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Dans cette vision, l’individu est soumis à un déterminisme social : le poids de la reproduction
sociale est lourd dans le destin de chacun, l’individu reste déterminé par sa situation de
classe qui l’empêche une réelle mobilité sociale (idée commune à Bourdieu). Les classes sont
bien distinctes et nécessairement en conflit.
Bourgeoisie
Prolétariat
Selon Marx
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B) L’analyse de Max Weber
Les groupes de statut sur critère social : La hiérarchisation selon les groupes de statut
repose sur un critère qui n’est pas économique et social, lié au prestige et à la
considération sociale de certaines position et modes de vie. (Ex : consommation
ostentatoire). Dans les sociétés de l’Ancien Régime, cela reposait essentiellement sur
la naissance et plus avant encore sur les qualités guerrières. Dans les sociétés
modernes, cette hiérarchisation repose plus sur l’instruction et la formation. Cela
s’illustre par le statut par ex de médecin, chef d’entreprise, cadre…
Les partis politiques sur critère politique : Ce qui est fondamental ici c’est la conquête
du pouvoir politique pour contrôler l’Etat. Dans une société démocratique, c’est la
proximité avec le ou les partis au pouvoir qui détermine la hiérarchie politique.
A travers ces trois échelles hiérarchiques, économiques, sociales et politiques, Max Weber
propose une analyse multidimensionnelle de la structure sociale et introduit l’idée que des
critères multiples différencient les individus sachant qu’il n’y a pas de correspondance
mécanique entre ces trois échelles.
Bien que l’expression de « classe sociale » soit utilisée, c’est avec un détournement de sens
de la définition marxiste : la société est bien hiérarchisée, les classes sont superposées les
unes sur les autres, mais elles sont perméables les unes aux autres, elles sont en contact les
unes aux autres =, elles sont proches et leurs limites peu nettes.
Pour Weber, l’individu n’est pas influencé par son origine sociale, il y a une marge de
manœuvre, un choix pour construire sa propre destinée : il peut s’inscrire dans une
stratégie individuelle de mobilité sociale.
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Politique:
Nelson Mandela, Malcolm X, Gandhi
Social:
Rosa Parks, Arnaud Beltram,
JP Sartre, Albert Camus, Rimbaud
Economique:
Trump, Bill Gates
Statut de l’individu = revenus + prestige sociale (ex : artiste, poète…) + positionnement
socialement (connue)
Selon Weber
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Un tableau comparatif Marx/Weber :
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C) L’analyse des classes sociales et Bourdieu
Le capital culturel ensuite ou l’ensemble des pratiques culturelles qu’a assimilé cet
individu (sa façon de parler ou ses goûts artistiques)
Le capital social encore, c’est-à-dire l’ensemble des relations sociales dont il peut
disposer : il s’agit des personnes ou des réseaux qu’il connait et qu’il peut mobiliser.
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Bourdieu insiste sur la violence symbolique des classes dominantes vis-à-vis des autres
classes sociales : elles imposent aux autres des attitudes, un style de vie que leur position
dans la société rend légitimes. L’école est une des institutions par laquelle cette culture des
classes dominantes est imposée comme légitime aux autres classes sociales selon Bourdieu.
Dés lors, les classes moyennes vont chercher à imiter les pratiques des classes dominantes
qui vont essayer quant à elle de se différencier d’elles (effet d’imitation et de distinction,
consommation ostentatoire pour se distinguer).
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Tableau comparatif de Marx, Weber et Bourdieu :
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II) Les tenants de la moyennisation de la société
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B) La thèse de Kuznets : à court terme, la croissance amène la
réduction des inégalités mais à long terme, on assiste à une
diminution des inégalités.
Simon Kuznets va montrer que les inégalités de revenus entretiennent des relations
contradictoires avec la croissance, elle décrit une courbe en forme de cloche, appelée
« courbe de Kuznets ». Ainsi, il développe une théorie qui stipule que mécaniquement, le
développement allait engendrer la fin des inégalités.
Coefficient de Gini
PIB/hab
Une première étape au cours de laquelle les pays entraient dans le développement :
l’exode rural, l’industrialisation entrainaient une forte progression des inégalités.
Une deuxième étape au cours de laquelle elles restaient importantes, mais cessez de
croître.
Une dernière étape, celle du développement avancé, au cours de laquelle la
croissance devait entrainer la quasi-éradication des inégalités.
Les inégalités (mesurée grâce au coefficient de Gini) ont tendance à s’accroître durant le
processus de développement (mesurée grâce au PIB par habitant) dans une première phase
(industrialisation et urbanisation), puis elles ont tendance à décroître dans les sociétés
développées.
