Vous êtes sur la page 1sur 7

1

CHAP. I. GENERALITES OU INTRODUCTION EN BIOCHIMIE CLINIQUE


Objectifs spécifiques
– Décrire le cadre général de la biochimie clinique
– Connaitre les objectifs de la formation i.e. de l’unité d’enseignement
PLAN
I. Introduction
II. Utilités des paramètres biochimiques
III. Les différentes étapes de la Biochimie clinique
IV. Interprétation des résultats
CONCLUSION

I. Introduction : Définitions et intérêts


A. Biochimie
Biochimie = Science qui étude les aspects chimiques de la vie (bios et chemie) = Science qui étudie
– la composition
– et les réactions chimiques
– de la matière vivante et des substances qui en sont issues = molécules qui constituent les êtres
vivants
Ces constituants biochimiques (= paramètres biochimiques = analytes) peuvent être analysés au Labo pour la prise
en charge des maladies
B. Biochimie clinique

Domaine de la biochimie qui s’intéresse à


l’utilisation de ces constituants biochimiques pour
l’exploration et la prise en charge des maladies. Elle
explore le Taux métabolique de base (TMB) i.e. le
métabolisme à l’état de veille, et dans des
conditions contrôlées de neutralité thermique →
~12hrs après le dernier repas
– Appelée aussi : Séméiologie biochimique ou
biochimie médicale ou biochimie
pathologique
C’est une branche de la médecine de labo où des
méthodes de la chimie et de la biochimie sont
Composition (ou composante) de la Biochimie clinique
appliquées à l’étude des maladies
II. Utilités des paramètres biochimiques
Schéma de l’évolution d’une maladie
Schéma d’évolution d’une maladie
2

Causes de la
maladie

Facteurs de
temps
risque

A B C D

Latence Période MALADIE EVOLUTION


totale détectabilité
-Guérison
Guérison
Phase -Chronicité
Chronicité
préclinique -Décès
Décès

- Jusqu’u moment A : individu réellement en bonne santé même si présence de facteurs de risque
- Puis apparition de l’agent causal, responsable de la maladie : la phase préclinique où les signes cliniques sont encore absents
absen et
qui est divisé en 2 étapes :
– La phase de latence totale : quel que soit l’examen complémentaire, on ne met pas en évidence une anomalie
– La phase de détectabilité para clinique : les examens complémentaires permettent de dépister et diagnostiquer la
présence de la maladie ou des facteurs
facteurs de risque de maladie
- Enfin la phase d’évolution de la maladie :
– Les signes cliniques apparaissent (C),
– D signe la fin de la maladie : c’est la guérison ou possibilité d’évolution vers la chronicité ou le décès de l’individu
A. Dépistage
– Recherche d’état
d’état infra clinique dans une population saine ou à risque

B. Diagnostic
– Confirmer ou infirmer une hypothèse diagnostique établie à partir de plusieurs éléments :
• Histoire,
• Signes cliniques,
• Résultats des autres explorations
3
C. Pronostic
– Infos sur l’évolution d’une pathologie, de facteur de risque d’une pathologie donnée
– Certains paramètres sont prescrits dans ce but.
D. Suivi
– Suivi évolution de la maladie
– Dépistage des complications d’un Traitement
– Surveillance de la toxicité iatrogène des médicaments
III. Différentes étapes de la Biochimie Clinique

Principales étapes de l’analyse biochimique : 3 étapes pour


« produire » un résultat
(1)  (1) Phase pré-analytique

 Prélèvement

 (2) Phase analytique : Dosage


 (3) Phase post-analytique
 = Interprétation ou étude
des significations cliniques
(2)  Par le biologiste
 Par le clinicien

(3)

A- Phase pré-analytique : comprend plusieurs étapes (cf. Stages pratiques)


