V1_Mai 2022 Maëva PERONI

Les évaluations

Fiche technique sur les bonnes

pratiques pour concevoir des
évaluations
INDEX

“ Évaluer, c'est créer : écoutez donc, vous qui êtes créateurs ! C'est
l'évaluation qui fait des trésors et des joyaux de toutes choses évaluées. "
Friedrich Nietzsche

Les types d’évaluation………….………………………………………………………………1

Les modes d’évaluation………….…………………………………………………………...2

Les outils……………………………………….……………………………………….…….……..2

La conception…..………………………………….……………………………………….……..3

Les critères de réussite…………….…….…………………………..…………………..…..4

Prérequis méthodologiques….………….….………….….…….……….…………..…..4
L’EVALUATION

Une évaluation est un des leviers principaux d’un formateur pour accompagner les apprenants à
l’acquisition de compétences. Elle a plusieurs rôles, tant pour les formateurs que pour les apprenants.
D’abord, elle permet au formateur d’adapter ses cours, de planifier, d’organiser autrement en fonction
des besoins des apprenants, ce qui apportera une réelle personnalisation de l’apprentissage. Ensuite,
elle apporte aux apprenants une capacité d’analyse sur la méthodologie d’apprentissage qui
correspond le mieux, et d’approfondir davantage les points sensibles pour se perfectionner. Enfin, elle
permet à chacun de souligner les réussites.

De ce fait, bien la préparer est indispensable pour assurer son efficacité. Toutefois, elle est parfois mal
utilisée, ce qui peut nuire à son efficience. C’est pourquoi vous trouverez dans ce livret une ouverture
d’esprit sur ce qui fait les fondements de l’évaluation, comprenant des pistes de réflexion, des conseils,
pour nous permettre d’améliorer nos dispositifs pédagogiques.

LES TYPES D’EVALUATION

Les recherches théoriques sur les évaluations ont permis de distinguer trois grandes catégories.

L’évaluation diagnostique
Vous souhaitez appréhender le niveau initial de votre groupe d’apprenants ? Rien de mieux que
l’évaluation diagnostique. Généralement proposée en début de formation, elle permet au formateur
de déterminer les acquis au sein du groupe, de cerner les différences de niveau (si elles existent) et
d’ajuster ses cours en fonction des besoins. Ce type d’évaluation est d’un grand soutien pour
personnaliser et individualiser la formation.

L’évaluation sommative
Vous avez besoin d’attester les compétences finalement acquises par les apprenants ? Cette évaluation,
dite sommative, permet de certifier un niveau à la fin d’un module ou d’une formation et apporte
ainsi la validation de ses connaissances. On peut aussi parler d’évaluation finale. Elle permet parfois de
délivrer un certificat. Ses résultats sont parfois communiqués à des tiers.

L’évaluation formative
Vous souhaitez évaluer les acquis entre les évaluations de début et de fin ? Aussi appelée évaluation
pédagogique, l’évaluation formative se déroule tout au long de la formation et permet ainsi d’assurer
la progression pédagogique. Elle permet de ce fait, aux formateurs comme aux apprenants, d’analyser
ses forces et les points à améliorer pour ajuster et adapter le parcours progressivement.

Enfin, ces types d’évaluations sont indispensables pour dispenser d’une bonne formation. Elles
permettent d’analyser et d’ajuster le module en fonction des niveaux de chacun et des lacunes. Ainsi,
les apprenants pourront plus facilement progresser en apprenant de leurs erreurs.

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LES MODES D’EVALUATION

Une évaluation peut être conçue selon plusieurs modes. La plus connue est celle effectuée par le
formateur. Toutefois, il existe d’autres façons pouvant apporter un plus dans l’apprentissage.

L’autoévaluation

L’apprenant peut s’impliquer encore plus dans son apprentissage notamment en s’auto-évaluant. Il
pourra ainsi apporter des critiques lui-même sur son travail, son évolution, son investissement durant
la formation, mais aussi repérer et comprendre ses erreurs. Grace à ce mode, il sera encore plus
impliqué dans son évaluation et développera sa capacité à travailler en autonomie.

