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Cours de Mathématiques Financières: Professeur: ECHAOUI Abdellah
Cours de Mathématiques Financières: Professeur: ECHAOUI Abdellah
Objectif du cours
2
Sommaire
3
Chapitre 1 : Les suites
Les suites sont utilisées principalement lors des calculs de placements financiers.
I-Généralités
1- Définition
On appelle suite réelle toute application d’un sous ensemble I de IN vers IR.
f:IС IN→IR
n→f(n)
Exemple
f: IN*→IR
n→f(n)=(2n-1)/n
f(1)=1 et f(2)=3/2
1-Définition et notation
• Une suite numérique toute application de ℕ (ou sur l’ensemble des entiers supérieurs à un
certain entier naturel n0) dans IR.
2- Notation
Soit f: IС IN→IR
n →f(n)
Exemple
f: IN*→IR
n→f(n)=(2n-1)/n
4
On peut la noter Vn=(2n-1)/n
V1=1; V2=3/2
Remarque
Exemple
Soit (Un) n єI une suite réelle. Cette suite peut être définie par:
Un=3n+1
b- la donnée de son premier terme U0 et une relation liant deux termes consécutifs de la suite
U0=1/2
U1=3*1/2+1=5/2 et U2 =3U1+1=17/2
c- la donnée de ses 2 premiers termes U0 et U1 et une relation liant trois termes consécutifs de
la suite.
U0 = 5
U1 = 3
U2=U1+3U0=18
U3=U2+3U1=27
5
II- Propriétés de certaines suites
Définition 1
∀ n ∈ I Un ≥ 0
Exemple : (Un)nєIN*
Un+1=Un+1
U1 = √2
U1 = √2 ; U2 = √2 +1
Définition 2
∀ n ∈ I Un ≤ 0
Exemple
1
Un = - ; n ∈ IN*
𝑛
Définition 3
(∃ m ∈ IR) ∀ (n ∈ I) Un ≥ m
Exemple:
(Un)/ : Un=1/n+1
1
∀ n ∈ IN 0 ≤ n+1 ⇒ 0 ≤
𝑛+1
∀ n ∈ IN 0 ≤ Un
Définition 4
Exemple:
𝑛
(Un) n є IN Un =
𝑛+1
𝑛
∀ n ∈ IN n ≤ n+1 ⇒ ≤ 1 ⇒ Un ≤ 1
𝑛+1
Définition 5
(∃ m,M) ∈ IR2 ∀ (n ∈ I) m≤ Un ≤ M
(minorée et majorée)
Exemple
1
(Un) n єIN* Un = + ( - 1) n
𝑛
1
n 𝜖 IN* 0≤n ⇒ 0≤
𝑛
1
n pair ⇒ 0 ≤ +1
𝑛
1
n impair ⇒ - 1 ≤ -1
𝑛
Prendre m = inf (0 ; - 1) = - 1
1
n 𝜖 IN* n≥1⇒ ≤1
𝑛
1
(−1)𝑛 ≤ 1 ⇒ + (−1)𝑛 ≤ 2
𝑛
2 est majorant
Définition 6
(Un) est alternée si et seulement si deux termes consécutifs quelconques de la suite sont de
signes contraires.
7
Exemple
U0 = 1 ; U1 = -5 ; U2 = 25 ; U3 = - 125 ; …. U2p = 52
U2p = - 52𝑝+1
Définition
Exemple 1
(Un) n 𝜖 IN ; Un = 2n + 1
Un est st croissante
n 𝜖 IN ; Un+1 = 2(n + 1) + 1 = 2n + 3
2n + 1 < 2n + 3 ∀ n 𝜖 IN
Exemple 2:
(Un) : Un = √Un−1 + √2
U0 = √2
Définition:
(∃ p 𝜖 I) (∀ n 𝜖 I) (n ≥ p) Un = Up = cte
8
On dit que la suite (Un) stationne (reste constante) à partir de l’ordre p
Exemple
(Un) U0 = - 1
U1 = 2
U2 = √2
∀ n ≥ 3, Un = 6
P = 3 ∀ n ≥ p Un = cte = 6
Remarque
IV- Etude d’une suite réelle (Un) quand n tend vers + l’infini
1- suites convergentes
Définition
Exemple
(Un) n 𝜖 IN*
(Un) U0 = 2
U1 = 3
1
∀ n 𝜖 IN* - 1 , Un = + √2
𝑛
9
Montrons que Un converge vers √2 c-à-d montrons la proportion (∀𝜀 > 0) (∃ p 𝜖 ℕ) (∀ n ∈ p)
|Un − √2| < 𝜀
1
Pour avoir |Un − √2| < 𝜀 il suffit d’avoir <𝜀
n
1
Donc il suffit d’avoir n <
𝜀
1
Choisissons p = E ( ) ∈ IN
𝜀
1 1
∀ x ∈ IR, E(x) ≤ x ; ≤E( )
𝜀 𝜀
1
Pour n ≥ E ( ) + 1 on a |Un − √2| < 𝜀
𝜀
Donc lim Un = √2
Définition
(∀ A > 0) (∃ p 𝜖 ℕ) (∀ n ≥ p) Un > A
On écrit : lim Un = +∞
Exemple
Exemple
10
Soit (Un) une suite telle que: Un =n
Définition:
(∀ B > 0) (∃ p 𝜖 ℕ) (∀ n ≥ p) Un < - B
On écrit : lim Un = −∞
Définition:
Remarque
Soient (Un)nєI et (Vn)n єI deux suites réelles définies sur le même ensemble d’indice.
Exemple:
(Un) U0 = 1
1
Un = 1 - ∀ n ∈ IN*
𝑛
Vn V0 = 1
1+(−1)𝑛
Vn = ∀ n ∈ IN*
𝑛
1
Si n = 2 on a U1 =
2
3
V2 =
2
11
2-Somme de deux suites
Exemple
Wo = 1
1 (−1)𝑛
Wn = 2 - +
𝑛 𝑛
Exemple
(Un) nєIN* U1 = -1
Un = 2𝑛 ; ∀ n ≥ 2
t1 = - 4
1 1
=( )
Un nєI
(Un)nєI
Remarque
Soit J = nєI/ Un ≠ 0 ≠ ∅
1 1
=( )
Un nєJ
(Un)nєI
12
VI-Suites arithmétiques
Définition
Exemple:
(Un) Un+1 = Un − √2 ; ∀ n ∈ IN
U0 = 2
U1=U0+r
U2=U1+r
U3=U2+r
U4=U3+r
.
.
Un-1=Un-2+r
Un=Un-1+r
U1+U2+U3+…Un=U0+U1+…Un-1+nr
13
Un=U1+(n-1)r
Remarque
0≤p≤n
Up + Un-p = U0 + p r + U0 + (n – p) r
= 2U0 + n r = U0 + Un
Sn = U0 + U1 +U2 + U3 +….+ Up + Un
………………………………………………..
(𝑛+1)
Sn = (U0 + Un)
2
Or Un = U0 + r n
(𝑛+1)
Sn = (2U0 + r n)
2
Remarque
Sn = U1 +U2 + U3 +….+ Un
𝑛
Sn = (U1+ Un)
2
𝑛
Sn = (2U1+(n-1) r)
2
Application: Calculer Sn
Sn=1+2+3+4+…n
Somme des n premiers entiers naturels
14
Sn=1+2+3+4+….n
U1=1 et de raison r=1
Un=U1+(n-1)r
U1=1; Sn=n/2(U1+Un)
Sn=n/2(1+n)
Définition
Trois réels a, b et c pris dans cet ordre forme une progression arithmétique ssi a, b, c
dans cet ordre sont des termes consécutifs d’une suite arithmétique
Théorème
a, b, c pris dans cet ordre forme une progression arithmétique ssi b=(a+c)/2
Démonstration:
⇒ ( ∃ r 𝜀 IR) / b = a + r
c=b+r
a+c
D’ou r = b – a = c – b ⇒ b =
2
a+c
⇒b= ⇒2b= a + c⇒b–a=c–b=r
2
D’ou ( ∃ r 𝜀 IR) / b = a + r
c=b+r
Définition
On appelle parfois, une suite arithmétique par une progression arithmétique illimitée.
Un+1-Un=U0+(n+1)r-U0-nr=r
d’où le théorème
15
VII- Suites Géométriques:
(Un) est géométrique ssi (il existe q appartient à IR) (quelque soit n appartient à IN)
Un+1=qUn
Exemple:
(Un ) U0 = 2
Un
Un+1 = ; ∀n≥2
2
1
(Un) est géométrique de raison q = et de premier terme U0 = 2
2
U1=qU0
U2=qU1
U3=qU2
.
.
.
