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YACINE NDIAYE

Cours de droit communautaire


institutionnel
Le droit communautaire est divisé en deux branches : le droit communautaire institutionnel et
le droit communautaire matériel (le droit des assurances, le droit des suretés)
A la fin de la guerre froide, l’enlisement des négociations du G.A.D semble avoir
brusquement accéléré la tendance à une cristallisation des échanges internationaux autour des
3 grandes aires économique que constituent l’Europe, l’Asie et l’Amérique du nord. La
montée des interdépendances s’y traduit par des formes d’intégrations qui ne se réduisent plus
à des chemins purement institutionnels. La souveraineté territoriale ayant cédé la place à des
formes de régionalisme qui s’organisent par delà les frontières. Le dynamisme des flux
informels, structure en Asie mais déstructure en Afrique les relations interétatiques beaucoup
plus surement que n’on pu le faire les organisations économiques régionales et les
gouvernements nationaux. Les interdépendances se redéfinissent alors dans ce contexte par
delà les frontières politiques en faisant fi de la disparité des régimes et des écarts de
développement. Dès lors, une nouvelle géopolitique fondée sur des paramètres radicalement
différents de ceux de la guerre froide s’est fait jour. Pour les états du sud, leur capacité à
s’insérer dans l’économie mondiale a travers de grands réseaux régionaux semble désormais
conditionner leurs perspectives d’évoluer. En effet, face à une mondialisation irrésistible la
formation d’entité régionales ou sous régionales est présentée comme une solution de
renforcement, de réhabilitation, d’émergence et renaissance pour les pays en développement.
Dans cette logique, une bonne compréhension des caractéristiques des processus et de la
dynamique du régionalisme en Afrique de l’ouest s’avère d’une importance cruciale pour les
partenaires internes comme externes. Il convient de prêter une attention particulière aux
incitations, aux intérêts et aux choix qui façonnent le comportement des principaux acteurs
politique et éco en ce qui concernent les questions d’intégration régionale. A rebours du
schéma élaboré dans le cadre du traité d’Abuja signé le 3 JUIN 1991 par les états membres de
l’OUA, la divergence des systèmes régionaux africains a dénaturé l’approche convenue. Le
texte prévoit en effet au terme de son article 6 « la création de communautés économique
régionales comme une modalité de l’intégration continentale future ».

La multiplication d’organisation sous régionales et la mise en œuvre d’activités et programme


identiques dans le domaine économique tendent à compromettre la réalisation de l’intégration
projeté. L’UA ne dispose pas suffisamment des moyens juridiques adéquats dans la mise en
œuvre des programmes communautaires régionaux. L’application des dispositions du traité
d’Abuja par les Communautés. Economiques. Régionaux ne semble pas par conséquent
homogènes. La matérialisation des ambitions affichées par les états signataires demeure
conditionnée par la rationalisation de l’intégration envisagée. A coté des O.I universelles
ouvertes à l’ensemble des Etats (OMC) on trouve dans le monde de nombreuses organisations
et structures de coopération régionale destinée à un nombre restreint d’états. Ces derniers sont
liés par une solidarité de plusieurs ordres tenant à des considérations politique, économique,
géopolitique ; culturelle, religieuse. Dans la recherche des concours précis de l’intégration,
BELA BALASSA considère l’intégration tantôt comme une situation donnée tantôt comme
un processus en cours.

Dans l’optique de l’intégration-situation, la notion d’intégration est synonyme d’équilibre ou


inversement le concept d’équilibre est assimilé à la notion d’intégration. Selon cet auteur
l’intégration signifie : « l’absence de discrimination entre les économies nationales ». Selon
TOURAINE : «  l’équilibre d’un système n’est autre chose que l’interdépendance de ses
éléments qui ne se définissent eux-mêmes autrement que par référence à cet équilibre
d’intégration ».L’optique statique gagne en crédibilité auprès du Pr Ladrière pour qui
l’intégration apparait comme «  la fonction devant assurer l’unité de la société et le maintien
de cette unité ». Dans cette ligne de pensée, Binswanger pense que l’intégration conçu d’un
ensemble déjà constitue suppose : » la représentation de l’ensemble dans lequel tous les
parties s’intègrent et qui en tant qu’unité supérieure contient toute les unités membres (états
fédérés) » (Il vise ici un processus d’intégration qui a atteint son niveau maximal ; pour
atteindre le niveau d’Etat fédéral).

Se plaçant d’autre part dans une perspective dynamique, l’auteur souligne : « qu’intégrer
consiste à introduire quelques relations d’interdépendances ou de solidarité entre les éléments
de l’univers chaotique dont non encore intégré ou constitué en un ensemble ». C’est ainsi
que Ballassa pense que en tant que processus «  l’intégration se réfère à l’introduction de
mesures telles qu’elles tendent à l’élimination de toute discrimination entre les unités
économiques » (Par exemple : UEMOA, tous les 8 états membres se sont lancés dans une
dynamique de créer un état fédéral ; les unités économiques compétissent à armes égales par
la création d’une unité monétaire, l’avènement d’un tarif  commun extérieur , l’avènement
d’une taxation (tva dans l’UEMOA =18%). A partir de cette conception de l’intégration
économie. Ballassa distingue 5 aspects de cette dimension du régionalisme qui se complètent
puisqu’on passe de l’un à l’autre en ajoutant un élément.

