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Introduction :
La société est une entité qui est soumise à des règles propres qui sont relatives à son mode de
constitution, d'organisation et de fonctionnement. S'agissant d'une notion légale, la société est définie
comme étant «un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes mettent en commun leurs biens ou
leur travail ou tous les deux en vue de partager le bénéfice qui pourra en résulter»¹ mais également les
pertes.
D'après la loi française, la société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un
contrat d'affecter à une entreprise commune des biens ou leur industrie en vue de partager le bénéfice
ou de profiter de l'économie qui pourra en résulter. Elle peut être instituée, dans les cas prévus par la
loi par l'acte de volonté d'une seule personne. Les associés s'engagent à contribuer aux pertes².
On distingue traditionnellement entre deux grands types de sociétés : sociétés civiles et
sociétés commerciales. Ces dernières se divisent en trois catégories :
Sociétés de personnes
Sociétés de capitaux
Sociétés hybrides
Sont qualifiées de sociétés hybrides, les Sociétés à responsabilité limitée qui sont:
Les SARL sont généralement qualifiées de sociétés hybrides puisqu'elles empruntent certaines
de leurs caractéristiques aux sociétés de capitaux et d'autres aux sociétés de personnes.
Cependant, elles présentent également des caractéristiques propres qui leurs permettent d'être
indépendantes des autres types de sociétés.
La SARL pluripersonnelle est une société dont la constitution est aisée³: peu d'associés qui
doivent se connaitre entre eux sans dépasser le maximum légal (50). Un capital social très
réduit (aujourd'hui on parle de SARL à partir de 0dh). Son fonctionnement est simple et les
associés bénéficient de la limitation de leur responsabilité aux apports. Sa gérance peut se
faire par le biais d'une seule ou plusieurs personnes physiques. Le gérant peut être choisi
parmi les associés ou en dehors de ces derniers (clause contraire dans les statuts).1
Historiquement, le premier Dahir régissant les sociétés commerciales au Maroc est celui
formant Code de Commerce du 12 août 1913 une Véritable « transcription littérale du code
de commerce français » Le 1er septembre 1926, le législateur du protectorat promulgua un
Dahir et déclara applicable au Maroc, la loi française du 7 mars 1925 sur la société à
responsabilité limitée.Cette dernière s'est inspirée de la règlementation anglaise des
sociétésprivées « Private Companies » et celle du droit allemand « Gesellshaften
MitBeschrankter Haftung » en abrégé G.m.b.H. Ce n'est qu'au début des années 90 que le
1
Article 982 du Dahir des obligations et des contrats
Article 1832 du code civil Français
2
Maroc s'est engagé dans un processus de réformes. Ces dernières ont donné lieu à un arsenal
juridique trèsimportant dans plusieurs domaines.Dans le registre des réformes juridiques, on
rappellera enparticulier celle concernant le droit des sociétés qui constitue une véritable
refonte du fait qu'elle a marqué une grande avancée par rapport aux anciens textes qui se sont
révélés archaïques et par conséquent inadaptés à l'évolution moderne du pays.Ce n'est donc
qu'en 1997 qu'une série de lois ont connu des changementsradicaux adaptant des textes aux
réalités actuelles par le biais de loi 17/95 et de la loi 5/96. Cette dernière, en son sein, évoque
la nouveauté apportée par le législateur à travers les articles 44 à 87, permettant à une
personne physique ou morale de créer une société à responsabilité limitée à associés
unique.Ceci dit, partant de l'idée selon laquelle « le droit n'est pas seulement unphénomène
national, mais aussi et surtout un phénomène humain, chaque peuple peut assimiler le droit
des autres, le faire le sien avec des adaptations opportunes », on peut dire que la SARL à
associé unique n'est pas une œuvre purement marocaine, c'est une notion transcendant les
systèmes juridiques.
Toutefois, le Maroc, en faisant intégrée la SARLU dans le tissu économique du pays, a été
influencé par les législations européennes.
En droit français, la loi n°85/697 du 11 juillet 1985 a parlé de deux formes de société à risque
limité: l'EURL qui est une société à responsabilité limitée, et donc commerciale et
l'exploitation agricole à responsabilité limitée (EARL) qui est unesociété civile.
Ensuite, la loi n°94-126 du 11 février 1994 ayant pour finalité de simplifierla vie sociale des
entreprises, modifie sur plusieurs points le régime juridique de l'EARL. Cette évolution
fondamentale s'est poursuivie avec la concrétisation par la loi n°99-515 du juin 1999 de la
société d'exercice libéral unipersonnel à responsabilitélimitée.
Ensuite et surtout la loi du 12 juillet 1999 est venue bouleverser le droitfrançais des sociétés,
en créant la société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU).
Toutefois, la SARLU, n'était cependant pas totalement inconnue par notre droit puisque le
DOC la tolérait dans son article 1061. Cette tolérance ne concernait que les sociétés qui
devenaient unipersonnelles, et dont la situation devait être régularisée.
Toutefois, il résulte des dispositions de l'article 44 de la loi 5-96 et de l'article 982 du DOC
que la société à responsabilité limitée à associé unique est une société unipersonnelle instituée
par l'acte de volonté d'une seule personne qui affecte à sa société des biens et éventuellement
des industrie en vue de profiter des bénéfices pouvant en résulter, et qui ne supporte les pertes
qu'à concurrence de son apport. On peut dire que l'associé unique est « le seul maitre de ses
affaires »¹.
On remarque que ce n'est plus le consentement unanime des associés au pacte social ou
l'affectio-societatis qui fait naitre la personnalité morale, mais la formalitéofficielle de
l'inscription au registre de commerce.
3
La société unipersonnelle dépasse également la vision institutionnellepuisque la phase
préalable du contrat qui mène à l'institution ne se conçoit pas dans ce cas.
Pratiquement, on peut dire que la SARLU correspond à la mentalitémarocaine qui est plutôt
individualiste et familiale, tout en moins en matière des affaires.
Il est à noter que la première société à responsabilité limitée à associé unique a eu lieu le 09
juin 1998. Il fallait donc attendre plus d'une année après l'adoption de la loi 5-96 pour voir la
création d'une société à responsabilité limitée à associé unique. Néanmoins, à partir de cette
date, le nombre de constitutions de cette forme sociétaire n'a pas cessé d'augmenté.
