensif en cages flottantes de Sarotherodon melanotheron a
montré des performances plus faibles par rapport aux acadja. En milieu naturel, la croissance
de Sarotherodon melanotheron est lente, conséquence de l’influence de la température
combinée à celle de la salinité (leurs variations brusques qui modifient le métabolisme
du poisson provoquant ainsi la baisse de consommation d’aliments naturels) (Ouattara &
al., 2009). Toutefois, le système d’élevage semble avoir plus d’effet sur la croissance que le
milieu d’élevage. En Côte d’Ivoire, la croissance enregistrée en eau douce pour Sarotherodon
melanotheron en cages flottantes (0,42±0,00 g/j) (Ouattara & al., 2005) est supérieure à celle
enregistrée en eau lagunaire (0,38 g/j) (Gbaï & al., 2014). En bassins en béton, ces valeurs sont
de 0,19±0,01 g/j en eau douce et 0,21 g/jen eau saumâtre (Gilles, 1994). Dans des bassins en
béton alimentés en eau saumâtre, Gilles (1994) montre que la croissance de Sarotherodon
melanotheron heudelotii, sous-espèce provenant du Sénégal est supérieure (0,66 g/j) à celles de
Sarotherodon melanotheron melanotheron, sous-espèce provenant de la Côte d’Ivoire : 0,21 g/j
et de Sarotherodon melanotheron nigripinnis, sous-espèce provenant du Congo : 0,19 g/j. Des
trois structures d’élevage testées par Ouattara & al., (2005), les étangs en terre se sont révélés
8
plus intéressants (0,47±0.02 g/j) que les cages flottantes (0,42±0,00 g/j) et les bassins en béton
(0,19±0,01 g/j). Il est donc possible que l’aménagement des étangs donne des productions
intéressantes de Sarotherodon melanotheron melanotheron ou même de Sarotherodon
melanotheron heudelotii qui est la plus performante des sous-espèces. Le mâle de Sarotherodon
melanotheron croît moins vite que la femelle en élevage mixte alors qu’on observe le contraire
en élevage monosexe (Ouattara & al., 2009).
Toute variation dans le régime de températures peut entraîner une différence de croissance
chez les poissons (Halvorsen & Svenning, 2000). Chez Sarotherodon melanotheron, certaines
réductions de performances apparaissent en dessous de 2,3 mg/l d’oxygène dissous et à des
valeurs de pH inférieures à 6 (Ross, 2000).
9
principale tient au fait que les lipides du poisson incluent jusqu'à 40 % d'acides gras à
longue chaîne ( 14 à 22 atomes de carbone) qui sont hautement insaturés. La teneur en
sels minéraux est spécifique aux espèces et peut, de plus, varier selon la saison et
l'alimentation. La chair du poisson est considérée comme une source appréciable de calcium
et de phosphore en particulier mais également de f er, cuivre et de sélénium. Les poissons
d'eau de mer ont une forte teneur en iode (Medale & al., 2003). En général, la chair du
poisson est une bonne source de vitamines B et également, dans le cas des espèces
grasses,de vitamines A , D et E (Elvevoll & James, 2000).
10
dans les possibilités d'utiliser les glucides alimentaires suivant les espèces de poissons.
Par exemple la capacité d'utilisation des glucides est très élevée chez la carpe commune
alors qu'elle est très f aible chez d'autres espèces comme la truite arc-en-ciel (Wilson,
1994). Les vitamines sont des composés organiques non synthétisées, nécessaires à
l'organisme animal en très faibles quantités (Cissé, 1995). Il existe chez le poisson 15
vitamines classées en deux groupes. Les liposolubles au nombre de 4 (vitamines A, D,
E et K) qui sont solubles dans les huiles et les hydrosolubles, au nombre de 11, solubles
dans l'eau.
Selon Guillaume & al., (1999),les poissons ont besoin de minéraux qui entrent dans la
constitution de certains tissus, plus particulièrement la formation du squelette ou de
certaines molécules. Pour ces auteurs, ces minéraux servent de cof acteurs enzymatiques
et participent aussi à l'équilibre ionique extracellulaire et intracellulaire ainsi qu'à la
régulation des f onctions endocrines. Le phosphore est disponible en quantité suffisante
(2,9 à 8 g/kg d'aliment sec) pour le poisson en général et 6 g pour le tilapia en
particulier (Cissé, 1995). Selon le même auteur, les besoins en calcium varient de 2, 7
et 5 g/kg d'aliment sec chez les poissons en général, 3 g/kg d'aliment sec chez les tilapias
en particulier.