L’auteur les classe par ordre d’intensité croissante existant entre les différents membres à
savoir la zone de libre échange , l’union douanière, le marché commun, l’union économique
et enfin l’intégration économique parfaite. L’ordonnancement normatif institutionnel des
instances d’intégration a reproduit a quelque nuance près un model à forte prépondérance
interétatique. En effet, les groupements économiques ont eu tous tendance à dépasser les
niveaux de la zone de libre-échange et de l’union douanière pour réaliser la libre circulation
non seulement des biens ou des marchandises mais également des personnes, services et
capitaux. Leur finalité a été d’édifier un espace économique organisé allant du marché
commun à l’union économique et monétaire. Toutefois, l’échec du système interétatique
fondé sur le respect de la souveraineté à assumer pleinement les exigences de la solidarité
régionale et à éliminer les inégalités entre états a fini par orienter le processus ds un
cheminement vers le modèle supra étatique.
CHAPITRE 1er : LE MODELE INTERETATIQUE DE L’ORDRE
INSTITUTIONNEL COMMUNAUTAIRE

L’intégration régionale interétatique Ouest africaine présente un certain nombre de caractères


dont la dimension essentielle se manifeste par la prédominance de l’inter étatisme. Cette
prédominance se manifeste par le primat de l’inter gouvernementalisme d’une part et par
l’aspect embryonnaire des organes intégrés d’autre part.

Section 1 : le primat du caractère intergouvernemental

Il apparait par l’analyse des fonctions assurées par les instances décisionnelles. Cette
démarche analytique révèle la consécration de la règle du consensus dans la procédure
d’élaboration et d’adoption des actes communautaires dont la finalité est assurée la primauté
des souverainetés nationales sur l’intérêt communautaire. Cet attachement à la souveraineté
nationale met exergue la prépondérance des instances décisionnelles traduites par la
consécration de la règle du consensus et par le déficit démocratique du cadre structurel.

Paragraphe 1er : la prépondérance des instances décisionnelles

Elle résulte du fait que le sommet de la hiérarchie institutionnelle est occupé uniquement par
des organes composés de représentants gouvernementaux. La conférence des chefs d’états et
de gouvernement apparait comme l’institution souveraine dans laquelle se concentrent les
pouvoirs essentiels du groupement économique régional. Situé au sommet de la hiérarchie
institutionnelle, la conférence constitue la véritable et unique instance de « Policy making
power ». Elle est ainsi chargée d’en assurer la direction générale, d’en définir la politique
globale ainsi que les grandes orientations et d’en examiner les questions de politique générale.
Il s’agit en réalité de l’organe de conception, d’organisation/orientation et de contrôle. En
effet, la conférence décide de tout. Elle statue en dernier ressort, exerce la tutelle sur
l’ensemble des institutions qui lui sont subordonnées et surveille le fonctionnement des
mécanismes communautaires. Le caractère intergouvernemental s’avère d’autant plus
accentué que le 2e organe communautaire a savoir le conseil des ministres est également
constitué de délégués gouvernements. La mission principale du conseil des ministres est de
veiller au fonctionnement et au développement de la communauté. A cet effet, le conseil des
ministres donne des directives aux autres institutions communautaires relevant de son autorité
et oriente de la sorte les activités du secrétariat ainsi que les organismes techniques et
spécialisés attachés à l’institution communautaire. Il exerce en outre, directement le pouvoir
et fonctions qui lui sont assigné par le traité constitutif ou des fonctions que lui délègue la
conférence. Le conseil des ministres dépend certes de la conférence, il lui est certes permis de
faire des recommandations (elles n’engagent pas la conférence) au niveau des politiques
générales mais celles-ci doivent être soumises à l’appréciation et à l’approbation de la
conférence. Cette dernier détermine aussi la composition, la compétence, le statut ainsi que
toutes les autres questions concernant l’organe juridictionnel. En outre, c’est à elle seule que
revient le pouvoir de « procréation organique » (les organes dérivés relèvent de son pouvoir)
car seule la conférence peut procéder à la mettre sur pied de tout organe subsidiaire jugé
nécessaire. Par ailleurs, la désignation aux postes et fonctions les plus élevés est le fait de la
conférence. Il résulte de ses observation une forte prépondérance de la conférence des chefs
d’états et de gouvernement pour qui rien ne se décide ni ne se fait sans son assentiment
explicitement traduit. Cela en est une influence et de la manifestation du présidentialisme
africain consacré par la charte de l’OUA et réaffirme par le traité instituant la CER conclu à
Abuja le 3 juin 1991. Les 2 instruments proclament en effet la suprématie des chefs d’états et
de gouvernement. Les OI africaines ds leur ensemble reproduisent systématiquement la
structure des appareils d’états à cette différence près que l’organe suprême de ces organisation
inter est constitué par un groupe de chef d’état agissant ds la collégialité. On se trouve en
présence de « gouvernement international primaire » ds la mesure ou les gouvernants
nationaux se retrouvent au sein des principales instances politiques communautaires par le
truchement d’un dédoublement fonctionnel. Les gouvernant nationaux agissent à la fois pour
le compte de leur pays et pour celui de leur groupement régional cumulant ainsi les fonctions
normatives et exécutives. Or, les délégués gouvernementaux déploient un penchant naturel à
résoudre chaque problème sans trop se soucier de subordonner les préoccupations nationales
à l’intérêt général communautaire.

La périodicité espacée des sessions regroupant les instances politiques entraine une inertie
fonctionnelle. Celle-ci accroit les pesanteurs, suscite l’immobilisme et rallonge les délais ds
l’appli des décisions. C’est en ce sens que les décisions du conseil des ministres peuvent
attendre un très long délai (6 mois) avant d’être approuvées et confirmées par la conférence
pour leur mise en exécution. Le cas non échéant, il faut attendre au minimum une année pour
qu’une proposition soumise en réexamen soit étudiée. Entre temps, ces dispositions sont
devenues dans bien dans cas caduques. Le manque d’autonomie décisionnelle du cons des
ministres développe une propension naturelle à s’abstenir d’initiatives tant soit peu novatrices.
Le conseil des ministres est également affaibli par la façon dont il est composé au gré des
états car les dispositions des traites autorisent une composition variable du conseil selon la
nature et la technicité des questions inscrites à l’ordre du jour. En effet une grande variabilité
ou une trop forte hétérogénéité ds la compo du conseil de ministres engendre des
incohérences et des incompréhensions ds les prises de décisions.

