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Chapitre 4 

: Comment analyser la structure sociale ?

Fiche de révision : Feuille de route

I. Les analyses théoriques de la structure sociale

A) L’analyse de Karl Marx repose sur la bipolarisation sociale


conflictuelle

Les principaux points importants de l’analyse de Mark :


 Il n’y a que deux classes sociales, les bourgeois et les prolétaires.
 Des rapports de domination de la part de la bourgeoisie envers le prolétariat.
Les bourgeois cherchent à exploiter les prolétaires pour augmenter leur quantité de capital.
Les prolétaire de leur côté cherchent à améliorer leurs conditions de vie et à bénéficier du
capital produit par leur force de travail.
 L’exploitation ne cessera que par la révolution. En effet, une classe sociale entretient
toujours des rapports conflictuels avec d’autres classes, notamment sur la question
du partage de la valeur ajoutée.

Selon Marx, c’est quoi une classe sociale ?


Pour Marx, les classes ne sont pas une construction de l’esprit ou une simple représentation
que l’économiste ou le sociologue fait pour décrire la réalité. Selon Marx, une classe sociale
est un groupement d’individus occupant la même place dans le mode de production. Cette
place est définie essentiellement par la possession ou la non possession des moyens de
production. Placés dans les mêmes conditions matérielles d’existence, les membres d’une
classe développent une conscience de classe qui débouche sur la lutte des classes.
Marx distingue alors :
 Les « classes en soi »: celle qui existent de fait, mais sans que ses membres en aient
conscience ;
 Les « classes pour soi »: classe dont les membres ont conscience de former une
classe et sont amenés à lutter contre les autres classes. C’est la conscience de classe
qui va pousser la classe ouvrière à s’organiser et à lutter contre la bourgeoisie pour
prendre le pouvoir politique.

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Dans cette vision, l’individu est soumis à un déterminisme social : le poids de la reproduction
sociale est lourd dans le destin de chacun, l’individu reste déterminé par sa situation de
classe qui l’empêche une réelle mobilité sociale (idée commune à Bourdieu). Les classes sont
bien distinctes et nécessairement en conflit.

Bourgeoisie

Prolétariat

Selon Marx

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B) L’analyse de Max Weber

Les points importants de l’analyse de Weber :


 Les classes sociales sur critère économique : La hiérarchisation entre les individus
repose sur la même position économique qu’occupent les individus et qui définit les
conditions pour se procurer des biens et des services.

 Les groupes de statut sur critère social : La hiérarchisation selon les groupes de statut
repose sur un critère qui n’est pas économique et social, lié au prestige et à la
considération sociale de certaines position et modes de vie. (Ex : consommation
ostentatoire). Dans les sociétés de l’Ancien Régime, cela reposait essentiellement sur
la naissance et plus avant encore sur les qualités guerrières. Dans les sociétés
modernes, cette hiérarchisation repose plus sur l’instruction et la formation. Cela
s’illustre par le statut par ex de médecin, chef d’entreprise, cadre…

 Les partis politiques sur critère politique : Ce qui est fondamental ici c’est la conquête
du pouvoir politique pour contrôler l’Etat. Dans une société démocratique, c’est la
proximité avec le ou les partis au pouvoir qui détermine la hiérarchie politique.

A travers ces trois échelles hiérarchiques, économiques, sociales et politiques, Max Weber
propose une analyse multidimensionnelle de la structure sociale et introduit l’idée que des
critères multiples différencient les individus sachant qu’il n’y a pas de correspondance
mécanique entre ces trois échelles.
Bien que l’expression de « classe sociale » soit utilisée, c’est avec un détournement de sens
de la définition marxiste : la société est bien hiérarchisée, les classes sont superposées les
unes sur les autres, mais elles sont perméables les unes aux autres, elles sont en contact les
unes aux autres =, elles sont proches et leurs limites peu nettes.
 Pour Weber, l’individu n’est pas influencé par son origine sociale, il y a une marge de
manœuvre, un choix pour construire sa propre destinée : il peut s’inscrire dans une
stratégie individuelle de mobilité sociale.