Substances complexes, le plus souvent insolubles, les aliments ingérés ne peuvent, sous
cette forme, traverser les muqueuses digestives. Ils doivent subir des transformations
mécaniques et chimiques les conduisant à des formes simples (nutriments) capables de
passer à travers la paroi intestinale. D'une façon générale, le mode d'alimentation des
poissons est lié à la forme de leur cavité buccale (Brown, 1979). Les aliments sont
d'abord râpés dans la cavité buccale du poisson avant de transiter dans l'estomac. Le contact
du bol alimentaire avec la paroi de l'estomac baisse le pH gastrique à un pH acide (1,2
chez O. niloticus) (Moriaty, 1973), stimulant ainsi les sécrétions acides. L'acide gastrique
brise les parois des cellules, ce qui augmente la surface et le volume des interactions
enzymes-substrats (Bowen, 1982). Un ensemble d'enzymes réalisent ensuite la
fragmentation des macromolécules à travers l'hydrolyse des liaisons peptidiques, osidiques
et esters (Moreau, 1988). La digestion prend fin dans l'intestin grêle sous l'action des
sécrétions pancréatiques et intestinales. A ce niveau, une amylase et une maltase hydrolysent
des glucides en glucose, une lipase assure la digestion des lipides émulsionnés par la bile
et les protéases permettent l'hydrolyse des polypeptides en acides aminés (Bowen, 1982)
11
1.3- ZONE D’ETUDE
12
varient respectivement de 6,6 à 7,4 unités et de 75 à 120 µc.cm-1. Concernant les matières en
suspension, l’amplitude entre les concentrations en surface et celles du fond varie entre 0,80 et
1,04 mg/l (Konan et al., 2013). Des données récentes sur des sels nutritifs ont été collectées
grâce aux travaux effectués par Niamien-Ebrothié (2019) dans la rivière Bia. Dans le lac,
l’azote se trouve majoritairement sous forme oxydée mais avec des valeurs ne dépassant guère
5 mg/l. Le phosphore est majoritairement présent sous forme de particules. La valeur maximale
de phosphore observée est de 143 µg/l à Bianouan ce qui classe ce hydrosystème comme milieu
hyperheutrophe. Ouattara (2007) a enregistré au cours de ses travaux les teneurs en NO3-N
dans lac Ayamé variant entre 0,1 à 0,5 mg/l. De plus, le taux moyen élevé de la chlorophylle a
(variant de 190 à 1338 µg/l) dans ces milieux traduisant l’importance de la biomasse algale,
témoignerait du caractère d’eutrophie des milieux (Lair et al. 1996).
13
Moinidae Bosminidae, Macrothricidae. Enfin les copépodes ont été répartis en 2 familles
suivantes ; les Dyclopidae et les Diaptomidae.
Communauté ichtyologique
Peu après la création du barrage Ayamé I (1959) deux espèces poissons furent
introduites, le cichlide Oreochromis niloticus et l’ostéoglossidé Heterotis niloticus, (Moreau
et al., 1988). Quelques années après leur introduction, ces deux espèces prolifèrent et
constituèrent aussi une part importante des captures de la pêche commerciale. Mais vers les
années 1975, Oreochromis niloticus et Heterotis. Niloticus diminuèrent en importance dans les
captures au profit de chrysichthys spp. Et Synodontiss pp. En 1996, le lac Ayamé connaissait
une production de 1000 tonnes dominées par Sarotherodon melanotheron (Vanga et al., 2002).
14
2.MATERIEL ET METHODES
2.1- MATERIEL
2.1.1-Matériel biologique
Le matériel biologique était constitué de 60 juvéniles de Sarotherodon melanotheron de
poids moyen compris entre 91 et 164 g en raison de 10 espèces par mois sur six mois
d’échantillonnage. La Figure 3 présente un spécimen de Sarotherodon melanotheron provenant
du lac d’Ayamé.
2.1.2-Matériel technique
Un multiparamètre (Figure 4A) de marque BANTE et de model 900P a été utilisé pour
mesurer les paramètres physico-chimiques du milieu (l’oxygène dissous, la salinité, la
conductivité, la température et le pH) in situ. Un GPS de marque Garmin (Figure 4B) et de
model 62s a été utilisé pour la localisation des points d’échantillonnage au niveau du site.