C'est ainsi qu'un élément d'évolution fondamental du droit des sociétés a résulté de la loi 5-96
du 13 février 1997. Cette loi a, en effet, modifié de façon substantielle l'interprétation de
l'article 982 du DOC.
Toutefois la loi sur les SARL et autres sociétés a introduit une certaine rigidité dans le
formalisme de constitutions des SARL. Elle a aussi alourdi le régime de la responsabilité des
gérants.
Les parts doivent être souscrites et libérées en totalité si elles représentent des apports en
nature. Les parts représentent les apports en numéraire doivent être libérés d'au moins le
quart, le reste peut être libéré en une ou plusieurs fois dans les 5 ans à compterde
l'immatriculation au registre de commerce. Sous l'empire de la loi de 1997, le capitaldevait
être libéré en totalité.
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- L’attestation de l’immatriculation de la SARL au registre du commerce et des sociétés peut
être délivrée par voie électronique ;
Ces deux derniers amendements ont pour but de simplifier les formalités de publicité.
- Les fonds provenant des apports en numéraire ne sont déposés dans un comptebancaire
bloqué que lorsque le capital de la SARL dépasse 100 000 dirhams.
- En cas d'augmentation du capital, les parts sociales nouvelles peuvent être libérées soit par
apports en numéraire ou en nature, soit par compensation avec des créances liquides et
exigibles, soit par incorporation des réserves.
Il ressort clairement que la promulgation de la loi 5-96 ainsi que la loi 17- 95 constitue une
avancée importante dans le développement du droit des affaires marocain puisqu'elles
remplacent des textes désuets.
De la distinction entre les deux formes de sociétés à responsabilité limitée ressort d'abord un
intérêt théorique qui implique l'étude les règles spécifiques au niveau de fonctionnement, une
gestion simple et facile à manœuvrer sans encombrement administratif, ainsi que la limite de
responsabilité et par conséquent des risques.
Un intérêt pratique puisque c'est la forme réputée la plus importante en nombre et aussi au
poids économique, elle est également une société familiale. Le législateur marocain était fort
conscient de consacrer le caractère hybride du SARL lorsqu'il a réglementé des dispositions
sui generis inhérentes à sa gestion, sa vie et son sort, il appert que le législateur de la loi n° 5-
96 était largement influencé par les mutations ayant chamboulé son homologue français la
matière, ayant pour ultime objectif maintenir l'attractivité incitant ainsi les petits investisseurs
d'opter ce modèle comme étant un cadre juridique et forme de leurs entreprises. Ceci
manifeste via l'adoption du régime du gérant.
5
limitée et à associé unique (Partie 1) et dans un second, Exercice des fonctions de gérant
(Partie II)
A. La nomination de gérant
1. Le gérant de droit
3
Dahir n° 1-97-49 (5 chaoual 1417) portant promulgation de la loi n° 5-96 sur la société en nom collectif, la
société en commandite simple, la société en commandite par actions, la société à responsabilité limitée et la
société en participation.
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d'infractions, le gérant peut être choisi parmi les associés ou en dehors de leur cercle, mais le
plus souvent c’est l’associé majoritaire qui occupe cette fonction.
Ce sont donc les associés qui procèdent à, la désignation du gérant, dans les
statuts ou par un acte postérieur aux statuts.Si son alinéa 1er, l’article 62 de la loi 5-96 pose
un principe indicatif large, l’alinéa 2 dudit article se borne à poser les critères globaux du
choix du gérant dans la société à responsabilité limitée. 4En effet, celui-ci peut être l’associé
unique qui se désigne gérant dans l’acte constitutif ou par une décision qu’il annexe aux
statuts lors de leur dépôt au greffe du tribunal de commerce.
2. Le gérant de fait
Le gérant de fait est toute personne qui, sans être officiellement investie du mandat de gérant
(gérant de droit), réalise des actes de gestion sociale interne ou externe et dispose en fait d'un
pouvoir de décision ou de contrôle effectif et constant. La notion de dirigeant de fait
suppose que la personne concernée, physique ou morale, dépourvue de mandat social, s'est
effectivement immiscée dans l'administration, la gestion ou la direction de la société et a, en
toute indépendance et liberté, exercé une action positive de cette natureLe gérant de fait est
généralement une personne qui a un lien avec la société concernée : soit qu'elle en fasse partie
(associé, salarié), soit qu'elle est en relation d'affaires avec elle (fournisseur, client).
L'attribution de la qualité de dirigeant de fait à une personne n'implique donc pas qu'elle soit
membre à part entière de la société. Une simple autorité de fait concrétisée par des actes
positifs suffit. Tel est le cas d'un architecte et d'un expert-comptable liés à la société débitrice
par un contrat de maîtrise d'ouvrage déléguée, qui se sont passés à maintes reprises de la
signature du gérant pour procéder à des règlements bancaires, faire intervenir des entreprises
sur le chantier, embaucher du personnel ou se consentir des avantages financiers réciproques5.
La gérance de fait doit être établie. Il n'existe aucune présomption légale de cette situation et
un associé n'a pas à rapporter la preuve qu'il a outre passé ses pouvoirs au point de s'immiscer
dans la gestion de la société (Paris, 28 janv. 1985, Bull. Joly 1985. 637). Il appartient à celui
qui soutient l'existence d'une pareille gérance d'en faire la démonstration. La preuve de la
4
Dahir n° 1-97-49 (5 chaoual 1417) portant promulgation de la loi n° 5-96 sur la société en nom collectif, la
société en commandite simple, la société en commandite par actions, la société à responsabilité limitée et la
société en participation.
5
Gibirila droit des sociétés.
7
qualité de gérant de fait résulte d'un faisceau d'indices parmi lesquels figurent : l'exercice de
pouvoirs de gestion au sein de la société et de pouvoirs financiers ainsi que l'importance de la
rémunération.
C. La rémunération de gérant
6
Bruno dondero Droit des sociétés édition 5 Page : 361
8
L’une des remarques qui attire l’attention de tout chercheur en matière de
gérance des sociétés à responsabilité limitée est l’absence, dans la loi n° 5-96 modifiée et
complétée par la loi 24-10 de toute disposition relative à la rémunération du gérant. En effet,
la loi est muette sur ce point.
✔ La rémunération du gérant- salarié (non associé) : elle est déductible et donc soumise
aux différentes retenues à la source sur salaire.