De toute évidence, l’existence de 2 organes délibérants pléniers rend la structure pléthorique


au sommet tandis que le principe de légalité des états préserve leur souveraineté telle qu’il se
dégage des mécanismes de prise de décisions consensuelles. ( opération de votes opère une
césure )

Paragraphe 2 : la consécration de la règle du consensus

Ds la quasi-totalité, Les groupements de coopération et intégration , l’unanimité est érigée


en pierre angulaire des modes de prises de décisions. L’avantage d’une décision prise à
l’unanimité est quelle s’accommode des intérêts vitaux de toutes les parties prenantes. La
règle du consensus à l’instar de celle de l’unanimité tend à assurer le respect plénier du
principe de la souveraineté des états membres. En effet, une aucune obligation ne peut être
imposé à un état membre en dehors d’un engagement ou d’un acte de volonté expressément
formulé de sa part. Une décision consensuelle réconcilie les intérêts et les préoccupations de
la quasi totalité des parties quand la petite minorité est disposé à ne pas insister sur les points
de son objection et à s’accorder plus ou moins avec la majorité. Une décision prise à
l’unanimité ou par consensus conduit à la création d’une atmosphère harmonieuse et agréable
des relations du travail parce qu’aucune partie ne va avoir de raison particulière de croire que
ses intérêts vitaux sont foulés au pied. Dans l’un ou l’autre cas, on peut raisonnablement
arriver à une volonté de coopérer ds la mise en application des décisions arrêtées. Toutefois,
en cherchant à obtenir le max. d’adhésions, l’unanimité appliquée sans discrimination à tous
les niveaux d’une organisation expose celle-ci à des risques multiples. En effet, l’unanimité
se converti souvent en un obstacle important pour la dynamique intégratrice de l’institution.

La nécessité d’aboutir constamment à des transactions laborieuses et des efforts ardus visant à
obtenir le compromis indispensable aux décisions conduit souvent à l’immobilité et
obscurcissent le texte de résolutions. Elle crée en outre la situation irritante et inéquitable par
laquelle la minorité tient en otage la majorité par sa position négative retardant ainsi toute
évolution. La règle du consensus ne se confond néanmoins pas avec celle de l’unanimité.
Selon PLANTEY « le consensus n’interdit pas l’explication, l’abstention, la réserve, le refus
de se considérer comme juridiquement lié voire le désaccord profond quoique non formulé ».
Le consensus ne signifie rien de plus que le caractère acceptable de la conclusion à laquelle
l’on est parvenu en exprimant l’absence de position suffisante pour se traduire en un vote
négatif.

L’avantage du consensus est qu’il permet de contourner certaines difficultés et d’éviter la


cristallisation des divergences et des oppositions qui s’expriment tjrs à l’occasion d’un vote
formel. (L’unanimité nécessite tjrs un vote, pas le consensus ; Dévaluation monétaire= on
parle actuellement d’ajustement monétaire. 2 raisons de l’effectivité de l’intégration en
Afrique : baisse de la TVA)

Néanmoins les inconvénients demeurent nombreux. En effet les négociations qui sont
laborieuses, longues et difficiles aboutissent en général à des solutions de compromission.
L’unanimité de façade que consensus semble préserver cache le plus souvent une coalition
d’insatisfaits. C’est le plus souvent un compromis sur un « désaccord » que le consensus
permet de déguiser. Le consensus apparait donc davantage comme une « disposition de
sureté » assurant le conditionnement des actes de l’organisation par les souverainetés
nationales. Cette règle réduit considérablement la capacité d’innovation et d’impulsion des
instances communautaires. Elle entraine en outre des lenteurs préjudiciables à la prise de
décision lorsque l’objection formulée par un état membre arrive à bloquer le processus
décisionnel en cours. Une des infirmités institutionnelles majeures des traités ouest africains
traduisant l’esprit d’inter étatisme et la consécration de la règle du consensus dans la
procédure d’adoption des actes de la conférence et du conseil des ministres. En effet, avec les
organisations d’intégration de la 1ere génération entre pays en développement rares étaient les
exemples d’une application de la règle de la majorité dont l’existence même limitée a la vertu
de clarifier la situation et de faciliter l’élaboration de compromis acceptables par tous.

Paragraphe 3 : le déficit démocratique du cadre structurel

Il s’agit d’un concept qui exprime une triple réalité. Il s’agit d’abord du poids écrasant d’une
instance technocratique éloignée des intérêts nationaux, dépourvue de légitimité politique
(exemple : la commission européenne). L’attribution de compétences à la communauté va de
paire avec une perte juridique et factuelle du pouvoir des parlements nationaux. Il se rapporte
ensuite à l’absence de responsabilité parlementaire et du contrôle suffisant sur le conseil
malgré sa dimension de gouvernement communautaire. Il traduit enfin les faiblesses de ce qui
fait office de parlement qui n’émane pas directement du suffrage universel. Ces tares
congénitales sont corrigées en Europe mais malgré son élection directe depuis 1979, le
parlement européen n’assure pas la plénitude de l’organe législatif effectif.

L’application du concept aux groupements économiques ouest africains traduit une présence
fortement accentuée. En effet, la cristallisions irréversible de la culture démocratique dans des
sociétés jusqu’à marquer par une gestion autoritaire voire autocratique du pouvoir passe tant
soit peu par une maitrise des rouages de fonctionnement des mécanismes institutionnels. La
méfiance des chefs d’états et de gouvernement à l’égard des forces vives est telle qu’il
n’existe ni organe parlementaire ni conseil ni comité composé d’agents socio-économiques
susceptibles de porter le processus de remembrement communautaire. Ces groupements n’ont
pas réussi à associer la population et les agents socio-économiques au processus d’intégration
régionale.