Une balance électronique de type Scale House (portée 600 g et de précision 0,01) et un
ichtyomètre de 40 cm ont été utilisés pour peser et déterminer la longueur des poissons.
Pour le séchage des échantillons, une étuve de marque Dry-line WWR ( Figure 4C) a
été utilisée. Les incinérations ont été réalisées dans un four à moufle de marque Hengstler-
Grado-901 (Figure 4D). Pour le dosage des protéines et des lipides, un digesteur de marque
Buchi AK-a, un distillateur de marque Pro-nitro-A et un soxhlet ont été utilisés.
15
Figure 3 : Matériel technique (A ) Multiparamètre ;(B) GPS de marque Garmin, ; (C) Etuve ;
(D) Four à moufle )
2.2- METHODES
2.2.1- Zone d’étude
Cette étude a été réalisée de janvier à juin. Elle a été menée dans la ville d’Ayamé, une
ville de Côte d’Ivoire près d’Aboisso et non loin du Ghana. Ce site a été choisi en raison de leur
accessibilité et du matériel biologie étudie. Le lac d’Ayamé 1 (Figure 5) est situé dans le Sud-
Est ivoirien (5°30' latitude Nord, 3° longitude Ouest) et considéré comme le plus ancien lac de
retenue d’eau de Côte d'Ivoire (mise en eau en 1959). Il résulte de la construction d'un barrage
hydroélectrique sur la Bia. D'une superficie moyenne de 9 320 ha, il peut retenir près d'un
milliard de mètres cubes d'eau en période de crue (Yte et al, 1983). Son régime hydrologique
dépend exclusivement de son principal tributaire, la Bia.
16
Figure 5 : Localisation du lac d’Ayamé (Gourène et al 1999)
Localisation géographiques
Figure46::coordonnées
Figure du Lac 1 du barrage d’Ayamé stations
des différentes sur la Bia
d’échantillonnage
17
pour identification, pesée et mensuration. Des échantillons de poissons sont aussi utilisés pour
l’analyse de composition biochimique de la chair du poisson.
18
2.2.5- Analyse biochimique de la chair de poissons
Les poissons ont été écaillés et la chair a été séparée du squelette grâce à un ciseau et une
pince. Cet échantillon obtenu a été utilisé pour les analyses biochimiques. Les analyses de
l’humidité, des protéines, des lipides, des cendres ont été réalisées en utilisant des procédures
standard (AOAC, 2000). Trois essais ont été effectués par échantillons.
19
de l’évaporation du solvant à l’évaporateur rotatif. Le ballon a été séché à l’étuve à 80 °C
pendant 18 heures pour évaporer les traces d’hexane, ensuite au dessiccateur pour
refroidissement pendant 2 heures et enfin pesé à nouveau (M2). La teneur en matière grasse se
calcule selon la formule suivante :
Teneur en lipides (%) = (M2 – M1) / M0 x 100
Avec, M0 : masse de l’échantillon (g) ;
M1 : masse du ballon sec avant extraction (g) ;
M2 : masse du ballon après extraction des matières grasses (g).
Sel de K2SO4
Protéines + H2SO4 (NH)2SO4
Le dosage de l’azote total des échantillons se fait en deux étapes :
- La minéralisation sulfurique, 1 g d’échantillon a été mis dans des tubes Matra (200 mL), à cet
échantillon on a ajouté 12 mL de H2SO4 à 98 % ainsi que deux comprimés de Kjeldah composés
de sulfate de cuivre (CuSO4) utilisé comme catalyseur et de sulfate de potassium (K2SO4)
permettant d’élever le point d’ébullition de H2SO4. Tous les essais ont été réalisés en triplicat.
Les tubes Matra ont été chauffés à 420 °C sous hotte pendant 1 heure. Après on obtient une
coloration vert clair. Dans l’opération de minéralisation, lorsque des fumées blanches
apparaissent, cela signifie que l’évaporation de l’eau est achevée. La liqueur obtenue brunit puis
se décolore. On continue le chauffage à 420 °C une heure après la décoloration afin que la
destruction des matières organiques soit complète puis on laisse refroidir.
