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Reglementation Prudentielle Et Risque Bancaire
Reglementation Prudentielle Et Risque Bancaire
Thèse
pour obtenir le grade de
Docteur de l’Université de Limoges
JURY :
Christian BORDES, Professeur à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Michel BOUTILLIER (rapporteur), Professeur à l’Université de Paris Ouest
Laetitia LEPETIT, Maître de Conférences HDR à l’Université de Limoges
Philip MOLYNEUX (rapporteur), Professeur à Bangor University, Royaume-Uni
Alain SAUVIAT, Professeur à l’Université de Limoges
Amine TARAZI, Professeur à l’Université de Limoges
« L’Université de Limoges n’entend donner
aucune approbation ou improbation aux opinions
émises dans les thèses ; elles doivent être
considérées comme propres à leurs auteurs. »
Remerciements
J’adresse, d’abord, mes plus sincères remerciements à mes directeurs de thèses M. Amine
Tarazi, Professeur des Universités à l’Université de Limoges et Mlle Laetitia Lepetit, Maître
de Conférences HDR à l’Université de Limoges, pour leurs conseils, leur aide et leurs
encouragements tout au long de ce travail.
J’exprime également toute ma gratitude à Messieurs les Professeurs Christian Bordes, Michel
Boutillier, Philip Molyneux et Alain Sauviat pour avoir accepté de lire et d’évaluer ce travail.
Je tiens à remercier le Conseil Régional du Limousin pour son appui financier. Je remercie
tous les enseignants qui ont participé à ma formation et tous les amis qui m’ont toujours bien
entouré. Merci à tous ceux et celles qui se reconnaitront pour leur soutien durant ces années
de thèse.
J’ai vécu dans un environnement familial exceptionnel. Pour cela, je voudrais dire merci à
tous les membres de ma famille pour leur affection et la confiance qu’ils ont toujours placée
en ma personne.
3. Conclusion ....................................................................................................................................................... 73
3. Résultats des estimations sur la relation entre les variations du capital et les variations du risque...... 101
INTRODUCTION GENERALE
Le système bancaire est régulièrement confronté à des difficultés bien que ce secteur
soit l’un des plus réglementés de l’économie. L’exemple le plus récent est la crise des
subprimes1. Cette crise a entraîné des défaillances bancaires avec des conséquences néfastes
sur l’économie réelle à travers le monde. Il est donc impératif de protéger les déposants contre
ces défaillances bancaires dans un environnement caractérisé par l’existence d’imperfections
de marché (Dewatripont et Tirole, 1994). Ces défaillances peuvent conduire à une crise
systémique (Bhattacharya et Thakor, 1993) dont les coûts sociaux sont supérieurs aux seuls
coûts privés. Ainsi, les banques doivent respecter un certain nombre de règles dont l’une des
plus importantes est la réglementation du capital. Cette réglementation vise à assurer la
stabilité du système bancaire en contraignant le choix des banques en matière de structure
financière et de prise de risque. Elle est supposée garantir un coussin de sécurité suffisant par
rapport au risque pris par les banques. Cependant, l’impact de la réglementation du capital sur
la prise de risque des banques n’est pas établi avec certitude. La crise bancaire des subprimes
a récemment mis en évidence les insuffisances de cette réglementation. De nombreux auteurs
et autorités de réglementation ont appelé à une nouvelle réforme de cette réglementation pour
assurer la stabilité des institutions bancaires.
1
La crise des subprimes est la crise du marché des crédits hypothécaires américains à risque déclenchée à partir
du second trimestre 2006. Elle s’est transformée en crise financière internationale et a entraîné la faillite de la
banque américaine Lehman Brothers en Septembre 2008. Elle a conduit à une récession économique à travers le
monde.
1
Introduction générale
2
En effet, lorsqu’un investissement a un rendement bien au-dessus de la valeur faciale de la dette, les
actionnaires capturent la plus grande partie du gain. Mais à l’inverse, les créanciers supportent les conséquences
de l’échec d’un investissement en raison de la clause de responsabilité limitée des actionnaires. C’est pourquoi
les actionnaires peuvent avoir intérêt à investir dans des projets très risqués. Le gain en matière de valeur des
capitaux propres capturés aux dépens des créanciers peut dépasser la perte à laquelle s’exposent les actionnaires
en cas de faillite. Les actionnaires font supporter ce coût aux créanciers.
2
Introduction générale
susceptible d’être rejeté même si sa VAN est positive. Ce problème peut être résolu grâce à un
financement par émission de titres de dette qui sera perçue par le marché comme un signal de
la bonne santé financière de la firme. Les firmes préfèreront un financement sur ressources
internes et/ou par dette à un financement par émission d’actions nouvelles. Myers (1984)
parle de pecking order theory.
Contrairement aux autres firmes, la structure financière des institutions de crédit est
caractérisée par la part importante des dépôts détenus par de petits déposants qui n’ont pas la
capacité et les incitations à surveiller le comportement de ces établissements. Le financement
par les dépôts peut inciter les banques à prendre plus de risques en choisissant les actifs les
plus risqués. Le gain en matière de valeur des capitaux propres capturé aux dépens des
créanciers peut dépasser la perte à laquelle s’exposent les actionnaires en cas de faillite. Cet
effet est connu sous le nom d’asset substitution effect et constitue un coût d’agence supporté
par les déposants. Alors, pour maintenir la confiance des déposants et éviter les courses aux
dépôts pouvant conduire à une instabilité générale du système bancaire, les autorités ont mis
en place une assurance-dépôts. Mais l’existence de cette assurance accroît l’incitation à la
prise de risque excessive des actionnaires, étant donné que le risque n’est pas correctement
tarifé. On qualifie cette prise de risque d’excessive par rapport au risque qu’exigeraient les
actionnaires pour maximiser leur valeur en l’absence du filet de sécurité public (assurance-
dépôts, prêteur en dernier ressort…). En effet, l’assurance des dépôts de la banque constitue
une option - dont la valeur est une fonction croissante du risque - que la banque peut décider
d’exercer. Dans ces conditions, il est primordial qu’un agent représentatif (le régulateur)
défende les intérêts des déposants (Dewatripont. et Tirole, 1994). Une réglementation dont
l’une des mesures les plus importantes constitue les exigences réglementaires en capital a
alors été mise en place dans le but d’annihiler cette incitation à la prise de risque excessive
des actionnaires.
En plus de la nécessité de protéger les petits déposants, les régulateurs doivent aussi
tenir compte des autres externalités qui peuvent être engendrées par les intermédiaires
financiers aux dépens du reste de la société. La préoccupation essentielle est le risque
systémique. Les créanciers non assurés disposant d’informations sur la faillite de certaines
banques peuvent être à la base d’un mouvement de panique qui toucherait des banques
solvables mais illiquides (Bhattacharya et Thakor, 1993). Les marchés interbancaires
représentent un autre canal de transmission rapide des difficultés d’une banque à d’autres
banques dès lors que les transactions interbancaires sont importantes, variables et difficiles à
surveiller pour les créanciers (Guttentag et Herring, 1987).
3
Introduction générale
Les problèmes systémiques peuvent avoir des coûts sociaux importants. Les banques
collectent des informations sur des prêts opaques à travers la sélection, le contrat passé et la
surveillance de leurs emprunteurs. Lorsque des banques solvables mais illiquides font faillite,
cette information collectée ainsi que la relation avec les emprunteurs peuvent être perdues. Il
devient alors difficile pour certains emprunteurs de continuer à financer leurs investissements.
La réduction du crédit octroyé peut alors exacerber les difficultés macroéconomiques
(Bernanke, 1983).
Les défaillances bancaires importantes peuvent aussi mettre en péril le fonctionnement
correct des systèmes de paiement. Il devient alors difficile d’orienter les ressources
financières vers les projets les plus rentables. De plus, un nombre important de faillites
peuvent affecter l’efficacité de la politique monétaire. La politique monétaire est conduite en
grande partie à travers les variations de la quantité de prêts bancaires octroyés, ce qui peut être
difficile à gérer en période de panique bancaire (Bernanke et Blinder, 1992).
Les coûts sociaux liés à une crise systémique peuvent conduire les régulateurs à mettre
en place un large filet de sécurité et exiger des banques de détenir des ratios de capital plus
élevés. En revanche, certains auteurs comme Benston et Kaufman (1996) contestent cet
argument du risque systémique. Selon Black et al. (1978) et Acharya et Dreyfus (1989), le
gouvernement devrait tarifer le risque à travers les primes d’assurance-dépôts et fixer les
exigences en capital ainsi que les règles de fermeture des banques de façon similaire aux
engagements contenus dans les contrats de dette standards.
C’est dans le souci de minimiser les coûts liés à la protection des déposants et d’assurer
la stabilité du système bancaire que les autorités ont très tôt mis en place une réglementation
du capital. Cette réglementation du capital a évolué au fil du temps pour s’adapter aux
changements intervenant dans le système bancaire et rechercher la forme la plus efficace.
4
Introduction générale
années 1930. C’est pourquoi les Etats-Unis ont très tôt mis en place des contraintes sous la
forme de ratios prudentiels.
En l’absence de banque centrale, les Etats-Unis ont très vite associé système
d’assurance-dépôts et ratio de bilan de contrôle prudentiel pour se prémunir des ruées
bancaires. Dès 1829, un système d’assurance-dépôts a été créé par l’Etat de New York. Pour
réduire le problème d’aléa de moralité introduit par l’assurance-dépôts, le Senate Bill 4
institua des exigences en capital. Ces dernières étaient calculées en fonction des dépôts et non
des actifs bancaires. Le non respect de cette règlementation entraînait une interdiction pour la
banque de recevoir de nouveaux dépôts. Pour autant, le problème des crises bancaires à
répétition ne fut pas réglé. C’est ainsi que, malgré la création de la Federal Reserve (FED), la
crise bancaire des années trente ne fut pas évitée. La FED ne joua pas son rôle de prêteur en
dernier ressort (PDR) pour fournir la liquidité manquante sur les marchés financiers.
Les années 1960 ont été relativement calmes en termes de crises bancaires. La grande
inflation et l’abandon des parités fixes en 1973 ont été à l’origine d’une nouvelle vague de
défaillances du système bancaire américain. A titre d’exemples, on a assisté à la faillite d’US
National Bank of San Diego en 1973 et de la Franklin National Bank of New York en 1974.
Plus tard, la crise des Savings & Loans Association qui a entraîné la faillite d’un grand
nombre de caisses d’épargne3 américaines dans les années 1980, a mis en évidence les limites
de l’association de l’assurance-dépôts et de la réglementation du capital sans prise en compte
du niveau de risque des établissements bancaires. Les exigences en capital n’étant pas
calculées en fonction de la prise de risque des banques, les banques pouvaient modifier la
composition de leur portefeuille en faveur des actifs les plus risqués sans contrainte en capital
supplémentaire.
Ce contexte faisait qu’une réforme de la réglementation du capital s’imposait, d’autant
plus que le rapport du capital sur le total des actifs des banques avait fortement diminué au
cours du temps. Il était de 50% en 1840, puis de 12% dans les années 1920 et enfin de 5% en
1989. Les banques américaines ne jugeaient plus utile de constituer un montant de fonds
propres élevé à cause de l’existence du système d'assurance-dépôts et des facilités qu’elles
avaient à accéder au guichet de l’escompte de la FED. La prime forfaitaire versée au titre de
l’assurance-dépôts incitait les banques à s’endetter et à investir dans des projets plus risqués.
Les autorités de réglementation américaines ont d’abord imposé à leur banque de détenir un
minimum de capital non pondéré du risque de 7%. La FED a ensuite cherché à prendre en
3
A titre d’exemple, en 1984, la Continental Illinois National Bank a connu d’énormes difficultés mais a été
sauvée par les autorités car elle a été jugée trop grande pour faire faillite (Too Big To Fail).
5
Introduction générale
compte le risque des banques dans le calcul des exigences en capital pour empêcher les prises
de risque excessives.
En janvier 1987, les autorités anglaises et américaines ont initié une coopération en
matière de réglementation prudentielle. La banque d’Angleterre et les agences de supervision
américaines ont imposé un minimum uniforme de capital primaire fonction du total des actifs
pondérés par leurs risques4. Cependant, chaque pays avait le droit d’imposer à ses banques un
ratio de capital plus élevé que le minimum fixé. Malgré cet accord censé restaurer la stabilité
du système bancaire, les crises bancaires se sont poursuivies jusqu’en 1991 avec la ruée sur la
Bank of England à Boston.
Pour toutes ces raisons, le fond américain d’assurance des dépôts (Federal Deposit
Insurance Corporation, FDIC) s’est intéressé à la façon dont il pouvait élaborer une
réglementation du capital devant réduire les pertes qu’il pourrait subir en cas de défaillance
bancaire. En décembre 1991, le Federal Deposit Insurance Corporation Improvement Act
(FDICIA) a mis au point un mode de calcul de la prime d’assurance-dépôts en fonction du
risque. Cette démarche a été précédée par le calcul d’un ratio minimum de capital ajusté par le
niveau de risque. Le FDICIA a également institué l’action coercitive précoce (Prompt
Corrective Action, PCA) pour permettre aux régulateurs d’intervenir assez tôt au niveau des
institutions en difficulté.
L’action coercitive précoce a été instituée aux Etats-Unis en 1991 à la suite de la crise
des Savings & Loans. La section 131 du FDICIA définit cinq seuils de capitalisation en
fonction desquels le régulateur prend des mesures de supervision bancaire. Des restrictions de
plus en plus sévères s’appliquent aux banques sous capitalisées au fur et à mesure que leur
ratio de capital baisse. Trois ratios de capital sont considérés dans ce dispositif : le ratio de
capital pondéré du risque avec un minimum réglementaire de 8%, le ratio de fonds propres de
base pondéré du risque avec un minimum réglementaire de 4% et le ratio de fonds propres de
base sur le total de l’actif avec un minimum réglementaire de 4%. Une banque qui devient
sous capitalisée doit élaborer un plan de redressement de son niveau de capitalisation. Des
restrictions visant à limiter la croissance de son actif et les nouvelles lignes de crédit lui sont
imposées. En plus de ces restrictions, les banques sévèrement sous capitalisées font face à des
restrictions sur les taux d’intérêt versés sur les dépôts, sur les transactions avec les filiales et
les banques affiliées.
4
Le Japon a manifesté le désir de s’associer à l’accord en Juin 1987. En septembre 1987, les Banques Centrales
du G10 (Allemagne, Belgique, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède) et
celles de la Suisse, du Luxembourg et de l’Espagne étaient favorables à l’élargissement de l’accord anglo-
américain.
6
Introduction générale
Les systèmes bancaires européens ont connu, eux aussi, des difficultés à partir de la fin
des années quatre-vingt. Ces problèmes ont fait suite à la déréglementation des activités
bancaires opérée dans la plupart des pays européens afin de rendre les banques plus
compétitives. Cette déréglementation rapide a entraîné une montée des risques. Les banques
des pays scandinaves, du Royaume Uni, de la France et de l’Italie ont dû faire face à des
pertes très élevées. Il était donc impératif de prendre des mesures adaptées pour que les
banques européennes maîtrisent le risque qu’elles prennent. C’est pourquoi une
réglementation du capital a été préconisée pour permettre une meilleure couverture des
risques.
L’impératif de gérer plus efficacement ces difficultés rencontrés par les systèmes
bancaires des pays développés a conduit à un accord international en matière de
réglementation du capital, connu sous le nom de ratio Cooke. Cet accord appelé Bâle I, a été
proposé en 1988 par le comité de Bâle5. Il entra en vigueur en janvier 1993. En plus d’assurer
la solvabilité des banques, l’accord avait pour objectif d’éliminer toute forme d’inégalité
concurrentielle pouvant être induite par les différences nationales de normes de capitaux
propres.
Le Comité a mis en place une exigence en capital qui oblige les banques à détenir un
montant de capital réglementaire supérieur ou égal à 8% du montant des risques. Le capital
réglementaire est composé du Tier1 constitué des fonds propres, des réserves déclarés et de
certains instruments hybrides de dette et de capital et du Tier2 dont les composantes
principales sont les capitaux hybrides et la dette subordonnée de long terme. Au départ, ce
ratio ne prenait en compte que le risque de crédit6. Pour calculer le montant des risques de
crédit, un coefficient était affecté à chaque catégorie de prêt selon la nature de l’emprunteur.
Les actifs pondérés d’un coefficient de 0% étaient supposés être sans risque. Ce sont
notamment les créances sur les Etats et les Banques Centrales des pays de l’OCDE.
Inversement, les actifs ayant un coefficient de 100% étaient considérés comme les plus
risqués. Il s’agit des créances sur le secteur privé.
5
Les membres du comité de Bâle sont les Banques Centrales ou les autorités monétaires des pays suivants :
Afrique du Sud, Algérie, Allemagne, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Autriche, Belgique, Bosnie
Herzégovine, Brésil, Bulgarie, Canada, Chili, Chine, Corée du Sud, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Etats-
Unis, Finlande, France, Grèce, Hong Kong, Hongrie, Islande, Inde, Indonésie, Irlande, Israël, Italie, Japon,
Lettonie, Lituanie, Macédoine, Malaisie, Mexique, Norvège, Nouvelle Zélande, Pays-Bas, Philippines, Pologne,
Portugal, République Tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Russie, Serbie, Singapore, Slovaquie, Slovénie,
Suède, Suisse, Thaïlande, Turquie. A ces pays membres s’ajoute la Banque Centrale Européenne (BCE).
6
Le risque de crédit est le risque qu’une contrepartie ne respecte pas ses engagements vis-à-vis de la banque en
cessant de verser les intérêts dus ou en échappant au recouvrement de la dette.
7
Introduction générale
Une première réforme du ratio a été entreprise en 1995 pour prendre en compte les
risques de marché7. Les exigences en termes de capitalisation étaient dès lors renforcées. Cette
réforme a introduit une nouveauté. Elle laisse la possibilité aux banques d’utiliser des modèles
internes pour calculer leur risque de marché, ce qui était un prélude au prochain accord de
Bâle en matière de réglementation prudentielle. La contrepartie à cela est l’instauration de
procédures de surveillance par les autorités de réglementation. L’approche standardisée qui se
fonde sur les coefficients définis par les autorités de réglementation reste la seconde
possibilité de prise en compte du risque de marché. Cependant le mode de calcul du risque de
crédit est resté le même.
Le ratio Cooke a fortement influencé le comportement des banques et a, dans une
certaine mesure, contribué à la stabilité du système bancaire et financier. Cependant des
critiques lui ont été adressées. La première critique est la non prise en compte dans le
dispositif de certains risques tels que le risque opérationnel8. La deuxième critique est que le
mode de calcul du risque a introduit la possibilité d’un arbitrage réglementaire. Les banques
ont réorienté leurs actifs vers les titres de dette publique et des prêts aux Etats des pays
émergents ainsi que les firmes qui y sont présentes aux dépens du crédit aux entreprises.
Enfin, la diversification et la corrélation entre les actifs ne sont pas prises en compte dans le
calcul du risque des établissements de crédit. Les travaux ont été menés pour corriger ces
imperfections. Ils ont abouti à de nouvelles recommandations connues sous le nom d’accords
de Bâle II.
Le Comité de Bâle, sous la nouvelle présidence de William J. Mc Donough, a
commencé à élaborer cette réforme en 1998. C’est ainsi qu’il a choisi dans un premier temps
d’affiner les pondérations existantes par la prise en compte des notations des différentes
activités bancaires effectuées par les agences de notation. Ce travail a abouti à l’élaboration
du ratio Mc Donough dans le cadre des accords de Bâle II. La définition du capital est restée
presque identique à celui du ratio Cooke. Par contre, Bâle II accorde une place importante au
système de contrôle interne des banques et reconnaît l’importance du risque opérationnel. Les
banques peuvent utiliser leur modèle interne pour calculer à la fois leur risque de crédit, de
marché et opérationnel. Bâle II tourne autour de trois piliers.
Le pilier 1 concerne le calcul du ratio de solvabilité. Une première réforme intervient
dans la mesure du risque de crédit. Deux possibilités sont offertes aux banques. En premier,
7
Les risques de marché comprennent essentiellement le risque de taux de change, le risque de taux d’intérêt et le
risque de position sur les titres de propriété (actions).
8
Une banque est exposée à un risque opérationnel en raison des carences ou des défauts liés à des procédures, au
personnel, aux systèmes internes ou à des évènements extérieurs (Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, 2006).
8
Introduction générale
elles peuvent utiliser une approche standardisée. Dans ce cas, elles ont recours aux notations
effectuées par les agences de notation (Standard and Poor’s, Moody’s, Fitch IBCA) pour
affecter les pondérations aux différents actifs qu’elles détiennent. La deuxième possibilité est
l’approche par les notations internes. Les établissements de crédit pouvant utiliser cette
approche sont celles qui disposent d’un savoir faire reconnu par les autorités de contrôle en
termes de mesure et de gestion des risques. La banque calcule son risque de crédit à partir de
la connaissance de quatre paramètres qui sont la probabilité de défaut, l’exposition en cas de
défaut, le taux de recouvrement et la durée du crédit9. L’approche par la notation interne
comporte une approche simple et une approche complexe. Dans l’approche simple, la banque
estime la probabilité de défaut de ses débiteurs et utilise pour les autres paramètres, les
valeurs fournies par l’autorité de contrôle. Dans l’approche complexe, les quatre paramètres
sont déterminés par la banque. La deuxième réforme concerne la prise en compte du risque
opérationnel dans le calcul du ratio de solvabilité, le risque de marché ayant déjà été introduit
après la réforme de 1995.
Le deuxième pilier est la suite logique du premier. Une surveillance publique s’impose
dès l’instant où les autorités ont permis aux banques d’utiliser leurs notations internes. Mais
cette surveillance est difficile à mettre en œuvre. Le troisième pilier vise à renforcer
l’efficacité des deux premiers. Il concerne la discipline de marché. Les banques ont
l’obligation de diffuser régulièrement les informations relatives à leur situation pour permettre
aux opérateurs du marché de les évaluer. Mais la possibilité d’une réaction excessive du
marché peut accentuer la difficulté d’une banque en entraînant l’effondrement de la valeur de
ses actions et en rendant difficile son accès au financement extérieur.
Cependant, malgré les sophistications des procédures utilisées pour mesurer le risque, la
récente crise des subprimes est en partie due à l’incapacité du nouveau dispositif prudentiel à
gérer à la fois le risque individuel et le risque systémique (Rochet, 2008). Dans la même
logique, Blum (2008) montre les limites d’une exigence sur le ratio de capital pondéré du
risque et fondée sur les déclarations des banques comme c’est le cas dans les modèles
internes. Lorsque les superviseurs disposent de capacités limitées pour identifier et
sanctionner les banques faisant de fausses déclarations, il peut être nécessaire de mettre en
9
La probabilité de défaut mesure la probabilité d’occurrence d’un défaut sur une contrepartie donnée dans un
horizon donné. Elle est généralement mesurée par le biais d’une notation effectuée par la banque. L’exposition
en cas de défaut correspond au montant dû par la contrepartie au moment où elle fera défaut sur un engagement
donné à un horizon correspondant à celui utilisé pour la probabilité de défaut. Quant au taux de recouvrement, il
mesure la part du montant de l’exposition au moment du défaut que la contrepartie sera à même de rembourser.
Du taux de recouvrement découle son complémentaire qui est le taux de perte en cas de défaut. Et enfin, le délai
imparti à l’emprunteur pour honorer ses engagements correspond à la durée du crédit.
9
Introduction générale
place une exigence en capital indépendamment du risque de la banque pour limiter le levier
d’endettement des banques. En guise de réponse à cette insuffisance du nouveau dispositif
réglementaire, les autorités de réglementation ont proposé la mise en place en Europe, voire
au niveau international, d’une exigence sur le ratio de capital non pondéré du risque10.
D’autres propositions visent à renforcer les exigences sur le capital dit de première catégorie
(Tier1). Les autorités de régulation des pays qui autorisaient les banques à introduire certains
instruments hybrides de dette et de capital dans le Tier1 envisagent de les exclure11. Dans
cette optique, de nouveaux accords en matière de réglementation prudentielle (Bâle III) ont
récemment été trouvés entre les pays membres du Comité de Bâle.
Ces différentes formes de réglementation du capital ont été mises en place dans le but
d’obliger les banques à détenir un montant suffisant de capital et d’empêcher une prise de
risque excessive. Cependant, dans les faits, cette réglementation n’a pas toujours montré son
efficacité à assurer la stabilité du système bancaire. Les économistes restent partagés quant à
l’influence de ce dispositif sur les choix en matière de structure financière et de prise de
risque des institutions de crédit.
10
Un tel dispositif existe déjà aux Etats-Unis dans le cadre de l’action coercitive précoce (Prompt Corrective
Action, PCA) du Federal Deposit Insurance Corporation Improvement Act (FDICIA) de 1991.
10
Introduction générale
l’option baisse lorsque le capital augmente. Rochet (1992) montre que lorsqu’on tient compte
de cette option, l’efficacité des réglementations du capital n’est pas garantie même si les
pondérations sont le reflet d’évaluations faites par le marché. Blum (2003) souligne
l’importance des incitations dans l’analyse de l’impact des exigences en capital sur la prise de
risque des banques. Il trouve qu’une exigence en capital non contraignante réduit à la fois
l’intensité de la surveillance des projets et le montant de capital détenu par la banque
contribuant à accroître le risque et la probabilité de défaillance de la banque. L’impact de la
réglementation du capital peut aussi dépendre du niveau de capital ex ante de la banque
(Calem et Rob, 1999). Ainsi des banques sévèrement sous capitalisées peuvent prendre des
risques excessifs lorsqu’elles augmentent leur capital. Les conclusions de ces études
théoriques concernant l’impact de la réglementation du capital sur la prise de risque des
banques restent mitigées.
Les études empiriques dans la lignée de Shrieves et Dahl (1992) mettent généralement
en évidence que la pression réglementaire exercée à la suite de la mise en place (ou du
renforcement) des exigences en capital a contribué à accroître le niveau de capital des
banques mais son impact sur la prise de risque reste mitigé. Par ailleurs, comme précisé plus
haut, la crise des subprimes a révélé les insuffisances de la réglementation du capital. Les
banques, malgré des niveaux de capital “corrects”, ont eu besoin de l’intervention de l’Etat
pour poursuivre leurs activités. Les intervenants du marché avaient des doutes quant à la
solvabilité réelle des banques. Une crise de confiance s’est alors installée. On peut dès lors se
demander si la relation entre la réglementation du capital, la capitalisation et la prise de risque
des banques est la même dans un contexte normal, c'est-à-dire sans aucun renforcement des
exigences en capital.
De plus, comme évoqué précédemment, le capital réglementaire est constitué du capital
de base (capitaux propres et réserves déclarés) et du capital complémentaires (dette
subordonnée, capitaux hybrides…). Les études antérieures n’ont pas évalué à la fois l’impact
de ces différentes composantes du capital réglementaire sur la prise de risque des banques.
Les études empiriques existantes se sont intéressées à l’impact de la dette subordonnée sur le
comportement des banques et ont révélé des résultats mitigés. Krishnan et al. (2005) ne
mettent en évidence aucune modification dans le profil de risque des banques qui émettent
pour la première fois de la dette subordonnée.
11
Le Comité de Bâle a constaté que les banques émettaient des instruments innovants de capital dans le but de
les inclure dans le Tier1. Il a limité à un maximum de 15% la part de ces instruments dans le Tier1.
11
Introduction générale
12
Introduction générale
évaluations empiriques de l’impact des variations du capital sur la prise de risque et le risque
de défaillance des banques.
Dans le deuxième chapitre, on établit l’impact des variations du capital sur la prise de
risque des banques européennes lorsque celles-ci doivent respecter les exigences minimales
en capital. Contrairement aux études précédentes, on émet l’hypothèse selon laquelle l’impact
d’une augmentation de capital sur la prise de risque dépend du niveau de capital réglementaire
ex ante de chaque banque. Calem et Rob (1999) montrent, d’un point de vue théorique, que la
prise de risque des banques est fonction du niveau de capital détenu initialement. On peut
ainsi distinguer le comportement des banques bien capitalisées de celui des banques
insuffisamment capitalisées. Les banques sévèrement sous capitalisées pourraient tenter de
prendre des risques excessifs étant donné qu’elles ont très peu à perdre en cas de défaillance.
La deuxième originalité de ce travail est que l’on étudie l’impact de chaque composante du
capital réglementaire (capitaux propres, dette subordonnée et capitaux hybrides) sur la prise
de risque des banques. On pourra ainsi distinguer les composantes qui conduisent la banque à
adopter un comportement prudent de celles qui l’induisent à prendre davantage de risque.
Dans le troisième chapitre, on cherche à évaluer l’impact des ratios de capital pondérés
et non pondérés du risque sur le risque de défaillance des banques européennes. On émet
l’hypothèse selon laquelle l’absence en Europe d’une exigence minimale sur le ratio de capital
non pondéré fait que son impact sur la réduction du risque de défaillance n’est pas garanti à la
différence des ratios pondérés du risque. En raison de la difficulté à mesurer le risque
bancaire, l’absence de cette exigence minimale sur le ratio de capital non pondéré du risque
peut conduire les banques à accroître leur levier d’endettement. La combinaison de cette
exigence et de l’exigence sur le ratio de capital pondéré du risque devrait accroître la solidité
des banques (Blum, 2003 ; Rochet, 2008). Cette proposition a été reprise par de nombreuses
autorités de réglementation et fait partie des nouvelles recommandations du Comité de Bale
pour le Contrôle Bancaire (Basel Committee on Banking Supervision, 2009).
13
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
14
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
La structure financière des banques comporte une part importante de dépôts détenus par
de petits déposants qui ne surveillent pas le comportement de ces établissements. En plus des
dépôts, les banques se financent aussi à partir des emprunts subordonnés, des instruments
hybrides de dette et de capital, des capitaux propres et des diverses obligations. Ces
différentes ressources permettent de financer les activités bancaires du bilan et du hors bilan.
Les activités de bilan sont essentiellement les crédits octroyés et les participations
industrielles et financières. Les opérations de hors bilan concernent principalement les
opérations de services financiers qui ne sont pas directement liées à l’octroi de crédit, les
opérations de crédit futurs ou contingents et les contrats sur taux d’intérêt ou taux de change.
Pour garantir une couverture suffisante du risque lié à ces activités, les banques doivent
détenir un montant minimum de capital. Cependant, cette réglementation du capital n’a pas
toujours été efficace à garantir la solidité des établissements bancaires. Elle s’appuie sur des
exigences minimales en capital qui dépendent du risque des banques. Aussi bien les travaux
théoriques qu’empiriques révèlent des conclusions mitigées relatives à l’impact des exigences
en capital sur la prise de risque des banques.
L’objectif de ce chapitre est, d’abord, de présenter la réglementation du capital dans sa
forme actuelle et d’en relever les limites. On identifie, ensuite, les principaux canaux par
lesquels la réglementation du capital peut influencer la prise de risque des banques, en
effectuant une revue de la littérature théorique. On passe, enfin, en revue les contributions
empiriques sur cette problématique. La section 1 est dédiée à l’analyse de la structure
financière, des différents types de risque et de la forme actuelle de la réglementation du
capital. On présente les différentes sources de financement des activités bancaires en isolant
celles qui sont admises dans le capital réglementaire. Le capital réglementaire est composé
d’un noyau dur (capital de base) et d’éléments dont la prise en compte est sujette à des
restrictions (capital complémentaire). La détention de ce capital réglementaire vise à couvrir
adéquatement le risque lié aux activités bancaires. Les exigences en capital sont fixées pour
chaque banque en fonction de ses risques. Ces risques sont mesurés soit par la banque elle-
même, soit par les agences de notation. Cette forme d’exigence a montré ses limites
notamment dans sa capacité à intégrer les risques associés à certaines activités (titrisation par
exemple).
La section 2 traite d’abord, à partir d’une revue de la littérature théorique, des différents
canaux à travers lesquels les exigences en capital exercent un impact sur la prise de risque des
établissements bancaires. Les exigences en capital peuvent, sous certaines conditions,
conduire les banques à accroître leur prise de risque. Elles peuvent aussi influencer les
15
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
On mène ici une analyse de la structure financière des banques en distinguant les fonds
propres réglementaires des autres sources de financement. On présente ensuite les risques
bancaires et leur prise en compte dans le dispositif réglementaire. L’étude des risques
bancaires permettra de mesurer toute la complexité des activités bancaires et la difficulté à les
réguler. On analyse enfin les limites de la réglementation actuelle du capital révélées au cours
de la crise des subprimes.
On analyse successivement les éléments admis dans le cadre des fonds propres
réglementaires et les autres sources de financement de la banque.
16
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
17
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
dettes et de capital qui ne sont pas inclus dans les fonds propres de base, des réserves non
publiées, des réserves de réévaluation, et des provisions générales ou réserves générales pour
pertes sur prêts. Parmi les fonds propres complémentaires, on distingue les fonds propres
complémentaires de catégorie 2 (dette subordonnée de long terme, instruments hybrides de
dettes et de capital, réserves non publiées, réserves de réévaluation et provisions générales ou
réserves générales pour pertes sur prêts) et les fonds propres complémentaires de catégorie 3
(dette subordonnée de court terme). Les fonds propres complémentaires ne doivent pas
dépasser 50% du total des fonds propres. Les autorités réglementaires nationales sont libres
d’inclure ou de ne pas inclure les différents éléments des fonds propres complémentaires en
tenant compte de leur système comptable, des réglementations et de la supervision bancaires
en vigueur dans leur pays. A titre d’exemple, les titres subordonnés à durée indéterminée son
admis dans les fonds propres complémentaires en France alors que les banques sont autorisées
à inclure les instruments de dette sans échéance au Royaume Uni.
12
Ces éléments sont communs aux systèmes bancaires des pays membres du Comité de Bâle.
18
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
catégorie 3, la dette subordonnée de court terme doit pouvoir devenir partie intégrante du
capital permanent de la banque et ainsi être disponible pour absorber des pertes en cas
d’insolvabilité13. Aussi, la banque doit respecter les limites globales c’est à dire que les
éléments de catégorie 2 ne peuvent pas excéder le total de ceux de catégorie 1 et la dette
subordonnée de long terme ne peut pas dépasser 50% de la catégorie 1.
La dette subordonnée est junior à toutes les autres sources de financement à part les
capitaux propres et sert de coussin de sécurité aux pertes de l’assurance-dépôts. Elle est
généralement disponible dans un délai raisonnable. La dette subordonnée de long terme
constitue des fonds stables en cas de chocs de confiance. Elle est difficile à racheter
rapidement en période de crise. Les créanciers détenteurs de titres de dette subordonnée ont de
fortes incitations à surveiller la prise de risque des banques et à discipliner leurs
comportements, sachant qu’ils ne seront pas protégés par le filet de sécurité. En effet, leur
exposition aux pertes est similaire à celui de l’assurance-dépôts. Ils sont exposés aux pertes
qui excéderaient la valeur des capitaux propres alors que leurs gains potentiels sont limités.
Cependant, la tendance qu’ont les autorités à sauver systématiquement les grands
établissements bancaires en difficulté peut éliminer les incitations des détenteurs de ces titres
à surveiller leur banque. A l’inverse des actionnaires qui peuvent avoir intérêt à investir dans
des projets fortement risqués, les créanciers détenteurs de titres de dette subordonnée
préfèrent généralement des portefeuilles plus sains et ont tendance à sanctionner les banques
qui prennent des risques élevés. Les détenteurs de titres de dette subordonnée vont ainsi
exiger des taux d’intérêt élevés aux banques lorsqu’ils s’aperçoivent que celles-ci sous-
estiment leur exposition au risque (Evanoff et Wall, 2002). En revanche, lorsque les banques
deviennent défaillantes, les intérêts des détenteurs de titres de dette subordonnée peuvent
s’aligner sur ceux des actionnaires. Dans ce cas, les détenteurs de ces titres pourraient être
favorables à une stratégie très risquée qui, en cas de succès, leur permettrait de ne pas perdre
leurs investissements.
13
Pour cela, la dette subordonnée de court terme doit présenter certaines caractéristiques. Elle doit être libre de
gage, subordonnée et intégralement libérée. Elle doit aussi avoir une échéance initiale d’au moins deux ans. Son
remboursement ne peut intervenir avant la date convenue, sauf accord de l’autorité de contrôle. Elle doit enfin
être assujettie à une clause de verrouillage selon laquelle ni les intérêts, ni le principal ne seront payés (même à
échéance) si l’exécution du paiement doit entraîner une chute ou un maintien des fonds propres de la banque en
dessous de l’exigence minimale.
19
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
20
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
l’approche standard du risque de crédit et 0,6% des actifs pondérés des risques pour les
banques utilisant l’approche par les notations internes.
14
Le goodwill constitue une plus value obtenue en considérant le résultat d’exploitation anticipé dans le plan
d’affaires.
15
La titrisation est un montage financier dans lequel des actifs de la banque sont rachetés par une société en
fonction de la qualité de leurs garanties, cette dernière se finançant par l’émission de titres souscrits par des
investisseurs. Cette société perçoit ainsi les flux d’intérêts et de remboursement sur les créances acquises auprès
des banques. Elle reverse ensuite des intérêts et rembourse les titres des investisseurs.
21
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
Il existe aussi des dépôts non assurés essentiellement constituées des dépôts
interbancaires. Les études empiriques menées montrent que le risque bancaire affecte les taux
d’intérêt sur les dépôts non assurés mais l’effet est faible pour les banques dites Too Big To
Fail (TBTF) comme dans le cas de la dette subordonnée (Hannan et Hanweck, 1988 ; Ellis et
Flannery, 1992).
Les dépôts ne constituent pas des fonds stables en cas de crise. Les déposants peuvent
rapidement convertir leurs dépôts en monnaie et les retirer lorsque la solvabilité de la banque
est mise en doute. Ces problèmes font que ni les dépôts non assurés et encore moins les
dépôts assurés ne peuvent pas être intégrés dans le capital réglementaire.
Les institutions de crédit peuvent, enfin, avoir recours à des ressources marchéisées
pour se financer qui ne sont pas intégrées dans le capital réglementaire. Il s’agit
essentiellement des obligations, des certificats de dépôt, des papiers commerciaux et des titres
de dette. Même si ces ressources peuvent contribuer à discipliner la prise de risque de la
banque, elles ne sont pas des fonds stables pouvant servir à éponger les pertes éventuelles de
la banque. De plus, elles sont source de risque de levier supplémentaire.
Les autorités réglementaires ont identifié des sources de financement qui peuvent
contribuer à limiter les pertes de l’assurance-dépôts en cas de défaillance bancaire et à mitiger
le comportement de prise de risque excessive imputable en partie à l’existence de ladite
assurance. Ces instruments constituent le capital réglementaire dont les banques doivent
détenir un certain montant.
Par ailleurs, l’exigence en capital est calculée en fonction du risque de chaque
établissement de crédit.
22
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
(Valeur en Risque, VeR). Kupiek et O’Brien (1997) ont proposé le Precommitment Approach.
Rochet (1999) étudie, par ailleurs, les avantages et les inconvénients de chacune de ces
approches.
à un actif sans risque. Si on note rɶi le rendement de l’actif Ai , une banque devient défaillante
n
lorsque K + ∑ Ai rɶi < 0 .
i =1
23
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
16
Le CAPM est utilisé pour déterminer le taux de rendement théorique approprié à exiger sur un actif lorsque cet
actif doit être ajouté à un portefeuille déjà bien diversifié, étant donné le risque non diversifiable de cet actif. Le
CAPM tient compte de la sensibilité de l’actif au risque non diversifiable (risque systématique ou risque de
marché) représentée par le β, du rendement espéré du marché (E(Rm)) et du rendement d’un actif théorique sans
E ( Ri ) − R f
risque (Rf).Le modèle s’écrit : = E ( Rm ) − R f
βi
24
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
Kupiec et O’brien (1995, 1997) ont proposé une alternative aux modèles VeR appelée le
Precommitment Approach. Dans ce modèle, les banques détermineraient elles-mêmes leur
perte maximum possible pour le calcul de leur exigence en capital. Toute banque qui sous-
évaluerait cette perte ferait face à des pénalités pouvant être des exigences en capital
supplémentaires, des sanctions pécuniaires, l’intrusion du régulateur dans le management de
la banque ou encore la publication de l’identité des banques en faute. Cette approche a été
sévèrement critiquée par plusieurs économistes dont Daripa et Varotto (1997) estimant que
des pénalités ex-post seraient inutiles si la banque est déjà sévèrement sous capitalisée. Le
Precommitment Approach peut être interprété comme un mécanisme indirect où la banque
choisit elle-même son niveau K (θ ) de capital qui maximise son profit futur étant donné θ ,
ainsi que le plan de pénalité P ( K , pertes ) élaboré par le régulateur.
Rochet (1999) montre, par ailleurs, que les approches directes (modèles VeR) et
indirectes (Precommitment Approach) sont en principe équivalentes dans le modèle standard
Principal-Agent. Sous certaines hypothèses, pour tout mécanisme direct θ → K (θ ) , il est
possible de définir un plan de pénalité P ( K , pertes ) qui entraîne la banque à choisir le niveau
de capital exigé K (θ ) . Aussi bien la structure optimale de la pénalité du Precommitment
Approach que les sanctions à appliquer en cas de défaillance du modèle interne à la procédure
de back testing sont difficiles à déterminer. La différence entre ces deux approches se situe
surtout dans leur application. Avec le Precommitment Approach le régulateur s’immisce
moins dans le management de la banque et préconise des interventions ex-post. Cela signifie
qu’il s’appliquerait seulement aux banques bien capitalisées pour lesquelles ces interventions
ex-post peuvent être effectives.
L’approche par les modèles internes et les notations effectuées par les agences de
notation (modèles standard) ont été retenues pour évaluer le risque bancaire et fixer les
exigences en capital pour chaque banque.
25
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
17
L’organisme externe d’évaluation du crédit doit satisfaire à des critères d’objectivité, d’indépendance vis-à-vis
du pouvoir politique ou économique, de transparence et de communication. Il doit être crédible aux yeux des
investisseurs, des assureurs et des partenaires commerciaux.
18
Les pondérations au titre du risque de crédit sont présentées en annexe A1 de ce chapitre (page 75).
19
L’autorité de contrôle national a la possibilité d’appliquer une pondération plus favorable aux expositions des
banques sur leur propre Etat (ou banque centrale) lorsque ces expositions sont libellées et financées en monnaie
locale. Si une pondération plus favorable est ainsi permise, les superviseurs d’autres pays peuvent autoriser leurs
26
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
L’alternative à l’approche standard pour le calcul du risque de crédit est l’approche par
les notations internes.
banques à appliquer la même pondération pour les expositions de ces banques envers cet Etat (ou banque
centrale) libellées et financées dans cette monnaie.
20
Les banques ont la possibilité d’appliquer une pondération de 100% à toutes leurs créances sur les entreprises
indépendamment de leur notation externe dès lors que les autorités nationales les y autorisent. Mais elles n’ont
pas le droit d’utiliser à la fois les deux approches.
21
Un swap est un accord d’échange de flux dans le futur selon une formule prédéterminée. Il peut porter sur un
actif, des capitaux propres, des devises, des taux…
22
Les sûretés sont des techniques destinées à assurer le règlement des créances pour le cas où le débiteur ne
disposerait pas de liquidités ou de biens pour respecter ses engagements vis-à-vis du créancier.