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Politique:
Nelson Mandela, Malcolm X, Gandhi

Social:
Rosa Parks, Arnaud Beltram,
JP Sartre, Albert Camus, Rimbaud

Economique:
Trump, Bill Gates
Statut de l’individu = revenus + prestige sociale (ex : artiste, poète…) + positionnement
socialement (connue)

Selon Weber

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Un tableau comparatif Marx/Weber :

Points communs Différences


La structure sociale Présence d’une Weber : multiplicité des
hiérarchisation sociale classes sociales
Marx : Il n’y a seulement que
2 classes sociales
(La bourgeoisie et le
prolétariat)
Critère de constitution des Tous les 2 dissent que le Marx : Critère économique,
classes sociales critère est seulement c’est la place du processus
économique de production (travailleur et
capitaliste)
Weber : Critère économique,
c’est le pouvoir d’achat, la
capacité à consommer qui
différencie les individus
économiquement,
socialement et
politiquement.

L’existence d’un Le déterminisme il existe Marx : pas de mobilité


déterminisme social sociale possible (ouvrier
Ouvrier). Reproduction
sociale très forte.
Weber : La mobilité sociale
est possible
Relation entre les classes Des relations de domination Marx : Relation conflictuelle
sociales existent puisqu’il y a une + Perméabilité très faible
hiérarchie Weber : Les limites plus flou,
mobilité sociale possible et
pas forcément conflictuelle.
Elles sont donc plus
perméables

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C) L’analyse des classes sociales et Bourdieu

Les principaux points importants de l’analyse de Bourdieu :


Pour lui, la position des individus dans l’espace sociale dépend du volume et du type de
capital détenu par chacun, ce capital est composé de quatre dimensions :
 Le capital économique : c’est-à-dire l’ensemble des revenus d’un individu, mais aussi
de son patrimoine (ses biens immobiliers, ses biens matériels comme les bijoux ou les
objets précieux par exemple)

 Le capital culturel ensuite ou l’ensemble des pratiques culturelles qu’a assimilé cet
individu (sa façon de parler ou ses goûts artistiques)

 Le capital social encore, c’est-à-dire l’ensemble des relations sociales dont il peut
disposer : il s’agit des personnes ou des réseaux qu’il connait et qu’il peut mobiliser.

 Le capital symbolique qui est sa réputation, son honneur ou son prestige.

C’est en fonction de la quantité de capital économique, culturel, social et symbolique de


chacun que des regroupements s’opèrent entre individus. Bourdieu distingue alors deux
types de classes : les classes théoriques qu’il appelle « classes sur le papier » et les classes
concrète, dites « classes réelles » qui ont conscience d’elles-mêmes. Il dénombre alors 3
classes différentes :
- La classe dominante
- La classe moyenne
- La classe populaire
La classe dominante est celle qui possède le plus de capital culturel, le plus de capital social,
le plus de capital symbolique et le plus de capital économique. Chacune de ces classes
adopte des stratégies de distinction : elle cherche à imposer sa domination sur les autres en
adoptant des comportements spécifiques (attitudes, façon de parler, de s’habiller ou de se
divertir). Il explique que les individus membres d’une même classe possèdent un habitus de
classe identique.
Définition un habitus : Un habitus est comme un ensemble de manières de faire, de penser,
d’agir, d’être propre à chaque individu et qui décolle de l’apprentissage lié à son groupe
d’appartenance.

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Bourdieu insiste sur la violence symbolique des classes dominantes vis-à-vis des autres
classes sociales : elles imposent aux autres des attitudes, un style de vie que leur position
dans la société rend légitimes. L’école est une des institutions par laquelle cette culture des
classes dominantes est imposée comme légitime aux autres classes sociales selon Bourdieu.
Dés lors, les classes moyennes vont chercher à imiter les pratiques des classes dominantes
qui vont essayer quant à elle de se différencier d’elles (effet d’imitation et de distinction,
consommation ostentatoire pour se distinguer).

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Tableau comparatif de Marx, Weber et Bourdieu :

Analyse de Bourdieu Résumé de la thèse Points communs Points communs


des classes sociales de Bourdieu avec Weber avec Marx
Structure sociale. Hiérarchie sociale et Idée de hiérarchie Hiérarchie sociale,
3 classes sociales : sociale et plusieurs classe dominante et
- Populaire/ classes sociales. classe dominé.
dominée
- Moyenne
- Bourgeoise/
dominante
Critère de - Capitale 3 critères Critère économique.
constitution des économique + capital
classes sociales. - Capitale économique.
culturelle
- Capitale
social
Existence d’un - Oui, il existe un Possibilité de Reproduction sociale
déterminisme social. mécanisme de mobilité sociale,
reproduction sociale mais plus réduite.
forte perpétuée par
l’école.
- mobilité sociale
faible.
Relations entre Les classes Perméabilité Conflictualité
classes sociales. « inférieures» possible. sociale. (Idée d'une
cherchent à imiter violence symbolique
les classes car il y a un rapport
dominantes qui elles de domination).
sont dans une Système ou une
logique de classe se fait
distinction. dominer par l’autre
 Relation indirectement.
conflictuelle