- La distillation suivie du titrage avec l’acide chlorhydrique (HCl) ; les tubes Matra ont été
portés à la distillation automatique. Au cours de cette distillation, le sulfate d’ammonium est
décomposé par la soude (0,5 N), l’ammonium ainsi libéré est entrainé par la vapeur et titré à
l’aide d’une burette contenant de l’acide chlorhydrique (0,1) en présence d’un indicateur coloré,
le rouge de méthyle. Le titrage est achevé lorsque la solution vire du bleu au rouge.
(a − b)dfx 25
C=
m
21
variance suivi du test de Tukey (dans les cas de différence significative) pour comparer les
paramètres inter-saisonniers.
22
3.RESULTAS ET DISCUSSION
3.1- RESULTATS
3.1.1- Caractéristiques physico-chimiques du milieu d’étude
23
35
30
Température en °C
25
20
15
10
5
0
Janvier Février Mars Avril Mai Juin
Mois
8
7
6
5
4
pH
3
2
1
0
Janvier Février Mars Avril Mai Juin
Mois
8
oxygène dissous en mg/L
7
6
5
4
3
2
1
0
Janvier Février Mars Avril Mai Juin
Mois
24
3.1.2- Composition en sels nutritifs (Nitrate, Nitrite, Ammonium, Orthophosphate) du
milieu
La composition en sels nutritifs tels que le nitrate, le nitrite, l’ammonium et
l’orthophosphate de l’eau du lac d’Ayamé 1 durant les six mois d’échantillonnage est présentée
dans le Tableau II. Il n’y a pas de différence significative (p ˃ 0,05) entre la saison sèche et la
saison des pluies pour les différents sels tels que le nitrite (0,01 et 0,02 mg/L), l’ammonium
(0,02 mg/L) et l’orthophosphate (0,15 et 0,23). Par contre la teneur en nitrate est plus importante
en saison des pluies avec 2,07 mg/L.
Tableau II : Teneurs en sels nutritifs de l’eau du lac d’Ayamé 1 durant la saison sèche et la
saison des pluies
25
Tableau III : Evolution mensuelle de la sex-ratio dans le lac d’Ayamé 1
Saison sèche 30 15 15 1 :1
26
3.1.4- Relation Poids-Longueur
1.4.1- Coefficient d’allométrie b et facteur de condition k par sexe
Les Figures 7 ;8 et 9 indiquent des coefficients de corrélation R2 qui sont de 0,85 pour la
population totale, de 0,88 pour la population femelle et de 0,83 pour la population mâle. Ces
valeurs montrent que la relation existante entre le poids et la longueur est fortement corrélée
avec une plus forte corrélation chez la population femelle. Au vu du Tableau V, les coefficients
d’allométrie b sont 2,46 pour la population totale, 2,38 pour la population mâle et de 2,51 pour
la population femelle, ce qui donne une allométrie négative pour l’ensemble des populations.
Les valeurs des facteurs de condition sont présentées dans le Tableau V. Ces valeurs sont
supérieures à 1, avec une valeur de 1,98 pour la population totale, une valeur de 1,99 pour la
population mâle et de 1,94 pour la pour la population femelle. Ces facteurs ne sont pas différents
significativement (p >0,05).
Equation b k Croissance
27
2,35
2,3
y = 2,4561x - 1,0143
2,25 R² = 0,8519
2,2
2,15
2,1
Log(PT)
2,05
2
1,95
1,9
1,2 1,22 1,24 1,26 1,28 1,3 1,32 1,34 1,36 1,38
Log(LT)
2,35
2,3
y = 2,384x - 0,9158
2,25
Log(PT)
R² = 0,8791
2,2
2,15
2,1
2,05
2
1,95
1,9
1,2 1,22 1,24 1,26 Log(LT)
1,28 1,3 1,32 1,34 1,36 1,38
2,3
2,25
2,2 y = 2,5117x - 1,0919
R² = 0,8331
Log(PT)
2,15
2,1
2,05
2
1,95
1,9
1,2 1,22 1,24 1,26 1,28 1,3 1,32 1,34
Log(LT)
28
3.1.4.2- Coefficient d’allométrie b et facteur de condition k par saison
Les coefficients de corrélation R2 du poids et de la longueur des spécimens de
Sarotherodon melanotheron par saison terrestre sont indiqués par les Figures 10 et 11. Ces
coefficients montrent une corrélation plus importante des deux paramètres chez les poissons en
saison des pluies avec 0,87 qu’en saison sèche avec 0,73. Les valeurs des coefficients
d’allométrie b et des facteurs de conditions par saison sont représentées dans le Tableau VI. Les
coefficients d’allométrie b de la saison sèche (2,65) et de la saison des pluies (2,12) sont
inférieurs à 3, ce qui indique une allométrie négative. Les facteurs de condition de la saison
sèche et la saison des pluies sont supérieurs à 1, avec 1,92 pour la saison sèche et 2 pour la
saison des pluies. Il n’y a pas de différence significative entre ces valeurs au seuil de 5 %.
