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LE MANIFESTE SURRÉALISTE ET SES RAPPORTS AVEC

L'INCONSCIENT
Dominique Fessaguet

L’Esprit du temps | « Topique »

2011/2 n° 115 | pages 113 à 119


ISSN 0040-9375
ISBN 9782847952056
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Le Manifeste surréaliste
et ses rapports avec l’inconscient
Dominique Fessaguet

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« Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit


verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel
de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la
raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. Le surréalisme
repose sur la croyance à la réalité supérieure de certaines formes d’associations
négligées jusqu’à lui, à la toute-puissance du rêve, au jeu désintéressé de la
pensée. Il tend à ruiner définitivement les autres mécanismes psychiques et à se
substituer à eux dans la résolution des principaux problèmes de la vie. »1
C’est ainsi qu’André Breton définit « une fois pour toutes » l’inspiration et
la philosophie du groupe surréaliste. Écrites en 1924 et publiées chez Simon Kra
aux éditions du Sagittaire en octobre de la même année, les pages du Manifeste
devaient servir à l’origine, de préface à « Poisson soluble », un ensemble de
textes automatiques qu’André Breton avait composés au printemps de la même
année.
Le manuscrit du Manifeste du surréalisme, se déploie sur 21 pages extrême-
ment travaillées, il comprend de nombreuses corrections et ajouts, certains
montés sur des paperolles. Le premier mot « Préface », figurant sur ce manus-
crit, est barré. Ceci montre l’intention première de Breton qui entendait rédiger
un préambule théorique visant à dresser un bilan poétique des différences
expériences (sommeils, hypnoses, écriture automatique) entreprises par ses amis
et lui depuis 1919. En 1924, face à l’urgence d’une redéfinition du surréalisme,
le groupe se débattant dans des contradictions sans fin, André Breton va lui

1. Breton A., (1924), « Manifeste du surréalisme » in Manifestes du surréalisme, Folio,


Essais, (1985), p. 36.

Topique, 2011, 115, 113-119.


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donner son texte définitif. En effet, le terme de surréalisme suscitait controverses


et polémiques.
« Je crois à la résolution future de ces deux états, en apparence si contradic-
toires, que sont le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue, de surréalité,
si l’on peut ainsi dire. »2
Surréalité ? Surréalisme ? Quelque chose au-delà du réel ? Le Sur-réel ?
Le « fonctionnement réel de la pensée »3 serait-il surréel ?
Le sur-réel concerne-t-il les productions obtenues par le biais de l’écriture
automatique ? Le lieu surréel de la pensée serait-il cet Inconscient dont parlait
un certain Sigmund Freud et dont se réclamait André Breton ?
Le débat ne portait pas uniquement sur la question littéraire, elle était
politique. Il n’était pas seulement question d’inventer une autre langue histori-

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quement et durablement révolutionnaire. Le surréel n’étant pas donné sponta-
nément, il faut désirer l’imposer contre l’appareil répressif de la logique, de la
morale et de la société. Le surréalisme sera partagé entre désir et conscience,
entre inspiration prophétique et réalisme critique. Les excès l’ont secoué, les
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exigences aussi. En 1929, Breton réclamait dans un courrier aux collaborateurs


de la revue Surréalisme un « degré de qualification morale de chacun »4. Il expri-
mait ainsi une ligne politique qui l’amènera à écrire le Second Manifeste du
surréalisme, ce qui le brouillera avec Bataille, Leiris et Masson. En riposte au
Second Manifeste, Georges Bataille fait paraître en Janvier un tract intitulé « Un
cadavre »5 dans lequel il dénonce les principes d’André Breton qu’il juge morali-
sateurs. Le tract est co-signé notamment par Michel Leiris, Robert Desnos,
Raymond Queneau et Jacques Prévert.
Robert Desnos rédigera un Troisième Manifeste du surréalisme en guise de
réponse, qui sera publié dans le Courrier littéraire et dont voici la conclusion :
« Croire au surréel, c’est repaver le chemin de Dieu. Le surréalisme tel qu’il
est formulé par Breton est un des plus graves dangers que l’on puisse faire courir
à la libre pensée, le piège le plus sournois où l’on puisse faire tomber l’athéisme,
le meilleur auxiliaire d’une renaissance du catholicisme et du cléricalisme. Et je
proclame ici André Breton tonsuré de ma main, déposé dans son monastère litté-
raire, sa chapelle désaffectée, et le surréalisme tombé dans le domaine public, à
la disposition des hérésiarques, des schismatiques et des athées. »6
On est loin de l’affirmation du premier Manifeste « en dehors de toute préoc-
cupation esthétique ou morale »7 affirmé par André Breton lui-même !

