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LA PERCEPTION DE LA QUALITÉ DANS LE DOMAINE DES SERVICES :

VERS UNE CLARIFICATION DES CONCEPTS

André Boyer, Ayoub Nefzi

Direction et Gestion | « La Revue des Sciences de Gestion »

2009/3 n° 237-238 | pages 43 à 54


ISSN 1160-7742
DOI 10.3917/rsg.237.0043
Article disponible en ligne à l'adresse :
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La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 237-238 – Marketing 43

La perception de la qualité

Innovations managériales
dans le domaine des services :
Vers une clarification des concepts
par André Boyer et Ayoub Nefzi

L
a société postindustrielle dans laquelle nous vivons est
caractérisée par le développement des services. La crois-
sance rapide du secteur tertiaire, l’intensification de la
concurrence et l’ampleur des investissements engagés dans ce
secteur ont conduit les entreprises prestataires de services à
rechercher des voies efficaces de différenciation. L’une de ces
voies consiste à offrir un service de haute qualité. La qualité est
désormais considérée comme une variable qui bâtit la compétitivité
de l’entreprise et affecte de façon significative ses relations avec
ses clients. Toutefois, les connaissances en matière de qualité
André BOYER du service restent toujours insuffisantes. Un des problèmes
Professeur en Sciences de Gestion majeurs inhérents à la gestion de la qualité du service découle
Marketing et Stratégie des caractéristiques de ces derniers : intangibilité, hétérogé-
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néité, inséparabilité de la production et de la consommation,
CRIFP, EA 1195 multidimensionnalité et périssabilité. Ces spécificités impliquent
IAE, Nice (France) l’impossibilité d’inspecter et de mesurer la qualité du service
comme un bien à la sortie de son processus de fabrication. En
fait, la qualité dans les services est une qualité de résultat et le
manager ne dispose d’aucun moyen de s’assurer de son niveau
avant la mise à disposition des services auprès de la clientèle.
Face à ces constats, l’objectif de cet article est de présenter
une étude du concept de qualité dans le domaine des services.
Ceci nous amène à présenter dans un premier temps le concept
de service ainsi que son processus de fabrication et la notion
d’offre de service. Dans un second temps, nous nous intéressons
au concept de qualité perçue d’un service. Face aux difficultés
de mesure de la qualité, nous avons opté pour une approche
Ayoub NEFZI utilisateur tentant de mesurer la perception de la qualité par le
consommateur.
Docteur en Sciences de Gestion Marketing
et Stratégie, Enseignant-chercheur, Université
de Nice Sophia-Antipolis, Laboratoire CRIFP, 1. La notion de service
EA 1195, Directeur Général de l’Université Ibn
Khaldoun, Tunis (Tunisie) Les premières tentatives de définir le concept de service datent
des années soixante, nonobstant elles étaient encore vagues.

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Selon l’American Marketing Association « un service se présente cier d’un service correct. Le client est à la fois consommateur et
sous la forme d’activités, de bénéfices ou de satisfactions offerts producteur du service (Gérard Tocquer et Michel Langlois, 1992).
au moment de la vente ou fournis en liaison avec la vente de Selon Pierre Eiglier et Eric Langeard (1987), la participation du
produits »1. Quant à Robert C. Judd (1964), il stipule que « les client au système de servuction se manifeste sous trois formes :
services marchands sont les transactions d’une entreprise ou d’un – la participation physique du client au système de servuction
Innovations managériales

entrepreneur avec le marché lorsque l’objet de cette transaction en se substituant au personnel dans l’exécution de certaines
est autre qu’un transfert de propriété d’un bien tangible ». tâches simples (exemple : remplir un formulaire).
Ces définitions mettent l’accent sur le caractère intangible du – la participation intellectuelle (exemple : utilisation du minitel).
service en l’opposant aux biens matériels. Toutefois, la distinction – la participation affective.
entre service (intangible) et produit (tangible) n’est pas aussi Les auteurs ont identifié, également, trois points d’application
évidente. Le service peut comporter une dimension tangible. de la participation du consommateur :
Dans ce cadre, Théodore Levitt (1976) affirme que la distinction – la spécification du service : le fait que le client dise ce qu’il veut.
entre produit et service disparaît de plus en plus, à mesure que – la contribution à la réalisation du service.
s’accroît notre compréhension de la notion de service. Philip – le contrôle : consiste à demander au client de s’exprimer sur
Kotler et Bernard Dubois (2000) présentent le service comme l’état des éléments et ses perceptions concernant le processus
une activité ou prestation soumise à l’échange, essentiellement de production et de livraison du service (Pierre Eiglier, 2002).
intangible ne donnant lieu à aucun transfert de propriété. Ainsi, Le tableau suivant croise les formes de participation avec ses
un service peut être associé ou non à un produit matériel. différents points d’application :
Monique Lejeune (1989) a tenté de formuler une définition assez
complète du concept de service et ce en le présentant comme
« une prestation, c’est-à-dire ce qu’une entreprise (ou un spécia-
liste) conçoit, met au point, propose, vend et fournit à ses clients
chaque fois que ce qui est ainsi mis sur le marché, acheté et
utilisé est fondamentalement autre qu’un bien matériel dont le
client acquerrait la propriété ».
Face à cette complexité en matière de définition du concept de
service et afin de mieux cerner les problèmes spécifiques à la Tableau 1: les différentes formes de participation.
qualité dans ce domaine, il est primordial d’examiner le processus
de fabrication d’un service : son système de servuction.
1.1.2 Le personnel en contact
Il s’agit de « la ou les personnes employées par l’entreprise de
service et dont le travail requiert d’être en contact direct avec le
1.1. Le système de servuction client » (Pierre Eiglier, 2002). Le personnel en contact représente
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une dimension importante de l’image de l’entreprise : il la person-
La servuction représente « l’organisation systématique et cohérente nifie aux yeux du client (Frédérique Perron, 1996). Dans ce cadre,
de tous les éléments physiques et humains de l’interface client- Christian Grönroos (1982) souligne que le personnel en contact
entreprise nécessaires à la réalisation d’une prestation de service constitue la ressource la plus importante utilisée par l’entreprise
dont les caractéristiques commerciales et les niveaux de qualité dans la prestation du service. La participation du client au système
ont été déterminés » (Pierre Eiglier et Eric Langeard, 1987). En de servuction oblige le personnel en contact à assurer deux rôles
d’autres termes, la servuction consiste à la fabrication et la simultanément : il doit effectuer les tâches nécessaires à la
production du service. Elle peut se traduire par une prestation production et la prestation du service, c’est le rôle opérationnel,
(consultation, transport, service financier…) ou une opération de très comparable à celui de l’ouvrier dans l’usine. Le personnel en
distribution (fourniture d’un bien matériel, un centre commercial…). contact doit de plus, et en même temps, s’adresser et parler aux
Les éléments fondamentaux du système de servuction sont : clients, c’est le rôle relationnel. En outre, le personnel en contact
est une variable très importante dans la gestion de la qualité du
service. Plusieurs recherches en matière de qualité révèlent que
1.1.1 Le client les clients sont sensibles à la prestation de service rendue par
Il constitue l’élément primordial du système de servuction. Sa le personnel. Dans ce cadre, Jean-Louis Chandon et al. (1997)
présence est indispensable. L’une des singularités du service est stipulent que les clients évaluent la rencontre de service en fonction
la participation du client au processus de fabrication et de livraison de trois dimensions qui sont : la compétence, la capacité d’écoute
de la prestation. Dans la servuction, la participation est le rôle que et le dévouement. Ils précisent, également, que la qualité de la
le client doit jouer ou les tâches qu’il doit effectuer pour bénéfi- rencontre perçue par le personnel en contact est liée à la qualité
de la rencontre perçue par les clients. En d’autres termes, l’opinion
du personnel en contact sur la qualité du service est très proche de
1. Marketing definitions, a glossary of marketing terms, Committee on Definitions
of the American Marketing Association, 1960. celle des clients (Benjamin Schneider et David E. Bowen, 1985).

