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> Identifiez les incitations financières les plus adaptées
10 heures Moyenne
02:57
Pour que votre politique de rémunération soit efficace, vous devez maîtriser les différents types
d'incitations financières qui existent, pour proposer celles les plus à même de motiver vos
collaborateurs !
Rappel : on appelle « incitations financières » les éléments de la partie variable du salaire
destinés à motiver, à « inciter » le collaborateur à atteindre un objectif bien spécifique. Cet
objectif peut être qualitatif ou quantitatif, concerner une attitude ou la réalisation d’un
projet spécifique.
Maîtriser les différents éléments du salaire variable vous est essentiel pour déterminer s’il est
pertinent d’inclure un salaire variable dans le système de rémunération choisi, et si oui, quel type
de variable. C'est pourquoi dans ce chapitre, nous allons chercher à comprendre l'impact des
différents types d'incitations sur la motivation et la performance des collaborateurs.
Mais avant d’entrer dans les détails, voici un tableau qui permet de résumer brièvement les
grandes catégories d’incitations selon leur périmètre d’application, leur échéance de paiement et
leur fréquence.
Dans cette section, nous allons détailler notamment les primes exceptionnelles, les bonus à la
performance et les commissions.
C'est quoi ?
Ce sont des primes à paiement unique ou isolé dans le temps, liées à la réalisation d’un
objectif précis. Elles ne sont pas régulières : il ne s’agit pas ici de primes annuelles,
mensuelles, ou trimestrielles.
Nous les laissons de côté ici, puisqu'elles ne répondent pas à une stratégie, mais à une
obligation légale.
Les plus :
Les moins :
Contrairement aux primes régulières, les primes exceptionnelles n’ont pas un effet incitatif à long
terme : l’incitation disparaît immédiatement après la réalisation de l’événement, puisque cette
prime n’est pas supposée avoir un caractère répété.
Les bonus à la performance se caractérisent par leur régularité : ils sont contractualisés et font
partie intégrante du salaire (dans sa partie variable).
À titre d'exemple, un salarié avec un bonus peut voir son salaire brut annuel se décomposer de la
sorte : 50 000 euros fixes + 10 % de bonus, pour un salaire total de 55 000 euros par an.
On observe que:
seuls les cadres supérieurs et membres de la direction ont des bonus supérieurs à 60 % de
leur salaire fixe ;
30 % des salariés non cadres n’ont pas de bonus ; contre 20 % des cadres, et 18 % des
directeurs.
les non-cadres sont les plus représentés dans la sélection « sans bonus » ou « bonus de 1 à
10 %», alors que les managers et les directeurs sont les plus représentés dans les sections
« bonus de 11 à 20 % », « bonus de 21 à 30 % » et au-delà.
Le bonus à la performance nécessite de définir de façon précise ce qui est attendu du
collaborateur, grâce à des objectifs mesurables et atteignables. Le salarié peut ainsi
comprendre les critères selon lesquels sa prime lui sera payée ou non.
Avantages et inconvénients des bonus à la performance
Les plus :
C'est un bon moyen de motiver vos salariés sur une base régulière ! Une fois sa prime touchée
pour la période donnée, le collaborateur sera motivé à performer sur la période suivante pour
toucher sa prochaine prime.
En payant davantage les meilleurs collaborateurs, vous vous assurez aussi de garder les salariés
les plus talentueux de vos équipes !
Les moins :
Ce type de bonus peut être démotivant pour les salariés qui mettent beaucoup d’efforts dans leur
poste sans pour autant atteindre leurs objectifs. Il peut donc être pertinent d'introduire des
objectifs valorisant l'implication ou l'attitude.
Ces bonus peuvent être sources de stress pour les salariés averses au risque.
Les commissions
C'est quoi ?
À titre d’exemple, le salaire brut annuel d’un commercial peut se décomposer de la sorte :
50 000 euros annuel + 5 % de commissions sur ses ventes. Si ce salarié effectue 100 000 euros de
chiffre d'affaires sur l’année, son salaire sera de 50 000 euros + 5 % de 100 000, soit 55 000 euros.
Dans notre exemple précédent, où l'entreprise décide qu'un commercial performant doit être
rémunéré environ 55 000 euros annuel :
si le CA moyen d'un commercial est de 10 000 euros, la commission sera alors plutôt de 50 %
;
si le CA moyen est de 1 000 000, la commission sera plutôt de 0,5 %.
Il est possible de plafonner les commissions avec un montant maximal. Le risque étant
qu'une fois ce plafond atteint, les commerciaux les plus performants ralentissent les
ventes.
Les plus :
Le système de calcul simple est souvent un vrai facteur de motivation : en vendant, le commercial
sait directement ce que va lui rapporter sa vente.
Pour l’entreprise, ce système est source de sécurité : si le commercial ne rapporte pas de chiffre
d’affaires, l’entreprise n’a rien à lui payer.
Les moins :
Ce type d'incitations peut donner lieu à des pratiques commerciales agressives et à un esprit de
compétition dans les équipes.