Un=qUn-1
Sn = U0 + U1 +U2 + U3 +….+ Up + Un
U1 U2 U3 … Un = 𝑞 𝑛 U0 U1 U2 U3 … Un-1
Un = 𝑞 𝑛 U0 ; ∀ n ∈ IN
Remarque
∀ n ∈ IN* / Un = qn−1 U1
16
Sn = U0 +U1 + U2 + ⋯ + Un
= U0 + q U0 + q2 U0 +….+qn U0
q Sn = q U0 + q2 U0 +….+qn+1 U0
Sn - q Sn = U0 ( 1 - qn+1 ) = U0 −qn+1 U0
Sn ( 1 – q) = U0 ( 1 - qn+1 )
1−qn+1
Sn = U0 ; si q ≠ 1
1−q
Sn = U0 (n+1) ; si q = 1
Remarque:
Sn = U1 + U2 + ⋯ + Un
Sn = U1 + q U1 + q2 U1 +….+qn−1 U1
Sn = U1 (1 + q + q2 +….+qn+1 )
1 + q + q2 +….+qn+1 sont des termes consécutifs d’une suite géométrique du premier terme 1
et de raison q
1−qn
V0+ V1+ V2+…..+ Vn-1 = V0 ( )
1−q
1−qn
Sn = U1 ; si q ≠ 1
1−q
Sn = n U1 ; si q = 1
1 1 1 1
Sn = 1+ + + + …+
2 22 23 2𝑛
1 1 1 1
1, , , ,… ; sont (n+1) premiers termes d’une suite géométrique du premier terme 1
2 22 23 2𝑛
1
et de raison
2
17
1
1−(2)n+1 1 1
Sn = 1 = 2 (1 −( )n+1 ) = 2 -
1−2 2 2𝑛
Définition:
Trois réels a,b,c forment, dans cet ordre, une progression géométrique ssi: ils sont tous
des termes consécutifs d’une suite géométrique.
Théorème
a,b,c, pris dans cet ordre sont en progression géométrique ssi: b²=ac.
Démonstration
⇒ (∃ q ∈ IR ) / b = aq
c = bq
b c
D’où q = = ⇒ b2 = a c
a b
b c
⇒ b2 = a c ⇒ = =q
a b
D’où (∃ q∈ IR ) / b = aq
c = bq
Ainsi une suite géométrique est aussi appelée progression géométrique illimitée
2
(Un ) est géométrique ssi : ∀ n ∈ IN : Un+1 = Un Un+2
Un+1− Un = 𝑞 𝑛+1 U0 − 𝑞 𝑛 U0 = 𝑞 𝑛 U0 (q − 1)
Théorème 1:
Si a>1; limaⁿ=
18
Théorème 2:
Soit aєIR*;
1- si |a|>1; lim|a|ⁿ=
2- si |a|<1; lim(aⁿ)=0
4- si a=-1; (aⁿ) est alternée et prend les 2 valeurs 1 et (-1), n’pas de limite.
Démonstration:
aєIR*:
1- si |a|>1; théorème 1:
|a|=|1/b|
Fixons 𝜺 > 0
Or lim|bⁿ|= (|bⁿ|>1);c-àd
1
Pour A = > 0; (∃ p’ ∈ IN / ∀𝑛 ≥ p’) |𝑎| 𝑛 < 𝜀
ε
Conclusion
a 𝜖 IR*
Soient (Un) et (Vn) 2 suites réelles infinies telles que: limUn=lєIR; limVn=l’єIR
1- lim(Un+Vn)=l+l’;
2- lim(Un.Vn)=l.l’;
Théorème 2:
1 1
1-Si lim Un = l ≠ 0 ⇒ lim U = 𝑙
n
1
lim = +∞
|Un |
1
3- Si lim |Un | = +∞ ⇒ lim =0
Un
Théorème 3:
1- si lim Un=limVn=
Lim(Un+Vn)=
Lim(Un+Vn)=
3- si lim|Un|=lim|Vn|=
lim|UnVn|=
4- si lim|Un|= et λєIR*
lim| λ Un|=
X-Série géométrique
20
Soit la suite réelle (aqⁿ) où aq ≠0 (a,q)εIR*²;
Soit Sn=a+aq+aq²+aq³+…aqⁿ :
Sn: S0=a;
S1=a+aq
S2=a+aq+aq²
..
Sn=a+aq+aq²+aq³+…aqⁿ
Définition
Pb: cherchons une condition nécessaire et suffisante pour que la série géométrique (Sn)
converge:
Sn=a+aq+aq²+…aqⁿ
=a(1+q+q²+….qⁿ)
𝟏−𝒒𝒏+𝟏
a[ ];q≠1
𝟏−𝒒
Si q=1; Sn=a(n+1);
Si q=1; limSn=
Théorème
La série géométrique (Sn):
Sn=a+aq+aq²+aq³+…aqⁿ avec aq ≠0
𝑎
est convergente ssi |q|<1 c-à-d qє]-1,1[ et lim Sn=
1−𝑞
On écrit
+∞ 𝐚
∑𝒑=𝟎 𝒂𝒒𝒑 = ;q≠1
𝟏−𝐪
21
Applications
Enoncé 1
2+Un
Soit U0 = 1 et Un+1 =
Un
Calculez U1 , U2 et U3
Solution 1
2+U0 2+1
U1 = = =3
U0 1
2+U1 2+3 5
U2 = = =
U1 3 3
5
2+U0 2+ 11
3
U1 = = 5 =
U0 5
3
Enoncé 2
a-3 ; 7 ; 11 ; 15 ; 19
b-5 ; 5 ; 5 ; 5 ; 5
c-14 ; 12 ; 10 ; 8
b-5 ; 5 ; 5 ; 5 ; 5
Solution 2
1-b- 5 – 5 = 0. La raison de cette suite arithmétique est 0. C’est une suite constante.
1-c- 12 – 14 = – 2 ; 10 – 12 = –2 ;……La raison est – 2. Une raison négative indique une suite
décroissante.
8
2-a- = 2. La raison est 2.
4
5
2-b- = 1 La raison est 1.
5
Enoncé 3
U5 = 10 et U9 = 4
U3 = 2 et U4 = 8
Solution 3
Enoncé 4
23
4n−1 2n − 3n
Un = ; Vn =
2n+1 2n + 3n
Solution 4
1
4n−1 n(4 − ) 4
lim Un = = lim n
1 = =2
𝑛→+∞ 2n+1 𝑛→+∞ n(2 + n) 2
2𝑛
2n − 3n 3𝑛 (3𝑛 −1)
lim Vn = = lim 𝑛 =-1
𝑛→+∞ 2n + 3n 𝑛→+∞ 3𝑛 (2𝑛 +1)
3
2n 2
Car lim = lim ( )𝑛 = 0
𝑛→+∞ 3n 𝑛→+∞ 3
Enoncé 5
En utilisant la notation ∑, démontrez la formule qui donne la somme des n premiers termes
d’une suite arithmétique.
Solution 5
Posons S = ∑n−1
k=0 UK . Le changement d’indice k’ = n –1– k conduit à :
S = ∑n−1
k=0 Un−1−k′
Comme l’indice est une variable muette, c’est-à-dire que le résultat ne dépend pas de lettre
utilisée, on peut remplacer k’ par k et écrire :
S = ∑n−1
k=0 Un−1−k
On a donc :
Uk = U0 + k r et Un−1−k = U0 + (n – 1 – k) r d’où :
Uk + Un−1−k = U0 + k r + U0 +( n – 1 – k) r = U0 + U0 +(n – 1) r
= U0 + Un−1
24
On en conclut :
U0 +Un−1
2S = n (U0 + Un−1 ) puis S = n
2
L’intérêt peut être défini comme le revenu d’un capital prêté ou placé. On peut encore le
définir comme la rémunération d’un prêt d’argent.
- la durée du prêt ;
Le taux
Le taux est un placement type convenu qui fixe les conventions entre les parties.
En règle générale, le taux est l’intérêt produit par un capital de 100 placé pendant une année,
il s’exprime par pourcentage
Exemple1 :
A prête B 10 000 DH pour six mois et après cette période, ce dernier remet à A le montant de
10 400 DH. Donc l’intérêt versé à A par B est de 400 DH.
Exemple 2:
A emprunte 12 000 DH à la banque pour l’achat d’un bien. Il rembourse ce prêt en faisant 36
paiements mensuels de 365 DH. Donc l’intérêt versé est 36 × 365 DH – 12000 DH= 1140DH.
En principe :
25
L’intérêt est directement proportionnel :
-à la durée de placement ;
Si l’un de ces éléments est multiplié par un nombre k quelconque (les autres restants fixes),
l’intérêt produit est lui-même multiplié par ce nombre k.
Plusieurs raisons ont été avancées pour justifier l’existence et l’utilisation de l’intérêt, parmi
lesquelles on peut citer :
- La privation de consommation: Lorsqu’une personne (le prêteur) prête une somme d’argent
à une autre (l’emprunteur), elle se prive d’une consommation immédiate. Il est ainsi normal
qu’elle reçoive en contrepartie une rémunération de la part de l’emprunteur pour se
dédommager de cette privation provisoire.