✔ La rémunération des gérants-associés : ils sont considérés comme de véritables salariés
.leur salaire est alors déductible et classé dans les catégories des revenues salariaux et non
pas professionnels. Si le gérant est rémunéré en un pourcentage du bénéfice distribuable,
cela est considéré comme un complément de salaire et donc attaché aux frais de
personnel et imposé de l’imposé sur le revenu salarial.
7
Comptabilité et droit des sociétés Abdellah CHARQI
8
Bruno Donder « droit des sociétés ».
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CHAPITRE 2 : La cessation des fonctions du gérant de la société
à responsabilité limitée.
Le gérant de la SARL peut cesser ses fonctions au sein de la société pour
plusieurs raisons. Notamment celle qui se rapportent à la personne de gérant
on parle ici du décès, incapacité, interdiction, aussi l’arrivée à terme,
déchéance, incompatibilité (L'exercice de certaines professions ou de certains
mandats est incompatible avec des fonctions de direction comme exemple la
profession d’avocat est incompatible avec la gérance dune société a
responsabilité limitée). il nous reste deux cas de cessation de fonctions qui
exigent le respect d’une procédure très sensible il s’agit de la révocation (1) et
aussi de la démission (2).
La réponse est affirmative dès lors qu’il représente les trois quarts des parts
sociales, puisque cette majorité est appréciable en capital et non par rapport au nombre des
associés.
Lorsque la société ne comporte que deux associés égalitaires, celui qui veut
révoquer son coassocié gérant, doit à cette fin s'adresser au tribunal de commerce. Cette règle
impérative suscite des difficultés si les statuts prévoient une majorité de plus de la moitié, par
exemple des deux tiers, pour la nomination d'un nouveau gérant, car cette majorité risque de
ne pas être atteinte. Aussi est-il préférable, pour cette désignation, de prévoir une majorité
simple. Lorsqu'il n'existe que deux associés dont l'un est minoritaire, il n'est pas possible
d'admettre la validité d'une clause statutaire prévoyant que la décision de révocation du gérant
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devra résulter de l'unanimité, aussi longtemps que le nombre des associés n'excédera pas
deux. Si le gérant est majoritaire, aucun vote positif ne peut intervenir sur la révocation ; il ne
reste plus, aux associés minoritaires, qu'à engager une action en révocation judiciaire de ce
gérant. Si le gérant est minoritaire, la révocation peut être obtenue sur le vote d'un seul ou de
plusieurs associés possédant plus de la moitié des parts sociales, puisque la majorité se
détermine au regard du nombre de parts sociales, peu importe le nombre des associés.
1. Motifs de la révocation
2. Allocation de dommages-intérêts
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caractère injustifié de la sanction. Il convient en effet que le gérant demandeur à l'action en
dommages et intérêts établisse le défaut de justes motifs. Mais il ne peut en aucun cas
prétendre à une réintégration dans ses fonctions, qui n'est envisageable qu'en cas d'annulation
de la révocation. Des dommages-intérêts peuvent également lui être alloués quand la décision
de révocation a été prise dans des conditions abusives, notamment si elle a été décidée dans
l'intention de nuire au gérant ou si elle est intervenue dans des circonstances portant atteinte à
la réputation de l'intéressé.
Le gérant est révocable par les tribunaux sur le fondement par exemple de l’abus des biens
sociaux,à la demande de tout associé .Ainsi,tout associé quelque soit le nombre des parts
sociales qu’il détient peut solliciter le tribunal de commerce du lieu du siége social de la
société pour demander la réparation de l’entier préjudice subi et la révocation du gérant,cette
possibilité de révocation vient contrecarrer l’irrévocabilité du gérant qui posséde plus du quart
des parts ,encore faut-il que le demandeur justifie d’une cause légitime ,on peut se référer
pour identifier les cause légitimes sur l’opinion de la jurisprudence en vertu duquel : (le
gérant est révoquable judiciairement pour cause légitime ;que la cause légitime de révocation
s’entend de fautes du gérant ou d’agissements méme non fautifs contraires à l’intérét
social ,que à cet égard l’existence d’une telle cause suffit en soi à justifier la révocation du
gérant sans qu’il soit question ,pour apprécier le bien –fondé de cette mesure ,de prendre en
considération les conséquences éventuelles de la révocation du gérant sur le fonctionnement
de la société ) .Il existe de nombreuses illustrations de révocation judiciaire pour causes
légitimes,il faut signaler qu’en cas de’urgence la révocation peut étre pronnoncé par le
président du tribunal statuant en référé .
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du gérant et dans un souci de disposer d’un mode de preuve en cas de contentieux ou de
contestation, mieux vaut adresser la notification sous la forme d’un courrier recommandé avec
accusé de réception adressé à tous les associés.
La notification produit ses effets immédiatement, puisque la démission est valable dès que
celle-ci est portée à la connaissance des associés ce que la jurisprudence française affirme a
travers son arrêt qui a casser l’arrêt précédent de la Cour d’appel de Paris du 7 novembre 2013 ,en
vertu duquel la démission d’un gérant de société, constitue un acte juridique unilatéral, et
produit tous ses effets dès lors qu’elle a été portée à la connaissance de la société . Attention
toutefois, le gérant ne peut en principe pas revenir sur sa décision en se rétractant. Il faudrait
alors en cas contraire un consentement unanime des associés, et une nouvelle décision de
nomination afin de reprendre son mandat social. Notons ici que les statuts peuvent en prévoir
autrement, et par exemple imposer un délai de préavis de 3 semaines afin de permettre par
exemple aux associés de trouver et nommer un nouveau gérant, et de pouvoir assurer la
continuité des fonctions de gérant comme toute SARL doit en disposer .Il faut admettre que le
gérant qu’il soit associé ou non peut démissionner, mais que la société pourra en cas de
préjudice lui demander des dommages et intérêts si la démission intervient sans juste motif.
La démission produit des obligations à l’égard des tiers notamment l’information (section1) et
aussi des obligations qui incombent au gérant démissionnaire (section 2) .
Enfin, si les statuts contiennent une identification précise du gérant, il convient d’entamer une
procédure de modification des statuts afin d’intégrer l’identité du nouveau gérant nommé par
les associés.