Tableau VI : Relation liant le poids et la longueur des spécimens de S. melanotheron par saison
terrestre dans le lac d’Ayamé 1
Equation b k Croissance
29
2,25
2,2 y = 2,1049x - 0,5705
R² = 0,7073
2,15
Log(PT)
2,1
2,05
2
1,95
1,9
1,22 1,24 1,26 1,28 1,3 1,32 1,34
Log(LT)
2,5
2
Log(PT)
1,5
y = 2,6711x - 1,2813
1 R² = 0,9317
0,5
0
1,2 1,22 1,24 1,26 1,28 1,3 1,32 1,34 1,36 1,38
Log(LT)
30
3.1.5- Composition biochimique de la chair de Sarotherodon melanotheron
3.1.5.1- Composition en protéine, lipide et énergie de la chair de Sarotherodon
melanotheron
La composition biochimique de la chair de S. melanotheron durant la sèche et la saison
des pluies est indiquée par la Figure 12. Les éléments déterminés sont les protéines, les lipides
et l’énergie brute. Même si la valeur de protéine semble être plus élevée en saison des pluies
avec (77,51% protéine) qu’en saison sèche avec (77,48 % de protéines ) et les valeurs de lipides
et d’énergie s’emblent être moins élevées en saison sèche (3,67 % de lipide , 19,71 % d’énergie)
qu’en saison des pluies ( 3,13 % de lipide , 19,42 % d’énergie ), l’analyse montre qu’il n’existe
pas de différence significative au seuil 5 % entre les deux saisons.
90 a
a
80
70
60
50
40
30
a a
20
10 a a
0
Protéine (% MS) Lipide (% MS) Energie (Kj/g MS)
31
Tableau VII : Composition en minéraux de la chair de S. melanotheron dans le lac d’Ayamé
1
32
3.2-DISCUSSION
Les paramètres physico-chimiques ont variés respectivement de 28,65 à 30,7 °C pour la
température, de 6,7 à 7,21 pour le pH et de 4,97 à 6,35 mg/L pour l’oxygène dissous, ce qui
correspond à la gamme des valeurs de cette région. Adou et al. (2018) ont aussi enregistrés une
gamme de pH comprise entre 5 et 7,9 dans le lac voisin d’Ayamé 2. Le caractère acide constatée
durant certains mois serait le fait de la décomposition de la matière organique végétale, avec la
production de CO2 dans les premières couches du sol (Ahoussi et al., 2010 ; Ekou et al., 2011).
Les taux d’oxygène obtenus au cours de nôtre étude sont accord avec ceux de Nobah (2004)
de 5,8 à 6,8 mg/L dans le barrage d’Ayamé 1. Cette variation de concentrations met en évidence
la diversité de la source de l’oxygène dissous. Les teneurs sont déterminées principalement par
la respiration des organismes aquatiques, l’oxydation et la dégradation des polluants, l’activité
photosynthétique de la flore et les échanges avec l’atmosphère (Lamizana-Diallo et al 2008).
Les teneurs en sels nutritifs (le nitrite, l’ammonium et l’orthophosphate) n’ont pas
variées de manière significative entre les deux saisons considérées. En saison des pluies, le
teneur en nitrate est élevé par rapport à la saison sèche. Ce taux serait dû l’application des
fertilisants générant des excédents de nutriments sur les terres agricoles sui sont lessivés en
période pluvieuse et les eaux chargées en nutriments dans les plans d’eau (Yapi et al., 2016).
La sex-ratio montre un équilibre de sexe dans le lac d’Ayamé 1, aussi en saison sèche
qu’en saison des pluies. Ce résultats est en accord avec de N’guessan Yao et al. (2017) qui
observe un équilibre de sexe chez Canthideromis maculata capturé dans l’océan atlantique.