27
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
grandes catégories d’actifs caractérisées par des risques de crédit sous-jacents différents. Ces
catégories sont les entreprises, les emprunteurs souverains, les banques, la clientèle de détail,
et les actions.
L’approche NI comporte deux déclinaisons : l’approche fondation et l’approche
avancée. Dans l’approche fondation, les banques fournissent leurs propres estimations de la
probabilité de défaut et utilisent les estimations fournies par l’autorité de contrôle pour les
autres composantes. Dans le cas de l’approche avancée, les banques fournissent des
évaluations de probabilité de défaut, de la perte en cas de défaut, de l’exposition en cas de
défaut et calculent l’échéance effective.
23
Une titrisation classique est une structure dans laquelle les flux de trésorerie générés par un portefeuille
d’exposition sous-jacent sont utilisés pour rémunérer au moins des tranches de risque différentes reflétant des
niveaux variables de risque de crédit. Une titrisation synthétique comporte au moins deux tranches différentes de
risque reflétant des niveaux variables de risque de crédit, où tout ou partie du risque associé à un portefeuille
d’exposition sous-jacent est transféré au moyen de dérivés de crédit ou de garanties destinées à couvrir le
portefeuille. Le risque encouru par l’investisseur dépend des résultats du portefeuille d’actifs sous-jacent.
24
Le swap de taux est un échange de taux d’intérêt fixe ou variable pour un même montant notionnel. Dans un
swap de devise, les intérêts et le principal dans une devise sont échangés contre les intérêts et le principal dans
une autre devise.
28
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
25
Les pondérations appliquées aux crédits de long terme et de court terme, au titre du risque lié à la titrisation,
figurent en annexe A2 de ce chapitre (page 76). Pour les positions de hors bilan, on applique un facteur de
conversion en équivalent crédit et on multiplie celui-ci par un coefficient de pondération. Si l’exposition n’est
pas notée, on applique un facteur de conversion en équivalent crédit de 100%.
26
Le portefeuille de négociation renferme les positions sur instruments financiers et produits de base détenues à
des fins de négociation ou dans le but de couvrir d’autres éléments du portefeuille de négociation. Les
instruments financiers quant à eux sont composés des instruments financiers primaires (ou au comptant) et des
instruments dérivés.
29
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
risque sur produits de base27. Tout comme le risque de crédit, les banques peuvent utiliser soit
la méthode standard soit leur modèle interne pour évaluer leur risque de marché.
27
Ces positions (positions pour compte propre et positions pour le compte de la clientèle) sont prises dans le but
d’être cédées à court terme ou de profiter de l’évolution favorable des cours actuels ou à court terme. Ces
positions peuvent aussi permettre de maintenir fixes les bénéfices d’arbitrage.
28
Ce sont les émissions de dette ou d’actions prioritaires convertibles en actions ordinaires de l’émetteur à un
prix déterminé.
29
Les emprunts d’Etat sont composés des différentes formes de fonds d’Etat comme les obligations, les bons du
Trésor, les instruments à court terme. Les autorités prudentielles nationales peuvent, cependant, appliquer une
pondération pour le risque spécifique lié aux titres de dette émis par certains gouvernements, en particulier
lorsqu’ils sont libellés dans une monnaie autre que la leur.
30
Les pondérations au titre du risque spécifique sur taux d’intérêt pour les banques utilisant la méthode standard
sont présentées en annexe A3 de ce chapitre (page 77).
30
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
minimales sont requises pour couvrir ce risque. Ces exigences concernent les positions
longues ou courtes sur tous les instruments qui ont un comportement de marché semblable à
celui des actions autres que les actions prioritaires non convertibles31. Il s’agit donc
concrètement des actions ordinaires avec ou sans droit de vote, des titres de dette convertibles
avec un comportement identique à celui des actions et des engagements d’acquisition ou de
cession d’actions. L’exigence en fonds propres sur les titres de propriété pour le risque
spécifique est de 8% sauf si le portefeuille est liquide et bien diversifié32, dans quel cas elle est
de 4%. L’exigence pour le risque général de marché est fixée à 8%.
Concernant les instruments dérivés sur les titres de propriété, ils sont convertis en
position sur sous-jacents respectifs. Les positions équilibrées sur chaque action ou sur un
indice boursier identique peuvent totalement se compenser de sorte qu’on obtienne une
position nette unique à laquelle s’appliquent les exigences pour risque spécifique et risque
général.
Le risque de change est le risque lié à une évolution défavorable des taux de change.
Les banques doivent couvrir le risque de détention ou de prise de position en devises ainsi que
sur l’or33. Deux options s’offrent aux banques pour la mesure du risque de change sur
l’ensemble des positions en devises et sur l’or. La première est une méthode simplifiée qui
traite toutes les monnaies sur le même plan. La deuxième utilise les méthodes internes qui
tiennent compte du degré effectif de risque en fonction de la composition de leur portefeuille.
L’exigence en fonds propres représente 8% de la position nette ouverte globale. Par ailleurs,
les positions qui sont prises dans le but de se couvrir partiellement ou totalement contre les
effets défavorables d’une variation de change peuvent être exclues du calcul de la position
nette ouverte en devises. Mais ces positions doivent respecter certaines conditions spécifiées
par l’autorité de contrôle.
Le risque sur produit de base est lié à la détention ou la prise de position sur des
produits physiques pouvant être négociés sur un marché secondaire. Il s’agit concrètement des
denrées agricoles, des minéraux (dont le pétrole) ou des métaux précieux à l’exception de l’or.
Ce risque est plus difficile à couvrir que celui lié aux devises et aux taux d’intérêt. En effet,
les produits de base sont négociés sur des marchés moins liquides. Une modification de l’offre
et de la demande peut avoir des effets plus importants sur les prix et la volatilité. Dans le
31
Les actions prioritaires non convertibles sont assujetties aux exigences de fonds propres pour le risque de taux
d’intérêt.
32
Les critères de liquidité et de diversification du portefeuille sont fixés par les autorités de contrôle en fonction
des caractéristiques des marchés nationaux en termes de négociabilité et de concentration.
33
Le comité de Bâle recommande le traitement des positions en or comme celles de change plutôt que comme
produit de base en raison de sa volatilité semblable à celle des devises. En plus, l’or est géré de la même manière
par les banques que les devises.
31
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
cadre de l’approche standard, les banques peuvent soit utiliser un dispositif très simple soit se
servir d’un système de mesure prenant en compte séparément le risque d’asymétrie de termes
et le risque de taux d’intérêt. Mais quelle que soit l’approche choisie, la banque doit inclure
tous les dérivés sur produits de base et les positions de hors-bilan sensibles aux variations des
prix de ces produits.
De même que pour le risque de crédit, les banques peuvent recourir à leurs modèles
internes pour déterminer leurs exigences en fonds propres au titre du risque de marché.
34
Il s’agit par exemple des écarts de taux entre obligations et swaps.
32
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
de risque sur les prix des produits de base doivent aussi correspondre à chacun des marchés
sur lesquels la banque détient des positions significatives.
La dernière catégorie de risque à laquelle les banques sont exposées est regroupée sous
la dénomination de risque opérationnel.
35
Définition retenue par le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire (2006) : “Convergence internationale de la
mesure et des normes de fonds propres”.
36
Le produit annuel brut est la somme des produits d’intérêts nets et des autres produits d’exploitation. Il est brut
de toutes les provisions, des frais d’exploitation dont les commissions versées aux prestataires de services
d’externalisation. Il est net des plus ou moins-values réalisées sur cessions de titres de portefeuille bancaire, des
éléments exceptionnels ou inhabituels et des produits des activités d’assurance.
33
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
La troisième option dont dispose les banques pour déterminer leur exigence en capital
au titre du risque opérationnel est l’approche de mesure avancée. Dans cette approche, les
banques utilisent leur système interne pour déterminer l’exigence en fonds propres au titre du
risque opérationnel. Mais pour qu’une banque soit autorisée à utiliser son système interne, elle
doit remplir un certain nombre de critères qualitatifs et quantitatifs. Elle doit, entre autres,
disposer d’un service de gestion du risque opérationnel indépendant, responsable de la
conception et de la mise en œuvre du dispositif de gestion du risque opérationnel de
l’établissement. Elle doit également prouver au régulateur que son approche pour mesurer le
risque opérationnel a une fiabilité comparable à l’approche notation interne pour le risque de
crédit concernant notamment la période de détention d’un an et l’intervalle de confiance au
seuil de 99,9 centiles. L’exigence en fonds propres doit être calculée en tenant compte des
pertes attendues (PA) et des pertes inattendues (PI) sauf si la banque arrive à démontrer que le
mode de fonctionnement interne couvre adéquatement les pertes attendues. Le risque
opérationnel peut être atténué par certains facteurs tels que les polices d’assurance37. Mais
cette atténuation est limitée à 20% de l’exigence en fonds propres totale au titre du risque
opérationnel. Aussi la capacité d’indemnisation de l’assureur doit être notée au minimum A.
La réglementation du capital mise en place dans le cadre des accords de Bâle II accorde
la primauté aux modèles internes des banques dans l’évaluation et la couverture de leurs
risques. Elle repose sur trois piliers : les exigences minimales en capital, la supervision
bancaire et la discipline de marché. Ce dispositif, bien qu’étant une avancée majeure dans la
réglementation du capital, a montré ses limites lors de la récente crise des subprimes38, même
si cette crise a été amplifiée par les phénomènes d’illiquidité39. Une crise de confiance s’est
installée concernant la solvabilité réelle des établissements bancaires bien que ceux-ci
affichaient, pour la plupart, des ratios de fonds propres réglementaires relativement élevés.
Ces difficultés rencontrées par le système bancaire ont montré que la réglementation du
37
La police d’assurance atteste du contrat d’assurance entre l’assureur et l’assuré et contient les conditions
générales et particulières du contrat d’assurance
38
Decamps et al. (2004) avaient déjà révélé les insuffisances de Bâle II et avaient appelé à une importante
réforme du système de supervision bancaire visant à garantir l’indépendance des superviseurs par rapport au
pouvoir politique, afin d’adopter le comportement approprié lors des futures crises.
39
Le risque de liquidité n’avait jusqu’à présent pas été considéré indépendamment des autres types de risque
décrits plus haut. Pour parer à cette insuffisance, le Comité de Bâle pour le Contrôle Bancaire a élaboré un
document consultatif concernant la couverture du risque de liquidité. Pour plus de details, voir Basel Committee
on Banking Supervision (2010) : “International framework for liquidity risk measurement, standards and
monitoring”, Bank for International Settlements.
34
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
capital n’a pas été suffisamment incitative pour mitiger le comportement de prise de risque
excessive des banques.
Decamps et al. (2004) relèvent le déséquilibre qui existe entre les trois piliers du nouvel
accord de Bâle40. Ils analysent les conditions d’une réglementation optimale reposant sur ces
trois piliers. Les exigences en capital (pilier 1) doivent être considérées comme un seuil pour
décider de la fermeture d’une banque en difficulté plutôt qu’une manière d’influencer
l’allocation des actifs de la banque. La discipline de marché (pilier 3) peut jouer un rôle
important concernant la cessation d’activité des banques en difficulté, particulièrement en cas
de laxisme de la part du régulateur. Le superviseur, dans le cadre du pilier 2, peut mettre en
place une politique d’intervention graduelle basée sur les bons signaux fournis par les prix des
titres émis par les banques (discipline de marché indirecte). Les auteurs soulignent aussi que
la discipline de marché directe (celle exercée par les investisseurs) ne peut être efficace que si
les superviseurs sont protégés contre les ingérences politiques. La discipline de marché
indirecte, quant à elle, ne peut pas fonctionner dans certaines circonstances, particulièrement
en période de crise où les prix de marchés ne sont plus fondés sur la rationalité des agents.
Rochet (2008) analyse l’échec de ce dispositif à travers son incapacité à gérer à la fois le
risque individuel et le risque systémique. Il souligne que le Comité de Bâle pour le Contrôle
Bancaire (CBCB) aurait dû reconnaître l’endogénéité des risques bancaires et financiers. En
effet, les risques découlent des prises de décision des nombreux agents économiques qui
participent au système bancaire et financier. L’exemple de la titrisation est édifiant. Alors que
les régulateurs voulaient réduire le risque de défaut des banques en encourageant les banques
à se défaire de la totalité des créances, ils ont réduit les incitations de celles-ci à contrôler la
qualité de ces créances. Cela a probablement augmenté de façon sensible le risque de défaut
des titres émis en contrepartie de ces créances. Les acheteurs de ces titres se sont donc
retrouvés pénalisés. Ce phénomène a eu de lourdes conséquences sur le système financier
dans son ensemble. Il a conduit à l’arrêt complet du fonctionnement de certains marchés.
Une autre critique formulée par Rochet (2008) est que le critère de la Valeur en Risque
se préoccupe uniquement de la probabilité de défaut et ne prend pas en compte les pertes au-
delà de ce seuil de défaut. Les régulateurs ont, par ce biais, encouragé les banques à mettre au
point des financements structurés complexes (comme les retitrisations de certaines tranches
d’obligations adossés à des actifs, CDO41) qui déplaçaient les risques dans les queues de
distribution. Ces produits financiers structurés sont d’une complexité telle qu’il est difficile de
40
Dans le même esprit, Rochet (2004) analyse les interactions entre les trois piliers de Bâle II.
41
L’abréviation CDO correspond à “Collateralised debt obligation”.
35
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
mesurer les risques qu’ils font supporter aux banques. Les exigences en capital qui en
découlent sous-estiment véritablement les expositions des banques sur ces produits.
Blum (2008) montrent les limites d’une exigence sur le ratio de capital pondéré du
risque et fondée sur les déclarations des banques comme c’est le cas dans les modèles internes
vers lesquels la réglementation du capital s’est orientée. Lorsque les superviseurs disposent de
capacités limitées pour identifier et sanctionner les banques faisant de fausses déclarations, il
peut être nécessaire de mettre en place une exigence sur le levier indépendamment du risque
de la banque42.
Toutes ces critiques ont conduit à des propositions pour réformer la réglementation du
capital. Les travaux de certains auteurs (Rochet, 2008 ; Blum, 2008) et des autorités de
réglementation (Basel Committee on Banking Supervision, 2009 ; Financial Service
Authority43, 2009) ont appelé à la mise en place en Europe, voire au niveau international,
d’une exigence sur le ratio de capital non pondéré du risque. D’autres propositions visent à
renforcer les exigences sur les fonds propres de base (le Tier1) et exclure les instruments
hybrides de dette et de capital autorisés à y figurer. Ces propositions ont conduit à de
nouvelles recommandations en matière de réglementation prudentielle (Bâle III)
42
Le Comité de Bâle pour le Contrôle Bancaire a, dans un document consultatif intitulé “Strengthning the
resilience of the banking sector” (2009), proposé la mise en place d’un ratio de fonds propres indépendant du
risque pour compléter le ratio de capital pondéré du risque. Ce ratio doit notamment permettre de couvrir le
risque de modèle ainsi que les erreurs de mesure inhérentes aux modèles internes.
43
La Financial Service Authority (FSA) est l’autorité de supervision des établissements financiers au Royaume-
Uni.
36
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
37
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
du capital qui minimise les pertes de l’assurance-dépôts. Ils montrent que la réglementation
optimale devrait être une combinaison d’exigences en termes de solvabilité et de qualité. Les
exigences en termes de solvabilité doivent tenir compte du risque. Les exigences de qualité
reposent sur l’information relative à la qualité des actifs bancaires découlant des notations
effectuées par des agences indépendantes.
Freixas et Gabillon (1998) étudient les liens existant entre les exigences en capital et
l’assurance-dépôts en présence de sélection adverse. Ils montrent qu’en liant l’assurance-
dépôts aux exigences en capital, le régulateur permet un arbitrage entre les exigences en
capital et la prime d’assurance-dépôts. Le régulateur peut ainsi obtenir une information sur la
qualité des banques et minimiser les coûts lorsque les banques de faible qualité cherchent à
dissimuler leur véritable nature.
Les modèles qui justifient la réglementation du capital par l’existence d’un problème
d’agence entre l’assurance-dépôts et la banque montrent globalement que le plan incitatif
optimal peut être celui pour lequel la réglementation du capital conduit les banques à
internaliser le coût de l’assurance-dépôts. La réglementation appropriée est celle qui impose
un ratio de capital sur total de l’actif qui n’affecte pas, à la marge, le coût attendu de
l’assurance-dépôts. La réglementation efficiente devrait aussi tenir compte du risque. Le ratio
de capital sur le total de l’actif devrait être fonction de la qualité des actifs bancaires, mesurée
par les évaluations effectuées par des agences indépendantes par exemple.
44
Les travaux plus récents tiennent compte des conflits d’intérêts entre les actionnaires et les managers pour
étudier la relation entre la capitalisation et la prise de risque des banques (Jeitschko et Jeung, 2005). Ces travaux
sont présentés ultérieurement dans cette section.
38
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
39
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
Sachant que la rentabilité des capitaux propres est une fonction convexe du profit de la
banque, les actionnaires tendent à préférer les décisions risquées. Par conséquent, sous
l’hypothèse raisonnable que la fermeture de la banque est moins risquée que la poursuite des
activités, les actionnaires auront tendance à laisser les activités de la banque se poursuivre
même si une réorganisation est plus efficiente. Le régulateur représentant les intérêts des
déposants, quant à lui, privilégiera une réorganisation de la banque. Ainsi, les actionnaires
disposeraient des droits de contrôle de la banque lorsque la performance de première période
est bonne. En revanche, le régulateur se verrait confier le contrôle en cas de mauvaise
performance de la banque. Par ailleurs, le risque de la banque serait plus faible lorsque les
droits de contrôle reviennent au régulateur.
Cette théorie générale tient compte de la principale spécificité des banques en termes de
structure financière qui est que leurs créanciers (les déposants) sont de petite taille et ne
disposent pas d’informations pour surveiller le manager de la banque. Le rôle du régulateur
est donc de représenter leurs intérêts et d’agir en leur nom. La réglementation du capital des
banques fournit une règle qui précise sous quelles conditions les actionnaires gardent le
contrôle de la banque et sous quelles conditions le régulateur le détient.
45
La Franklin National bank était une des 20 plus grandes banques aux Etats-Unis. Elle avait fait faillite en
1974.
40
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
46
Koehn et Santomero (1980) ne tiennent pas compte du problème d’agence entre le manager et l’actionnaire. Ils
considèrent qu’un plan optimal peut conduire le management - cherchant à maximiser sa propre utilité- à
maximiser l’utilité des actionnaires de la banque.
47
L’objectif étant de mesurer l’impact d’une variation marginale de k sur le comportement de la banque, les
auteurs supposent que la réglementation du capital est contraignante.
41
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
42
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
implicite ou explicite des dépôts. A la différence des études antérieures (Mingo et Wolkowitz,
1974, Kahane, 1977 et Koehn et Santomero, 1980) qui traitent des problèmes liés à la
réglementation sans proposer de solution, Kim et Santomero (1988) déterminent des
pondérations théoriques correctes du risque qui constituent une solution à ces problèmes.
Les auteurs développent un modèle d’espérance-variance semblable à celui de Koehn et
Santomero (1980). Ils aboutissent à des résultats identiques à ceux de Koehn et Santomero
lorsque le régulateur accroît une exigence en capital identique pour toutes les banques.
Kim et Santomero (1988) analysent ensuite l’impact que pourraient avoir des exigences
en capital tenant compte du risque48 sur la probabilité de défaillance des banques. Le
régulateur qui veut s’assurer que la probabilité de défaillance des banques soit en dessous
d’un certain seuil doit tenir compte du paramètre d’aversion au risque (a) des banques.
L’imposition de pondérations correctes du risque devrait permettre au régulateur d’atteindre
son objectif en termes de probabilité de défaillance. Ces pondérations devraient maintenir la
plus forte rentabilité espérée des capitaux propres en dessous d’une limite ER. Kim et
Santomero calculent enfin les pondérations correctes du risque qui empêchent la banque de
pouvoir choisir un actif spécifique dans le but d’accroître la rentabilité espérée de ses capitaux
propres au-dessus du seuil ER. Ces pondérations “théoriquement correctes” du risque sont
déterminées à partir de trois facteurs : (a) les rentabilités espérées, (b) leur structure variance-
covariance, et (c) la limite supérieure de la probabilité de défaillance retenue par les
régulateurs.
Cependant, Kim et Santomero (1988) relèvent que cette réglementation du capital basée
sur le risque, en ignorant le passif des banques, peut entraîner de sévères restrictions sur les
activités bancaires et l’évaluation des produits. Ils anticipent également un changement
structurel significatif dans l’ensemble de l’industrie des services financiers. Cet argument est
repris aujourd’hui pour exiger la mise en place d’une exigence en capital indépendante du
risque en Europe, voire au niveau international.
Dans le prolongement de Kim et Santomero (1988), Avery et Berger (1991) trouvent
que le ratio de capital pondéré du risque améliore l’efficacité des exigences en capital par
rapport à l’ancien ratio de capital indépendant du risque.
Rochet (1992), en partant également d’un modèle de portefeuille, montre que si
l’objectif des banques commerciales est de maximiser la valeur de marché de leurs profits
futurs, les réglementations du capital ne peuvent pas empêcher les banques de choisir des
48
Les auteurs se fondent sur les propositions de la Banque des Règlements Internationaux faites à la fin des
années 1980 et consistant à regrouper les actifs bancaires en plusieurs catégories en fonction de leur risque afin
de déterminer les exigences en capital de chaque banque.
43
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
portefeuilles très risqués. Dans ce cas, la prime d’assurance-dépôts basées sur le risque est
l’instrument approprié pour assurer la stabilité des banques. En revanche, si les banques se
comportent comme des gestionnaires de portefeuille, les réglementations du capital peuvent
être efficaces à la condition que les pondérations utilisées dans le calcul du ratio soient
proportionnelles au risque systématique de chaque actif. Par ailleurs, il peut être nécessaire
de définir une règle stricte de fermeture pour empêcher les banques mal capitalisées de faire
un pari pour la résurrection (betting for resurrection). En effet, les banques en très grande
difficulté peuvent prendre des risques excessifs en espérant obtenir une forte rentabilité.
Furlong et Keeley (1989) et Keeley et Furlong (1990) contestent les conclusions de
Koehn et Santomero et Kim et Santomero selon lesquelles un renforcement des exigences en
capital peut accroître la probabilité de défaillance des banques. Pour eux, ces conclusions ne
sont pas valables lorsqu’on tient compte de la possibilité de faillite de la banque et des effets
des variations de la valeur de l’option put liée à la garantie des dépôts. Ils introduisent la
valeur de l’option put liée à la garantie des dépôts et considèrent que la banque maximise la
valeur de ses actions. Ils montrent que la banque n’augmentera jamais son risque de
portefeuille à la suite d’une augmentation des exigences en capital lorsqu’elle verse une prime
d’assurance-dépôts indépendante du risque. Ils expliquent ce résultat par le fait que la valeur
marginale de l’option liée à l’assurance-dépôts diminue avec le levier d’endettement. Ainsi,
un resserrement des exigences en capital réduit l’incitation à la prise de risque des banques.
Les conclusions des études fondées sur un modèle de portefeuille relatives à l’effet
exercé par une exigence en capital sur le risque de l’actif bancaire sont divergentes. Il est à
noter que ces analyses en termes de modèle de portefeuille sont menées dans un cadre
statique. Elles ne tiennent également pas compte des asymétries d’information entre les
différents agents qui influencent les décisions prises au sein de la banque (actionnaires,
managers, créanciers et régulateur qui représente les intérêts des déposants).
Les exigences en capital peuvent avoir un impact sur les incitations des établissements
bancaires à la sélection et à la surveillance des projets.
44
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
différence entre les gains découlant des décisions de prêt et les coûts associés au non respect
de la réglementation.
Blum (2003) montre que l’introduction d’une exigence en capital non contraignante
réduit à la fois l’intensité de la surveillance des projets et le montant de capital détenu par la
banque. La réglementation du capital n’est pas contraignante pour une banque qui dispose
d’un ratio de capital réglementaire bien au-dessus du minimum exigé par le régulateur.
L’auteur construit un modèle comportant trois périodes ( t = 0,1, 2 ). Il suppose qu’une banque
détient volontairement du capital et investit dans la sélection et la surveillance des prêts même
en l’absence de toute réglementation. Les prêts consentis sont financés par les dépôts (D) et le
capital (K). A court terme, un choc aléatoire réduit la valeur des prêts bancaires. Lorsque les
pertes deviennent supérieures au montant de capital disponible, la banque devient insolvable
et est liquidée. L’investissement dans la sélection et la surveillance des prêts peut réduire les
pertes de la banque. Cependant, en raison de la responsabilité limitée, la banque détient moins
de capital et fournit moins d’effort dans la surveillance par rapport aux niveaux socialement
efficients.
A la première période (t=0), une banque neutre au risque procède à une augmentation
de ses dépôts (D) et de son capital (K) pour investir dans un portefeuille de prêts bien
diversifié. Les dépôts sont supposés être exogènes et constants alors que le capital est une
variable de choix. La banque supporte des coûts d’opportunités liés à la détention de capital
représentés par une fonction convexe C ( K ) . Le rendement brut du portefeuille est E > 1 à la
période t=2. Ce rendement est cependant réduit par des pertes aléatoires - qui représentent une
fraction s des prêts - à la période t=1. La variable s se situe dans l’intervalle [0,1]. A la
période t=0, la banque exerce un niveau d’effort m pour réduire ses pertes. Ainsi, la valeur
réelle des pertes est l = (1 − m ) s . La surveillance exercée par la banque n’est pas observable
par le régulateur. Si les pertes à la période t=0 sont supérieures au capital disponible, alors le
fond de garantie des dépôts prend le contrôle de la banque.
En l’absence d’une réglementation sur le capital, la banque maximise ses profits futurs,
nets des coûts de capital et de monitoring, étant donné le niveau initial de capital et l’intensité
de la surveillance. La banque détermine alors les niveaux optimaux de capital ( K̂ ) et de
surveillance ( m̂ ).
D’un point de vue social, l’établissement bancaire sous-investit en capital et en
surveillance dès lors qu’elle ignore l’ensemble des états pour lesquels elle est insolvable. En
intégrant ces états dans la maximisation des profits espérés, les niveaux optimaux de capital
(K*) et de surveillance (m*) socialement efficients sont supérieurs aux niveaux effectivement
45
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
retenus par la banque ( K̂ et m̂ ). Elle prend ainsi des risques excessifs d’un point de vue
social.
Blum (2003) analyse ensuite le cas où le régulateur oblige l’établissement bancaire à
détenir k unités de capital pour chaque unité de dépôts (K≥kD). Celui-ci peut choisir son
niveau de capital à la période t=0 mais ne peut pas se recapitaliser par la suite. En présence
de la réglementation du capital, la banque sera liquidée dès l’instant où sa valeur nette devient
inférieure au minimum exigé.
L’auteur trouve que les exigences en capital augmentent la probabilité de défaillance
pour des niveaux de capital et de surveillance identiques. La raison est qu’en présence d’une
réglementation du capital, la banque peut être liquidée lorsque sa valeur nette est positive
mais inférieure à kD. Les rendements marginaux du capital et de la surveillance sont plus
faibles que dans le cas où l’établissement bancaire n’est pas régulé. Ainsi, une banque qui fait
face à une réglementation du capital non contraignante choisira des niveaux de capital et de
monitoring inférieurs à ceux qu’ils auraient été en l’absence de toute réglementation. Le
resserrement d’une exigence en capital non contraignante réduit les incitations de la banque à
détenir du capital et à surveiller ses projets.
Mais lorsque la réglementation du capital devient contraignante (K=kD), le rendement
marginal de la surveillance devient une fonction croissante des exigences en capital k. Ainsi,
dans le cas où les exigences en capital sont contraignantes, un resserrement des exigences
entraînera une augmentation de l’intensité de la surveillance et du niveau de capital détenu par
la banque.
Gennotte et Pyle (1991) tiennent compte des asymétries d’information dans leur analyse
et mettent également en évidence que les exigences en capital peuvent accroître la prise de
risque des banques. Ils partent du constat qu’en raison de l’asymétrie d’information, certaines
firmes n’ont pas accès au marché des capitaux. Les auteurs montrent que les banques ont une
utilité sociale en raison de leur capacité à sélectionner et à surveiller les projets industriels qui
ne peuvent pas être directement financés par le marché des capitaux. Les projets bancaires
étant financés en partie grâce à des dépôts assurés, les banques tireront profit de la valeur de
l’option associée à la responsabilité limitée. On assiste alors à une distorsion de la fonction-
objectif de la banque au profit d’une prise de risque excessive. La garantie des dépôts conduit
l’établissement bancaire à effectuer un investissement inefficace. Un renforcement des
exigences en capital entraîne le choix d’actifs plus risqués. Cet accroissement du risque réduit
les effets positifs de l’augmentation de capital sur la probabilité de défaillance et l’efficacité
économique de l’activité de prêt. Des exigences en capital plus fortes peuvent même conduire
46
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
47
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
Almazan (2002) prend en compte cette hétérogénéité à travers le niveau de capitalisation des
banques et leur capacité à surveiller différents types de projets (en d’autres termes leur
expertise). Dans un environnement caractérisé par la présence de l’aléa de moralité et de la
responsabilité limitée des actionnaires, les banques sont incitées à surveiller correctement les
projets lorsqu’elles en tirent des rentes. La valeur de ces rentes est une fonction décroissante
de l’effort consenti pour acquérir l’expertise et du montant de capital que les banques sont en
mesure d’engager dans un projet. Les banques effectuent donc un arbitrage entre le capital et
l’expertise.
Kopecky et VanHoose (2006) montrent que l’imposition d’exigences en capital
contraignantes à un système bancaire non régulé initialement augmente le taux d’intérêt de
marché des prêts et réduit l’activité de prêts. Cependant, l’effet de cette contrainte sur la
qualité des prêts reste ambigu. En revanche, une fois que les exigences sont en place, les
régulateurs peuvent contribuer à une meilleure qualité des prêts en renforçant les exigences en
capital. Dans leur modèle, le système bancaire est caractérisé par une hétérogénéité des coûts
de surveillance des prêts. Les banques qui sont exposées à un comportement d’aléa de
moralité des emprunteurs peuvent décider de surveiller leurs prêts pour éliminer cette
exposition.
Si un grand nombre de travaux présentés plus haut utilisent un cadre d’analyse statique,
certaines études insistent sur l’importance des effets dynamiques des exigences en capital sur
la prise de risque des banques.
49
L’hypothèse de neutralité de la banque vis-à-vis du risque permet de distinguer l’effet du risque lié au choix de
la banque des effets dus à l’aversion au risque des déposants, managers et régulateurs.
48
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
dépôts (D). Le stock de capital initial K0 est exogène alors que l’offre initiale de dépôts D0
peut être choisie par la banque. Après une période, la banque doit faire face au coût des
dépôts. Le coût des dépôts augmente à un taux croissant. Les dépôts sont totalement assurés.
Par conséquent, la demande de dépôts est indépendante du profil de risque de la banque. La
structure rendement-risque du portefeuille d’actif peut être influencée par la banque. Blum
(1999) suppose que le taux de rendement E peut prendre deux valeurs : une forte et une
faible. Le taux de rendement faible est normalisé à zéro.
E = X avec la probabilité p ( X ) ,
E = 0 avec la probabilité 1 − p ( X ) ,
La banque devient défaillante à la période t=1 lorsque les fonds disponibles ne
permettent pas de couvrir le remboursement et le coût des dépôts. A la période t=1, le modèle
a les mêmes caractéristiques qu’à la période t=0. Le montant de capital K1 est maintenant
déterminé par le montant initial K0 et les profits ou pertes réalisés à la première période. Pour
des raisons de simplicité, le rendement aléatoire est remplacé par sa valeur espérée E
( E > E f ) à la deuxième période, E f étant le taux de rendement sans risque. L’auteur fait
remarquer que ce choix n’affecte pas les résultats du modèle dès lors que l’objectif est
d’analyser le choix en termes de risque à la période t=0.
Blum (1999) étudie les conditions de réalisation de la solution la meilleure possible
pour la banque. Il trouve qu’en l’absence de coûts de faillite, un planificateur neutre au risque
choisit le niveau de risque X* qui maximise les rendements espérés. Il est socialement efficient
que la banque prenne une quantité positive de risque. Blum (1999) analyse ensuite la solution
optimale au problème de maximation de la valeur espérée des capitaux propres de la banque
en l’absence d’une réglementation du capital. Il considère, enfin, les cas où une
réglementation du capital contraignante est imposée mais uniquement à la première période,
puis uniquement à la deuxième période et enfin à la fois sur les deux périodes.
Il trouve que si une banque doit satisfaire à une réglementation du capital contraignante
à la première période, un accroissement des exigences en capital réduit le niveau de risque de
la banque. Cependant, une exigence en capital qui commence seulement à devenir
contraignante à la deuxième période entraînera un accroissement du risque de la banque. En
effet, la banque qui s’attend à un accroissement des exigences en capital à la deuxième
période augmente son niveau de risque. Elle espère ainsi réaliser une forte rentabilité lui
permettant d’accroître son capital et satisfaire aux exigences en capital mises en place à la
deuxième période. Si l’exigence augmente davantage, le risque diminue éventuellement mais
jamais en dessous du niveau de celui d’une banque non régulée. Ainsi, lorsqu’une banque
49
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
s’attend à une augmentation des exigences en capital, elle peut accroître son risque
aujourd’hui. Dans ce cas, une réglementation mise en place aujourd’hui avec pour objectif de
rendre le secteur bancaire plus sain demain, contribuera à accroître l’instabilité dès
aujourd’hui. Enfin, lorsque la banque doit faire face à une réglementation du capital
contraignante sur les deux périodes, le risque diminue lorsqu’on augmente les exigences en
capital à la première période. Dès lors que la réglementation du capital est contraignante à la
deuxième période, une augmentation supplémentaire de l’exigence peut accroître le niveau de
risque même au-dessus de celui d’une banque non régulée. Le risque peut par la suite baisser
et s’établir en dessous du niveau du first best.
Cette analyse de Blum (1999) montre que les autorités de réglementation doivent tenir
compte des effets intertemporels d’une réglementation du capital lorsqu’elles souhaitent
accroître les exigences en capital. Une banque qui s’attend à un resserrement des exigences en
capital à la période suivante peut augmenter son niveau de risque pour satisfaire aux
exigences. En effet, lorsque les exigences sont contraignantes, une unité supplémentaire de
capital a plus de valeur à la période suivante. Sachant que le coût d’un accroissement de
capital par le biais des marchés financiers est extrêmement élevé (en raison notamment du
signal négatif perçu par le marché), la seule façon d’avoir plus de capital en t + 1 est
d’accroître le risque en t. En augmentant le risque, la banque s’attend à une rentabilité plus
élevée pouvant lui permettre d’accroître son capital.
Parmi les réponses apportées à la crise des subprimes, les autorités de réglementation
envisagent un renforcement des exigences en capital. Mais étant donné que les exigences en
capital actuels ne sont pas contraignantes pour un grand nombre de banques, les autorités
doivent faire attention aux effets inter temporels décrits ci-dessus par Blum (1999).
50
Cette hypothèse peut constituer une limite au modèle de Calem et Rob (1999) car une banque sous capitalisée
pourrait réduire la taille de son bilan en se défaisant de certains actifs. Mais les auteurs précisent que
50
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
Les banques doivent faire face à une exigence en capital minimale non pondérée du risque K*.
Les actifs sont financés à partir du capital K et des dépôts D ; K+D=1. Au début de chaque
période, la banque détermine la composition de son portefeuille en choisissant R unités
d’actifs risqués et S unités d’actifs sûrs ; R+S=1.
En fin de période, l’actif sans risque génère un rendement Ex>1 par unité
d’investissement, alors que l’actif risqué rapporte un rendement aléatoire Ey. Ex ante, le
rendement espéré de l’actif risqué est Eyo>Ex par unité investie. En revanche, ex post, la
banque perd une fraction s de l’investissement dans l’actif risqué. Par conséquent, le
rendement réalisé sur l’actif risqué est y≡y0(1-s). La fraction perdue s est une variable
aléatoire qui prend des valeurs comprises entre 0 et 1. La banque maximise la valeur
actionnariale sur l’ensemble de la période. A chaque période, les propriétaires de la banque
obtiennent un rendement résiduel sur les investissements après que la banque ait rémunéré ses
déposants, versé sa prime d’assurance-dépôts et respecté le minimum de capital exigé.
Calem et Rob mettent d’abord en évidence une relation en U entre le niveau de capital
de la banque et la prise de risque. Les banques sévèrement sous capitalisées prennent un
risque maximum. Elles réduisent ensuite leur risque au fur et à mesure que le capital
augmente. A un certain niveau de capital, la banque prend plus de risque lorsque le capital
augmente. Ainsi les banques sévèrement sous capitalisées et les banques fortement
capitalisées prennent plus de risque que les banques ayant un niveau de capital intermédiaire.
Cependant, les banques sévèrement sous capitalisées et les banques fortement capitalisées ne
prennent pas du risque pour les mêmes raisons. La prise de risque maximale des banques
sévèrement sous capitalisées reflète un problème d’aléa de moralité, dans la mesure où ces
banques cherchent à exploiter l’assurance-dépôts. En revanche, les banques fortement
capitalisées prennent du risque car elles disposent de suffisamment de capital pour couvrir
leur risque.
Il ressort de ce travail théorique que le renforcement des exigences minimales en capital
conduira une banque bien capitalisée ex ante à accroitre le risque à la suite d’une
augmentation de capital. En revanche, lorsque l’exigence sur le ratio de capital non pondéré
du risque est remplacée par une exigence en capital plus contraignante basée sur le risque, une
banque bien capitalisée ex ante tend à accroitre à la fois le capital et le risque pour respecter la
réglementation.
l’expérience montre que la majorité des banques sous capitalisées ne se recapitalisent pas par ce biais. A
l’inverse, un important facteur de la crise des ‘Savings & Loans’ aux Etats-Unis dans les années quatre-vingt est
la croissance de l’actif de ces institutions en difficulté.
51
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
Enfin, Calem et Rob (1999) montrent que les prix de marché des engagements non
assurés (discipline de marché) peuvent mitiger la prise de risque excessive des banques sous
capitalisées (aléa de moralité). Pour cela, le risque doit être évalué ex ante en réponse aux
variations dans la composition du portefeuille de risque. Les auteurs jugent bénéfiques les
interventions précoces du superviseur au fur et à mesure que le capital diminue (Prompt
Corrective Action).
Des études viennent néanmoins nuancer les résultats prenant en compte l’aléa de
moralité. Ces études intègrent la valeur de marché de la banque pour analyser la relation entre
le risque et le capital.
52
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
niveau de capital et au non respect des exigences minimales en capital. Par conséquent, les
banques détiendront un niveau de capital supérieur au minimum exigé. Buser et al. (1981)
affirment que le coût implicite de la réglementation peut provenir de l’interférence du
régulateur pour limiter l’excès de demande d’assurance des banques provenant par exemple
d’une augmentation de la prise de risque. Les coûts explicites quant à eux sont liés aux
pénalités et aux restrictions d’activités imposées par le superviseur en raison du non respect
de la réglementation et pouvant aboutir à la fermeture de la banque. Plus généralement,
Diamond et Rajan (2000) expliquent le choix de la structure financière de la banque par un
arbitrage entre trois effets du capital à savoir que plus de capital : (a) contribue à augmenter la
rente obtenue par la banque, (b) permet d’augmenter l’excédent de capital pour protéger la
banque contre d’éventuels chocs, (c) modifie le gain découlant de l’activité de prêt.
Les études théoriques menées jusqu’ici ont pour limite de ne pas tenir compte du
problème d’agence entre le manager et les actionnaires. La prise en compte du problème
d’agence peut cependant modifier les résultats concernant l’impact des exigences en capital
sur la prise de risque des banques.
53
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
dépôts sont complètement assurés avec une prime d’assurance fixe qui est normalisé à 051.
Ainsi le rapport D1/ D représente le taux d’intérêt sans risque sur les dépôts.
Ils désignent par r\α le taux d’intérêt généré par l’investissement dans l’actif bancaire
étant donné un facteur de risque α. Pour tout α, les rendements de l’investissement dans l’actif
ont une limite inférieure égale à 0. α est supposé être compris dans un ensemble normalisé
entre [0,1]. Cet ensemble caractérise en totalité l’ensemble des opportunités d’investissement
de la banque.
Jeitschko et Jeung (2005) tiennent compte de la relation qui existe entre la valeur des
capitaux propres et la valeur de l’option liée à l’assurance-dépôts52. La banque maximise la
valeur espérée de ses capitaux propres qui correspond à la somme du rendement espéré sur
investissement (net des remboursements versés aux déposants) et de la valeur de l’option liée
à l’assurance-dépôts53.
La détermination du risque de la banque est influencée à la fois par le manager, les
actionnaires et l’assurance-dépôts. Le manager effectue les choix en termes d’allocation des
actifs qui ont un impact sur ses intérêts privés. Les actionnaires voudraient maximiser la
valeur des capitaux propres et influencent les choix d’actifs à travers les structures de
gouvernance d’entreprise. Enfin, l’assureur des dépôts qui cherche à minimiser le coût des
faillites bancaires supporté par l’assurance-dépôts utilise les dispositions réglementaires pour
influencer le choix d’actifs de la banque.
Jeitschko et Jeung (2005) montrent que les actionnaires d’une banque mal capitalisée
préféreront opter pour un projet d’investissement plus risqué comparé à une banque bien
capitalisée. Les banques mal capitalisées ayant très peu à perdre en cas de faillite, maximisent
la valeur de l’option liée à l’assurance-dépôts en faisant un pari pour la résurrection (gambling
for ressurection). A l’inverse, l’actionnaire d’une banque bien capitalisée préférera des projets
d’investissement moins risqués car ses pertes en cas de faillite seront élevées.
Concernant les managers, leurs intérêts sont d’abord associés au salaire, au bonus, aux
stocks options et aux avantages liés au travail dans la firme. Le risque associé à ces intérêts
est fortement lié au risque global de la firme et par conséquent au risque spécifique non
51
Les auteurs justifient cette hypothèse par le fait que, bien que le degré d’exposition au risque des banques
américaines évalué par le FDIC est basé sur la capitalisation et les résultats des examens, l’assurance des dépôts
n’est ni complètement sensible au risque, ni correctement tarifée.
52
Furlong et Keeley (1989) et Keeley et Furlong (1990) tiennent également compte de cette relation et montrent
qu’une augmentation du ratio de capital entraînera une baisse de la valeur de l’option liée à l’assurance-dépôts.
Ainsi les banques bien capitalisées auront moins tendance à accroître leur risque. Ils trouvent ainsi que le
renforcement d’exigences en capital uniformes réduira la prise de risque des banques contrairement à Kahane
(1977), Koehn et Santomero (1980) et Kim et Santomero (1988).
53
En garantissant le remboursement des dépôts D1 à la date t=1, l’assureur des dépôts a émis une option put sur
les actifs bancaires qui donne à la banque le droit de vendre ses actifs au prix D1 à la date t=1.
54
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
diversifiable de la firme. Les managers peuvent donc être plus adverses au risque et choisir
des projets moins risqués que les actionnaires qui peuvent notamment diversifier leur risque
en investissant dans plusieurs firmes.