- La prise en compte du risque: Une personne qui prête de l’argent, le fait pour une durée
étalée dans le temps. Elle court, dès lors, un risque inhérent au futur. La réalisation de ce
risque résulte au moins des éléments suivants :
l’inflation : entre la date de prêt et la date de remboursement, la valeur du capital
prêtée peut diminuer à la suite d’une érosion monétaire connue également sous le nom
d’inflation. Le prêteur peut donc exiger une rémunération pour compenser diminution.
l’insolvabilité de l’emprunteur : dans le cas où l’emprunteur se trouve incapable de
rembourser sa dette, lorsque celle-ci vient à échéance, le prêteur risque de perdre
l’argent qu’il a déjà prêté. Il est alors normal qu’il exige une rémunération pour
couvrir le risque encouru et dont l’importance sera appréciée en fonction de la
probabilité de non remboursement.
Remarque
L’année commerciale composée de 12 mois de 30 jours, soit la durée totale de 360 jours.
Il faut aussi signaler que lorsque la durée est exprimée en jours, les mois sont comptés à leur
nombre exact de jours, et on ne tient compte que de l’une des deux dates extrêmes.
2- Capitalisation et actualisation
2-1 Principe
26
Le taux d’intérêt apparaît comme le taux de transformation de l’argent dans le temps. Cette
relation entre temps et taux d’intérêt signifie que deux sommes d’argent ne sont équivalentes
que si elles sont égales à la même date.
Dès lors, pour pouvoir comparer deux ou des sommes disponibles à différentes dates le
passage par les techniques de calcul actuariel (capitalisation et actualisation) devient
nécessaire.
2-2 L’actualisation
L’actualisation est une technique qui consiste à faire reculer dans le temps une valeur
future pour calculer sa valeur présente appelée Valeur Actuelle.
La valeur actuelle C0 d’une somme d’argent C1 disponible dans une année et placée au taux t
est C0=C1(1+i)-1
Dès lors, la valeur actuelle C0 d’une somme d’argent C n disponible dans n années d’intervalle
et placée au taux t est égale à :
C0=Cn(1+i)-n=Cn/(1+i)n
2-3 La capitalisation
La capitalisation consiste à faire avancer dans le temps une valeur présente pour calculer
sa valeur future appelée aussi Valeur Acquise. La valeur acquise C1 d’une somme
d’argent présente C0 capitalisée au taux t pendant une année
C1=C0(1+i)
Dès lors, la valeur future C n d’une somme d’argent présente C0 disponible après n années et
placée au taux t est égale à:
27
Cn=C0(1+i)n
Ainsi sur une flèche représentant le temps, on illustre les deux formules :
3- Intérêt simple
L’intérêt simple concerne essentiellement les opérations à court terme (inférieures à un an).
L’intérêt simple se calcule toujours sur le capital principal. Il ne s’ajoute pas au capital pour
porter lui-même intérêt, c’est-à-dire qu’ils ne produisent pas eux même des intérêts.
L’intérêt simple est proportionnel au capital prêté ou emprunté. Il est d’autant plus élevé que
le montant prêté ou emprunté est important et que l’argent est prêté ou emprunté pour
longtemps. Il est versé à la fin de chaque période.
Considérons un capital C placé sur un compte rémunéré de la date initiale 0 à une date future
n. On doit le rembourser à cette date par le paiement d’un montant Cn.
C Cn
Capital ou montant investi, immobilisé, placé ou investi Capital ou montant récupéré
Capital ou montant emprunté ou financé Capital ou montant remboursé
Valeur présente Valeur future
Valeur initiale Valeur finale
Valeur actuelle Valeur acquise
28
3-2 Formule de calcul
L’intérêt I est calculé selon que la durée soit exprimée en jours, en semaines (rarement), en
quinzaines, en mois ou en années (exceptionnellement).
𝒕 𝒏
I=C× × (n exprimée en jours)
𝟏𝟎𝟎 𝟑𝟔𝟎
𝒕 𝒏
I=C× × (n exprimée en mois)
𝟏𝟎𝟎 𝟏𝟐
𝒕
I=C× ×𝒏 (n exprimée en années)
𝟏𝟎𝟎
𝐭 𝐧
I=C× × (n exprimée en semaines)
𝟏𝟎𝟎 𝟓𝟐
𝐭 𝐧
I=C× × (n exprimée en quinzaines)
𝟏𝟎𝟎 𝟐𝟔
Remarque
Calculer l’intérêt simple produit par un capital de 70 000 DH placé pendant 2 ans à un taux
simple de 15 %.
On sait que :
𝑡
I=C× ×𝑛
100
𝑡𝑛
=C×
100
29
70 000 ×15×2
Alors I = = 21 000 DH
100
Exemple 2
Quel est l’intérêt produit par un placement de 12 800 DH au taux de 12 % pendant 10 mois et
15 jours.
On sait que :
𝑡 𝑛
I=C× ×
100 12
𝑡𝑛
=C×
1 200
12 800 × 12 × 10,5
Alors I = = 1 344 DH
1 200
Exemple 3
Quel est l’intérêt produit à intérêts simples, par un placement d’une somme d’argent de
17 700 DH au taux de 9 % pendant 70 jours.
On sait que :
𝑡 𝑛
I=C× ×
100 360
𝑡𝑛
=C×
36 000
17 700 × 9 ×70
Alors I = = 309, 75 DH
36 000
3-2-1 Valeur acquise ou définitive d’un capital (Cn)
La valeur acquise ou définitive d’un capital, placé pendant une période, est le montant obtenu
en augmentant le capital des intérêts qu’il a produits pendant la durée de placement.
Cn = C 0 + I
D’où :
𝒕
Cn = C 0 + C0 × ×n
𝟏𝟎𝟎
C0 𝑡 𝑛
Cn = C0+
100
𝑡𝑛
Cn = C0 (1 + ) (la durée de placement en années)
100
30
𝑡𝑛
Cn = C0 (1 + ) (la durée de placement en jours)
36000
𝑡𝑛
Cn = C0 (1 + ) (la durée de placement en mois)
1200
Remarque
Les valeurs acquises au bout de chaque période forment une suite arithmétique de premier
terme C0 de raison C0×t.
Exemple
Une personne place 50 000 DH le 15 juillet au taux annuel de 11,5 %.Calculer la valeur
acquise en date du 13 Octobre de la même année.
On sait que :
Cn = C0 + I
𝑡𝑛
Cn = C0+(1 + )
36000
Août 31
Septembre 30
Octobre 13
Donc
𝑡𝑛
Cn = C0 (1 + )
36 000
11,5 × 90
Cn = 50 000(1 + )
36 000
Cn = 51 437,5 DH
31
Cn
La formule général est : C0 = tn
(1+ )
100
Soient les capitaux C1,C2,C3 ,….placés respectivement aux taux t1,t2,t3,…..pendant des durées
n1,n2,n3,….jours, le taux moyen de ces placements est le taux unique de placement qui permet
d’obtenir le même intérêt total.
Pour déterminer tm, il suffit d’écrire que l’intérêt total des capitaux au taux tm est égal à la
somme des intérêts aux taux réel donnés.
D’où l’égalité :
𝐶1× 𝑡𝑚× 𝑛1+𝐶2× 𝑡𝑚× 𝑛2+𝐶3× 𝑡𝑚× 𝑛3+⋯ 𝐶1× 𝑡1× 𝑛1+𝐶2× 𝑡2× 𝑛2+𝐶3× 𝑡3× 𝑛3+⋯
=
36 000 36 000
Exemple
Les intérêts peuvent être versés en début ou en fin de période selon les modalités du contrat de
prêt ou de placement :
32
Les intérêts étant calculés par la formule précédente, deux modes de versement ou de
paiement des intérêts sont possibles :
Les intérêts post-comptés (ou terme échu)
Les intérêts sont dits post-comptés quand ils sont comptés en fin de période. L’emprunteur
dispose de C0 en début d’emprunt et rembourse Cn en fin d’emprunt.
Cn=C0 (1+t×n/100)
Quant à la valeur actuelle
C0=Cn/ (1+t×n/100)
Exemple
a- Un épargnant place pour dix mois un montant de 3500 DH au taux de 6%. La valeur
acquise de cette opération à l’échéance est :
3500(1+6×10/1200)=3675DH
b- la somme qu’il peut emprunter aujourd’hui au taux de 6% s’il ne peut rembourser que 6000
DH dans 8 mois est la valeur actuelle de:
6000/ (1+6×8/1200)=5769,231DH
Exemple1
.
.
n-1 C0(1+i)n-2 C0(1+i)n-2xi C0(1+i)n-2+ C0(1+i)n-2xi= C0(1+i)n-2(1+i)= C0(1+i)n-1
La valeur acquise par le capital C0 à la fin de n périodes au taux i est donc donnée par la
formule suivante : Cn = C0 (1 + i)n
_
Remarque
La formule Cn = C0 (1 + i)n n’est applicable que si le taux d’intérêt i et la durée n sont
homogènes, c’est à dire exprimés dans la même unité de temps que la période de
capitalisation .
Si par exemple, il est convenu entre le prêteur et l’emprunteur que les intérêts doivent être
capitalisés à la fin de chaque mois, la formule ne sera applicable que si le taux d’intérêt est
mensuel et que la durée de placement est exprimée en mois.