2. Ibid., p. 24.
3. Ibid., p36
4. Centre Georges Pompidou, Dossier sur les collections du musée national d’art moderne.
5. Ibid.
6. Le Courrier littéraire, 1930.
7. Breton A, (1924), op. cit. p. 36.
DOMINIQUE FESSAGUET – LE MANIFESTE SURRÉALISTE 115
ET SES RAPPORTS AVEC L’INCONSCIENT

Ainsi, après l’euphorie des expériences inédites, la guerre se déchaîne :


manipulation, jalousie meurtrière, envie, mépris, haine.
Voilà donc le mouvement surréaliste dans toute sa dynamique politique et
artistique. Il m’a paru indispensable de vous le situer avant de me pencher sur
le Manifeste du surréalisme et ses rapports avec l’Inconscient.
Donc, le texte fondateur : le Manifeste du Surréalisme.
André Breton n’avait jamais douté d’avoir trouvé, dans l’écriture automa-
tique la matière première de l’inspiration poétique et il fixera pour mission au
surréalisme l’exploration de cette « écriture sans sujet », ce « minerai brut » qui
fait apparaître « l’or de la pensée ». Le premier des « secrets de l’art magique
surréaliste »8 révélés dans le Manifeste est celui de la « composition surréaliste
écrite, ou premier et dernier jet »9. Dans le Manifeste, Breton donne sous forme

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de recette, le mode d’emploi de l’écriture automatique : « faites-vous apporter
de quoi écrire, après vous être établi en un lieu aussi favorable que possible à la
concentration de votre esprit lui-même. Placez-vous dans l’état le plus passif,
ou réceptif, que vous pourrez. Faites abstraction de votre génie, de vos talents
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et de ceux de tous les autres. Dites-vous bien que la littérature est un des plus
tristes chemins qui mènent à tout. Écrivez vite sans sujet préconçu, assez vite
pour ne pas retenir et ne pas être tenté de vous relire. La première phrase viendra
toute seule, tant il est vrai qu’à chaque seconde il est une phrase étrangère qui
ne demande qu’à s’extérioriser [..] continuez autant qu’il vous plaira. Fiez-vous
au caractère inépuisable du murmure. »10
Libérer les mots, les extraire de leur contexte utilitaire, désarrimer la distinc-
tion entre signifiant et signifié est un des objectifs. Considérer les mots en soi,
examiner les réactions/interactions des uns par rapport aux autres : « Ce n’est
qu’à ce prix qu’on pouvait rendre au langage sa destination pleine, ce qui, pour
quelques-uns dont j’étais, devait faire un grand pas à la connaissance, exalter
d’autant la vie » écrit Breton dans « Les Pas perdus »11 Pour André Breton, la
production d’œuvre d’art n’est pas une fin en soi, l’écriture automatique
synonyme d’écriture surréaliste, doit « éclairer la partie non révélée et pourtant
révélatrice de notre être où toute beauté, tout amour, toute vertu que nous
connaissons à peine luit d’une matière intense »12
Le Manifeste affirme l’existence d’une région « surréelle » dont chacun
possède la clé en soi, un territoire non révélé où beauté et amour brillent.
L’Inconscient ? L’écriture automatique semble une révélation de lui-même pour
le traceur d’écriture, comme le rêve peut surprendre le rêveur.

8. Ibid., p. 41.
9. Ibid., p. 41.
10. Ibid., p. 41.
11. Breton A., (1924), Les pas perdus, Paris, NRF, (Recueil d’articles).
12. Breton A., (1924), Op. cit. p. 25.
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L’hypothèse d’un lieu en soi où l’or pur de la pensée, minerai brut, serait
découvert grâce à l’exploration qu’offre l’écriture automatique, pour une écriture
sans sujet, conduit à l’hypothèse d’un non travail de la pensée, d’une donnée à
l’état premier, sans travail de transformation. Peut-être, est-ce dans cet esprit que
Breton proposait à Freud en 1937, un livre auquel il pensait, un livre de récits
de rêves qui se serait appelé Trajectoire du rêve. La vérité du rêve révélée par le
récit ? Le récit du rêve dans une identité avec le rêve, une identité entre l’image
de chose et l’image de mot ? La réponse de Freud a été sans appel : « Un recueil
de rêves sans les associations qui y sont ajoutées, sans la connaissance des
circonstances dans laquelle un rêve a eu lieu – un tel recueil pour moi ne veut
rien dire et je ne peux guère imaginer ce qu’il peut vouloir dire pour d’autres. »13
Si la découverte de l’Inconscient suppose la découverte de territoires

