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CFI MONTIGNY

BTS SIO 2ème Année


CCIR Versailles – St. Quentin-en-Yvelines

EDM – DROIT

Chap. 9 – LA RESPONSABILITÉ DU FAIT DES PRODUITS DÉFECTUEUX

En matière de gestion d’entreprise, on peut assister à la responsabilité civile de l’entreprise


du fait de son activité ou une responsabilité de l’entreprise du fait des produits défectueux
qu’elle peut mettre sur le marché. Ce sera l’objet du chapitre 9 à voir.

Alors la responsabilité du fait des produits défectueux a été introduite en droit français par
la loi du 19 mai 1998. Cette loi instaure un régime spécifique qui ne relève ni de la
responsabilité contractuelle ni de la responsabilité délictuelle. Son but est de permettre une
meilleure indemnisation des victimes par l’instauration d’une responsabilité sans faute.
Répondre à cette problématique revient à poser quelques questions qui sont :
- Qiu est concerné par ce dispositif ?
- Quelles sont les conditions de sa mise en œuvre ?

I – LE CHAMP D’APPLICATION

1. La nature des produits


C’est une conception extrêmement large du produit qui est retenue.
Tout bien meuble est concerné :
. Meuble corporel :
Produits manufacturés, produits du sol, de l’élevage ou de la pêche y compris incorporé dans
un immeuble.
. Meuble incorporel :
Exemple : L’électricité ….

Seuls les immeubles sont exclus.


En effet, d’autres régimes de responsabilité existent, ex : responsabilité décennale du
constructeur ou du producteur.

2. Les parties en présence


Le responsable et la victime sont les parties en présence :
- La victime
. Peut avoir conclu un contrat avec le responsable (Acheteur) ou être un Tiers,
(Simple Utilisateur du produit)
. Peut utiliser le bien à des fins personnelles (Consommateur) ou en faire un usage
professionnel.
- Le responsable : Il s’agit du PRODUCTEUR.

Est Producteur, lorsqu’il agit à titre Professionnel :


- Le fabricant d’un PRODUIT FINI (Produit prêt à la consommation)
- Le producteur d’une matière première,
- Le fabricant d’une partie composante (Produit semi-fini) ….

Est assimilé au Producteur, toute personne agissant à titre professionnel :


- Qui se présente comme producteur en apposant sur le produit SON NOM, SA
MARQUE OU UN AUTRE TITRE DISTINCTIF, Ex. Marques de Distributeur dans La
Grande Distribution),
- Qui importe un PRODUIT dans la Communauté Européenne.
SI LE PRODUCTEUR NE PEUT ÊTRE IDENTIFIE,
Le vendeur, le loueur, ou tout autre fournisseur professionnel ,
À moins qu’il ne désigne son propre fournisseur ou le producteur, dans un délai de 3 mois à
compter de la date à laquelle la demande de la victime lui a été notifiée.

II – LA MISE EN ŒUVRE
1. Les conditions de mise en œuvre
La victime doit prouver le dommage, le défaut du produit et le lien de causalité entre les
deux, c’est-à-dire le dommage et la faute :
- Le dommage :
. Atteinte à la personne (dommage corporel),
. Atteinte aux biens, autre produit défectueux lui-même (dommage
matériel). Seuls les dommages supérieurs à 500 euros seront indemnisés.

- Le défaut :
Un produit est défectueux lorsqu’il ne présente pas la sécurité à laquelle
on peut légitimement s’attendre (Produit anormalement dangereux).
Pour apprécier le caractère défectueux, il doit être tenu compte :
- De la présentation du produit (Notice d’information),
- De l’usage qui peut en être raisonnablement attendu,
- Et du moment de sa mise en circulation (Un produit est mis en circulation
quand le producteur s’en dessaisit volontairement).

Il s’agit d’une responsabilité de plein droit du producteur, c’est-à-dire d’une


responsabilité sans faute. Il suffit que le défaut existe, peu importe que le producteur ait
commis ou non une faute.
La victime doit intenter son action dans un délai de trois ans à compter de la date à
laquelle elle a eu, ou aurait dû avoir, connaissance du dommage, du défaut et de
l’identité du producteur.
Toutefois, la responsabilité du producteur est éteinte dix ans après la mise en circulation
du produit qui a causé le dommage.