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Section 2 : Obligations du gérant démissionnaire
La démission du gérant doit se faire de bonne foi et sans but dolosif. En effet, si l’intention
dolosive est caractérisée ou en cas de préjudice anormal pour la SARL, la responsabilité
du gérant démissionnaire pourra être engagée afin d’obtenir réparation de ce préjudice. Sans
compter que le gérant reste responsable des négligences éventuelles survenues durant son
mandat, y compris après sa démission. Il pèse par ailleurs sur le gérant plusieurs obligations à
l’égard de la société. Le non-respect de celles-ci peut là encore entraîner l’engagement de
sa responsabilité par la SARL au titre du préjudice à indemniser. Il s’agit d’une obligation de
confidentialité vis-à-vis des informations confidentielles dont il a connaissance sur la société,
d’une obligation de restitution de tout bien ou avantage en nature mis à sa disposition pour
l’exercice de son mandat social, d’une obligation de loyauté et de non concurrence.
L’obligation de loyauté signifie que le gérant démissionnaire ne doit par aucun moyen
chercher à nuire à la SARL après son départ (diffamation, endommager l’image de la société
auprès des clients…).
L’obligation de non concurrence lui interdit de démarrer une activité ou d’exercer un mandat
social dans le même domaine d’activité sur le secteur d’exercice de la SARL durant une
période raisonnable. Enfin, certaines clauses statutaires peuvent prévoir des dispositions plus
précises.
Comme conclusion de ce qui précède nous pouvons dire que Le gérant d’une SARL est
le représentant légal de la société. Nommé par la décision en assemblée générale
des associés à la création de la SARL, ses fonctions lui ont été conférées par un
mandat social. En cours de vie sociale, les fonctions de ce dernier peuvent s’arrêter
dans plusieurs cas : décès, démission, condamnation ou révocation.
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Le gérant d'une SARL (Société à Responsabilité Limitée) est chargé de représenter la
société ainsi que d'en assurer sa gestion. Parfois, le gérant peut être associé de la société. Il
peut y avoir différents gérants au sein d'une même SARL : on parle alors de cogérance.Il
parait opportun de déterminer ses pouvoirs avant de se pencher vers les responsabilités
encourues en cas de faute.
On va distinguer dans une première partie les pouvoirs du gérant à l’égard des associés (A)
et les pouvoirs du gérant à l’égard des tiers (B), sans oublier d’évoquer le cas de cogérance
(C) et enfin on va aborder le cas de l’interdiction pour le gérant d’accomplir certains actes
(D).
Le gérant peut effectuer des actes de gestion : acte d’administration, de disposition des
biens de l’entreprise, etc. Le gérant peut aussi embaucher un nouveau salarié, signer des
contrats, agir en justice etc…
Lorsque l’on parle de l’exercice des pouvoirs vis-à-vis des associés, ceux-ci sont limités
par les statuts1359de la SARL.
Les clauses statutaires limitant les pouvoirs du gérant sont inopposables aux tiers. En
l'absence de la détermination de ses pouvoirs par les statuts, le gérant peut faire tous les
actes de gestion dans l'intérêt de la société.
Le gérant, qui ne respecte pas les clauses statutaires limitant ses pouvoirs, engage sa
responsabilité à l'égard des associés.
Les statuts d'une SARL peuvent limiter les pouvoirs du gérant aux actes de gestion
courante. Deux éventualités sont alors possibles :
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Les associés d’une SARL ont la possibilité de restreindre les pouvoirs du gérant
directement dans les statuts de la société. Ces derniers peuvent introduire des clauses
limitant les pleins pouvoirs du gérant concernant certaines décisions.Cette limitation
de pouvoir se traduit par l’accord préalable obligatoire des associés (la rémunération
du gérant par exemple)
Si le gérant prend une décision importante sans l’accord des associés, il risque
d’engager sa responsabilité ainsi que celle de la SARL. Les associés pourront se
retourner personnellement contre le gérant et il y aura là un juste motif de la
révocation.
Les limitations statutaires valables entre associés sont inopposables aux tiers. À la
suite de la violation par le gérant d'une clause restreignant ces pouvoirs, les associés
peuvent lui demander réparation du préjudice subi de ce fait et le révoquer au motif
de la méconnaissance des statuts privative de tous droits à des dommages et intérêts.
Il est aussi interdit au gérant d’effectuer tout acte dont la compétence exclusive est
réservée aux associés :
Augmentation de capital
La cession de parts sociales
Vente d’un fonds de commerce etc.
11253
, Dr. sociétés mars 2011. Roussille
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sont envisageables :
La procédure à posteriori.
La procédure de l’autorisation préalable de la convention par assemblée
Le gérant pourra également passer des conventions avec la société, s’agissant des
conventions réglementées, la procédure d’autorisation préalable devra s’appliquer et
la convention sera soumise à l’approbation préalable de l’assemblée d’associé
unique.
Les pouvoirs du gérant envers les tiers sont larges. Il est habilité à agir en toute
circonstance au nom de la société. Il dispose d’un pouvoir de représentation envers les
tiers (client, fournisseurs, salariés, etc.)
La société est engagée même si les actes accomplis par le gérant n'entrent pas dans
l'objet social, « à moins qu'elle ne prouve que le tiers savait que l'acte dépassait cet objet
ou qu'il ne pouvait l'ignorer, compte tenu des circonstances », étant exclu que la seule
publication des statuts suffise à constituer cette preuve.
Toute clause statutaire qui vient limiter les pouvoirs du gérant est inopposable aux tiers.
La clause ne concerne pas les tiers à la société et même si ces derniers pouvaient avoir
connaissance de ce type de clause.
D. Le cas de la cogérance
Les statuts peuvent prévoir la cogérance de la société. Dans l'ordre interne, chaque
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gérant détient séparément les pouvoirs qu'un gérant unique, mais peut s'opposer à toute
prise de décision. Cette organisation est sauf exception inopposable aux tiers.
Les statuts de la SARL peuvent instituer une gérance collective. Cette organisation est
inopposable aux tiers. Dans l'ordre interne, il semble possible d'exiger une prise de
décision collective des gérants12148.
Selon l'article 63 de la présente loi, " En cas de pluralité des gérants, ceux-ci détiennent
séparément les pouvoirs prévus au présent article. L'opposition formée par un gérant aux
actes d'un autre gérant est sans effet à l'égard des tiers, à moins qu'il ne soit établi qu'ils
en ont eu connaissance.". Il ressort de cet article que l'opposition d'un gérant contre l'acte
d'un autre gérant est inopposable aux tiers, sauf si ces derniers en ont eu connaissance.