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1.1.3 Le service – une dimension procédurale : il s’agit des systèmes et des


procédures conduisant à la production du service.
Il constitue l’objectif du système de servuction. Il est considéré – une dimension relationnelle : les interactions du personnel en
comme la résultante de l’interaction entre le client, le support contact avec les clients (C. Grönroos, 1982). Cette interaction
physique et le personnel en contact. Dans ce cadre, Pierre Eiglier représente l’élément indispensable à la réalisation de la servuc-

Innovations managériales
et Eric Langeard (1987) présentent le service comme « une tion et détermine les jugements des consommateurs concernant
expérience temporelle vécue par le client lors de l’interaction de la qualité des prestations (Michael R. Solomon et al., 1985).
celui-ci avec le personnel de l’entreprise ou un support matériel
et technique ». Le service offert au client est un service global se
composant généralement de deux types de services élémentaires :
1.2.2 L’intangibilité
– le service de base et les services périphériques. La tangibilité constitue le critère le plus communément accepté
– le service de base : il représente la raison principale pour laquelle de différence entre produits et services (Valérie A. Zeithaml et
le client s’adresse à l’entreprise-prestataire. En d’autres termes, al., 1985). La littérature considère comme produit tout bien
il s’agit du service qui va satisfaire le besoin principal du client. tangible, que l’on appellera « produit-objet » (Pierre Eiglier, 2002),
Les services périphériques : il s’agit des services supplémentaires et comme service tout bien intangible. La définition proposée
situés autour du service de base permettant de lui apporter une par l’American Marketing Association pour présenter le concept
valeur ajoutée et contribuant à différencier l’entreprise par rapport de service met l’accent sur le caractère intangible de ce dernier.
à ses concurrents. En effet, le service est présenté comme « l’activité offerte à la
vente qui donne des avantages et satisfactions sans entraîner un
échange sous la forme d’un bien ». Certains auteurs présentent
1.1.4 Le support physique l’intangibilité comme l’inaccessibilité aux cinq sens avant achat
Il s’agit de ce qui est nécessaire à la production du service : (Donald W. Cowell, 1984 ; David L. Kurtz et E. Kenneth Clow, 1998 ;
l’environnement immédiat du contact clientèle (ou l’espace Valérie A. Zeithaml et Mary Jo Bitner, 2000). Dans ce cadre, Philip
matériel dans lequel a lieu la servuction), les éléments matériels Kotler et Paul N. Booms (1983) précisent que « les services sont
nécessaires à la prestation du service et enfin les équipements intangibles. Ils ne peuvent être vus, goûtés, ressentis ou sentis
matériels du personnel en contact (Jean-Paul Flipo, 1989). De avant d’avoir été achevés ». Jean-Paul Flipo (1987) étend cette
ce fait, le support physique représente la partie tangible, c’est-à- définition en affirmant que cette inaccessibilité sensorielle peut
dire la partie visible et touchable du service. A l’instar des autres également avoir lieu pendant l’achat, voire même après achat
éléments de la servuction, le support physique se caractérise par (par exemple, l’entretien d’une automobile ou une opération
son ambivalence. Outre le côté fonctionnel évident, le support chirurgicale) (Frédéric Bielen et Christophe Sempels, 2003). Il
physique apporte, par son esthétique et sa décoration, une définit, l’intangibilité comme étant synonyme de l’immatérialité.
importante contribution à l’atmosphère et à l’ambiance qui va Outre cette intangibilité, l’observation des composantes de l’offre
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régner lors de la production du service. de service montre l’existence d’éléments tangibles indispensables
à toute prestation. Il s’agit de l’environnement immédiat de contact
avec la clientèle (façade, décor), des éléments nécessaires à
1.1.5 Le système d’organisation interne la prestation du service (chambre d’hôtel, avion), des équipe-
Il s’agit du management de l’entreprise de service, c’est-à-dire ments matériels du personnel en contact (apparence physique,
les objectifs qu’elle poursuit, la structure qu’elle a adoptée, tenue vestimentaire), etc. (Jean-Paul Flipo, 1988). Les éléments
etc. Le système d’organisation interne constitue la partie non tangibles représentent un garant de la bonne foi du prestataire.
visible, par le client, de l’entreprise de service (Jean-Paul Flipo, Ils permettent de créer un sentiment de sécurité de même nature
1989). Il regroupe l’ensemble des fonctions administratives et que celui ressenti lors de l’achat d’un bien matériel.
managériales de l’entreprise de service et permet de mettre en Enfin, il semble important de préciser que la partie intangible
place les éléments des systèmes de servuction, les réguler et dans les services les rend difficile à imiter parce que leur qualité
effectuer les opérations de gestion de base, nécessaires à la vie dépend largement de la culture de l’entreprise et de son personnel
économique de l’établissement. (Georges S. Day, 2000). Toutefois, elle peut poser un certain
nombre de problèmes :
– l’impossibilité de stocker le service et de le garder en réserve
1.2 Les spécificités des services (Léonard L. Berry, 1980),
– la difficulté de protéger le service sur le plan juridique c’est-à-
1.2.1 La multidimensionnalité dire par des brevets. En conséquence, le risque d’imitation par
les concurrents est élevé,
Le service est la résultante de l’interaction entre le client, le – difficulté de calculer les coûts des services (John D a r d e n ,
support physique et le personnel en contact. De la sorte, un 1978).
service se compose de deux principales dimensions : – difficulté de mesurer le temps de servuction.