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C) Mendras : moyennisation de la société pendant les trente
glorieuses
La réduction des inégalités conduit à une homogénéisation des modes de vie : Le
rapprochement des revenus et des niveaux de vie durant les 30 Glorieuses entraine une
consommation de masse .Alors les modes de vie sont rapprochés.
Mode de vie : Façon de vivre, de consommer, d’utiliser les loisirs : d’un ménage ou d’un
groupe social.
Niveau de vie : Pouvoir d’achat, quantité de biens et de services dont peut disposer un
ménage ou un groupe social étant données ses ressources (revenus disponible).
Il n’analyse plus la société sous une forme pyramidale mais en forme de « toupie » avec une
constellation centrale dominante composée de constellation moyenne.
Donc la société prend l’allure d’une toupie où les groupes sociaux s’organisent en
« constellations » (car pour lui il n’y a PLUS DE CLASSES SOCIALES à part la classe moyenne
éventuellement)
La constellation populaire : Ouvriers et employés
La constellation centrale : Cadres supérieurs et les professions intermédiaires
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Les indépendants : Chef d’entreprise, artisans, commerçant, profession libérale…
L’élite d’un côté et les plus pauvres forment les deux extrémités de la toupie
(A partir de 1950, les deux constellations prennent de plus en plus d’ampleurs et
finissent par englober presque toute la société. Ce qui va s’appeler la moyennisation
qui s’explique par différents facteurs structurels)
Démocratisation de l’enseignement
Montée des PCS des professions intermédiaires et des cadres au détriment de celles
des ouvriers et des employés pour lesquels l’augmentation de la part se ralentie.
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- Pour Mendras, les Trente Glorieuses ont mis fin aux classes sociales et maintenant on
est dans une phase de moyennisation.
III) Les mesures et le constat d’inégalités économiques et sociales
Une différence : C’est une caractéristique qui permet de distinguer deux individus ou deux
groupes sociaux sans que cela conduise nécessairement à une hiérarchie entre les deux.
Ex : Sexe, ethnicité, milieu sociales…
Une inégalité : C’est lorsque une société fait d’une différence un désavantage ou un
avantage dans l’accès aux ressources matérielle, politique ou symbolique valorisée par la
société.
Ex : La société de caste en I ’Inde, l’Allemagne nazie, l’apartheid en Afrique du sud, la
ségrégation aux USA.
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B) Les outils de mesure
La courbe de Lorenz : Elle permet d’appréhender la dispersion des valeurs observées et donc
le niveau d’inégalité au sein d’un échantillon donné.
Les pourcentages de population et de la valeur choisie sont cumulés de façon croissante sur
chaque axe.
La population de l‘échantillon figure en abscisses, la distribution des valeurs observées (le
patrimoine dans le graphique) figure en ordonnés.
La bissectrice du repère représente une répartition parfaitement égalitaire de la valeur.
Conseil de lecture :
Attention, si l’on s’intéresse aux 10 ou 20% les plus riches, il faut faire une soustraction en
abscisse (100-80). Il faut donc bien penser à faire la même chose en ordonnée pour que
l’interprétation soit exacte.
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Le découpage en déciles : Le principe des déciles consiste à prendre une population et à la «
découper » en tranches de 10%. On va ensuite déterminer le revenu en dessous duquel se
trouvent les individus concernés. Ainsi, le décile 1 (D1) donne le revenu en dessous duquel
se trouvent les 10% de la population ayant les revenus les moins élevés. De même, D5 donne
le revenu en dessous duquel se trouvent les 50% de la population ayant les revenus les
moins élevés.
Conseil de lecture :
Quand on découpe notre population en tranches égales de 10 %, on obtient ce que l’on
appelle des "déciles". Si on la découpe en fonction du niveau de salaire, notre décile est le
niveau de salaire qui sépare chaque tranche, de 10 % en 10 %. Ensuite, on classe les déciles
par ordre croissant. Le premier décile, c’est donc le niveau de salaire pour lequel 10 % de la
population touche moins. Alors, logiquement, 90 % touche plus. Le deuxième, c’est le niveau
de salaire pour lequel 20 % touchent moins (et donc 80 % touchent plus). Pour aller plus vite,
les statisticiens écrivent parfois D1, pour le premier décile, D2 pour le second, et ainsi de
suite.
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Les PCS suivent l’évolution des secteurs d’activité :
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B) La multiplicité des critères de différenciation sociale
Emploi plus précaire + moins bien rémunéré malgré les qualifications supérieures +
protection sociale plus faible.