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inconnus, c’est une métaphore que Breton pouvait bien prendre au pied de la
lettre.
Le Manifeste préconise-t-il un accès direct à l’Inconscient ? Une vérité
comme je l’ai dit où le texte serait là, prêt, déjà écrit, attendant l’engagement du
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corps, de la main qui trace ? Fantasme tout puissant d’un accès aux mystères de
la création ? Fantasme d’une écriture sans travail du langage ?
E. Jaques nous rappelle que la création entre vingt et trente ans est brûlante.
« Elle est intense, spontanée, l’œuvre est d’emblée définitive. Les effusions
spontanées de Mozart, Keats, Shelley et Rimbaud en sont le prototype. La plus
grande partie du travail semble se faire inconsciemment. La production
consciente est rapide, la vitesse de création n’étant souvent limitée que par la
capacité de l’artiste d’enregistrer matériellement les mots ou la musique qui lui
servent d’expression »14 dit-il.
En cela le Manifeste renvoie au plus près à ce type de création. Cependant, ce
qu’E. Jaques avance, est une sorte de raccourci temporel d’un processus bel et
bien à l’œuvre. Je veux parler d’un processus de création littéraire et plus parti-
culièrement poétique que Freud et beaucoup plus tard D. Anzieu, M de M’Uzan
et J. Guillaumin, ont décrit. Tous décrivent un processus, alors, comment inscrire
le projet d’un accès direct à l’Inconscient pour une création poétique ? Un
leurre ? Une intuition ?
Les théories psychanalytiques décrivent toutes le travail du créateur en un
travail en plusieurs phases, mais, des phases avec un processus de transforma-
tion. Je les rappelle brièvement, un moment de saisissement ou d’inspiration qui
est un moment de désorganisation pour le sujet et lui permet la prise de
conscience d’un représentant psychique inconscient, qu’il érigera en code
organisateur de l’œuvre et choisira un matériau apte à doter ce code d’un corps,

13. Freud S., cité in Roudinesco E. (1982) La bataille de cent ans. Histoire de la psychana-
lyse en France, Paris, Ramsay, vol II, p 49.
14. Jaques E., (1963), « Mort et crise du milieu de la vie » in Psychanalyse du génie créateur,
Paris, Bordas, (1984) p. 241.
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ET SES RAPPORTS AVEC L’INCONSCIENT

puis composera l’œuvre dans ses détails, la produira au dehors. Autrement dit, le
créateur va se saisir du langage dans les rapports personnels et intimes qu’il a
avec celui-ci et engager son travail d’écriture. Le poème demande des agence-
ments particuliers.
La poésie a souvent été donnée pour paradigmatique de la création littéraire.
Le travail du poète concerne de près la substance corporelle des mots. Dans cet
agencement minutieux, syllabe par syllabe, mot par mot, produisant un son, une
« trouvaille » déclenche un effet émotionnel d’élation esthétique, de saisissement
chez le lecteur.
Breton, en parlant de « premier et dernier jet »15 dans l’écriture automatique
nous offre-t-il un raccourci ? C’est-à-dire la proposition d’un court-circuit de ce
travail d’élaboration cher à certains littérateurs et poètes : le travail sur le

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langage, la chair des mots.
« Le mot, en tant que point nodal, est en quelque sorte prédestiné aux sens
multiples »16
C’est donc sur cela que l’écriture automatique peut compter, pour sa
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poétique.
En analogie avec le rêve, Freud remarque dans L’interprétation des rêves17
que la condensation opère de façon identique dans la poésie, une pensée venant
d’autres horizons viendra sur la possibilité d’expression d’un autre, différencier,
faire un choix, comme dans le travail poétique. Plusieurs pensées peuvent être
exprimées, comme dans le rêve, dans une « syntaxe équivoque »18 et les jeux de
mots servent le travail du poète comme du rêveur.
Lorsque Breton préconise dans l’écoute du « murmure »19, la captation
d’images insolites, bizarres, incongrues, il nous ramène à la traversée solitaire, le
flot énergétique dégagé par le saisissement du premier moment créateur :
« Le contenu du drame, en effet c’est le chaos »20
Ce chaos peut devenir création du moment qu’il peut être traduit en repré-
sentations, fantasmes, même les plus effrayants, les plus terrifiants et archaïques.
Ceux-ci constituent un début d’aménagement-réaménagement. Le travail de
l’écriture automatique va favoriser la stase de ces matériaux, qui vont se mettre
en mots. Le principe de l’écriture automatique, qui a été expérimenté de
conserve avec les expériences d’hypnose, travail sur les rêves, a permis une
porosité des frontières du soi, donné accès à des réalités psychiques où moi et
non-moi ont droit de cité. Ce travail engage à prendre, comme dans toute