Par ailleurs, les instances gouvernantes font fi des objectifs, des priorités, et des attentes des
peuples par rapport au processus intégratif. A l’instar de la construction de l’Europe où peu de
choses ont été faites jusqu’en 1979 pour réduire le déficit démocratique. Le contexte
particulier du remembrement communautaire ouest africain ne permet pas d’opérer dans
l’immédiat une transposition pure et simple sur le plan constitutionnel des structures propres
aux états membres. Toutefois, l’application de la méthode descriptive classique permet de
relever des caractères secondaires qui traduisent une spécificité structurelle et relevant
l’aspect embryonnaire des organes intégrés.

Section 2: l’aspect embryonnaire des états embryonnaires

Il ne suffit pas seulement d’adopter des actes communautaires en grand nombre mais il
apparait plutôt primordial pour les états membre d’en assurer l’application effective.

Cette application des différents actes communautaires pose le problème de leur suivi et du
contrôle de leur exécution notamment par des organes communautaires intégrés à savoir des
organes permanents (pérennité) composés d’agents internationaux indépendants vis-à-vis des
gouvernants (autonomie). En Afrique de l’ouest, ces organes manifestent des aspects
embryonnaires avec notamment des secrétariats généraux et exécutifs inadéquats avec des
instances juridictionnelles à compétence restreinte. Par ailleurs, les décisions émanant des
instances communautaires n’ont qu’une portée réduite.

Paragraphe1: l’inadéquation des secrétariats aux objectifs


d’intégration

Le secrétariat exécutif de la CEDEAO (à ne pas confondre avec la CEAO),


tout comme le secrétariat général de la CEAO, étaient les organes de gestion
et d’exécution à caractère technico-administratif. Qualifiées de « principales
fonctionnaires exécutifs » par le traité de la CEDEAO, le secrétaire exécutif
(CEDEAO) était le premier responsable (principal) acteur de l’administration
de la communauté. Nommé par la conférence de chefs d’Etats et de
gouvernements pour un mandat de 4ans renouvelables, il est chargé de
l’administration courante de la communauté et de toutes ses institutions. Le
secrétariat sert d’auxiliaire aux autres institutions communautaires en
préparant leurs réunions, en leur fournissant assistance et services dans
l’exercice de leurs fonctions. Par le biais d’un rapport d’activités soumis a
l’occasion de leurs sessions, il rend compte au conseil des ministres et a la
conférence des rapports. Le secrétariat assume en outre la responsabilité de
prendre en charge tous les travaux et études et de formuler des propositions
susceptibles de contribuer au fonctionnement et au développement
harmonieux de la communauté. Les secrétariats des 2 communautés
africaines ne sont en fait que des organes de préparation et d’exécution des
actes des instances délibérantes inter gouvernementales. Par ailleurs,
appelés seulement à assurer le fonctionnement régulier des rouages de la
mécanique communautaire, ils sont avérés lourdement handicapés par
l’absence d’un pouvoir réel de décision. Ils subissent une érosion de leurs
prérogatives qui fait de l’omni compétence des présidents de conférence de
chefs d’Etats et de gouvernements et qui exerce une sorte de

Politique permanente. Par ailleurs, l’existence d’organes techniques et


spécialisés inter gouvernementaux dont les activités recoupent celles des
départements ou directions du secrétariat posent de délicats problèmes de
coordination. Cette situation se traduit par des malentendus sur la
répartition des tâches mais aussi des chevauchements et des doubles
emplois qui se traduisent bien souvent par l’inertie et l’immobilisme. Dans
un tel environnement institutionnel a forte prépondérance inter
gouvernementale, les secrétariats ne peuvent jouer ni le rôle moteur de
l’intégration régionale, ni celui de gardiens des traités communautaires, a
l’instar de la commission des communautés européennes ou de la juntedu
pacte ANDIN composé de technocrates. Les différences entre l’UE et les
Institutions Ouest Africaines qui se sont pourtant inspirées de la première se
manifestent également au niveau des procédures arrêtées dans le but
d’assurer le respect du droit dans l’interprétation et l’application des
dispositions des traités pour le règlement juridictionnel des différends.

Paragraphe 2 : Le domaine restreint des compétences juridictionnelles

La fonction judiciaire requiert un appareil non seulement capable de


contrôler, censurer, interpréter ou appliquer selon les cas mais encore et
surtout d’assurer une fonction régulatrice sur l’ensemble des Etats
membres. Il convient dès lors de mettre en place des mécanismes
susceptibles de garantir à la loi commune sa nature communautaire
jusqu’au stade de l’interprétation et de l’application. Mise en place pour
préserver les valeurs juridiques, la Cour de Justice des Communautés
Européennes devenue la Cour de Justice de l’Union européenne, s’est
révélé comme un élément catalyseur de l’intégration de l’Europe. Tel n’a
jamais été le cas pour ce qui concerne le Tribunal de la CEDEAO et la Cour
Arbitrale de la CEAO. S’en traitant à l’exhaustivité, il convient de révéler au
niveau des traités 2 déficiences des juridictions communautaires :

- La première se rapporte à la limite de leur compétence quant au


règlement des différends susceptibles de surgir entre les Etats
membres. De ce fait s’avèrent exclus les litiges entre groupements
économiques régionaux et les Etats membres. Les contentieux entre
les institutions ainsi que les litiges entre les personnes (physiques ou
morales) et la communauté.
- La deuxième faiblesse des mécanismes des différends réside dans le
fait que le règlement diplomatique tient le juridictionnel en léta (le civil
met le pénal en létal : affaire connexe aux deux juridictions : pénale et
civile. Il faut virer l’aspect civile de la question pour le donner au juge
pénal, le juge pénal est tenu de respecter la décision du juge civil).
Tout litige au sujet de l’application ou de l’interprétation du droit
communautaire se règle à l’amiable par la négociation entre les parties
en cause. Ce n’est que lorsque les parties ne parviennent pas à régler
le différend qu’elles disposent de la possibilité de saisir l’organe
juridictionnel.