Si les statuts exigent la signature de tous les gérants pour la convocation de l'assemblée,
la convocation faite par un seul d'entre eux implique la nullité de l'assemblée
irrégulièrement convoquée.
Un acte social signé par une autre personne que par le gérant est inopposable à la
société, sauf si le signataire a une délégation de pouvoirs.
Par une délégation de pouvoir, un dirigeant social confie à une ou plusieurs personnes de
son choix (les fondées de pouvoirs) le pouvoir de conclure des actes, dans des domaines
déterminés, au nom de la société. La délégation doit être partielle et non totale. Elle ne
peut aboutir à dépouiller le dirigeant de l'ensemble de ses pouvoirs.
Toutefois, Le gérant à qui il incombe de veiller au respect par son entreprise de ses
obligations fiscales et sociales ne peut se prévaloir d'une délégation de pouvoirs pour ne
pas voir sa responsabilité engagée.
124148
40Y. Guyon, Traité des contrats - Droit des sociétés, 5e éd., LGDJ, 2002, n° 153
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Chapitre 2 : la responsabilité du gérant
La Société à responsabilité limitée (Sarl) est la forme juridique d’entreprises la plus répandue
au Maroc. En plus des considérations de la taille (montant du capital, nombre des associés...)
qui poussent les personnes physiques exerçant une activité professionnelle ou commerciale à
choisir cette forme, c’est surtout l’avantage de la limitation de la responsabilité des associés à
leurs apports qui motive ce choix.
En effet, le législateur avait investi le gérant de pouvoirs énormes en matière de gestion et
direction de la société. Cependant ces pouvoirs exorbitants correspondent à des obligations
pouvant mettre en cause la responsabilité du gérant tant au niveau civil (section 1) que pénal
et fiscal (section 2).
Le tribunal détermine la pare contributive de chacun dans la réparation du dommage.
Outre l’action en réparation du préjudice subi personnellement, les associés peuvent soit
individuellement soit en se groupent intenter l’action social en responsabilité contre les
gérants.
Ce gérant donc, qu’il soit associé ou non, peut être condamné à l’emprisonnement ou au
paiement d’amendes dans plusieurs cas.
La responsabilité pénale du gérant de la Sarl couvre plusieurs branches de Droit « droit pénal,
droit social, droit des sociétés, droit fiscal, droit des entreprises en difficultés, ». Certes, il sera
très intéressant de traiter cette question au regard de toutes ces disciplines juridiques mais cela
risque de rendre le sujet dépourvu de toute précision, il convient ici de s’arrêter juste aux
infraction générales prévues notamment par le code de commerce et le code pénal et aux
infractions spéciales prévues par la loi 5-96 relative aux autres formes de sociétés y compris la
SARL.
L’article 67 de la loi 5-96 modifié et complétée par la loi numéro 24-10 prévoit que « Les
gérants sont responsables, individuellement ou solidairement, selon le cas, envers la société
ou envers les tiers, soit des infractions aux dispositions légales applicables aux sociétés à
responsabilité limitée, soit des violations des statuts, soit des fautes commises dans leur
gestion. Si plusieurs gérants ont coopéré aux mêmes faits, le tribunal détermine la part
contributive de chacun dans la réparation du dommage. Outre l'action en réparation du
préjudice subi personnellement, les associés peuvent, soit individuellement, soit en se
groupant intenter l'action sociale en responsabilité contre les gérants. Les demandeurs sont
habilités à poursuivre la réparation de l'entier préjudice subi par la société à laquelle, le cas
échéant, les dommages-intérêts sont alloués. A cette fin, les associés représentant au moins le
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quart du capital peuvent, dans un intérêt commun, charger à leurs frais, un ou plusieurs d'entre
eux de les représenter pour soutenir, tant en demande qu'en défense, l'action sociale contre les
gérants. Le retrait en cours d'instance d'un ou plusieurs associés, soit qu'ils aient perdu la
qualité d'associé, soit qu'ils se soient volontairement désistés, est sans effet sur la poursuite de
ladite instance. Lorsque l'action sociale est intentée dans les conditions prévues au présent
article, le tribunal ne peut statuer que si la société a été régulièrement mise en cause par
l'intermédiaire de ses représentants légaux. Est réputée non écrite, toute clause des statuts
ayant pour effet de subordonner l'exercice de l'action sociale à l'avis préalable ou à
l'autorisation de l'assemblée générale, ou qui comporterait par avance renonciation à l'exercice
de cette action. Aucune décision de l'assemblée générale des associés ne peut avoir pour effet
d'éteindre une action en responsabilité contre les gérants pour faute commise dans
l'accomplissement de leur mandat. »
Donc Les gérants de SARL sont responsables civilement envers la société, et envers les tiers
si la faute commise peut leur être imputée personnellement et est séparable de leurs fonctions
de gérants.
Commettent des infractions aux dispositions prévues par la loi au sujet des SARL ;
Le défaut de mise en paiement des dividendes dans le délai de neuf mois (sauf prolongation
de ce délai par décision de justice).
13
. L’article 67 de la loi 5-96 modifié et complétée par la loi numéro 24-10
20
La distribution de dividendes fictifs.
Les statuts ou le règlement intérieur sont souvent les sources d'obligations nombreuses pour
les associés. Encore faut-il que la sanction de la méconnaissance de ces obligations puisse être
efficace. On songe d'emblée à la possibilité de faire condamner à des dommages-intérêts le
contrevenant ou encore de faire condamner les dirigeants qui ont méconnu les statuts en
faisant preuve de complaisance à l'égard du comportement d'un associé.
Le statut d’une société peut être violer de plusieurs manières citons l’exemple :
D’une manière générale la violation d’un statut engage la responsabilité du gérant entre les
associés et même dans ses rapports avec les tiers (article 63 de la loi 5-96 modifié et
complétée par la loi numéro 24-10).
La loi apprécie la faute de gestion au sens large. Celle-ci peut représenter une action ou une
omission, volontaire ou non. Elle sera susceptible d’être qualifiée de faute de gestion à partir
du moment où elle est contraire aux intérêts de l’entreprise.
Lorsque la faute de gestion est avérée, la personne qui l’a commise engage sa responsabilité.
En tant que mandataire de la société.