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46 La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 237-238 – Marketing

– difficulté d’évaluation de la prestation par le client : n’ayant abstrait et diffus en raison des cinq caractéristiques associées
aucune représentation matérielle du service, le client se trouve aux services : l’intangibilité, l’hétérogénéité, l’inséparabilité de
dans l’impossibilité de concrétiser sa perception par une image la production et de la consommation, multidimensionnalité et
mentale comme dans le cas des produits tangibles. périssabilité (Pierre Eiglier et Eric Langeard, 1987).
La qualité du service peut être définie selon deux perspectives :
Innovations managériales

celle du prestataire et celle du consommateur. Du point de vue


1.2.3 La simultanéité de la production du client, le terme qualité représente l’écart entre les bénéfices
et de la consommation perçus et les attentes. Du point de vue du prestataire, la qualité
se réfère aux spécifications physiques et techniques du service
La présence du consommateur durant la servuction de plusieurs (temps d’attente, propreté, etc.). La qualité peut également être
services implique l’absence de délais entre la prestation de liée à l’interaction client\personnel en contact (Nha Nguyen, 1990).
service et sa consommation. Selon Monique Lejeune (1989), Ces deux points de vue ont été à l’origine de deux approches
cette simultanéité de la production et de la consommation des majeures de la qualité du service : L’approche « produit » et
services implique quatre principales conséquences : l’approche « utilisateur ».
– l’importance de la participation du personnel en contact avec
le client.
– l’importance de la participation du client. 2.1 L’approche « produit »
– un lien étroit entre les fonctions marketing et les opérations.
– la possibilité d’adapter la prestation à chaque client, dans une Les tenants de cette approche considèrent le service comme un
certaine mesure, sinon les coûts seront prohibitifs. produit et ce en respectant son caractère intangible et immatériel
(Théodore Levitt, 1976). De la sorte, la qualité du service est la
somme de ses attributs physiques et technologiques et le degré
1.2.4 La périssabilité de leur conformité aux standards (Philip B. Crosby, 1979). Les
La simultanéité de la production et de la consommation du tenants de cette approche mettent l’accent sur le rôle joué par
service implique l’impossibilité de le fabriquer à l’avance ou de les éléments matériels associés au service dans le processus
le stocker (Robert C. Judd, 1968). De la sorte, les prestataires de d’évaluation du client. Afin de mieux comprendre ce rôle, une
service rencontrent souvent des difficultés pour réguler l’offre en distinction entre les éléments matériels de base et les éléments
fonction de l’évolution de la demande. En outre, la participation du matériels périphériques s’impose (Lynn G. Shostack, 1977) :
consommateur à la production de nombreuses prestations implique – éléments matériels périphériques : font partie de l’achat d’un
une incertitude sur la durée du processus et par conséquent sur service, mais n’ont pas de valeur indépendante. Ils ne sont pas
l’utilisation de la capacité à produire (W. Earl Sasser, 1976). indispensables à la prestation du service. Exemple : les articles
mis à la disposition des clients dans un établissement hôtelier
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(carte de la ville, répertoires téléphoniques, etc.).
1.2.5 L’hétérogénéité – éléments matériels de base : ils sont absolument indispensables
Selon Frédérique Perron (1996), la difficulté de standardisation à la prestation du service. Exemples : l’environnement et l’amé-
des services est double parce que deux variables doivent être nagement d’un hôtel, les avions utilisés par une compagnie
prises en compte : le temps et l’espace. En effet, un service ne aérienne, etc.
peut être considéré comme standardisé que s’il est identique d’un Plusieurs recherches ont permis de confirmer l’importance du rôle
client à l’autre et d’un jour à l’autre. Or, malgré la possibilité de des éléments matériels dans la formation du jugement du consom-
standardiser les procédures de service, la mise en œuvre variera mateur (Katleen Krentler, 1981 ; Théodore Levitt, 1981 ; Lynn G.
d’un client à un autre, d’un prestataire à un autre et d’un jour à Shostack, 1977). En effet, les éléments tangibles permettent de
l’autre (John M. Rathmall, 1966). La qualité d’une prestation de rendre le service facilement saisissable (Nha Nguyen, 1990). En
service, pour un client donné et à un moment donné, est en partie conséquence, le consommateur les intègre, généralement, dans
imprévisible, vu le fait qu’elle soit influencée par des facteurs son processus de choix et d’évaluation et les considère comme
humains, psychologiques et situationnels. une forme de promesse de bénéfices (Donald W. Cowell, 1984).
En résumé, les spécificités des services rendent l’évaluation de la Cette approche présente l’avantage de faciliter la mesure et la
qualité des prestations plus délicates que celle des biens tangibles. gestion de la qualité du service. Toutefois, et malgré son essor,
elle présente plusieurs limites :
– elle présente la notion de qualité comme un objet physique
2. La qualité du service facilement observable et mesurable, ce qui n’est pas le cas.
– elle ne reconnaît pas le fait que la production et la consommation
Contrairement à la qualité des biens, que l’on peut mesurer objec- puissent avoir lieu de façon simultanée.
tivement par des indicateurs comme la durabilité ou le nombre de – elle s’intéresse au point de vue de l’entreprise sur la qualité et
défauts de fabrication, la qualité du service représente un construit néglige le point de vue du consommateur (Peter G. Klaus, 1985).