L’uniformité indispensable du dispositif juridico-institutionnel est dès lors


susceptible d’en être affectée. Les arrangements diplomatiques peuvent en
effet faire bon marché des intérêts communautaires majeurs car il s’agit
encore une fois du primat de l’inter étatisme qui est aussi perceptible à
travers l’ampleur très réduite et très faible des décisions prises au niveau
communautaire. Cette caractéristique s’apprécie au mieux par le biais d’une
analyse contrastée avec le cheminement européen dont les instruments
juridiques utilisés par le conseil et la commission permettent d’envisager les
différentes formes d’intervention en fonction de l’objectif visé. Il s’agit en
vertu de l’article 189 du traité de Rome des règlements, des directives, des
décisions, des avis et enfin des recommandations. Contrairement aux
institutions de l’UE, les organes des communautés économiques Ouest
Africaines de la première génération (CEAO-CEDEAO) ne disposaient pas
d’une gamme aussi complète et aussi définie d’instruments. Ces organes
africains ont agi par voie de décisions et de directives sans opérer une nette
différenciation quant à la teneur et a l’intensité normative de ces actes. Dans
le cadre de la CEDEAO et de la CEAO, il est laissé à la libre appréciationdes
chefs d’Etats et de gouvernements de déterminer les règles a suivre pour la
notification, la publication, l’entrée en vigueur et l’application de leurs
décisions. Mention est également faite de recommandations dans les traités
concernant les actes du conseil des ministres mais ces recommandations ne
constituent que des propositions soumises à l’approbation de l’instance
supérieure. Il est en outre reconnu au tribunal ou à la Cour Arbitral la
compétence de donner des avis consultatifs, donc non obligatoires sur toute
question juridique à la demande du C.M ou de la conférence des chefs
d’Etats et de gouvernements.

Il ressort de l’analyse de ces différentes catégories d’actes que ni la conférence et encore


moins le conseil des ministres n’aient été en mesure d’imposer des obligations juridiques aux
pays membres. Autrement dit, ces actes ne produisent d’effets obligatoires directs au sein de
l’institution économique communautaire et non point sur les territoires des états parties. Il
s’agit par conséquent d’un droit à faible portée contraignante dont l’exécution dépend du bon
vouloir des états membres. C’est au niveau de l’intégration éco matérialisée par la
construction locale , chargée de mettre en œuvre les politiques communes dans différents
secteurs que les états sont beaucoup plus engagé ds la phase du remembrement
communautaire. Mais les efforts der renforcement des échanges commerciaux entre les pays
africains fonde sur des politiques douaniers harmonieuses ont fini de montrer leurs limites. Il
est relevé que c’est plut ds le domaine de la cooperation institutionnelle que l’afrique de
l’ouest a remporté tant soit peu de succès. Les outils de la cooperation institutionnelle qui
traduisent par le biais de l’instrument monétaire une intégration effective participe
concomitamment au processus des communautés éco. C’est notammen au niveau de cette
integration monétaire poursuivie par l’UMOA que l’on retrouve les germes du supra étatisme

Chapitre 2 : L’avènement des institutions supranationales

L’UMOA a apporté une réponse particulière a la question de l’équilibre entre les éléments
d’intégration et de coopération à travers un model qui opère la juxtaposition d’éléments
supranationaux aux éléments intergouvernementaux. A l’instar de la CECA (communauté éco
du charbon et de l’acier) , l’UMOA représente une cassure avec schémas traditionnel de la
coopération internationale. Conçu comme un complément, de l’union monétaire qu’in s’agit
de consolider , le jeu institutionnel communautaire qui se dégage du traité instituant
l’UEMOA revèle l’avenement d’un ordre jur international au terme duquel les états procèdent
à un transfert de leurs droits souverains. Ils ont en effet mis en commun leur souveraineté
moné placée sous la responsabilité d’une haute autorité au caractère supranational fortement
marqué . apres pres de 3 decenies de vaines tentatives d’union les auteues du traite de l’uemoa
ont compris que l’intégration éco impose des solutions audacieuses et parfois originales pour
s’adapter aux réalités d’un monde dont l’éco a fini de globaliser. Ils ont mis en place ds cette
logique un dispositif institutionnel habilité à exercer un pvr transferes aux organes
communautaires . L’opportunité voire la mise en œuvre de ce transfert s’apprécient au regard
du concept de la supranationalité, du principe de subsidiarité

Section 1 : les modalités du transfert

L’unification mon comporte des effets integrateurs certains mais elles comportent aussi des
contraintes et des couts tenant d’une part à l’amenuisement voire d’une perte de contrôle
d’instruments nationaux d’institutions économiques et monétaires. Elle tient d’autre part aux
risques de dépression cumulatives des pays de faible activité. Cependant ces couts peuvvent
etre réduites ou éliminés si des mesures appropriées ordonnées au niveau central sont prises
pour assurer un équilibre satisfaisant ds le dev des éco de tous les partenaires. La perte de la
libre disposition des inst éco et moné. Qui en découlent va etre mieux acceptée si elle se
perçoit non en termes d’abandon de souveraineté mais en terme de transfert de souveraineté à
une autorité communautaire. Il reste évident qu’à ce niveau tous les partenaires doivent y etre
représentés et obtenir la possibilité de faire entendre leurs voix sur une base démocratique et
ds le respect d’une discipline à l’échelle de la région en intégration. Le fait qu’un état puisse
se lier durablement avec un ou d’autres états traduit une limitation volontaire de sa
souveraineté mais cette autolimitation est en meme temps la base de toute la vie internationale
en faisant naitre des attentes légitimes et qui permettent d’anticiper sur le comportement des
cocontractants comme l’a souligné en 1923 la Cour permanente de justice internationale dans
l’affaire du Vapeur Wimbledon  « toute convention apporte une restriction à l’exercice des
droits souverains de l’etat en ce sens qu’elle imprime à cet exercice une direction déterminée
mais la faculté de contracter des engagements internationaux est précisémment un attribut de
la souveraineté de l’état »
Ds cetteligne de pensée, Charles PASDEVANT souligne que : « la conclusion de traités par
un état est l’expression meme de la souveraineté de cet état et non pas une aliénation de sa
souveraineté » . la mis en œuvre du système d’attribution des compétencs en termes de
transfert tend à présenter l’UEMOA comme revetue partiellement de compétences étatiques .
a travers la notion de transfert , la source des compétences determine la nature supranationale
des institutions.