Cependant, les managers peuvent aussi avoir des raisons de préférer des actifs plus
risqués (Dewantripont et Tirole, 1994). En effet, la valeur du capital humain du manager peut
croître lorsqu’il gère des actifs plus complexes. Ainsi, le manager peut augmenter le risque de
la firme en la faisant croître (Jensen, 1986). Dès lors que les intérêts du manager (salaires,
bonus, stock options …) sont liés à la croissance de la firme, il peut même investir les
ressources disponibles dans des projets risqués à VAN négative. Il choisit alors le niveau de
risque qui maximise la valeur espérée de ses avantages privés.
Jeitschko et Jeung (2005) déterminent le risque de la banque à partir d’une moyenne
pondérée54 des objectifs de l’assureur des dépôts, des actionnaires et du management de la
banque. Dans la plupart des cas, l’actionnaire a une préférence pour le risque plus élevée.
L’actionnaire qui bénéficie de la subvention de l’assurance-dépôts est incité à choisir un
niveau de risque supérieur au niveau socialement optimal. L’organisme d’assurance des
dépôts préfère quant à lui le choix d’actifs le moins risqué.
Jeitschko et Jeung (2005) trouvent que le résultat selon lequel le risque de la banque
diminue au fur et à mesure que son capital augmente est valable lorsque le choix du risque de
l’actif est dominé par la maximisation des capitaux propres des actionnaires. En effet, la
valeur de l’option put découlant de l’assurance-dépôts diminue lorsque le capital augmente.
Ce résultat peut être observé pour les institutions non cotées qui tendent à avoir une structure
de la propriété plus concentrée. Le management de ces compagnies est étroitement et
directement surveillé par les actionnaires.
A l’inverse, les auteurs montrent que si le choix du risque de l’actif est dominé par
l’objectif du manager, le niveau de risque de l’actif sera une fonction croissante de la
capitalisation. Le manager dont les intérêts sont une fonction croissante du risque choisira un
actif relativement plus risqué. Ce résultat peut être observé pour les compagnies publiquement
négociées qui présentent une structure de la propriété diffuse. Dans ces compagnies, le
management est généralement séparé de la propriété et les actionnaires ont tendance à très peu
surveiller le management en raison du problème du passager clandestin (free rider problem).
54
Ces pondérations sont déterminées en tenant compte de la part de la propriété détenu par le management
(Morck et al., 1988), de la surveillance exercée par le conseil d’administration (Adams, 2001 ; Adams et
Mehran, 2002), de la surveillance exercée par les gros actionnaires (Shleifer et Vishny, 1986), des contrôles
demandés par les actionnaires dispersés (Fluck, 1999), des conditions sur le marché du travail dédié aux
managers (Fama, 1980), de la menace d’une acquisition (Jensen et Ruback, 1983 ; Scharfstein, 1988), et des
politiques réglementaires générales (Park, 1997).
55
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
Enfin, Jeitschko et Jeung (2005) affirment que lorsque l’objectif du régulateur domine
ceux des managers et des actionnaires, l’effet du capital sur le risque est indéterminé. Par
ailleurs, le régulateur peut avoir une tendance plus grande à tolérer une augmentation du
risque de la part des banques bien capitalisées qui présentent une probabilité de faillite plus
faible que celles qui le sont moins bien.
Bris et Cantale (2004) utilisent un cadre d’analyse dans lequel il existe à la fois un
conflit entre le régulateur et la banque et un problème d’agence entre les actionnaires et le
manager et trouvent des résultats différents de ceux de Jeitschko et Jeung (2005). Ils analysent
les effets des exigences en capital sur la prise de risque des banques lorsque les managers et
les actionnaires n’ont pas la même information concernant la qualité du portefeuille de prêts.
Concrètement, ils considèrent une banque cotée qui exerce ses activités sur deux
périodes. Les managers de la banque choisissent le mode de financement à travers le ratio des
dettes sur les capitaux propres (D/K) et déterminent la qualité du portefeuille de prêts en
exerçant un effort en matière de sélection et de surveillance. Ces décisions affectent le risque
d’insolvabilité de la banque.
L’analyse est d’abord effectuée en tenant uniquement compte du conflit d’intérêt entre
le régulateur et la banque. Les résultats montrent, dans ce cas, que les exigences en capital
permettent de réduire le problème de prise de risque excessive introduit par l’assurance-
dépôts. Les auteurs en déduisent le plan de réglementation du capital optimal et le niveau
d’effort optimal exercé par le manager.
Ils introduisent ensuite les conflits d’intérêt existant au sein de l’institution entre les
actionnaires et les managers. L’effort exercé par le manager est supposé être non observable.
Les actionnaires peuvent seulement amener la banque à œuvrer dans leur intérêt à travers un
contrat incitatif. Les résultats montrent que la séparation de la propriété et du contrôle dans
l’industrie bancaire peut aboutir au choix de niveaux de risques plus faibles comparé au cas
où il n’existerait pas de conflits entre les managers et les actionnaires. Cette inefficience
découle du fait que les intérêts particuliers des managers les poussent à choisir uniquement
des prêts à faible risque.
D’une part, les auteurs montrent que les exigences en capital fournissent les bonnes
incitations pour obtenir un niveau de risque optimal dans une économie caractérisée par
l’existence d’asymétries d’information uniquement entre le régulateur et la banque dans son
ensemble. D’autre part, ces mêmes exigences deviennent sous optimales lorsqu’elles sont
appliquées à des banques au sein desquelles il existe un conflit d’intérêt entre les managers et
les actionnaires. Ces résultats permettent de comprendre les conclusions empiriques de
56
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
Saunders, Strock et Travlos (1990) selon lesquelles les banques contrôlées par les actionnaires
ont pris plus de risque que celles contrôlées par les managers.
Des études empiriques étudient la relation entre les exigences en capital et la prise de
risque des établissements bancaires.
On présente, d’abord, les travaux empiriques qui analysent le lien entre la capitalisation
et la prise de risque des banques. Une synthèse de ces études économétriques est fournie dans
le tableau 1. On s’intéresse ensuite à la littérature empirique qui étudie distinctement l’impact
de la dette subordonnée (incluse dans le capital réglementaire) sur la prise de risque des
banques. Le tableau 2 synthétise les principaux résultats de cette deuxième catégorie d’études.
57
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
Dans leur étude séminale, Shrieves et Dahl (1992) étudient la relation entre la
réglementation du capital, les variations du risque et les variations du capital sur un large
échantillon de banques américaines sur la période 1983-1987. Sur la période d’étude, une
exigence sur le ratio de capital non pondéré du risque de 7% était imposée aux banques
américaines. L’échantillon comporte environ 1800 banques commerciales indépendantes
assurées auprès du Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) et holdings bancaires
affiliées dont la valeur de l’actif excède 100 millions de dollars en décembre 1984. Les
auteurs mesurent le capital par le ratio des capitaux propres sur le total des actifs, en valeur
comptable. Les capitaux propres comportent les actions ordinaires, les bénéfices hors
exploitation, les bénéfices non redistribués, les réserves en capital et les ajustements liés à la
conversion de devises étrangères.
Le risque est d’abord mesuré par le ratio des actifs pondérés du risque sur le total de
l’actif. Cette mesure est censée refléter le risque inhérent à la composition du portefeuille
d’actifs. Les auteurs utilisent une deuxième mesure du risque qui reflète la qualité du
portefeuille de prêts à savoir les prêts non performants. Pour mesurer l’effet de la
réglementation, ils introduisent une variable dummy égale à 1 lorsque la banque a un ratio de
capital en dessous de seuil réglementaire (7%) et 0 sinon. Pour estimer les coefficients du
modèle, Shrieves et Dahl utilisent la méthode des doubles moindres carrés. Ils mettent en
évidence une relation positive entre les variations des actifs pondérés du risque et les
variations du capital. Ils en déduisent que la pression réglementaire contribue à augmenter le
capital et à réduire les actifs pondérés du risque des banques sous capitalisées.
Jacques et Nigro (1997) en s’appuyant sur une méthodologie similaire à celui de
Shrieves et Dahl (1992), mènent quant à eux, une analyse sur un échantillon de 2570 banques
commerciales américaines assurées auprès du FDIC dont le total de l’actif est supérieur à 100
million de dollars sur la période 1990-1991. Des exigences en capital basées sur le risque sont
entrées en vigueur le 31 décembre 1990 aux Etats-Unis. Les ratios minimums de capital et de
Tier1 pondérés du risque étaient alors fixés respectivement à 7,25% et 3,25%. Les auteurs
estiment un modèle à équations simultanées à partir de la méthode des triples moindres carrés.
Leurs résultats suggèrent que les exigences en capital basées sur le risque ont conduit les
banques à accroître leurs ratios de capital et à réduire leur risque de portefeuille.
Aggarwal et Jacques (1998) et Aggarwal et Jacques (2001), dans la lignée des travaux
de Shrieves et Dahl (1992) et de Jacques et Nigro (1997), étudient l’impact de l’action
coercitive précoce (Prompt Corrective Action, PCA) entrée en vigueur aux Etats-Unis en
1992 à la suite de la crise des Savings & Loans. La section 131 du Federal Deposit Insurance
Corporation Improvement Act (FDICIA) définit cinq seuils de capitalisation en fonction
58
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
desquels le régulateur prend des mesures d’intervention auprès des banques en difficulté. Des
restrictions de plus en plus sévères s’appliquent aux banques sous capitalisées au fur et à
mesure que leur ratio de capital baisse. Trois ratios de capital sont considérés dans ce
dispositif : le ratio de capital pondéré du risque avec un minimum réglementaire de 8%, le
ratio de fonds propres de base pondérés du risque avec un minimum réglementaire de 4% et le
ratio de fonds propres de base sur le total de l’actif avec un minimum réglementaire de 4%.
Une banque qui devient sous capitalisée en fonction d’un de ces ratios doit élaborer un plan
de redressement de son niveau de capitalisation. Des restrictions visant à limiter la croissance
de son actif et les nouvelles lignes de crédit lui sont imposées. En plus de ces restrictions, les
banques significativement sous capitalisées font face à des restrictions sur les taux d’intérêt
versés sur les dépôts, sur les transactions avec les filiales et les banques affiliées.
Aggarwal et Jacques (1998) évaluent l’impact de cette action coercitive précoce sur la
prise de risque et la capitalisation des banques. Ils mènent une étude empirique sur 2552
banques commerciales assurées auprès du FDIC dont le total de l’actif est supérieur ou égal à
100 millions de dollars sur la période 1990-1993. Tout comme Shrieves et Dahl (1992), ils
mesurent le risque de deux façons. Ils utilisent le ratio des actifs pondérés du risque sur le
total de l’actif et le ratio des prêts non performants sur le total de l’actif. Le capital est, quant à
lui, mesuré par le ratio des fonds propres sur le total de l’actif. Les coefficients sont estimés
en utilisant la méthode des doubles moindres carrés.
En utilisant le ratio des prêts non performants comme mesure du risque, Aggarwal et
Jacques (1998) mettent en évidence une relation négative entre les variations du risque et les
variations du capital. Cependant, lorsque la mesure du risque est le ratio des actifs pondérés
du risque, la relation entre les variations du risque et les variations du capital est positive.
Ainsi, la relation entre les variations du risque et les variations du capital est ambiguë. Par
ailleurs, la pression réglementaire a conduit les banques sous capitalisées et adéquatement
capitalisées à augmenter leur ratio de capital et à réduire leur risque (actifs pondérés du
risque) à la fois en 1992 et en 1993. En revanche, les résultats montrent une variation des
actifs pondérées du risque plus importante des banques sous capitalisées et adéquatement
capitalisées en 1991, c’est-à-dire au cours de la période précédant l’entrée en vigueur du
FDICIA. Ces résultats mettent en évidence l’efficacité du PCA à contraindre les banques sous
capitalisées et adéquatement capitalisées à augmenter leurs ratios de capital et à réduire leur
risque de portefeuille.
Aggarwal et Jacques (2001) étendent leur période d’étude pour couvrir la période 1991-
1996. Ils mènent désormais leur analyse sur trois sous-périodes. La première correspond à
l’année 1991, un an avant l’entrée en vigueur effective du PCA. Ils considèrent ensuite
59
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
l’année 1992 et une période suivant l’application effective du PCA (1993-1996). L’étude est
menée sur un échantillon de 1685 banques commerciales assurées auprès du FDIC dont le
total de l’actif est supérieur ou égal à 100 millions. Leurs résultats montrent qu’aussi bien les
banques adéquatement capitalisées que les banques sous capitalisées ont augmenté leur ratio
de fonds propres sur le total de l’actif à la fois l’année d’entrée en vigueur effective du PCA
(1992) et les années qui ont suivies (1993-1996). Ils mettent également en évidence que les
banques ont réduit de façon significative leur risque de crédit entre 1993 et 1996.
Plus récemment, Jokipii et Milne (2010) s’intéressent à la relation entre les variations du
risque et les variations du capital détenu au-dessus du minimum réglementaire. Ils mènent
leur étude sur un échantillon de près de 8000 holdings bancaires américaines (BHCs) et
banques commerciales sur la période 1986-2008. Les auteurs montrent que les ajustements à
court terme entre le capital et le risque dépendent de l’importance du capital excédentaire
détenu par la banque. La relation entre les ajustements de capital et de risque est négative pour
les banques qui détiennent un capital excédentaire proche du minimum réglementaire. Ces
banques augmentent leur capital excédentaire en réduisant leur risque ou adoptent une
stratégie dite de pari pour la résurrection en prenant un risque excessif dans le but d’accroître
leur capital excédentaire. A l’inverse, la relation entre les ajustements de capital et de risque
est positive pour les banques bien capitalisées. Ces banques cherchent à maintenir leur niveau
de capital cible en augmentant (diminuant) le risque lorsque le capital augmente (diminue).
Des études ont également été menées pour mesurer l’impact de la réglementation du
capital sur la prise de risque et la capitalisation des banques européennes. Le processus de
mise en place d’une réglementation du capital au niveau européen a débuté par l’adoption par
la Commission des Communautés Européennes de deux directives. La Directive 89/299/CEE
du 17 avril 1989 donnait une définition aux composantes des fonds propres. Quant à la
deuxième directive 89/647/CEE du 18 décembre 1989 (améliorée par la Directive du 19
décembre 1990), elle a harmonisé les exigences de solvabilité pour les établissements de
crédit des pays membres de la Communauté Européenne. Elle précise les différentes
pondérations du risque, les modalités de calcul ainsi que les normes à respecter. Les pays
européens ont par la suite adopté le ratio Cooke entré en vigueur en janvier 1993.
Les travaux empiriques sur le lien entre la prise de risque et la capitalisation en présence
d’une réglementation du capital pour les banques européennes ne sont pas nombreux. Rime
(2001) étudie l’effet des exigences en capital sur le comportement des banques suisses55 à
55
Bien que la Suisse ne soit pas membre de l’Union Européenne, elle dispose d’une réglementation du capital
proche de celle des pays de l’UE, en tant que pays membre du Comité de Bâle.
60
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
partir d’un modèle similaire à celui de Shrieves et Dahl (1992). La pression réglementaire
peut aussi s’avérer plus forte pour les banques suisses car le non respect des exigences conduit
rapidement à la fermeture ou à la reprise de la banque.
Rime (2001) considère un échantillon de 154 banques suisses (4 grandes banques, 25
banques cantonales et 125 banques régionales) sur la période 1989-1995. Il mesure le risque
par le ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif. Il retient deux définitions du
capital, le ratio de capital sur le total de l’actif pondéré du risque et le ratio de capital sur le
total de l’actif. Il utilise deux méthodes pour mesurer la pression réglementaire. La première
mesure est une mesure probabiliste. Elle prend la forme d’une variable dichotomique égale à
1 si le ratio de capital est à l’intérieur d’un intervalle fixé autour du minimum de capital exigé
et 0 sinon. La deuxième approche se fonde sur l’action coercitive précoce mise en place aux
Etats-Unis. Deux variables dichotomiques sont alors construites. La première est égale à
l’unité lorsque le ratio de capital pondéré du risque est inférieur à 8%, 0 sinon. La deuxième
qui mesure le comportement des banques capitalisées de façon adéquate prend la valeur 1 si le
ratio de capital de la banque est compris entre 8 et 10%, 0 sinon. Les coefficients du modèle
sont estimés à partir de la méthode des triples moindres carrés réputée fournir des estimateurs
asymptotiquement plus efficients que ceux des doubles moindres carrés.
Pour les banques sous capitalisées, l’auteur trouve que la pression réglementaire a un
impact positif et significatif sur le ratio de capital pondéré du risque. En revanche, cette
pression réglementaire n’exerce aucun effet sur le risque de ces banques. Aussi, la pression
réglementaire calculée pour les banques adéquatement capitalisées n’exerce aucun effet, ni
sur le capital, ni sur le risque. Enfin, Rime ne trouve pas de relation significative entre les
variations du ratio de capital pondéré du risque et la prise de risque alors qu’une relation
positive entre les variations du ratio de capital non pondéré sur le total de l’actif et le prise de
risque est mise en évidence.
Bichsel et Blum (2004) analysent l’impact des décisions en matière de capital sur le
risque, d’une part, et sur la probabilité de défaillance, d’autre part. L’étude est réalisée sur un
panel de 19 banques cotées suisses pour la période 1990-2002. Ils utilisent des données de
marché pour mesurer le risque et à la fois des données comptables et de marché pour le
capital. Deux régressions sont effectuées. La première porte sur la relation entre le risque et le
ratio de capital, et la deuxième met en relation la probabilité de défaut et le ratio de capital.
Le risque est mesuré par la volatilité de la valeur de marché des actifs. Comme l’a
suggéré Merton (1974), cette valeur de marché et le risque de portefeuille sont estimés en
61
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
modélisant les capitaux propres comme une option d’achat (call) sur la valeur des actifs de la
banque.
L’indicateur de la probabilité de faillite de la banque, notée z, est calculé de la façon
ln( D / A) + σ A2 / 2
suivante : z =
σA
A et D représentent respectivement la valeur de l’actif et celle des engagements.
La valeur de z mesure le nombre d’écarts types σ A qui sépare la banque du point de
défaillance (le point où A = D).
Les auteurs trouvent que les banques augmentent leur prise de risque lorsqu’elles
augmentent le capital. Cependant, l’augmentation de capital n’a pas d’impact significatif sur
la probabilité de défaut des banques. L’augmentation de capital est exactement compensée par
l’augmentation du risque de telle sorte qu’elle n’affecte pas la probabilité de défaut des
banques.
62
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
capital des grandes banques internationales varient significativement d’un pays à l’autre.
Cette différence dans les ratios de capital existe malgré le fait que la plupart de ces banques
soient en compétition sur le même marché ou des marchés similaires. De plus, ces banques
sont soumises aux mêmes exigences en capital (Bâle II) pour garantir la stabilité du système
bancaire international sans entraver la concurrence entre les banques de différents pays.
Les auteurs utilisent deux mesures du capital : le ratio des fonds propres sur le total de
l’actif et le ratio du Tier1 pondéré du risque. Ils trouvent que le risque bancaire a un impact
positif et significatif sur le ratio des fonds propres sur le total de l’actif, mais négatif sur le
ratio du Tier1 pondéré du risque. Le lien négatif entre le risque et le ratio du Tier1 pondéré du
risque peut s’expliquer par le fait que le dénominateur du ratio du Tier1 pondéré du risque
correspond aussi à la mesure du risque utilisée (les actifs pondérés du risque). Les résultats
montrent aussi que les banques atteignent leur ratio de capital d’équilibre cible après plusieurs
années. Les ratios de capital des banques sont plus élevés dans les pays où le secteur bancaire
est relativement petit et où on pratique activement des actions coercitives précoces. Les ratios
de capital sont également plus forts dans les pays où les exigences en capital sont plus strictes
et les structures de gouvernance d’entreprise plus efficaces.
Dans la lignée des travaux de Brewer III et al. (2008), Berger et al. (2008) expliquent
comment les banques gèrent leurs ratios de capital. Ils s’intéressent plus particulièrement au
capital excédentaire des banques, c’est-à-dire le capital détenu en plus du minimum exigé par
la réglementation. Les auteurs émettent trois hypothèses pour expliquer la formation de cet
excès de capital. La première concerne les bénéfices non redistribués. Myers (1984) suggère
que les firmes peuvent avoir des difficultés à lever du capital dans le court terme et préfèrent
donc garder une partie des bénéfices en guise de précaution. Ceci implique que le levier
d’endettement reflète la politique de non redistribution des bénéfices. Les pressions exercées
par le superviseur peuvent renforcer cette tendance à maintenir un niveau de capital élevé. La
deuxième raison de la formation du capital excédentaire est liée à l’écart entre le capital
économique et le capital réglementaire. Les banques dont les résultats sont relativement
volatiles devraient choisir de détenir des ratios de fonds propres plus élevés. Il en est de même
des banques dont les clients (grands créanciers, les clients possédant des lignes de crédit…)
sont plus sensibles au risque de défaillance. Les banques qui ont une forte valeur de marché
peuvent également avoir tendance à détenir plus de capital pour protéger leur flux de profits
futurs. Mais à l’inverse, ces mêmes banques à forte valeur de marché peuvent choisir des
niveaux de capital plus faibles car elles auront plus de facilité à lever de nouveaux capitaux.
Enfin, la taille de la banque peut être un élément déterminant dans l’explication des ratios de
capital. Les plus grands établissements de crédit sont généralement plus diversifiés et peuvent
63
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
bénéficier d’économies d’échelle dans la conduite de leurs activités. Ils sont sujets à des coûts
plus faibles lorsqu’ils souhaitent lever des fonds propres à court terme et peuvent bénéficier
de certaines largesses de la part des autorités. La troisième hypothèse émise par rapport à la
détention de capital excédentaire concerne la volonté de certaines banques de saisir des
opportunités d’investissement attractives. Les banques qui souhaitent acquérir d’autres
institutions doivent disposer de suffisamment de capitaux propres pour éviter le refus des
superviseurs.
Berger et al. (2008) effectuent leur étude sur 304 holdings bancaires (BHCs)
américaines cotées sur les marchés financiers sur la période 1992-2006. Ils utilisent trois
mesures du capital à savoir le ratio du Tier1 sur le total de l’actif, le ratio du Tier1 sur les
actifs pondérés du risque et le ratio de capital sur les actifs pondérés du risque. Ils trouvent
que les ratios de capital sont négativement liés à la taille ainsi que le ratio de la valeur de
marché sur la valeur comptable des compagnies. Cependant, ils ne trouvent pas de relation
significative entre les ratios de capital et le risque mesuré comme l’écart type de la rentabilité
des actifs sur les douze trimestres précédents.
Fonseca et Gonzalez (2010) se sont également concentrés sur les déterminants du
capital détenu par les banques au-delà du minimum réglementaire. Ils utilisent quant à eux un
échantillon de 1337 banques de 70 pays développés, émergents et en développement sur la
période 1992-2002. Ils analysent l’influence de la discipline de marché, du pouvoir de
marché, de la supervision, des restrictions légales en termes d’activité et de la qualité des
institutions sur la formation du capital excédentaire. Leurs résultats montrent que le capital
excédentaire augmente avec le coût des dépôts et le pouvoir de marché de la banque. Par
ailleurs, la réglementation bancaire, la supervision et la qualité des institutions modifient
l’impact du coût des dépôts et du pouvoir de marché sur le capital excédentaire. D’une part,
les restrictions d’activités et la supervision réduisent les incitations à la détention de capital
excédentaire en affaiblissant la discipline de marché ; d’autre part, elles influencent
positivement le capital excédentaire en renforçant le pouvoir de marché. L’effet net reste
positif. L’effet net de la qualité des institutions sur le capital excédentaire est quant à lui
négatif. Par ailleurs, de fortes exigences en termes de divulgation d’informations et une
assurance-dépôts moins généreuse renforcent notamment la discipline de marché et exercent
ainsi un impact positif sur le capital excédentaire.
Jokipii et Milne (2008), dans la lignée des travaux précédents, s’intéressent plus
particulièrement à l’impact du cycle économique sur la formation du capital excédentaire de
486 banques européennes sur la période 1997-2004. Ils distinguent deux sous échantillons :
les pays de l’Union européenne des 15 et 10 pays qui devaient intégrer l’Union européenne en
64
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
2004. Ils trouvent une relation négative et significative entre le capital excédentaire des
banques et le taux de croissance du produit intérieur brut pour les banques de l’Union
européenne des 15. A l’inverse, cette relation est positive pour les banques des 10 pays ayant
rejoint l’Union européenne en 2004. De meilleures conditions macroéconomiques conduisent
les banques des 10 pays ayant rejoint l’Union européenne en 2004 à accroître leur capital
excédentaire contrairement aux banques des pays de l’Union européenne des 15.
65
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
l’échantillon, les différents types de banques ainsi que les banques les plus efficientes.
Cependant, cette relation est positive pour les banques les moins efficientes.
L’estimation du capital montre que les banques inefficientes détiennent plus de capital
par rapport à l’ensemble de l’échantillon. Cette relation varie cependant lorsqu’on considère
successivement les banques commerciales, les banques coopératives et les caisses d’épargne.
L’estimation de l’équation de l’inefficience coût confirme les résultats trouvés précédemment.
L’inefficience et le capital sont positivement liés dans la majorité des estimations. Les
banques inefficientes détiennent des niveaux de capital plus élevés.
66
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
Tableau 1 : Synthèse des études empiriques sur la relation entre la réglementation du capital, la capitalisation et le risque bancaire
Auteurs Echantillon et période d’étude Résultats obtenus
Pression réglementaire (exigences en capital), prise de risque et capitalisation des banques
Shrieves et Dahl 1800 banques commerciales Ils obtiennent une relation positive entre les variations du capital et les variations du risque (actifs
(1992) américaines assurées auprès du FDIC pondérés du risque). Les exigences en capital contribuent à accroître le capital et à réduire le risque des
et holdings bancaires américaines banques sous capitalisées (actifs pondérés du risque).
affiliées sur la période 1983-1987
Jacques et Nigro 2570 banques commerciales Les exigences en capital conduisent les banques à accroître leur ratio de capital et à réduire leur risque
(1997) américaines assurées auprès du FDIC de portefeuille.
sur la période 1990-1991
Aggarwal et 2552 banques commerciales Ils mettent en évidence une relation négative entre les variations des prêts non performants et les
Jacques (1998) américaines assurées auprès du FDIC variations du capital. A l’inverse, ils trouvent une relation positive entre les variations des actifs
sur la période 1990-1993 pondérés du risque et les variations du capital. La pression réglementaire (entrée en vigueur du PCA en
1992) conduit les banques sous capitalisées et adéquatement capitalisées à augmenter leur ratios de
capital et à réduire leur risque (variations actifs pondérés du risque).
Aggarwal et 1685 banques commerciales Ils montrent que les banques ont augmenté leur ratio de fonds propres et réduit leur risque de crédit
Jacques (2001) américaines assurées auprès du FDIC après l’entrée en vigueur du PCA en 1992.
sur la période 1991-1996
Jokipii et Milne Près de 8000 banques commerciales et Ils mettent en évidence une relation négative entre le capital et le risque pour les banques détenant un
(2010) holdings bancaires américaines sur la faible niveau de capital excédentaire. A l’inverse, la relation entre le capital et le risque est positive pour
période 1986-2008 les banques bien capitalisées.
Rime (2001) 154 banques suisses sur la période Il trouve que la pression réglementaire (exigences en capital) conduit les banques à augmenter leur ratio
1989-1995 de capital pondéré du risque mais n’exerce aucun effet sur le risque des banques.
er
Ediz, Michael et 94 banques du Royaume Uni du 1 Les exigences en capital conduisent les banques à accroître leur ratio de capital sans procéder à une
e
Perraudin (1998) trimestre 1989 au 4 trimestre 1995 substitution entre actifs faiblement pondérés et actifs à forte pondération.
67
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
Bichsel et Blum 19 banques cotées suisses sur la Ils mettent en évidence une relation positive entre les variations du capital et les variations du risque. Ils
(2004) période 1990-2002 ne trouvent aucune relation significative entre les variations du capital et la probabilité de défaut.
Facteurs explicatifs (dont la réglementation) de la capitalisation des banques.
Brewer III, 78 banques de 12 pays développés sur Ils trouvent un lien positif entre le risque bancaire et le ratio des fonds propres sur le total de l’actif mais
Kaufman et Wall la période 1992-2005 négatif entre le risque bancaire et le ratio du Tier1. Les actions coercitives précoces et les exigences en
(2008) capital contribuent à accroître les ratios de capital.
Berger, DeYoung 304 holdings bancaires américaines Ils ne trouvent pas de relation significative entre les ratios de capital et le risque bancaire (écart type de
et Flannery (2008) cotées sur les marchés financiers sur la la rentabilité des actifs sur les 12 trimestres précédents.
période 1992-2006
Fonseca et 1337 banques de 70 pays développés, Les restrictions d’activités et la supervision bancaire en affaiblissant la discipline de marché, réduisent
Gonzalez (2010) émergents et en développement sur la les incitations à la détention de capital au-dessus du minimum réglementaire.
période 1992-2002
Jokipii et Milne 486 banques européennes sur la Les banques des 10 pays ayant rejoint l’Union Européenne en 2004 augmentent leur capital
(2008) période 1997-2004 excédentaire (capital au-dessus du minimum réglementaire) en période de croissance économique. Le
résultat contraire est mis en évidence pour les banques de l’Union Européenne des 15.
Efficience, risque et capital
Berger et DeYoung Banques commerciales américaines Une augmentation des prêts non performants conduit à une réduction de l’efficience bancaire et une
(1997) sur la période 1985-1994 baisse de l’efficience entraîne une augmentation des prêts non performants. Pour les banques à faible
ratios de capital, une augmentation des prêts non performants est précédée par une baisse des ratios de
capital.
Altunbas, Carbo, Banques européennes sur la période Ils mettent en évidence une relation positive entre le capital et le risque. Pour les banques les plus
Gardener et 1992-2002 efficientes, ils trouvent une relation négative entre le capital et le risque.
Molyneux (2007)
68
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
56
Pop (2005) réalise une revue de la littérature détaillée sur la dette subordonnée en tant qu’outil pour mettre en
place une discipline de marché efficace.
69
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
TBTF. Par contre, le sauvetage des banques lors de la crise bancaire des subprimes a remis en
cause la crédibilité des autorités à laisser les banques faire faillite et a pu de nouveau réduire
les incitations des créanciers à surveiller leur banque.
Sironi (2003) montre que les spreads permettent de distinguer les banques émettrices de
titres de dette subordonnée en fonction de leur profil de risque. Gropp et Vesala (2004)
s’intéressent au cas européen. Ils trouvent que les détenteurs de titres de dette subordonnée
ont permis de discipliner la prise de risque des banques surtout après l’introduction des
systèmes explicites d’assurance-dépôts58. Pop (2009) étudie 70 émissions d’obligations de
banques européennes sur la période 1995-2002. Il trouve que plus l’obligation est risquée
(faible notation), plus le spread exigé par les investisseurs est élevé.
Par ailleurs, cherchant à expliquer la décision d’émission sur le marché de la dette
bancaire, le Board of Governors of the Federal Reserve System (BGFRS) (1999) montre que
les établissements bancaires les plus risqués choisissent de ne pas émettre de dette
subordonnée. Ils mettent également en évidence une relation positive entre la décision
d’émission et le risque bancaire en période plus calme (1993-1997). Ce résultat peut
s’expliquer par une sensibilité insuffisante du spread au risque sur cette période. Les résultats
de Covitz et Harrisson (2004) confirment ceux du BGFRS (1999). Ces auteurs révèlent aussi
que les banques disposant d’une information privée défavorable reportent la date d’émission
des titres de dette subordonnée afin de dissimuler aux acteurs du marché ce signal négatif.
Inversement, une banque ayant une information privée favorable émettra sans aucun délai les
titres pour bénéficier de ce signal positif.
Une grande partie des études concluent ainsi à une tarification adéquate du risque sur le
marché de la dette. Mais ce résultat ne signifie pas que le comportement des dirigeants des
banques est influencé par les signaux émis le marché de la dette subordonnée. Les dirigeants
ne prennent pas systématiquement des décisions visant à aligner le profil de risque de la
banque sur les intérêts des investisseurs, notamment en titres de dette subordonnée (Bliss et
Flannery, 2002). Il est donc du ressort des autorités de régulation d’influencer le
comportement des banques. Krishnan et al. (2005) cherchent également à déterminer l’impact
du marché de la dette sur le comportement de prise de risque des banques. Ils partent du
principe selon lequel, si l’évaluation des titres de dette est correcte, les banques ayant adopté
des stratégies risquées feront face à un accroissement significatif de leur coût de financement
57
On rappelle que le TBTF est une doctrine selon laquelle les autorités de régulation ne laisseraient pas une
banque d’une certaine taille faire faillite en raison des conséquences que cela pourrait avoir sur l’ensemble du
système bancaire et sur l’économie plus généralement.
70
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
sur le marché primaire de la dette. Ainsi, les banques émettrices de dette subordonnée
devraient se comporter de façon relativement plus prudente. Les auteurs ne mettent en
évidence aucune modification dans le profil de risque des banques qui émettent pour la
première fois de la dette subordonnée. Cette absence de résultat concluant sur l’impact de la
dette subordonné sur les modifications du comportement des banques, notamment en matière
de prise de risque, fait que les autorités de réglementation et de supervision devraient
probablement imposer des actions correctives - au regard de l’évolution du prix de la dette -
aux organisations bancaires (Pop, 2005).
Les études empiriques montrent généralement une sensibilité des spreads de la dette
subordonnée au risque bancaire. Mais les résultats concernant l’impact de la dette
subordonnée sur le comportement de prise de risque des banques restent mitigés.
58
Il faut noter que la Finlande, la Grèce, le Portugal et la Suède qui ne disposaient pas de mécanisme explicite
d’assurance-dépôts l’ont mis en place en réponse à la Directive européenne relative à l’assurance-dépôts de
1994.
71
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
Tableau 2 : Synthèse des études empiriques portant sur le lien entre la dette subordonnée et le
risque bancaire
Auteurs Echantillon et période Résultats obtenus
d’étude
Avery, Belton et 71 holdings bancaires Ils ne trouvent pas de relation significative entre
Goldberg (1988) américaines sur la période les spreads et le risque bancaire.
1983-1984
Gorton et 71 holdings bancaires Ils ne mettent pas en évidence une relation
Santomero (1990) américaines sur la période significative entre la valeur des obligations
1983-1984 subordonnées et le risque des banques.
DeYoung, Flannery, 67 holdings bancaires Ils montrent que les spreads de la dette
Lang et Sorescu américaines sur la période subordonnée sont sensibles au risque bancaire
(2001) 1986-1995
Jagtiani, Kaufman 58 banques et holdings Ils trouvent une relation significative entre les
et Lemineux (2002) bancaires américaines spreads de la dette subordonnée et le risque
bancaire
Sironi (2003) 65 banques européennes Les spreads permettent de distinguer les banques
en fonction de leur profil de risque
Pop (2009) 70 émissions d’obligations Il trouve une relation significative entre les
sur la période 1995-2002 spreads et le risque bancaire
Krishnan, Ritchken 50 banques américaines sur Ils ne mettent en évidence aucune modification
et Thomson (2005) la période 1994-1999 dans le profil de risque des banques qui émettent
pour la première fois de la dette subordonnée.
72
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
3. CONCLUSION
73
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
Ainsi, le prochain chapitre est consacré à l’étude de l’impact des variations du capital
sur les variations du risque. A la différence des travaux déjà existants, on teste d’abord
l’hypothèse selon laquelle l’impact des variations du capital sur la prise de risque des banques
dépend du niveau de capital réglementaire ex ante de chaque institution. On émet également
l’hypothèse selon laquelle l’effet exercé par une augmentation de capital sur la prise de risque
des banques dépend du type de capital augmenté (capitaux propres, dette subordonnée et
capitaux hybrides). La connaissance de ces deux aspects pouvant influencer l’efficacité de la
réglementation du capital est primordiale dans la perspective d’une réforme de cette
réglementation.
74
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
ANNEXE DU CHAPITRE I
Option 2
Note de la AAA à A+ à A- BBB+ à BB+ à B- Inférieur Pas de
banque AA- BBB- à B- notation
Pondération 20% 50% 50% 100% 150% 50%
Pondération des 20% 20% 20% 50% 150% 20%
créances à court
terme
Source : International convergence of capital measurement and capital standards, a revised framework,
comprehensive version, Basel Committee on Banking Supervision, June 2006.
75
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
A2. Titrisation
On présente ici les différentes pondérations utilisées par le superviseur au titre du risque lié à
la titrisation.
Notation des crédits de long terme
Evaluation AAA à A+ à A- BBB+ à BB+ à B+ et
externe de AA- BBB- BB- moins ou
crédit pas de
note
Coefficient 20% 50% 100% 350% Déduction
de
pondération
Source : International convergence of capital measurement and capital standards, a revised framework,
comprehensive version, Basel Committee on Banking Supervision, June 2006.
76
Chapitre I : Structure financière, risque bancaire et réglementation du capital
77
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
78
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
L’impact de la réglementation du capital sur la prise de risque des banques est d’un
intérêt considérable étant donné son importance sur la stabilité financière. Comme évoqué
précédemment, les résultats des travaux théoriques et empiriques sur ce sujet restent mitigés.
La réglementation du capital peut contenir des effets incitatifs indirects tels que la réduction
de l’effort fourni par les banques en matière de sélection et de surveillance des projets. Elle
peut aussi encourager les banques à sélectionner les actifs les plus risqués pour contrebalancer
la perte de rentabilité découlant de la réduction du levier d’endettement. Ainsi, elle peut, sous
certaines conditions, entraîner une augmentation du risque de défaillance. A l’inverse,
d’autres conditions peuvent conduire les banques à réduire leur prise de risque à la suite d’un
renforcement des exigences en capital.
On a constaté dans le chapitre précédent qu’il n’y a pas de consensus dans la littérature
sur l’impact des exigences en capital sur la prise de risque des banques. Cette question est
essentielle en termes de politique publique surtout dans un contexte où le régulateur cherche à
réformer la réglementation du capital à la suite de la crise qui a touché le secteur bancaire.
L’objectif de ce travail59 est de déterminer si l’impact des variations du capital sur la
prise de risque des banques dépend du niveau de capital réglementaire ex ante des banques et
du type de capital réglementaire choisi pour accroître le capital. On analyse, d’abord, si
l’impact des variations du capital sur la prise de risque diffère en fonction du niveau de capital
ex ante des banques. On considère trois catégories de banques en fonction du niveau de
capital réglementaire60 qu’elles détiennent en début de période : (i) les banques fortement
capitalisées qui ont un ratio de capital pondéré du risque (TCR) supérieur à 10% ; (ii) les
banques adéquatement capitalisées qui ont un ratio de capital pondéré du risque (TCR)
compris entre 8 et 10% ; (iii) les banques sous capitalisées qui ont un ratio de capital pondéré
du risque (TCR) inférieur à 8%. On distingue ensuite, parmi ces banques sous capitalisées : (i)
les banques modérément sous capitalisées qui ne respectent pas la contrainte sur le TCR mais
qui respectent la contrainte sur le ratio du Tier1 pondéré du risque (TIER1) ; les banques
sévèrement sous capitalisées qui ne respectent ni la contrainte sur le TCR ni la contrainte sur
le TIER1. Calem et Rob (1999) montrent que les banques sévèrement sous capitalisées ont
très peu à perdre en cas de défaillance et peuvent prendre des risques élevés en espérant une
rentabilité suffisante leur permettant de respecter l’exigence en capital à la période suivante.
59
Ce chapitre reprend et prolonge le travail empirique de Camara, Lepetit et Tarazi (2010).
79
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Les banques fortement capitalisées disposant d’un coussin de sécurité suffisant sont incitées à
investir dans des actifs risqués à forte rentabilité espérée. Les banques présentant un ratio de
capital intermédiaire ont tendance à adopter un comportement prudent en termes de prise de
risque.
On cherche ensuite à savoir si la prise de risque des banques dépend aussi du type de
capital réglementaire choisi par la banque pour procéder à l’augmentation de capital. Ainsi, on
distingue les différents éléments du capital réglementaire (les capitaux propres, la dette
subordonnée et les capitaux hybrides). Les détenteurs de titres de dette subordonnée devraient
être très sensibles à l’exposition au risque des banques dès lors qu’ils sont les premiers à
supporter les pertes au-delà du montant des capitaux propres (Evanoff et Wall, 2002). Mais
lorsque les banques sont en détresse, les détenteurs de titres de dette subordonnée peuvent
préférer des stratégies risquées. En effet, la réussite de ces stratégies pourrait leur permettre de
sauver leurs investissements. Les capitaux hybrides quant à eux, présentent à la fois les
caractéristiques des capitaux propres et de la dette. Leurs détenteurs peuvent ainsi avoir un
comportement différent. Cette évaluation empirique est d’un intérêt considérable car elle
contribue à la recherche des moyens les plus efficaces pour superviser des banques qui ont des
structures du capital différentes.
60
On rappelle que les banques doivent détenir un ratio de capital pondéré du risque (TCR) au moins égal à 8% et
un ratio de Tier1 pondéré du risque (Tier1) au moins égal à 4%.
80
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
La deuxième question traitée dans ce travail est celle de savoir si l’impact des variations
du capital sur la prise de risque des banques dépend non seulement du niveau de capital
réglementaire ex ante mais aussi de la composante (capitaux propres, dette subordonnée et
capitaux hybrides) utilisé par les banques pour accroître le capital. Les détenteurs de capitaux
propres disposent d’un droit de vote et peuvent influencer les décisions liées à la prise de
risque des banques. Les détenteurs de titres de dette subordonnée ont une plus forte aversion
pour le risque dès lors qu’ils sont les premiers à supporter les pertes supérieures aux capitaux
propres de la banque. De plus, ces investisseurs exigent des taux de rendements plus élevés
aux banques qui fournissent des estimations incorrectes de leur exposition au risque (Evanoff
81
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
et Wall, 2002). Ainsi, lorsque les banques sont adéquatement et fortement capitalisées, les
détenteurs de titres de dette subordonnée devraient préférer des actifs relativement moins
risqués. Cependant, lorsque la banque est dans une situation de détresse, les détenteurs de
titres de dette subordonnée peuvent préférer des stratégies très risquées qui, en cas de réussite,
peuvent leur permettre de sauver leurs investissements. Dans ce cas, en l’absence d’une action
coercitive précoce (PCA) qui n’existe pas dans la plupart des pays européens, ces banques en
très grande difficulté peuvent faire un pari pour la résurrection (Calem et Rob, 1999 ; Rochet,
1992). Les capitaux hybrides représentent le dernier élément du capital réglementaire
considéré dans cette étude. Les capitaux hybrides présentent à la fois les caractéristiques des
capitaux propres et de la dette. Leurs détenteurs peuvent avoir un comportement différent des
détenteurs de capitaux propres et de titres de dette subordonnée.
Hypothèse 2 (H2) : L’impact des variations du capital sur la prise de risque des
banques est différent selon le type de capital (capitaux propres, dette subordonnée, capitaux
hybrides) utilisé pour ajuster les ratios de capital.
61
Etant donné que cette étude empirique est menée sur la période 1992-2006, le ratio des actifs pondérés du
risque sur le total de l’actif a été calculé de façon homogène. Les nouvelles méthodes de calcul du risque
bancaire dans le cadre des accords de Bâle II ne sont entrées en vigueur qu’après cette période.