Pour des commerciaux dont les ventes sont souvent cycliques, le commissionnement peut être
risqué en période de crise économique. Il peut être contrebalancé par un fixe raisonnable ou une
couverture en cas de situation exceptionnelle.
La question des modalités de paiement est souvent compliquée (le paiement a-t-il lieu après la
signature du contrat de vente, après facturation, après l’encaissement par l’entreprise ?).
Ce sont des éléments du salaire variable qui récompensent la performance d'un groupe
de salariés.
Le périmètre du groupe concerné peut être plus ou moins large : une équipe, un
département, une division.
Un même bonus peut inclure une part d'incitation individuelle et une part d'incitation
collective. Par exemple :
Les plus :
Les incitations collectives sont aussi un bon moyen d'encourager la bonne réalisation d’un projet
commun complexe, nécessitant plusieurs parties prenantes. Elles permettent de récompenser un
groupe de collaborateurs qui a réalisé avec succès un projet.
C'est quoi ?
Il est possible de récompenser les salariés lorsque l'entreprise atteint ou dépasse ses
résultats (chiffre d'affaires, profits, ventes...). On parle de participation aux résultats de
l'entreprise ("profit-sharing", en anglais).
Certaines de ces incitations sont légales, d’autres sont à la discrétion de l’entreprise. C'est alors à
l'entreprise d'en déterminer les critères d'attribution.
Le partage des résultats de l'entreprise a généralement lieu sur une base annuelle.
Les plus :
Vous avez là un moyen efficace de lier les objectifs de votre entreprise avec ceux de vos salariés et
de renforcer le message selon lequel vous travaillez tous pour un objectif commun.
Ces systèmes bénéficient généralement d'imposition ou de charges réduites, très attractives pour
les salariés et parfois même pour l'entreprise.
Ils sont source de flexibilité pour l'entreprise : si les résultats financiers sont mauvais, le salarié ne
sera pas payé.
Les moins :
L'impact sur la performance est indirect et extrêmement dilué : en effet, les salariés
en bénéficient indépendamment de leur propre contribution.
Le moral des salariés peut être impacté en cas de mauvais résultats de l'entreprise, surtout si le
salarié compte sur ce type d'incitation de façon régulière.
La formule de calcul est déterminée par la loi, et prend en compte plusieurs paramètres
liés aux résultats financiers de l’entreprise.
Elle est exonérée d’impôts si les salariés respectent un délai de 5 ans avant son utilisation
(sauf exceptions).
L’intéressement est une autre spécificité française. Lui aussi permet à l’entreprise de récompenser
les salariés pour ses bons résultats ; cependant, à la différence de la participation, il n'est pas
obligatoire.
C'est l’employeur qui décide, par un accord d’entreprise, de mettre en place ou non un
système d'intéressement dans son entreprise.
Certaines entreprises offrent à leurs collaborateurs la possibilité d’acheter des parts de capital,
qu’on appelle « actions » ou « stock ».
On appelle « stock-option » l’option, c’est à dire la possibilité ou le droit, d’acheter puis de
vendre une part de l’entreprise, appelée action ou stock.
Via les plans de « stock-options », vous pouvez offrir à vos collaborateurs l'opportunité de détenir
une part de l’entreprise et donc de bénéficier de ses résultats !
Les plus :
Vous fidélisez vos salariés sur le long terme, puisque les délais avant exercice sont de plusieurs
années et que pour exercer leurs options, les collaborateurs doivent être dans les effectifs.
Les moins :
Une baisse des résultats de l’entreprise peut avoir un impact négatif sur le moral et donc sur la
motivation du salarié qui a beaucoup investi dans l’entreprise.
Vous pouvez combiner plusieurs types d'incitation financière. Vos salariés peuvent
toucher à la fois :
À vous de voir quelles sont les incitations les plus efficaces selon les objectifs et la
stratégie de votre entreprise, ainsi que le profil de vos collaborateurs !
En résumé
Une « incitation financière » est un élément de salaire variable, qui a pour but de motiver et
de récompenser pour l'atteinte d'un objectif individuel ou collectif précis.
Les incitations individuelles peuvent être exceptionnelles ou régulières, liées à la
performance ou à un objectif spécifique. Leurs critères d’attribution doivent être précis et
connus du collaborateur. Quelques incitations individuelles : primes exceptionnelles, bonus
à la performance, commissions.
Les incitations collectives récompensent un groupe de salariés, renforcent la collaboration
et motivent à la mise en œuvre de vastes projets transverses.
Vous pouvez intéresser vos collaborateurs aux résultats financiers de votre entreprise, pour
les fidéliser et développer le sentiment d'appartenance.
Les professeurs
Amandine Ruas
Coach Certifiée Carrière & Confiance en Soi / Experte RH / Conférencière /
Enseignante / Auteure/ Diplômée Sciences Po Paris
Nathalie Turck
Relectrice-correctrice freelance, pour particuliers et professionnels.
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