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CONSOLIDATION COMPTABLE
Sommaire
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MAKHROUTE Mohamed ENCG Settat
Définition
Comptes consolidés : Etats financiers regroupant les sociétés faisant partie d'un même groupe.
Présenter des états financiers comme s'il s'agissait d'une seule entreprise.
Objectif
Donner une image économique globale de l'activité et de la situation d'un ensemble de sociétés
dépendant d'un centre unique de décision.
Définition financière :
Dans les comptes individuels d’une société susceptible d’établir des comptes consolidés, la
valeur des titres inscrite au bilan est le seul élément d’information dont on dispose sur une
participation détenue. Cette valeur reflète généralement le coût d’acquisition des titres mais elle
ne permet pas d’appréhender l’activité ni la situation financière de l’entreprise.
L’objectif des comptes consolidés sera donc de fournir au lecteur extérieur une vision plus
économique de l’activité, du patrimoine et du résultat d’un ensemble d’entités détenu par une
entreprise consolidante.
Définition juridique :
Un groupe représente un ensemble d’entreprises juridiquement distinctes liées entre elles et
pour lesquelles sont établis des comptes représentatifs de l’ensemble de leurs activités.
“ Les comptes consolidés ont pour but de présenter le patrimoine, la situation financière
et les résultats de l’ensemble constitué par une société consolidante et les entreprises qui
lui sont liées comme s’il ne formait qu’une seule entité ”.
Dans les comptes individuels d’une société tête groupe qui possède des titres de participations
dans d’autres sociétés, seule la valeur des titres de participation apparaît à l’actif immobilisé.
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Le comité de groupe a un rôle économique : il est informé sur l’activité, la situation financière et l’emploi à la fois au niveau
du groupe et pour chacune des sociétés qui le composent.
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Consolider, c’est substituer à ces titres les éléments d’actif et de passif réel (et donc des
capitaux) des sociétés détenues.
Intérêt de la consolidation:
Du moment que les activités industrielles, commerciales ou financières d’un groupe sont
exercées par différentes filiales, les comptes individuels ne peuvent pas donner une information
financière satisfaisante sur l’ensemble du groupe.
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• En France:
En principe, dès qu’une société détient des participations importantes ( ≥ 20 %, C. Com art L
233-16), elle est tenue de réaliser les opérations de consolidation. Il est cependant possible de
ne pas consolider dans les cas suivants :
- Lorsqu’elles sont sous le contrôle d’une entreprise qui les inclut dans ses comptes
consolidés.
- Lorsque l’ensemble à consolider ne dépasse pas pendant deux exercices successifs deux
des trois critères suivants2 (C. Com. Art L 233-17 et Art R 233-16 ) :
- Total du bilan : 24 millions d’euros
- Chiffre d’affaires : 48 millions d’euros
- Effectif : 250 salariés
Ces critères doivent être calculés pour l’ensemble des entreprises comprises dans la
consolidation.
Ces exemptions ne s’appliquent pas aux sociétés qui émettent des valeurs mobilières (titres
admis à la négociation sur un marché réglementé).
• Les IFRS restent une option pour les groupes non cotés en Bourse
On inclut dans cette catégorie du « non coté » Alternext ou le Marché Libre : les groupes dont les titres
sont inscrits sur ces marchés n’ont donc pas l’obligation d’établir des comptes consolidés conformes
aux IFRS.
• Obligation IFRS pour les groupes cotés depuis 2005
En revanche, si le groupe est coté en France ou dans un pays membre de l’Union Européenne, ce sont
les règles IFRS approuvées par l’Union Européenne qui s’appliquent obligatoirement, ainsi que les
règlements des autorités de régulation boursière (AMF en France, ESMA – ex CESR au niveau
européen).
•Au Maroc :
Obligation de consolidation
Les émetteurs d’obligations ainsi que ceux dont les titres sont inscrits au premier compartiment
de la Bourse des valeurs et qui contrôlent une ou plusieurs sociétés au sens de l’article 144 de
la loi n° 17-95 relative aux sociétés anonymes, doivent établir et procéder à la publication des
états de synthèse consolidés.
Dès 2006, le référentiel comptable actuel de consolidation au Maroc donne le choix aux
personnes morales soumises à l'obligation de présenter des comptes consolidés, ou qui optent
pour l'établissement de ces comptes d'appliquer :
• soit les normes nationales prescrites par la méthodologie adoptée par le CNC lors de la
6ème Assemblée plénière du 15 juillet 1999 ;
• soit les normes internationales (IFRS) et les interprétations s'y rapportant telles
qu'adoptées par l'Union européenne.