62
On rappelle que les actifs pondérés du risque ne prenaient en compte que le risque de crédit. Le risque de
marché et celui du hors bilan ont été plus tard intégrés dans le calcul des actifs pondérés du risque. Le risque
opérationnel est désormais pris en compte dans le calcul des exigences en capital sous Bâle II.
63
0% pour les prêts aux Etats de l’OCDE, 20% pour les prêts aux organisations internationales et aux Etats non
membres de l’OCDE, 50% pour les prêts garantis par l’immobilier et 100% pour les prêts aux entreprises et aux
particuliers.
82
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
(1987), Nejezchleb et Morgan (1990), Shrieves et Dahl (1992) et Aggarwal et Jacques (2001).
Contrairement au ratio des actifs pondérés du risque, celui des prêts performants sur le
montant des prêts (NPL) est une mesure ex post du risque. Il a été montré qu’il constitue un
bon indicateur des problèmes de performance future (Berger et al., 1991). Le NPL est utilisé
comme une mesure complémentaire du risque car il peut contenir des informations sur les
variations du risque que n’intègre pas le RWA.
Etant donné que l’objectif de ce travail est d’évaluer les implications en termes de prise
de risque des variations du capital bancaire, on utilise les variations des deux mesures de
risque (∆RWA et ∆NPL).
Pour tester la robustesse des résultats, on utilise aussi la moyenne mobile calculée sur 3
ans de l’écart type de la rentabilité des actifs (SD_ROA) en tant que mesure du risque de
l’actif. Enfin, pour déterminer si les variations du capital affectent le risque de défaillance, on
utilise le logarithme d’une mesure du risque de défaillance
(LOG_Z= ln((100+M_ROE) SD_ROE) calculée à partir des moyennes mobiles sur 3 ans de la
rentabilité des capitaux propres (M_ROE) et de l’écart type de la rentabilité des capitaux
propres (SD_ROE)64.
64
Il peut paraître inapproprié d’utiliser le Z-score pour étudier la relation entre la capitalisation et le risque
bancaire dans le cas où ces deux variables seraient fortement corrélées positivement. Cependant, la corrélation
entre la mesure du risque de défaillance et le ratio de capital sur le total de l’actif est faible (0,125). On retrouve
également une faible corrélation lorsqu’on considère les variations du capital (-0,045). En raison de sa forte
asymétrie, on utilise le logarithme du Z-score comme Laeven et Levine (2009) et Houston et al. (2010).
65
On définit le numérateur du ratio comme étant la somme des capitaux propres et des réserves, de la dette
subordonnée et des capitaux hybrides. Cette définition est différente de celle des autorités réglementaires.
L’objectif est de déterminer l’impact des variations du capital en général et pas uniquement celui du capital
réglementaire. Le dénominateur est égal au montant total de l’actif et non à celui du total des actifs pondérés du
risque. En accord avec la littérature existante, on considère une mesure qui capture les variations dans la
proportion de capital dans le bilan de la banque. Les variations du capital réglementaire peuvent refléter une
réallocation des actifs entre les différentes catégories de risque sans aucune variation dans la proportion réelle de
capital dans le bilan. Cependant, une variation du ratio de capital pourrait aussi provenir d’une variation du
montant total des engagements comme c’est le cas pour une baisse ou une augmentation des dépôts.
83
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
décompose le capital total en capitaux propres, dette subordonnée et capitaux hybrides66. Cette
décomposition est importante au regard du débat actuel concernant le type de capital à
considérer dans le capital réglementaire. On considère les variations annuelles des ratios des
capitaux propres sur total le total de l’actif (∆EQ), de la dette subordonnée sur total de l’actif
(∆SB) et des capitaux hybrides sur le total de l’actif (∆HYB).
Un des objectifs de ce travail est de déterminer si l’impact des variations du capital sur
la prise de risque des banques dépend du niveau de capital réglementaire ex ante de la banque.
Pour ce faire, on classe les banques en différentes catégories en fonction du niveau du ratio de
capital réglementaire pondéré du risque (TCR) de la période précédente67. Le TCR est calculé
comme le rapport entre le capital réglementaire (Tier1 et Tier2 dans les limites autorisées) et
les actifs pondérés du risque. Tout comme Aggarwal et Jacques (2001) et Rime (2001), les
banques qui présentent un ratio de capital inférieur à 8% l’année précédente sont classées sous
capitalisées (UNDER). Les banques ayant un ratio de capital compris entre 8 et 10% sont
considérées comme adéquatement capitalisées (AD). Au-dessus de 10%, les banques sont
qualifiées de fortement capitalisées (HIGH). Les seuils utilisés pour classer les banques sont
ceux définis dans le cadre de l’action coercitive précoce (PCA) mise en place aux Etats-Unis
en 1991.
On se focalise davantage sur les banques sous capitalisées en distinguant deux sous
échantillons de banques sous capitalisées. Certaines banques qui ont des ratios de capital
pondérés du risque en dessous des 8% (TCR<8) peuvent toutefois respecter l’exigence sur le
ratio du Tier1 pondéré du risque (TIER1≥4) ; ces banques sont qualifiées de modérément sous
capitalisées (UNDERMODER). D’autres banques, par contre, peuvent être à la fois sous
capitalisées en termes de TCR et de TIER1 (TCR<8 et TIER1<4) ; ces banques sont
considérées comme sévèrement sous capitalisées (UNDERSTRONG). Ces deux sous
catégories de banques sous capitalisées peuvent avoir des comportements de prise de risque
différents lorsqu’elles font varier leur capital pour respecter les exigences en capital. Les
banques sévèrement sous capitalisées doivent augmenter les capitaux propres alors que les
66
On rappelle que les capitaux hybrides sont composés d’un certain nombre d’instruments de capital qui
combinent à la fois certaines caractéristiques des capitaux propres et certaines caractéristiques de la dette. Ces
instruments sont : les actions privilégiées sans échéance assorties d’une charge fixe cumulative pour
l’emprunteur, les actions privilégiées à long terme au Canada, les titres participatifs et les titres subordonnés à
durée indéterminée en France, les Genussscheine en Allemagne, les instruments de dette sans échéance au
Royaume-Uni, et les instruments de dette convertibles aux Etats-Unis.
67
On considère la valeur prise par le TCR à la date t-1 pour classer la banque dans une catégorie donnée à la
date t. On introduit ainsi une dimension dynamique au comportement de prise de risque de la banque à la suite
d’une variation du capital, la prise de risque et la capitalisation étant calculées entre t-1 et t.
84
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
banques modérément sous capitalisées peuvent aussi augmenter la dette subordonnée et les
capitaux hybrides.
On calcule cinq variables dummy correspondant aux trois catégories (fortement
capitalisées, adéquatement capitalisées et sous capitalisées) et aux deux sous catégories de
banques sous capitalisées : (i) D_HIGH pour les banques fortement capitalisées avec un
TCR≥10 ; (ii) D_AD pour les banques adéquatement capitalisées avec un 8≤TCR<10 ; (iii)
D_UNDER pour les banques sous capitalisées avec un TCR<8 ; (iv) D_UNDERMODER pour
les banques sous capitalisées avec un TCR<8 mais un ratio de TIER1≥4 ; (v)
D_UNDERSTRONG pour les banques sous capitalisées avec un TCR<8 et un ratio de
TIER1<4. Sur l’ensemble de la période, une même banque peut être classée dans différentes
catégories de capitalisation étant donné que notre classement se fait à chaque début de
période68.
On présente maintenant les spécifications empiriques utilisées pour tester les hypothèses
H1 et H2. L’hypothèse H1 selon laquelle l’impact des variations du capital sur la prise de
risque des banques diffère en fonction du niveau de capital réglementaire ex ante est testée en
utilisant la spécification suivante :
∆Riski ,t = α 0,i + α1 D _ UNDERi , t −1 + α 2 D _ ADi ,t −1 + α 3 ∆CAPi ,t + α 4 ∆CAPi , t * D _ UNDERi , t −1 +
(1)
α 5 ∆CAPi , t * D _ ADi ,t −1 + α 6 CONTROLi ,t + ε i , t
Pour la variable expliquée ∆RISK on utilise des mesures différentes du risque (les
variations annuelles du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif ∆RWA , les
variations annuelles du ratio des prêts non performants sur le montant net des prêts ∆NPL , la
moyenne mobile sur 3 ans de l’écart type de la rentabilité des actifs SD_ROA), et une mesure
du risque de défaillance (le logarithme de la moyenne mobile sur 3 ans du Z-score, LOG_Z)
comme défini précédemment69. La variable ∆CAP représente les variations annuelles du ratio
de capital sur le total de l’actif. On considère d’abord dans la spécification 1.a les trois
catégories de banques qu’on a retenu en fonction du niveau du ratio réglementaire de capital
pondéré du risque à l’année t-1 : fortement capitalisées (D_HIGH), adéquatement capitalisées
68
Par exemple, une banque peut être classée comme adéquatement capitalisée pendant trois années successives
et devenir par la suite fortement capitalisée. Une banque sous capitalisée peut aussi redevenir adéquatement
capitalisée au bout d’une ou de plusieurs années.
85
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
(D_AD) et sous capitalisées (D_UNDER). Pour mesurer l’impact des variations du capital sur
les variations du risque pour ces trois catégories de banques, on introduit des variables
interactives en multipliant les variations du capital par chaque variable dummy. On écarte
cependant la variable dummy D_HIGH ainsi que le terme interactif lié à cette variable
dummy pour éviter le problème de singularité dans la matrice des variables explicatives. Les
banques fortement capitalisées (HIGH) sont, par conséquent, la référence qui sert à comparer
les coefficients estimés associés aux variables de capitalisation. Le coefficient α3 mesure
l’impact des variations du capital sur les variations du risque pour les banques fortement
capitalisées. Les coefficients associés aux variations du capital des banques sous capitalisées
et adéquatement capitalisées sont respectivement α3 + α4 et α3 + α5. On teste la significativité
de ces deux sommes de coefficients à partir d’un test de Fisher. Lorsque α3 est significatif et
que le coefficient affecté au terme interactif d’une catégorie n’est pas significatif, alors cette
catégorie ne se comporte pas différemment de la catégorie de référence (banques fortement
capitalisées). On s’attend à un lien positif entre les variations du capital et les variations des
actifs pondérés du risque, les variations des prêts non performants et l’écart type de la
rentabilité des actifs pour les banques adéquatement et fortement capitalisées. L’impact net
d’une variation du risque consécutive à une variation du capital sur le risque de défaillance
dépend de l’ampleur avec laquelle le risque augmente relativement au capital. Le signe
attendu pour les banques sous capitalisées sur la relation entre les variations du capital et les
variations du risque est ambigu. Les banques sous capitalisées en début de période peuvent
réduire leur risque lorsqu’elles sont obligées d’augmenter le capital réglementaire pour éviter
à la fois les sanctions du superviseur et celles du marché. A l’inverse, les banques sous
capitalisées peuvent aussi être tentées de prendre plus de risque en espérant réaliser une
rentabilité suffisante pour accroître leur niveau de capital. Ce comportement qualifié de pari
pour la résurrection peut accroître le risque de défaillance.
On utilise deux autres spécifications pour mesurer l’impact des variations du capital sur
la prise de risque des banques modérément sous capitalisées et des banques sévèrement sous
capitalisées. On remplace ainsi D_UNDER successivement par D_UNDERMODER et
D_UNDERSTRONG dans les spécifications 1.b et 1.c. Cette décomposition permet de vérifier
si le comportement de pari pour la résurrection peut être observé ou non pour les banques
modérément et sévèrement sous capitalisées.
69
Deux des mesures du risque (SD_ROA et LOG_Z) sont calculées en utilisant des moyennes mobiles sur 3 ans,
rendant problématique leur calcul en différence première. Par conséquent, on ne considère pas les variations
annuelles pour ces deux variables.
86
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
On décompose le ratio de capital sur le total de l’actif (CAP) en trois éléments : le ratio
des capitaux propres sur le total de l’actif (EQ), le ratio de la dette subordonnée sur le total de
l’actif (SUB) et le ratio des capitaux hybrides sur le total de l’actif (HYB). On considère les
variations annuelles de ces différentes composantes (∆EQ, ∆SUB, ∆HYB). On détermine ainsi
l’impact des variations de ces trois composantes du capital sur la prise de risque pour les
banques fortement capitalisées, adéquatement capitalisées, sous capitalisées. Le coefficient β3
représente le coefficient associé aux variations des capitaux propres pour les banques
fortement capitalisées. Les coefficients associés aux variations des capitaux propres des
banques sous capitalisées et adéquatement capitalisées sont respectivement β3 + β4 et β3 + β5.
Les coefficients associés aux variations de la dette subordonnée et des capitaux hybrides sont
respectivement β6 et β9. On retrouve de la même façon que dans le cas des capitaux propres
les coefficients associées aux variations de la dette subordonnée et des capitaux hybrides pour
les banques sous capitalisées et adéquatement capitalisées. Des tests sur la significativité de
ces sommes de coefficients sont effectués. Les détenteurs de titres de dette subordonnée étant
les premiers à faire face aux pertes supérieures au montant des capitaux propres et ne pouvant
tirer profit d’une rentabilité plus élevée, on s’attend à ce que la prise de risque soit moins
importante pour les banques adéquatement et fortement capitalisées qui augmentent la dette
subordonnée plutôt que les capitaux propres. Cependant les détenteurs de titres de dette
subordonnée peuvent préférer les investissements très risqués de la banque lorsque celle-ci est
en situation de détresse. Dans ce cas, ils peuvent ne pas s’opposer à une stratégie de pari pour
la résurrection. Les capitaux hybrides présentant à la fois les caractéristiques de la dette et du
capital, le signe attendu de la relation entre les variations de cet élément du capital et ceux du
risque est ambigu. Comme pour l’hypothèse H1, on distingue le comportement des banques
modérément et sévèrement sous capitalisées en remplaçant D_UNDER par respectivement
D_UNDERMODER et D_UNDERSTRONG dans les spécifications notées 2.b et 2.c.
87
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
70
Le test de Fisher permettant de comparer le modèle contraint (modèle sans effet fixe) au modèle non contraint
(modèle avec effets fixes) conduit à retenir le modèle avec effets fixes. Par ailleurs, on n’introduit pas des
variables dummy pays étant donné que les effets fixes individuels contiennent déjà ces effets pays. De plus, il
n’est pas possible d’estimer les modèles étudiés lorsqu’on introduit des variables dummy pays ou des indices
relatifs aux différents pays qui ne varient pas au cours du temps. Il s’agit par exemple de la variable reflétant le
pouvoir de supervision construit à partir de la base de données de la banque mondiale sur la régulation et la
supervision bancaire.
88
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 1 : Signes attendus des coefficients affectés aux variations du capital, des capitaux
propres, de la dette subordonnée et des capitaux hybrides
89
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
On trouve également que, d’une part les variations du capital (∆CAP) et les variations des
prêts non performants (∆NPL), et d’autre part les variations du capital (∆CAP) et l’écart type
de la rentabilité des actifs (SD_ROA), s’expliquent mutuellement. On procède ensuite à un test
d’Hausman. Pour réaliser le test d’Hausman, on effectue d’abord l’estimation de chacune des
variables soupçonnées d’être endogènes sur l’ensemble des variables exogènes. Pour chacune
de ces variables, on détermine la valeur calculée ainsi que les résidus. On procède ensuite à
l’estimation des variations du risque sur les deux composantes des variables soupçonnées
d’être endogènes ainsi que les variables exogènes. On réalise enfin un test de Fisher sur la
significativité jointe des résidus. On rejette l’hypothèse nulle selon laquelle les coefficients
associés aux résidus sont nuls pour les variations du capital (∆CAP), les variations des
capitaux propres (∆EQ) et l’efficience (EFF) pour notre principale mesure du risque à savoir
les variations des actifs pondérés du risque (∆RWA). Ces trois variables sont donc endogènes.
On utilise alors la méthode des moindres moments généralisés (GMM) pour résoudre ce
problème. L’approche utilisée ici diffère de celle de la plupart des travaux antérieurs qui
traitent le problème de l’endogénéité entre le capital et le risque en utilisant des équations
simultanées. Dans ce travail, on se focalise sur l’impact des variations du capital sous
certaines conditions (niveau de capital réglementaire ex ante et type de capital) sur la prise de
risque, et non sur la relation entre les variations du risque et les variations du capital comme
dans la plupart des études précédentes. Ayuso et al. (2004), Stolz et Wedow (2005), Jokipii et
Milne (2008), Jokipii et Milne (2010) et Fonseca et Gonzàlez (2010) utilisent également
l’estimateur GMM lorsqu’ils étudient les déterminants du capital excédentaire (capital
buffer). L’estimation par les GMM permet de résoudre le problème d’endogénéité en
remplaçant les variables endogènes par des instruments tels que les valeurs retardées de ces
variables. Les estimations par les GMM sont plus efficientes que ceux par les doubles
moindres carrés (2SLS) en présence d’héréscédasticité interindividuelle, comme c’est le cas
dans la présente étude72. On utilise l’estimateur d’Arrelano et Bover (1995)73 en prenant les
71
Avant d’effectuer le test de causalité de Granger, on a vérifié la stationnarité des variables du risque et du
capital.
72
On réalise un test de White pour vérifier la présence d’hétéroscédasticité. On réalise l’estimation du carré des
résidus du modèle étudié sur la constante, les variables explicatives, leur carré et les variables interactives. On
calcule ensuite la statistique de test en multipliant le R2 de l’ajustement par le nombre d’observations. Cette
statistique suit une loi du khi-deux à P-1 degrés de liberté, P étant le nombre de variables explicatives introduites
dans l’estimation, constante comprise. Le résultat du test conclut au rejet de l’hypothèse nulle
d’homoscédasticité.
73
Cet estimateur permet de corriger aussi bien l’hétéroscédasticité que l’autocorrélation du terme d’erreur. Pour
tester la présence d’autocorrélation du terme d’erreur, on réalise l’estimation du modèle par la méthode des
moindres carrés ordinaires. On calcule ensuite le résidu que l’on régresse sur les variables explicatives, la
variable retardée d’une année en niveau du risque et les valeurs retardées des résidus. On conduit un test de
Fisher sur la significativité jointe des coefficients associés aux valeurs retardées des résidus. On rejette
l’hypothèse nulle selon laquelle les coefficients associés aux résidus sont nuls.
90
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
valeurs retardées en niveau du capital CAPt-1 et des capitaux propres EQt-1 comme instruments
des variables ∆CAPt et ∆EQt respectivement74. On utilise aussi la variable retardée ∆EFFt-1
comme instrument de la variable EFFt et la variable retardée de deux années (RISKt-2) comme
instrument de RISKt-1.
74
On utilise aussi les variables retardées en différence première comme instruments pour les variations du capital
et des capitaux propres en guise de robustesse.
91
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
75
Toutes les banques de l’échantillon font leur déclaration financière en fin d’année. On considère le Generally
Accepted Accounting Principles (GAAP) local pour l’ensemble de la période d’étude.
76
On a vérifié si cette restriction ne conduit pas à exclure de l’échantillon des banques classées par BankScope
comme étant en situation de faillite ou de liquidation ou dissoutes ou dissoutes pour des fusions sur la période
d’étude. Parmi les 73 banques classées comme étant en faillite ou en liquidation, 11 sont présentes dans
l’échantillon final. 311 des 1744 banques dissoutes sont présentent dans l’échantillon final. Les autres 1422
banques sont absentes de notre échantillon parce qu’elles ne fournissent pas d’information sur le ratio de capital
pondéré du risque et le ratio des actifs pondérés du risque.
92
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
répartition par pays77). Cet échantillon se réduit à 1142 banques lorsqu’on exige des
informations sur les prêts non performants.
Pour évaluer la représentativité de l’échantillon, on divise la somme du total de l’actif
des banques commerciales, coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne de
l’échantillon par la somme du total de l’actif de l’ensemble des banques commerciales,
coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne disponibles dans BankScope pour chaque
pays en 2006. La valeur de ce ratio est supérieure à 50% pour tous les pays à l’exception de
l’Allemagne, du Danemark, de l’Irlande, du Luxembourg, de la Norvège et du Royaume Uni
(voir le tableau 2). On a aussi vérifié que les grandes banques commerciales, coopératives &
mutualistes et caisses d’épargne européennes sont présentes dans l’échantillon. Une
description des 10 plus grandes banques de notre échantillon est faite en annexe (page 159).
Les pays les mieux représentés en termes de nombre de banques sont l’Italie et la France avec
respectivement 677 et 226 banques. En effet, ces deux pays (avec l’Allemagne) présentent les
systèmes bancaires avec le plus grand nombre de banques en Europe. Par ailleurs, la
distribution de l’échantillon par année est relativement homogène à l’exception des 3
premières années (voir le tableau 3). Le tableau 6 présente les statistiques descriptives à la
fois pour l’échantillon étudié de 1451 banques et l’échantillon plus large de 6304 banques
disponibles dans BankScope Fitch IBCA pour la période d’analyse considérée. Ce tableau
montre que les banques de notre échantillon présentent des caractéristiques proches de celles
de l’échantillon large de BankScope, notamment en termes de ratio de capital pondéré du
risque (TCR) et de ratio de Tier1 pondéré du risque (TIER1).
Durant la période d’analyse, 1384 banques sont fortement capitalisées et 431 banques
sont adéquatement capitalisées, ce qui correspond respectivement à 8851 et 1199 observations
(voir les tableaux 2 et 3). Un plus faible nombre de banques ont été, à un moment donné, sous
capitalisées (101 banques pour 178 observations)78. Parmi ces banques sous capitalisées, 33
sont sévèrement sous capitalisées (c’est-à-dire sous capitalisées à la fois en termes du TCR et
du ratio du TIER1 pondérés du risque) et 57 sont modérément sous capitalisées (c’est-à-dire
seulement en termes de TCR)79, correspondant respectivement à 44 et 99 observations. Le
77
Comme BankScope fournit peu d’information sur le ratio de capital pondéré du risque et le ratio des actifs
pondérés du risque pour les banques allemandes, l’échantillon contient au final 27 banques allemandes. Toutes
ces banques ont été créées avant 1989. Ainsi, le seuil de 8% du ratio de capital pondéré du risque est utilisé pour
classer les banques allemandes (et non un seuil de 12,5% qui s’applique aux établissements nouvellement créés).
78
La somme des banques fortement capitalisées, adéquatement capitalisées et sous capitalisées est supérieure au
nombre de banques de l’échantillon car une même banque peut passer d’une catégorie à une autre, d’une année
à l’autre.
79
La somme des banques modérément sous capitalisées et sévèrement sous capitalisées est inférieure au nombre
total de banques sous capitalisées car certaines banques ne fournissent pas des informations à la fois sur le TCR
et le ratio du TIER1 pondéré du risque.
93
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
nombre de banques commerciales sous capitalisées est relativement plus élevé comparé aux
banques coopératives & mutualistes et aux caisses d’épargne (voir le tableau 3). Parmi les
banques sous capitalisées, environ 60% restent sous capitalisées pendant un an, 20% pendant
2 ans et 13% pendant 3 ans (voir le tableau 4). Les mêmes proportions sont observées pour les
banques modérément sous capitalisées alors que les banques sévèrement sous capitalisées le
restent essentiellement pendant seulement un an.
Par ailleurs, l’analyse de l’évolution des ratios réglementaires montre que, pour les
banques commerciales et les caisses d’épargne, le ratio moyen de capital pondéré du risque et
le ratio moyen du Tier1 pondéré du risque moyen ont augmenté de 1992 à 1996 avant
d’atteindre leur valeur la plus élevée en 1996. On observe une tendance similaire pour les
banques coopératives & mutualistes jusqu’en 1999 (voir le tableau 5). La mise en place des
exigences en capital sous Bâle I a conduit à une importante augmentation des ratios de capital
durant une période transitoire de 4 à 7 ans (voir le tableau 5). On constate que pour chaque
année, les ratios réglementaires moyens (TCR, TIER1) sont largement au-dessus des
minimums réglementaires.
Les statistiques descriptives des variables montrent qu’en moyenne, les banques sous
capitalisées présentent des niveaux de risque relativement plus élevés (NPL, SD_ROA et
LOG_Z), une profitabilité plus faible (ROA et ROE) et un ratio des coûts sur le revenu généré
plus élevé (EFF) que les banques fortement et adéquatement capitalisées (voir les tableaux 6
et 7). Les banques sévèrement sous capitalisées sont les plus petites en termes d’actif. Ces
banques ne présentent pas un ratio de capital sur le total de l’actif faible comparé aux banques
fortement et adéquatement capitalisées. La faiblesse du ratio de capital pondéré du risque de
ces banques (2,5% en moyenne) s’explique par la valeur très élevé de leur actif pondéré du
risque. Le problème de ces banques provient du caractère très risqué de leurs actifs.
94
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
95
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise de risque
Tableau 3. Distribution de l’échantillon par année, par type de banque et par catégorie de capitalisation
Années Fortement capitalisée Adéquatement capitalisée Sous capitalisée Modérément sous Fortement Total
capitalisée sous capitalisée d’observations
COM COOP SAV COM COOP SAV COM COOP SAV COM COOP SAV COM COOP SAV
1992 91 10 23 10 46 2 9 1 1 3 1 1 2 0 0 193
1993 163 47 58 11 49 3 7 1 1 2 1 0 2 0 0 340
1994 204 66 69 11 31 3 11 0 0 4 0 0 3 0 0 395
1995 230 83 97 12 42 4 8 1 0 2 0 0 3 0 0 477
1996 242 90 112 10 49 4 8 1 0 2 0 0 2 0 0 516
1997 252 83 118 14 47 3 7 0 0 7 0 0 0 0 0 524
1998 251 160 136 15 51 10 9 8 1 4 3 0 2 5 1 641
1999 267 365 120 20 53 9 13 5 0 10 2 0 2 3 0 852
2000 245 412 117 24 61 18 7 7 1 6 3 1 0 4 0 892
2001 228 363 176 18 77 20 10 3 2 8 1 2 1 2 0 897
2002 232 420 185 21 64 18 7 4 4 4 3 4 2 1 0 955
2003 243 430 176 26 49 19 4 3 4 2 1 4 1 2 0 954
2004 225 435 158 17 48 26 4 1 2 1 0 1 2 1 1 916
2005 218 337 173 17 52 17 4 3 5 2 1 4 1 0 0 826
2006 198 387 156 22 56 20 7 1 3 5 1 3 1 0 0 850
Total 3289 3688 1874 248 775 176 115 39 24 62 17 20 24 18 2 10228
d’observations
On étudie cinq catégories de banques en fonction du niveau de capitalisation : fortement capitalisée lorsque TCR ≥ 10 ; adéquatement capitalisée lorsque 8 ≤ TCR < 10 ; sous capitalisée
lorsque TCR < 8%; modérément sous capitalisée lorsque TCR<8% and TIER1 ≥ 4 ; sévèrement sous capitalisée lorsque TCR<8% and TIER1<4. La somme des banques fortement
capitalisées, adéquatement capitalisées et sous capitalisées est supérieure au nombre de banques de l’échantillon car une même banque peut passer d’une catégorie à une autre, d’une
année à l’autre. La somme des banques modérément sous capitalisées et sévèrement sous capitalisées est inférieure au nombre total de banques sous capitalisée car certaines banques ne
fournissent pas des informations à la fois sur le TCR et le ratio du TIER1 pondéré du risque. COM = Banques commerciales; COOP = Banques coopératives & mutualistes; SAV =
Caisses d’épargne.
96
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
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Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise de risque
1992 12,83 8,22 8,01 10,72 9,79 7,13 14,16 9,31 6,65
1993 14,03 9,68 8,85 13,98 12,25 7,93 15,16 9,76 8,28
1994 15,05 10,78 9,18 14,65 11,42 8,53 15,82 11,07 8,68
1995 15,32 11,28 9,26 15,36 10,86 8,92 16,58 11,63 9,20
1996 15,65 11,55 9,26 15,91 10,71 9,07 17,20 12,74 9,54
1997 15,28 11,44 9,38 15,72 11,41 9,35 16,32 12,99 9,70
1998 15,25 12,17 9,77 17,73 18,33 11,28 15,48 13,79 9,94
1999 14,59 12,01 9,83 20,72 21,09 12,85 14,91 13,84 10,34
2000 14,36 11,60 10,15 20,41 20,74 13,27 14,02 12,95 10,22
2001 13,86 11,15 10,01 20,11 19,77 12,34 16,03 12,39 11,42
2002 14,21 11,10 10,14 20,11 19,31 12,46 15,81 14,15 11,60
2003 14,67 12,09 10,46 18,81 17,91 12,27 15,58 13,76 11,73
2004 14,02 11,46 10,16 18,04 17,32 12,12 15,32 14,34 11,78
2005 13,96 11,29 10,07 16,66 15,96 11,64 15,11 13,65 12,39
2006 13,22 10,51 9,85 17,08 16,33 11,83 14,99 12,92 12,35
Définition des variables (toutes les variables sont exprimées en pourcentage) : TCR = Total capital réglementaire/ Actifs pondérés du risque; TIER1= Capital du Tier1/ Actifs pondérés
du risque ; CAP = Total capital/total actif=(Capitaux propres+Dette subordonnée+Capitaux hybrides)/ total actifs.
98
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise de risque
99
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise de risque
Tableau 7. Statistiques descriptives pour les mesures de risque et les variables de capitalisation, en moyenne sur la période 1992-2006
RWA ∆RWA NPL ∆NPL SD_ROA LOG_Z CAP ∆CAP EQ SUB HYB
a
Banques fortement capitalisées, High (1384 banques)
Moyenne 66,967 1,082 6,739 -0,366 0,314 4,142 11,318 -0,034 10,428 1,293 0,098
Ecart type 16,761 7,281 6,845 3,072 0,567 1,083 4,573 1,884 4,829 1,379 0,344
Banques adéquatement capitalisées, Ad (431 banques)a
Moyenne 73,042 2,183 6,228 -0,192 0,218 4,033 7,394 -0,101 5,956 1,567 0,254
Ecart type 17,685 9,218 5,305 2,26 0,326 1,109 2,516 1,172 2,54 1,129 0,532
Banques sous capitalisées, Under (101 banques)a
Moyenne 72,59 5,308 9,975 0,376 0,424 3,647 7,776 -0,027 6,689 1,342 0,145
Ecart type 18,245 13,328 10,189 4,286 0,661 1,243 4,713 1,831 4,918 1,159 0,363
Banques modérément sous capitalisées, Undermoder (57 banques)b
Moyenne 72,124 5,281 9,884 0,397 0,435 3,656 6,841 -0,217 6,117 1,011 0,048
Ecart type 18,663 12,306 10,104 4,892 0,683 1,289 3,805 1,357 3,972 0,89 0,145
Banques sévèrement sous capitalisées, Understrong (33 banques)b
Moyenne 75,476 4,974 10,100 0,566 0,551 3,586 10,914 0,17 9,564 1,571 0,053
Ecart type 17,417 19,794 11,667 3,012 0,791 1,376 6,125 2,502 6,765 1,256 0,127
T.statc
High/Ad -6,075*** -2,904*** 2,439** -1,755* 11,207*** 8,035*** 44,885*** 1,637 49,957*** -6,624*** -7,603***
T.stat
High/Under -2,969*** -2,703*** -3,67*** -1,747* -1,558 4,205*** 9,906*** -0,052 10,02*** -0,478 -1,307
T.stat
Ad/Under 0,227 -1,951* -4,177*** -1,318 -2,94*** 3,301*** -1,056 -0,497 -1,945* 2,098** 2,683***
T.stat
Undermoder/ -0,625 0,067 -0,096 -0,158 -0,572 0,222 -4,036*** -0,91 -3,116*** -2,375 -0,155
Understrong
Définition des variables (toutes les variables sont exprimées en pourcentage) : RWA = Actifs pondérés du risque/total actif; ∆RWA =Variations annuelles de RWA; NPL =Prêts non performants/Prêts nets; ∆NPL =Variations
annuelles de NPL; SD_ROA =Moyenne mobile sur 3 ans de la rentabilité des actifs; LOG_Z = Moyenne mobile sur 3 ans du logarithme du Z-score; CAP = Total capital /total actif =(Capitaux propres+Dette subordonnée+Capitaux
hybrides)/total actif; ∆CAP=Variations annuelles de CAP; EQ=Capitaux propres/total actif; SUB=Dette subordonnée/total actif; HYB=Capitaux hybrides/total actif.
On classe les banques d’abord en trois catégories de capitalisation. On repartit ensuite la dernière catégorie (banques sous capitalisées) en deux sous catégories. Banque fortement capitalisées lorsque TCR ≥ 10 ; banques
adéquatement capitalisées lorsque 8 ≤ TCR < 10 ; banques sous capitalisées lorsque TCR< 8%; banques modérément sous capitalisées lorsque TCR<8% and TIER1 ≥ 4 ; banques sévèrement sous capitalisées lorsque TCR<8% and
TIER1<4.
a
La somme des banques classées comme fortement capitalisées, adéquatement capitalisées et sous capitalisées est supérieure au nombre de banques de l’échantillon car une même banque peut passer d’une catégorie à une autre,
d’une année à l’autre.
b
La somme des banques classées comme modérément sous capitalisées et sévèrement sous capitalisées est inférieure au nombre total de banques sous capitalisée car certaines banques ne fournissent pas des informations à la fois
sur le TCR et le ratio du TIER1 pondéré du risque.
c
T.stat est la statistique du test d’égalité des moyennes des différentes catégories de banques (High, Ad, Under, Undermoder, Understrong). *** , ** ,* indiquent la significativité respectivement au seuil de 1%, 5% and 10%
respectivement.
100
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
80
Avant de procéder aux estimations des coefficients, on s’est assuré qu’il n’y a pas de très fortes corrélations
entre les variables explicatives entrant dans la même spécification (voir annexe A3, page 160).
81
On réalise l’estimation en équations simultanées des variations du risque (ratio des actifs pondérés du risque et
des variations du capital. Les résultats présentés dans la section 5 de ce chapitre (page 139) restent inchangés.
82
Au lieu des valeurs retardées en niveau du capital et des capitaux propres, on utilise les valeurs retardées en
différence première de ces variables comme instruments. Les résultats restent inchangés (voir annexe A4, page
161). On fournit aussi les estimations par la méthode des moindres carrés ordinaires avec des effets fixes. Les
résultats restent globalement identiques (voir annexe A5, page 163).
101
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Les résultats mis en évidence dans les tableaux 8a-b sont conformes à l’hypothèse H1
selon laquelle l’impact des ajustements en capital sur la prise de risque dépend du niveau de
capital réglementaire ex ante de la banque. Pour les banques fortement capitalisées, on trouve
une relation positive entre les variations du capital et les variations du risque de l’actif et du
risque lié aux prêts (∆RWA, SD_ROA et ∆NPL) comme on s’y attendait (α3 positif et
significatif). Ce résultat montre que les banques fortement capitalisées investissent dans des
actifs plus risqués lorsqu’elles augmentent leur capital. Ce comportement entraîne une
augmentation du risque de défaillance (LOG_Z), ce qui montre que l’effet négatif de
l’augmentation du risque sur le risque de défaillance fait plus que compenser l’effet positif de
l’augmentation de capital83. Les résultats montrent que les banques adéquatement capitalisées
ne se comportent pas différemment des banques fortement capitalisées si on considère les
actifs pondérés du risque et les prêts non performants comme mesure du risque. Cependant,
une augmentation du capital est associée à une augmentation de l’écart type de la rentabilité
des actifs pour les banques fortement capitalisées mais pas pour les banques adéquatement
capitalisées (α5 significatif pour SD_ROA mais α3 + α5 pas significativement différent de
zéro). Les banques adéquatement capitalisées qui ont une probabilité plus élevée de devenir
sous capitalisées, devraient avoir un comportement plus prudent. Mais l’absence dans la
majorité des pays européens (contrairement aux Etats-Unis) d’un seuil réglementaire explicite
pour ces banques pourrait expliquer ce comportement.
Pour les banques sous capitalisées (équation 1.a), on met en évidence une relation
négative entre les variations du capital et les variations du risque de l’actif (α4 négatif et
significatif et α3 + α4 négatif et significativement différent de zéro pour ∆RWA). Les banques
sous capitalisées semblent ainsi adopter un comportement prudent lorsqu’elles procèdent à
une augmentation de capital, ceci dans le but de se conformer à la réglementation. Elles
cherchent à éviter les sanctions réglementaires et/ou celles du marché en reconstruisant leur
ratio de capital. Cependant, lorsqu’on considère les deux sous catégories de banques sous
capitalisées, on remarque que la réduction du risque consécutive à une augmentation de
capital ne s’observe que pour les banques modérément sous capitalisées, c’est-à-dire celles
qui sont sous capitalisées uniquement par rapport au ratio de capital réglementaire pondéré du
risque, TCR (équation 1.b).
83
On réalise les estimations sur les variations de l’écart type de la rentabilité des actifs et ceux du risque de
défaillance. Les résultats restent conformes à ceux obtenus en utilisant ces deux variables en niveau (voir annexe
A6, page 169).
102
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
103
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 8a. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque
des banques européennes (1992-2006)
∆RWA ∆NPL
(1.a) (1.b) (1.c) (1.a) (1.b) (1.c)
D_UNDER ( α ) 1 -5,549 0,289
(-3,96)*** (0,71)
D_UNDERMODER ( α ) 1 -4,296 -0,036
(-2,89)*** (-0,06)
D_UNDERSTRONG ( α ) 1 -15,348 0,026
(-3,39)*** (0,03)
D_AD ( α ) 2 -3,506 -3,335 -3,027 -0,101 -0,074 -0,030
(-5,60)*** (-5,13)*** (-4,75)*** (-0,54) (-0,37) (-0,15)
∆CAP ( α ) 3 1,206 1,183 1,003 0,523 0,439 0,397
(3,63)*** (3,53)*** (3,04)*** (4,52)*** (4,14)*** (3,79)***
∆CAP*D_UNDER ( α ) 4 -2,640 -0,665
(-4,77)*** (-3,45)***
∆CAP*D_UNDERMODER -2,881 -0,535
(α 4 ) (-4,89)*** (-2,59)***
∆CAP*DUM_UNDERSTRONG -0,047 -0,446
(α 4 ) (-0,02) (-1,16)
∆CAP*D_AD ( α ) 5 -0,128 -0,049 0,124 -0,350 -0,250 -0,239
(-0,30) (-0,11) (0,29) (-2,14)** (-1,53) (-1,49)
RWAt-1 -0,098 -0,110 -0,144
(-1,92)* (-1,98)** (-2,64)***
NPLt-1 -0,213 -0,260 -0,261
(-7,25)*** (-8,51)*** (-8,83)***
EFF -0,051 -0,039 -0,035 0,103 0,104 0,098
(-1,40) (-1,07) (-0,97) (5,48)*** (5,41)*** (5,35)***
SIZE -0,760 -0,979 -1,138 0,756 0,652 0,624
(-1,12) (-1,47) (-1,72)* (2,86)*** (2,34)** (2,26)**
GDP 0,277 0,324 0,304 -0,226 -0,161 -0,124
(2,05)** (2,30)** (2,18)** (-3,90)*** (-2,54)** (-1,98)**
D_SAV 2,016 1,927 1,622 0,429 0,668 0,574
(0,50) (0,48) (0,41) (0,33) (0,36) (0,31)
D_COOP -3,192 -0,872 1,542 0,061 -0,382 -0,442
(-0,80) (-0,18) (0,31) (0,06) (-0,21) (-0,24)
-1,434 -1,698 0,956 -0,141 -0,095 -0,048
F.test : α3 + α4 = 0 (10,59)*** (12,72)*** ( 0,35) (0,83) ( 0,28) (0,01)
1,077 1,134 1,127 0,173 0,189 0,158
α3 + α5 = 0 (11,83)*** (12,61)*** (12,74)*** (2,23) (2,17) (1,55)
J.stat 86,238 81,389 92,728 193,873 219,152 242,135
Observations 4761 4445 4402 3716 3183 3144
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement au seuil
de 1%, 5% and 10% ; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques ; F.test est le test de Fisher sur la significativité de la
somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher. ∆RWA=Variations annuelles
du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; ∆NPL=Variations annuelles du ratio des prêts non performants sur le
montant des prêts nets; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon;
D_UNDERMODER=1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4; D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le
TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon;
∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; RWAt-1 =Valeurs retardées d’une année du ratio des actifs pondérés du
risque sur le total de l’actif; NPLt-1= Valeurs retardées d’une année du ratio des prêts non performants sur le montant des prêts nets;
EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de
croissance du produit intérieur brut; D_COOP et D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses
d’épargne.
104
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 8b. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque
des banques européennes (1992-2006)
SD_ROA LOG_Z
(1.a) (1.b) (1.c) (1.a) (1.b) (1.c)
D_UNDER ( α ) 1 0,032 -0,027
(0,58) (-0,22)
D_UNDERMODER ( α ) 1 0,023 0,005
(0,31) (0,03)
D_UNDERSTRONG ( α ) 1 0,072 -0,081
(0,65) (-0,32)
D_AD ( α ) 2 -0,032 -0,069 -0,064 -0,025 0,015 0,010
(-1,44) (-2,67)*** (-2,51)** (-0,55) (0,28) (0,20)
∆CAP ( α ) 3 0,157 0,214 0,213 -0,140 -0,174 -0,186
(9,27)*** (9,35)*** (9,48)*** (-4,30)*** (-3,49)*** (-3,80)***
∆CAP*D_UNDER ( α ) 4 -0,256 0,101
(-9,56)*** (1,64)
∆CAP*D_UNDERMODER -0,313 0,165
(α 4 ) (-9,34)*** (2,15)**
∆CAP*DUM_UNDERSTRONG -0,232 0,006
(α 4 ) (-3,95)*** (0,04)
∆CAP*D_AD ( α ) 5 -0,167 -0,220 -0,221 0,108 0,152 0,169
(-7,71)*** (-7,82)*** (-7,95)*** (2,49)** (2,50)** (2,81)***
SD_ROAt-1 0,550 0,508 0,498
(19,33)*** (12,81)*** (12,39)***
LOGZt-1 0,661 0,621 0,601
(16,76)*** (13,72)*** (13,54)***
EFF 0,014 0,013 0,012 -0,007 -0,015 -0,015
(7,06)*** (6,34)*** (5,84)*** (-1,57) (-3,38)*** (-3,26)***
SIZE 0,288 0,304 0,299 -0,393 -0,448 -0,461
(8,40)*** (7,01)*** (6,97)*** (-5,79)*** (-5,06)*** (-5,25)***
GDP 0,004 0,011 0,009 -0,001 -0,008 -0,011
(0,56) (1,16) (1,07) (-0,05) (-0,43) (-0,62)
D_SAV -0,103 0,050 0,049 0,185 -0,080 -0,087
(-0,76) (0,26) (0,25) (0,64) (-0,20) (-0,22)
D_COOP 0,080 0,155 0,129 -0,154 -0,178 -0,174
(0,80) (0,82) (0,67) (-0,72) (-0,46) (-0,44)
-0,098 -0,098 -0,019 -0,039 -0,008 -0,179
F.test : α3 + α4 = 0 (23,15)*** (16,95)*** (0,13) ( 0,53) (0,01) (1,961)
-0,010 -0,005 -0,008 -0,031 -0,021 -0,016
α3 + α5 = 0 (0,61) (0,12) (0,26) (1,26) ( 0,45) (0,26)
J.stat 457,863 326,958 354,455 40,297 6,233 37,971
Observations 4923 3959 3927 4850 3903 3870
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques ; F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
SD_ROA=Moyenne mobile sur 3 ans de l’écart type de la rentabilité des actifs; LOG_Z=Moyenne mobile sur 3 ans du Z-
score; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon;
D_UNDERMODER =1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4; D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et
le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon;
∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; SD_ROAt-1 =Valeurs retardées d’une année de l’écart type de la
rentabilité des actifs; LOG_Zt-1=Valeurs retardées d’une année du Z-score; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant
les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut; D_COOP et
D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
105
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
106
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
banques sous capitalisées, les variations des capitaux hybrides exercent un impact positif sur
∆RWA84.