2. Les différences selon le genre
Les inégalités hommes/femmes sont:
Salaires : 26.7 point de pourcentage de moins
Emploi : Temps partiel subi en 2010 = 8.3%
Conditions de vie : 2h24 face à 3h52 (travail domestique)
Fonctions publique : 55% de femme
En quoi peut-on constituer une forme de domination de genre ?
Le genre est un ensemble des représentations sociales attachées au statut d’homme ou de
femme. Indépendamment des classes sociales, le fait d’être une femme diminue les
possibilités d’atteindre un statut socioprofessionnel élevé par rapport au fait d’être un
homme. Cette prise de conscience a pu favoriser l’émergence de mouvements de
revendications qui voulaient dépasser l’analyse en termes de classe, car les inégalités de
genre dépassent les frontières des classes sociales. D’où la forme de domination de genre.
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En quoi la bourgeoisie est une classe mobilisée ?
Selon les enquêtes des sociologues Pinçon et Charlot, la bourgeoisie est considérée comme
la seule et dernière classe au sens fort du terme. Étant donné qu’elle est consciente de ses
intérêts, elle est mobilisée quotidiennement afin de reproduire la domination qu’elle exerce
sur les autres groupes sociaux et développe dans ce but des stratégies d’accumulation et de
transmission de son capital. C’est pour cela que nous pouvons dire que la bourgeoisie est
une classe mobilisée.
2. Les inégalités repartent à la hausse et les classes populaires conserve des
conditions matérielles d’existence proche.
Les travailleurs précaires peuvent représenter une classe en soi mais pas une classe pour soi
en sens de Marx. En effet, pour les classes populaires, suite au déclin du syndicalisme et des
partis d’extrêmes gauche du type « partis communisme français ». Cela a contribué à la
baisse du sentiment d’appartenance de la classe populaire. C’est pourquoi l’on ne peut pas
parler de classe pour soi au sens de Marx. Les travailleurs prolétaires n’ont pas conscience
de former une classe pour lutter face aux autres.
Quelle est la différence entre CSP et classes sociales ?
La CSP : Le terme de catégories socioprofessionnelles est révélateur des objectifs que se sont
assignés leurs créateurs : il s’agit de caractériser les individus et d’abord les actifs selon leur
profession mais en même temps d’associer un statut social à l’activité professionnelle.
Comme le précise l’INSEE, « la définition des CSP a pour objet de classer l’ensemble de la
population en un nombre restreint de catégories présentant chacune une certaine
homogénéité sociale ». Pour cela, « le classement doit être conçu de manière à faire
apparaître le mieux possible les différences de situation, de comportements et
d’aptitudes… » De fait, la nomenclature de l’INSEE est multidimensionnelle en ce sens qu’elle
est le résultat de la combinaison de plusieurs critères discriminants : profession individuelle
(métier), statut (position juridique de l’actif), qualification, place dans la hiérarchie…
Une classe sociale :
Alors qu’une classe sociale, au sens non marxiste c’est une classe qui représente tout un
groupe connaissant la même situation. Notamment caractérisée par les mêmes « chances »
de disposer de certains biens et services. Les acteurs sont alors moins soumis à un
déterminisme de classe et peuvent même évoluer au sein des différentes classes sociales.
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arrêtés ensuite, à partir des années 1980. Depuis les années 2000, il y a eu au contraire un
accroissement des écarts de niveaux de vie, ce qui montre l’existence objective de catégories
différentes de population. Ceci est d’autant plus vrai si l’on considère le patrimoine, et pas
seulement les revenus. Chauvel met en évidence l’existence toujours actuelle de classes
sociales selon deux dimensions.
D’une part, les consommations restent différenciées sont les différente catégories
socioprofessionnelles. Cela s’observe à l’aide des coefficients budgétaire : Les cadres lisent
de fois plus de livres par exemple que les ouvriers. Il y a donc des inégalités de
consommations qui perdurent, et qui sont marqueurs d’une identité culturelle propre.
D’autre part, malgré les analyses sur la mobilité sociale, il existe une reproduction sociale
toujours bien présente. Pour la génération née entre 1950 et 1955, les fils de cadres ont 50
fois plus de chances de devenir cadres que les fils d’ouvriers. La reproduction se fait aussi à
travers l’école, les enfants nés dans les couches supérieures de la population et dont les
parents sont diplômés accèdent beaucoup plus fréquemment eux-mêmes à des diplômes
élevés et font des études supérieur.
Cependant, Chauvel note qu’il y a bien une disparition de l’identité de classe. De moins en
moins d’individus vivent selon une conscience de classe, et la plupart de ceux qui disent
appartenir à une classe désigne la classe moyenne.
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