2 Mise à jour : Ces seuils sont portés à 24 millions d’euros pour le total bilan et 48 millions d’euros pour le chiffre d’affaires
(le seuil de 250 salariés demeurant inchangé) pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2016.
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I- Le degré de dépendance
1- Définition du périmètre
Doivent être consolidées les sociétés dans lesquelles la société tête de groupe dite « société
mère » exerce :
- un contrôle exclusif Intégration globale
- un contrôle conjoint Intégration proportionnelle
- une influence notable Mise en équivalence.
Le règlement précise que « le contrôle exclusif3 est le pouvoir de diriger les politiques
financière et opérationnelle d’une entreprise afin de tirer avantage de ses activités ». Il utilise
l’adjectif « exclusif » qui est la possibilité d’un contrôle de fait, d’un contrôle contractuel,
contrôle exclusif de droit.
• Contrôle exclusif de droit : détention directement ou indirectement par la société mère
de plus de 50 % des droits de vote de la filiale.
• Contrôle de fait : désignation par la société mère, pendant deux exercices successifs,
de la majorité des membres des organes de direction, d'administration ou de
surveillance. Contrôle présumé lorsque la société mère détient, sur cette période, plus
de 40 % des droits de vote et qu'aucun associé ne détient directement ou indirectement
un pourcentage supérieur.
• Contrôle contractuel ou en vertu de clauses statutaires : La société dominante
détient une participation et surtout un contrat permettant d'exercer une influence
dominante (ou de clauses statutaires). Exemple : le franchiseur exerce le contrôle même
avec une action (contrat).
Le contrôle conjoint4 est le partage du contrôle d’une entreprise exploitée en commun par un
nombre limité d’associés ou d’actionnaires, de sorte que les politiques financières et
opérationnelles résultent de leur accord. Ainsi, deux éléments sont essentiels à l’existence d’un
contrôle conjoint :
• Un nombre limité d’associés ou d’actionnaires partagent le contrôle ; le partage du
contrôle suppose qu’aucun associé ou actionnaire n’est susceptible à lui seul de pouvoir
exercer un contrôle exclusif en imposant ses décisions aux autres ; l’existence d’un
contrôle conjoint n’exclut pas la présence d’associés ou d’actionnaires minoritaires ne
participant pas au contrôle conjoint.
• Un accord contractuel qui :
3 IFRS 10 : Un investisseur contrôle une entité lorsqu'il est exposé, ou bénéficie, de rendements variables du fait de son
implication dans l'entité et qu'il a la capacité d'influer sur ces retours du fait de son pouvoir sur l'entité. Cette norme parle de
la filiale.
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IFRS 11, cette norme parle de co-entreprises
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- établit les décisions qui sont essentielles à la réalisation des objectifs de l’entreprise
exploitée en commun et qui nécessitent le consentement de tous les associés ou
actionnaires participant au contrôle conjoint.
L’influence notable5 (20 % au moins des droits de vote) se définit comme « le pouvoir de
participer aux décisions de politique financière et opérationnelle de l’entreprise détenue, sans
toutefois exercer un contrôle ou un contrôle conjoint sur ces politiques ». Exemple :
représentation dans les instances de direction, participation au processus de prise de décision…
Par ailleurs, le règlement et la norme IAS 27 excluent les opérations de portage et rendent
obligatoire la consolidation des entités ad hoc.
Une entité ad hoc est une structure juridique distincte créée spécifiquement pour gérer une
opération, ou un groupe d’opérations similaires, pour le compte d’une entreprise. L’entité ad
hoc est structurée ou organisée de manière telle que son activité n’est en fait exercée que pour
le compte de cette entreprise, par mise à disposition d’actifs ou fourniture de biens, de service
ou de capitaux.
Une entité ad hoc est comprise dans le périmètre de consolidation dès lors qu’une ou plusieurs
entreprises consolidées ont, en substance, en vertu de contrats, d’accords, de clauses statutaires,
le contrôle de l’entité.
Enfin, le règlement et la norme IAS 27 réglementent les exclusions du périmètre de
consolidation.
Ces exclusions sont très limitées. Elles sont obligatoires ou facultatives.
Les exclusions obligatoires sont au nombre de deux : l’acquisition de titres en vue de leur
cession ultérieure et les restrictions sévères et durables qui peuvent remettre en cause le contrôle
ou l’influence exercée sur cette entreprise ou les possibilités de transferts de trésorerie entre
cette entreprise et les autres entreprises incluses dans le périmètre de consolidation.