15. Breton A. (1924) op. cit. p. 36.


16. Freud S., (1900a), L’interprétation des rêves, Paris, PUF, (1971), p. 293.
17. Ibid.
18. Ibid., p 293.
19. Breton A., (1924), op. cit. p. 41.
20. M. de M’Uzan, (1977), « Aperçus sur le processus de création littéraire » in De l’art à la
mort, Paris, Gallimard, p. 10.
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création de se risquer dans un processus en tout ou rien, propre à la part psycho-


tique de toute personne. Les représentants psychiques inconscients mobilisés
vont être déplacés par un changement topique dans le Préconscient. Une repré-
sentation refoulée dans l’Inconscient est une représentation de choses, elle fait
retour dans le Préconscient, s’y lie à d’autres représentations de choses et à des
représentations de mots. Le créateur travaille comme le rêveur, il opère un travail
de symbolisation. C’est ce processus que le Manifeste ignore, dans tous les sens
du terme.
Le travail littéraire sur les propositions et les mots réduit progressivement
l’amplitude des mécanismes archaïques, le procédé de l’écriture automatique va
« refuser » ce travail-là.
Les productions écrites, la peinture et le cinéma surréaliste attesteront de ces

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mécanismes et matériaux archaïques.
C’est sur un malentendu historique que s’est édifiée la célébration surréaliste
des découvertes de Freud.
Et pourtant !
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Le dispositif préconisé dans l’écriture automatique, ouvre à la régression, ce


qui va permettre la perméabilité entre les systèmes Conscient, Préconscient,
Inconscient.
Si un accès direct à cette place surréelle qu’est l’Inconscient n’est qu’un
fantasme, l’écriture automatique est bel et bien une voie d’accès à des matériaux
archaïques, elle favorise un changement chez le sujet dans sa position à l’égard
du monde, suscitant la conscience d’entrer en rapport avec quelque chose
d’essentiel, sentiment de dilatation toute puissante qui serait le moment de l’ins-
piration.
Le poète comme l’écrivain traite le langage à sa façon, les adeptes de l’écri-
ture automatique aussi, à leur insu. Les inscriptions de sons et de rythmes, la
musique de la langue, sont chevillées à la représentation de mot et vont travailler
de même.

Ainsi l’Inconscient selon Freud peut rencontrer le Surréalisme de Breton.

Dominique FESSAGUET
10 ter, rue Paul Demange
78290 Croissy sur Seine
dominique.fessaguet@free.fr
DOMINIQUE FESSAGUET – LE MANIFESTE SURRÉALISTE 119
ET SES RAPPORTS AVEC L’INCONSCIENT

Dominique Fessaguet – Le Manifeste surréaliste et ses rapports avec l’inconscient

Résumé : Par la pratique de l’écriture automatique, les surréalistes ont voulu attester
d’un sur-réel issu en droite ligne de l’inconscient freudien, inconscient qu’A. Breton avait
découvert à la lecture de S. Freud. Le malentendu entre les deux hommes a été certain, his-
torique pourrait-on dire. Cependant, si l’on considère les processus psychiques à l’œuvre
lors de la création littéraire, on peut penser que ce malentendu est en fait un malentendu
et que surréalisme et inconscient freudien peuvent se rejoindre.
Mots-clés : Surréalisme – Écriture automatique – Rêve – Inconscient.

Dominique Fessaguet – The Surrealist Manifesto and its Relation with the Unconscious.

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Summary : By using automatic writing techniques, the Surrealists aimed to bear wit-
ness to a ‘sur-real’ dimension, in direct relationship with the unconscious as defined by
Freud. Breton had read Freud’s writings but there was a blatant, even historic level of
misunderstanding between the two men. however, when one examines the psychic pro-
cesses at work during literary creation, it becomes clear that this misunderstanding was
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indeed just that, as Surrealism and the Freudian unconscious have much in common.
Key-words : Surrealism – Automatic Writing – Dream – Unconscious.

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