Concernant les variables de contrôle, on retrouve généralement les mêmes résultats que
dans la sous section précédente consacrée aux résultats relatifs à l’hypothèse H1.
De façon générale, on trouve que l’impact des variations du capital sur la prise de risque
des banques dépend du niveau de capital réglementaire ex ante de la banque et du type de
capital que la banque fait varier. Pour les banques fortement capitalisées et adéquatement
capitalisées, une augmentation des capitaux propres et de la dette subordonnée entraîne une
augmentation des actifs pondérés du risque, ce qui aboutit à un risque de défaillance plus
élevé. Les banques modérément sous capitalisées réduisent leur risque en investissant dans
des actifs moins risqués lorsqu’elles augmentent les capitaux propres. Cependant, on
n’observe pas ce comportement prudent lorsque ces banques utilisent le capital du Tier2 (dette
subordonnée et capitaux hybrides). Les banques sévèrement sous capitalisées semblent
adopter un comportement risqué, quel que soit le type de capital utilisé.
84
Il n’est pas possible d’introduire les variations des capitaux hybrides des banques sévèrement sous capitalisées
dans l’équation 2c avec ∆RWA comme variable expliquée, en raison de l’insuffisance des données relatives à
cette sous catégorie de banques.
107
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 9a. Impact des variations des capitaux propres, de la dette subordonnée et des
capitaux hybrides sur la prise de risque des banques européennes (1992-2006)
∆RWA ∆NPL
(2.a) (2.b) (2.c) (2.a) (2.b) (2.c)
D_UNDER (β ) 1 -5,19 0,602
(-2,76)*** (1,05)
D_UNDERMODER (β ) 1 -4,296 -0,196
(-1,86)* (-0,26)
D_UNDERSTRONG (β ) 1 -17,064 2,71
(-3,19)*** (2,61)***
D_AD (β ) 2 -2,145 -2,060 -2,113 0,151 0,191 0,248
(-3,03)*** (-2,96)*** (-2,96)*** (0,65) (0,86) (1,10)
∆EQ (β ) 3 0,687 0,979 0,962 -0,003 0,067 -0,062
(1,11) (1,74)* (1,66)* (-0,02) (0,35) (-0,32)
∆EQ*D_UNDER (β ) 4 -3,725 -0,211
(-4,14)*** (-0,77)
∆EQ * D_UNDERMODER (β ) 4 -4,999 -0,011
(-5,30)*** (-0,03)
∆EQ * D_UNDERSTRONG (β ) 4 0,503 -0,601
(0,28) (-1,65)*
∆EQ *D_AD (β ) 5 1,609 1,502 1,450 -0,026 0,026 -0,002
(1,94)* (1,82)* (1,72)* (-0,10) (0,09) (-0,01)
∆SUB (β ) 6 0,961 0,968 0,964 -0,069 -0,089 -0,112
(3,38)*** (3,46)*** (3,40)*** (-0,60) (-0,82) (-1,02)
∆SUB *D_UNDER (β ) 7 0,346 0,817
(0,19) (1,40)
∆SUB * D_UNDERMODER (β ) 7 1,083 1,157
(0,41) (1,33)
∆SUB * D_UNDERSTRONG (β ) 7 1,494 0,853
(0,56) (1,02)
∆SUB *D_AD (β ) 8 -0,649 -0,306 -0,209 0,107 0,147 0,134
(-0,96) (-0,45) (-0,30) (0,43) (0,63) (0,57)
∆HYB (β ) 9 0,097 0,293 0,242 0,150 0,149 0,116
(0,12) (0,37) (0,30) (0,52) (0,56) (0,43)
∆HYB *D_UNDER (β ) 10 79,046 0,881
(3,40)*** (0,28)
∆HYB * D_UNDERMODER (β ) 10 233,431 21,258
(3,82)*** (1,65)*
∆HYB * D_UNDERSTRONG (β ) 10 NA 2,709
(0,26)
∆HYB *D_AD (β ) 11 3,013 3,068 3,175 0,001 0,058 0,060
(1,60) (1,64)* (1,68)* (0,002) (0,10) (0,11)
108
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 9a (suite). Impact des variations des capitaux propres, de la dette subordonnée et des
capitaux hybrides sur la prise de risque des banques européennes (1992-2006)
∆RWA ∆NPL
(2.a) (2.b) (2.c) (2.a) (2.b) (2.c)
RWAt-1 -0,118 -0,098 -0,111
(-2,05)** (-1,78)* (-1,96)**
NPLt-1 -0,066 -0,235 -0,200
(-1,23) (-3,92)*** (-3,34)***
EFF -0,025 -0,001 0,009 -0,050 -0,049 -0,058
(-0,43) (-0,01) (0,14) (-1,56) (-1,59) (-2,00)**
SIZE -2,193 -1,863 -2,381 -0,017 -0,265 -0,464
(-2,21)** (-1,91)* (-2,38)** (-0,04) (-0,68) (-1,19)
GDP 0,781 0,827 0,893 -0,181 -0,156 -0,084
(4,56)*** (4,77)*** (5,06)*** (-2,94)*** (-2,66)*** (-1,42)
DUM_SAV 0,799 1,192 1,338 -0,443 -0,522 -0,706
(0,21) (0,33) (0,36) (-0,31) (-0,40) (-0,54)
DUM_COOP -0,604 -0,165 2,630 -0,351 -0,928 -0,903
(-0,14) (-0,04) (0,60) (-0,22) (-0,62) (-0,55)
-3,037 -4,019 1,466 -0,215 0,057 -0,663
F.test : β + β = 0 (22,54)*** (31,23)*** (0,73)
3 4 (1,061) ( 0,04) (4,25)**
2,297 2,481 2,413 -0,030 0,094 -0,065
β + β = 0 (12,81)*** (14,43)*** (13,24)*** (0,02)
3 5 ( 0,184) (0,09)
1,307 2,052 2,458 0,748 1,068 0,741
β + β = 0 ( 0,56)
6 7 (0,62) (0,85) (1,71) (1,55) (0,80)
0,311 0,662 0,754 0,038 0,057 0,02
β + β = 0 (0,25)
6 8 (1,18) ( 1,45) (0,03) (0,08) (0,01)
79,144 233,72 NA 1,031 21,407 2,825
β + β = 0 (11,62)*** (14,70)***
9 10 NA (0,11) (2,76)* (0,074)
3,111 3,361 3,417 0,151 0,207 0,176
β + β = 0 (3,39)*
9 11 (3,98)** (4,01)** ( 0,09) (0,19) ( 0,13)
J.stat. 52,758 48,794 57,132 83,721 119,274 125,583
Observations 1532 1428 1414 1187 1070 1060
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques; F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
∆RWA=Variations annuelles du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; ∆NPL=Variations annuelles du ratio
des prêts non performants sur le montant des prêts nets; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque
(TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_UNDERMODER =1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4;
D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris
entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon; ∆EQ=Variations annuelles des capitaux propres sur le total de l’actif;
∆SUB=Variations annuelles de la dette subordonnée sur le total de l’actif; ∆HYB=Variations annuelles des capitaux hybrides
sur le total de l’actif RWAt-1 =Valeurs retardées d’une année du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; NPLt-
1=Valeurs retardées d’une année du ratio des prêts non performants sur le montant des prêts nets; EFF=Total des coûts sur le
revenu généré avant les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit
intérieurs brut; D_COOP et D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
109
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 9b. Impact des variations des capitaux propres, de la dette subordonnée et des
capitaux hybrides sur la prise de risque des banques européennes (1992-2006)
SD_ROA LOG_Z
(2.a) (2.b) (2.c) (2.a) (2.b) (2.c)
D_UNDER (β ) 1 0,107 0,085
(1,24) (0,35)
D_UNDERMODER (β ) 1 0,006 -0,207
(0,05) (-0,65)
D_UNDERSTRONG (β ) 1 -0,018 0,056
(-0,10) (0,07)
D_AD (β ) 2 -0,023 -0,032 -0,033 -0,011 -0,015 -0,007
(-0,82) (-1,01) (-1,06) (-0,16) (-0,20) (-0,10)
∆EQ (β ) 3 -0,017 -0,019 -0,019 -0,171 -0,193 -0,182
(-0,75) (-0,75) (-0,72) (-2,75)*** (-3,13)*** (-2,97)***
∆EQ*D_UNDER (β ) 4 -0,010 0,199
(-0,24) (1,81)*
∆EQ * D_UNDERMODER (β ) 4 -0,057 0,256
(-1,14) (2,22)**
∆EQ * D_UNDERSTRONG (β ) 4 0,203 0,880
(2,18)** (0,73)
∆EQ *D_AD (β ) 5 0,016 0,008 0,009 0,113 0,230 0,212
(0,53) (0,22) (0,24) (1,44) (2,54)** (2,35)**
∆SUB (β ) 6 -0,011 -0,023 -0,023 0,022 0,036 0,038
(-0,85) (-1,66)* (-1,67)* (0,68) (1,08) (1,13)
∆SUB *D_UNDER (β ) 7 -0,184 -0,480
(-2,05)** (-1,60)
∆SUB * D_UNDERMODER (β ) 7 0,026 -0,255
(0,16) (-0,70)
∆SUB * D_UNDERSTRONG
(β ) 7 -0,427 -2,308
(-3,18)*** (-1,03)
∆SUB *D_AD (β ) 8 0,007 0,024 0,025 0,025 0,030 0,027
(0,25) (0,74) (0,78) (0,33) (0,39) (0,36)
∆HYB (β ) 9 -0,024 -0,027 -0,027 -0,046 -0,044 -0,044
(-0,67) (-0,71) (-0,72) (-0,51) (-0,50) (-0,50)
∆HYB *D_UNDER (β ) 10 -0,240 -0,300
(-0,43) (-0,21)
∆HYB * D_UNDERMODER (β ) 10 0,009 -1,510
(0,004) (-0,32)
∆HYB * D_UNDERSTRONG
(β ) 10 2,279 6,892
(1,23) (0,45)
∆HYB *D_AD (β ) 11 0,019 0,023 0,023 -0,048 -0,066 -0,065
(0,26) (0,310) (0,30) (-0,27) (-0,37) (-0,36)
110
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 9b (suite). Impact des variations des capitaux propres, de la dette subordonnée et des
capitaux hybrides sur la prise de risque des banques européennes (1992-2006)
SD_ROA LOGZ
(2.a) (2.b) (2.c) (2.a) (2.b) (2.c)
SIZE 0.024 0.004 0.002 -0.367 -0.396 -0.403
(0.50) (0.07) (0.05) (-3.09)*** (-3.19)*** (-3.24)***
GDP 0.004 0.005 0.003 -0.010 -0.006 -0.003
(0.52) (0.48) (0.35) (-0.46) (-0.24) (-0.11)
DUM_SAV 0.012 -0.030 -0.032 -0.026 -0.073 -0.072
(0.08) (-0.19) (-0.20) (-0.07) (-0.20) (-0.19)
DUM_COOP 0.108 0.168 0.132 -0.229 -0.293 -0.290
(0.66) (0.95) (0.72) (-0.53) (-0.68) (-0.67)
-0.028 -0.076 0.184 0.028 0.062 0.698
F.test : β +β =0
3 4 (0.65) (3.43)* (4.35)** (0.098) (0.42) (0.338)
-0.001 -0.011 -0.009 -0.057 0.036 0.030
β +β =0
3 5 (0.0003) (0.14) (0.106) (1.169) ( 0.292) (0.194)
-0.195 0.002 -0.45 -0.458 -0.218 -2.27
β +β =0
6 7 (4.201)** (0.00) (11.423)*** (2.38) (0.37) (1.034)
-0.003 0.0005 0.001 0.047 0.066 0.065
β +β =0
6 8 (0.017) (0.00) (0.003) (0.482) (0.935) (0.899)
-0.264 -0.018 2.252 -0.346 -0.555 6.847
β +β =0
9 10 (0.235) (0.00) (1.499) (0.064) ( 0.109) (0.199)
-0.005 -0.0035 -0.003 -0.094 -0.11 -0.109
β +β =0
9 11 (0.006) (0.002) (0.003) (0.381) (0.521) (0.511)
J.stat. 439.169 420.809 427.591 36.122 46.405 45.188
Observations 1726 1438 1430 1702 1421 1411
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques; F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
SD_ROA=Moyenne mobile sur 3 ans de la rentabilité des actifs; LOG_Z=Moyenne mobile sur 3 ans du Z-score;
D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_UNDERMODER =1
lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4; D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le TIER1<4 l’année
précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon; ∆EQ=Variations
annuelles des capitaux propres sur le total de l’actif; ∆SUB=Variations annuelles de la dette subordonnée sur le total de
l’actif ; ∆HYB=Variations annuelles des capitaux hybrides sur le total de l’actif SD_ROAt-1 =Valeurs retardées d’une année de
l’écart type de la rentabilité des actifs; LOG_Zt-1=Valeurs retardées d’une année du Z-score; EFF=Total des coûts sur le
revenu généré avant les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit
intérieurs brut; D_COOP et D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
111
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
4. INVESTIGATIONS COMPLEMENTAIRES
Il est intéressant d’isoler l’impact que certains facteurs peuvent exercer sur la relation
entre les variations du capital et les variations du risque. Ces facteurs ont généralement été
pris en compte dans la spécification à travers les spécificités des banques (effets fixes) ou des
variables de contrôle. On effectue maintenant des estimations en divisant l’échantillon étudié
en fonction de certains critères, étant donné l’hétérogénéité de l’échantillon étudié. Ces
estimations sur sous échantillons sont, pour la plupart, réalisées sur les spécifications 1a-c en
raison de la faiblesse du nombre de banques sous capitalisées dans le cas de la décomposition
du capital (spécifications 2a-c). Les tableaux d’estimation sont présentés à la fin de cette
section.
112
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque pour les
différents types de banques
Comme évoqué précédemment, l’échantillon étudié comporte trois types de banques
(commerciales, coopératives & mutualistes et caisses d’épargne) qui ont différents types de
propriétaires. Le comportement de prise de risque peut être différent d’un type de banque à
l’autre. On rappelle que l’objectif des banques commerciales est de maximiser la valeur
actionnariale. L’objectif des banques coopératives et mutualistes est de créer de la valeur pour
leurs clients-propriétaires. Quant aux caisses d’épargne, leurs principaux objectifs sont de
permettre la collecte des dépôts en faveur des projets publics, sociaux et de soutenir les
projets de développement régional (Gardener et al., 1997, Bergendahl et Lindblom, 2008).
Les caisses d’épargne privées poursuivent quant à elles des objectifs de rentabilité semblables
à ceux des banques commerciales. Cependant, même si ces trois types de banques poursuivent
des objectifs différents, elles sont soumises aux mêmes exigences en capital. Par ailleurs, à
ces différences en termes d’objectifs, s’ajoute le fait que les banques coopératives &
mutualistes et les caisses d’épargne peuvent avoir plus de difficultés à procéder à une
augmentation de capital. Cependant depuis le début des années deux mille, le développement
d’une large gamme d’instruments financiers et de mécanismes a facilité l’émission de capital
sur les marchés financiers (actions sans droit de vote, titres hybrides de dette et de capital…).
Ainsi, l’impact des variations du capital sur les variations du risque peut être différent selon le
type de banques considéré.
Etant donné cette hétérogénéité entre ces types de banques, on effectue séparément les
estimations pour chaque type. Les résultats figurent dans les tableaux 12a-b, 13a-b et 14a-b.
Le nombre relativement faible de banques coopératives & mutualistes et de caisses d’épargne
sous capitalisées permet d’estimer uniquement les spécifications (1a-c). Les principaux
résultats présentés dans la section précédente sont valables pour les banques commerciales
(tableaux 12a-b). On met en évidence un lien positif et significatif entre les variations du
capital et les variations du risque pour les banques commerciales fortement et adéquatement
capitalisées. Ce lien est négatif et significatif pour les banques commerciales sous capitalisées
en retenant ∆RWA comme mesure du risque. Une augmentation du capital entraîne aussi une
augmentation du risque de défaillance des banques commerciales fortement capitalisées.
S’agissant des banques coopératives & mutualistes, on observe un lien positif entre les
variations du capital et du risque (SD_ROA) pour les banques fortement capitalisées. Le
coefficient associé à la variable interactive des banques sous capitalisées et adéquatement
capitalisées n’est pas significatif, ce qui montre l’absence de déviation dans la relation entre
113
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
les variations du capital et du risque (SD_ROA) par rapport aux banques fortement
capitalisées (tableaux 13b). Comme pour les banques commerciales, une augmentation de
capital contribue à accroître le risque de défaillance des banques coopératives & mutualistes
(tableaux 13b). Pour les caisses d’épargne, on trouve également une relation positive et
significative entre les variations du capital et les variations du risque (∆RWA, ∆NPL,
SD_ROA), pour les banques fortement capitalisées (tableaux 14a-b). De même que pour les
banques coopératives & mutualistes, le coefficient associé à la variable interactive des
banques sous capitalisées et adéquatement capitalisées n’est pas significatif.
Ainsi, comme mis en évidence dans la section 4, les banques fortement capitalisées et
adéquatement capitalisées des trois types de banques prennent plus de risque lorsqu’elles
augmentent leur capital. Cette augmentation de capital conduit à une augmentation du risque
de défaillance. Cependant, les banques coopératives & mutualistes et les caisses d’épargne
sous capitalisées ne réduisent pas leur prise de risque lorsqu’elles augmentent le capital,
contrairement aux banques commerciales de la même catégorie.
Effet de la taille
L’échantillon est composé à la fois de grandes banques et de petites qui peuvent avoir
une réaction différente en termes de prise de risque à la suite d’une variation du capital. En
effet, la défaillance d’une grande banque peut avoir de graves conséquences sur la stabilité du
système bancaire (phénomènes de contagions, baisse de crédits octroyés au secteur privé). Les
autorités publiques peuvent être plus laxistes à l’égard de ces banques. Celles-ci peuvent donc
être incitées à prendre relativement plus de risque lorsqu’elles augmentent leur capital.
Cependant, les grandes banques peuvent être relativement plus diversifiées et disposer
d’instruments plus performants de contrôle et de gestion du risque. Bien qu’on ait introduit le
logarithme du total de l’actif pour contrôler la taille des banques, il est important de réaliser
les estimations en distinguant les grandes des petites banques (tableaux 15a-b et 16a-b). Pour
cela, on discrimine les banques en fonction du seuil de 1 milliard retenu par BankScope Fitch
IBCA.
Les résultats montrent que, pour les banques sous capitalisées, la relation négative entre
les variations du capital et les variations des actifs pondérés du risque (∆RWA) n’est
significative que pour les petites banques. Les petites banques sous capitalisées adoptent un
comportement plus prudent que les grandes banques de la même catégorie. Les variations du
capital exercent généralement un impact positif sur les variations des actifs pondérés du risque
à la fois pour les petites et grandes banques adéquatement et fortement capitalisées. Par
114
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
115
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
bancaire. Cependant, les banques qui se financent par les dépôts disposent de ressources
relativement bon marché. Elles ne sont donc pas obligées de prendre des risques importants
pour assurer la rémunération de cette ressource. Ensuite, les banques disposants d’un montant
élevé de dépôts appartenant à de petits déposants possèdent relativement moins de ressources
marchéisées et sont donc soumises à une plus faible discipline de marché.
On effectue les estimations en distinguant les banques se finançant en grande partie par
les dépôts des autres institutions (tableaux 19a-b et 20a-b). On retient la médiane comme
critère de séparation. La valeur de la médiane est de 54,954. Le résultat selon lesquels les
banques sous capitalisées réduisent leur prise de risque (∆RWA) lorsqu’elles augmentent le
capital n’est significatif que pour celles qui disposent d’un montant relativement faible de
dépôts. Cependant, on met généralement en évidence un lien positif entre la prise de risque et
les variations du capital pour les banques fortement et adéquatement capitalisées, quel que
soit le sous échantillon considéré. La détention par les banques de plus de ressources
marchéisées semble conduire à un comportement plus prudent des banques sous capitalisées
en termes de prise de risque mais ne modifierait pas le comportement des autres catégories de
banques (adéquatement et fortement capitalisées).
116
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 10a. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations positives du capital et prise
de risque des banques européennes (1992-2006)
∆RWA ∆NPL
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
∆RWA=Variations annuelles du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; ∆NPL=Variations annuelles du ratio
des prêts non performants sur le montant des prêts nets; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque
(TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_UNDERMODER =1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4;
D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris
entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon; ∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; RWAt-1 =Valeurs
retardées d’une année du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; NPLt-1=; Valeurs retardées d’une année du
ratio des prêts non performants sur le montant des prêts nets; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant les provisions
et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP =Taux de croissance du produit intérieurs brut; D_COOP et
D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
117
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 10b. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations positives du capital et prise
de risque des banques européennes (1992-2006)
SD_ROA LOG_Z
118
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 11a. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations négatives du capital et prise
de risque des banques européennes (1992-2006)
∆RWA ∆NPL
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
∆RWA=Variations annuelles du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; ∆NPL=Variations annuelles du ratio
des prêts non performants sur le montant des prêts nets; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque
(TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_UNDERMODER =1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4;
D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris
entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon; ∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; RWAt-1 =Valeurs
retardées d’une année du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; NPLt-1=; Valeurs retardées d’une année du
ratio des prêts non performants sur le montant des prêts nets; EFF = Total des coûts sur le revenu généré avant les provisions
et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieurs brut; D_COOP et
D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
119
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 11b. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations négatives du capital et prise
de risque des banques européennes (1992-2006)
SD_ROA LOG_Z
F.test :
0,054 0,130 0,020 -0,382 -0,276 -0,534
α3 + α4 = 0 (0,702) (1,956) (0,037) (5,727)** (2,528) (5,817)**
-0,013 0,007 0,006 0,002 0,083 0,092
α3 + α5 = 0 (0,356) (0,064) (0,002) (0,002) (2,066) (2,550)
J.stat. 555,666 377,847 386,152 63,088 43,606 42,922
Observations: 2496 2078 2068 2459 2046 2034
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
SD_ROA=Moyenne mobile sur 3 ans de l’écart type de la rentabilité des actifs; LOG_Z=Moyenne mobile sur 3 ans du Z-
score ; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon;
D_UNDERMODER =1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4; D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et
le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon;
∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; SD_ROAt-1 =Valeurs retardées d’une année de l’écart type de la
rentabilité des actifs; LOG_Zt-1=Valeurs retardées d’une année du Z-score; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant
les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP =Taux de croissance du produit intérieurs brut; D_COOP
et D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
120
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 12a. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque
des banques commerciales européennes (1992-2006)
∆RWA ∆NPL
F.test :
-1,847 -2,417 -0,807 -0,224 -0,099 -0,267
α3 + α4 = 0 (13,433)*** ( 21,167)*** (0,201) (2,074) (0,345) (0,518)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
∆RWA=Variations annuelles du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; ∆NPL=Variations annuelles du ratio
des prêts non performants sur le montant des prêts nets; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque
(TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_UNDERMODER =1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4;
D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris
entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon; ∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; RWAt-1 =Valeurs
retardées d’une année du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; NPLt-1=; Valeurs retardées d’une année du
ratio des prêts non performants sur le montant des prêts nets; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant les provisions
et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut.
121
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 12b. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque
des banques commerciales européennes (1992-2006)
SD_ROA LOG_Z
F.test :
-0,148 -0,118 -0,057 -0,089 -0,112 -0,121
α3 + α4 = 0 (16,882)*** (9,459)*** (0,350) (1,703) (2,161) (0,452)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
SD_ROA=Moyenne mobile sur 3 ans de l’écart type de la rentabilité des actifs; LOG_Z=Moyenne mobile sur 3 ans du Z-
score; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon;
D_UNDERMODER =1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4; D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et
le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon;
∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; SD_ROAt-1 =Valeurs retardées d’une année de l’écart type de la
rentabilité des actifs; LOG_Zt-1=Valeurs retardées d’une année du Z-score; EFF = Total des coûts sur le revenu généré avant
les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut.
122
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 13a. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque
des banques coopératives & mutualistes européennes (1992-2006)
∆RWA ∆NPL
(1.a) (1.b) (1.c) (1.a) (1.b) (1.c)
D_UNDER -11,488 -0,294
(-2,385)** (-0,304)
D_ UNDER
MODER -12,833 -2,542
(-2,586)*** (-1,464)
D_ UNDER
STRONG 72,735 0,340
(2,774)*** (0,258)
D_AD -6,394 -6,074 -6,484 0,196 0,1025 0,087
(-4,051)*** (-3,906)*** (-4,148)*** (0,411) (0,191) (0,162)
∆CAP (α3) 0,937 0,931 0,978 0,411 0,636 0,600
(1,587) (1,605) (1,686)* (1,538) (2,541)** (2,356)**
∆CAP*D_UNDER -1,817 0,283
(α4) (-0,743) (0,489)
∆CAP*D_ UNDER
MODER (α4) 1,346 0,675
(0,537) (0,819)
∆CAP*D_ UNDER
STRONG (α4) -44,920 -0,594
(-3,649)*** (-0,666)
∆CAP*D_AD (α5) 0,479 0,575 0,693 -0,391 -0,614 -0,582
(0,5392) (0,653) (0,782) (-0,900) (-1,416) (-1,330)
RWAt-1 -0,282 -0,282 -0,258
(-3,634)*** (-3,636)*** (-3,261)***
NPLt-1 -0,298 -0,354 -0,334
(-6,385)*** (-7,600)*** (-7,152)***
EFF -0,058 -0,043 -0,033 0,101 0,112 0,102
(-1,228) (-0,909) (-0,709) (4,104)*** (4,067)*** (3,910)***
SIZE -0,845 -0,884 -0,783 1,573 1,647 1,674
(-0,664) (-0,697) (-0,609) (2,536)** (2,356)** (2,400)**
GDP -0,076 -0,086 -0,080 -0,386 -0,429 -0,445
(-0,224) (-0,254) (-0,234) (-2,510)** (-2,641)*** (-2,725)***
F.test :
-0,880 2,277 -43,942 0,695 1,312 0,005
α3 + α4 = 0 (0,144) ( 0,894) (13,031)*** (1,687) (2,663) (0,000)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
∆RWA=Variations annuelles du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; ∆NPL=Variations annuelles du ratio
des prêts non performants sur le montant des prêts nets; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque
(TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_UNDERMODER =1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4;
D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris
entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon; ∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; RWAt-1 =Valeurs
retardées d’une année du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; NPLt-1=Valeurs retardées d’une année du
ratio des prêts non performants sur le montant des prêts nets; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant les provisions
et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut.
123
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 13b. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque
des banques coopératives & mutualistes européennes (1992-2006)
SD_ROA LOG_Z
F.test :
0,030 0,089 0,016 -0,228 -0,408 -0,251
α3 + α4 = 0 (0,748) (2,606) (0,121) (2,136) (2,861)* (1,431)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
SD_ROA=Moyenne mobile sur 3 ans de l’écart type de la rentabilité des actifs; LOG_Z=Moyenne mobile sur 3 ans du Z-
score; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon;
D_UNDERMODER =1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4; D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et
le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon;
∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; SD_ROAt-1 =Valeurs retardées d’une année de l’écart type de la
rentabilité des actifs; LOG_Zt-1=Valeurs retardées d’une année du Z-score; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant
les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP =Taux de croissance du produit intérieur brut.
124
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 14a. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque
des caisses d’épargne européennes (1992-2006)
∆RWA ∆NPL
F.test :
0,289 0,214 0,211 0,391 -2,2141
α3 + α4 = 0 ( 0,042) (0,017) (0,233) (0,664) (0,951)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
∆RWA=Variations annuelles du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; ∆NPL=Variations annuelles du ratio
des prêts non performants sur le montant des prêts nets; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque
(TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_UNDERMODER =1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4;
D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris
entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon; ∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; RWAt-1 =Valeurs
retardées d’une année du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif ; NPLt-1=Valeurs retardées d’une année du
ratio des prêts non performants sur le montant des prêts nets; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant les provisions
et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut. Le faible nombre de caisses
d’épargne sous capitalisées à la fois en termes de TCR et de TIER1 ne permet pas d’effectuer la troisième estimation de
∆RWA.
125
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 14b. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque
des caisses d’épargne européennes (1992-2006)
SD_ROA LOG_Z
F.test :
0,035 0,034 0,110 0,153 0,360 -1,276
α3 + α4 = 0 (0,331) (0,237) (0,273) (0,378) (1,753) ( 2,367)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
SD_ROA=Moyenne mobile sur 3 ans de l’écart type de la rentabilité des actifs; LOG_Z=Moyenne mobile sur 3 ans du Z-
score; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon;
D_UNDERMODER=1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4; D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le
TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon;
∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; SD_ROAt-1 =Valeurs retardées d’une année de l’écart type de la
rentabilité des actifs ; LOG_Zt-1=Valeurs retardées d’une année du Z-score ; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant
les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut.
126
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 15a. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque
des petites banques européennes (1992-2006)
∆RWA ∆NPL
(1.a) (1.b) (1.a) (1.b) (1.c)
D_UNDER -17,705 0,747
(-3,676)*** (0,744)
D_UNDERMODER -17,503 -1,859
(-3,511)*** (-1,006)
D_UNDERSTRON
G 0,707
(0,498)
D_AD -9,690 -9,026 0,764 0,255 0,387
(-6,500)*** (-5,898)*** (1,404) (0,444) (0,657)
∆CAP (α3) 1,240 1,274 0,041 0,413 0,386
(3,623)*** (3,772)*** (0,285) (3,055)*** (2,824)***
∆CAP*D_UNDER -3,595 -0,499
(α4) (-3,734)*** (-1,499)
∆CAP*D_UNDERM
ODER (α4) -4,043 -0,484
(-4,082)*** (-1,257)
∆CAP*D_UNDERS
TRONG (α4) -0,250
(-0,193)
∆CAP*D_AD (α5) 0,461 0,395 0,084 -0,234 -0,212
(0,520) (0,444) (0,227) (-0,565) (-0,505)
RWAt-1 -0,104 -0,175
(-1,671)* (-2,729)***
NPLt-1 -0,350 -0,444 -0,438
(-7,559)*** (-10,311)*** (-10,101)***
EFF -0,090 -0,068 0,113 0,052 0,065
(-2,127)** (-1,579) (4,638)*** (2,181)** (2,718)***
SIZE -2,814 -2,025 1,195 2,403 2,648
(-2,135)** (-1,538) (1,701)* (2,958)*** (3,216)***
GDP -0,288 -0,230 -0,003 -0,065 0,046
(-1,303) (-0,945) (-0,029) (-0,471) (0,328)
D_SAV 5,737 0,373 0,489 0,582
(0,974) (0,108) (0,148) (0,174)
D_COOP -15,702 0,557 0,600 0,704
(-1,838)* (0,331) (0,170) (0,197)
F.test :
-2,354 -2,768 -0,457 -0,071 0,136
α3 + α4 = 0 (7,176)*** (9,395)*** (2,343) (0,039) ( 0,011)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
∆RWA=Variations annuelles du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; ∆NPL=Variations annuelles du ratio
des prêts non performants sur le montant des prêts nets; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque
(TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_UNDERMODER =1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4;
D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris
entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon; ∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; RWAt-1 =Valeurs
retardées d’une année du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; NPLt-1=Valeurs retardées d’une année du
ratio des prêts non performants sur le montant des prêts nets; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant les provisions
et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP =Taux de croissance du produit intérieur brut; D_COOP et
D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
127
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 15b. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque
des petites banques européennes (1992-2006)
SD_ROA LOG_Z
F.test :
-0,011 -0,026 0,238 -0,042 -0,023 -0,518
α3 + α4 = 0 (0,137) (0,285) (1,722) (0,359) (0,076) (2,784)*
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
SD_ROA=Moyenne mobile sur 3 ans de l’écart type de la rentabilité des actifs; LOG_Z=Moyenne mobile sur 3 ans du Z-
score; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon;
D_UNDERMODER=1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4; D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le
TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon;
∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; SD_ROAt-1 =Valeurs retardées d’une année de l’écart type de la
rentabilité des actifs ; LOG_Zt-1=Valeurs retardées d’une année du Z-score ; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant
les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut. D_COOP et
D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
128
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 16a. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque
des grandes banques européennes (1992-2006)
∆RWA ∆NPL
(1.a) (1.b) (1.c) (1.a) (1.b) (1.c)
D_UNDER -3,605 0,375
(-2,697)*** (1,184)
D_UNDERMODER -2,569 0,0125
(-1,895)* (0,033)
D_UNDERSTRON
G -14,667 0,617
(-3,362)*** (0,816)
D_AD -1,540 -1,574 -1,361 -0,090 -0,097 -0,064
(-2,578)*** (-2,699)*** (-2,348)** (-0,649) (-0,664) (-0,455)
∆CAP (α3) 0,775 0,751 0,621 0,333 0,497 0,435
(1,569) (1,693)* (1,403) (3,023)*** (4,907)*** (4,358)***
∆CAP*D_UNDER -1,246 -0,379
(α4) (-1,840)* (-2,190)**
∆CAP*D_UNDERM
ODER (α4) -1,186 -0,562
(-1,722)* (-3,134)***
∆CAP*D_UNDERS
TRONG (α4) -0,079 -0,327
(-0,040) (-0,916)
∆CAP*D_AD (α5) -0,002 0,104 0,220 -0,156 -0,351 -0,319
(-0,004) (0,198) (0,415) (-1,085) (-2,560)** (-2,384)**
RWAt-1 -0,195 -0,145 -0,188
(-3,329)*** (-2,400)** (-3,214)***
NPLt-1 -0,282 -0,345 -0,354
(-10,393)*** (-13,022)*** (-13,858)***
EFF -0,118 -0,104 -0,107 0,061 0,032 0,015
(-2,083)** (-1,876)* (-1,902)* (3,258)*** (1,682)* (0,806)
SIZE -0,456 -0,605 -1,037 0,237 0,149 0,242
(-0,554) (-0,797) (-1,370) (1,116) (0,696) (1,151)
GDP 0,714 0,731 0,710 -0,258 -0,154 -0,133
(4,280)*** (4,369)*** (4,234)*** (-5,182)*** (-2,950)*** (-2,623)***
D_SAV -3,097 -3,126 0,377 0,413 0,301
(-0,619) (-0,633) (0,391) (0,271) (0,205)
D_COOP -1,434 0,543 -0,095 -0,638 -0,727
(-0,346) (0,124) (-0,106) (-0,444) (-0,475)
F.test :
-0,470 -0,435 0,541 -0,046 -0,064 0,107
α3 + α4 = 0 (0,915) (0,632) (0,078) ( 0,110) ( 0,185) (0,100)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques ; F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
∆RWA=Variations annuelles du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; ∆NPL=Variations annuelles du ratio
des prêts non performants sur le montant des prêts nets; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque
(TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_UNDERMODER=1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4;
D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris
entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon; ∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; RWAt-1 =Valeurs
retardées d’une année du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; NPLt-1=Valeurs retardées d’une année du
ratio des prêts non performants sur le montant des prêts nets ; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant les provisions
et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP =Taux de croissance du produit intérieur brut; D_COOP et
D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
129
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 16b. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque
des grandes banques européennes (1992-2006)
SD_ROA LOG_Z
(1.a) (1.b) (1.c) (1.a) (1.b) (1.c)
D_UNDER 0,143 -0,058
(3,369)*** (-0,416)
D_UNDERMODER 0,061 0,002
(1,179) (0,017)
D_UNDERSTRON
G 0,206 -0,013
(2,016)** (-0,039)
D_AD -0,011 -0,055 -0,052 -0,033 0,031 0,030
(-0,653) (-2,869)*** (-2,664)*** (-0,641) (0,557) (0,535)
∆CAP (α3) -0,035 0,126 0,131 -0,045 -0,138 -0,159
(-1,621) (6,199)*** (6,411)*** (-0,821) (-2,356)** (-2,771)***
∆CAP*D_UNDER -0,077 -0,012
(α4) (-2,708)*** (-0,132)
∆CAP*D_UNDERM
ODER (α4) -0,251 0,076
(-8,526)*** (0,724)
∆CAP*D_UNDERS
TRONG (α4) -0,138 0,031
(-2,893)*** (0,200)
∆CAP*D_AD (α5) 0,040 -0,117 -0,124 -0,003 0,081 0,1079
(1,637) (-4,966)*** (-5,214)*** (-0,059) (1,174) (1,578)
SD_ROAt-1 0,349 0,358 0,332
(13,519)*** (10,690)*** (9,612)***
LOG_Zt-1 0,732 0,638 0,617
(13,442)*** (11,922)*** (11,784)***
EFF -0,007 0,005 0,004 -0,005 -0,014 -0,014
(-3,247)*** (2,267)** (1,832)* (-0,689) (-1,834)* (-1,713)*
SIZE 0,007 0,086 0,086 -0,201 -0,285 -0,300
(0,259) (3,048)*** (3,011)*** (-2,469)** (-3,475)*** (-3,663)***
GDP -0,006 -0,002 -0,003 -0,009 -0,004 -0,006
(-0,981) (-0,321) (-0,410) (-0,498) (-0,200) (-0,296)
D_SAV -0,280 0,130 0,134 0,262 -0,115 -0,131
(-2,518)** (0,773) (0,789) (0,754) (-0,233) (-0,263)
D_COOP -0,080 0,112 0,102 -0,065 -0,182 -0,173
(-0,933) (0,779) (0,684) (-0,235) (-0,416) (-0,393)
F.test :
-0,113 -0,124 -0,006 -0,057 -0,061 -0,127
α3 + α4 = 0 (44,304)*** (36,509)*** (0,025) (0,549) (0,484) (0,773)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
SD_ROA=Moyenne mobile sur 3 ans de l’écart type de la rentabilité des actifs; LOG_Z=Moyenne mobile sur 3 ans du Z-
score ; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon;
D_UNDERMODER=1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4; D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le
TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon;
∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; SD_ROAt-1 =Valeurs retardées d’une année de l’écart type de la
rentabilité des actifs ; LOG_Zt-1=Valeurs retardées d’une année du Z-score; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant
les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut; D_COOP et
D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
130
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 17a. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque
des banques cotées européennes (1992-2006)
∆RWA ∆NPL
F.test :
1,624 0,787 -0,907 -0,771
α3 + α4 = 0 ( 0,443) (0,103) (2,708)* (1,744)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
∆RWA=Variations annuelles du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; ∆NPL=Variations annuelles du ratio
des prêts non performants sur le montant des prêts nets; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque
(TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_UNDERMODER =1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4;
D_AD=1 lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon; ∆CAP=Variations annuelles du capital sur
le total de l’actif; RWAt-1 =Valeurs retardées d’une année du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif ; NPLt-
1=Valeurs retardées d’une année du ratio des prêts non performants sur le montant des prêts nets ; EFF=Total des coûts sur le
revenu généré avant les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP =Taux de croissance du produit
intérieur brut; D_COOP et D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne. Le
faible nombre de banques cotées sous capitalisées à la fois en termes de TCR et de TIER1 fait qu’il impossible de fournir les
estimations de ∆RWA et de ∆NPL pour cette sous catégorie de banques cotées.