Le tableau précédent montre que les valeurs acquises successives constatées à la fin des
périodes 1,2,…,n, après capitalisation des intérêts sont en progression géométrique de raison
(1+i), le premier terme de cette progression étant d’ailleurs le capital initial C 0.
Exemple
Une somme de 10000 dirhams est placée pendant 5 ans au taux annuel de 10%.
1/ Quelle somme obtient-on à l’issue de ce placement ?
2/ Si au bout de cette période de placement on souhaite obtenir 20000 dirhams, quelle somme
doit-on placer aujourd’hui ?
3/ Si la somme placée aujourd’hui est de 10000 dirhams, après combien de temps disposera-t-
on d’une somme égale à 23580 dirhams ?
35
4/ Si au bout de 5 ans la valeur acquise du placement est de 17821 dirhams à quel taux le
placement a été effectué ?
Solution
1/ Valeur acquise :
Cn = C0 (1 + i) n
C5 = 10000 (1 + 0,1)5 = 16105,100 dirhams
2/ Valeur actuelle correspondante à une valeur acquise de 20000 dirhams
Cn = C0 (1 + i) n _ C0 = Cn (1 + i)-n
C0 = 20000 (1 + 0,1)-5 = 12418,426 dirhams.
3/ Durée de placement
Cn = C0 (1 + i) n → logCn = logC 0 + n. log(1+i) →n= (logCn - logC 0)/ log(1+i)
Ce qui implique que n= 9ans
4/ Taux de placement
Cn = C0 (1 + i) n ce qui implique que i= [(C n/C0)1/n-1]
i=[(17821/10000)1/5-1]=12.25%
Les taux d’intérêt sont généralement exprimés en taux annuels. Mais, on peut considérer une
période plus courte que l’année, par exemple, le semestre, le trimestre le mois ou le jour. De
même, les intérêts peuvent être capitalisés chaque semestre, chaque trimestre, chaque mois ou
chaque jour. Ainsi, lorsque le taux d’intérêt est annuel et l’on considère une période inférieure
à l’année, le taux d’intérêt prévalant pour cette période devra être calculé. Pour ce faire, on
emploie l’un des deux taux suivants:
- Le taux proportionnel
Ou
- Le taux équivalent
36
t
- Le taux trimestriel proportionnel (ttr) sera égal à : ttr =
4
t
- Le taux semestriel proportionnel (ts) sera égal à : ts=
2
Deux taux correspondants à des périodes de capitalisation différentes, sont dits équivalents
lorsqu’ils produisent la même valeur acquise quand ils sont appliqués au même capital.
Soit,
Si t est le taux annuel, alors :
- Le taux mensuel équivalent (t m) sera calculé à partir de l’égalité :
(1 + 𝑡𝑚 )12 = (1+t)
Donc 𝑡𝑚 = (1 + 𝑡)1/12 - 1
(1 + 𝑡𝑡𝑟 )4 = (1+t)
ttr= (1+t)1/4-1
(1 + 𝑡𝑠 )2 = (1+t)
donc ts=(1+t)1/2-1
Ainsi, si on applique le principe des taux équivalents, sur p/q fraction de l’année, 1 DH
devient (1+tq)p=(1+t)p/q , d’où :
VDn = C × (1+t)K × (1+tq)p = C × (1+t)K × (1+t)p/q
Application :En utilisant la solution commerciale, calculer la valeur acquise par un capital de
200000 Dh placé pendant 9 ans et 3 mois, au taux annuel de 9%.
VDn = 200 000 × (1,09)9 × (1,09)3/12 = 443 838, 63 DH
Exemple 1
ttr=(1+08)1/4-1=1,86%
Exemple 2
38
Applications
Enoncé 1
Calculer l’intérêt produit par 18 000 DH au taux annuel de 6% pendant 65 jours, puis la
valeur acquise
Solution 1
On sait que :
𝑡 𝑛
I=C× ×
100 360
𝑡𝑛
=C×
36 000
18 000 ×6×65
Alors I = = 195 DH
36 000
La valeur acquise est 18 195 DH.
A= C+I
= 18 000 + 195
= 18 195
Enoncé 2
Déterminer l’intérêt produit de 8 400 DH, au taux annuel de 9% de mi- juillet à la fin
décembre.
Solution 2
39
Juillet 16 (31 -15)
Août 31
Septembre 30
Octobre 31
Novembre 30
Décembre 31
On sait que :
𝑡 𝑛
I=C× ×
100 360
8 400 × 9× 169
Alors I = = 354,9 DH
36 000
Enoncé 3
Une personne place une somme de 50 000 DH pour 4 années et 7 mois au taux d’intérêt
annuel de 8% de combien disposera-t-elle à l’issue de ce placement :
Si les intérêts sont capitalisés en fin d’années et calculés à intérêt simple pour les fractions
d’années.
Solution 3
Cn = Co (1 + 𝑡)4 + Co (1 + 𝑡)
7
= 50 000 (1,08)4 + 50 000 (1+ (0, 08 × )
12
Enoncé 4
Une personne place 50 000 DH le 15 juillet au taux annuel de 11,5 %.Calculer la valeur
acquise en date du 13 Octobre de la même année.
Solution 4
On sait que :
40
A= C+I
𝑡𝑛
= C+(1 + )
36000
Juillet 16
Août 31
Septembre 30
Octobre 13
Donc
𝑡𝑛
A = C (1 + )
36000
11,5×90
A = 50 000 (1 + )
36000
A = 51 437,5 DH
Enoncé 5
Soit un capital placé à 14 % l’an pendant 240 jours. Donner le montant de ce capital sachant
que sa valeur acquise est égale à 16 800 DH.
Solution 5
𝑡𝑛
On sait que A = C (1 + )
36 000
14×240
16 800 = C (1 + )
36 000
16 800
C= 14 × 240
(1+ )
36 000
Enoncé 6
Calculer le capital qui, placé du 10 Mai au 30 Décembre au taux de 9,5 % l’an, rapporte un
intérêt de 450 DH.
41
Solution 6
C×n×t
On sait que : I =
36000
Alors I × 36 000 = C × n × t
I × 36000
Donc C =
n×t
36 000 × 450
C= = 7 287, 449 393 DH
234 ×9,5
42
Chapitre 3 : Les annuités
1-Définition et caractéristiques
On appelle annuités une suite de flux monétaires perçus ou réglés à intervalles de temps
égaux.
L’étude des annuités consiste à déterminer la valeur actuelle ou la valeur acquise, à une date
donnée, d’une suite de flux. Elle prend en considération la date du premier flux, la périodicité
des flux, le nombre des flux et le montant de chaque flux.
Lorsque les annuités sont égales, on parle d’annuités constantes, alors que lorsque leur
montant varie d’une période à une autre, on parle d’annuités variables.
Les annuités peuvent être perçues ou versées en début de période ou en fin de période.
Les annuités peuvent être certaines lorsque leur nombre est connu à l’avance, aléatoires ou
viagères, lorsque leur nombre est inconnu au moment du contrat ou enfin perpétuelles lorsque
leur nombre est illimité.
La valeur acquise ou la valeur actuelle d’une suite d’annuités constantes dépend de la date de
versement c’est à dire début de période ou fin de période.
43
2-1-Les annuités constantes de fin de période
On appelle valeur acquise par une suite d’annuités constantes de fin de période, la somme des
annuités (Vn) exprimée immédiatement après le versement de la dernière annuité.
On a alors :
(1+i)𝑛 −1
Vn = a (1+i)−1
(1+i)𝑛 −1
Vn = a
i
p
Soit Vn la valeur acquise de la suite des annuités constantes de fin de période exprimée p
périodes après le dernier versement.
p
Vn = Vn (1 + i)𝑝
p (1+i)𝑛 −1
Vn = a (1 + i)𝑝
i
On peut donc écrire :
44
p (1+i)𝑛+𝑝 −(1+i)𝑝
Vn = a
i
p (1+i)𝑛+𝑝 − 1 (1+i)𝑝 −1
Vn = a [ − ]
i i
2-1-3-Applications des annuités constantes de fin de période.
Exemple
2 000 DH sont placés à intérêts composés chaque mois pendant 5 ans au taux de 4%.
(1+i)𝑛 −1
Vn = a
i
(1+0,04)5 −1
= 2 000 = 10 832,645 DH
0,04
On appelle valeur actuelle d’une suite d’annuités constantes de fin de période, la somme des
annuités actualisées (Vo) exprimée à la date origine.
45
Alors :
Vo = a (1 + i) −1 + a (1 + i) −2 +……+ a (1 + i)−𝑛+1 + a (1 + i) −𝑛
(1+i)−𝑛 −1
Vo = a (1 + i) −1 ( )
(1+i)−1 −1
1−(1+i)−𝑛
Vo = a
i
p 1−(1+i)−𝑛
V0 = a (1 + i)−𝑝
i
p (1+i)−𝑝 −(1+i)−𝑛−𝑝
V0 = a
i
p 1−(1+i)−𝑛−𝑝 1− (1+i)−𝑝
V0 = a[ − ]
i i
46
Détermination du capital Vo qui peut être remboursé à l’aide de « n » annuités
constantes de fin de période au taux i ;
Recherche de la valeur de chacune des n annuités constantes qui, à un taux donné,
permettent d’éteindre une dette déterminée ;
Calcul du nombre d’annuités égales à « a » qui permettent de rembourser une dette
Vo ;
Calcul du taux de capitalisation.