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2.2 L’approche utilisateur 3.1 La conceptualisation de la qualité


Contrairement à l’approche « produit », qui sépare l’acte de
perçue du service
consommation du processus de production du service, l’approche Le terme qualité a fait l’objet de plusieurs définitions dans la litté-
« utilisateur » se base sur le caractère inséparable du service, rature. C’est le cas par exemple de l’AFNOR (Association Française

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c’est-à-dire la simultanéité de la production et de la consommation. de Normalisation) qui présente la qualité comme « l’aptitude d’un
L’apport de cette approche réside dans la prise en compte du rôle produit à satisfaire les besoins des utilisateurs ». Philip B. Crosby
du client dans le processus de production du service (Nha Nguyen, (1979) la définit comme « la conformité aux exigences ».
1990). La participation du consommateur est indispensable à la La qualité perçue, quant à elle, peut être définie comme un
création du service. jugement global concernant la supériorité ou l’excellence d’un
En conséquence, le prestataire se trouve dans l’incapacité de produit (Valérie A. Zeithaml, 1988). La qualité perçue et la qualité
contrôler la qualité de son offre comme un bien à la sortie de objective sont des construits distincts. La qualité objective se
son processus de production. Dans ce contexte, la question de réfère, selon la littérature marketing, à la supériorité technique et
savoir comment le consommateur perçoit-il la qualité de l’offre de mesurable du produit. L’évaluation de la qualité objective se base
service s’impose. Selon cette approche, la qualité du service peut sur des critères liés aux caractéristiques physiques associées
être définie comme étant son aptitude à satisfaire les besoins au système de servuction du service.
du consommateur. De la sorte, la qualité représente une notion La qualité perçue, quant à elle, se réfère à l’évaluation subjective
relative qui varie d’un consommateur à un autre et d’un moment par le consommateur de la supériorité d’un produit (Valérie A.
à un autre. La qualité du service est dérivée des perceptions du Zeithaml, 1988). De la sorte, la qualité perçue constitue une
client qui dépendent à leur tour de la personnalité de ce dernier et donnée propre à l’individu qui est fonction de l’apprentissage et
des facteurs situationnels (Pierre Eiglier et Eric Langeard, 1987). de l’expérience qu’il a acquise. Elle découle, selon V. A. Zeithaml
Dans cette perspective, l’approche « utilisateur » accorde une d’une comparaison entre ce que le client considère devoir être le
attention particulière aux facteurs psychologiques, sociologiques service offert par une entreprise et ses perceptions de la perfor-
et situationnels qui définissent les conditions dans lesquelles se mance de cette organisation.
déroule la rencontre entre le client et le prestataire du service La littérature marketing stipule qu’à la différence de la qualité des
(Nha Nguyen, 1990) et affectent, par conséquent, la perception biens, que l’on peut mesurer objectivement (Philip B. Crosby, 1979),
de la qualité du service. la qualité du service représente beaucoup plus l’aboutissement
En conclusions, il semble que les approches de la qualité du service d’un processus qu’un résultat. En conséquence, la conceptualisa-
décrites dans la littérature montrent la variété des formes que tion et la mesure de ce concept ne s’avèrent pas être évidentes (A.
peut prendre ce concept. La qualité peut être mesurée (approche Parasuraman et al., 1985). En l’absence de mesures objectives,
« produit ») ou perçue (approche « utilisateur »). De la sorte, la il semble approprié d’évaluer la qualité du service, en mesurant
compréhension du concept de qualité du service passe néces- les perceptions de cette qualité par les consommateurs. Dans ce
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sairement par la précision du cadre dans lequel il sera étudié. cadre, Ananthanarayanan Parasuraman et alii (1985) définissent
Se plaçant dans une optique d’étude des comportements de la qualité du service d’une façon semblable à la définition de
consommation, nous avons choisi de nous intéresser à la seconde la qualité perçue présentée par Valérie A. Zeithaml (1988) : « il
approche, à savoir l’approche « utilisateur » afin de comprendre s’agit d’un jugement global concernant la supériorité du service ».
le concept de qualité perçue et mieux cerner ses dimensions et Ce jugement global implique l’évaluation des dispositifs de service
ses implications. tels que les attributs réels du prestataire et de l’environnement
ainsi que les dispositifs intangibles du service offerts. Selon
Albert Caruana (2002), la majorité des définitions données à la
3. La qualité perçue du service qualité du service tournent autour de l’idée que c’est le résultat
de la comparaison que le client opère entre ses attentes et ses
Contrairement à l’entreprise industrielle, l’entreprise de service perceptions concernant la manière dont le service a été accompli
ne peut contrôler la qualité de son offre avant le client puisque (Christian Grönroos, 1984). Dans ce cadre, l’une des définitions
la participation de ce dernier est indispensable à la fabrication la plus commune suggère que la qualité du service représente
même du service. En outre, le caractère intangible du service rend « La différence entre les attentes du consommateur concernant
inopérant le contrôle a posteriori de sa qualité. Dans ce cadre, les la performance du service et leurs perceptions du service reçu »
aspects techniques permettant l’amélioration de la qualité perdent (Patrick Asubonteng et al., 1996). En d’autres termes, il s’agit
leur importance dans le secteur des services. Les entreprises d’une comparaison entre ce que les consommateurs considèrent
soucieuses d’améliorer la qualité de leurs prestations doivent devoir être le service offert par la firme (c’est-à-dire leurs attentes)
plutôt s’orienter vers « les approches socioculturelles en termes et leurs perceptions de la performance des prestataires de ces
de perception de satisfaction de l’utilisateur » (Michel Marchesnay, services (A. Parasuraman et al., 1985). Il en découle que la
1986). En d’autres termes, il s’agit de s’orienter plutôt vers l’étude qualité s’exprime globalement et qu’elle n’est jamais acquise,
de la perception de la qualité par le consommateur. elle est toujours relative.

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Cette conception de la qualité perçue du service permet de dégager inspirées du paradigme de la disconfirmation largement utilisé
différentes caractéristiques de cette notion : la qualité du service dans la littérature concernant les produits physiques.
est subjective (elle est issue d’un jugement), de nature cognitive
(elle correspond à une évaluation) et relative (elle est évaluée
par rapport à une base de référence) (Grégory Bressolles, 2001).
3.2.1 Le modèle de W. Earl Sasser Jr,
Innovations managériales