Mais aussi, des exclusions sont facultatives, comme la possibilité d’exclusion un ensemble
d’entreprise non significatives. Ou, la possibilité d’exclusion en cas de coûts ou de délais trop
importants pour obtenir des filiales et des participations la communication des informations
nécessaires. (Les référentiels internationaux considèrent nécessaire l’existence de reporting).
Dans un groupe, la société mère est celle qui détient directement ou indirectement une
participation dans toutes les autres, appelées filiales par simplification (la définition juridique
de la filiale correspond à une participation supérieure à 50 % dans le capital).
La participation d’une société dans une autre est définie par un pourcentage qui, en principe,
indique le degré de contrôle de la filiale : le pourcentage de contrôle.
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IAS 28 (définition proche), cette norme parle d’entreprises associées.
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Les participations financières entre les sociétés du groupe peuvent être de types différents. On
pourra rencontrer, notamment, les cas suivants :
L’intégration des comptes d’une société dépend du degré de contrôle qu’exerce la société mère
sur cette société.
Pourcentage de contrôle : Il correspond à l’ensemble des droits de vote détenus par la société
mère directement ou indirectement par les sociétés placées sous contrôle de la société mère.
C’est le taux de contrôle qui sert à déterminer le périmètre de consolidation.
Pourcentage de
Pourcentage d’intérêt :
contrôle :
% détenu par la consolidante dans
% de droits de vote détenus chacune des sociétés du groupe au
par la consolidante dans chacune niveau de la distribution des
des sociétés du groupe. capitaux, des réserves et des
C’est ce % qui détermine la résultats.
méthode Ce % permet d’opérer la ventilation
de consolidation. des capitaux propres lors de la
phase méthodologique.
= Nbre de DV détenus/Nbre total de
DV * 100 = Nbre d’actions détenus/Nbre total
7 d’actions * 100
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Soient trois groupes de sociétés dont les organigrammes se présentent comme suit :
Groupe N°1:
- Taux de contrôle de M dans F2 : 1 x 30%
- Taux d’intérêt de M dans F2 : 80% x 30% = 24% (Réslt F2 =1000) = 240 à M
Groupe N°2:
- Taux de contrôle de M dans F2 : 5% + (1 x 70%) = 75%
- Taux d’intérêt de M dans F2 : 5% + (70% x 60%) = 47%.
Groupe N°3:
- Taux de contrôle de M dans F2 : 30% + (0 x 60%) = 30%.
- Taux d’intérêt de M dans F2 : 30% + (25% x 60%) = 45%
Application 1 :
Le capital de F est composé de 30 000 actions, 20 000 actions ordinaires et 5 000 actions à droit
de vote double et 5 000 actions sans droit de vote.
M détient 16 000 actions, 14 000 actions ordinaires et 2 000 actions à droit de vote double.
TAF : Calculer le % de contrôle de M dans F.
Application 2 :
Soient six groupes de sociétés dont les organigrammes se présentent comme suit :
Groupe n°1 Groupe n°2 Groupe n°3 Groupe n°4
M M 60% M 30% M
60% 10% 35% 25%
F1 F1 F1 F1
70% 90% 30% F2 10% F2
F2 F2 60% 25%
F3 F3
Groupe n°5 Groupe n°6
M 70% M
4%
70% 60% F1
35%
20% F2
F1 F2
4%
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Exercice n°1 :
1/ Soient trois sociétés M, A et B dont les liens de participation se présentent comme suit :
Exercice n°2 :
L’organigramme du groupe SALAM se présente comme suit :
Le capital de la société F1 est composé de 50 000 actions, 40 000 actions ordinaires et 10 000
actions à dividende prioritaire et sans droit de vote. La société SALAM détient 22 500 actions
ordinaires de F1.
Les actions F4 détenues par la société SALAM et la société F3 le sont depuis 2 ans.
La société F5 est administrée conjointement par la société SALAM et une autre société extérieur
au groupe.
TAF : Déterminer le pourcentage d’intérêt et le pourcentage de contrôle ainsi que la nature de
contrôle de la société SALAM sur chacune des autres sociétés.
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a) Intégration globale
b) Intégration proportionnelle
Même procédure sauf que seule la fraction représentative des intérêts de l'entreprise
consolidante est intégrée.
c) Mise en équivalence
Il s'agit désormais de :
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Consolidation par paliers : Cette technique consiste à consolider successivement des sous-
groupes consolidés en établissant à chaque étape des bilans et des comptes de résultats de ces
sous-groupes.