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II) Les tenants de la moyennisation de la société

A) Tocqueville : évolution des sociétés vers une égalisation des


conditions et un processus de moyennisation

Les points importants de l’analyse de Tocqueville sont :


 L’instauration d’une société démocratique qui se distingue de la société de l’Ancien
Régime par la transformation de groupes de droits (le statut social) en groupe de fait
(les classes sociales). Les individus peuvent parvenir a l’égalité par le Droit en
revendiquant l’égalité de traitement (lutte contre les violences sexistes,
discriminations, etc…)

 1789 : Fin aux privilèges et garantit les droits individuels.

 Tout homme possède une liberté naturelle, s’opposant au déterminisme de Marx.

 Possibilité de mobilité sociale qui permet une réduction des inégalités.

 Moyennisation des sociétés et l’égalisation des conditions : Une vaste classe


moyenne englobe progressivement l’ensemble de la société avec la convergence des
niveaux de vie et des modes de vie.

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B) La thèse de Kuznets : à court terme, la croissance amène la
réduction des inégalités mais à long terme, on assiste à une
diminution des inégalités.

Simon Kuznets va montrer que les inégalités de revenus entretiennent des relations
contradictoires avec la croissance, elle décrit une courbe en forme de cloche, appelée
« courbe de Kuznets ». Ainsi, il développe une théorie qui stipule que mécaniquement, le
développement allait engendrer la fin des inégalités.

Coefficient de Gini

PIB/hab
 Une première étape au cours de laquelle les pays entraient dans le développement :
l’exode rural, l’industrialisation entrainaient une forte progression des inégalités.
 Une deuxième étape au cours de laquelle elles restaient importantes, mais cessez de
croître.
 Une dernière étape, celle du développement avancé, au cours de laquelle la
croissance devait entrainer la quasi-éradication des inégalités.

Les inégalités (mesurée grâce au coefficient de Gini) ont tendance à s’accroître durant le
processus de développement (mesurée grâce au PIB par habitant) dans une première phase
(industrialisation et urbanisation), puis elles ont tendance à décroître dans les sociétés
développées.

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C) Mendras : moyennisation de la société pendant les trente
glorieuses
La réduction des inégalités conduit à une homogénéisation des modes de vie : Le
rapprochement des revenus et des niveaux de vie durant les 30 Glorieuses entraine une
consommation de masse .Alors les modes de vie sont rapprochés.
Mode de vie : Façon de vivre, de consommer, d’utiliser les loisirs : d’un ménage ou d’un
groupe social.
Niveau de vie : Pouvoir d’achat, quantité de biens et de services dont peut disposer un
ménage ou un groupe social étant données ses ressources (revenus disponible).

Il n’analyse plus la société sous une forme pyramidale mais en forme de « toupie » avec une
constellation centrale dominante composée de constellation moyenne.
Donc la société prend l’allure d’une toupie où les groupes sociaux s’organisent en
« constellations » (car pour lui il n’y a PLUS DE CLASSES SOCIALES à part la classe moyenne
éventuellement)
 La constellation populaire : Ouvriers et employés
 La constellation centrale : Cadres supérieurs et les professions intermédiaires

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 Les indépendants : Chef d’entreprise, artisans, commerçant, profession libérale…
 L’élite d’un côté et les plus pauvres forment les deux extrémités de la toupie
(A partir de 1950, les deux constellations prennent de plus en plus d’ampleurs et
finissent par englober presque toute la société. Ce qui va s’appeler la moyennisation
qui s’explique par différents facteurs structurels)
 Démocratisation de l’enseignement
 Montée des PCS des professions intermédiaires et des cadres au détriment de celles
des ouvriers et des employés pour lesquels l’augmentation de la part se ralentie.