En résumé, la qualité du service est dérivée des perceptions du R. Paul Olson et D. Darly Wyckoff (1978)
client. Ces perceptions dépendent de la personnalité du client et
d’autres variables situationnelles et affecte de façon significative Selon ces chercheurs, le consommateur dispose d’un certain
les décisions d’achat ou de réachat du consommateur (Pierre nombre d’attributs désirés du service qu’il traduit en termes
Eiglier et Eric Langeard, 1987). d’attentes. Ces attributs concernent à la fois le service de base
et les services périphériques (servant à faciliter l’accès au service
de base et à le rendre plus attrayant aux yeux du consommateur).
3.2 Les dimensions de la qualité perçue Le consommateur évalue la qualité du service en comparant
du service les attributs réels de celui-ci aux attributs désirés. Les auteurs
regroupent les attributs désirés en sept catégories :
La compréhension de la nature des critères d’évaluation de l’offre – la sécurité du client.
de service et de leur utilisation par le consommateur représente – la facilité d’accès au service.
un moyen d’obtenir un avantage concurrentiel (James F. Engel et – la consistance : exprimée par la fiabilité et la standardisation
Roger D. Blackwell, 2006). du service.
L’évaluation de la qualité du service se heurte généralement à – l’attitude du personnel lors de l’interaction prestataire-client.
plusieurs difficultés. Robert Fey et Jean-Marie Gogue (1991) en – la variété des services offerts.
distinguent : le caractère multidimensionnel du concept de qualité, – l’atmosphère où se déroule la prestation.
l’absence d’unités de mesure communes à tous les produits, la – le « timing » : le moment prévu pour la prestation et sa durée.
diversité des méthodes de mesure et la relativité des échelles de Pour évaluer la qualité du service, le client peut opter pour l’une
mesure. La revue de la littérature démontre que les tentatives de des démarches suivantes :
modélisation pour expliquer la perception de la qualité du service – il peut ne tenir en compte que d’un seul attribut qu’il juge
par le consommateur n’ont pas encore abouti à des résultats déterminant dans l’évaluation de la qualité du service. Les
concrets. Malgré la tendance générale à considérer la perception effets des autres attributs sur la qualité sont considérés comme
de la qualité du service comme un construit multidimensionnel, insignifiants.
il n’existe pas jusqu’à présent de consensus concernant le – il peut retenir un seul attribut comme élément déterminant de
nombre de dimensions. Alors que certaines recherches limitent la perception de la qualité. Les autres attributs impliquent un
ce nombre à deux dimensions (Christian Grönroos, 1982 ; Uolevi niveau minimum de performance.
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Lehtinen et Jarmo R. Lehtinen, 1982 ; Gerhard Mels et al., 1997), – il peut établir un barème tenant compte de l’ensemble des
d’autres stipulent l’existence de trois (Roland T. Rust et Richard attributs.
Oliver, 1994), cinq (A. Parasuraman et al., 1985), voire même Ce modèle n’a pas été sujet à des validations empiriques.
dix dimensions (A. Parasuraman et al., 1985). Toutefois, il présente l’avantage de décrire la nature des attributs
Les premières conceptualisations de la qualité perçue du service servant à évaluer la qualité du service par le consommateur ainsi
(Christian Grönroos, 1982 ; A. Parasuraman et al., 1985) se sont que la démarche suivie par ce dernier.

Figure 1 : le modèle de la qualité du service de Sasser, Olsen & Wyckoff

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La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 237-238 – Marketing 49

3.2.2 Le modèle de Christian Grönroos (1982) variables associées aux interactions entre le prestataire et son
client) (Pierre Eiglier et Eric Langeard, 1987).
Les recherches de Christian Grönroos ont permis d’identifier trois
dimensions de la qualité perçue, à savoir (cf. figure 13) :
– la qualité technique (appelée « technical quality of the outcome ») :
3.2.4 Le modèle de A, Parasuraman, Valérie A.

Innovations managériales
elle est relative aux résultats issus de la rencontre de service. Zeithaml et Léonard L. Berry1988)
Elle se réfère au contenu de l’offre de service et peut être
mesurée objectivement par le consommateur et ce grâce à une Ces chercheurs ont développé le modèle ServQual présentant
série de caractéristiques propres au service offert. la qualité du service comme l’écart entre les attentes et les
– la qualité fonctionnelle (appelée « functional quality of the perceptions en matière de service. Les attentes sont associées
process ») : elle concerne le processus de livraison du service. aux désirs et aux besoins du consommateur (Frédérique Perron,
Elle représente la manière avec laquelle le service a été rendu 1998). Elles sont normatives (Ved Prakash, 1984) et constituent
(par exemple avec courtoisie, vitesse et professionnalisme). un compromis entre le service idéal (ce que le consommateur
Cette dimension concerne à la fois les aspects psychologiques désirerait obtenir) et le service adéquat (ce que le prestataire doit
et comportementaux. Elle est évaluée d’une manière subjective impérativement fournir) (Frédérique Perron, 1998).
vu qu’elle soit basée sur les perceptions des clients. Dès 1985, ces chercheurs ont démontré l’existence d’écarts entre
– l’image de l’entreprise : il s’agit de l’image de l’entreprise de les attentes du consommateur et ses perceptions relatives au
service telle que perçue par le client. Cette image est dérivée service. Quatre formes d’écarts ont été distinguées :
de la qualité technique et de la qualité fonctionnelle du service. – l’écart entre les attentes du consommateur et la perception
Malgré l’intérêt de ce modèle, il semble approprier de noter que de ces mêmes attentes par les dirigeants de l’entreprise. Ces
les résultats des études empiriques présentées par Grönroos écarts reflètent la mauvaise compréhension de ces attentes
représentent le point de vue des prestataires de service et non ce qui peut induire un mécontentement.
celui des consommateurs. – l’écart entre la perception du gestionnaire et la spécification des
En outre, ce modèle ne présente pas une description précise des normes de qualité. Cet écart peut être causé par les contraintes
composantes du concept de qualité perçue. De plus, il n’offre pas en matière de ressources, les conditions de marché ou l’indif-
suffisamment de précisions sur la nature et l’ordre d’importance férence du gestionnaire.
des relations entre ces composantes. – l’écart entre la spécification des normes de qualité et la presta-
tion de service. Cet écart trouve ses origines dans la variabilité
de la performance du personnel.
– l’écart entre la prestation de service et les promesses de
bénéfices. Il résulte de l’exagération des promesses ou d’une
mauvaise information sur l’offre ce qui peut affecter non seule-
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ment les attentes des consommateurs mais également leurs
perceptions du service offert.
Ces écarts affectent la qualité perçue qui représente un écart
global entre les attentes du consommateur et ses perceptions
Figure 2 . Le modèle de la qualit é perçue du service de Grönroos. concernant le service fourni. Suite à une étude exploratoire, ces
auteurs sont parvenus à la conclusion que chaque écart est
fonction des caractéristiques de l’entreprise et ont proposé une
3.2.3 Le modèle de Pierre Eiglier et Eric Langeard liste des facteurs qui sont à l’origine de ces écarts (tableau 15).
(1987)
Selon Pierre Eiglier et Eric Langeard (1987), « la qualité est faite
de deux éléments, l’un objectif l’autre subjectif ». La qualité
objective se réfère au support physique du service, alors que la
qualité subjective est dérivée de la satisfaction du client. Ces
chercheurs considèrent que la véritable dimension de la qualité
du service réside dans la qualité subjective. Quant aux critères
d’évaluation, ils stipulent que la qualité doit être évaluée en se
basant sur trois dimensions différentes ; à savoir : l’output du
service élémentaire (c’est-à-dire la capacité du service à répondre
aux besoins et attentes des clients), les éléments de la servuction
(se sont les dimensions associées au support physique et au
personnel en contact) et le processus lui-même (comprend les Tableau 2. Les facteurs influençant la taille des écarts.

