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MODULE DE SEMIOLOGIE MEDICALE / 2020 - 2021

Dr Bouzid Redouane
Médecine Interne

LES DOULEURS EN URO-NEPHROLOGIE

PLAN :

OBJECTIFS

1- INTRODUCTION
2- RAPPEL ANATOMIQUE ET PHYSIOLOGIQUE DE L’APPAREIL URINAIRE
3- EXAMEN CLINIQUE
3.1- INTERROGATOIRE
3.2- EXAMEN PHYSIQUE
3.3- LES POINTS DOULOUREUX URETERAUX
3.4- EXAMEN DES URINES
4- LES DIFFERENTES DOULEURES DE L’APPAREIL URINAIRE
4.1- DOULEURS DU HAUT APPAREIL URINAIRE
4.2- DOULEURS DU BAS APPAREIL URINAIRE
5- EXAMENS COMPLEMENTAIRES :
6- CONCLUSION :
7- REFERENCES :

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OBJECTIFS :

- Décrire les caractéristiques sémiologiques des douleurs de l’appareil urinaire.


- Distinguer une lombalgie urologique d’une douleur radiculaire.
- Rechercher un contact lombaire.
- Reconnaitre une crise de colique néphrétique.
- Rechercher les 03 points urétéraux.
- Rechercher un globe vésical (rétention aigue d’urines).

1- INTRODUCTION :

Les douleurs en uro-néphrologie représentent un motif fréquent de consultation en urologie.


Ils affectent différentes parties de l’appareil urinaire et requièrent une expertise
sémiologique associée à une exploration dirigée pour aboutir au diagnostic.

2- RAPPEL ANATOMIQUE ET PHYSIOLOGIQUE DE L’APPAREIL URINAIRE :

Sur le plan anatomique, l’appareil urinaire est constitué du haut appareil et du bas appareil :
- HAUT APPAREIL URINAIRE :
Constitué de :
- REIN : en nombre de 02 et de localisation
Retropèritoneale.
- VOIES EXCRETRICES : petits calices en groupes
Formant le bassinet.
- URETERE : Elle est constituée de 03 segments
lombaire, iliaque et pelvien.
- BAS APPAREIL URINAIRE :
De localisation sous péritonéale :
- VESSIE : de forme ovoïde , capacité de 300 à
400 CC
- URETHRE : sert à évacuer les urines vers l’extérieur.
Chez la femme de 3 à 4 cm, se situant à la face
antérieure du vagin.
Chez l’homme de 14 cm, en 02 parties postérieur (prostatique et membraneux), antérieur
spongieux se termine par le méat au sommet du gland.

L’appareil urinaire sert à maintenir l’homéostasie :


- Tension osmotique.
- Équilibre hydro- électrolytique et acido-basique.
- Élimination des déchets toxiques (urée).
Le rein à travers son unité fonctionnelle le néphron, élabore l’urine à travers la filtration puis
la réabsorption et sécrétion tubulaire.
La vessie stocke les urines entre 02 mictions. La miction nécessite la contraction du muscle
vésical et une bonne synergie vesico- sphinctérienne.
La continence dépens d’un contrôle sensitivomoteur, un réservoir vésical de bonne qualité et
une étanchéité du sphincter.

3- EXAMEN CLINIQUE :

3.1- INTERROGATOIRE : Permet la recherche :


- Motif de la consultation.
- Douleur : début, évolution, traitement antérieur.
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- Modification des urines (qualité, quantité)
- Anomalie de la miction
- Troubles gènito-sexuels associés.
- Antécédents : lithiase urinaire, hématurie, malformation, infection à répétions, ou de
pathologie prostatique ou tumorale, diabète, Insuffisance rénale, Pathologie neurologique…

3.2- EXAMEN PHYSIQUE :


A la recherche de signes généraux et de signes physiques :
- Fièvre, anémie, œdèmes, Une hypertension artérielle…
- Amaigrissement, Adénopathies surtout inguinale.
- Examen des fosses lombaires A la recherche d’une tuméfaction , une masse ou une Cicatrice
antérieure.
- Examen de la région hypogastrique.
- Examen des organes génitaux externes.
- Touchers pelviens.
- Examen des orifices herniaires.