Section 2 : La supranationalité des droits de l’union

Sous la pression du contexte international, et la situation fortement dégradée de leur


économie, les états signataires avaient enfin compris l’impérieuse nécessité de transférer en
partie voire à terme la totalité de leur souveraineté aux structures supranationales instituées à
cet effet. L’application effective du concept supranational est perçue avec le perfectionnement
des mécanismes divers. En effet, l’option supranational ds l’UEMOA se manifeste à travers
les mécanismes de prise de décision qui ds l’union présentent une certaine originalité ( rupture
avec les décisions prises par voie de consensus) . En effet, le traité et les protocoles
additionnels retiennent le principe de la majorité des 2/3 comme technique

Il s’agit là d’une procédure entre les votes classiques de l’unanimité et les votes à l’unanimité
simple .la regle des 2/3 érigée en principe constitue un mécanisme juridique qui permet
d’éviter la paralysie des organes de décision si la règle de l‘unanimité est exigée. Elle permet
en outre d’éviter la prise de décision très importante avec des majorités peu significatives c-à-
d généralement la majorité simple . dès lors , le mecanismes de prise de decision retenue au
sein de l’union ménage à la fois la souveraineté interne et externe des états tout en écartant les
minorités de blocage. IL reste qu’une telle règle est en parfaite concordance avec le principe
de la solidarité qui est l’un des principes de base du fonctionnement de l’union. En effet La
mise en écart , le rejet delibere de toute idée de pondération consistant en nier la capacite des
vote des etats à leur contribution financière traduit l’idée que son poids éco ne lui confer pas
une quelconque preponderance . par consequent, en vertu du principe de solidarité et de
l’égalité chaque etat membre dispose d’une seule voix au sein de l’union.

Sur un tout autre registre, le traité instituant l’uemoa procède à une innovation qui va au-delà
de l’interétatisme en opérant une diversification des acteurs juridique s impliqués ds le
processus de l’intégration. Alors que traditionnellement les gouv concervaient une sorte de
monopole de représentation communautaire , le traité de l’union integre d’autres acteurs ds le
jeu institutionnel . c’est ainsi que les parmlement snationaus , les org privées comme les
chambres consulaires sont devenues ds sujets actifs du processus d’intégration. Pour mettre en
oevre l’action suprationale les etats membre de l’uemoa sont allés très loin ds leur
engagement . en effet, le traité prévoit de façon explicite à la fois une obli de moyens et de
résultats impliquant que les états soient tenus de déployer tous les efforts nécessaires à la
réalisation des objectifs que le traité c fixé.

Ds le cadre de l’uemoa et le transfert de souveraineté les etats sont allés tres loin dans la
mesure où les organes communautaires ont la faculté de prendre ds mesure exécutoires.
Ainsi, au-delà des etats la notion des transferts de compétence permet à l’organisation
d’atteindre directement les ressortissants des états avec le mécanisme spécifique de
l’applicabilité directe. L’applicabilité directe est une question classique du droit inter revetant
en réalité deux aspect svt confondus. Le 1er d’ordre formel concerne l’introduction du droit
international dans l’ordre juridique interne et la determination de la place qu’il va y occuper.

Le 2eme aspect d’ordre matériel se rapporte à la question de savoir si le droit inter est
susceptible de créer au bénéfice et à la charge des particuliers des droits et obligations dont ils
puissent se prévaloir directement sans que soit nécessaire les dispositions nationales
d’application . a l’origine, l’idée d’une applicabilité directe dans l’ordre interne a été retenue
par la cour supreme des etats unis Avant d’etre reprise par la cour de justice européenne.
Placée au sommet de la hiérarchie judiciaire, la cour de justice de l’union ouest africaine a
donc la voie toute tracée pour mener à bien sa mission unificatrice au vue de l’expérience
américaine consacrée par la cour européenne.

La cour suprême des USA a eu a reconnaitre pour la 1ere fois en 1829 que les dispositions
conventionnelles du droit international peuvent avoir valeur directe en droit interne américain
sans l’aide d’une législation d’application et de réception .

L’appréciation de la portée juridique issu de cet engagement pose la question de savoir si le


traité international produit ds effets qu’entre les états parties ou au contraire s’il exerce des
effets directement à l’égard des particuliers. Sous la plume du juge MARSHALL, la cour
supreme estime que cette stipulation est directement exécutoire et sa mise en œuvre n’exige
pas de législation particulière du Congrès. Selon le juge, un traité inter est par sa nature
conventionnelle, un contrat entre deux nations. Or aux USA , d’après la constitution le traité
constitue la loi du pays ; il doit en conséquence être considéré par les tribunaux comme
équivalent à un acte du législateur chaque fois qu’il opère de lui même sans l’aide d’aucune
disposition législative. En Europe , les efforts de rationalisation entrepris par la Cour de
Luxembourg pour faire le tri des règles du droit communautaire directement applicables ds
l’ordre interne des états membre s’est révélé salutaire.