Exemple
1−(1+0,04)−5
Vo = 2 000 = 8 903,644 DH
0,04
Si on considère que les flux sont versés en début de période, on obtient le graphique suivant:
On a alors :
(1+i)𝑛 −1
Vn = a (1+i)
i
Exemple
47
Calculer la valeur acquise, au moment du premier versement, par une suite de 10 annuités de
25 000 DH chacune. Taux: 11% l’an.
(1+i)𝑛 −1
Vn = a (1+i)
i
(1,11)10 −1
Vn = 25 000 (1, 11)
1,11
Vn = 45 985, 52 465 DH
p (1+i)𝑛 −1
Vn = a (1+i) (1 + i)𝑝
i
p (1+i)𝑛+𝑝+1 −(1+i)𝑝+1
Vn = a
i
p (1+i)𝑛+𝑝+1 − 1 (1+i)𝑝+1 −1
Vn = a [ − ]
i i
2-2-3-La valeur actuelle
Alors :
Vo = a+ a (1 + i) −1 + a (1 + i) −2 +……+ a (1 + i)−𝑛+1
(1+i)−𝑛 −1
Vo = a ( )
(1+i)−1 −1
48
1−(1+i)−𝑛
Vo = a(1 + i)
i
Exemple
Calculez la valeur actuelle d’une suite de 6 annuités de début de période de 1 000 DH chacune
au taux de 5%.
1−(1+i)−𝑛
Vo = a(1 + i)
i
1−(1,05)−6
=1 000 (1,05) = 5 329,476 DH
0,05
p
V0 = Vo (1 + i)−𝑝
p 1−(1+i)−𝑛
V0 = a (1+i) (1 + i)−𝑝
i
p (1+i)1−𝑝 −(1+i)1−𝑛−𝑝
V0 = a
i
p 1−(1+i)1−𝑛−𝑝 1− (1+i)1−𝑝
V0 = a[ − ]
i i
Récapitulation
49
3-1-1-1-La valeur acquise
Si on note par:
ap = l’annuité à la date p.
Alors:
Vn = ∑𝑛𝑝=1 𝑎𝑝 (1 + i)n−p
Vo = ∑𝑛𝑝=1 𝑎𝑝 (1 + i)−p
Vn = ∑𝑛𝑝=1 𝑎𝑝 (1 + i)n−p+1
Vo = ∑𝑛𝑝=1 𝑎𝑝 (1 + i)−p+1
Les annuités en progression arithmétique: quel que soit le terme de cette suite d’annuités, il
s’obtient en ajoutant au précédent une valeur constante, notée r et appelée raison de la
progression.
La valeur définitive Vn (au moment du versement de la dernière) est égale à la somme des
valeurs acquises par chacune des annuités au moment du « nième » versement ; d’où il vient :
a + a (1+i) + a (1 + i)2 +…..+ a(1 + i)𝑛−3 + a (1 + i)𝑛−2+ a(1 + i)𝑛−1 qui est égale à :
(1+i)𝑛 −1
a
i
Après calculs (les termes positifs de cette somme forment une progression géométrique
croissante dont le premier terme est r et la raison (1+i)) :
(1+i)𝑛 −1
Z = - nr + r
i
𝑟 (1+i)𝑛 −1 𝑛𝑟
Z= −
𝑖 i 𝑖
51
(1+i)𝑛 −1 𝑟 (1+i)𝑛 −1 𝑛𝑟
Vn = a + −
i 𝑖 i 𝑖
Finalement :
𝑟 (1+i)𝑛 −1 𝑛𝑟
Vn = (a +
𝑖
) −
i 𝑖
Exemple
𝑟 (1+i)𝑛 −1 𝑛𝑟
On a Vn = (a +
𝑖
) −
i 𝑖
Vn= 90 577,2 DH
Vo = Vn (1 + i)−𝑛
𝑟 (1+i)𝑛 −1 𝑛𝑟
Vo = (a +
𝑖
) (1 + i)−𝑛 − (1 + i)−𝑛
i 𝑖
Après calculs :
𝑟 1−(1+i)−𝑛 𝑛𝑟
Vo = (a +
𝑖
) − (1 + i)−𝑛
i 𝑖
Vn = (a+(n-1)r)(1+i)+(a+(n-2)r)(1+i)2+…+(a+2r)(1+i)n-2+(a+r)(1+i) n-1+a(1+i)n
52
Vn = (1+i) ×[(a+(n-1)r)+(a+(n-2)r)(1+i)+…+(a+2r)(1+i) n-3+(a+r)(1+i) n-2+a(1+i)n-1 ]
𝑟 (1+i)n −1 nr
= [a + ] [ ] −
𝑖 i i
𝑟 (1+i)n −1 nr
Vn = [ a + ] × (1+ i) × − × (1+ i)
𝑖 i i
La valeur définitive Vn sera la somme des valeurs définitives de chacune des annuités, d’où :
Vn = aqn−1 + aqn−2 (1+ i) + aqn−3 (1 + i)2 +…..+ aq2 (1 + i)2+ aq (1 + i)n−2 + a(1 + i)n−1
1+𝑖
𝑞
(1+𝑖)𝑛
− 𝑞𝑛−1
𝑞
Vn = a (1+𝑖)
𝑞
−1
Et après calculs :
(1+𝑖)𝑛 − 𝑞𝑛
Vn = a
(1+𝑖) −𝑞
Exemple
53
Quel sera le capital constitué par 5 annuités de fin de période, en progression géométrique, de
raison 1,5, la première ayant pour valeur 1 500 DH ? Taux : 4%
(1+𝑖)𝑛 − 𝑞 𝑛
On a Vn = a
(1+𝑖) −𝑞
(1,04)5 − 1,55
Vn = 1 500
(1,04)−1,5
Vn = 20 794,8 DH
Vo = Vn (1 + i)−n
(1+𝑖)𝑛 − 𝑞𝑛
Vo = a (1 + i)−n
(1+𝑖) −𝑞
1 − 𝑞𝑛 (1+𝑖)−𝑛
Vo = a
(1+𝑖) −𝑞
𝑞 𝑛 −(1+𝑖)𝑛
Vn = a (1+ i) [ ]
𝑞−(1+𝑖)
𝑎 𝑞 𝑛 −(1+𝑖)𝑛
Vo = 𝑛
× (1 + i) ×
(1+𝑖) 𝑞−(1+𝑖)
𝑎 𝑞 𝑛 −(1+𝑖)𝑛
Vo = 𝑛−1
×
(1+𝑖) 𝑞−(1+𝑖)
54
Applications
Enoncé 1
Pendant n années, une personne place, le premier juillet, une annuité de a DH au taux annuel
i. Donner la relation de la valeur acquise par cette suite immédiatement après le dernier
placement.
Solution 1
(1+i)𝑛 −1
Vn = a
i
Enoncé 2
Solution 2
Il s’agît d’un emprunt, donc il faut penser valeur actuelle. En plus, les remboursements étant
constants et immédiats, il s’agît de la formule de fin de périodes :
55
1−(1+i)−𝑛
Vo = a
i
Enoncé 3
Une personne verse 5 000 DH chaque année du 01/01/2006 au 01/01/2011 inclus. Taux de
capitalisation 10 %.
Solution 3
(1+i)𝑛 −1
Vn = a
i
(1,1)6 −1
Vn = 5 000
0,1
Vn = 38 578, 05 DH
Remarque
La valeur acquise est calculée au moment de versement de la dernière annuité, donc il s’agit
une suite d’annuité de fin de période
= 38 578, 05 × (1+0,1)
= 38 578, 05 × 1,1
= 42 435, 85 DH
= 38 578,05 × (1,1)3
= 51 347, 38 DH
Enoncé 4
56
Une personne verse pour constituer un capital, chaque année du 1er janvier 2009 au 1er
janvier 2014 une annuité de 8,5 %. La valeur au 01/01/2015 s’élève à 12 090,74 DH.
Solution 4
(1+i)𝑛 −1
Vn = a (1+i)
i
(1+0,085)6 −1
12 090,74 = a (1+0,085) ×
0,085
a = 1 500 DH
Remarque
La valeur acquise est calculée une période après le dernier versement, donc il s’agit d’une
suite d’annuité de de débit de période.
Enoncé 5
Solution 5
(1+i)𝑛 −1
On a : Vn = a
i
(1,1)𝑛−1
Alors :80 648,66 = 6 000
0,1
(1,1)𝑛 = 2,34
ln(1,1)𝑛 = ln(2,34)
𝑛 ln(1,1) = ln(2,34)
ln(2,34)
n=
ln(1,1)
57
n = 9 annuités.