Elle consiste à :
• Commencer par la société placée au plus bas de la chaîne et à remonter vers la société
consolidante.
• A chaque palier, des écritures de partage des capitaux propres sont comptabilisées et
permettent d’établir des comptes consolidés du sous-groupe.
Cette technique est utilisée dans le cadre de groupe ayant des structures en « râteau » avec des
domaines d’activité bien définis.
Consolidation directe : Comme son nom l’indique cette méthode consiste à consolider
chaque entité du groupe directement dans la société consolidante en utilisant les pourcentages
d’intérêts.
Elle consiste à :
• Intégrer directement chacune des sociétés consolidées dans la société consolidante en
utilisant les pourcentages d’intérêts.
• Les comptes consolidés ne sont établis qu’à la fin des écritures et aboutissent
directement aux comptes consolidés du groupe.
Cette technique est utilisée dans le cadre de groupe ayant la forme de conglomérats avec des
activités diversifiées.
• Si les montants obtenus diffèrent en fonction de la technique retenue, on doit utiliser la
consolidation par paliers.
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Consolidation directe
Avantages Inconvénient
✓ Obtention directement de l'information ✓ Impossibilité à réaliser des analyses à
financière au niveau du groupe. l'intérieur du groupe (segmentation par
✓ Une méthode rapide. activités, zones géographiques...)
Consolidation par paliers
Avantages Inconvénient
✓ Facilite une segmentation de ✓ Travail plus long et plus coûteux.
l'information financière à l'intérieur du ✓ Difficile à utiliser dans les groupes à
groupe. structures complexes.
Avant de mettre en œuvre ces méthodes consolidation et d’établir les documents de synthèse
consolidés, des travaux préalables sont nécessaires.
Exercices d’application :
Exemple 1 :
Soit un groupe M constitué des huit sociétés suivantes :
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Exercice 1 :
Les comptes de la société M (20 000 actions de 100) se présentent comme suit :
Bilan Fin N de la société M
Bilan fin N de F
Immobilisations corporelles 200 000 Capital social (1 000 actions) 100 000
Actif circulants 110 000 Réserves 80 000
Résultat 30 000
Dettes 100 000
Total 310 000 Total 310 000
Compte CPC de F
Exercice 2 :
Supposons une société M qui possède 80 % du capital d'une société F laquelle possède 60 %
du capital de la société SF. Les participations ont été acquises à la valeur nominale.
Les actifs nets de F et de SF sont respectivement de 2 200 000 (1 000 000 de capital 800 000
de réserves et 400 000 de résultat) pour F et de 1 600 000 (800 000 de capital 500 000 de
réserves et 300 000 de résultat pour SF).
TAF : Passer les écritures d’intégration par la technique de consolidation directe et par
paliers.
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Exercice 3 :
La société M détient des participations dans 4 sociétés et désire : établir un bilan consolidé,
pour cela vous disposez des renseignements suivants :
• La société M est en accord avec la société C pour se partager le contrôle de F2
• Toutes les actions détenues par M dans le capital des autres sociétés sont des actions
ordinaires.
Bilan Fin N de la société M
Immobilisations corporelles 1 235 000,00 Capital social (10 000 1 000 000,00
Actif circulants 1 245 000,00 actions) 455 000,00
Réserves 135 000,00
Résultat 890 000,00
Dettes
Total 2 480 000,00 Total 2 480 000,00
Bilan fin N de F2
Immobilisations corporelles 1 112 000,00 Capital social (8 000 actions) 800 000,00
Actif circulants 989 600,00 Réserves 256 000,00
Résultat 98 500,00
Dettes 947 100,00
Total 2 101 600,00 Total 2 101 600,00
Bilan fin N de F3
Immobilisations corporelles 1 112 000,00 Capital social (5 000 actions) 1 000 000,00
Actif circulants 989 600,00 Réserves 256 000,00
Résultat 98 500,00
Dettes 747 100,00
Total 2 101 600,00 Total 2 101 600,00
Bilan fin N de F4
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Exercice 4 :
La société anonyme Alpha a créé un certain nombre de filiales :
- la société Béta qu’elle détient à 80%
- la société Gamma qu’elle détient à 25%
- la société Téta qu’elle détient avec quatre autres sociétés à parts égales
Les comptes homogénéisés des différentes sociétés peuvent se résumer ainsi, en milliers
d’euros :
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3- Mécanisme général :
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