Tocqueville Kuznets Mendras


Les causes de la Instauration d’une Système de Consommation de
moyennisation de la société protection social masse.
société. démocratique avec (Etat provident). Le La croissance.
égalité des chances rôle de l’Etat. L’Etat de
possibles. providence.
Les conséquences de Mobilités sociales IDH élevée et indice Homogénéisation
la moyennisation et possibles. de GINI faible. des niveaux de vie et
manifestations Vaste classe modes de vie.
concrètes. moyenne. Disparition des
Convergence des classes sociales.
niveaux de vie.
Contexte historique 1789 : Révolution Période des 30 Après les 30
de la production de française. Glorieuses. Glorieuses.
cette vision.
Les enjeux de la problématique théorique : Le débat porte sur deux visions de la société
industrielle et donne deux prédictions contradictoires de l’évolution de la structure sociale
de nos sociétés :
Celle de Marx, Weber et Bourdieu (Thèse de la polarisation) :
- Les inégalités et la reproduction sociale restent marquées, produisant des processus
de disparités, de fractures et de ségrégation entre les classes sociales dans une
société conflictuelles : vison bipolaire de cette société en deux camps irréductibles  :
bourgeoisie et prolétariat au XIX° siècle.
- Weber est moins radical et montre que la stratification sociale est plus complexe et
les frontières entre groupes plus perméables et que la mobilité sociale est possible.
- Pour Bourdieu, même si il y a une classe moyenne, on retrouve quand même une
classe dominante et une classe dominée des deux côtés.
Celle de Tocqueville, Mendras et Kuznets (Thèse de la moyennisation) :
- Pour Tocqueville, les principes de la société démocratique (égalité de chance,
mobilité sociale…) permettent le rapprochement des strates sociales, la diversité
sociale s’opérant sans hiérarchie et dans l’harmonie et se traduisant par un
moyennisation de la société.
- Pour Kuznets, il y a inégalités puis ensuite elles disparaissent.

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- Pour Mendras, les Trente Glorieuses ont mis fin aux classes sociales et maintenant on
est dans une phase de moyennisation.
III) Les mesures et le constat d’inégalités économiques et sociales

A) Définition d’une inégalité et son caractère cumulatif

Une différence : C’est une caractéristique qui permet de distinguer deux individus ou deux
groupes sociaux sans que cela conduise nécessairement à une hiérarchie entre les deux.
Ex : Sexe, ethnicité, milieu sociales…

Une inégalité : C’est lorsque une société fait d’une différence un désavantage ou un
avantage dans l’accès aux ressources matérielle, politique ou symbolique valorisée par la
société.
Ex : La société de caste en I ’Inde, l’Allemagne nazie, l’apartheid en Afrique du sud, la
ségrégation aux USA.

Les inégalités sont donc le résultat et à la fois la cause de l’existence de hiérarchie et de


rapport de domination au sein de la société.

Une inégalité économique (revenus et patrimoine) : peuvent se transformer en inégalités


sociales culturelle (visite de musée, monuments… accès à la culture en sens large) et
politique (accès aux pouvoirs, représentation médiatique).
C’est une forme de cercle vicieux.
Inégalité sociale : Dans la réalité, des inégalités persistent et sont le produit de phénomène
de hiérarchisation sociale voire parfois de discrimination plus ou moins affichés.
Ex : L’accès à certaines positions sociales ou exposition à la violence.

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B) Les outils de mesure

La courbe de Lorenz : Elle permet d’appréhender la dispersion des valeurs observées et donc
le niveau d’inégalité au sein d’un échantillon donné.
Les pourcentages de population et de la valeur choisie sont cumulés de façon croissante sur
chaque axe.
La population de l‘échantillon figure en abscisses, la distribution des valeurs observées (le
patrimoine dans le graphique) figure en ordonnés.
La bissectrice du repère représente une répartition parfaitement égalitaire de la valeur.

Conseil de lecture :
Attention, si l’on s’intéresse aux 10 ou 20% les plus riches, il faut faire une soustraction en
abscisse (100-80). Il faut donc bien penser à faire la même chose en ordonnée pour que
l’interprétation soit exacte.