L’évaluation par les autres apprenants

Les apprenants peuvent s’évaluer entre eux. Cela permet ainsi de renforcer la cohésion d’équipe,
l’entraide et apporte ainsi à l’apprenant de nouveaux conseils et un nouveau point de vue. Le fait d’être
évalué par ses pairs peut aussi rassurer et apporter des informations complémentaires au formateur.
De plus, le groupe aura une participation active durant le cours.

L’évaluation du formateur et de la formation

Enfin, les apprenants peuvent évaluer le formateur et la formation dans le cadre d’une amélioration
continue de la formation. Cette phase permet d’apporter un feedback et des clés de compréhension
pour assurer un développement positif du module. Grâce à ces informations, les formateurs pourront
apporter les outils nécessaires pour répondre aux besoins des apprenants.

Il est important de varier les modes d’évaluation pour permettre de dynamiser le module, de stimuler
constamment le groupe d’apprenant et d’améliorer la transmission des messages pédagogiques.

LES OUTILS

De nombreux outils existent pour nous permettre d’adapter nos évaluations en fonction du module
proposé. Ces outils doivent être minutieusement étudiés au préalable et adaptés en fonction des
objectifs fixés. Parmi eux, voici quelques exemples :

• Un questionnaire, QCM ou QCU (questionnaire à choix multiple / unique) : Il s’agit d’un

questionnaire auquel l’apprenant choisi une ou plusieurs réponses. C’est un outil très utile, car
il est rapide à traiter et permet également d’apporter une correction automatique et objective
des apprenants. Cependant, la création de cet outil peut s’avérer longue pour être
méthodologiquement adéquat et adapté aux objectifs fixés. Cet outil est idéal pour évaluer des
savoirs.

• L’étude de cas : c’est un outil très pertinent pour associer la théorie et la pratique d’une
discipline. A travers leur sujet, les apprenants sont plongés dans des situations professionnelles
où ils devront poser un diagnostic, proposer des solutions et en déduire les règles. L’étude de

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 cas permet de développer davantage de compétences et fait appel à la capacité d’analyse des
apprenants. Cet outil est idéal pour évaluer des savoir-faire procéduraux, c’est-à-dire les
méthodes, les démarches, les modes opératoires relatifs à la réalisation d'une action.

• Mise en situation : ce mode favorise la stimulation du groupe, la communication orale, l’esprit

d’équipe et le sens critique. Les apprenants sont plongés dans une situation à résoudre, pouvant
être effectuée de façon collaborative. Cet outil est idéal pour évaluer des savoir-faire
techniques et/ou relationnels, qui se réfèrent à la communication avec autrui.

LA CONCEPTION

Nous avons vu les différents types, modes et outils d’évaluations existants. Grâce à ces éléments, nous
pouvons concevoir une évaluation efficace. Pour cela, voici quelques conseils à suivre :

1. Les évaluations doivent être préparées dès le début de la formation. Elles permettront d’établir
un point d’arrivée.

2. Définir ce que l’on souhaite évaluer. Il est indispensable, au préalable, de définir avec précision
les compétences à travailler. En effet, les évaluations doivent porter sur les objectifs définis
auparavant et y répondre. Cela permettra d’avoir une approche de l’outil d’évaluation le plus
adapté. Le formateur peut se poser quelques questions pour développer sa réflexion :

« Qu’est-ce que j’attends de l’apprenant ? »

« Comment l’évaluation peut-elle amener l’apprenant à la performance attendue ? »
« Quelles sont les compétences à mobiliser ? »

3. Un sujet d’évaluation doit comporter :

✓ Le contexte : une explication de la situation initiale

✓ L’énoncé, la tâche à réaliser : il doit être clair, précis et bien cadré
✓ La disposition des outils : le matériel utile à l’évaluation doit être préparé et disponible
pour chaque apprenant
✓ Les critères d’évaluation : ils doivent être précisés pour les apprenants.

4. Réaliser les trois types de formations citées plus haut.

5. La posture de l’évaluation : celle-ci doit instaurer un climat de confiance, être dans une
dynamique positive et bienveillante pour permettre la transmission de messages aux
apprenants. Les remarques doivent être constructives pour une progression optimale.

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LES CRITERES DE REUSSITE

Comment pouvons-nous savoir si l’évaluation est réussie ?

Lors de la conception de l’évaluation, nous avons définis des objectifs à atteindre. Désormais, il faut
attribuer le seuil de réussite.