131
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 17b. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque
des banques cotées européennes (1992-2006)
SD_ROA LOG_Z
(1.a) (1.b) (1.a) (1.b)
D_UNDER 0,553 -0,701
(2,193)** (-0,819)
D_UNDERMODER 0,296 -0,823
(1,178) (-0,884)
D_UNDERSTRON
G
F.test :
-0,490 -0,310 0,979 1,592
α3 + α4 = 0 (6,965)*** ( 0,870) (2,507) (1,696)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
SD_ROA=Moyenne mobile sur 3 ans de l’écart type de la rentabilité des actifs; LOG_Z=Moyenne mobile sur 3 ans du Z-
score ; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon;
D_UNDERMODER=1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4; D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le
TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon;
∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; SD_ROAt-1 =Valeurs retardées d’une année de l’écart type de la
rentabilité des actifs ; LOG_Zt-1=; Valeurs retardées d’une année du Z-score; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant
les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut; D_COOP et
D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
132
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 18a. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque
des banques non cotées européennes (1992-2006)
∆RWA ∆NPL
F.test :
-1,468 -1,726 1,200 -0,148 -0,099 -0,035
α3 + α4 = 0 (10,528)*** (12,299)*** (0,549) (0,787) (0,274) (0,008)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques . F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
∆RWA=Variations annuelles du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; ∆NPL=Variations annuelles du ratio
des prêts non performants sur le montant des prêts nets; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque
(TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_UNDERMODER =1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4;
D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris
entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon; ∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; RWAt-1 =Valeurs
retardées d’une année du ratio des actifs pondéré du risque sur le total de l’actif; NPLt-1=Valeurs retardées d’une année du
ratio des prêts non performants sur le montant des prêts nets; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant les provisions
et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP =Taux de croissance du produit intérieur brut; D_COOP et
D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
133
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 18b. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque
des banques non cotées européennes (1992-2006)
SD_ROA LOG_Z
F.test :
-0,099 -0,103 -0,011 -0,050 -0,016 -0,213
α3 + α4 = 0 (20,928)*** (16,240)*** (0,035) (0,865) (0,067) (2,588)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
SD_ROA=Moyenne mobile sur 3 ans de l’écart type de la rentabilité des actifs; LOG_Z=Moyenne mobile sur 3 ans du Z-
score ; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon;
D_UNDERMODER =1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4; D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et
le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon;
∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; SD_ROAt-1 =Valeurs retardées d’une année de l’écart type de la
rentabilité des actifs; LOG_Zt-1=Valeurs retardées d’une année du Z-score; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant
les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut; D_COOP et
D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
134
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 19a. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque
des banques européennes avec faible montant de dépôts détenus (1992-2006)
∆RWA ∆NPL
(1.a) (1.b) (1.c) (1.a) (1.b) (1.c)
D_UNDER -2,161 0,184
(-1,436) (0,413)
D_ UNDER
MODER -1,886 0,158
(-1,181) (0,300)
D_ UNDER
STRONG -11,134 -1,276
(-2,344)** (-1,391)
D_AD -1,132 -1,392 -0,661 0,0799 0,154 0,139
(-1,652)* (-2,027)** (-1,035) (0,408) (0,785) (0,724)
∆CAP (α3) 0,507 0,534 0,082 0,457 0,355 0,352
(1,645)* (1,763)* (0,293) (4,309)*** (3,887)*** (3,884)***
∆CAP*D_UNDER -2,120 -0,706
(α4) (-4,012)*** (-3,492)***
∆CAP*D_ UNDER
MODER (α4) -2,853 -0,636
(-4,957)*** (-3,188)***
∆CAP*D_ UNDER
STRONG (α4) 2,441 -0,041
(1,216) (-0,089)
∆CAP*D_AD (α5) 0,498 0,509 0,901 -0,316 -0,198 -0,231
(1,218) (1,248) (2,307)** (-2,031)** (-1,363) (-1,615)
RWAt-1 -0,244 -0,207 -0,291
(-3,675)*** (-2,993)*** (-4,478)***
NPLt-1 -0,262 -0,322 -0,322
(-7,191)*** (-8,552)*** (-8,933)***
EFF -0,024 -0,035 -0,026 0,072 0,081 0,066
(-0,570) (-0,829) (-0,618) (3,740)*** (4,389)*** (3,725)***
SIZE -2,352 -2,464 -3,254 0,621 0,470 0,570
(-2,394)** (-2,500)** (-3,379)*** (1,935)* (1,468) (1,790)*
GDP 0,261 0,303 0,120 -0,234 -0,112 -0,107
(1,348) (1,547) (0,631) (-3,410)*** (-1,616) (-1,547)
D_SAV 0,1857
(0,136)
D_COOP 0,132
(0,152)
F.test :
-1,613 -2,318 2,524 -0,249 -0,280 0,310
α3 + α4 = 0 (13,875)*** (10,271)*** (1,589) (2,197) (2,532) (0,464)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
∆RWA=Variations annuelles du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; ∆NPL=Variations annuelles du ratio
des prêts non performants sur le montant des prêts nets; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque
(TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_UNDERMODER=1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4;
D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris
entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon; ∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; RWAt-1 =Valeurs
retardées d’une année du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif ; NPLt-1=Valeurs retardées d’une année du
ratio des prêts non performants sur le montant des prêts nets; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant les provisions
et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut; D_COOP et
D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
135
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 19b. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque
des banques européennes avec faible montant de dépôts détenus (1992-2006)
SD_ROA LOG_Z
F.test :
-0,135 -0,091 -0,0008 -0,012 -0,012 -0,163
α3 + α4 = 0 (32,572)*** (15,009)*** (0,0002) (0,030) (0,024) (0,979)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
SD_ROA=Moyenne mobile sur 3 ans de l’écart type de la rentabilité des actifs; LOG_Z=Moyenne mobile sur 3 ans du Z-
score ; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon;
D_UNDERMODER =1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4; D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et
le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon;
∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; SD_ROAt-1 =Valeurs retardées d’une année de l’écart type de la
rentabilité des actifs; LOG_Zt-1=Valeurs retardées d’une année du Z-score; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant
les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut; D_COOP et
D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
136
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 20a. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque
des banques européennes avec fort montant de dépôts détenus (1992-2006)
∆RWA ∆NPL
(1.a) (1.b) (1.c) (1.a) (1.b) (1.c)
D_UNDER -10,973 0,238
(-3,684)*** (0,322)
D_ UNDER
MODER -8,434 -0,880
(-2,586)*** (-0,854)
D_ UNDER
STRONG -28,075 1,727
(-2,437)** (1,389)
D_AD -7,848 -7,592 -7,664 -0,428 -0,372 -0,180
(-6,954)*** (-6,276)*** (-6,230)*** (-1,089) (-0,834) (-0,395)
∆CAP (α3) 1,498 1,927 1,912 0,286 0,009 0,013
(2,731)*** (3,276)*** (3,238)*** (1,398) (0,047) (0,067)
∆CAP*D_UNDER -3,028 0,431
(α4) (-1,959)* (1,093)
∆CAP*D_ UNDER
MODER (α4) -0,844 0,947
(-0,426) (2,066)**
∆CAP*D_ UNDER
STRONG (α4) -1,683 -0,209
(-0,438) (-0,266)
∆CAP*D_AD (α5) 0,034 -0,559 -0,489 -0,015 0,141 0,099
(0,041) (-0,612) (-0,526) (-0,046) (0,363) (0,248)
RWAt-1 -0,104 -0,118 -0,125
(-1,705)* (-1,703)* (-1,799)*
NPLt-1 -0,234 -0,333 -0,300
(-4,668)*** (-6,432)*** (-5,825)***
EFF -0,036 -0,058 -0,069 0,095 0,107 0,117
(-0,730) (-1,048) (-1,234) (3,078)*** (3,279)*** (3,447)***
SIZE -0,440 0,135 -0,155 0,333 0,043 0,056
(-0,448) (0,130) (-0,147) (0,691) (0,080) (0,104)
GDP -0,055 0,015 -0,004 -0,124 -0,024 0,002
(-0,293) (0,074) (-0,024) (-1,303) (-0,223) (0,024)
D_SAV 0,491
(0,143)
D_COOP -0,516
(-0,201)
F.test :
-1,529 1,083 0,228 0,717 0,957 -0,196
α3 + α4 = 0 (1,167) (0,322) (0,003) (4,117)** (5,110)** (0,065)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
∆RWA=Variations annuelles du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; ∆NPL=Variations annuelles du ratio
des prêts non performants sur le montant des prêts nets; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque
(TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_UNDERMODER=1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4;
D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris
entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon; ∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; RWAt-1 =Valeurs
retardées d’une année du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif ; NPLt-1=Valeurs retardées d’une année du
ratio des prêts non performants sur le montant des prêts nets; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant les provisions
et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut; D_COOP et
D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
137
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 20b. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque
des banques européennes avec fort montant de dépôts détenus (1992-2006)
SD_ROA LOG_Z
F.test :
0,010 -0,014 0,094 -0,083 -0,066 -0,190
α3 + α4 = 0 (0,087) (0,054) (0,732) (0,873) (0,426) (0,982)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
SD_ROA=Moyenne mobile sur 3 ans de l’écart type de la rentabilité des actifs; LOG_Z=Moyenne mobile sur 3 ans du Z-
score ; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon;
D_UNDERMODER =1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4; D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et
le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon;
∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; SD_ROAt-1 =Valeurs retardées d’une année de l’écart type de la
rentabilité des actifs; LOG_Zt-1=Valeurs retardées d’une année du Z-score; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant
les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut; D_COOP et
D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
138
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 21. Variations du risque et variations du capital des banques européennes (1992-
2006) : équations simultanées
∆RWA ∆CAP
D_UNDER -3,227 0,735
(-1,438) (2,384)**
D_AD -2,962 0,460
(-3,77)*** (4,388)***
∆CAP (α3) 3,225
(2,365)**
∆CAP*D_UNDER (α4) -6,748
(-3,142)***
∆CAP*D_AD (α5) -2,215
(-3,77)
∆RWA (α3) 0,071
(2,593)***
∆RWA*D_UNDER (α4) -0,096
(-2,71)***
∆RWA*D_AD (α5) -0,055
(-1,864)*
RWAt-1 -0,051
(-2,839)***
CAPt-1 -0,062
(-8,293)***
ROA 1,053
(5,189)***
EFF 0,164 0,062
(2,532)** (2,765)***
SIZE 0,442 0,129
(3,752)*** (2.400)**
GDP -0,218 0,118
(-1,907)* (4,338)***
-3.523 -0.024
Khi2 test : α3 + α4 = 0 (6.049)** (1.092)
1.009 0.016
α3 + α5 = 0 (3.877)** (2.338)
2
R -0,019 -0,382
Observations 3130 3130
Les coefficients sont estimés selon la méthode des doubles moindres carrés (TSLS). ***, **, * indiquent la significativité des
coefficients respectivement au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques ; Khi2 test est le
test du Khi2 sur la significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique du
Khi2. ∆RWA=Variations annuelles du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; D_UNDER=1 lorsque le ratio de
capital pondéré du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année
précédente, 0 sinon; ∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; RWAt-1 =Valeurs retardées d’une année du ratio des
actifs pondérés du risque sur le total de l’actif ; CAPt-1=Valeurs retardées d’une année du capital sur le total de l’actif ;
ROA=Rentabilité des actifs ; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de
l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut.
139
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
140
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Variations du ratio des actifs pondérés du risque comme variable explicative des variations
des prêts non performants
A l’image de Shrieves et Dahl (1992), on introduit les variations des actifs pondérés du
risque (∆RWA) dans les spécifications pour lesquelles ∆NPL est la variable expliquée (tableau
24). En effet, l’augmentation des actifs pondérés du risque peut découler du choix d’actifs à
forte pondération (prêts aux entreprises privées). Ce choix peut entraîner une augmentation
des prêts non performants. Les résultats mis en évidence dans la section 4 restent inchangés.
Changement de seuil pour différencier les banques adéquatement capitalisées des banques
fortement capitalisées
On avait jusque là retenu le seuil fixé dans le cadre de l’action coercitive précoce (PCA)
pour distinguer les banques en fonction de leur degré de capitalisation. On teste la robustesse
de nos résultats en utilisant maintenant un autre seuil pour classer les banques fortement et
adéquatement capitalisées. Les banques qui présentent un TCR compris entre 8 et 12% sont
désormais adéquatement capitalisées alors que celles qui ont un TCR au-dessus de 12% sont
fortement capitalisées. Les résultats sont présentés dans les tableaux 25a-b. Ils restent
inchangés pour les deux types de spécifications (1a-c et 2a-c) par rapport à ceux trouvés dans
la section 4. Pour les spécifications 1a-c, les résultats montrent que les banques fortement et
adéquatement capitalisées prennent plus de risque lorsqu’elles augmentent le capital alors que
les banques modérément sous capitalisées réduisent leur prise de risque (∆RWA) à la suite
d’une augmentation de capital. Les banques sévèrement sous capitalisées adoptent un
comportement moins prudent. Quant aux spécifications 2a-c, on trouve que les banques
fortement capitalisées prennent plus de risque en augmentant leur ratio des actifs pondérés du
risque (∆RWA) à la suite d’une augmentation des capitaux propres et de la dette subordonnée.
Pour les banques sous capitalisées, seule une augmentation des capitaux propres conduit à une
baisse du risque (∆RWA) alors qu’une augmentation des capitaux hybrides contribue à
accroître ∆RWA.
141
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
vigueur en 1993 et de constituer un stock de capital excédentaire (capital buffer) pouvant leur
accorder plus de marge de manœuvre en termes de prise de risque. La deuxième sous période
(1999-2006) correspond à une période relativement calme en matière d’imposition de
nouvelles exigences en capital. Les accords de Bâle II en matière de réglementation du capital
ne sont entrés en vigueur qu’après cette période. Sur la première sous période (1992-1998), on
met en évidence une relation positive et significative entre les variations du capital et les
variations des actifs pondérés du risque pour les banques adéquatement capitalisées. A
l’inverse, les banques sous capitalisées réduisent leurs actifs pondérés du risque lorsqu’elles
augmentent le capital. Les résultats montrent, par ailleurs, que pour les banques fortement
capitalisées, une augmentation du capital conduit à une augmentation des prêts non
performants. Pour la deuxième sous période (1999-2006), les résultats mis en évidence sont
conformes à ceux de la section 4. Les résultats sont donc plus robustes pour la deuxième sous
période qui permet d’observer le comportement normal des banques, c'est-à-dire en l’absence
de l’imposition d’une nouvelle exigence en capital.
142
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 22a. Impact des variations retardées d’une période du capital sur la prise de risque
des banques européennes (1992-2006)
∆RWA ∆NPL
F.test :
0.022 -0.043 -0.033 0.019 0.067 0.025
α3 + α4 = 0 (0.002) (0.008) (0.005) (0.013) (0.139) (0.020)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des MCO avec effets fixes. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients
respectivement au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de
Fisher sur la significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique
de Fisher. ∆RWA=Variations annuelles du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; ∆NPL=Variations
annuelles du ratio des prêts non performants sur le montant des prêts nets; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré
du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_UNDERMODER=1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1
(TIER1)≥4; D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR
est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon; ∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; RWAt-1
=Valeurs retardées d’une année du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif ; NPLt-1=Valeurs retardées d’une
année du ratio des prêts non performants sur le montant des prêts nets; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant les
provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut; D_COOP et
D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
143
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 22b. Impact des variations retardées d’une période du capital sur la prise de risque
des banques européennes (1992-2006)
SD_ROA LOG_Z
(1.a) (1.b) (1.c) (1.a) (1.b) (1.c)
F.test :
0.012 0.003 0.014 -0.067 -0.116 -0.115
α3 + α4 = 0 (0.263) (0.019) (0.279) (2.578) (5.778)** (5.713) **
Les coefficients sont estimés selon la méthode des MCO avec effets fixes. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients
respectivement au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de
Fisher sur la significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique
de Fisher. SD_ROA=Moyenne mobile sur 3 ans de l’écart type de la rentabilité des actifs; LOG_Z=Moyenne mobile sur 3 ans
du Z-score ; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon;
D_UNDERMODER =1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4; D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et
le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon;
∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; SD_ROAt-1 =Valeurs retardées d’une année de l’écart type de la
rentabilité des actifs; LOG_Zt-1=Valeurs retardées d’une année du Z-score; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant
les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut; D_COOP et
D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
144
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 23a. Impact des variations du capital sur la prise de risque des banques européennes
(1992-2006) : modèle sans variables interactives
∆RWA ∆NPL
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. ∆RWA=Variations annuelles du
ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; ∆NPL=Variations annuelles du ratio des prêts non performants sur le
montant des prêts nets; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon;
D_UNDERMODER=1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4; D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le
TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon;
∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; RWAt-1 =Valeurs retardées d’une année du ratio des actifs
pondérés du risque sur le total de l’actif ; NPLt-1=Valeurs retardées d’une année du ratio des prêts non performants sur le
montant des prêts nets; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de
l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut; D_COOP et D_SAV=Variables dummy des banques coopératives
& mutualistes et des caisses d’épargne.
145
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 23b. Impact des variations du capital sur la prise de risque des banques européennes
(1992-2006) : modèle sans variables interactives
SD_ROA LOG_Z
(1.a) (1.b) (1.c) (1.a) (1.b) (1.c)
D_UNDER -0,171 0,053
(-3,112)*** (0,440)
D_UNDERMODER -0,251 0,148
(-3,567)*** (0,981)
D_UNDERSTRON
G -0,048 -0,088
(-0,461) (-0,366)
D_AD -0,076 -0,112 -0,127 0,010 0,057 0,062
(-3,330)*** (-4,333)*** (-4,657)*** (0,219) (1,004) (1,084)
∆CAP 0,130 0,167 0,193 -0,136 -0,161 -0,174
(8,414)*** (8,596)*** (9,124)*** (-4,223)*** (-3,420)*** (-3,708)***
SD_ROAt-1 0,545 0,498 0,500
(19,784)*** (13,391)*** (12,682)***
LOG_Zt-1 0,656 0,621 0,607
(16,211)*** (13,637)*** (13,836)***
EFF 0,013 0,013 0,012 -0,007 -0,015 -0,015
(7,007)*** (6,663)*** (5,850)*** (-1,586) (-3,350)*** (-3,278)***
SIZE 0,261 0,259 0,275 -0,391 -0,439 -0,449
(7,935)*** (6,490)*** (6,640)*** (-5,742)*** (-5,014)*** (-5,193)***
GDP 0,002 0,006 0,006 -0,0001 -0,006 -0,009
(0,318) (0,792) (0,700) (-0,007) (-0,328) (-0,490)
D_SAV -0,120 0,021 0,031 0,191 -0,070 -0,076
(-0,912) (0,118) (0,167) (0,671) (-0,179) (-0,195)
D_COOP 0,056 0,119 0,064 -0,140 -0,135 -0,126
(0,589) (0,674) (0,343) (-0,658) (-0,350) (-0,324)
J.stat. 515,830 397,915 379,163 41,021 37,731 38,597
Observations: 4923 3959 3927 4850 3903 3870
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. SD_ROA=Moyenne mobile sur 3
ans de l’écart type de la rentabilité des actifs; LOG_Z=Moyenne mobile sur 3 ans du Z-score ; D_UNDER=1 lorsque le ratio
de capital pondéré du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_UNDERMODER =1 lorsque le TCR<8 mais le ratio
de TIER1 (TIER1)≥4; D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1
lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon; ∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total
de l’actif; SD_ROAt-1 =Valeurs retardées d’une année de l’écart type de la rentabilité des actifs; LOG_Zt-1=Valeurs retardées
d’une année du Z-score; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total
de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut; D_COOP et D_SAV=Variables dummy des banques
coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
146
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 24. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et variations des
prêts non performants des banques européennes : prise en compte de ∆RWA (1992-2006)
∆NPL
F.test :
-0,304 -0,335 -0,659
α3 + α4 = 0 (2,698) (2,897)* (0,375)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
∆RWA=Variations annuelles du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; ∆NPL=Variations annuelles du ratio
des prêts non performants sur le montant des prêts nets; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque
(TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_UNDERMODER=1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4;
D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris
entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon; ∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; RWAt-1 =Valeurs
retardées d’une année du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif ; NPLt-1=Valeurs retardées d’une année du
ratio des prêts non performants sur le montant des prêts nets; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant les provisions
et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut; D_COOP et
D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
147
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 25a. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque
des banques européennes (1992-2006) : changement de seuil
∆RWA ∆NPL
(1.a) (1.b) (1.c) (1.a) (1.b) (1.c)
D_UNDER -6,510 0,089
(-4,495)*** (0,217)
D_ UNDER
MODER -5,328 -0,315
(-3,457)*** (-0,596)
D_ UNDER
STRONG -16,871 -0,049
(-3,673)*** (-0,064)
D_AD12 -3,583 -3,565 -3,279 -0,420 -0,434 -0,381
(-6,245)*** (-5,857)*** (-5,501)*** (-2,505)** (-2,402)** (-2,135)**
∆CAP (α3) 1,242 1,279 1,110 0,557 0,446 0,390
(3,656)*** (3,704)*** (3,280)*** (4,599)*** (4,111)*** (3,646)***
∆CAP*D_UNDER -2,687 -0,714
(α4) (-4,790)*** (-3,624)***
∆CAP*D_ UNDER
MODER (α4) -2,948 -0,549
(-4,915)*** (-2,643)***
∆CAP*D_ UNDER
STRONG (α4) -0,309 -0,480
(-0,191) (-1,258)
∆CAP*D_AD12 (α5) 0,114 0,079 0,242 -0,459 -0,345 -0,308
(0,325) (0,221) (0,689) (-3,281)*** (-2,606)*** (-2,362)**
RWAt-1 -0,091 -0,096 -0,125
(-1,874)* (-1,790)* (-2,370)**
NPLt-1 -0,212 -0,260 -0,262
(-7,243)*** (-8,497)*** (-8,899)***
EFF -0,048 -0,036 -0,031 0,102 0,102 0,096
(-1,357) (-0,996) (-0,887) (5,447)*** (5,358)*** (5,300)***
SIZE -0,341 -0,549 -0,681 0,759 0,654 0,621
(-0,509) (-0,829) (-1,034) (2,912)*** (2,388)** (2,288)**
GDP 0,246 0,289 0,271 -0,227 -0,165 -0,127
(1,836)* (2,048)** (1,942)* (-3,944)*** (-2,634)*** (-2,048)**
D_SAV 1,336 1,355 1,232 0,331 0,564 0,481
(0,337) (0,339) (0,312) (0,257) (0,310) (0,268)
D_COOP -3,814 -1,304 1,018 0,016 -0,466 -0,544
(-0,961) (-0,279) (0,206) (0,018) (-0,269) (-0,298)
F.test :
-1,445 -1,668 0,800 -0,157 -0,103 -0,090
α3 + α4 = 0 (10,752)*** (12,179)*** (0,249) (1,029) (0,340) (0,060)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
∆RWA=Variations annuelles du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; ∆NPL=Variations annuelles du ratio
des prêts non performants sur le montant des prêts nets; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque
(TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_UNDERMODER=1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4;
D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD12=1 lorsque le TCR est
compris entre 8% et 12% l’année précédente, 0 sinon; ∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; RWAt-1
=Valeurs retardées d’une année du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif ; NPLt-1=Valeurs retardées d’une
année du ratio des prêts non performants sur le montant des prêts nets; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant les
provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut; D_COOP et
D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
148
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 25b. Impact des capitaux propres, de la dette subordonnée et des capitaux hybrides
sur la prise de risque des banques européennes (1992-2006) : changement de seuil
∆RWA ∆NPL
(2.a) (2.b) (2.c) (2.a) (2.b) (2.c)
D_UNDER -5,647 0,482
(-2,997)*** (0,837)
D_UNDERMODER -4,587 -0,386
(-1,991)** (-0,518)
D_UNDERSTRON
G -17,805 2,598
(-3,343)*** (2,468)**
D_AD12 -1,811 -1,754 -1,819 -0,004 -0,050 0,053
(-3,209)*** (-3,181)*** (-3,246)*** (-0,022) (-0,259) (0,273)
∆EQ (β3) 0,800 1,305 1,176 0,051 0,123 -0,137
(1,166) (2,022)** (1,799)* (0,237) (0,532) (-0,590)
∆EQ*D_UNDER -3,874 -0,273
(β4) (-4,040)*** (-0,877)
∆EQ*D_UNDERM
ODER (β4) -5,268 -0,087
(-5,266)*** (-0,225)
∆EQ*D_UNDERST
RONG (β4) 0,105 -0,507
(0,058) (-1,308)
∆EQ*D_AD12 (β5) 0,411 -0,063 0,046 -0,146 -0,172 0,040
(0,590) (-0,095) (0,068) (-0,652) (-0,747) (0,173)
∆SUB (β6) 1,333 1,287 1,249 -0,052 -0,093 -0,116
(3,566)*** (3,514)*** (3,366)*** (-0,367) (-0,694) (-0,858)
∆SUB*D_UNDER 0,216 0,790
(β7) (0,122) (1,347)
∆SUB*D_UNDERM
ODER (β7) 0,954 1,184
(0,362) (1,355)
∆SUB*DUM_UNDE
RTRONG (β7) 1,176 0,862
(0,440) (1,023)
∆SUB*D_AD12 (β8) -0,902 -0,676 -0,572 0,027 0,096 0,080
(-1,677)* (-1,278) (-1,063) (0,134) (0,509) (0,421)
∆HYB (β9) -0,218 -0,073 -0,104 0,383 0,394 0,244
(-0,174) (-0,059) (-0,084) (0,811) (0,893) (0,549)
∆HYB*D_UNDER 79,895 0,654
(β10) (3,423)*** (0,212)
∆HYB*DUM_UNDE
RMODER (β10) 244,164 20,107
(3,9719)*** (1,556)
∆HYB*D_UNDERS
TRONG (β10) 3,456
Na (0,331)
HYB*D_AD12 (β11) 1,318 1,492 1,482 -0,317 -0,283 -0,152
(0,858) (0,985) (0,967) (-0,564) (-0,540) (-0,287)
149
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 25b (suite). Impact des capitaux propres, de la dette subordonnée et des capitaux
hybrides sur la prise de risque des banques européennes (1992-2006) : changement de seuil
∆RWA ∆NPL
RWAt-1 -0,108 -0,085 -0,097
(-2,039)** (-1,619) (-1,839)*
NPLt-1 -0,061 -0,223 -0,189
(-1,139) (-3,749)*** (-3,196)***
EFF -0,024 -0,001 0,006 -0,046 -0,043 -0,059
(-0,432) (-0,018) (0,099) (-1,408) (-1,333) (-1,932)*
SIZE -1,814 -1,596 -2,179 -0,016 -0,255 -0,488
(-2,003)** (-1,769)* (-2,358)** (-0,048) (-0,706) (-1,364)
GDP 0,740 0,802 0,871 -0,186 -0,163 -0,085
(4,344)*** (4,621)*** (4,926)*** (-3,032)*** (-2,767)*** (-1,419)
D_SAV 0,537 0,927 1,031 -0,331 -0,401 -0,637
(0,146) (0,257) (0,283) (-0,236) (-0,309) (-0,490)
D_COOP -0,763 -0,244 2,405 -0,347 -0,870 -1,089
(-0,186) (-0,060) (0,551) (-0,227) (-0,585) (-0,665)
F.test :
-3,073 -3,962 1,281 -0,221 0,036 -0,644
β +β =0
3 4 (22,973)*** (30,036)*** (0,563) (1,117) (0,019) (4,011)**
1,211 1,242 1,222 -0,095 -0,048 -0,097
β +β =0
3 5 (20,868)*** (22,443)*** (21,239)*** (0,925) (0,239) (0,969)
1,550 2,242 2,425 0,738 1,090 0,745
β +β =0
6 7 (0,787) (0,740) (0,830) (1,674) (1,607) (0,798)
0,431 0,611 0,676 -0,024 0,003 -0,035
β +β =0
6 8 (1,347) (2,732)* (3,227)* (0,030) (0,0006) (0,071)
79,677 244,091 NA 1,038 20,502 3,700
β +β =0
9 10 (11,687)*** (15,769)*** (0,116) (2,524) (0,126)
1,100 1,419 1,377 0,066 0,111 0,092
β +β =0
9 11 (1,554) (2,648) (2,441) (0,049) (0,161) (0,109)
J.stat. 54,241 49,679 56,205 83,140 117,040 121,517
Observations: 1532 1428 1414 1187 1070 1060
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques; F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
∆RWA=Variations annuelles du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; ∆NPL=Variations annuelles du ratio
des prêts non performants sur le montant des prêts nets; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque
(TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_UNDERMODER =1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4;
D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD12=1 lorsque le TCR est
compris entre 8% et 12% l’année précédente, 0 sinon; ∆EQ=Variations annuelles des capitaux propres sur le total de l’actif;
∆SUB=Variations annuelles de la dette subordonnée sur le total de l’actif; ∆HYB=Variations annuelles des capitaux hybrides
sur le total de l’actif RWAt-1 =Valeurs retardées d’une année du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; NPLt-
1=Valeurs retardées d’une année du ratio des prêts non performants sur le montant des prêts nets; EFF=Total des coûts sur le
revenu généré avant les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP =Taux de croissance du produit
intérieurs brut; D_COOP et D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
150
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 26a. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque
des banques européennes (1992-1998)
∆RWA ∆NPL
F.test :
-1,623 -2,410 1,486 -0,330 -1,402 -0,403
α3 + α4 = 0 (2,748)* (3,148)* (0,859) (0,378) (1,964) (0,303)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
∆RWA=Variations annuelles du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; ∆NPL=Variations annuelles du ratio
des prêts non performants sur le montant des prêts nets; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque
(TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_UNDERMODER=1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4;
D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris
entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon; ∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; RWAt-1 =Valeurs
retardées d’une année du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif ; NPLt-1=Valeurs retardées d’une année du
ratio des prêts non performants sur le montant des prêts nets; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant les provisions
et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut.
151
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 26b. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque
des banques européennes (1992-1998)
SD_ROA LOG_Z
F.test :
-0,087 0,484 -0,213 0,080 0,750
α3 + α4 = 0 (1,019) (0,035) (1,775) (0,054) (0,035)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
SD_ROA=Moyenne mobile sur 3 ans de l’écart type de la rentabilité des actifs; LOG_Z=Moyenne mobile sur 3 ans du Z-
score ; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon;
D_UNDERMODER =1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4; D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et
le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon;
∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; SD_ROAt-1 =Valeurs retardées d’une année de l’écart type de la
rentabilité des actifs; LOG_Zt-1=Valeurs retardées d’une année du Z-score; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant
les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut; D_COOP et
D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne. En raison du nombre
relativement faible de banques sévèrement capitalisées, on ne peut pas effectuer l’estimation 1c pour le Z-score.
152
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 27a. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque
des banques européennes (1999-2006)
∆RWA ∆NPL
(1.a) (1.b) (1.c) (1.a) (1.b) (1.c)
D_UNDER -5,120 -0,092
(-3,124)*** (-0,193)
D_ UNDER
MODER -3,901 -0,213
(-2,284)** (-0,359)
D_ UNDER
STRONG -12,957 0,086
(-1,961)** (0,094)
D_AD -3,300 -3,047 -2,878 0,026 -0,018 0,028
(-4,573)*** (-4,144)*** (-3,991)*** (0,113) (-0,074) (0,119)
∆CAP (α3) 0,715 0,636 0,642 0,403 0,361 0,334
(2,089)** (1,892)* (1,949)* (3,128)*** (2,787)*** (2,625)***
∆CAP*D_UNDER -2,228 -0,514
(α4) (-3,774)*** (-2,380)**
∆CAP*D_ UNDER
MODER (α4) -2,220 -0,485
(-3,657)*** (-2,102)**
∆CAP*D_ UNDER
STRONG (α4) -2,356 -0,331
(-0,924) (-0,639)
∆CAP*D_AD (α5) 0,208 0,277 0,283 -0,254 -0,167 -0,1785
(0,473) (0,633) (0,655) (-1,368) (-0,892) (-0,967)
RWAt-1 -0,202 -0,215 -0,232
(-3,608)*** (-3,720)*** (-4,108)***
NPLt-1 -0,239 -0,2655 -0,268
(-6,860)*** (-7,453)*** (-7,864)***
EFF -0,087 -0,078 -0,068 0,129 0,130 0,120
(-2,220)** (-1,997)** (-1,773)* (5,986)*** (6,035)*** (5,875)***
SIZE -2,965 -3,142 -2,971 0,722 0,730 0,801
(-3,132)*** (-3,546)*** (-3,367)*** (1,963)** (1,902)* (2,084)**
GDP -0,140 -0,144 -0,150 -0,078 -0,053 -0,034
(-0,809) (-0,778) (-0,822) (-0,879) (-0,566) (-0,366)
F.test :
-1,513 -1,583 -1,714 -0,111 -0,123 0,003
α3 + α4 = 0 (10,382)*** (10,196)*** (0,466) (0,405) (0,415) (0,000)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
∆RWA=Variations annuelles du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; ∆NPL=Variations annuelles du ratio
des prêts non performants sur le montant des prêts nets; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque
(TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_UNDERMODER=1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4;
D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris
entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon; ∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; RWAt-1 =Valeurs
retardées d’une année du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif ; NPLt-1=Valeurs retardées d’une année du
ratio des prêts non performants sur le montant des prêts nets; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant les provisions
et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut.
153
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau 27b. Niveau de capital réglementaire ex ante, variations du capital et prise de risque
des banques européennes (1999-2006)
SD_ROA LOG_Z
F.test :
-0,105 -0,104 -0,007 -0,055 -0,012 -0,262
α3 + α4 = 0 (25,189)*** (17,016)*** (0,013) (1,041) (0,042) (3,732)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher.
SD_ROA=Moyenne mobile sur 3 ans de l’écart type de la rentabilité des actifs; LOG_Z=Moyenne mobile sur 3 ans du Z-
score ; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon;
D_UNDERMODER =1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4; D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et
le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon;
∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; SD_ROAt-1 =Valeurs retardées d’une année de l’écart type de la
rentabilité des actifs; LOG_Zt-1=Valeurs retardées d’une année du Z-score; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant
les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut; D_COOP et
D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne. En raison du nombre
relativement faible de banques sévèrement capitalisées, on ne peut pas effectuer l’estimation 1c pour le Z-score.
154
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
6. CONCLUSION
Ce premier travail empirique avait pour but de déterminer si l’impact des variations du
capital sur la prise de risque dépendait du niveau de capital réglementaire ex ante et du type
de capital choisi par la banque pour ajuster ce capital. On a d’abord distingué trois catégories
de banques en fonction de leur ratio de capital pondéré du risque à savoir les banques
fortement capitalisées, les banques adéquatement capitalisées et les banques sous capitalisées.
On a ensuite distingué les banques modérément sous capitalisées des banques sévèrement
sous capitalisées.
Nos résultats montrent que les banques ayant différents niveaux de capital réglementaire
ex ante se comportent différemment en termes de prise de risque lorsqu’elles font varier leur
capital. Alors que les banques sous capitalisées réduisent leur prise de risque, les banques
adéquatement et fortement capitalisées l’augmentent. Cependant, lorsqu’on distingue les
banques modérément sous capitalisées des banques sévèrement sous capitalisées, on met en
évidence que la réduction du risque à la suite d’une augmentation de capital n’est observée
que pour les banques modérément sous capitalisées. A l’inverse, les banques sévèrement sous
capitalisées semblent effectuer un pari pour la résurrection.
Les résultats obtenus montrent la nécessité de mettre en place plus de seuils explicites
pour classer les banques en fonction de leurs ratios de capital. Ces seuils permettraient de
fixer clairement les conditions d’une intervention du superviseur en cas de graves difficultés
bancaires. Enfin, ces résultats plaident en faveur d’une définition plus stricte du capital
réglementaire avec davantage de place accordée aux capitaux propres par rapport aux
instruments hybrides de dette et de capital.
155
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
ANNEXE DU CHAPITRE II
156
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Les coefficients sont estimés selon la méthode des MCO. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité jointe des coefficients affectés aux résidus des estimations des variables soupçonnées d’endogénéité, les
chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher. ∆RWA=Variations annuelles du ratio des actifs
pondérés du risque sur le total de l’actif; ∆NPL=Variations annuelles du ratio des prêts non performants sur le montant des
prêts nets; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1
lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon; ∆CAP_CHAP=Valeurs calculées des variations
annuelles du capital sur le total de l’actif; ∆CAP_RES=Résidu de l’estimation des variations annuelles du capital sur le total
de l’actif; RWAt-2 =Valeurs retardées de deux ans du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; NPLt-2=Valeurs
retardées de deux ans du ratio des prêts non performants sur le montant des prêts nets; SD_ROAt-2 =Valeurs retardées de deux
ans de l’écart type de la rentabilité des actifs; LOG_Zt-2=Valeurs retardées de deux ans du Z-score; EFF_CHAP=Valeurs
calculées du ratio des coûts sur le revenu généré avant les provisions et taxes; EFF_RES=Résidu de l’estimation des
variations annuelles des coûts sur le revenu généré avant les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif;
GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut; D_COOP et D_SAV=Variables dummy des banques coopératives &
mutualistes et des caisses d’épargne.
157
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Les coefficients sont estimés selon la méthode des MCO. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques. F.test est le test de Fisher sur la
significativité jointe des coefficients affectés aux résidus des estimations des variables soupçonnées d’endogénéité, les
chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher. ∆RWA=Variations annuelles du ratio des actifs
pondérés du risque sur le total de l’actif; ∆NPL=Variations annuelles du ratio des prêts non performants sur le montant des
prêts nets; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1
lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon; ∆EQ_CHAP=Valeurs calculées des variations
annuelles des capitaux propres sur le total de l’actif; ∆EQ_RES=Résidu de l’estimation des variations annuelles des capitaux
propres sur le total de l’actif ; RWAt-2 =Valeurs retardées de deux ans du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de
l’actif; NPLt-2=Valeurs retardées de deux ans du ratio des prêts non performants sur le montant des prêts nets; SD_ROAt-2
=Valeurs retardées de deux ans de l’écart type de la rentabilité des actifs; LOG_Zt-2=Valeurs retardées de deux ans du Z-
score; EFF_CHAP=Valeurs calculées du ratio des coûts sur le revenu généré avant les provisions et taxes; EFF_RES=Résidu
de l’estimation des variations annuelles des coûts sur le revenu généré avant les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du
total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut; D_COOP et D_SAV=Variables dummy des banques
coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
158
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Annexe A2. TCR et TIER1 des dix plus grandes banques commerciales, coopératives &
mutualistes et caisses d’épargne européennes de l’échantillon étudié (1992 2006)
Nom de la Pays Type TCR TIER1
banque
Moy Min Max Moy Min Max
UBS AG Suisse Commerciale 14,04 12,6 15,7 11,12 8,3 12,9
Crédit France Coopérative 10,495 9,15 11,8 8,428 6,6 10,8
Agricole
Barclays Royaume- Commerciale 10,821 7,31 12,8 7,254 5,4 8,2
Bank Uni
BNP France Commerciale 10,142 8,7 12,9 6,695 5,00 9,4
Paribas
Deutsch Allemagne Commerciale 11,889 9,9 13,9 7,27 5,2 10
Bank
Société France Commerciale 10,817 9,1 12,5 7,063 5,00 8,9
Générale
ING Bank Pays-Bas Commerciale 10,9 10,3 11,5 7,082 6,00 8,00
NV
Banco Espagne Commerciale 11,033 9,2 10,8 7,311 6,7 7,9
Santander
Unicredito Italie Commerciale 10,479 8,5 11,9 7,426 6,3 8,83
Bayerische Allemagne Commerciale 10,76 8,2 19,9 6,71 5,00 14,9
Définition des variables (toutes les variables sont exprimées en pourcentage): TCR = Total capital réglementaire/
Actifs pondérés du risque; TIER1= Capital du Tier1/ Actifs pondérés du risque.
159
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise de risque
∆RWA ∆NPL SD_ROA LOG_Z ∆CAP ∆EQ ∆SUB ∆HYB EFF SIZE GDP
∆RWA 1
∆NPL -0,034 1
SD_ROA -0,068 0,000 1
LOG_Z 0,059 0,012 -0,418 1
∆CAP 0,119 0,042 0,002 -0,032 1
∆EQ 0,104 0,031 0,008 -0,037 0,935 1
∆SUB 0,053 0,034 -0,004 0,007 0,249 -0,022 1
∆HYB 0,018 0,007 0,006 -0,004 0,052 -0,010 -0,049 1
EFF 0,055 -0,004 0,037 -0,052 -0,036 -0,039 0,000 -0,026 1
SIZE -0,080 -0,022 -0,118 -0,027 0,003 -0,004 0,020 0,014 -0,155 1
GDP 0,002 -0,053 0,071 -0,138 0,018 0,013 0,007 0,016 -0,159 0,135 1
Définition des variables : ∆RWA =Variations annuelles du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; ∆NPL =Variations annuelles du ratio des prêts non performant sur le
montant des prêts nets; SD_ROA =Moyenne mobile sur 3 ans de la rentabilité des actifs; LOG_Z = Moyenne mobile sur 3 ans du Z-score; ∆CAP=Variations annuelles du ratio de
capital total sur le total de l’actif; ∆EQ=Variations annuelles des capitaux propres sur le total actif; ∆SUB=Variations annuelles du ratio de la dette subordonnée sur le total de l’actif ;
∆HYB=Variations annuelles du ratio des capitaux hybrides sur le total de l’actif ; EFF=Ratio des coûts bancaires sur le revenu généré avant provisions et taxes ; SIZE=Logarithme du
total de l’actif ; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut.