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Le découpage en déciles : Le principe des déciles consiste à prendre une population et à la «
découper » en tranches de 10%. On va ensuite déterminer le revenu en dessous duquel se
trouvent les individus concernés. Ainsi, le décile 1 (D1) donne le revenu en dessous duquel
se trouvent les 10% de la population ayant les revenus les moins élevés. De même, D5 donne
le revenu en dessous duquel se trouvent les 50% de la population ayant les revenus les
moins élevés.
Conseil de lecture :
Quand on découpe notre population en tranches égales de 10 %, on obtient ce que l’on
appelle des "déciles". Si on la découpe en fonction du niveau de salaire, notre décile est le
niveau de salaire qui sépare chaque tranche, de 10 % en 10 %. Ensuite, on classe les déciles
par ordre croissant. Le premier décile, c’est donc le niveau de salaire pour lequel 10 % de la
population touche moins. Alors, logiquement, 90 % touche plus. Le deuxième, c’est le niveau
de salaire pour lequel 20 % touchent moins (et donc 80 % touchent plus). Pour aller plus vite,
les statisticiens écrivent parfois D1, pour le premier décile, D2 pour le second, et ainsi de
suite.

C) Diminution ou renforcement des inégalités ?


A long terme : Diminution des inégalités + apparition d’une classe moyenne +
homogénéisation des niveaux de vie.
A court terme : Résurgence des inégalités depuis les années 1980 provoque une remise en
cause de l’Etat de providence.

IV) Les différentes représentations possibles actuelles de la structure


sociale

A) Les catégories socio-professionnelles comme représentation la


plus neutre de la structure sociale

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Les PCS suivent l’évolution des secteurs d’activité :

Groupes socioprofessionnels Exemple de profession


Agriculteurs exploitants Agriculteurs, maraîchers, viticulteurs,
éleveurs
Artisans, commerçants et chef d’entreprise Artisans plombiers, artisans-boulangers,
fleuristes, coiffeurs, restaurateurs
Cadres et professions intellectuelles Architectes, magistrats, médecins,
supérieurs (CPIS) chercheurs, professions, journalistes
Professions intermédiaires (PI) Infirmiers, éducateurs spécialisés,
inspecteur de police, photographes,
responsable d’entrepôts
Employés Employés de la poste, convoyeurs de fonds,
caissiers, vendeurs.
Ouvriers Maçons, jardiniers, peintre, carrossiers
Quel est leur intérêt ?

- Outils de mesure et de classe contre les inégalités.

- Permet de faire des statistiques.

- Permet d’avoir une représentation objective de la société et de sa stratification (en


essayant de faire passer le lien entre appartenance professionnel, comportement
économique/démographique et sociaux).

- Permet de faire des comparaisons internationales.

Quel est la limite de cette classification ?


- Des catégories trop flou et large (ex : artisan et chef d’entreprise, bien qu’ils soient à
leurs comptes n’ont pas les mêmes revenus)
Gilets jaune = Beaucoup de personne à leurs compte.
- Certaines catégories concernant concernent des secteurs différents mais on des
conditions de travail et de sentiment d’appartenance similaire. (une partie des
employés avec les ouvriers)

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B) La multiplicité des critères de différenciation sociale

1. Une différenciation selon l’âge et la génération


Durant les 30 Glorieuses, le marché du travail était caractérisé par des CDI + rémunération
élevée + possibilité de « faire carrière dans une entreprise » + être socialement protégé.

Emploi plus précaire + moins bien rémunéré malgré les qualifications supérieures +
protection sociale plus faible.
2. Les différences selon le genre
Les inégalités hommes/femmes sont:
Salaires : 26.7 point de pourcentage de moins
Emploi : Temps partiel subi en 2010 = 8.3%
Conditions de vie : 2h24 face à 3h52 (travail domestique)
Fonctions publique : 55% de femme
En quoi peut-on constituer une forme de domination de genre ?
Le genre est un ensemble des représentations sociales attachées au statut d’homme ou de
femme. Indépendamment des classes sociales, le fait d’être une femme diminue les
possibilités d’atteindre un statut socioprofessionnel élevé par rapport au fait d’être un
homme. Cette prise de conscience a pu favoriser l’émergence de mouvements de
revendications qui voulaient dépasser l’analyse en termes de classe, car les inégalités de
genre dépassent les frontières des classes sociales. D’où la forme de domination de genre.

C) Peut-on parler de classe sociale aujourd’hui ?

1. La bourgeoisie, une classe en soi et pour soi


La bourgeoisie, une classe en soi ?
Oui, car c’est la classe des individus qui possèdent le capital économique à la différence des
prolétaires. De plus, leurs niveaux de vie est très homogène entre eux et très différent du
reste de la population. (Ex : pouvoir d’achat, type de consommation…).
La bourgeoisie, une classe pour soi ?
Oui, car c’est une classe qui est consciente d’être favorisée et d’avoir des privilèges. Qui est
soucieux de défendre ces intérêts. (Ex : Paradis fiscaux, rallie mondain, avoir peu d’enfant
pour plus de patrimoine).