L’emprunt indivis, ou ordinaire est celui qui est contracté auprès d’un seul emprunteur :
banque, établissement financier,
1-1-Définition
Un emprunt indivis est un emprunt ordinaire faisant l’objet d’un contrat entre un prêteur et un
emprunteur. Il n’y a qu’un seul prêteur, il est donc indivisible, d’où le qualificatif indivis.
Le remboursement d’un emprunt dépend du mode d’amortissement utilisé (in fine, par
annuités constantes ou par amortissement constant). D’une façon générale le tableau
d’amortissement se présente comme suit :
n-1 𝐂𝐧−𝟐 = 𝐂𝐧−𝟑 − 𝐦𝐧−𝟐 𝐈𝐧−𝟏 = 𝐂𝐧−𝟐 . i 𝐦𝐧−𝟏 𝐚𝐧−𝟏 = 𝐈𝐧−𝟏 + 𝐦𝐧−𝟏
n 𝐂𝐧−𝟏 = 𝐂𝐧−𝟐 − 𝐦𝐧−𝟑 𝐈𝐧 = 𝐂𝐧−𝟏 . i 𝐦𝐧 𝐚𝐧 = 𝐈𝐧+ 𝐦𝐧
Avec:
Les amortissements servent à rembourser la dette donc leur somme est égale au capital
emprunté: ∑𝑛𝑝=1 mp = C0
59
Après le paiement du nème amortissement mn, le capital restant dû est égal à zéro donc la dette
non remboursée avant le paiement de mn est égale à mn c’est à dire Cn−1 = mn
a = mp+Ip = mp +Cp-1×i
1-2-1-Remboursement in fine
Le remboursement du capital d’un emprunt s’effectue en une seule fois, à la fin du contrat. Le
montant de l’intérêt (I) versé à chaque échéance, prévue par le contrat, est égal au montant
emprunté multiplié par le taux d’intérêt.
Tableau d’amortissement
P 𝐂𝟎 𝐈𝐩 = I = 𝐂𝟎 . I … 𝐚𝐩 = 𝐈𝐩 = I
60
n–1 𝐂𝟎 𝐈𝐧−𝟏= I = 𝐂𝟎 . i … 𝐚𝐧−𝟏 = 𝐈𝐧−𝟏 = I
N 𝐂𝟎 𝐈𝐧 = I = 𝐂𝟎 . I 𝐂𝟎 𝐚𝐧 = 𝐈𝐧+ 𝐂𝟎 = I + 𝐂𝟎
1-2-1- Remboursement par annuités constants
1 𝐂𝟎 𝐈𝟏 = 𝐂𝟎 . I 𝐦𝟏 a= 𝐈𝟏 + 𝐦𝟏
2 𝐂𝟏 = 𝐂𝟎 − 𝐦𝟏 𝐈𝟐 = 𝐂𝟏 . i 𝐦𝟐 a = 𝐈𝟐 + 𝐦 𝟐
On a, a1 = a2 =……..= ap = …..= a n = a
a = mn (1+i)
Et ap+1 = ap
m2 = m1 (1+i)
m3 = m2 (1+i) = m1 (1 + 𝑖)2
m4 = m3 (1+i) = m1 (1 + 𝑖)3
mp = m1 (1 + 𝑖)𝑝−1
On a mn = m1 (1 + 𝑖)𝑛−1
Or, a = mn (1+i)
(1+i)n −1
C0 = m1 [ ]
i
i
Et m1 = C0 [ ]
(1+i)n −1
Exemple
i
On sait que : m1 = C0 𝑛
(1+i) −1
0,06
Alors m1 = 80 000
(1,06)15 −1
m1 = 3 437, 02 DH
1−(1+i)−n i
C0 = a[ ] et a = C0 [ ]
i 1−(1+i)−n
Exemple1
i
On sait que : a = C0 [ ]
1−(1+i)−n
0,04
Donc a = 100 000 = 19 076,2 DH
1−( 1,04)−6
Exemple2
62
Le tableau d’amortissement d’un emprunt remboursable par annuités constantes indique que
les intérêts payés l’avant dernière année s’élèvent à 12300 dinars et les intérêts payés la
dernière année sont égaux à 6300 dirhams. Enfin, la différence entre les intérêts de la 1 ère
année et ceux de la 2ème année s’élève à 4061,040 dirhams.
mn × i = 6 300TDH ⇒ mn × i = 6 300TDH
mn × i = 6 300TDH
1 6 300
( mn ×[1+ (1 + 𝑖)−1 ]) × i = 12 300TDH ⇒ =
1+(1+𝑖)−1 12 300
12 300
⇒ 12 300 = 6 300 (1 + (1 + 𝑖)−1 ) ⟺ (1 + 𝑖)−1 = –1
6 300
1
⟺ = 0,952380952 ⟺ i = 0,05
1+i
i = 5%
I1 −I2 4 061,040
⇒ m1 = = = 81 220, 800 DH
i 0,05
Co = 1 021584 DH
63
1-2-1-4- Expression de la dette amortie et non amortie après le versement de la pème
annuités
Après le paiement de la pème annuité, la partie de l’emprunt qui a été remboursée s’élève à la
somme des p premiers amortissements: R p
R p = m1 + m2 +…..+ mp
(1+i)p −1 i
R p= m1 [ ]. Or m1 = C0 [ ]
i (1+i)n −1
i (1+i)p −1
Alors R p= C0 [ ][ ]
(1+i)n −1 i
(1+i)p −1
Donc R p= C0 [ ]
(1+i)n −1
n : le nombre d’annuités
m : amortissement constant
C0
m= ⇒ Donc, les annuités ne sont pas constants
𝑛
Ip= Cp−1 × i
64
N 𝐂𝐧−𝟏 = 𝐂𝐧−𝟐 − 𝐦𝐧−𝟏 𝐈𝐧 = 𝐂𝐧−𝟏 . i M a = 𝐈𝐧 + m
C0
Or mp+1 = mp =
𝑛
Donc
C0
ap+1 = ap − ×i⇒ Nous remarquons que les annuités sont en progression arithmétique
𝑛
C0
de raison (− × i)
𝑛
Exemple :
Un emprunt indivis contracté au taux annuel i est remboursable par 5 annuités: a1 , a2, a3 , a4, a5
1) Sachant que:
Calculer i
1) On a I2 = 102102 = C1. i
I4 = 55 902 = C3. i
m2 = 440 000
= (m2 + m3 + m4 + m5).i
65
= (m1+ m2 + m3 + m4 + m5 - m1 - m2 - m3).i = (m4 + m5).i
m4 m2 (1+k)2
Or, m4 = m2 (1 + 𝑘)2 ⇒ = = 1, 21⇔ (1 + k)2= 1, 21 = (1,1)2
m2 m2
=> k = 10 %
46 200
A partir de (3), on a : (m2 + m3 ). i = 46 200 ⇔ i =
m2 +m3
46 200
⇔i= = 0, 05
440 000+440 000 (1,1)
Donc i = 5%
(1,1)5 −1
⇔ C0 = 400 000 = 2 442 040 ⇔ C0 = 2 442 040 DH
0,1
66
4 1118040 532400 55902 588302
5 585640 585640 29282 614929
2-1- Définition
Lorsque le montant de l’emprunt est très élevé, l’emprunteur est obligé de s’adresser à
plusieurs prêteurs appelés « obligataires » ou « souscripteurs ». En effet, le montant de
l’emprunt est divisé en parts égales négociables appelées obligations. Chaque institution
intéressée de participer à l’emprunt, en acquiert une certaine quantité. Ainsi, les collectivités
publiques, de même que les entreprises publiques peuvent réaliser leur emprunt, en mettant
des obligations, contre capitaux.
La valeur nominale: C’est la valeur faciale de l’obligation. Elle est unique pour toutes
les obligations d’un même emprunt. Elle constitue le montant à partir duquel est établi
le tableau d’amortissement et la base de calcul des intérêts.
La valeur d’émission: C’est la somme effectivement payée par l’obligataire pour
l’achat d’une obligation. Ce prix peut être différent du nominal. Lorsqu’il est égal au
nominal, on dit que l’obligation est émise « au pair », s’il en est inférieur, on dit que
l’obligation est « au-dessous du pair » alors que s’il en est supérieur, on dit que
l’émission est « au-dessus du pair ». La différence entre la valeur d’émission et la
valeur nominale est appelée prime d’émission.
La valeur de remboursement: C’est la somme versée par l’emprunteur au moment du
remboursement de l’obligation. Cette somme peut être égale à la valeur nominale, on
parle dans ce cas d’un remboursement « au pair », ou supérieure à la valeur nominale
et on parle alors d’un remboursement « au-dessus du pair ». La différence entre la
valeur de remboursement et la valeur d’émission est appelée prime de
remboursement. Le mode de remboursement peut être:
- En bloc ou in fine: tous les titres sont remboursés en une seule fois à l’échéance.
- Par amortissement constant: un même nombre d’obligations tirées au sort est remboursé
chaque année.