Le seuil de réussite
Il s’agit du minimum de réussite, ce que l’apprenant doit faire pour être tout juste recevable. Les
critères doivent toutefois être réalisables. Nous pouvons réfléchir sur cette question :
« Quel est le minimum que l’apprenant doit faire pour que sa performance soit correcte ? »

Définir une échelle de notation

La notation ne peut pas être extrêmement précise et juste. De ce fait, il est recommandé d’adopter une
échelle de notation à 3 ou idéalement 4 niveaux seulement. Nous pouvons adapter la notation selon
les critères évalués, par exemple :
« Non satisfaisant, juste satisfaisant, très satisfaisant et parfait »
Ou encore « Non réalisé, partiellement réalisé et réalisé »
Les critères évalués doivent être clairs, précis et observables afin de comprendre effacement nos
erreurs et pouvoir s’améliorer par la suite. Il ne doit pas non plus y avoir trop de critères, l’évaluation
doit répondre aux objectifs fixés. Grâce aux critères de réussite, les apprenants pourront se situer par
rapport à leur apprentissage.

Exemple de critères
Si la consigne est de rédiger un document, des critères peuvent éventuellement être :
- L’orthographe est correcte
- L’écrit fait entre 500 et 600 mots
- Le texte est agréable à lire (comporte des paragraphes, bien aéré)

Nous pouvons de ce fait constater que ces critères sont observables. A cela, nous pouvons définir un
seuil minimum de réussite, qui représente le minimum à faire pour valider ce critère. Dans le cas du
critère suivant : « L’écrit fait entre 500 et 600 mots »
Le seuil minimum de réussite peut être « L’écrit fait à minima 500 mots ».

Enfin, une note doit être attribuée en fonction des résultats. Il est essentiel d’établir une échelle de
notation en fonction des niveaux attribués. Cette note peut-être un nombre, un pourcentage ou encore
des lettres. Toutefois, les notes doivent se rattacher aux niveaux attribués.

PREREQUIS METHODOLOGIQUES

L’accompagnement de l’apprenant pour l’évaluation est primordial, mais il est souvent oublié. Quelque
soit le type d’évaluation et l’outil utilisé, le cadre doit être clairement précisé. L’objectif est de
permettre aux apprenants de garder le cap sur son parcours pédagogique. Il y a eu de nombreuses
études permettant de hiérarchiser l’acquis des informations durant l’apprentissage. Nous retiendrons
l’exemple de la taxonomie de Bloom.
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La taxonomie de Bloom est une méthode mise en place par Benjamin Bloom. Elle apporte un cadre
d’apprentissage qui permet d’identifier et de classer des niveaux de compétences. Elle se présente
généralement sous la forme d’une pyramide, un peu similaire à la pyramide de Maslow. L’objectif est
de permettre à chaque apprenant de gravir les échelons de cette pyramide afin d’acquérir des
compétences plus approfondies sur un sujet. Il s’agit d’un outil d’aide pour les formateurs pour
échelonner et construire le parcours pédagogique.

Six grandes catégories se distinguent

Connaissance : l’apprenant est capable de se remémorer et de restituer ce qu’il a appris
précédemment.
Compréhension : il s’agit de l’aptitude à comprendre, interpréter des faits et expliquer avec ses propres
mots.
Application : c’est la capacité d’utiliser la théorie sur des situations pratiques, de résoudre des
problèmes.
Analyse : il s’agit de décomposer l’information et de tisser des liens pour permettre d’identifier
clairement des idées.
Synthèse : à partir des informations en sa possession, l’apprenant est capable de les combiner afin de
créer quelque chose de nouveau
Evaluation : à ce niveau, l’apprenant est capable de prendre de la distance afin d’apporter son
jugement et de critiquer l’information.

La pyramide se présente de la façon suivante

Source : Bien enseigner

Ainsi, le parcours pédagogique peut être construit graduellement, partant des éléments les plus
simples, aux plus complexes. Transmettre ce modèle aux apprenants leur sera bénéfique et leur
permettra d’avoir un point de repère sur leur niveau de compréhension.

Les évaluations doivent donc être claires et précises, et toujours dans l’objectif de permettre aux
apprenants de progresser tout au long de la formation.