L’acceptation des divers éléments de l’œuvre prétorienne de la cour se trouve tout de


même attesté de manière discrète. L’existence d’un juge indépendant et spécialisé est un
élément central des traités qui d’un point de vue matériel ont un caractère constitutionnel.
C’est le juge qui les garantit à l’instar d’une constitution et enfin la charte de base dont il a
mis lui-même en évidence la nature profonde. Il le fait en coopération avec des juges
nationaux et sur la base du mécanisme de renvoi préjudiciel. Les critères de l’immédiateté
que la cour dégage , dépassent le cadre du droit communautaire et servent de modèle aux
tribunaux nationaux et internationaux. Dans la célèbre affaire Van Gend and Loos du 5
février 1963 , la cour de Luxembourg fixe les grands principes de l’effet direct du droit
communautaire. Selon la cour, une disposition du droit communautaire d’effet direct est
« destinée à engendrer des droits qui entrent dans le patrimoine juridique des particuliers ». se
pose dès lors la question de savoir dans quelles conditions ces droits rentrent dans le
patrimoine juridique des individus. L’œuvre prétorien du juge communautaire laisse
entrevoir toute son ingéniosité à travers les critères dégagés. Pour qu’une obligation pesant
sur les etats soit en mesure de produire des effets directs ds l’ordre interne sans aucune
mesure d’accompagnement , une condition de forme doit tout d’abord etre remplie à savoir la
formulation de la norme communautaire immédiate doit etre claire. A cette clarté
suffisamment éclairante , des cond de fonds sont également exigées. En effet, la norme com
directement applicable doit etre tout d’abord inconditionnel en ce sens que sa mise en œuvre
ne soit point subordonnée à aucun autre acte d’accompagnement soit d’essence
communautaire soit de droit positif interne. L’obligation en cause qui pèse sur les états est
dotée d’une valeur juridique directe , doit etre complète et juridiquement parfaite. En
appliquant ces critères précis et stricts , la Cour de justice des communautés européennes a
dans ce sens fait le partage entre les dispositions du traité de Rome entre celles qui sont
directement applicables et celles qui ne le sont pas. Elle a par ailleurs réalisé la meme
opération intellectuelle à propos des dispositions du droit dérivé mais aussi des droits tirés des
traités du passé communautaire. Le processus de raffinement de l’analyse qui a atteint son
culminant avec la jurisprudence Kupferberg se décompose en 3 phases : D’abord la nature de
l’économie de l’accord en question , ensuite le contexte de sa signature et enfin les termes
mêmes employés. Préconisant la séquence intégrative, « l’institutionnel et l’économie
d’abord, la politique après », Jean Monnet a défendu l’impératif d’un pouvoir européen
central fort ordonné à la promotion de l’intérêt communautaire sans toutefois évacuer du
système la dimension politique. C’est ainsi que s’est instauré dès 1950 , le système dit
supranational avec notamment une mise en commun du droit souverain un système de
séparation souple voire le partage des pouvoirs ,un système de prises de décisions appuyé sur
l’interdépendance obligatoire des dirigeants nationaux et des élites technocratiques, un
exécutif apolitique et indépendant et enfin un fédéralisme juridique.

Le traité instituant l’UEMOA codifie une démarche pragmatique par laquelle l’UMOA va être
complétée par l’institution graduelle des états membres d’une union économique. En ce sens,
l’uemoa procède d’un choix devenu incontournable d’aller au-delà des formes classiques de
coopération respectueux de l’indépendance de chaque pays membre. Cette orientation
irréversible de la démarche est susceptible de renforcer la capacité de tendre vers l’autonomie.
Les états de l’uemoa ont ainsi opté pour la voie de l’intégration de chacun des pays membres
à une communauté institutionnalisée.

Chapitre 3 : le mécanisme opérationnel de la supranationalité

Le déficit démocratique des institutions communautaires européenne et l’influence de la


culture constitutionnelle des etats membres ont progressivement le cheminement vers un
système qui s’est rapproché du parlementarisme. Au fil de sa jurisprudence , la cour de justice
des communautés européennes a posé le principe de l’effet direct qui à l’instar du principe de
la primauté n’est pas expressément inscrit dans les traités. Avec la décision Van Gend and
Loos , la cour a introduit en 1963 le principe de l’effet direct avant d’établir en 1964 à travers
l’arret Costa contre ENEL, la primauté du droit communautaire sur la législation interne. La
validité de l’omni compétence de l’etat corolaire de sa souveraineté sera remise en cause par
sa confrontation de l’effectivité de sa subsidiarité

Section1 : la primauté du droit communautaire sur la législation interne


En droit international, les traités s’imposent aux états au risque de mettre en jeu leur
responsabilité internationale. Cependant, ces derniers ne concernent que les états sans qu’une
incidence directe ne leur soit imposée en droit interne. La CJCE dont la mission essentielle
consistait à examiner la conventionalité des actes communautaires et à assurer une
interprétation et une application uniforme du droit communautaire, à dégager l’obli pour les
administrations et les juges nationaux d’appliquer pleinement ce droit à l’intérieur de leur
sphère de compétence. A cet effet, il laisse inappliquée toute dispposition contraire du droit
national tel que posé par le principe de la primauté du droit communautaire .