160
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
F.test :
-1,469 -1,697 0,610 -0,143 -0,096 -0,081
α3 + α4 = 0 (13,014)*** (14,734)*** (0,167) (0,937) (0,314) (0,053)
161
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau A4b. Ecart type du ROA et logarithme du Z-score comme mesure du risque
SD_ROA LOG_Z
(1.a) (1.b) (1.c) (1.a) (1.b) (1.c)
D_UNDER 0,057 -0,040
(1,213) (-0,333)
D_ UNDER
MODER 0,0603 -0,014
(1,106) (-0,098)
D_ UNDER
STRONG 0,148 -0,083
(1,792)* (-0,341)
D_AD 0,0008 -0,015 -0,012 -0,049 -0,019 -0,027
(0,046) (-0,833) (-0,652) (-1,092) (-0,373) (-0,535)
∆CAP (α3) 0,031 0,025 0,024 -0,044 -0,047 -0,047
(7,703)*** (5,616)*** (5,311)*** (-4,541)*** (-3,929)*** (-3,914)***
∆CAP*D_UNDER -0,127 0,004
(α4) (-7,034)*** (0,088)
∆CAP*D_ UNDER
MODER (α4) -0,114 0,040
(-6,121)*** (0,661)
∆CAP*D_ UNDER
STRONG (α4) -0,028 -0,133
(-0,694) (-1,046)
∆CAP*D_AD (α5) -0,041 -0,030 -0,030 0,011 0,022 0,026
(-3,433)*** (-2,386)** (-2,398)** (0,383) (0,660) (0,770)
SD_ROAt-1 0,579 0,469 0,445
(21,869)*** (13,930)*** (12,981)***
LOG_Zt-1 0,688 0,686 0,668
(15,850)*** (15,129)*** (14,948)***
EFF 0,012 0,007 0,007 -0,007 -0,014 -0,015
(6,858)*** (4,730)*** (4,173)*** (-1,524) (-3,044)*** (-3,071)***
SIZE 0,119 0,036 0,031 -0,275 -0,285 -0,285
(5,092)*** (1,492) (1,296) (-4,762)*** (-4,373)*** (-4,385)***
GDP -0,001 -0,003 -0,004 0,002 0,003 -0,00001
(-0,269) (-0,521) (-0,613) (0,177) (0,181) (-0,0006)
D_SAV -0,149 -0,059 -0,060 0,221 -0,005 -0,006
(-1,287) (-0,411) (-0,419) (0,784) (-0,014) (-0,016)
D_COOP 0,029 0,060 0,046 -0,105 -0,146 -0,144
(0,342) (0,427) (0,323) (-0,498) (-0,379) (-0,374)
F.test :
-0,095 -0,088 -0,004 -0,039 -0,006 -0,181
α3 + α4 = 0 (30,008)*** (24,389)*** (0,012) (0,554) (0,013) (2,024)
162
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
∆RWA ∆NPL
(1.a) (1.b) (1.c) (1.a) (1.b) (1.c)
D_UNDER 0,201 0,158
(0,178) (0,465)
D_ UNDER MODER 1,169 -0,271
(0,965) (-0,617)
D_ UNDER STRONG -7,375 0,676
(-1,837)* (1,033)
D_AD -0,730 -0,646 -0,668 -0,069 -0,044 -0,004
(-1,700)* (-1,467) (-1,509) (-0,456) (-0,266) (-0,026)
∆CAP (α3) 0,541 0,564 0,56 0,033 0,0007 -0,0005
(7,776)*** (7,741)*** (7,697)*** (1,206) (0,026) (-0,019)
∆CAP*D_UNDER -2,375 -0,198
(α4) (-5,937)*** (-1,502)
∆CAP*D_ UNDER
MODER (α4) -2,504 -0,131
(-5,721)*** (-0,864)
∆CAP*D_ UNDER
STRONG (α4) -1,075 -0,171
(-0,745) (-0,543)
∆CAP*D_AD (α5) 0,261 0,224 0,245 0,089 0,094 0,078
(0,919) (0,768) (0,836) (0,886) (0,847) (0,705)
RWAt-1 -0,494 -0,497 -0,498
(-39,357)*** (-37,699)*** (-37,739)***
NPLt-1 -0,582 -0,609 -0,618
(-44,258)*** (-42,383)*** (-42,107)***
EFF 0,002 0,002 0,009 0,0004 -0,0009 -0,004
(0,212) (0,181) (0,796) (0,089) (-0,193) (-0,884)
SIZE -4,980 -5,037 -5,137 0,751 0,657 0,928
(-8,526)*** (-8,235)*** (-8,25)*** (3,250)*** (2,581)*** (3,598)***
GDP 0,250 0,406 0,404 0,047 0,099 0,094
(1,522) (2,276)** (2,262)** (0,717) (1,328) (1,268)
D_SAV -0,121 -0,162 0,032 0,336 -0,889 -1,024
(-0,030) (-0,04) (0,007) (0,285) (-0,473) (-0,548)
D_COOP -0,438 2,276 3,339 0,265 0,813 1,218
(-0,123) (0,542) (0,743) (0,339) (0,554) (0,782)
F.test :
-1,833 -1,940 -0,514 -0,165 -0,131 -0,171
α3 + α4 = 0 (21,696)*** (20,255)*** (0,127) (1,632) (0,765) (0,299)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des MCO avec effets fixes. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement
au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques; F.test est le test de Fisher sur la significativité de la
somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher. ∆RWA=Variations annuelles du ratio
des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; ∆NPL=Variations annuelles du ratio des prêts non performants sur le montant des prêts
nets; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_UNDERMODER =1 lorsque le
TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4; D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1
lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon; ∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; RWAt-1
=Valeurs retardées d’une année du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif ; NPLt-1=Valeurs retardées d’une année du ratio
des prêts non performants sur le montant des prêts nets ; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant les provisions et taxes;
SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut; D_COOP et D_SAV=Variables dummy des banques
coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
163
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau A5b. Ecart type du ROA et logarithme du Zscore comme mesure du risque et sans
décomposition du capital
SD_ROA LOG_Z
(1.a) (1.b) (1.c) (1.a) (1.b) (1.c)
D_UNDER 0,088 -0,069
(2,017)** (-0,613)
D_ UNDER
MODER 0,052 -0,010
(0,995) (-0,077)
D_ UNDER
STRONG 0,170 -0,297
(2,091)** (-1,329)
D_AD -0,002 -0,019 -0,016 -0,066 -0,025 -0,028
(-0,124) (-1,080) (-0,908) (-1,568) (-0,558) (-0,613)
∆CAP (α3) 0,021 0,026 0,026 -0,031 -0,040 -0,040
(7,464)*** (7,583)*** (7,565)*** (-4,414)*** (-4,569)*** (-4,595)***
∆CAP*D_UNDER -0,088 -0,049
(α4) (-5,474)*** (-1,024)
∆CAP*D_ UNDER
MODER (α4) -0,107 -0,033
(-6,029)*** (-0,619)
∆CAP*D_ UNDER
STRONG (α4) -0,016 -0,110
(-0,398) (-0,943)
∆CAP*D_AD (α5) -0,030 -0,031 -0,033 -0,001 0,026 0,030
(-2,795)*** (-2,593)*** (-2,720)*** (-0,057) (0,875) (1,000)
SD_ROAt-1 0,348 0,402 0,407
(31,048)*** (29,187)*** (29,412)***
LOG_Zt-1 0,345 0,318 0,315
(26,273)*** (21,924)*** (21,564)***
EFF 0,002 0,002 0,002 -0.001488 -0,002 -0,002
(5,939)*** (4,974)*** (4,419)*** (-1,220) (-1,758)* (-1,803)*
SIZE 0,009 -0,027 -0,024 -0,115 -0,145 -0,159
(0,415) (-1,025) (-0,928) (-2,002)** (-2,185)** (-2,364)**
GDP -0,003 -0,008 -0,008 0,007 0,020 0,019
(-0,462) (-1,066) (-1,119) (0,439) (1,030) (1,019)
D_SAV -0,212 -0,077 -0,076 0,120 -0,142 -0,137
(-1,877)* (-0,483) (-0.481) (0,433) (-0,355) (-0,344)
D_COOP 0,012 0,022 0,015 -0,343 -0,106 -0,103
(0.1537) (0,161) (0,106) (-1,749)* (-0,301) (-0,293)
F.test :
-0,067 -0,081 0,010 -0,080 -0,074 -0,151
α3 + α4 = 0 (17,916)*** (21,584)*** (0,065) (2,852)* (1,880) (1,672)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des MCO avec effets fixes. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients
respectivement au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques ; F.test est le test de
Fisher sur la significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique
de Fisher. SD_ROA=Moyenne mobile sur 3 ans de l’écart type de la rentabilité des actifs; LOG_Z=Moyenne mobile sur 3 ans
du Z-score; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon;
D_UNDERMODER =1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4; D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et
le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon;
∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; SD_ROAt-1 =Valeurs retardées d’une année l’écart type de la
rentabilité des actifs ; LOG_Zt-1=Valeurs retardées d’une année du Z-score; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant
les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut; D_COOP et
D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
164
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau A5c. Variations des actifs pondérés du risque et variations des prêts non performants
comme mesure du risque avec décomposition du capital
∆RWA ∆NPL
(2.a) (2.b) (2.c) (2.a) (2.b) (2.c)
D_UNDER -0,715 0,336
(0,724)
(-0,429)
0,574
D_UNDERMODER -1,484
(0,273) (-2,384)**
D_UNDERSTRON
-8,953 3,993
G
(-1,882)*
(5,435)***
-0,555 -0,627 0,218
D_AD -0,730 0,109 0,168
(-1,246) (-0,936) (-1,035) (0,581)
(0,939) (1,243)
0,705 0,678 -0,040 -0,042
∆EQ (β3) 0,669 0,014
(4,365)*** (4,139)*** (0,283) (-0,783) (-0,840)
(4,231)***
-4,436
∆EQ*D_UNDER -0,164
(β4) (-7,487)*** (-0,937)
∆EQ*D_UNDERM
-5,047 0,120
ODER (β4)
(-7,596)*** (0,584)
∆EQ*D_UNDERST
-1,252 -0,731
RONG (β4)
(-0,795)
(-2,769)***
1,121 0,121 0,071
∆EQ*D_AD (β5) 1,022 1,139 0,190
(1,721)* (1,855)* (1,798)* (1,041) (0,406)
(0,723)
1,048 1,046 -0,175 -0,207 -0,218
∆SUB (β6) 1,052
(4,135)*** (4,108)*** (4,044)*** (-2,537)**
(-1,889)* (-2,343)**
0,938
∆SUB*D_UNDER -1,062
(-0,668) (1,947)*
(β7)
∆SUB*D_UNDERM
2,121
ODER (β7) -1,407
(-0,587)
(2,943)***
∆SUB*D_UNDERS
0,582 1,022
TRONG (β7)
(0,246) (1,560)
-0,513 0,208 0,286 0,275
∆SUB*D_AD (β8) -0,832 -0,610
(-0,998) (-0,817) (1,022) (1,472)
(-1,360) (1,496)
0,482 0,083 0,068 0,037
∆HYB (β9) 0,362 0,506
(0,712) (0,669) (0,350) (0,176)
(0,505) (0,311)
1,848
∆HYB*D_UNDER 62,997
(0,725)
(β10) (2,983)***
∆HYB*DUM_UNDE
24,559
RMODER (β10) 198,862
(3,573)*** (2,277)**
∆HYB*DUM_UNDE
RSTRONG (β10) Na -2,214
2,088 0,204 0,297
∆HYB*D_AD (β11) 2,029 2,051 0,017
(1,188) (1,201) (0,449)
(1,196) (0,036) (0,671)
165
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau A5c (suite). Variations des actifs pondérés du risque et variations des prêts non
performants comme mesure du risque avec décomposition du capital
∆RWA ∆NPL
Les coefficients sont estimés selon la méthode des MCO avec effets fixes. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients
respectivement au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques; F.test est le test de
Fisher sur la significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique
de Fisher. ∆RWA=Variations annuelles du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de l’actif; ∆NPL=Variations
annuelles du ratio des prêts non performants sur le montant des prêts nets; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré
du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_UNDERMODER =1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1
(TIER1)≥4; D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR
est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon; ∆EQ=Variations annuelles des capitaux propres sur le total de
l’actif; ∆SUB=Variations annuelles de la dette subordonnée sur le total de l’actif; ∆HYB=Variations annuelles des capitaux
hybrides sur le total de l’actif RWAt-1 =Valeurs retardées d’une année du ratio des actifs pondérés du risque sur le total de
l’actif; NPLt-1=Valeurs retardées d’une année du ratio des prêts non performants sur le montant des prêts nets; EFF=Total des
coûts sur le revenu généré avant les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du
produit intérieurs brut; D_COOP et D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses
d’épargne.
166
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau A5d. Ecart type du ROA et logarithme du Z-score comme mesure du risque avec
décomposition du capital
SD_ROA LOG_Z
167
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Tableau A5d (suite). Ecart type du ROA et logarithme du Z-score comme mesure du risque et
avec décomposition du capital
SD_ROA LOG_Z
SD_ROAt-1 0,521 0,532 0,530
(27,222)*** (25,299)*** (25,169)***
LOG_Zt-1 0,391 0,364 0,366
(17,589)*** (14,915)*** (14,866)***
EFF 0,001 0,002 0,002 -0,005 -0,004 -0,004
(2,196)** (2,041)** (2,125)** (-2,448)** (-2,048)** (-2,055)**
SIZE 0,024 -0,034 -0,026 -0,282 -0,239 -0,251
(0,612) (-0,763) (-0,593) (-2,856)*** (-2,185)** (-2,280)**
GDP -0,004 -0,012 -0,012 -0,012 0,013 0,013
(-0,457) (-1,071) (-1,092) (-0,542) (0,484) (0,497)
D_SAV -0,006 -0,059 -0,060 -0,102 -0,091 -0,085
(-0,040) (-0,352) (-0,360) (-0,270) (-0,226) (-0,212)
D_COOP 0,076 0,066 0,042 -0,132 -0,189 -0,176
(0,480) (0,404) (0,244) (-0,319) (-0,457) (-0,424)
F.test :
-0,002 -0,024 0,137 0,010 0,042 1,003
β +β =0
3 4 (0,003) (0,423) (2,704)* (0,014) (0,222) (0,742)
-0,006 -0,011 -0,010 -0,066 0,028 0,021
β +β =0
3 5 (0,088) (0,178) (0,152) (1,706) (0,189) (0,109)
-0,166 0,027 -0,346 -0,388 -0,150 -2,696
β +β =0
6 7 (3,770)** (0,036) (7,919)*** (1,861) (0,186) (1,549)
-0,008 -0,007 -0,006 0,047 0,073 0,073
β +β =0
6 8 (0,095) (0,073) (0,061) (0,526) (1,211) (1,179)
-0,258 0,356 2,052 -0,032 -1,816 11,907
β +β =0
9 10 (0,235) (0,035) (1,387) (0,0006) (0,158) (0,644)
-0,001 -0,002 -0,002 -0,085 -0,100 -0,096
β +β =0
9 11 (0,0004) (0,001) (0,001) (0,340) (0,455) (0,420)
2
R 0,793 0,780 0,787 0,695 0,690 0,689
Observations: 2380 1975 1968 2353 1956 1946
Les coefficients sont estimés selon la méthode des MCO avec effets fixes. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients
respectivement au seuil de 1%, 5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques; F.test est le test de
Fisher sur la significativité de la somme des coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique
de Fisher. SD_ROA=Moyenne mobile sur 3 ans de la rentabilité des actifs; LOG_Z=Moyenne mobile sur 3 ans du Z-score;
D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque (TCR)<8% l’année précédente, 0 sinon; D_UNDERMODER =1
lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4; D_UNDERSTRONG=1 lorsque le TCR<8% et le TIER1<4 l’année
précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon; ∆EQ=Variations
annuelles des capitaux propres sur le total de l’actif; ∆SUB=Variations annuelles de la dette subordonnée sur le total de
l’actif ; ∆HYB=Variations annuelles des capitaux hybrides sur le total de l’actif SD_ROAt-1 =Valeurs retardées d’une année de
l’écart type de la rentabilité des actifs; LOG_Zt-1=Valeurs retardées d’une année du Z-score; EFF=Total des coûts sur le
revenu généré avant les provisions et taxes; SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit
intérieurs brut; D_COOP et D_SAV=Variables dummy des banques coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
168
Chapitre II : Niveau de capital réglementaire ex ante, variations des différentes composantes du capital et prise
de risque
Annexe A6. Impact des variations du capital sur les variations du risque de défaillance et de
l’écart type du ROA des banques européennes (1992-2006)
∆SD_ROA ∆LOG_Z
F.test :
-0,140 -0,135 -0,254 -0,039 -0,008 -0,179
α3 + α4 = 0 (57,754)*** (45,851)*** (10,052)*** (0,537) (0,021) (1,956)
Les coefficients sont estimés selon la méthode des GMM. ***, **, * indiquent la significativité des coefficients respectivement au seuil de 1%,
5% and 10%; les chiffres entre parenthèses représentent les t statistiques ; F.test est le test de Fisher sur la significativité de la somme des
coefficients, les chiffres entre parenthèses représentant la valeur de la statistique de Fisher. ∆SD_ROA=Variations annuelles de l’écart type
de la rentabilité des actifs ; ∆LOG_Z=Variations annuelles du Z-score; D_UNDER=1 lorsque le ratio de capital pondéré du risque (TCR)<8%
l’année précédente, 0 sinon; D_UNDERMODER =1 lorsque le TCR<8 mais le ratio de TIER1 (TIER1)≥4; D_UNDERSTRONG=1 lorsque le
TCR<8% et le TIER1<4 l’année précédente, 0 sinon; D_AD=1 lorsque le TCR est compris entre 8% et 10% l’année précédente, 0 sinon;
∆CAP=Variations annuelles du capital sur le total de l’actif; SD_ROAt-1 =Valeurs retardées d’une année l’écart type de la rentabilité des
actifs ; LOG_Zt-1=Valeurs retardées d’une année du Z-score; EFF=Total des coûts sur le revenu généré avant les provisions et taxes;
SIZE=Logarithme du total de l’actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut; D_COOP et D_SAV=Variables dummy des banques
coopératives & mutualistes et des caisses d’épargne.
.
169
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
170
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
Les récentes difficultés rencontrées par le système bancaire ont mis en évidence la
nécessité de réformer la réglementation du capital85. Sous Bâle II, la réglementation du capital
s’appuie sur trois piliers. Le premier pilier oblige les banques à détenir un ratio de capital
pondéré du risque au-dessus de 8% et un ratio du Tier1 supérieur ou égal à 4%. Les
pondérations utilisées pour tenir compte du risque bancaire sont soit mesurées par les banques
elles-mêmes à partir de leur modèle interne, soit par des agences de notation. Cependant, ces
mesures du risque ne capturent pas l’intégralité du risque du bilan et du hors bilan des
banques en raison de la complexité de plus en plus croissante des activités bancaires. C’est
pourquoi une proposition visant à réformer la réglementation du capital est d’introduire une
exigence sur le levier d’endettement des banques (Blum, 2008 ; Rochet, 2008 ; Basel
Committee on Banking Supervision, 2009). Dans ce cas, même si une banque doit détenir un
faible montant de capital au titre des exigences sur le ratio de capital pondéré du risque, elle
serait obligée d’avoir un montant minimum de capital en fonction de sa taille. Cette mesure
contribuerait à renforcer la solidité des établissements bancaires de grande taille.
Lorsque l’exigence en capital dépend du niveau de risque déclaré par les banques et que
les superviseurs disposent de capacités limitées pour vérifier ces déclarations, il peut être
nécessaire de mettre en place une exigence sur le levier indépendamment du risque de la
banque (Blum, 2008). Rochet (2008) insiste également sur la nécessité de la mise en place
d’une exigence sur les ratios de capital non pondérés du risque au niveau européen, voire
international. Ce dispositif contribuerait à garantir la solidité des banques. De nombreuses
autorités de réglementation recommandent la mise en place d’une exigence sur ce ratio
(Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, Financial Stability Authority (FSA)…).
L’étude de la relation entre les exigences en capital, le capital et le risque de défaillance
des banques revêt un grand intérêt d’un point de vue de la stabilité du système bancaire. Les
banques ne sont pas contraintes en Europe sur leur ratio de capital non pondéré, celà pourrait
donc contribuer à accroître le risque de défaillance des banques. Comme évoqué
précédemment dans le chapitre I, les études théoriques sur ce sujet aboutissent à des
conclusions mitigées. Les résultats des travaux empiriques sur l’impact du capital sur la
probabilité de défaillance restent également mitigés. Boyd et Graham (1986) montrent qu’une
augmentation du capital non pondéré du risque réduit le risque de défaillance des banques.
Jeitschko et Jeung (2004), en utilisant le ratio de capital non pondéré du risque, aboutissent au
85
Ce chapitre reprend et prolonge le travail empirique de Camara (2010).
171
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
même résultat pour les banques bien capitalisées et ne mettent en évidence aucune relation
significative entre le capital et le risque de défaillance pour les banques sous capitalisées. A
l’inverse, Sheldon (1995) trouve que les banques ayant un niveau de capital non pondéré
élevé présentent une plus grande probabilité de faillite. Bichsel et Blum (2004) en étudiant les
banques cotées suisses, ne trouvent aucune relation significative entre le ratio de capital non
pondéré du risque et la probabilité de défaillance.
Par ailleurs, la relation entre les ratios de capital (pondérés et non pondérés du risque) et
le risque de défaillance peut être influencée par la discipline exercée par le marché. Une
banque qui maximise sa valeur et dont les actions sont négociées sur le marché des actions
(banques cotées) réduira toujours son risque de portefeuille à la suite d’une augmentation de
capital face à des exigences en capital plus élevées (Furlong et Keeley, 1989). En effet, la part
des pertes supportées par les actionnaires de la banque en cas de défaillance est plus
importante que celle de l’organisme d’assurance des dépôts. Cependant, les institutions
bancaires présentes sur le marché des actions et qui ont généralement une structure de la
propriété diffuse peuvent aussi prendre plus de risque à la suite d’une augmentation du capital
par rapport aux banques non cotées. En effet, dans les compagnies cotées, le management est
généralement séparé de la propriété et les actionnaires ont tendance à très peu surveiller les
managers en raison du problème du passager clandestin (Jeitschko et Jeung, 2005).
L’objectif de ce chapitre est d’abord d’évaluer l’impact des ratios de capital sur le risque
de défaillance en distinguant d’abord les ratios de capital pondérés du risque des ratios non
pondérés. Ces deux ratios peuvent exercer un effet différent sur le risque de défaillance des
banques européennes, étant donné que celles-ci ne sont contraintes que sur leur ratio de
capital pondéré du risque. Par ailleurs, certains économistes ont préconisé la mise en place
d’une exigence sur le ratio de la dette subordonnée pour obliger les banques à détenir un
montant minimum de dette subordonnée, considérant que les détenteurs de titres de dette
subordonnée peuvent discipliner le comportement des banques. C’est pourquoi, contrairement
à la littérature existante, on étudie l’impact des différentes composantes du capital
réglementaire (capitaux propres, dette subordonnée et capitaux hybrides). On distingue, enfin,
les banques cotées des banques non cotées pour déterminer l’effet de la discipline de marché
sur la relation entre les ratios de capital pondérés et non pondéré du risque et le risque de
défaillance des banques.
Ce troisième chapitre s’articule de la façon suivante.
La première section est consacrée aux hypothèses testées, aux variables et à la
spécification économétrique. On présente, ensuite, les données et on procède à une analyse
statistique dans la deuxième section. On analyse les résultats dans la troisième section. Des
172
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
L’exigence en capital tenant compte du risque peut s’avérer insuffisante pour garantir la
stabilité des établissements bancaires. C’est pourquoi des économistes ainsi que le Comité de
Bâle sur le Contrôle Bancaire (CBCB) préconisent la mise en place d’une exigence sur le ratio
de capital non pondéré du risque - en plus de l’exigence en capital qui prend en compte le
risque - pour contraindre plus efficacement le levier d’endettement des banques. On rappelle
que lorsque les superviseurs disposent de capacités limitées pour vérifier les déclarations des
banques concernant leur risque, il peut être nécessaire de mettre en place une exigence sur le
levier indépendamment du risque de la banque (Blum, 2008). Ainsi, les banques qui ont à
faire face à de faibles exigences au titre du ratio de capital pondéré du risque détiendraient
néanmoins un montant minimum de capital en fonction de leur taille. Cette mesure peut
s’avérer efficace pour renforcer la solidité des établissements bancaires, notamment ceux de
grande taille. Rochet (2008) insiste également sur la nécessité de la mise en place d’une
exigence sur les ratios de capital non pondérés du risque au niveau européen, voire
international.
Ainsi, les banques n’étant pas contraintes en Europe sur leur ratio de capital non
pondéré, celui-ci pourrait contribuer à accroître le risque de défaillance. A l’opposé, une
augmentation du ratio de capital pondéré du risque conduirait à une réduction du risque de
défaillance.
H1 : Le ratio de capital pondéré du risque réduit le risque de défaillance alors que le
ratio de capital non pondéré contribue à l’accroître.
Par ailleurs, la relation entre les ratios de capital pondérés et non pondérés et le risque de
défaillance peut être influencée par la discipline exercée par le marché. Furlong et Keeley
(1989) trouvent qu’une banque qui maximise sa valeur et dont les actions sont négociées sur
le marché des actions (banques cotées) réduira son risque de portefeuille à la suite d’une
augmentation de capital lorsque les exigences en capital deviennent plus fortes. En effet, la
part des pertes supportées par les actionnaires de la banque en cas de défaillance est plus
importante que celle de l’organisme d’assurance des dépôts. A l’inverse, Jeitschko et Jeung
173
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
(2005) montrent que les institutions bancaires présentes sur le marché des actions et qui ont
généralement une structure de la propriété diffuse prennent plus de risque à la suite d’une
augmentation du capital par rapport aux banques non cotées. Comme précisé plus haut, le
management est généralement séparé de la propriété dans les compagnies cotées et les
actionnaires ont tendance à très peu surveiller les managers en raison du problème du
passager clandestin (free rider problem). Le travail empirique de Jeung (2003) confirme les
résultats de Jeitschko et Jeung (2005). Cependant, Kwan (2004) en comparant le risque des
banques dont les titres sont négociés sur le marché des actions et des obligations à celui des
établissements bancaires ne disposant pas de titres, trouve des résultats mitigés. On teste alors
la deuxième hypothèse de ce travail :
H2 : L’impact exercé par le ratio de capital pondéré et le ratio de capital non pondéré
sur le risque de défaillance diffère selon que la banque soit cotée ou non.
la moyenne et l’écart type de la rentabilité des actifs. λ est le ratio des fonds propres sur le
total de l’actif. Une valeur forte de Z correspond à un risque de défaillance faible. Goyeau et
Tarazi (1992) proposent une décomposition de cet indicateur en une composante performance
ajustée du risque et une composante couverture du risque de portefeuille. On définit
86
Le détail de la construction de l’indicateur de défaillance est fourni en annexe A1 de ce chapitre (page 199).
174
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
175
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
On tient compte, ensuite, du ratio des dépôts détenus par la banque sur le total de l’actif
(DEP). Les dépôts sont assurés par l’organisme d’assurance des dépôts. Les banques
présentant une part importante de dépôts dans l’ensemble des sources de financement peuvent
donc être considérées comme disposant d’une subvention implicite de l’assurance-dépôts
(Ianotta et al. (2007)). Par conséquent, le recours aux dépôts augmenterait l’incitation à l’aléa
de moralité de la banque contrairement aux autres emprunts non assurés. Les dépôts
constituent, en effet, des ressources non marchéisées. Leur rémunération n’est pas fonction du
risque associé à l’activité bancaire. Un ratio dépôts sur total de l’actif plus élevé peut être
associé à une prise de risque plus importante. On s’attend donc à ce que les banques ayant le
plus recours aux dépôts présentent un risque de défaillance plus élevé.
Le logarithme du total de l’actif est introduit afin de déterminer si la taille de la banque
(SIZE) influence le risque de défaillance. Les grandes banques disposent d’un plus grand
savoir-faire et d’outils sophistiqués en matière de gestion des risques. Cependant, les grandes
banques peuvent être incitées à prendre plus de risque en sachant qu’elles pourront compter
sur le sauvetage des autorités en cas de défaillance (Too Big To Fail).
On considère aussi le ratio des dépenses de personnel sur le total des actifs (EXP). Un
niveau de dépenses de personnel élevé peut contribuer à réduire l’exposition au risque des
banques. A l’inverse, les banques avec des dépenses de personnel élevées peuvent choisir des
actifs plus risqués en estimant être en mesure de mieux les surveiller. Généralement, on
s’attend à ce que les banques ayant des niveaux élevés de dépenses de personnel présentent un
risque de défaillance plus faible. Cependant, ce ratio peut aussi refléter une certaine
inefficience de la banque si bien qu’une augmentation du ratio entraînerait une augmentation
du risque de défaillance. L’effet de cette variable sur le risque de défaillance est donc ambigu.
Les conditions macroéconomiques sont prises en compte à travers le taux de croissance
du produit intérieur brut de chaque pays (GDP). D’une part, les conditions
macroéconomiques favorables permettent aux banques de réaliser de bons résultats, d’autre
part, en période de croissance, les banques peuvent choisir des actifs plus risqués et être ainsi
exposées à un risque de défaillance plus élevé. C’est pourquoi l’impact du taux de croissance
du produit intérieur brut sur le score de défaillance est ambigu.
Enfin, on contrôle l’effet des différents types de banques en introduisant des variables
dummy pour les caisses d’épargne (DUM_SAV) et les banques coopératives & mutualistes
(DUM_COOP). On tient également compte des spécificités des systèmes bancaires nationaux
à travers des variables dichotomiques (DUM_PAYS) qui prennent la valeur 1 lorsque la
banque appartient à un pays donné et 0 sinon. Le tableau A2 en annexe de ce chapitre (page
200) montre des niveaux de risque de défaillance et des ratios de capital différents d’un pays à
176
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
l’autre. Par ailleurs, on élimine la variable dummy du pays le moins bien représenté pour
rendre les estimations réalisables.
On étudie la relation entre, d’une part les ratios de capital non pondérés du risque et,
d’autre part, les ratios de capital pondérés du risque et le risque de défaillance à l’aide de la
spécification suivante :
Z i = α 0 + α1CAPi + α j CONTROLEk ,i + ε i
CAP = {CAP, EQ, SUB, HYB, TCR, TIER1} est l’ensemble des ratios de capital utilisés pour
expliquer le risque de défaillance bancaire ; CAP est le ratio de capital sur le total de l’actif ;
EQ est le ratio des capitaux propres sur le total de l’actif ; SUB est le ratio de la dette
subordonnée sur le total de l’actif ; HYB est le ratio des capitaux hybrides sur le total de
l’actif ; TCR est le ratio de capital réglementaire sur le total de l’actif pondéré du risque ;
TIER1 est le ratio de Tier1 réglementaire sur le total de l’actif pondéré du risque.
Tout un ensemble de variables de contrôle est introduit comme expliqué précédemment.
LOAN est le ratio des prêts sur le total de l’actif ; DEP est le ratio des dépôts sur le total de
l’actif ; SIZE est le logarithme du total de l’actif ; EXP est le ratio des dépenses de personnel
sur le total de l’actif ; GDP est le taux de croissance du produit intérieur brut. DUM_SAV est
une variable dummy égale à 1 lorsque la banque est une caisse d’épargne, 0 sinon.
DUM_COOP est une variable dummy égale à 1 lorsque l’établissement est une banque
coopérative & mutualiste, 0 sinon. DUM_PAYS représente l’ensemble des variables dummy
des différents pays à l’exception de celle du pays le moins bien représenté dans l’échantillon.
Notre mesure de défaillance étant calculée sur l’ensemble de l’échantillon, on travaille
sur des estimations en coupe instantanée en calculant la moyenne de chacune de nos variables
indépendantes. Les estimations sont réalisées par la méthode des moindres carrés ordinaires.
On effectue d’abord les ajustements sur l’ensemble de l’échantillon. On divise ensuite
l’échantillon pour différencier les banques cotées des banques non cotées. Avant de présenter
les résultats des estimations, on procède à la description de l’échantillon et on présente les
statistiques descriptives des variables du modèle.
177
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
On présente l’échantillon utilisé pour réaliser l’étude et on procède à une analyse statistique.
L’échantillon de départ est le même que celui utilisé dans l’étude empirique du chapitre
II consacré à la relation entre le niveau de capital réglementaire ex ante, les variations du
capital et les variations du risque. Il est constitué de 6304 banques commerciales, coopératives
& mutualistes et caisses d’épargne de 17 pays européens sur la période 1992-2006. Les
données bancaires sont extraites de la base de données BankScope Fitch IBCA. Les données
macroéconomiques sont issues de la base de données de la Banque Mondiale.
On retient dans cette étude, uniquement les banques qui fournissent des informations sur
au moins 5 années consécutives. Cette restriction permet de calculer les écarts type utilisés
pour le calcul de l’indicateur de défaillance sur au moins 5 années. On obtient au final 3411
banques commerciales, coopératives & mutualistes et caisses d’épargne européennes pour
lesquelles on a pu calculer le risque de défaillance. Cet échantillon contient au final un
nombre de banques plus élevé que celui du travail empirique du chapitre précédent. La raison
est que la contrainte des 5 observations consécutives n’a pas été appliquée ici au ratio des
actifs pondérés du risque qui réduit le nombre de banques étudiés dans le chapitre II. On
dénombre au final 1163 banques commerciales, 888 caisses d’épargne et 1360 banques
coopératives. 156 banques de l’échantillon sont cotées sur le marché des actions (voir le
tableau 1 pour le détail de la répartition des banques par type et par pays). Le nombre de
banques effectivement considérés dans les estimations intégrant le ratio de capital pondéré du
risque et le ratio de Tier1 pondéré du risque est plus petit (respectivement 1438 et 1182
banques87). En effet, un certain nombre de banques fournissent l’information sur le ratio de
capital non pondéré mais pas sur les ratios de capital pondérés du risque, particulièrement le
ratio de Tier1.
Une grande part des banques de l’échantillon sont allemandes, italiennes et françaises
(voir le tableau 1). Les systèmes bancaires de ces pays comportent un plus grand nombre de
banques. Les banques coopératives & mutualistes sont plus nombreuses que les banques
commerciales et les caisses d’épargne en Allemagne et en Italie. En Suède, en revanche, on
remarque la présence d’un plus grand nombre de caisses d’épargne. Les banques danoises
sont les plus présentes sur le marché des actions. Les banques grecques de l’échantillon sont
87
Ce nombre de banques diffère du travail empirique du chapitre II en raison des différences de spécification.
178
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
179
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
s’intéresse aux ratios de capital pondérés moyens (TCR et TIER1) qui font l’objet d’exigences
de la part du régulateur, ils sont plus importants pour les banques non cotées que pour les
banques cotées. Ce résultat s’explique par le niveau plus faible des actifs pondérés du risque
pour les banques non cotées. S’agissant de la mesure du risque de défaillance (Z), on constate
que le risque de défaillance est en moyenne plus élevé pour les banques cotées que pour les
banques non cotées quelle que soit la mesure considérée. Si les banques cotées ont en
moyenne plus de capitaux propres et une rentabilité supérieure, le risque de défaillance plus
élevé s’explique par une volatilité plus importante de cette rentabilité. On remarque également
que les banques cotées ont moins recours aux dépôts (DEP) comme source de financement.
Elles ont généralement un accès plus facile aux ressources marchéisées. Les banques cotées
consentent en moyenne plus de prêts que les banques non cotées. Aucune différence
statistiquement significative n’est mise en évidence en termes de dépenses de personnel
(EXP) entre ces deux types de banques. Par ailleurs, les banques cotées sont en moyenne dix
fois plus grandes que les banques non cotées.
Quand on considère séparément les banques commerciales, les banques coopératives &
mutualistes et les caisses d’épargne, on remarque que les banques commerciales présentent en
moyenne un niveau de capital relativement plus élevé (CAP) mais un risque de défaillance (Z)
relativement plus fort (voir tableau 3). Les banques commerciales sont également plus
grandes que les banques coopératives & mutualistes et les caisses d’épargne.
Cette analyse statistique permet de conclure que les banques cotées détiennent en
moyenne des ratios de capital non pondérés plus élevés. En revanche, leurs ratios de capital
réglementaires moyens sont plus faibles. En moyenne, elles présentent aussi un risque de
défaillance plus important.
180
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
Tableau 2 : Statistiques descriptives et test de différence de moyennes entre les banques cotées et les banques non cotées européennes (1992-2006)
CAP EQ SUB HYB TCR TIER1 Z Z1 Z2 LOAN DEP EXP GDP RWA NPL ROA TA
Echantillon
total (3411
banques)
Moy 9,277 8,316 0,935 0,119 16,677 15,46 70,758 3,52 67,238 57,39 76,222 1,453 1,823 66,471 6,493 0,48 7149,113
E.T 5,652 5,605 1,156 0,338 7,187 7,835 96,819 4,403 93,181 19,813 16,023 0,757 0,878 15,792 6,93 1,408 41386,118
Min. 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 3,44 -0,976 -2,367 0,000 1,242 4,703 0,039 0,612 19,934 0,000 -43,047 8,482
Max 50,204 48,985 6,917 2,47 51,625 54,15 995,209 76,839 965,326 96,302 94,745 6,769 9,763 119,31 53,013 20,8 9,07*105
Banques
cotées (156
banques)
Moy 10,793 9,166 1,471 0,182 13,422 11,298 33,875 2,933 30,943 61,379 71,987 1,539 2,311 71,526 3,5 0,796 50848,457
E.T 5,358 5,374 1,154 0,36 4,726 6,662 43,876 3,461 40,871 18,425 13,236 0,667 0,921 19,248 2,594 1,76 1,37*105
Min. 3,925 2,846 0,000 0,000 6,629 5,379 0,163 -0,789 0,417 3,607 18,15 0,226 0,709 22,116 0,144 -13,942 40,076
Max 47,04 37,315 5,547 1,719 34,438 54,15 386,602 32,744 369,855 90,677 92,054 3,821 6,779 116,778 16,239 12,281 9,07*105
Non cotées
(3255
banques)
Moy 9,205 8,276 0,906 0,116 17,016 15,942 72,526 3,549 68,977 57,198 76,425 1,449 1,8 65,889 6,767 0,465 5056,131
E.T 5,657 5,614 1,149 0,336 7,315 7,821 98,302 4,441 94,621 19,86 16,118 0,76 0,87 15,25 7,135 1,387 28477,589
Min. 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 3,44 -0,976 -2,367 0,000 1,242 4,703 0,039 0,612 19,93 0,000 -43,047 8,482
Max 50,204 48,985 6,917 2,47 51,625 51,92 995,209 76,839 965,326 96,302 94,745 6,769 9,763 119,31 53,013 20,801 6,27*105
T.stat :
Cotées/Non 3,607 *** 2,016 ** 5,904 *** 2,16 ** -7,933 *** -7,179*** -9,878*** -2,147*** -10,36*** 2,767*** -4,047*** 1,625 6,807*** 2,993*** -10,78*** 2,322** 4,183***
cotées
*** ** *
, , représentent respectivement la significativité à 1%, 5% et 10% du test de différence des moyennes. Les chiffres entre parenthèses représentent les t-statistiques.
Définition des variables (toutes les variables sont exprimées en pourcentage à l’exception de TA qui est exprimé en millions d’euros): CAP=(Capitaux propres+Dette subordonnée+Capitaux hybrides)/Total actif; EQ=Capitaux
propres/Total actif; SUB=Dette subordonnée/Total actif; HYB=Capitaux hybrides/Total actif ; TCR=Total capital réglementaire/Total actif pondéré du risque; TIER1= Tier1 capital/ Total actif pondéré du risque; Z=Z-score avec
Z1=Rentabilité économique/Ecart type de la rentabilité économique et Z2=Capitaux propres sur total actif/ Ecart type de la rentabilité économique; LOAN=Total Prêts nets /Total actif; DEP =Dépôts/Total actif; EXP=Dépenses de
personnel/Total actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut; RWA=Actifs pondérés du risque/Total actif; NPL=Prêts non performants/Total Prêts nets; ROA=Rentabilité des actifs; TA=Total de l’actif en millions
d’euros; Com=Banques commerciales ; Coop=Banques coopératives; Sav=Caisses d’épargne
181
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
Tableau 3. Statistiques descriptives pour les banques commerciales, coopératives et les caisses d’épargne européennes (1992-2006)
CAP EQ SUB HYB TCR TIER1 Z Z1 Z2 LOAN DEPOSIT EXP GDP RWA NPL ROA TA
Com
(1163
banques)
Moy 11,1 9,764 1,205 0,15 15,208 12,298 41,476 2,374 39,101 49,368 71,963 1,516 2,313 64,082 6,297 0,517 15345,666
E.T 7,68 7,467 1,279 0,402 7,227 7,261 77,163 4,049 74,255 25,261 17,544 1,145 1,122 19,406 7,598 2,324 63583,909
Min. 0,000 0,000 0,000 0,000 5,06 3,44 -0,976 -2,367 0,000 1,559 4,703 0,039 0,612 21,853 0,000 -43,047 8,482
Max 50,204 48,985 6,391 2,47 47,633 54,15 877,966 76,839 847,23 96,302 94,567 6,769 9,763 116,778 52,88 20,801 9,07*105
Coop
(1360
banques)
Moy 8,83 8,319 0,517 0,116 18,442 18,324 78,505 3,738 74,767 60,087 75,878 1,53 1,441 66,225 8,623 0,491 2742,011
E.T 3,998 4,192 0,772 0,317 7,633 7,836 97,468 4,049 93,976 12,773 16,412 0,37 0,394 13,611 6,858 0,461 24984,381
Min. 2,102 1,802 0,000 0,000 0,000 5,379 0,892 -0,775 0,723 1,242 32,138 0,089 0,708 19,934 0,000 -1,151 13,328
Max 27,765 27,765 6,917 2,252 51,625 51,92 995,209 41,405 965,326 89,631 94,745 3,856 7,015 105,172 53,013 10,059 6,27*105
Sav (888
banques)
Moy 7,576 6,414 1,227 0,087 15,921 14,716 97,246 4,688 92,558 63,765 82,351 1,254 1,763 70,347 3,193 0,415 3069,304
E.T 3,684 3,807 1,281 0,282 5,026 6,36 108,458 4,976 104,207 16,959 10,448 0,47 0,727 13,618 3,79 0,426 12993,587
Min. 0,534 0,534 0,000 0,000 0,534 5,8 1,28 -1,156 2,101 1,639 38,404 0,221 0,709 24,054 0,068 -1,988 11,268
Max 24,741 24,741 6,8 2,36 43,917 36,92 921,556 35,243 889,073 94,649 94,658 3,459 9,711 119,31 41,556 2,418 3.23*105
T.test:
Com/Coop 9,082*** 5,857*** 15,114*** 2,135** -7,412*** -12,264*** -10,643*** -8,435*** -10,641*** -13,108*** -5,755*** -0,399 25,208*** -1,76* -5,444*** 0,375 6,353***
Com/Sav 13,717*** 13,214*** -0,364 3,793*** -1,671* -4,436*** -13,013*** -11,294*** -12,977*** -15,412*** -16,685*** 7,062*** 13,428*** -4,557*** 8,208*** 1,464 6,411***
Coop/Sav 7,626*** 11,14*** -14,0,57*** 2,173** 5,804*** 6,716*** -4,167*** -4,754*** -4,112*** -5,520*** -11,425*** 14,764*** -12,09*** -3,865*** 15,31*** 4,002*** -0,406
*** ** *
, , représentent respectivement la significativité à 1%, 5% et 10% du test de différence des moyennes. Les chiffres entre parenthèses représentent les t-statistiques.
Définition des variables (toutes les variables sont exprimées en pourcentage à l’exception de TA qui est exprimé en millions d’euros): CAP=(Capitaux propres+Dette subordonnée+Capitaux hybrides)/Total actif; EQ=Capitaux
propres/Total actif; SUB=Dette subordonnée/Total actif ; HYB=Capitaux hybrides/Total actif ; TCR=Total capital réglementaire/Total actif pondéré du risque; TIER1= Tier1 capital/ Total actif pondéré du risque; Z=Z-score avec
Z1=Rentabilité économique/Ecart type de la rentabilité économique et Z2=Capitaux propres sur total actif/ Ecart type de la rentabilité économique; LOAN=Total Prêts nets /Total actif; DEP =Dépôts/Total actif; EXP=Dépenses de
personnel/Total actif; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut; RWA=Actifs pondérés du risque/Total actif; NPL=Prêts non performants/Total Prêts nets; ROA=Rentabilité des actifs; TA=Total de l’actif en millions
d’euros; Com=Banques commerciales ; Coop=Banques coopératives ; Sav=Caisses d’épargne.
182
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
Les estimations sont réalisées par la méthode des moindres carrés ordinaires sur les
moyennes individuelles des différentes variables calculées sur la période considérée. On
corrige la présence d’hétéroscédasticité par la méthode de White. Par ailleurs, il existe de
fortes corrélations entre certaines variables de contrôle et les ratios de capital (voir annexe A3,
page 201). Pour résoudre ce problème, on a procédé à une orthogonalisation des ratios de
dépôts, de prêts, de dépenses de personnel, et du logarithme du total de l’actif. Dans un
premier temps, on explique séparément l’effet de chacun des ratios de capital pondérés et non
pondérés sur le risque de défaillance pour les banques européennes prises dans leur ensemble.
Nos estimations sont ensuite effectuées sur les deux sous-échantillons de banques non cotées
et de banques cotées. Le tableau 4 présente les résultats des estimations pour l’ensemble de
l’échantillon. Les estimations des coefficients du modèle pour les banques cotées et non
cotées figurent respectivement dans les tableaux 5 et 6. On précise qu’une valeur élevée de
l’indicateur de défaillance correspond à un risque de défaillance plus faible.
Les résultats des estimations réalisées sur l’échantillon global figurent dans le tableau 4.
Le ratio de capital non pondéré (CAP) pris dans son ensemble est négativement et
significativement lié à l’indicateur du risque de défaillance. Un niveau de capital non pondéré
du risque élevé est ainsi associé à un risque de défaillance plus élevé (équation 1). Les
banques peuvent, à la suite d’une augmentation de capital, choisir des actifs plus risqués.
L’effet net peut conduire à une augmentation du risque de défaillance (Koehn et Santomero,
1980; Kim et Santomero, 1988; Rochet, 1992). L’insuffisance de sensibilité au risque de ce
ratio peut conduire les banques à augmenter le niveau de risque pour compenser la perte
engendrée par un niveau de capital plus important. Notre résultat est en accord avec celui de
Sheldon (1995) qui, en utilisant un échantillon de 479 banques suisses étudiées sur la période
1987-1993, montre que les banques les mieux capitalisées présentent une probabilité de
faillite plus élevée. Par ailleurs, Bichsel et Blum (2004), en étudiant un échantillon de 19
banques cotées suisses sur la période 1990-2002, et en calculant un indicateur du risque de
défaillance par la méthode des options trouvent que l’augmentation de capital n’affecte pas la
probabilité de défaillance.
183
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
Tableau 4. Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de
défaillance des banques européennes (1992-2006)
Z
1 2 3 4 5
CAP -0,696
(-2,153)**
SUB -8,824
(-5,584)***
HYB -17,841
(-3,567)***
TCR 0,329
(1,929)*
TIER1 0,523
(2,470)**
LOAN 0,322 0,430 0,349 0,325 0,327
(4,485)*** (5,725)*** (4,120)*** (3,814)*** (3,562)***
DEP -0,237 -0,184 -0,209 -0,070 -0,154
(-1,975)** (-1,559) (-1,347) (-0,577) (-1,091)
SIZE -2,148 -1,034 -2,138 -1,085 1,379
(-2,272)** (-1,154) (-2,128)** (-1,021) (2,018)**
EXP -13,433 -15,865 -18,502 -7,349 -4,311
(-5,784)*** (-6,605)*** (-7,915)*** (-2,652)*** (-1,607)
GDP -4,357 -1,145 -5,130 -3,113 -6,025
(-0,963) (-0,256) (-0,962) (-0,864) (-1,797)*
DUM_SAV 32,619 31,037 28,299 24,062 19,177
(7,072)*** (6,388)*** (5,321)*** (6,175)*** (5,832)***
DUM_COOP 24,375 18,368 19,532 19,126 13,651
(5,776)*** (3,798)*** (3,851)*** (5,369)*** (3,427)***
C 49,857 80,663 116,367 77,055 81,889
(1,915)* (3,096)*** (3,505)*** (3,060)*** (3,151)***
DUM_PAYS Oui Oui Oui Oui Oui
Les coefficients sont estimés selon la méthode des MCO. L’hétéroscédasticité a été corrigée selon la méthode de White. ***,
** *
, représentent respectivement la significativité des coefficients à 1%, 5% et 10%. Les t-statistiques figurent entre
parenthèses. Les ratios sont exprimés en pourcentage.