67
- Par annuités sensiblement constantes: les obligations à amortir chaque année sont également
tirées au sort. Les annuités ne sont pas strictement constantes parce que l’amortissement doit
concerner un nombre entier d’obligations.
Soit:
- d1, d2……dn : nombre d’obligation encore vivante ou non remboursées aux termes du
premier, deuxième,…, nième tirage au sort ;
- D1 ,D2,..,D n, la dette encore vivante ou non encore remboursée aux termes du premier,
deuxième, …., nième tirage ;
- a1 , a2……an, les annuités versées respectivement aux terme des périodes 1,2….,n ;
Tableau d’amortissement
68
Le tableau d’amortissement d’un emprunt obligataire est similaire par bien des aspects à celui
de l’emprunt indivis. Les relations décrites par ce tableau sont là encore vérifiées quelle que
soit l’hypothèse de remboursement adoptée : annuités constantes, amortissements constants
ou in fine.
Le nominal D 0 d’un emprunt est divisé en N fractions d’égal montant Vn DH. On aura ainsi,
D0=N.Vn
Chaque prêteur reçoit un titre appelé obligation. La société qui emprunte émet donc N
obligations chacune ayant un nominal égal à Vn.
A la fin de la première année d’existence de l’emprunt l’annuité a 1 est versée aux prêteurs de
la façon suivante : (rappelons que a 1 = D 0.i + m1 ). L’intérêt D0.i qui s’écrit aussi N.Vn.i est
versé aux porteurs de N obligations souscrites, chaque obligation fournissant ainsi à son
propriétaire un intérêt Vn.i, intérêt pour un an du capital prêté, qu’on appelle coupon annuel
d’intérêt et qui demeurera constant tout au long de l’existence de l’emprunt. L’obligation peut
donc être qualifiée de valeur mobilière à revenu fixe.
L’amortissement m1 est réparti de façon égale entre m1/Vn=𝜇1 obligations, tirées au sort
parmi N obligations émises. L’amortissement m1 est donc égal à𝜇1 .Vn. on rend ainsi au
porteurs de ces 𝜇1 obligations le capital qu’ils avaient prêté un an auparavant, à l’émission de
l’emprunt. Ces obligations sont dites amorties (remboursées). Elles perdent dès lors toute
existence et ne confèrent plus aucun droit.
69
L’annuité a1 s’écrit donc a1= N.Vn.i+𝜇1 .Vn
A la fin de la seconde année l’annuité a 1=D1.i+ m2 est versée aux obligataires dont le titre n’a
pas été amorti à la fin de la première année ; l’intérêt D 1.i = d1.Vn.i (d1 étant le nombre des
obligations encore vivantes après la première échéance) est versé aux obligations vivantes,
chacune de ces obligations recevant le coupon annuel d’intérêt Vn.i.
L’amortissement m2 est réparti entre m2 /Vn = 𝜇2 obligations tirées au sort parmi les d 1
obligations vivantes.
Et ainsi de suite
L’annuité ap=Dp-1.i+mp, que nous avons rencontrée en matière d’emprunt indivis s’écrira en
conséquence, pour ce qui concerne les emprunts obligations :
dp-1 étant le nombre d’obligations non encore amorties (ou encore vivantes, en circulation)
après p-1 échéances, 𝜇𝑝 =mp/Vn
Le nombre d’obligations qui resteront amorties (après tirage au sort parmi les d p-1 obligations
encore vivantes) à l’occasion de la pième échéance.
Le tableau ci-après reprend les expressions spécifiques aux emprunts obligataires à annuités
constantes. Ces expressions s’obtiennent à partir de celle établies dans le cadre des emprunts
indivis.
70
Premier amortissement Nombre d’obligations amorties au premier
m1=D0[i/ (1+i) n-1 ] tirage
𝝁𝟏 = N. [i/ (1+i) n-1 ]
Loi de progression des amortissements Loi de progression du nombre d’obligations
mp+1 =mp(1+i) et mp = m1 (1+i)p-1 𝝁𝐩+𝟏 =𝝁𝟏 p(1+i) et 𝝁𝐩 = 𝝁𝟏 (1+i)p-1
Tableau d’amortissements
Exemple
Le nombre de titres amortis au premier rang (𝜇1) peut être déterminé par trois façons:
71
a= (1000) (500). [0,12 /1-(1,12)-5] = 138 704,87 DH
𝜇1 - - - 157,41
𝜇2 𝜇1 (1+i) 𝜇1 (1+i) 157,41(1,12) 176,30
𝜇3 𝜇1 (1+i)2 𝜇1 (1+i) 176,30(1,12) 197,46
𝜇4 𝜇1 (1+i)3 𝜇1 (1+i) 197,30(1,12) 221,15
𝜇5 𝜇1 (1+i)4 𝜇1 (1+i) 221,15(1,12) 247,69
Les nombres théoriques sont arrondis à l’entier le plus proche. Si la somme des 𝜇 réels est
inférieure au nombre total de titres émis N, il convient alors d’arrondir à l’entier supérieur les
nombres théoriques initialement arrondis à l’entier inférieur et dont la partie fractionnaire est
la plus forte. La démarche inverse permet de corriger un total supérieur à N.
72
L’application de cette démarche peut prendre la forme du tableau suivant :
999 1000
1000 500000
Remarque
𝜇2/ 𝜇 1=1,121
𝜇3/ 𝜇 2=1,125
𝜇5/ 𝜇 4=1,122
73
Cette remarque s’applique également aux amortissements.
Amortissements constante
m =N.Vn / n = 𝝁.Vn
m= (1000)(500)/5=100 000 DH
μ=100 000/500 = 20
74
An Dette en début Intérêt de Amortissement de Annuités Dette au terme de
née d’année l’année la période ap l’année
dp-1 dp-1. Vn (3)=(2).i 𝜇𝑝 𝑚𝑝= 𝜇𝑝 . dp dp. Vn
(1) (2)=(1). (6)=(3)+(5) (7)=(1)- (8)=(7).V
Vn (4) Vn
(4) n
1 1000 500 000 60000 200 100 000 160 000 800 40000
2 800 400 000 48000 200 100 000 148 000 600 30000
3 600 300 000 36000 200 100 000 136 000 400 20000
4
400 200 000 24000 200 100 000 124 000 200 10000
200 100 000 12000 200 100 000 112 000 0 0
5
1000 500000
Remarque
Seule la variante relative de l’emprunt indivis in fine est reprise par les emprunts obligataires
de cette nature. Les notions relatives au fonds d’amortissement, évoquées pour l’indivis, ne
seront plus reprises dans le cas présent.
a1=a2=…=an-1=NVn.i
Tableau d’amortissement:
75
An Dette en début Intérêt de Amortissement de Annuités Dette au terme de
née d’année l’année la période ap l’année
dp-1 dp-1. Vn (3)=(2).i 𝜇𝑝 𝑚𝑝= 𝜇𝑝 . dp dp. Vn
(1) (2)=(1). (6)=(3)+(5) (7)=(1)- (8)=(7).V
Vn (4) Vn
(4) n
1000 500000
Jusqu’à présent la valeur nominale Vn également appelée pair, a été à la fois au prix auquel
l’obligation est émise et celui auquel elle est remboursée. Les émetteurs proposent
fréquemment des obligations pour lesquelles ces trois valeurs sont distinctes.
Ainsi, une obligation sera émise à une valeur Ve, inférieure ou supérieure au pair Vn et
remboursée à une valeur Vr supérieure à la valeur nominale Vn.
La différence entre Ve et Vn tient au fait que la valeur d’émission est l’un des derniers
paramètres arrêtés par l’émetteur avant la mise effective sur le marché du titre. Il constitue
ainsi un facteur d’adaptation de l’émission aux conditions proposées sur ce marché par les
autres titres. L’offre d’une valeur de remboursement Vr supérieure à Vn constitue
généralement un facteur supplémentaire de rendement fréquemment utilisé pour garantir le
pouvoir d’achat du souscripteur, notamment en période de forte inflation.
Remarque
Pour que le lancement d'un emprunt obligataire soit un succès, il faut réussir à concilier 2
objectifs opposés. En effet, l'emprunteur souhaite emprunter au taux le plus bas et le prêteur
attend le rendement le plus élevé possible.
L'équilibre entre ces 2 attitudes définit le niveau du marché, mesuré par un taux de rendement
qui dépend de 2 variables : le taux d'intérêt et le prix d'émission.
76
Soit offrir un taux d'intérêt nominal légèrement supérieur à celui du marché et
augmenter le prix d'émission (qui est alors au-dessus du pair) ;
Soit offrir un taux d'intérêt nominal plus faible à celui du marché et baisser le prix
d'émission (qui est alors au-dessous du pair). Cette solution décourage l'investisseur et
est peu adoptée.
La différence entre la valeur d’émission Ve et le pair Vn est appelée prime d’émission. Celle
–ci est négative si Ve > Vn et positive dans le cas contraire.
ap=dp-1.Vn.i + μp.Vr
Examinons à présent les incidences de cette distinction sur les propriétés spécifiques des trois
modes de remboursement considérés :
Or :
Le nombre de titres amortis est en progression géométrique de raison (1+i’). Le taux i’ est
appelé taux apparent de l’emprunt. C’est le taux qui, appliqué à Vr, permet d’obtenir la valeur
du coupon annuel : Vr.i’ =Vn.i, avec i’<i.