– Au contact du patient
– Correspond au prélèvement
– se continue par le transport
– et se termine par la réception du prélèvement par le laboratoire.
1. Prescription (ou indications ou comment demander un dosage)
Pour des Bilans systématiques ou des contrôles :
– Avoir une logique : Connaître la Notion d’examen de 1ère intention et les Examens spécialisés (de 2ème
intention)
– Respecter la fréquence de réalisation des tests
OBLIGATIONS du prescripteur
- Eviter les prescriptions nécessitant des prélèvements multiples ou excessifs au regard de la situation
physiopathologique du patient : nouveau-né, sujet anémié, sujet en mauvais état général…
- Éviter les prescriptions erronées
Indications obligatoires lors de la prescription :
– L’identité du patient
– L’identité du prescripteur
– La nature des analyses à effectuer (Cf. fiche de demande d’analyses)
4
– Les renseignements cliniques : Toutes informations utiles à l’interprétation des résultats (y compris la prise
de médicaments)
– La notion d’urgence signalée en clair et visée par le clinicien.
– La date et l’heure du prélèvement (quel que soit le type de prélèvement : sang, urine, LCR…)
2. Préparation : information, recommandations du patient
Définir pour chaque type d’analyse les conditions physiologiques dans lesquelles le patient doit se trouver au
moment des prélèvements

2.1. Etat de jeûne strict de 12 hrs (Connaître les différents états nutritionnels)
– Minimum 10 hrs avant le prélèvement sauf exceptions (urgence, enfants, nourrissons…)
– Surtout avant exploration du métabolisme des glucides, protéines et des lipides car les produits du
métabolisme de ces aliments, rapidement absorbés sont présents dans la circulation sanguine en moins
d’1hr et y persistent plus longtemps lorsque leur élimination est altérée par un processus pathologique.
Jeûne : absence de prise d’aliments solide ou liquide y compris arrêt prise même médicaments, Café, Thé, Cigarettes

Si Uricémie et créatininémie  suppression consommation de viande (en particulier viande rouge) 24H avant le
prélèvement

2.2. Au repos au minimum 30 min


L’exercice (effort) musculaire est responsable d’augmentations importantes de l’activité plasmatique d’enzymes :
LDH, CK et du taux de myoglobine ou de lactates.
Sont assimilés à un exercice musculaire :
– L’exercice physique des muscles de l’avant bras (flexion-extension), préconisé pendant la pose du garrot
  K+
– Mouvements poignets
– Tapotement avant bras

2.3. La pose du garrot


– Facilite la recherche de la veine.
– N’a pas d’effet si maintenue en moins d’une minute.
– Problème si maintenu plus de 1 min :  certains analytes (transaminases, LDH, CK…)
2.4. En position assise car la posture au moment du prélèvement conditionne l’équilibre du volume liquidien.
5
3. Prélèvement proprement dit : respecter les types de tubes et l’ordre de prélèvement des tubes

4. Identification du prélèvement
Etiquetage des récipients contenant l’échantillon biologique : doit être fait au moment du prélèvement par
la personne ayant réalisé celui-ci.
5. Stockage et le transport
6. Prétraitement et l’enregistrement des spécimens

Correspond le plus souvent à la centrifugation pour


l’obtention du plasma ou du sérum (partie
surnageante)

B- Phase analytique ou manipulation proprement dite


3 catégories de tests
1. Médi-tests ou tests personnels
ou POC testing (Point of care testing) désigne les analyses qui sont exécutées (effectués) hors des labos par
des « non-biologistes » :
2. Tests ou analyses délocalisées
3. Tests ou analyses réalisées par les Labo
C- Phase post analytique
Ou Interprétation des résultats (Signification clinique) consiste à poser toujours les questions suivantes :
6
– Est-il normal ? : Connaitre les Notions de valeurs de référence et de valeur seuil (cut-off)
– Est-il significativement différents des résultats précédents ? : Connaître les Notions d’antériorités
(importance de l’informatique)
– Est-il compatible avec les données cliniques ? : Tenir compte des autres données clinico-paracliniques
IV- INTERPRETATION DES RESULTATS
A. Expression des résultats
1. Valeurs de référence et valeurs décisionnelles
Pour établir un diagnostic ou modifier une Traitement par ex, il faut comprendre la signification des chiffres
2. Expression des résultats
– La plupart des résultats sont quantitatifs (données chiffrées)
– Parfois les résultats sont qualitatifs ou semi-quantitatifs
a. Résultats qualitatifs : Résultats exprimé
- Par un système de croix - Par des courbes ou graphes
(ex : résultats avec la bandelette urinaire (ex : résultats de l’électrophorèse)
- 0 = absence
- Traces
- + (1+)
- ++ (2+)
- +++ (3+)
- Parfois ++++ (4+)