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Dossier
50 La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 237-238 – Marketing

En outre, ces recherches de A. Parasuraman, Valérie A. Zeithaml permettre aux gestionnaires de mieux comprendre les attentes et
et Léonard L. Berry (1985) ont permis d’identifier trois caracté- les perceptions des consommateurs et en conséquence d’améliorer
ristiques principales de la qualité du service : la qualité de leurs prestations. Dans ce cadre, Pierre Eiglier, Eric
– la qualité du service est plus difficile à évaluer que la qualité Langeard et Catherine Dageville précisent que le ServQual « est
perçue des biens. un modèle général, profondément marqué par la vision marke-
Innovations managériales

– la perception de la qualité du service résulte d’une comparaison ting des auteurs, qui permet d’identifier les principales étapes
entre les attentes du consommateur et la performance du service. de l’élaboration d’une politique de qualité dans une entreprise
– les évaluations de service ne se basent pas uniquement sur de service, et les principales raisons de défaillances d’une telle
les résultats ou les bénéfices perçus du service, mais elles politique » (Pierre Eiglier et al., 1989). Malgré l’intérêt de cette
impliquent également les évaluations du processus du service. échelle ServQual, son acceptation comme un instrument standar-
Le mérite de ce modèle réside dans sa tentative d’approfondir le disé a été vivement critiquée. En outre, la conceptualisation et
concept de qualité perçue en offrant une structure de relations qui la mesure des perceptions de la qualité du service continuent
incorpore à la fois différentes composantes de la qualité perçue toujours à animer les débats et les controverses dans la littérature
et un ensemble de ses facteurs explicatifs. marketing (Grégory Bressolles, 2001). Plusieurs chercheurs ont
A l’origine l’échelle développée par A. Parasuraman, Valérie A. tenté d’intégrer la conceptualisation ServQual dans de nouvelles
Zeithaml et Léonard L. Berry a été composée de dix dimensions industries ou domaines d’activités (Grégory Bressolles, 2001),
de la qualité du service : éléments tangibles, fiabilité, serviabilité, ou à répliquer cette structure conceptuelle (Patrick Asubonteng et
communication, crédibilité, sécurité, compétence, courtoisie, al., 1996 ; William J. Kettinger et Choong C. Lee, 1995 ; Gerhard
compréhension/connaissance du consommateur et accessibilité. Mels et al., 1997 ; Stewart Robinson, 1999 ; Thomas P. Vandyke
Les auteurs génèrent ensuite 97 énoncés reflétant les différentes et al., 1997). De la sorte, nous avons assisté à l’émergence de
facettes de ces dix dimensions. Chacun d’entre eux est formulé nouvelles conceptualisations de la qualité du service. Plusieurs
de deux manières, l’une servant à mesurer les perceptions et recherches ont tenté de mettre en place des versions modifiées
l’autre les attentes. Plus tard, ces chercheurs ont entrepris une du modèle ServQual (William Boulding et al., 1993). Dans ce
étude quantitative et ont réussi à développer la mesure ServQual cadre, nous pouvons citer les recherches de M. James Carman
(Valérie A. Zeithaml et al., 1990) largement connue en matière (1990) qui a tenté de tester la validité du ServQual en interro-
de qualité du service. Cette échelle se compose de cinq dimen- geant des consommateurs sur les dix dimensions identifiées par
sions, à savoir : A. Parasuraman, Valérie A. Zeithaml et Léonard L. Berry (1985)
– les éléments tangibles du service : englobent l’ensemble des dans quatre activités de service complètement différentes de
éléments matériels associés au service ou à son prestataire celles utilisées par ces chercheurs. Ces études ont permis de
(installations physiques, équipement et apparence du personnel). démontrer que les critères diffèrent selon les secteurs et que le
– la fiabilité du prestataire : Il s’agit de « la capacité pour le presta- ServQual ne peut constituer une mesure générique susceptible
taire de service, d’offrir le service promis de manière exacte, d’être appliquée à n’importe quel service. En conséquence,
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précise et digne de confiance » (Valérie A. Zeithaml et al. 1988). l’auteur a proposé que le ServQual doive être adapté à l’activité
– la serviabilité du prestataire : son désir et sa bonne volonté de étudiée et ce par le test de la validité et la fiabilité de chaque item.
réaliser efficacement le service et d’aider les clients. De même pour Emin Babakus et W. Gregory Boller (1992), qui
– l’assurance du prestataire : son niveau de compétence, de précisent que les dimensions de la qualité dépendent du service
courtoisie et son aptitude à inspirer confiance. concerné. Ceci a amené J. Joseph Cronin et Steven A. Taylor
– l’empathie du prestataire : son attention à l’égard des attentes (1992) à conclure que chaque item représente une dimension à
et des buts de chaque client. part entière. A. Parasuraman, V.A. Zeithaml et L.L. Berry (1991)
Cette échelle ServQual présente l’avantage d’être synthétique et ont repris une critique de M. James Carman (1990) : ils découvrent
de disposer d’un niveau de fiabilité et de validité acceptable. Elle que la seule mesure des perceptions est suffisante pour avoir une
peut également s’appliquer à une large gamme de services et estimation du jugement global de qualité. En d’autres termes, la

Figure 3. Le modèle Servqual de Parasuraman, Zeithaml et Berry

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La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 237-238 – Marketing 51

mesure des attentes devient superflue (Sylvie Llosa et Jean-Louis


Chandon, 1993). En outre, selon R. Kenneth Teas (1993), le
modèle ServQual connaît des problèmes tant dans sa définition
et que dans la mesure des attentes. Une partie importante de la
variance retenue dans la partie des attentes du modèle ServQual Q : la perception de la qualité du service.