Mais en contradiction avec ceux de Atse et al. (2009) dans la lagune Ebrié, cette prédominance
serait due à l’influence des paramètres physico-chimiques du milieu sur la reproduction des
poissons. C’est un phénomène naturel relativement fréquent chez de nombreuses espèces de
poissons.
Les coefficients d’allométrie b au cours de cette étude sont inférieurs à 3, chez la
population totale échantillonnée (2,46), mais aussi chez la population mâle (2,38) que la
population femelle (2,31). Ainsi on parle d’allométrie négative chez les S. melanotheron c’est-
à-dire qu’ils grandissent plus en longueur qu’en poids. Ces résultats confirment l’affirmation,
selon laquelle, chez Sarotherodon melanotheron le poids n’est pas proportionnel au cube de la
longueur (Bauchot et Bauchot, 1978). Des résultats d’allométrie minorante ont été aussi
rapportés chez l’espèce sœur Oreochromis niloticus dans le fleuve Sénégal (Ould, 2005). Les
facteurs de condition k obtenus dans la population totale (1,98), la population femelle (1,99) et
la population mâle (1,94) sont supérieurs à 1, ce qui montre que cette espèce s’adapte dans le
lac d’Ayamé 1 qui lui offre des conditions physico-chimiques et biologiques nécessaire pour
33
son développement (Abba et al., 2010). Des facteurs de condition de 1,95 à 2,17 chez
sarotherodon melanotheron ont été rapportés par N’Dour (2007) dans le barrage anti-sel de
Maka en Casamance (Sénégal). Cependant des valeurs supérieures de k (6,42) chez
Sarotherodon melanotheron ont été rapportées par Dembé et al. (2020) dans la Lagune Mvassa,
basse Guinée en République du Congo.
Les coefficients d’allométrie b et les facteurs de condition k inter-saisons ne présentent
pas de différence significative au seuil de 5 %. Les valeurs de coefficients et de facteurs sont
respectivement inférieures à 3 et supérieurs à 1. Selon Matsumoto et al. (1984), la variation de
k serait liée principalement au comportement alimentaire de l’espèce et à la disponibilité de
l’alimentation. Mais Baby et al. (2011) affirme que les paramètres physico-chimiques
influencent aussi la valeur de k. Nos résultats au niveau des paramètres physico-chimiques et
des sels nutritifs ne présentent pas de différence significative durant les six mois
d’échantillonnage, ce qui pourrait expliquer l’absence de différence entre les deux saisons au
niveau de b et k.
Les compositions biochimiques de la chair des poissons prélevés n’ont pas présentés de
différence significative (p > 0,05) entre les deux saisons. Les teneurs en protéines (77,48 à 77,41
%), en lipides (3,13 à 3,67 %) et en énergie (19,42 à 19,71 Kj/g) sont conformes à la gamme
des valeurs rapportées par Médale (2008). Certains auteurs estiment que la composition de la
chair des animaux reste constante quel que soit la saison de capture, l’âge et l’alimentation
(ANSE, 2010). Par contre une teneur élevée en potassium a été observé en saison sèche avec
310,52 mg/ 100 g. Fontagné-Dicharry et Médale (2010) a souligné que de façon générale la
teneur en sels minéraux des animaux varie principalement en fonction de l’alimentation.
34
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
L’objectif général de cette étude était de déterminer l’effet de deux saisons sur la
croissance et la qualité de la chair de Sarotherodon melanotheron dans le lac d’Ayamé 1. Les
résultats des travaux ont montré que les paramètres physico-chimiques et les sels nutritifs du
milieu n’ont pas variés de manière significative pendant les six mois de prélèvement. Sauf la
teneur en nitrate qui est plus élevée en saisons des pluies. Les paramètres relatifs à la croissance
poissons tels que le coefficient d’allométrie b (2,65 pour la saison sèche et 2,12 pour la saison
des pluies) et facteur de condition k (1,92 pour la saison sèche et 2 pour la saison des pluies) ne
présentent pas de différence significative entre les deux saisons au seuil de 5%. La composition
analytique de la chair des poissons n’a pas variée au cours des prélèvements sauf pour le
potassium ou la teneur est plus élevée en saison sèche.
Pour mieux évaluer l’effet des saisons sur la croissance des poissons et la qualité
nutritionnelle de la chair, il serait important de déterminer les paramètres biotiques
(alimentation des poissons) et de continuer l’échantillonnage sur une année.
35
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