A : Les différentes fautes de gestion :
La faute de gestion peut résulter d’une manœuvre frauduleuse, d’une négligence, d’une
imprudence, d’une erreur, volontaire ou non. Les cas les plus courants des fautes de gestion
sont par exemple :
21
Le dirigeant social est une personne qui, dans le cadre de l’ensemble des sociétés
commerciales, dispose à l’égard des tiers des pouvoirs les plus étendus pour agir en
toute circonstance au nom de la société ,En contrepartie, sa responsabilité peut être
engagée par les associés, comme les tiers.
L’article 63 de la loi 5 .96 dispose « : Dans les rapports entre associés, les pouvoirs
des
gérants sont déterminés par les statuts, et dans le silence de ceux-ci, chaque associé
peut effectuer tout acte de gestion dans l'intérêt de la société.
Dans les rapports avec les tiers, le gérant est investi des pouvoirs les plus étendus pour
agir en toute circonstance au nom de la société, sous réserve des pouvoirs que la loi
attribue expressément aux associés.
La société est engagée même par les actes du gérant qui ne relèvent pas de l'objet
social, à moins qu'elle ne prouve que le tiers savait que l'acte dépassait cet objet ou
qu'il ne pouvait l'ignorer, compte tenu des circonstances, étant exclu que la seule
publication des statuts suffise à constituer cette preuve … ».15
Elles sont générales parce qu’elles peuvent mettre en jeu la responsabilité de tout
dirigeant social. Elles sont notamment prévues par le code pénal (1) et par le code du
commerce (2).
22
L’escroquerie se caractérise par deux éléments à savoir l’élément sociologique c’est-à-
dire l’escroc à la différence du voleur est généralement intelligent car la fraude exige
souvent une mise en scène perfectionnée.
Le deuxième élément est d’ordre juridique l’escroquerie est une infraction
instantanée et non successive.
Ainsi, les gérants de la SARL sont déclarés coupables, en règle générale, lorsqu’ils ont
employé des manœuvres frauduleuses aux fins de procurer des fonds à leur entreprise.
Les manœuvres frauduleuses sont des plus diverses, et notamment :
- Présentation de bilans falsifiés pour obtenir un emprunt auprès d’une banque;
-Réalisation d’une augmentation fictive de capital aux fins de tromper un prêteur
éventuel;
L’élément matériel consiste dans des manœuvres qui doivent être déterminantes dans
la remise des fonds ou des valeurs ou dans la fourniture d’un service. L’intention du
dirigeant de commettre l’infraction doit être impérativement établie.
La loi prévoit une peine unique (emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de
500 à 5.000 dh) pour l’escroquerie et les infractions assimilables. 16
abus de confiance :
L’auteur de l’abus de confiance, qui détourne une chose qui lui a été remise d’une
manière parfaitement normale, est passible d’une peine d’emprisonnement de six mois
à trois ans et d’une amende de 200 à 2.000 dh conformément à l’article 547 du code
pénal
Les gérants de la SARL sont déclarés coupables d’abus de confiance le plus souvent
pour avoir détourné des fonds qu’ils avaient reçus en qualité de mandataire.17
2 : les infractions prévues par le code de commerce
16
L’article 540 du code pénal Marocain dispose : Quiconque, en vue de se procurer ou de procurer à un tiers, un
profit pécuniaire illégitime, induit astucieusement en erreur une personne par des affirmations fallacieuses, ou
par la dissimulation de faits vrais, ou exploite astucieusement l'erreur où se trouvait une personne et la détermine
ainsi à des actes préjudiciables à ses intérêts pécuniaires ou à ceux d'un tiers, est coupable d'escroquerie et puni
de l'emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 500 à 5.000 dirhams.
La peine d'emprisonnement est portée au double et le maximum de l'amende à 100.000 dirhams si le coupable
est une personne ayant fait appel au public en vue de l'émission d'actions, obligations, bons, parts ou titres
quelconques, soit d'une société, soit d'une entreprise commerciale ou industrielle.
17
Quiconque de mauvaise foi détourne ou dissipe au préjudice des propriétaires, possesseurs ou
détenteurs, soit des effets, des deniers ou marchandises, soit des billets, quittances, écrits de toute nature
contenant ou opérant obligations ou décharges et qui lui avaient été remis à la condition de les rendre ou d'en
faire un usage ou unemploi déterminé, est coupable d'abus de confiance et puni de l'emprisonnement de six mois
à trois ans et d'une amende de 200 à 2.000 dirhams.
23
•la banqueroute:
Le délit de Banqueroute est prévu par la loi 15-95 formant code de commerce aux
articles 721 à 723.
S'agissant de la Banqueroute l'article 721 énumère les faits constitutifs de cette
infraction comme suit :
« En cas d'ouverture d'une procédure de traitement, sont coupables de banqueroute les
personnes mentionnées à l'article 702 contre lesquelles a été relevé l'un des faits ci-
après :
- avoir dans l'intention d'éviter ou de retarder l'ouverture de la procédure de
traitement, soit fait des achats en vue d'une revente au-dessous du cours, soit employé
des moyens ruineux pour se procurer des fonds ;
_ avoir détourné ou dissimulé tout ou partie de l'actif du débiteur ;
- avoir frauduleusement augmenté le passif du débiteur ;
- avoir tenu une comptabilité fictive ou fait disparaître des documents comptables
del'entreprise ou de la société ou s'être abstenu de tenir toute comptabilité lorsque la
loi en fait obligation ».
Cette infraction est punie de un à cinq ans d'emprisonnement et d'une amende de
10.000 à 100.000 Dh ou de l'une de ces deux peines seulement et qu'encourent
également les complices même s'ils n'ont pas la qualité de dirigeants de l'entreprise.18
b :Les infractions spéciales prévues par la loi 5-96
Au niveau de la constitution de la société, le législateur marocain a mis en place un ensemble
de formalités devant aboutir à l’acquisition par la société de la personnalité morale, après son
inscription au registre de commerce.
Malgré leur caractère formel, le chef d’entreprise doit prêter à ces formalités une attention
suffisante, car toute négligence peut être considérée comme infraction, passible de sanctions,
1 : Refus de dépôt de pièces ou d’actes au registre de commerce ou défaut de publicité prévue
par la loi :
L’article 108 de la loi 5 -96 prévoit « Seront punis d'une amende de 10 000 à 50 000
dirhams, les dirigeants qui n'auront pas procédé dans les délais légaux à un ou plusieurs
dépôts des pièces ou actes au greffe du tribunal ou qui n'auront pas procédé à une ou
plusieurs formalités de publicité prévues dans la présente loi. »19
Si le préjudice subi est de faible valeur, la durée de la peine d'emprisonnement sera d'un mois à deux ans et
l'amende de 200à 250 dirhams sous réserve de l'application des causes d'aggravation prévues aux articles 549 et
550.