2 – Les causes d’exonération


Le producteur est responsable de plein droit, à moins qu’il ne prouve :
 Qu’il n’avait pas mis le produit en circulation,
 Que le défaut est né postérieurement à la mise en circulation.
 Que l’état des connaissances scientifiques et techniques, au moment où
il a mis le produit en circulation, n’a pas permis de déceler l’existence du
défaut = risque de développement.
 Que le défaut est dû à la conformité du produit avec des règles
impératives d’ordre législatif ou règlementaire.
 Que le dommage est causé conjointement par un défaut du produit et
par la faute de la victime.
APPLICATIONS SUR LE CHAPITRE
Les Parties en Présence

Document 1 : LA NOTION DE PRODUCTEUR

Selon la loi, le producteur est responsable quand il agit à titre professionnel, en tant que
fabricant d’un produit fini, producteur d’une matière première ou encore fabricant d’une
partie composante.
Dans l’hypothèse d’un produit incorporé dans un autre, le producteur de la partie
composante et celui qui a réalisé l’incorporation sont solidairement responsables. Cette
disposition aura un impact considérable sur les systèmes d’information.
Ainsi, un client qui procède à l’intégration de différents produits défectueux (Logiciel par
exemple) dans son système informatique pourra agir en responsabilité contre le producteur
du produit, mais aussi contre la SSII qui aura réalisé l’intégration de ce produit.
La loi fait également peser la responsabilité du fait des produits défectueux sur les
fournisseurs des produits, et bien entendu parmi ceux-ci les vendeurs et les loueurs !
Quelle garantie accordée aux victimes !
Force est de constater que la loi organise « un choix multiple » eu égard à la pluralité de
responsables que pourra assigner la victime.
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Questions
1. Contre quelles personnes la victime d’un produit défectueux peut-elle agir 
La personnes victime d’un produit défectueux peut agir contre la fabrique du produit,
peut se prévaloir de la responsabilité du fait des produits défectueux, peu importe
qu'elle soit liée ou non par un contrat au responsable
2. Faut-il un lien contractuel entre producteur et la victime ?
Non le lien n’est pas obligatoire, peu importe qu’elle soit liée ou non par un contrat au
responsable
3. Est-il légitime que « celui qui a réalisé l’incorporation » ou le simple vendeur puissent
directement être mis en cause ? Expliquez votre point de vue.
Oui pour moi le vendeur peut directement être mis en cause car c’est lui le responsable
de l’objet, qui doit vérifier si toute est fonctionnelle et parfait, si le travail est bâclé c’est
de sa faute donc il est en parti responsable. Après ça peut être la faute du livreur par
exemple. Le responsable est tenu des dommages causés aux personnes et, sous réserve
du seuil de 500 euros, des dommages causés aux autres choses. Il ne peut s’exonérer de
sa responsabilité en démontrant qu’il n’a pas commis de faute.
Soit le fait que les conditions de la responsabilité ne sont pas remplies (absence de mise
en circulation, absence de défaut au moment de la mise en circulation, absence de
défaut lorsque le défaut allégué est dû à la conformité du produit avec des règles
impératives d’ordre législatif ou réglementaire). Soit le fait que le dommage est le fruit
d’un risque de développement, c’est-à-dire que « l’état des connaissances scientifiques
et techniques, au moment où [le produit] a été mis en circulation, n’a pas permis de
déceler l’existence du défaut » (art. 1245-10, al. 4° / art. 1386-11 anc.). Cette cause
d’exonération est cependant exclue lorsque la chose qui a causé le dommage est un
élément ou un produit du corps.

Document 2 – QUALITÉ DE LA VICTIME

En l’espèce, un litige est survenu entre un fabricant de moteurs et une entreprise de


maintenance. La responsabilité du fabricant était engagée pour le dommage causé au
groupe électrogène d’un hôpital consécutif à l’échauffement d’un altérateur fabriqué par lui.
L’installation ayant pris feu, la société chargée de sa maintenance a réparé les dommages
matériels causés à l’hôpital, puis s’est retournée contre le fabricant. Condamné à payer, ce
dernier a attaqué la décision en plaidant que l’obligation de sécurité qui pèse sur tout
vendeur professionnel ne couvrirait pas les dommages causés aux objets destinés à un usage
professionnel. La Cour de Justice des Communautés Européennes (CJCE), a jugé que le droit
communautaire ne s’oppose pas à l’application du régime de responsabilité du fait des
produits défectueux dans ce cas.
Cour de Justice des Communautés Européennes.
1. Quels sont les faits à l’origine ? Quels sont les arguments du fabricant pour saisir la
CJCE ? L’installation à pris feu et les arguments du fabricant pour saisir la CJCE sont
que le droit communautaire ne s’oppose pas à l’application du régime de
responsabilité du fait des produits défectueux dans ce cas car ile ne couvrirait pas les
dommages causés aux objets destinés à un usage pro.
2. Quel principe rappelle la CJCE à cette occasion ?
La Cour de Justice des Communautés Européennes (CJCE), a jugé que le droit
communautaire ne s’oppose pas à l’application du régime de responsabilité du fait
des produits défectueux dans ce cas.

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