3.3- LES POINTS DOULOUREUX URETERAUX :

La palpation de points urétéraux explore le trajet


de la voie excrétrice et permet de provoquer une douleur au
points urétéraux :
- Le point supérieur : En arrière dans l’angle costo-vertébral,
En avant dans la région para-ombilicale à 3 travers de
doigts de la région médiane (rein, bassinet, Uretère supérieur)
- Le point moyen : à l’union du tiers externe et moyen de
ligne joignant les 02 épines iliaques antero-supérieures
(Jonction de la portion lombaire et pelvienne de l’uretère)
- Le point inférieur : perçu au toucher rectal (portion terminale
de l’uretère).

3.4- EXAMEN DES URINES :

L’examen des urines permet d’apprécier le jet des urines, la qualité et le volume.
La recherche d’une hématurie est systématique, définie par la présence de sang dans les
urines. Elle est d’origine rénale ou urologique, microscopique ou macroscopique.
Au laboratoire, on peut doser la protéinurie de 24h, et rechercher les cristaux responsables de
lithiases urinaires.
A la bandelette, l’analyse est qualitative et permet de rechercher une protéinurie, hématurie,
glucosurie, leucocyturie ainsi que l’évaluation du PH urinaire …

4- LES DIFFERENTES DOULEURES DE L’APPAREIL URINAIRE :

4.1- DOULEURS DU HAUT APPAREIL URINAIRE : Les douleurs sont dues à la mise en tension
de la capsule rénale ou de la voie excrétrice.

4.1.1- LA LOMBALGIE :

C’est une douleur unilatérale de l’angle costo-vertébral


Postérieur qui ne possède pas de caractère mécanique
(N’est pas déclenchée par l’effort ou le changement
de position) ni inflammatoire comme les douleurs
rachidiennes qui sont bilatérales et en barre.

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Elle est secondaire à :
- Obstacle sur la voie excrétrice
- Œdème du parenchyme rénal lors d’une infection
- Hémorragie intra ou péri-rénale (tumeur ou traumatisme)
- Ischémie (infarctus rénal)

4.1.2- LA COLIQUE NEPHRETIQUE :

C’est une urgence thérapeutique et représente une forme


particulière de lombalgie :
- prodromes : douleur lombaire vague, brûlures,
Hématurie….
- Début : brutal, lombalgie unilatérale à irradiation
Descendante vers la région inguino-génitale.
- Type : déchirement, brûlure, piqûre, broiement.
- Intensité : extrême, permanente ou avec paroxysmes.
- État du malade : agité, anxieux, sans position antalgique.
- Troubles mictionnels : Avec envie impérieuse à la miction.
- Examen physique : normal, pas de contracture abdominale.
La palpation du trajet des voies excrétrices exacerbe la douleur (points urétéraux).
- Signes accompagnateurs : Peut s’accompagner de vomissements, météorisme abdominal
avec iléus reflexe.
- Evolution : La crise cède en quelques heures avec parfois l’expulsion d’un calcul.
- Complications : La colique nephretique peut se compliqué d’un tableau fébrile orientant
vers l’infection et le risque de rétention purulente ou s’accompagner d’une oligo-anurie avec
insuffisance rénale aigue.
- Etiologies : Elle fait suite à une obstruction urétérale qui est :
- Endoluminale par lithiase ou caillot sanguin.
- Pariétale par anomalie de la jonction pyelo-urétérale ou vésico-urétérale ou tumeur.
- Extrinsèque par tumeur ou fibrose retroperitoneale.

4.1.3- LES DOULEURS PERMICTIONNELLES :

Il s’agit de douleurs ascendantes en fosse iliaque voir lombaire, traçantes traduisant un reflux
vésico- urétéral ou rénal d’urines, secondaire à une malformation urinaire ou anomalie
sphintèrienne.