18
La loi 15-95 les articles 721 à 723 formant code de commerce.
19
24
2- Le défaut d’indication de certaines mentions sur les documents de la société :
L’article 112 dispose que seront punis d’une amende de 1000 à 5000 dirhams, les gérants qui
auront omis de mentionner sur tous documents émanant de la société et destinés aux tiers les
indications suivant :
La dénomination sociale.
La forme sociale.
Le capital social .
Dans ce cas il s’agit d’une infraction matérielle qui ne nécessite pas l’existence d’un élément
intentionnel.20
3-les infractions qui porte sur la fausse déclaration concernant la répartition des parts sociales
entre tous les associés :
La sanction est prévue par l’article 113 c’est est l’emprisonnement d’un à six mois et d’une
amende de 2000 à 40000 DHS ou de l’une de ces deux peines seulement. 21
Paragraphe 2 :la responsabilité fiscale des dirigeants de SARL :
1. n'aura pas porté les décisions de l'assemblée des associés au procès-verbal exigé et portéles indications
indiquées aux articles 10 et 73 selon la forme de la société ;
2. n'aura pas inscrit ledit procès-verbal dans le registre des délibérations des assembléestenu au siège social de la
société.
21
Article 113 : « Seront punis d'un emprisonnement d’un à six mois et d'une amende de 2 000à 40 000 dirhams
ou de l'une de ces deux peines seulement, les gérants d'une société àresponsabilité limitée qui, sciemment, auront
fait dans l'acte de société une faussedéclaration concernant la répartition des parts sociales entre tous les associés,
la libérationdes parts ou le dépôt des fonds, ou auront omis volontairement de faire cette déclaration. Les
dispositions de l'alinéa précédent sont applicables en cas d'augmentation du capital. »
22
Jacques Henri Robert, cité par Hicham lamguindez, le statut juridique et fiscal du gérant de la SARL, مجلة القضاء
والقانون, édition 2013,page 72 .
25
Les associés peuvent créer dans les statuts un organe de contrôle des fonctions du gérant, sous
forme de conseil ou de comité de surveillance, dont la composition, pouvoirs et fonctions
devront être définis avec précision.
Les statuts devront également préciser les modalités selon lesquels ce comité ou conseil de
surveillance peut exercer un contrôle sur le gérant (réunions périodiques, approbation du
business plan ou de toute modification importante de celui-ci, droit de poser des questions,
obligation pour le gérant de consulter ou de soumettre à l’autorisation préalable du comité
certaines décisions importantes, etc.).
Sous peine d’être qualifié de gérant de fait, et donc d’encourir une lourde responsabilité
notamment en cas de fautes de gestion, cet organe de contrôle ne doit pas s’immiscer dans la
gestion de la société. Par conséquent, tous actes soumis à son approbation ou à son contrôle,
devront être pris par le gérant.
Le contrôle de la gérance est assuré tant par les associés que par les commissaires aux
comptes. 23
Les statuts devront également préciser les modalités selon lesquels ce comité ou conseil de
surveillance peut exercer un contrôle sur le gérant (réunions périodiques, approbation du
business plan ou de toute modification importante de celui-ci, droit de poser des questions,
obligation pour le gérant de consulter ou de soumettre à l’autorisation préalable du comité
certaines décisions importantes, etc.).
Sous peine d’être qualifié de gérant de fait, et donc d’encourir une lourde responsabilité
notamment en cas de fautes de gestion, cet organe de contrôle ne doit pas s’immiscer dans la
gestion de la société. Par conséquent, tous actes soumis à son approbation ou à son contrôle,
devront être pris par le gérant.
23
Collection « connaissance juridiques » Didier R. MARTIN, DOIT DES AFFAIRES TOME2 page 34
26
D’autre part, Un ou plusieurs associés représentant au moins le quart du capital social
peuvent, soit individuellement, soit en se groupant sous quelque forme que ce soit, demander
au président du tribunal, statuant en référé, la désignation d'un ou plusieurs experts chargés de
présenter un rapport sur une ou plusieurs opérations de gestion.
S'il est fait droit à la demande, l'ordonnance en référé détermine l'étendue de la mission et les
pouvoirs des experts, le gérant dûment appelé. Elle peut mettre les honoraires à la charge de la
société. Le rapport est adressé au demandeur, au ou aux commissaires aux comptes, le cas
échéant, ainsi qu'au gérant. Ce rapport doit, en outre, être annexé à celui établi par le ou les
commissaires aux comptes en vue de la prochaine assemblée générale et recevoir la même
publicité,Tout associé peut se faire représenter par son conjoint ou un autre associé.
Il ne peut choisir un autre mandataire que si les statuts le prévoient, chaque associé dispose
d’un nombre de voix égal au nombre de parts sociales détenues.
•Conventions libre: Ce sont les conventions courantes et conclues à des conditions normales.
Le gérant doit saisir le commissaire aux comptes, s’il existe un, dans un délais d’un mois à
compter de la conclusion de la convention ;
-le commissaire aux comptes, ou s’il n’y en a pas le gérant, établit un rapport spécial à
l’assemblé ;
-le rapport énumérant les conventions doit être approuvé par l’assemblée des associés,
l’associé intéressé ne prenant pas part au vote. 24
24
Le juridique tome 2 page 161 ,162, et 163.
27
clôture d'un exercice social, dépasse le montant de cinquante millions de dirhams, hors taxes.
Même si le seuil indiqué à l'alinéa précédent n'est pas atteint, la nomination d'un commissaire
aux comptes peut être demandée au président du tribunal, statuant en référé, par un ou
plusieurs associés représentant au moins le quart du capital.(article 80)25
Dans ce cas les dispositions légales qui régissent cet organe en matière de société
anonyme seront applicables aux SARL.
1/ Missions permanentes:
- La révision des comptes constitue la mission première du commissaire celle qui justifie son
appellation de réviseur légal des comptes.
- Les commissaires n’ont pas à contrôler l’opportunité des décisions et toute immixtion dans
la gestion leur est interdite.