Innovations managériales
pourrait être due à une mauvaise interprétation des questions Wi : la pondération de l’attribut i.
plutôt qu’à des attitudes ou perceptions différentes. Certaines Pi : l’évaluation de la performance du service sur l’attribut i.
recherches (M. James Carman, 1990 ; David W. Finn et Charles k : le nombre d’attributs pris en compte.
W. Lamb, 1991 ; Gordon H.G. Mc Dougall et Terrence Levesque, J. Joseph Cronin et Steven A. Taylor stipulent que l’introduction
1992) ont également contesté l’hypothèse implicite, formulée de la pondération des différents attributs est redondante. En
par A. Parasuraman, V.A. Zeithmal et L.L. Berry (1988), relative à conséquence, Wi est supposé égale à 1. Ces auteurs se sont
l’équi-importance des dimensions de la qualité du service. En effet, appuyés sur certains travaux de recherches2 afin de démontrer
cet instrument de mesure risque de fausser les résultats, puisque la supériorité du concept de performance perçue sur celui d’écart
la perception de la qualité du service se compose de dimensions (P – E). En effet, la mesure de la qualité du service en se basant
dont l’importance relative varie en fonction du contexte et du sur un score de différence n’ajoute rien à la prédiction empirique
consommateur (Gordon H.G. Mc Dougall et Terrence Levesque de ses composantes. Dans ce cadre, les recherches de Richard L.
1992). Une limite supplémentaire du ServQual découle du fait, Oliver (1980) démontrent que lors de la première expérience d’achat
qu’à l’origine, A. Parasuraman, V.A. Zeithmal et L.L. Berry (1988) d’un consommateur, seules ses attentes initiales définissent ses
proposaient d’interroger les consommateurs ayant utilisé le service attitudes à l’égard du produit (attitude en t1 = f (attentes)). Ensuite,
au cours des trois derniers moins. Aucune distinction n’a été les performances passées du produit joueront un rôle déterminant
établie entre les consommateurs occasionnels et les habitués dans la formation de son attitude à l’égard du produit (attitude
du service. Or, les expériences d’achat influencent généralement en tn = f (attentes en tn-1, satisfaction). Dans la même veine, les
les attentes du consommateur qui auront tendance à se calquer recherches de Gilbert A. Churchill Jr. et Carol Surprenant (1982)
sur le service obtenu (David K. Tse et Peter C. Wilton, 1988). De ont démontré que, pour certaines catégories de produits, les
la sorte, les attentes auront tendance à se stabiliser à un niveau attentes et la comparaison performances/attentes n’ont aucun
proche des performances des entreprises et l’écart (P-E) tendra à impact sur la satisfaction du consommateur. Ces recherches
devenir nul et provoquera une uniformisation de la qualité perçue ont mis en avant l’importance de l’effet de la performance d’un
du service à un niveau minimum (Frédérique Perron, 1998). Quant produit sur la satisfaction du consommateur.
aux personnes ayant peu d’expériences du service, elles peuvent J. Joseph Cronin et Steven A. Taylor précisent également, suite
avoir du mal à évaluer leurs attentes (Kitty Koëlemeijer, 1991). Les à une analyse factorielle confirmatoire, que les cinq dimensions
attentes du consommateur occasionnel se forment souvent à partir du ServQual ne peuvent être retenues. Il semble inapproprié
d’un service jugé idéal. Donc, les critères d’évaluation évoluent en de généraliser ces cinq dimensions à l’ensemble des services
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fonction de la familiarité avec le service (Frédérique Perron, 1998). et ce étant donné l’instabilité sémantique de ces items entre
M. James Carman (1990) propose d’intégrer cette variable dans les différentes catégories de service. Ces résultats les ont
la mesure de la qualité du service. Enfin, d’autres recherches se amenés à proposer une échelle unidimensionnelle mesurant
sont focalisées sur l’étude de la dimensionnalité du ServQual. la performance des entreprises de service. Cette échelle (dite
Dans ce cadre, les tentatives d’application de cette échelle dans ServPerf) est composée de 21 parmi les 22 items proposés
différentes catégories de services montrent que le nombre de par A. Parasuraman, V.A. Zeithmal et L.L. Berry3. Ces 21 items
dimensions de l’échelle n’est pas constant. Par exemple, David représentent des critères communs aux quatre domaines de
W. Finn et CharlesW. Lamb (1991) précisent que les dimensions services retenus par ces chercheurs ; à savoir : la restauration
changent sensiblement lorsque les clients évaluent des services rapide, le nettoyage à sec, les opérations bancaires et la dérati-
à dominante « produit » (exemple les magasins) et les services sation. Les deux chercheurs considèrent chaque item relatif au
« purs » (les banques) (Sylvie Llosa et Jean-Louis Chandon, 1993). ServQual comme une dimension à part entière. Enfin, et dans
Le nombre de dimensions varie généralement entre trois (Marcel le but de vérifier que le ServPerf est l’outil le mieux adapté pour
Bouman et Ton Van Der Wiele, 1992 ; Gordon H.G. Mc Dougall
et Terrence Levesque, 1992) et neuf (M. James Carman, 1990).
2. Mazis Michael B., Athola Olli T. & Klippel R. Eugene, 1975, « A comparison of
four multi-attribute models in the prediction of consumer attitudes », Journal of
Consumer Research, 2, 1, pp38-52.
3.2.5 Le modèle de J. Joseph Cronin et Steven Churchill Gilbert A. Jr. & Surprenant Carol, 1982, « An investigation into the deter-
minants of customer satisfaction », Journal of Marketing Research, November,
A. Taylor (1992) Vol. XIX, pp491-504.
Oliver Richard L., 1981, « Measurement and evaluation of satisfaction processes
in retail settings », Journal of retailing, 57, 3, pp25-48.
Pour faire face à certains problèmes du ServQual, J. Joseph Cronin 3. L’item n° 19 (« les employés de XYZ ne vous accordent pas une attention
et Steven A. Taylor proposaient l’usage du modèle compensatoire personnalisée ») n’a pas été retenu étant donné qu’il est le seul à présenter des
saturations négatives dans les analyses factorielles, avec rotation oblique, faites
de Martin Fishbein (1963) : au niveau de chacun des secteurs d’activité.