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En quoi la bourgeoisie est une classe mobilisée ?
Selon les enquêtes des sociologues Pinçon et Charlot, la bourgeoisie est considérée comme
la seule et dernière classe au sens fort du terme. Étant donné qu’elle est consciente de ses
intérêts, elle est mobilisée quotidiennement afin de reproduire la domination qu’elle exerce
sur les autres groupes sociaux et développe dans ce but des stratégies d’accumulation et de
transmission de son capital. C’est pour cela que nous pouvons dire que la bourgeoisie est
une classe mobilisée.
2. Les inégalités repartent à la hausse et les classes populaires conserve des
conditions matérielles d’existence proche.
Les travailleurs précaires peuvent représenter une classe en soi mais pas une classe pour soi
en sens de Marx. En effet, pour les classes populaires, suite au déclin du syndicalisme et des
partis d’extrêmes gauche du type « partis communisme français ». Cela a contribué à la
baisse du sentiment d’appartenance de la classe populaire. C’est pourquoi l’on ne peut pas
parler de classe pour soi au sens de Marx. Les travailleurs prolétaires n’ont pas conscience
de former une classe pour lutter face aux autres.
Quelle est la différence entre CSP et classes sociales ?
La CSP : Le terme de catégories socioprofessionnelles est révélateur des objectifs que se sont
assignés leurs créateurs : il s’agit de caractériser les individus et d’abord les actifs selon leur
profession mais en même temps d’associer un statut social à l’activité professionnelle.
Comme le précise l’INSEE, « la définition des CSP a pour objet de classer l’ensemble de la
population en un nombre restreint de catégories présentant chacune une certaine
homogénéité sociale ». Pour cela, « le classement doit être conçu de manière à faire
apparaître le mieux possible les différences de situation, de comportements et
d’aptitudes… » De fait, la nomenclature de l’INSEE est multidimensionnelle en ce sens qu’elle
est le résultat de la combinaison de plusieurs critères discriminants : profession individuelle
(métier), statut (position juridique de l’actif), qualification, place dans la hiérarchie…
Une classe sociale :
Alors qu’une classe sociale, au sens non marxiste c’est une classe qui représente tout un
groupe connaissant la même situation. Notamment caractérisée par les mêmes « chances »
de disposer de certains biens et services. Les acteurs sont alors moins soumis à un
déterminisme de classe et peuvent même évoluer au sein des différentes classes sociales.

3. Le retour des classes sociales ?


En 2001, Louis Chauvel a publié un célèbre intitulé « Le retour des classes sociales ? » dans
lequel il s’oppose à la thèse de la moyennisation. Il évoque la thèse de Mendras s’inscrit
dans un contexte particulier, celui de la fin des Trente Glorieuses. Cette période a été celle
de la réduction des inégalités en France, mais la moyennisation des niveaux de vie s’est

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arrêtés ensuite, à partir des années 1980. Depuis les années 2000, il y a eu au contraire un
accroissement des écarts de niveaux de vie, ce qui montre l’existence objective de catégories
différentes de population. Ceci est d’autant plus vrai si l’on considère le patrimoine, et pas
seulement les revenus. Chauvel met en évidence l’existence toujours actuelle de classes
sociales selon deux dimensions.
D’une part, les consommations restent différenciées sont les différente catégories
socioprofessionnelles. Cela s’observe à l’aide des coefficients budgétaire : Les cadres lisent
de fois plus de livres par exemple que les ouvriers. Il y a donc des inégalités de
consommations qui perdurent, et qui sont marqueurs d’une identité culturelle propre.
D’autre part, malgré les analyses sur la mobilité sociale, il existe une reproduction sociale
toujours bien présente. Pour la génération née entre 1950 et 1955, les fils de cadres ont 50
fois plus de chances de devenir cadres que les fils d’ouvriers. La reproduction se fait aussi à
travers l’école, les enfants nés dans les couches supérieures de la population et dont les
parents sont diplômés accèdent beaucoup plus fréquemment eux-mêmes à des diplômes
élevés et font des études supérieur.
Cependant, Chauvel note qu’il y a bien une disparition de l’identité de classe. De moins en
moins d’individus vivent selon une conscience de classe, et la plupart de ceux qui disent
appartenir à une classe désigne la classe moyenne.

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