Les développements étant identiques, les autres propriétés spécifiques s’obtiennent à partir
des précédentes en remplaçant i par i’ et Vn par Vr, exception faite du coupon, dont la
détermination demeure fondée sur i et Vn.
On aura :
μp =μ1(1+i’)p -1
μ1 = N.[i’/(1+i’) n -1]
a= N.Vr. [i’/1-(1+i’) n]
Exemple
Cette annuité est dite théorique car elle ne prend pas en considération le problème d’arrondi
du nombre de titres à rembourser.
a= (1000)(540)[0,1111/1-(1,1111)-5]=146 512, 48 DH
Cette annuité théorique (146 512, 48) est supérieure à l’annuité précédemment déterminée
avec Vn et i (138 704, 87)
78
Détermination du nombre de titres amortis au premier tirage :
Le rythme de croissance étant inférieur (i’<i), la valeur présente de μ1 (160,22) doit être
nécessairement supérieur à ce qu’elle était initialement avec i(157,41), afin de parvenir à la
même somme que celle atteinte précédemment :N.
Les μ théoriques successifs ont été déterminés à l’aide de l’expression μ p =μ1(1+i’)p -1. Les
valeurs réelles obtenues après arrondissements figurent dans le tableau d’amortissement
suivant :
1000 500000
Remarque
ap+1 –ap = - N.Vn .i/n = -μ.Vn.i devient ap+1 –ap = - N.Vr .i’/n = -μ.Vr.i’
Le taux de rendement moyen ou taux actuariel brut est déterminé à la date d’émission. Il est
commun à l’ensemble des souscripteurs. Il s’agit du taux d’actualisation t qui égalise, à la date
zéro, les valeurs actuelles des sommes versées. Concrètement, c’est le taux de rendement que
tout souscripteur peut espérer réaliser en moyenne en achetant l’obligation considérée.
Exemple
1-(1+t)-5/t=(480/500)[1-(1,1111)-5/0,1111]= 3,276171
81
Détermination de a1 :
Détermination de r :
Remboursement in fine :
Remarque
1. Les taux de rendement déterminés pour les trois modes de remboursement sont supérieurs
au taux nominal de 12%. Cette relation s’explique par l’ensemble des avantages consentis aux
souscripteurs : prime d’émission de 20DH (500-480) et prime de remboursement de 40 DH
(540 - 500). Plus les avantages octroyés sont importants et plus le taux de moyen de
rendement surpasse le taux nominal. En l’absence de tels avantages, en d’autres termes si
Ve=Vn=Vr, le taux moyen de rendement et le taux nominal s’égalisent : t=i
82
2. Le taux moyen de rendement est déterminé à l’émission, il ne prend pas en considération
les dates auxquelles les obligations seront tirées au sort, ces dates n’étant pas encore connues,
exception faite de l’emprunt obligataire in fine, qui par définition, offre un tel avantage ;
Le calcul de ce taux implique que ce soit connu la date à laquelle le titre considéré est tiré au
sort pour être remboursé. Ce taux correspond alors au taux de rendement effectivement réalisé
par le porteur de ce titre compte tenu de l’horizon d’investissement, qui est alors connu. Des
trois modalités d’amortissement considérées, seul l’obligation remboursable in fine présente
la particularité d’être souscrite par des obligations qui connaissent dès l’émission la date de
remboursement du titre.
Soit r le taux de rendement effectif réalisé par un obligataire ayant souscrit une obligation
amortie au pième tirage au sort. Cet obligataire recevra p fois le coupon (c=Vn.i) et percevra la
valeur de remboursement (Vr) au terme de la pième période en échange du versement à
l’instant zéro, date d’émission, de Ve dinars. L’équivalence entre ces valeurs s’écrit :
Vr =Vn Vr > Vn
83
Ve = c [1-(1+r)-p/r] + Vn (1+r)-p Ve = c [1-(1+r)-p/r] + Vr (1+r)-p
Exemple
Calculer le taux de rendement effectif réalisé par l’obligation dont le titre sort au premier
tirage. Même question pour le dernier tirage.
L’obligation verse 480 DH pour l’achat de ce titre et reçoit en échange le paiement du premier
coupon c = Vn.i = 500 . 0, 12 = 60, ainsi que la valeur de remboursement : 540. Déterminons
le taux r qui permet d’égaliser ces termes à l’instant zéro.
L’équivalence à la date zéro entre ce que l’obligation verse (480DH) et la valeur actuelle de
ce qu’il doit recevoir s’écrit :
- les taux de rendement effectifs tendent à décroître à mesure que les dates de tirages
considérées s’éloignent de la date démission. La valeur de r recherchée est donc
nécessairement inférieure à celle du taux de rendement de l’obligation sortie au premier tirage
: 25%.
84
- Enfin, le taux r est également supérieur au taux nominal (12%) en raison de l’existence des
primes d’émissions et de remboursement ;
La valeur de r devrait donc être comprise entre 12% et 15 ,98%. Plusieurs essais permettent
de parvenir à l’intervalle de taux suivant :
Remarque
Cette valeur est identique à celle du taux moyen de rendement à l’émission d’un emprunt
obligataire in fine, déterminée dans l’exemple précédent. Cela s’explique par la particularité
de ce mode de remboursement où la date de remboursement de titre est connue à l’avance te
correspond à celle considérée dans le cadre de cet exemple. Ce constat rappelle de nouveau
qu’il est indifférent de considérer l’un ou l’autre des modalités de remboursement dans le
cadre du calcul du taux de rendement.
Le calcul de ce taux répond à la préoccupation du seul emprunteur qui est le coût des fonds
obtenus par l’émission d’un emprunt obligataire. La société émettrice perçoit une valeur égale
au débours global des souscripteurs (N.Ve), minorée des frais engendrés par l’émission (F).
Le taux de revient t’est obtenu en égalisant à la date zéro le produit net reçu par l’emprunteur
(N.Ve – F) et ce qu’il donne en échange : la valeur actuelle des versements destinés aux
souscripteurs.
Cette expression, est similaire dans le principe à N.Ve =Σa k(1+t) -k, qui permet de déterminé le
taux moyen de rendement à l’émission.
De la même façon que dans ce dernier cas, les adaptations de l’expression (N.Ve –F)= Σ
ak(1+t’)-k aux modalités de remboursement de l’emprunt obligataire sont reprises par le
tableau suivant :
85
Expression du taux de revient en fonction des modalités des remboursements des
emprunts obligataires
Remarque
Dans le cas le moins hypothétique où l’émission engendre des frais, le taux de revient est
alors supérieur au taux de rendement à l’émission : f≠0 → t’>t.
Exemple
Le taux apparent, calculé précédemment est égale à i‘=0,1111. Les frais unitaires d’émission
s’élèvent à :
f= 12000/1000 =12 DH
86
Le taux t’ est donné par l’égalité suivante : (480-12) = 60 [1-(1+t’)-5/t’] + 540(1+t’)-5.
Applications
Enoncé 1
Solution 1
Enoncé 2
Sachant qu’un emprunt est contracté au taux de 11 % et qu’il est amortissable en 8 annuités
constantes de 38864,21 DH chacune.
Solution 2
1−( 1+𝑖)−𝑛
Vo = a
𝑖
88
1−( 1,11)−8
Vo = 38 864,21
0,11
Vo = 200 000 DH
Enoncé 3
Sachant que la première annuité est payable une année après la date du contrat de crédit ;
Solution 3
On a les annuités sont constantes, alors les amortissements sont en progression géométrique
de raison (1 + i). Nous avons donc :
89
D4 = D1 (1 + 𝑖)3
D4
= (1 + 𝑖)3
D1
D4 1/3
1+𝑖 =( )
D1
D 4 1/3
𝑖=( ) -1
D1
59 243,09 1/3
𝑖=( ) -1
45 122,73
𝑖 = 9,5%
b- I1 = Vo i
I1
Vo =
i
57 000
Vo =
9,5%
Vo = 600 000 DH
Enoncé 4
En combien de temps peut-on emprunter un emprunt de 200 000 DH au taux de 4% par des
annuités de 20 000 DH.
Solution 4
i
a= Vo
1−(1+i)−𝑛
i
a= Vo
1−(1+i)−𝑛
0,04
20 000 = 200 000
1−(1,04)−𝑛
90
A l’aide du logarithme, on trouve :
n = 13
Enoncé 5
Une banque consent des prêts sur 2 ans dans les conditions suivantes :
-Taux d’emprunt de 9% ;
-Versement d’une première annuité au bout d’un an, égale à la moitié du capital emprunté ;
Solution 5
a-La propriété fondamentale permet d’écrire l’égalité des valeurs actualisées à la date 2 :
= 12 862 DH
91
Référence bibliographique
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1989.
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92