4.1.4- LES DOULEURS EN RAPPORT AVEC UN GROS REIN :

La douleur se fait au profit du parenchyme ou la voie excrétrice. Le diagnostic se fait par la


palpation qui s’applique à 02 mains en décubitus dorsal.
La main postérieure à plat se glisse sous le malade dans l’espace entre la 12è cote et la crête
iliaque. Elle apprécie la sensibilité et le tonus des muscles lombaires.

La main antérieure palpe profondément l’hypochondre


et le flanc à chaque inspiration.
La main postérieure peut percevoir une douleur,
une défense ou une Masse (c’est le contact lombaire)

Un gros rein peut être une tumeur rénale, un kyste


ou une Hydronéphrose ou uretèro-hydronéphrose
en rapport avec une dilatation de la voie excrétrice
haute (lithiase, malformation, tumeur)

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4.2- DOULEURS DU BAS APPAREIL URINAIRE :

Les douleurs sont dues une anomalie de la miction, de la réplétion vésicale ou du contenu
scrotal chez en rapport avec atteinte gènitale.

4.2.1- La rétention urinaire aigue :

C’est une véritable urgence par obstacle à l’évacuation de la vessie avec impossibilité d’uriner
alors que le besoin se fait sentir de façon insidieuse et douloureuse nécessitant un sondage en
urgence.
L’examen clinique permet de retrouver à :
- Inspection : Une distension médiane en rapport avec une vessie pleine.
- Palpation : Une tuméfaction lisse, sensible, rénitente.
- Percussion : matité sous ombilicale à limite supérieure convexe vers le haut.

La rétention aigue fait suite à un obstacle Cervico-uréthro-prostatique ou une origine


neurologique (compression médullaire, paraplégie...)

4.2.2- Les douleurs scrotales :

1- Orchy-épididymite : Inflammation du testicule et de l’epididyme, secondaire à une infection


urinaire, donnant tuméfaction aigue rouge, chaude et douloureuse dans un contexte fébrile.

2- la torsion du cordon spermatique : C’est une urgence chirurgicale en rapport avec une
torsion du testicule autours de son pédicule vasculaire donnant une ischémie aigue. Le tableau
clinique est fait d’une douleur lancinante aigue unilatérale sans signes inflammatoires locaux.

4.2.3- Autres types de douleurs du bas appareil urinaire :

- Dysurie : difficulté à l’évacuation de la vessie qui se vide avec effort. Elle peut
s’accompagner de douleur et oriente vers une pathologie prostatique ou vésicale.
- Brûlures mictionnelles : doivent faire rechercher une infection urinaire.
- Douleur hypogastrique : rythmée par la miction, et l’état de réplétion de la vessie.
- Douleur périnéale : en arrière des bourses, en rapport avec une pathologie urétrale ou
prostatique et rythmées par la miction ou l’éjaculation. Elles sont souvent d’origine infectieuse.

5- EXAMENS COMPLEMENTAIRES :

En fonction du contexte clinique et l’orientation étiologique, une série d’examens


complémentaires peut être demandée :
- Bilan sanguin : fonction rénale à savoir urée, créatinine, clairance de la créatinine, glycémie
ionogramme NA+, K+, CA++, acide urique..
- Examen cytobactériologique des urines ECBU.
- Radio de l’abdomen (ASP) : évaluer la taille des reins, calculs..
- Echographie abdominale : morphologie rénale et voies excrétrices.
- Urographie intraveineuse UIV : par produit radio opaque éliminé par le rein, visualise l’état
des voies excrétrices.
- Cystoscopie : examen endoscopique de la vessie.
- Artériographie rénale : recherche d’une anomalie vasculaire rénale.
- Scanner abdominal : surtout dans la pathologie tumorale….

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6- CONCLUSION :

L’analyse des éléments sémiologiques des douleurs en uro-néphrologie et l’examen physique


soigneux de l’appareil urinaire sont indispensables pour poser un diagnostic et une prise en
charge à temps afin d’assurer le maintien de l’homéostasie du milieu interne et le confort
mictionnel.

7- REFERENCES :

- Précis de sémiologie.
- Abrégé de sémiologie médicale MASSON.

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