Z=(Rentabilité économique+ Capitaux propres/Total actif)/Ecart type de la rentabilité économique); CAP=(Capitaux
propres+Dette subordonnée+Capitaux hybrides/Total actif) ; SUB=(Dette subordonnée/Total actif); HYB=(Capitaux
hybrides/Total actif) ; TCR=(Total capital réglementaire/Total actif pondéré du risque) ; TIER1=(Tier1 capital/Total actif
pondéré du risque) ; LOAN=(Total Prêts nets/Total actif) ; DEP =(Dépôts/Total actif) ; SIZE=Logarithme du total de l’actif ;
EXP=(Dépenses de personnel/Total actif) ; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut ; DUM_SAV=Dummy caisses
d’épargne ; DUM_COOP=Dummy banques coopératives et mutualistes ; DUM_PAYS=Variables dummy construites pour
chaque pays. On exclut la variable dummy de l’Autriche lorsque les dummy pays sont introduites.
185
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
Les tableaux 5 et 6 présentent les résultats respectivement pour les banques cotées et non
cotées.
La relation entre le ratio de capital sur le total de l’actif (CAP) et le Z-score (Z) n’est pas
significative (équation 1, tableau 5) pour les banques cotées. Ainsi, un niveau élevé de capital
non pondéré n’est pas associé à un risque de défaillance élevé pour les banques cotées. En
revanche, pour les banques non cotées, on met en évidence une relation négative et
significative entre CAP et Z (équation 1, tableau 6). Les banques non cotées qui ont ratio de
capital non pondéré du risque élevé présentent un risque de défaillance plus important. Elles
compensent donc un niveau de capital non pondéré du risque élevé par une prise de risque
plus importante. On met en évidence le même impact négatif de la dette subordonnée (SUB)
et des capitaux hybrides (HYB) sur le score de défaillance à la fois pour les banques cotées et
non cotées (équation 2 et 3, tableaux 5 et 6). Les banques européennes qui présentent une
proportion relativement importante d’éléments du Tier2 ont un risque de défaillance plus
élevé.
Par ailleurs, les ratios de capital pondérés du risque ne sont pas pertinents dans
l’explication du risque de défaillance des banques cotées (équations 4 et 5, tableau 5).
L’impact du ratio de Tier1 (TIER1) sur le score de défaillance est positif et significatif pour
les banques non cotées (équation 5, tableau 6) comme pour l’ensemble de l’échantillon.
Concernant les variables de contrôle, les résultats sont généralement conformes à ceux mis en
évidence pour l’échantillon pris dans sa globalité.
Cette analyse économétrique permet de mettre en évidence que les banques ayant des
ratios de capital pondérés du risque plus élevés présentent un risque de défaillance plus faible.
La prise en compte du risque dans le ratio de capital pondéré du risque fait que les banques
qui augmentent ce ratio réduisent leur risque de défaillance. Cependant, on note qu’un ratio de
capital non pondéré du risque élevé est associé à un risque de défaillance plus élevé
uniquement pour les banques non cotées. Les banques non cotées augmentent leur risque à la
suite d’une augmentation du ratio de capital non pondéré de telle sorte qu’elles présentent un
risque de défaillance plus important. Enfin, les banques qui disposent d’un niveau de dette
subordonnée et de capitaux hybrides élevé présentent un risque de défaillance plus fort.
186
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
Tableau 5. Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de
défaillance des banques cotées européennes (1992-2006)
Z
1 2 3 4 5
CAP 2,483
(1,463)
SUB -8,574
(-1,949)*
HYB -19,697
(-2,600)**
TCR 1,997
(1,320)
TIER1 1,660
(1,360)
LOAN 0,651 0,532 0,341 0,619 0,600
(2,917)*** (2,636)*** (1,980)** (1,844)* (1,791)*
DEP -0,640 -0,939 -0,806 -0,515 -0,497
(-1,198) (-1,413) (-1,233) (-0,856) (-0,845)
SIZE -2,882 -6,591 -6,044 -1,872 -1,445
(-0,838) (-1,587) (-1.5744) (-0,930) (-0,649)
EXP -22,504 -22,350 -25,659 -13,080 -13,948
(-2,732)*** (-2,204)** (-2,527)** (-1,899)* (-1,728)*
GDP -1,239 -0,164 -1,458 -0,848 -0,168
(-0,531) (-0,050) (-0,437) (-0,464) (-0,079)
DUM_SAV -28,590 -28,434 -22,661 -21,127 -19,860
(-1,892)* (-1,700)* (-1,403) (-1,230) (-1,235)
DUM_COOP 15,595 19,851 17,008 20,356 17,067
(1,850)* (2,288)** (1,671)* (3,297)*** (1,844)*
C -22,419 125,945 209,392 63,896 69,207
(-0.819) (1,796)* (1,756)* (1,644) (1,539)
DUM_PAYS Non Non Non Non Non
Les coefficients sont estimés selon la méthode des MCO. L’hétéroscédasticité a été corrigée selon la méthode de White. ***,
** *
, représentent respectivement la significativité des coefficients à 1%, 5% et 10%. Les t-statistiques figurent entre
parenthèses. Les ratios sont exprimés en pourcentage.
Z=(Rentabilité économique+ Capitaux propres/Total actif)/Ecart type de la rentabilité économique); CAP=(Capitaux
propres+Dette subordonnée+Capitaux hybrides/Total actif) ; SUB=(Dette subordonnée/Total actif); HYB=(Capitaux
hybrides/Total actif) ; TCR=(Total capital réglementaire/Total actif pondéré du risque) ; TIER1=(Tier1 capital/Total actif
pondéré du risque) ; LOAN=(Total Prêts nets/Total actif) ; DEP =(Dépôts/Total actif) ; SIZE=Logarithme du total de l’actif ;
EXP=(Dépenses de personnel/Total actif) ; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut ; DUM_SAV=Dummy caisses
d’épargne ; DUM_COOP=Dummy banques coopératives et mutualistes ; DUM_PAYS=Variables dummy construites pour
chaque pays. On exclut la variable dummy de l’Autriche lorsque les dummy pays sont introduites.
.
187
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
Tableau 6. Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de
défaillance des banques non cotées européennes (1992-2006)
Z
1 2 3 4 5
CAP -0,772
(-2,348)**
SUB -9,186
(-5,371)***
HYB -16,895
(-3,228)***
TCR 0,205
(1,324)
TIER1 0,294
(1,686)*
LOAN 0,297 0,410 0,330 0,274 0,259
(3,995)*** (5,256)*** (3,714)*** (3,206)*** (2,939)***
DEP -0,277 -0,203 -0,225 -0,101 -0,176
(-2,224)** (-1,690)* (-1,407) (-0,812) (-1,156)
SIZE -1,681 -0,435 -1,585 -0,236 2,454
(-1,586) (-0,433) (-1,414) (-0,202) (3,209)***
EXP -12,924 -15,786 -18,403 -6,389 -2,219
(-5,424)*** (-6,399)*** (-7,614)*** (-2,267)** (-0,869)
GDP -3,601 -0,103 -4,630 -2,129 -6,804
(-0,767) (-0,022) (-0,826) (-0,553) (-1,839)*
DUM_SAV 32,708 31,240 28,190 26,666 21,064
(6,654)*** (5,993)*** (4,894)*** (5,965)*** (5,563)***
DUM_COOP 24,481 18,147 19,768 21,583 17,225
(5,465)*** (3,509)*** (3,654)*** (6,054)*** (4,758)***
C 66,138 96,437 120,323 92,414 99,714
(1,914)* (2,753)*** (2,735)*** (2,740)*** (2,852)***
DUM_PAYS Oui Oui Oui Oui Oui
Les coefficients sont estimés selon la méthode des MCO. L’hétéroscédasticité a été corrigée selon la méthode de White. ***,
** *
, représentent respectivement la significativité des coefficients à 1%, 5% et 10%. Les t-statistiques figurent entre
parenthèses. Les ratios sont exprimés en pourcentage.
Z=(Rentabilité économique+ Capitaux propres/Total actif)/Ecart type de la rentabilité économique); CAP=(Capitaux
propres+Dette subordonnée+Capitaux hybrides/Total actif) ; SUB=(Dette subordonnée/Total actif); HYB=(Capitaux
hybrides/Total actif) ; TCR=(Total capital réglementaire/Total actif pondéré du risque) ; TIER1=(Tier1 capital/Total actif
pondéré du risque) ; LOAN=(Total Prêts nets/Total actif) ; DEP =(Dépôts/Total actif) ; SIZE=Logarithme du total de l’actif ;
EXP=(Dépenses de personnel/Total actif) ; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut ; DUM_SAV=Dummy caisses
d’épargne ; DUM_COOP=Dummy banques coopératives et mutualistes ; DUM_PAYS=Variables dummy construites pour
chaque pays. On exclut la variable dummy de l’Autriche lorsque les dummy pays sont introduites.
.
188
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
Les tableaux de résultats concernant les tests de robustesse sont présentés à la fin de
cette section. On effectue, d’abord, les estimations en considérant distinctement les deux
composantes de l’indicateur de défaillance (tableaux 7 et 8). La première composante Z1 est la
rentabilité ajustée du risque. Z2 est le degré de couverture du risque de portefeuille par les
fonds propres. Les résultats sont conformes à ceux trouvés pour l’échantillon global (tableau
4). Des ratios de capital non pondérés élevés sont associés à la fois à une rentabilité ajustée du
risque et une couverture du risque de portefeuille plus faible. A l’opposé, les banques qui
présentent des ratios de capital pondérés du risque élevés ont une meilleure couverture du
risque de portefeuille.
On réalise, ensuite, les estimations sur chacun des types de banques (commerciales,
coopératives & mutualistes et caisses d’épargne) de l’échantillon analysé. Les différences en
termes d’objectifs de rentabilité et de prise de risque font que la relation entre les ratios de
capital pondérés et non pondérés du risque et le risque de défaillance peut dépendre du type
de banque considéré. Les résultats sont présentés dans les tableaux 9, 10, 11. L’augmentation
des ratios de capital non pondérés du risque contribue à accroître le risque de défaillance pour
les trois types de banque, à l’exception de CAP qui n’exerce pas un impact significatif sur le
risque de défaillance des banques commerciales européennes. En revanche, pour les banques
coopératives & mutualistes et les caisses d’épargne, on ne trouve pas de relation significative
entre les ratios réglementaires de capital pondérés du risque et le risque de défaillance.
On effectue, enfin, les estimations en divisant l’échantillon en deux, en fonction de la
taille de la banque. En effet, l’échantillon est composé à la fois de grandes et de petites
banques pour lesquelles la relation entre les ratios de capital pondérés et non pondérés et le
risque de défaillance peut être différente. En effet, les autorités publiques peuvent être plus
laxistes à l’égard des grandes banques dont la faillite peut avoir de graves conséquences sur la
stabilité du système bancaire. Celles-ci peuvent donc être incitées à avoir un comportement
moins prudent que les plus petites banques. On retient le seuil d’un milliard88 pour discriminer
les grandes et les petites banques. Au sein de notre échantillon, 1248 banques sont ainsi
considérées comme étant des établissements bancaires de grande taille89. Les résultats figurent
dans les tableaux 12 et 13. Pour les petites banques, une augmentation des ratios de capital
non pondérés entraîne une augmentation du risque de défaillance comme dans le modèle
88
Ce seuil est celui retenu par BankScope Fitch IBCA.
189
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
global. En revanche, on ne trouve pas de relation significative entre les ratios de capital
pondérés et le risque de défaillance. Concernant les grandes banques, les résultats obtenus
sont conformes à ceux de l’échantillon global, à l’exception de l’équation 1 pour laquelle CAP
n’exerce pas une relation significative sur Z90.
89
La distinction entre les grandes banques et les petites banques est différente de celle considérant séparément
les 156 banques cotées des banques non cotées.
90
Les résultats obtenus en utilisant cette distinction institutionnelle entre grandes banques et petites banques sont
globalement les mêmes lorsqu’on considère comme grandes banques les banques dont le total de l’actif est
supérieur au troisième quartile (1880,899 millions d’euros) et comme petites banques les banques dont le total de
l’actif est inférieur au premier quartile (214,781 millions d’euros)
190
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
Tableau 7. Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le composante
rentabilité ajustée du risque de portefeuille des banques européennes (1992-2006)
Z1
1 2 3 4 5
CAP -0,058
(-4,629)***
SUB -0,408
(-5,723)***
HYB -0,943
(-4,982)***
TCR -0,005
(-0,415)
TIER1 0,012
(0,645)
LOAN 0,022 0,030 0,025 0,032 0,037
(6,242)*** (8,266)*** (6,554)*** (5,517)*** (5,070)***
DEP -0,014 -0,008 -0,006 -0,003 -0,004
(-1,948)* (-1,100) (-0,835) (-0,377) (-0,420)
SIZE 0,036 0,133 0,054 0,121 0,198
(0,765) (2,695)*** (1,066) (2,326)** (3,811)***
EXP -0,332 -0,476 -0,762 -0,216 -0,313
(-1,592) (-2,137)** (-6,514)*** (-1,429) (-1,514)
GDP -0,093 -0,070 -0,031 -0,326 -0,347
(-0,367) (-0,260) (-0,113) (-1,174) (-1,076)
DUM_SAV 1,885 1,839 1,602 1,461 1,261
(8,805)*** (7,838)*** (6,879)*** (6,874)*** (5,844)***
DUM_COOP 1,773 1,453 1,480 1,586 1,172
(8,816)*** (6,448)*** (6,735)*** (6.5441)*** (3,623)***
C 2,829 3,750 3,171 5,106 5,163
(1,824)* (2,420)** (1,615) (3,232)*** (3,179)***
DUM_PAYS Oui Oui Oui Oui Oui
Les coefficients sont estimés selon la méthode des MCO. L’hétéroscédasticité a été corrigée selon la méthode de White. ***,
** *
, représentent respectivement la significativité des coefficients à 1%, 5% et 10%. Les t-statistiques figurent entre
parenthèses. Les ratios sont exprimés en pourcentage.
Z1=(Rentabilité économique/Ecart type de la rentabilité économique) ; CAP =(Capitaux propres+Dette
subordonnée+Capitaux hybrides/Total actif) ; SUB=(Dette subordonnée/Total actif); HYB=(Capitaux hybrides/Total actif) ;
TCR=(Total capital réglementaire/Total actif pondéré du risque) ; TIER1= (Tier1 capital/ Total actif pondéré du risque) ;
LOAN=(Total Prêts nets /Total actif) ; DEP =(Dépôts/Total actif) ; SIZE=Logarithme du total de l’actif ; EXP=(Dépenses de
personnel/Total actif) ; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut ; DUM_SAV=Dummy caisses d’épargne ;
DUM_COOP=Dummy banques coopératives et mutualistes. DUM_PAYS=Variables dummy construites pour chaque pays.
On exclut la variable dummy de l’Autriche lorsque les dummy pays sont introduites.
191
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
Tableau 8. Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur la composante
couverture du risque de portefeuille des banques européennes (1992-2006)
Z2
1 2 3 4 5
CAP -0,638
(-2,018)**
SUB -8,416
(-5,542)***
HYB -16,898
(-3,482)***
TCR 0,335
(2,102)**
TIER1 0,510
(2,629)***
LOAN 0,299 0,400 0,324 0,292 0,290
(4,330)*** (5,5306)*** (3,963)*** (3,627)*** (3,367)***
DEP -0,223 -0,176 -0,202 -0,067 -0,150
(-1,956)* (-1,573) (-1,354) (-0,585) (-1,128)
SIZE -2,184 -1,167 -2,192 -1,206 1,181
(-2,413)** (-1,367) (-2,280)** (-1,182) (1,847)*
EXP -13,100 -15,389 -17,739 -7.132355 -3,998
(-6,034)*** (-6,899)*** (-7,896)*** (-2,681)*** (-1.5910)
GDP -4,264 -1,074 -5,099 -2,787 -5,677
(-0,978) (-0,250) (-0,988) (-0,822) (-1,837)*
DUM_SAV 30,733 29,198 26,696 22.601046 17,916
(6,929)*** (6,259)*** (5,208)*** (6,052)*** (5,728)***
DUM_COOP 22,601 16,914 18,052 17,539 12.479436
(5,575)*** (3,641)*** (3,686)*** (5,215)*** (3,371)***
C 47,027 76,913 113,196 71,948 76,725
(1,909)* (3,118)*** (3,591)*** (3,029)*** (3,127)***
DUM_PAYS Oui Oui Oui Oui Oui
Les coefficients sont estimés selon la méthode des MCO. L’hétéroscédasticité a été corrigée selon la méthode de White. ***,
** *
, représentent respectivement la significativité des coefficients à 1%, 5% et 10%. Les t-statistiques figurent entre
parenthèses. Les ratios sont exprimés en pourcentage.
Z2=((Capitaux propres/Total actif)/Ecart type de la rentabilité économique) ; CAP =(Capitaux propres+Dette
subordonnée+Capitaux hybrides/Total actif) ; SUB=(Dette subordonnée/Total actif); HYB=(Capitaux hybrides/Total actif) ;
TCR=(Total capital réglementaire/Total actif pondéré du risque) ; TIER1= (Tier1 capital/ Total actif pondéré du risque) ;
LOAN=(Total Prêts nets /Total actif) ; DEP =(Dépôts/Total actif) ; SIZE=Logarithme du total de l’actif ; EXP=(Dépenses de
personnel/Total actif) ; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut ; DUM_SAV=Dummy caisses d’épargne ;
DUM_COOP=Dummy banques coopératives et mutualistes ; DUM_PAYS=Variables dummy construites pour chaque pays.
On exclut la variable dummy de l’Autriche lorsque les dummy pays sont introduites.
192
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
Tableau 9. Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de
défaillance des banques commerciales européennes (1992-2006)
Z
1 2 3 4 5
CAP -0,179
(-0,474)
SUB -16,755
(-7,822)***
HYB -10,045
(-1,785)*
TCR 0,543
(2,093)**
TIER1 0,538
(1,408)
LOAN 0,424 0,630 0,503 0,166 0,176
(4,400)*** (5,716)*** (4,093)*** (1,778)* (1,764)*
DEP -0,457 -0,337 -0,588 -0,209 -0,292
(-2,834)*** (-2,357)** (-3,156)*** (-1,504) (-1,720)*
SIZE -8,435 -6,968 -10,487 -1,087 0,481
(-5,427)*** (-5,539)*** (-6,929)*** (-1,087) (0,550)
EXP -17,064 -19,759 -23,182 -7,392 -3,766
(-5,654)*** (-6,044)*** (-7,086)*** (-2,912)*** (-1,185)
GDP -5,624 -7,042 -7,117 -1,595 -1,439
(-3,085)*** (-3,557)*** (-3,539)*** (-1,135) (-0,927)
C 39,204 102,818 264,293 52,692 51,804
(5.0256)*** (7.4419)*** (7.8776)*** (4.5088)*** (3.9956)***
DUMMY_PAYS Non Non Non Non Non
Les coefficients sont estimés selon la méthode des MCO. L’hétéroscédasticité a été corrigée selon la méthode de White. ***,
** *
, représentent respectivement la significativité des coefficients à 1%, 5% et 10%. Les t-statistiques figurent entre
parenthèses. Les ratios sont exprimés en pourcentage.
Z=(Rentabilité économique+ Capitaux propres/Total actif)/Ecart type de la rentabilité économique); CAP=(Capitaux
propres+Dette subordonnée+Capitaux hybrides/Total actif) ; SUB=(Dette subordonnée/Total actif); HYB=(Capitaux
hybrides/Total actif) ; TCR=(Total capital réglementaire/Total actif pondéré du risque) ; TIER1=(Tier1 capital/Total actif
pondéré du risque) ; LOAN=(Total Prêts nets/Total actif) ; DEP =(Dépôts/Total actif) ; SIZE=Logarithme du total de l’actif ;
EXP=(Dépenses de personnel/Total actif) ; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut ; DUM_SAV=Dummy caisses
d’épargne ; DUM_COOP=Dummy banques coopératives et mutualistes ; DUM_PAYS=Variables dummy construites pour
chaque pays. On exclut la variable dummy de l’Autriche lorsque les dummy pays sont introduites.
193
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
Tableau 10. Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de
défaillance des banques coopératives & mutualistes européennes (1992-2006)
1 2 3 4 5
CAP -3,515
(-5,086)***
SUB -5,817
(-1,539)
HYB -21,698
(-2,329)**
TCR -0,280
(-0,955)
TIER1 0,012
(0,063)
LOAN 0,080 0,037 0,131 0,492 0,521
(0,469) (0,202) (0,730) (4,672)*** (4,292)***
DEP 0,974 1,156 1,328 0,578 0,267
(5,625)*** (7,507)*** (8,737)*** (2,062)** (1,872)*
SIZE 4,141 6,596 4,852 2,744 4,025
(1,930)* (3,120)*** (2,355)** (1,906)* (3,854)***
EXP -8,689 -8,170 -9,659 0,310 -4,868
(-1,365) (-1,168) (-1,356) (0,076) (-1,370)
GDP -29,150 -27,788 -35,406 -15,199 -9,963
(-4,661)*** (-4,337)*** (-5,078)*** (-1,870)* (-1,909)*
C 150,849 48,732 -24,298 46,253 59,357
(8,288)*** (2,770)*** (-0,999) (3,966)*** (4,857)***
DUMMY_PAYS Non Non Non Non Non
Les coefficients sont estimés selon la méthode des MCO. L’hétéroscédasticité a été corrigée selon la méthode de White. ***,
** *
, représentent respectivement la significativité des coefficients à 1%, 5% et 10%. Les t-statistiques figurent entre
parenthèses. Les ratios sont exprimés en pourcentage.
Z=(Rentabilité économique+ Capitaux propres/Total actif)/Ecart type de la rentabilité économique); CAP=(Capitaux
propres+Dette subordonnée+Capitaux hybrides/Total actif) ; SUB=(Dette subordonnée/Total actif); HYB=(Capitaux
hybrides/Total actif) ; TCR=(Total capital réglementaire/Total actif pondéré du risque) ; TIER1=(Tier1 capital/Total actif
pondéré du risque) ; LOAN=(Total Prêts nets/Total actif) ; DEP =(Dépôts/Total actif) ; SIZE=Logarithme du total de l’actif ;
EXP=(Dépenses de personnel/Total actif) ; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut ; DUM_SAV=Dummy caisses
d’épargne ; DUM_COOP=Dummy banques coopératives et mutualistes ; DUM_PAYS=Variables dummy construites pour
chaque pays. On exclut la variable dummy de l’Autriche lorsque les dummy pays sont introduites.
194
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
Tableau 11. Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de
défaillance des caisses d’épargne européennes (1992-2006)
1 2 3 4 5
CAP -5,152
(-5,384)***
SUB -12,456
(-4,124)***
HYB -23,971
(-2,398)**
TCR -0,143
(-0,168)
TIER1 0,776
(0,995)
LOAN 0,856 0,919 1,041 -0,289 -0,419
(4,182)*** (4,323)*** (4,924)*** (-0,953) (-1,429)
DEP 0,387 0,909 0,991 -0,983 -0,816
(1,242) (2,415)** (2,857)*** (-1,945)* (-1,742)*
SIZE -3,706 -2,422 -2,633 -4,294 0,974
(-1,463) (-0,924) (-1,010) (-0,969) (0,384)
EXP -28,268 -38,594 -38,108 -30,155 -16,025
(-2,906)*** (-5,102)*** (-5,070)*** (-2,198)** (-2,155)**
GDP -26,399 -28,880 -26,044 -3,570 1,021
(-3,923)*** (-4,612)*** (-4,283)*** (-0,683) (0,196)
C 123,499 78,561 84,930 179,148 120,280
(8,209)*** (1,785)* (1,416) (3,096)*** (3,566)***
DUMMY_PAYS Non Non Non Non Non
Les coefficients sont estimés selon la méthode des MCO. L’hétéroscédasticité a été corrigée selon la méthode de White. ***,
** *
, représentent respectivement la significativité des coefficients à 1%, 5% et 10%. Les t-statistiques figurent entre
parenthèses. Les ratios sont exprimés en pourcentage.
Z=(Rentabilité économique+ Capitaux propres/Total actif)/Ecart type de la rentabilité économique); CAP=(Capitaux
propres+Dette subordonnée+Capitaux hybrides/Total actif) ; SUB=(Dette subordonnée/Total actif); HYB=(Capitaux
hybrides/Total actif) ; TCR=(Total capital réglementaire/Total actif pondéré du risque) ; TIER1=(Tier1 capital/Total actif
pondéré du risque) ; LOAN=(Total Prêts nets/Total actif) ; DEP =(Dépôts/Total actif) ; SIZE=Logarithme du total de l’actif ;
EXP=(Dépenses de personnel/Total actif) ; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut ; DUM_SAV=Dummy caisses
d’épargne ; DUM_COOP=Dummy banques coopératives et mutualistes ; DUM_PAYS=Variables dummy construites pour
chaque pays. On exclut la variable dummy de l’Autriche lorsque les dummy pays sont introduites.
195
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
Tableau 12. Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de
défaillance des grandes banques européennes (1992-2006)
Z
1 2 3 4 5
CAP -0,400
(-0,936)
SUB -10.165124
(-4,188)***
HYB -11,987
(-1,831)*
TCR 0,760
(1,860)*
TIER1 1,081
(2,445)**
LOAN 0,311 0,395 0,305 0,226 0,265
(2,661)*** (3,195)*** (2,183)** (1,952)* (2,027)**
DEP -0,318 -0,378 -0,221 -0,228 -0,283
(-1,713)* (-2,145)** (-1,087) (-1,353) (-1,328)
SIZE -3,064 -2,126 -2,246 -1,597 -0,446
(-2,007)** (-1,490) (-1,336) (-1,198) (-0,326)
EXP -10,585 -11,500 -12,034 -6,113 -7,490
(-2,414)** (-2,469)** (-2,113)** (-1,880)* (-2,057)**
GDP 2,412 2,486 2,691 -1,728 -5,942
(0,496) (0,571) (0,503) (-0,385) (-1,170)
DUM_SAV 37,611 35,232 35,513 24,040 22,987
(5,180)*** (4,728)*** (4,488)*** (5,105)*** (4,628)***
DUM_COOP 47,540 45,259 41,895 33,057 28,879
(6,398)*** (5,709)*** (4,905)*** (7,717)*** (5,768)***
C 32,360 83,548 88,755 75,520 86,184
(1,135) (2,807)*** (2,108)** (2,697)*** (2,991)***
DUM_PAYS Oui Oui Oui Oui Oui
Les coefficients sont estimés selon la méthode des MCO. L’hétéroscédasticité a été corrigée selon la méthode de White. ***,
** *
, représentent respectivement la significativité des coefficients à 1%, 5% et 10%. Les t-statistiques figurent entre
parenthèses. Les ratios sont exprimés en pourcentage.
Z=(Rentabilité économique+ Capitaux propres/Total actif)/Ecart type de la rentabilité économique); CAP=(Capitaux
propres+Dette subordonnée+Capitaux hybrides/Total actif) ; SUB=(Dette subordonnée/Total actif); HYB=(Capitaux
hybrides/Total actif) ; TCR=(Total capital réglementaire/Total actif pondéré du risque) ; TIER1=(Tier1 capital/Total actif
pondéré du risque) ; LOAN=(Total Prêts nets/Total actif) ; DEP =(Dépôts/Total actif) ; SIZE=Logarithme du total de l’actif ;
EXP=(Dépenses de personnel/Total actif) ; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut ; DUM_SAV=Dummy caisses
d’épargne ; DUM_COOP=Dummy banques coopératives et mutualistes ; DUM_PAYS=Variables dummy construites pour
chaque pays. On exclut la variable dummy de l’Autriche lorsque les dummy pays sont introduites.
196
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
Tableau 13. Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de
défaillance des petites banques européennes (1992-2006)
Z
1 2 3 4 5
CAP -2,716
(-6,816)***
SUB -14,522
(-6,275)***
HYB -21,224
(-2,963)***
TCR -0,147
(-0,516)
TIER1 0,219
(0,708)
LOAN 0,501 0,688 0,747 0,254 0,272
(4,312)*** (5,427)*** (5,523)*** (2,510)** (3,285)***
DEP 0,368 0,676 0,730 0,053 -0,246
(2,431)** (4,988)*** (5,000)*** (0,231) (-1,428)
SIZE -0,770 1,344 -0,293 1,887 2,800
(-0,287) (0,468) (-0,104) (1,076) (2,073)**
EXP -18,738 -22,205 -24,106 -9,348 -3,088
(-5,953)*** (-6,923)*** (-7,542)*** (-2,636)*** (-0,949)
GDP -23,723 -24,950 -24,809 -10,585 -9,190
(-6,735)*** (-6,867)*** (-6,426)*** (-2,498)** (-3,056)***
DUM_SAV 10,619 9,732 1,744 8,507 8,872
(1,329) (1,082) (0,180) (1,331) (1,775)*
DUM_COOP -11,451 -21,935 -20,338 6,561 6,794
(-1,742)* (-2,891)*** (-2,597)*** (0,867) (1,009)
C 116,516 82,723 74,745 75,225 72,148
(10,578)*** (5,223)*** (2,074)** (3,914)*** (4,355)***
DUM_PAYS Non Non Non Non Non
Les coefficients sont estimés selon la méthode des MCO. L’hétéroscédasticité a été corrigée selon la méthode de White. ***,
** *
, représentent respectivement la significativité des coefficients à 1%, 5% et 10%. Les t-statistiques figurent entre
parenthèses. Les ratios sont exprimés en pourcentage.
Z=(Rentabilité économique+ Capitaux propres/Total actif)/Ecart type de la rentabilité économique); CAP=(Capitaux
propres+Dette subordonnée+Capitaux hybrides/Total actif) ; SUB=(Dette subordonnée/Total actif); HYB=(Capitaux
hybrides/Total actif) ; TCR=(Total capital réglementaire/Total actif pondéré du risque) ; TIER1=(Tier1 capital/Total actif
pondéré du risque) ; LOAN=(Total Prêts nets/Total actif) ; DEP =(Dépôts/Total actif) ; SIZE=Logarithme du total de l’actif ;
EXP=(Dépenses de personnel/Total actif) ; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut ; DUM_SAV=Dummy caisses
d’épargne ; DUM_COOP=Dummy banques coopératives et mutualistes ; DUM_PAYS=Variables dummy construites pour
chaque pays. On exclut la variable dummy de l’Autriche lorsque les dummy pays sont introduites.
197
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
5. CONCLUSION
198
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
Finalement :
ERA λ
où Z = + = Z1 + Z 2
σR A
σRA
ajustée du risque, encore appelée ratio Sharpe. Z 2 = λ est le degré de couverture du risque
σR A
A2. Risque de défaillance et ratios de capital moyens par pays des banques
commerciales, coopératives & mutualistes et caisses d’épargne européennes (1992-2006)
Pays Z Z1 Z2 CAP EQ SUB HYB TCR TIER1
Allemagne 99,174 3,937 95,236 6,846 5,715 1,011 0,175 10,413 7,443
Autriche 67,92 4,61 63,31 6,801 4,548 1,71 0,759 12,807 9,85
Belgique 30,863 2,155 28,708 7,363 6,373 0,975 0,008 13,104 8,863
Danemark 24,464 1,928 22,537 14,024 12,657 1,332 0,06 17,1 15,143
Espagne 44,131 3,825 40,188 10,469 9,695 0,612 0,02 12,857 10,879
Finlande 12,634 1,233 11,401 9,235 6,705 2,094 0,409 14,111 8,968
France 37,165 2,455 34,71 9,79 8,089 1,642 0,417 13,899 11,332
Grèce 19,556 1,845 17,711 9,788 9,331 0,587 0,058 13,55 10,423
Irlande 40,632 3,716 36,852 9,537 7,906 0,758 0,246 13,886 11,036
Italie 46,884 2,754 44,13 12,018 11,649 0,602 0,003 18,392 17,195
Luxembourg 40,698 2,127 38,572 6,341 5,292 1,073 0,015 15,495 11,9
Norvège 38,218 3,032 35,185 9,982 8,631 1,46 0,211 13,839 11,87
Pays-Bas 67,104 5,696 61,408 9,524 8,267 1,316 0,021 16,829 12,574
Portugal 23,074 1,602 21,471 10,723 9,263 1,52 0,095 13,231 10,397
Royaume 28,76 2,221 26,539 14,48 12,777 1,513 0,239 19,395 13,443
Uni
Suède 33,467 2,491 30,976 13,63 13,129 1,035 0,377 19,742 20,59
Suisse 144,482 7,378 137,104 9,507 9,422 0,044 0,00 16,365 11,004
Z=Z-score avec Z1=Rentabilité économique/Ecart type de la rentabilité économique et Z2=Capitaux propres sur total
actif/Ecart type de la rentabilité économique ; CAP=(Capitaux propres+Dette subordonnée+Capitaux hybrides)/Total actif ;
EQ=Capitaux propres/Total actif ; SUB=Dette subordonnée/Total actif ; HYB=Capitaux hybrides/Total actif ; TCR=Total
capital réglementaire/Total actif pondéré du risque ; TIER1= Tier1 capital/Total actif pondéré du risque.
200
Chapitre III : Impact des ratios de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance
Les ratios sont exprimés en pourcentage. Z=Z1+Z2 avec Z1=(Rentabilité économique/Ecart type de la rentabilité
économique) et Z2=((Capitaux propres/Total actif)/Ecart type de la rentabilité économique)); CAP =(Capitaux propres+Dette
subordonnée+Capitaux hybrides)/Total actif ; SUB=Dette subordonnée/Total actif ; HYB=Capitaux hybrides/Total actif ;
TCR=Total capital réglementaire/Total actif pondéré du risque ; TIER1=Tier1 capital/ Total actif pondéré du risque ;
LOAN=Total Prêts nets/Total actif ; DEP=(Total Dépôts/Total actif ; SIZE=Logarithme du total de l’actif ; EXP=Dépenses
de personnel/Total actif ; GDP=Taux de croissance du produit intérieur brut.
201
Conclusion générale
CONCLUSION GENERALE
la mise en place ou le renforcement des exigences en capital pouvait conduire à une prise de
risque plus importante et accroître ainsi la probabilité de défaillance des banques. D’autres
auteurs ont contesté ces résultats et trouvent qu’une banque n’accroit pas sa prise de risque à
la suite de la mise en place d’une exigence en capital. Les travaux empiriques ne permettent
également pas de dégager un consensus sur le lien entre la réglementation du capital, la
capitalisation et la prise de risque.
Après avoir souligné les difficultés à mettre en place une réglementation du capital
efficace (définition du capital réglementaire, prise en compte du risque, problèmes
d’incitation), on a étudié dans le deuxième chapitre, l’impact des variations du capital sur la
prise de risque des banques. Le premier apport de ce travail a été d’analyser l’impact des
variations de capital sur la prise de risque des banques en distinguant les banques en fonction
du niveau de capital réglementaire détenu ex ante. En effet, les banques qui disposent de
suffisamment de capital peuvent accroître leur prise de risque à la suite d’une augmentation
de capital tout en maintenant leur probabilité de défaillance à un niveau relativement faible.
Les banques très peu capitalisées pourraient être incitées à adopter des stratégies
excessivement risquées qui pourraient leur assurer des niveaux de rentabilité élevés en cas de
succès. Ces banques ont en effet très peu à perdre en cas de défaillance. A l’inverse, les
banques disposant d’un niveau de capital juste en dessous du minimum exigé par le régulateur
peuvent privilégier un comportement prudent en termes de prise de risque afin de pouvoir
respecter les exigences réglementaires dans une échéance proche. Une des originalités de
notre travail a donc consisté à différencier les banques en fonction de leur niveau de capital
initial. La seconde contribution de ce premier travail empirique a été de considérer
distinctement l’impact des différents éléments admis dans le capital réglementaire sur la prise
de risque des banques. Le comportement de prise de risque peut donc dépendre de ces
différentes composantes pouvant être utilisées par les établissements bancaires pour accroître
leur capital. En effet, les détenteurs de capitaux propres préfèrent généralement des
investissements relativement plus risqués. Les créanciers détenteurs de titres de dette
subordonnée ont de fortes incitations à surveiller la prise de risque des banques et à discipliner
leur comportement. En cas de faillite, ces créanciers ne sont pas protégés par l’assurance des
dépôts. Cependant, en cas de difficultés bancaires sévères, les créanciers détenteurs de titres
de dette subordonnée peuvent être favorables à une stratégie très risquée qui, en cas de succès,
leur permettrait de ne pas perdre leurs investissements. Les capitaux hybrides constituent le
troisième type de capital considéré dans cette étude et présentent à la fois les caractéristiques
du capital et de la dette. Les détenteurs de ces titres peuvent avoir des exigences différentes en
matière de prise de risque de la banque.
203
Conclusion générale
Les résultats ont d’abord révélé que le comportement de prise de risque des banques
dépendait effectivement du niveau de capital détenu initialement. Les banques fortement
capitalisées prennent plus de risque lorsqu’elles augmentent le capital. Les banques
modérément sous capitalisées réduisent leur prise de risque à la suite d’une augmentation de
capital. Quant aux banques sévèrement sous capitalisées, elles semblent faire un pari pour la
résurrection en adoptant un comportement risqué. On montre ensuite que le comportement de
prise de risque des banques dépend, en plus du niveau de capital réglementaire ex ante, de la
composante de capital (capitaux propres, dette subordonnée et capitaux hybrides) utilisée par
la banque. Les banques fortement capitalisées et adéquatement capitalisées choisissent de
prendre plus de risque lorsqu’elles procèdent à une augmentation des capitaux propres ou de
la dette subordonnée. Les banques modérément sous capitalisées adoptent un comportement
prudent en réduisant leur prise de risque lorsqu’elles augmentent les capitaux propres alors
qu’une augmentation des éléments du capital de deuxième catégorie (dette subordonnée et
capitaux hybrides) ne conduit pas à une baisse du risque. Enfin, les banques qui font face à de
sévères difficultés (sévèrement sous capitalisées) semblent adopter un comportement risqué
quelle que soit la composante du capital utilisée.
Ces résultats permettent de tirer deux principaux enseignements. Premièrement, la mise
en place en Europe de plusieurs seuils explicites pour classer les banques en fonction de leurs
ratios de capital permettrait d’établir rigoureusement les conditions d’une intervention
graduée du superviseur en cas de difficultés bancaires et minimiserait les comportements très
risqués des banques en situation de détresse financière. Deuxièmement, les résultats sont
favorables à une définition plus stricte du capital réglementaire en renforçant les capitaux
propres et en réduisant l’importance des instruments hybrides de dette et de capital.
Le troisième chapitre de cette thèse a été consacré à l’évaluation de l’impact des ratios
de capital pondérés et non pondérés du risque sur le risque de défaillance des banques
européennes. Il s’agissait d’apporter une contribution au débat actuel sur la nécessité de la
mise en place d’une exigence sur le ratio de capital non pondéré du risque de la banque.
L’imposition de cette exigence pourrait palier les insuffisances des exigences sur les ratios de
capital pondérés du risque, insuffisances liées essentiellement à la difficulté de mesurer le
risque bancaire. On a aussi cherché à mesurer l’impact exercé par chacune des composantes
du capital réglementaire sur le risque de défaillance. Dans cette analyse de l’impact de
différents ratios de capital sur le risque de défaillance, on a, enfin, distingué les banques
cotées des banques non cotées pour connaître l’incidence que pouvait avoir la discipline de
marché sur la relation entre le capital et le risque de défaillance des banques.
204
Conclusion générale
Les résultats ont montré qu’une augmentation des ratios de capital pondérés contribuait
à réduire le risque de défaillance des banques européennes. Cependant, un accroissement du
ratio de capital non pondéré du risque entraîne une augmentation du risque de défaillance des
banques non cotées. En revanche, on ne met pas en évidence une relation significative entre le
ratio de capital non pondéré du risque et le risque de défaillance pour les banques cotées. La
discipline de marché semble donc modérer le comportement de prise de risque des banques.
De plus, en accord avec les résultats du premier travail empirique (chapitre II), on trouve que
les banques ayant des ratios de dette subordonnée et de capitaux hybrides élevés présentent un
risque de défaillance plus élevé. Ces éléments ne semblent pas favoriser un comportement
prudent en matière de prise de risque.
Les résultats de ce deuxième travail empirique montrent que le principe selon lequel la
détention de plus de capital réduit la probabilité de défaillance n’est pas toujours vérifié. Les
autorités de réglementation bancaire en Europe devraient accorder une importance particulière
au ratio de capital non pondéré du risque et envisager la mise en place d’une exigence
minimale sur ce ratio pour limiter le levier d’endettement des banques. Cette norme pourrait,
par ailleurs, permettre de rendre plus sûrs les grands établissements bancaires qui ont
tendance à détenir un faible niveau de capital relativement à leur taille et dont la défaillance
peut affecter une grande partie, voire l’ensemble du système bancaire. Enfin, une discipline de
marché effective devrait contribuer à la stabilité du système bancaire.
Cependant, les études menées dans cette thèse ont retenu pour cadre le système bancaire
européen. Des analyses effectuées sur les systèmes bancaires d’autres pays développés, de
pays émergents et en développement pourraient permettre de donner une dimension
internationale aux résultats mis en évidence. Cette thèse a aussi privilégié les aspects
microéconomiques de la réglementation prudentielle et ne s’est pas intéressée aux aspects
macro-prudentiels qui restent, par ailleurs, très importants. La réglementation macro-
prudentielle visant principalement à éviter les fortes fluctuations dans la croissance du crédit
bancaire doit permettre de réduire la procyclicité entre le secteur bancaire et l’économie
réelle91. Aussi, les transactions entre les institutions sur des produits complexes ont conduit à
une amplification de la crise, ce qui montre l’importance à accorder au risque systémique. Les
institutions dont la défaillance fait courir un risque systémique devraient faire l’objet d’un
traitement réglementaire particulier. La réglementation macro-prudentielle constitue donc un
complément indispensable à la réglementation micro-prudentielle.
91
La constitution de provisions dynamiques et d’un stock de capital excédentaire peuvent aussi permettre de
réduire la procyclicité entre le secteur bancaire et le secteur réel.
205
Conclusion générale
ceux qui peuvent être considérés par les autorités publiques comme trop grands pour faire
faillite. Cependant, ces mesures ne pourront, à elles seules, assurer la stabilité du système
bancaire. Des travaux doivent continuer à être menés pour rendre plus efficace la supervision
bancaire et la discipline de marché en complément de la réglementation du capital.
208
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Table des matières
3. Conclusion........................................................................................................................... 73
3. Résultats des estimations sur la relation entre les variations du capital et les variations
du risque................................................................................................................................ 101
219
Table des matières
6. Conclusion......................................................................................................................... 155
220
Table des matières
5. Conclusion......................................................................................................................... 198
221