b. Résultats semi-quantitatifs : Résultats chiffrés mais pas précis (ex résultat chiffré de la bandelette urinaire)
c. Résultats quantitatifs
Résultats en chiffre qui mesure de la quantité d’une substance dans un volume de liquide (sang, urine…)
Calculés à partir d’un échantillon de référence
– En concentration de masse : unité de poids (ex : mg/l, mg/dl, g/l, g/dl…)
– En concentration molaire (mmol/l, µmol/l, nmol/l)
– En activité pour les enzymes : Unité internationale (U/l) ou Katal (Kat) ou microKatal (µkat)
B- Facteurs de variations d’un résultat d’analyse
1. Variations physiologiques
a. Facteurs de variations propres au sujet : Âge, Sexe, Le b. Facteurs de variation liés à l’environnement : Le
poids et la taille, Autres états physio (ex : Allaitement, tabagisme récent ou chronique, Le stress
Vieillesse, grossesse, ménopause
c. Facteurs de variation liés à l’alimentation d. Facteurs de variation liés à la prise de médicaments
7
2. Variations ou erreurs Analytiques
a) Méthodes et appareils
Car la Biochimie = Science expérimentale
Explique l’expression de certains résultats selon la méthode
b) Aspect du PLASMA/SERUM : interférences de substances endogènes
Aggravent les erreurs analytiques
Aspect du plasma/sérum
(1) Plasma/sérum normal : jaune paille, limpide
(2 à 4) Plasmas/sérums hémolysés résultent :
- d’une hémolyse intravasculaire
(1) (2 à 4) - d’un traumatisme subi au moment du prélèvement
- du traitement du spécimen
- Sérum ou plasma de couleur rose à rouge
(1) Plasma/sérum normal : jaune paille, limpide
(2 à 4) Plasmas/sérums ictériques liés à la présence de Bilirubine
= Composant normal du plasma dont  (syndrome ictérique)
(1) (2 à 4)
(1) Plasma/sérum normal : jaune paille, limpide
(2 à 4) Plasmas/sérums opalescents à lactescents liés à :
- Présence de LPP dans le sang (en cas de dyslipoprotéinémie =
anomalies du mtbsm lipides et LPP),
(1) (2 à 4)
- Ou un prélèvement post prandial
3. Variations Pathologiques
= Principales causes de perturbations ou désordres ou variations des constantes biochimiques au cours de :
– Pathologies ayant une base métabolique évidente
• ex : - diabète sucré primaire et glucose, Drépanocytose et Hb
– Pathologies où les perturbations biochimiques sont une conséquence de l’état pathologique lui-
même
• ex : insuffisance rénale créatininémie
CONCLUSION
Les buts La Biochimie clinique sont principalement de donner des connaissances de base sur :
– Les moyens de diagnostic et de suivi biochimiques des pathologies
– Connaître les causes variations physiologiques et pathologiques
En effet, la principale fonction d’un laboratoire de biochimie clinique est de fournir des données nécessaires à la
prise en charge du patient. Pour être utiles, ces informations doivent être précises, pertinentes et intégrées aux
autres données clinico-biologiques du patient.
Idéalement les examens doivent être choisis en fonction de leur utilité et leurs résultats interprétés dans une
stratégie décisionnelle (biochimie clinique fondée sur les preuves)
Cette approche fait partie du concept « médecine fondée sur les preuves » (evidenced-based medicine

Vous aimerez peut-être aussi