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Dossier
52 La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 237-238 – Marketing

mesurer la qualité perçue du service, J. Joseph Cronin et Steven mettre l’accent sur la relation de causalité entre la qualité perçue
A. Taylor l’ont comparé au ServPerf pondéré, au ServQual et au et les composantes de la relation à la marque ; démontrant, ainsi,
ServQual pondéré. Ces échelles de mesure ont été comparées le rôle primordial que peut jouer la perception de la qualité dans
en se basant sur deux principaux critères : la dimensionnalité de la création de relation et par conséquent dans la fidélisation des
leurs items et leur capacité à expliquer la variation de la qualité consommateurs.
Innovations managériales

du service. Les résultats de ces comparaisons ont permis aux


chercheurs de constater que les performances des attributs et
les attentes sont redondantes quand il s’agit d’évaluer la qualité Bibliographie
du service perçue. En conséquence, les auteurs ont conclut que Asubonteng Patrick, Mc Cleary Karl J., Swane John. ServQual revis-
le ServPerf est meilleur que le ServQual. ited : A critical review of service quality. Journal of Services Marketing,
Toutefois, le ServPerf a fait lui aussi objet de plusieurs critiques. 1996, 10 (6), pp62-81
Dans leurs tentatives de prouver la supériorité du ServPerf sur Babakus Emin, Boller W. Gregory. An Empirical Assessment of the
le ServQual, J. Joseph Cronin et Steven A. Taylor se sont basés ServQual Scale. Journal of Business Research, 1992, 24, pp253-268.
sur certaines recherches antérieures (M.B. Mazis et al., 1975) et Bebko Charlene Pleger. Service intangibility and its impact on consumer
expectations of service quality. Journal of Services Marketing, 2000,
notamment celles de Gilbert A. Churchill Jr. et Carol Surprenant
14, 1, pp9-26.
(1982). Or, ces derniers ont démontré que la performance perçue
Berry L. Leonard. Service marketing is different. Business, 1980,
explique près de 90 % des variances du niveau de satisfaction pour May/June, pp24-28.
un bien durable, contre uniquement 20 % pour un bien non durable Biekeb Frédéric, Sempels Christophe. Proposition d’une nouvelle
(Frédérique Perron, 1998). d’un autre côté, A. Parasuraman, V.A. échelle de mesure du degré d’intangibilité d’une offre de service.
Zeithaml et L.L. Berry (1994), considèrent que J. Joseph Cronin et Acte du XIXème Congrès International de l’Association Française de
Steven A. Taylor n’utilisent pas les outils appropriés pour tester Marketing, 9 et 10 mai, Gammarth, Tunisie.
la dimensionnalité des échelles de mesure. Boulding William, Kalra Ajay, Staelin Richard, Zeithaml A. Valarie.
En conclusion, il semble que la conceptualisation et la mesure A dynamic process model of service quality : from expectations to
behavioural intentions. Journal of Marketing Research, 1993, 30,
de la qualité perçue du service représentent l’un des sujets
1, pp7-27.
les plus débattus et les plus controversés dans la littérature
Bouman Marcel, van Der Wiele Ton. Measuring service quality in the
marketing. Les débats continuent jusqu’à nos jours. Plusieurs car service industry : Building and testing an instrument. International
recherches tentent encore d’appliquer les échelles ServQual/ Journal of Service Industry Management, 1992, 3 (4), pp4-16.
ServPerf dans de nouveaux secteurs d’activités (Alison M. Dean, Boyer André, Nefzi Ayoub, La relation entre la perception de la qualité
1999 ; Srinivas Durvasula et al., 1999 ; William J. Kettinger et et la fidélité : Une application aux sites web commerciaux, La Revue
Choong C. Lee, 1995) ou de modifier leur structure conceptuelle des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 234, 2008, pp
(Patrick Asubonteng et al., 1996 ; William J. Kettinger et Choong 37-48. DOI : 10.1051/larsg/2008053
C. Lee, 1995 ; Gerhard Mels et al., 1997). Bressolles Grégory. La mesure de la qualité des services des sites web
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commerciaux : Une étude exploratoire de l’adaptabilité de ServQual.
Actes du Colloque International M.A.A.O.E., 2001, Versailles, pp75-87.

Conclusion Carman M. James. Consumer perceptions of service quality : An


assessment of ServQual dimensions. Journal of Retailing, 1990,
Vol. 66, N° 1, pp33-55.
La conceptualisation et la mesure de la qualité perçue du service Caruana Albert. Service loyalty : The effects of service quality and
représentent une source de controverses dans la littérature the mediating role of customer satisfaction. European Journal of
marketing et un sujet qui anime jusqu’à présent les débats. Dans Marketing, 2002, Vol. 36, n° 7/8, pp811-819.
ce cadre, la mesure et l’étude de la dimensionnalité du concept Chandon Jean-Louis, Leo Pierre-Yves, Philippe Jean. Service encounter
de qualité perçue reste toujours un champ très intéressant à dimensions – A dyadic perspective : Measuring the dimensions
of service encounters as perceived by customers and personnel.
explorer. En effet, plusieurs éléments peuvent intervenir dans la International Journal of Service Industry Management, 1997, Vol.8,
perception des clients tels que les éléments tangibles associés No.1, pp65-86.
à la servuction ou au service lui-même, les interactions lors de Churchill Gilbert A. Jr., Surprenant Carol. An investigation into the
la rencontre entre le personnel de l’entreprise et le client, la determinants of customer satisfaction ». Journal of Marketing Research,
méthode de prestation, etc. 1982, November, Vol. XIX, pp491-504.
En ce qui concerne la modélisation en matière de qualité du Cowell Donald W., The marketing of services, Heinemann, Londres,
service, l’analyse des cinq modèles les plus importants recensés 1984, 340 p. ISBN 978-0434902637.
dans la littérature révèle que les chercheurs ont tenté de décrire Cronin J. Joseph, Taylor Steven A. ServPerf versus ServQual : Reconciling
performance-based and perceptions-minus-expectations measure-
simplement les éléments composants le concept de qualité
ment of service quality. Journal of Marketing, 1994, 58, pp125-131.
perçue. Ce constat nous amène à proposer l’approfondissement
Cronin J. Joseph, Taylor Steven A. Measuring service quality : a
de notre étude de la littérature afin de cerner les implications de reexamination and extension. Journal of Marketing, 1992, 56, pp55-68.
ce concept, notamment, en matière de qualité de la relation liant Crosby Philip B. Quality is free : The art of making quality certain. McGraw-
le consommateur à son prestataire de service. Il s’agirait ainsi de Hill Companies, New York, 1979, 352 p. ISBN 978-0070145122.

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La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 237-238 – Marketing 53

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