Parag.1 : la primauté du principe du droit communautaire

Bien que le traite de Rome ne pose pas expressément ce principe, la cour de justice en
invoque non seulement les termes mais aussi en dégage son esprit à travers l’arret Costa. Un
an auparavant, dans l’arret Van Gend and Loos , elle avait déjà affirmé le principe d’insertion
du droit communautaire dans le droit national . C’est donc à partir de la méthode
d’interprétation finaliste de la cour que s’affirme ce principe. Dans l’arret V.G and Loos , elle
avait tempéré sa position en déclarant : « les états ont limité, bien que dans des domaines
restreints leurs droits souverains ». les termes de l’arret Costa affirme ce principe de façon
plus nette : »le traité a affirmé un ordre juridique propre intégré au système juridique des
états membres qui s’impose à leur juridiction ». par l’affirmation de ce principe , c la garantie
de l’appli effctive du dr com qui est recherchée . en effet, si l’appli du d. com pouvait se voir
imposé un ordre jur interne, son efficacité serait reduite au néant. Cependant, sa mise en
œuvre ne s’est pas faite ss la réticence de certains états si bien que des aménagements se sont
avérés des fois nécessaires. En principe , la primauté du dr com sur les droits nationaux est
d’un impératif absolu. Ainsi, les actes communautaires ayant une force obligatoire qu’ils
soient issu du droit primaire ou dérivé. De meme , tous les actes natioanux sont soumis à ce
principe quelle que soit leur nature. La csq directe de la primauté du dr com est de rendre
inapplicable le droit national contraire. Si la question est simple s’agissant de lois antérieures
qui de facto sont considérées comme étant abrogées , mais le pb s’est posé pour l’appli d’une
loi nationale postérieure. La cour de justice, par la voie du renvoi préjudiciel a clairement
dégagé sa position en déclarant ds l’arret SIMMENTHAL du 9 mars 1978 que «  le juge
national a l’obligation d’assurer le plein effet des normes communautaire en laissant au besoin
inappliqué de sa propre autorité toute disposition nationale contraire meme postérieure sans
qu’il y ait à attendre ou demander l’élimination de celle-ci par voie législative ou par toute
autre procédé constitutionnel ». en France, les juges nationaux adoptant une position
conciliatrice mais progressiste ont cependant tempéré cette jurisprudence en considérant que
les règles procédurales relèvent de la compétence nationale. Par l’arret Société des Cafés
Jacques Vabres du 24 mai 1975, la cour de cassation s’appuyant non seulement sur le
principe de primauté du dr com mais aussi sur l’art 55 de la constitution , a entrainé les
juridictions judiciaires à appliquer pleinement le principe. Quant au conseil d’état, il c lgtp
refusé à faire prévaloir les traités sur les lois postérieures contraires (conseil d’état 1er mars
1968 , syndicat national des fabricants de semoule de France). En 1989, il s’est finalement
résigné à appliquer ce principe à partir de sa décision Nikolo du 20 octobre 1989.

Section 2 : le principe de subsidiarité

sa mise en œuvre exclut de son champ de compétence que les états membres ont
expressément transféres aux organes com. Aussi convient –il de déterminer d’une part le
champ de compétence de avant de voir d’autre part les cond et modes d’action

parg .1 : determination du champ des compétences communautaires

elle introduit l’étude du domaine d’activité qui relève de la compétence des organes
communautaires ; La réponse à cette quest° amène à distinguer au regard de la théorie
générale du droit de l’intégration d’un niveau d’analyse relative aux compétences implicites et
aux modalités d’articulation entre les compétences communautaires et les ceux autonomes des
états. Le concept des compétences implicites traduit la méthode d’interprétation judiciaire
fréquemment utilisé par la cour supreme des USA ds le cadre du renforcement des pouvoirs
du gouv fédéral face aux entités fédérés. La démarche de l’instance retient que le gouv
fédéral tout comme ses organes possèdent tous les pvrs inhérents aux missions que leur ont
confié les pères fondateurs de la constitution de 1787. Cette méthode a été également utilisé
par la 1ere cour de la Haye pour apprécier la compétence de l’OIT. Cette technique a été
reprise par la cour internationael de justice dans l’affaire Bernadode à travers laquelle elle
souligne que «  selon le droit international , l’ONU doit etre considéré ces pvrs qui s’ils ne
sont pas énoncés expessément énoncés dans la charte sont par une csq nécessaire conférée à
l’organisation en tant qu’essentielle à l’exercice des fonctions de celle-ci » . ce concept des
pvr implicites joue également un role determinant ds le dr commu.
Il est formellement officialisé ds le traité de Rome au terme de son art 235 qui dispose que
« si une action de la communauté apparait nécessaire pour réaliser ds le fonctionnement du
marché commun l’un des objets de la communauté sans que le traité ait prévu les pvrs
d’action requis à cet effet , le conseil statuant à l’unanimité sur proposition de la commission
et après consultation de l’assemblée , prend les décisions appropriées ». il convient dès lors
d’assurer de façon cohérente une articulation entre les comp communautaires ( implicitements
retenues explicitement prévues) et L’articulation entre les compétences communautaires et
les compétences résiduelles (nationales).L’idée de fond est que les compéences d’attriburion
évoquées en faveur des organes de l’union entretiennent des rapports complexes entre les
compétences résiduelles des états membres.

Par rapport aux etats , les compétences communautaires peuvent etre exclu mai il reste des
domaines où les comp des etats subsistent. L’union a dès lors pour role de coordonner leur
exercice. Il arrive toutefois, ds les hypothèses certes exceptionnelles que les compétences de
l’union etcelles des etats soient concurrentes. Ds ce cas de figure, il appartient à a cour de
justice de l’union lorsqu’elle est saisie de veuiller à ce que les mesures nationales ne rentrent
pas plus difficil encor moins impossibles à l’union l’exercice de ses compétences. par le biais
du principe de subsidiarité , les institutions de l’union exerce leur compétence en favirisant
les règlements-cadres qui laissent aux etats leur liberté daction dès qu’il y a ds compatiblités
avec les objectifs de l’union.

Paragraphe 2 : les modes d’action communautaires

L’intervention comm se justifie lorsk l’action relevant d’une compétence partagée ne peut
etre realisée de manière suffisante par les etats membres (la grande muraille verte).
L’appréciation qui se rattache strictement a des element factuels aboutit à des conclusions
largement tributaires de la situation donnée. Les dimensions et les effets de l’action envisagée
sont conjointement appréciés. Il convient dès lors de procéder à un double test relatif à
l’efficacité comparative et à la valeur ajoutée tiré des critères portant sur les pb
transfrontaliers sur le cout induit par une inaction sur les limites de l’action au niveau national
sur le jeu du respect de la concurrence etc…l’intensité de l’action comm obeit au principe de
proportionnalité selon lequel les moyens adoptés n’excèdent le quantum raisonnablement
nécessaire pour tteindre les objectifs du traité. Ce principe se présente comme une limite à
l’action communautaire en ce sens qu’il impose aux institu de l’union de veiller à ce que les
charges imposées aus opérateurs ne dépasent pas ce qui est nécessaire pour attreindre les
objectifs de l’union. Il rest à préciser que si un choix s’offre entre plusieurs mesures
appropriés , il convient de recourir à la moins contraignante et que les charges qui en découle
ne soient pas démesurées par rapport au but visé par l’action.

Tpe :

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