- La mission permanente des commissaires consiste à vérifier, les valeurs et les livres, Les
documents comptables de la société et à vérifier la conformité de sa comptabilité aux règles
en vigueur.
La loi impose aux commissaires aux comptes le devoir deporter le résultat de leurs
investigations à la connaissancedes dirigeants et des actionnaires. Les irrégularités et
inexactitudes qu’ils ont découvertes ;
- Les conclusions déduites de leurs observations sur lesrésultats de l’exercice comparés à
ceux du précédent.
- Ils doivent en outre signaler tout fait qui leur paraîtraitdélicieux et dont ils ont eu
connaissance au cours del’exercice de leur mission.
2/Missions spéciales
28
d’administration avise le commissaire de toutes cesconventions dans un délai de 30 jours à
compter de la date de leur conclusion etsoumet celles-ci à l’approbation de la prochaine
assemblée générale ordinairequistatue sur le rapport spécial (art 56, 58).
-L’augmentation du capital social : le capital social peut être augmenté en une ouplusieurs
fois soit par émission d’actions nouvelles, soit par majoration de la valeurnominale des
actions existantes (Art 182).
- En outre, l’augmentation du capital par appel public à l’épargne réalisé moins dedeux ans
après la constitution d’une société doit être précédée d’une vérification parle commissaire aux
comptes de la société de l’actif et du passif (art 187)
- la procédure d’alerte:
Le processus de prévention contribue à la sauvegarde du patrimoine de l’entreprise qui n’est
livré automatiquement en pâture aux créanciers. Ce n’est que lorsque sa situation est
Considérée irrémédiablement compromise que la société peut être liquidée.
Les commissaires aux comptes sont responsables tant à l’égard de la société que des tiers des
conséquences des fautes ou des négligences par eux commises dans l’exercice de leur mission
(art180 al. 1).
- L’obligation qui leur contrôle est une obligation de moyens, non de résultat.
- La faute du commissaire doit être appréciée par référence à la conduite d’un commissaire
diligent, place dans la même situation.
- En outre les commissaires aux comptes ne sont pas civilement responsables des infractions
commises par les administrateurs ou les membres du directoire ou du conseil de surveillance
sauf, si, en ayant en connaissance lors de l’exécution de leur mission, ils ne les ont pas
révélées dans leur rapport à l’assemblée générale (art 180al 2)
Infractions relatives aux incompatibilités : toute personne qui soit en son nompersonnel, soit
au titre d’associé dans une société aura sciemmentAccepté, exercé ou conservé les fonctions
de commissaires aux comptesnonobstant les incompatibilités légales sera punie d’un
emprisonnement de un à sixmois et d’une amende de 8.000 à 40.000 DRH (Art 404).
29
Conclusion :
Les deux types de sociétés à risque limité sont en principe similaires, ils se présentent ainsi
juridique, la par la même forme même procédure de constitution et la même rédaction des
statuts Or cela n'empêche qu'il existe quelques différences qu'il convient de bien appréhender
lors de la comparaison entre c'est deux types de sociétés notamment celles concernant leurs
gestion.
La nouvelle réforme apportée par la loi 5-96, bien que faite par des juristes français experts et
compétents, a négligé la question de la comparaison entre les sociétés à risque limité uni
30
personnels et celle pluripersonnels. Ainsi devant une économie nationale fragile, basée sur
l'épargne familiale. Certes la situation économique et sociale critique, l'échec des compagnes
d'assainissement Etc. permettent de comprendre cette élaboration précipitée et non détaillée
des notions principaux des sociétés à risque limité.
Raison de plus, Les juristes, les hommes d'affaires; les entrepreneurs et les opérateurs
économiques marocains n'ont pas participé à la préparation de la loi 5-96 relative à la société
admirée et redoutée simultanément, cette dite société à risque limité d'inquiétera lors sociétés
de ne pouvait manquer non types seulement les traditionnelles, s'interrogent déjà de leur
avenir mais de son côté le juriste classique assiste impuissant au grand bouleversement des
règles juridiques traditionnelles, et donc il est difficile d'envisager une séparation ou de
trancher entre ces des entités.
La société à responsabilité limitée qu'une est donc moins un revirement véritable révolution
assez embrouillée qui vient de se produire dans notre législation.
Bibliographie :
Ouvrages généraux :
31
Paul le Canneau et Bruno Dondero, droit des sociétés, 6 6ème édition.
Mohammed El Hassani groupes de sociétés au Maroc éd Toubkal Casablanca
Monnet droit des sociétés 2005
Nadine Azran-Charrière << l'entreprise unipersonnelle dans les pays de l'union
européenne » éd. LGDJ 2002
Hassania CHERKAOUI « Droit des affaires » 2eme édition.OUhanno droit des
sociétés
Comptabilité et droit des sociétés Abdallah CHARQI
Droit commercial Sociétés commerciales Philippe Merle Anne
fauchon édition Dalloz
Droit des sociétés Paul LE CANNU BRUNO DONDERO 3e édition
PAUL LE CANNU Droit des sociétés
Jacques Henri Robert, cité par Hicham lamguindez, le statut juridique et fiscal
du gérant de la SARL, Alas ac, édition 2013, page 72
Rachid LAZRAK, le nouveau droit pénal des sociétés au Maroc, édition La
Porte 1997, page 25
Hicham larguindez, le statut juridique et fiscal du gérant de la SARL, , édition
2013, page 75
Jean larguier, cité par Hicham larguindez, le statut juridique et fiscal du gérant
de la SARL, c, édition 2013, page 76
Le juridique tome 2 page 161,162, et 163.
Collection << connaissance juridiques » Didier R. MARTIN, DOIT DES
AFFAIRES TOME2 page 34
Cours des sociétés commerciales A. SQUALLI
Dr. Sociétés mars 2011. Roussile
Mohammed el hassani les groupes de sociétés au Maroc page 99/ Page 343
Texte de loi :
32
- Loi n° 5-95 sur les sociétés sur la société en nom collectif, la société en commandite simple,
la société en commandite par actions, la société à responsabilité limitée et la société en
participation
Introduction
33
Partie 1 : condition juridique du gérant dans les SARL à plusieurs associés ou à associé
unique
Chapitre 1 : Accession aux fonctions du gérant
Chapitre 2 : La cessation des fonctions du gérant de la SARL
34