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 10-385-B-20

Prise en charge nutritionnelle


de l’insuffisance rénale
P. Chauveau, S. Trolonge

L’insuffisance rénale chronique (IRC) est associée à un état de dénutrition protéinoénergétique. La


carence d’apports en est le facteur principal et s’aggrave avec la progression de l’insuffisance rénale.
L’inflammation chronique, les troubles métaboliques aggravent l’état nutritionnel ainsi que les comor-
bidités souvent présentes, dont l’âge, le diabète et les maladies vasculaires. Au stade prédialytique,
l’apport en protéines doit être restreint (0,8 g/kg/j), tout en assurant un apport énergétique adéquat
(> 30 kcal/kg/j). Au stade de la dialyse, l’apport en protéines est augmenté à 1,2 g/kg/j. Le dépistage de
la dénutrition doit être systématique et associe les marqueurs biochimiques, l’interrogatoire diététique
et l’évaluation de la composition corporelle. En cas de dénutrition, la complémentation nutritionnelle
orale est efficace si elle est bien comprise et suivie. L’éducation thérapeutique du patient et de sa famille
assure une bonne adhésion à un régime quelquefois complexe qui doit limiter les apports en phosphates,
potassium, sel et boissons. La nutrition parentérale perdialytique peut compléter des apports insuffisants.
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Mots-clés : Insuffisance rénale ; Diététique ; Dénutrition ; Protéines

Plan renal disease inférieure à 60 ml par minute, a été multiplié par trois
entre 2000 et 2009, année où 14 000 nouveaux patients ont été
■ Introduction 1 admis. Aux États-Unis la même progression est notée de 2,3 à 8,5 %

de la population couverte par Medicare. On peut estimer que de
Dénutrition protéinoénergétique et insuffisance rénale 1
3 à 5 % de la population française présente une IRC. La plupart
Physiopathologie 1
des patients restent longtemps méconnus en raison du caractère
Prévalence de la dénutrition protéinoénergétique 2
progressif et insidieux de l’insuffisance rénale. Cette constante
■ Évaluation du statut nutritionnel 3 augmentation est multifactorielle : vieillissement de la popula-
Critères biochimiques 3 tion, augmentation de la prévalence du diabète et des maladies
Paramètres cliniques, anthropométrie et composition corporelle 3 vasculaires qui induisent et aggrave la progression de l’IRC, mais
Évaluation subjective globale de la composition corporelle 4 aussi la malnutrition. Comme pour la plupart des maladies chro-
Enquête alimentaire 4 niques c’est la dénutrition protéinoénergétique (DPE) qui domine
■ Prise en charge nutritionnelle et recommandations 4 le tableau. Un état de dénutrition ou de cachexie est rarement la
Apport en protéines et en énergie 4 cause du décès, mais cette DPE qui est présente aussi bien avant
Apport en phosphates 4 qu’après le début de la dialyse est associée à une surmortalité.
Support nutritionnel et recommandations 5 C’est la raison pour laquelle les sociétés savantes en néphrologie,
■ Conclusion 5 en nutrition ou encore en diabétologie ont publié des recomman-
dations sur la prise en charge nutritionnelle du patient atteint
d’insuffisance rénale [1–4] .

 Introduction
L’insuffisance rénale chronique (IRC) est un problème majeur  Dénutrition protéinoénergétique
de santé publique en raison de sa prévalence élevée et de son et insuffisance rénale
coût pour la santé. Selon le dernier rapport REIN (www.soc-
nephrologie.org/REIN), la prévalence de l’insuffisance rénale Physiopathologie
traitée par dialyse ou greffe rénale était de 1094 par millions
d’habitants, soit plus de 60 000 patients. Il n’existe pas de don- Au stade avancé de l’insuffisance rénale, ou stade 5 de la classi-
nées en France sur la prévalence de l’insuffisance rénale avant fication, avec un DFG inférieur à 15 ml par minute, 25 à 75 %
le stade de la dialyse, mais le nombre d’admissions en affection des patients présentent un état de dénutrition selon le critère
longue durée pour IRC, définie par un débit de filtration glomé- utilisé. La dénutrition est présente à un stade beaucoup plus pré-
rulaire (DFG) calculé avec la formule de modification of the diet in coce, comme en témoignent les altérations de la composition

EMC - Endocrinologie-Nutrition 1
Volume 10 > n◦ 1 > janvier 2013
http://dx.doi.org/10.1016/S1155-1941(12)58113-8
10-385-B-20  Prise en charge nutritionnelle de l’insuffisance rénale

Tableau 1. Tableau 2.
Principales causes de malnutrition chez le patient insuffisant rénal. Critères diagnostiques de la dénutrition protéinoénergétique, d’après le
consensus ISRNM Kidney Int 2008.
Diminution des apports
Anorexie de l’insuffisance rénale, toxines urémiques Critères biochimiques
Inflammation chronique Albuminémie inférieure à 38 g/l (vert de bromocrésol)
Insulinorésistance Préalbuminémie inférieure à 0,3 g/l (dépend du degré de la fonction
rénale)
Perturbations hormonales
Cholestérolémie inférieure à 1 g/l
Troubles digestifs
Critères de masse corporelle
Polymédication
IMC inférieur à 23 kg/m2
Hospitalisations fréquentes
Perte de poids non intentionnelle de 5 % en 3 mois ou 10 % en 6 mois
Comorbidités
Masse grasse inférieure à 10 %
Dépression, pauvreté et isolement social
Critères de perte de masse musculaire
Anémie non corrigée
Réduction de la masse musculaire de 5 % en 3 mois ou 10 % en 6 mois
Régimes restreints de manière inadaptée en protéines et calories
Critères d’apport en nutriments
Dysgueusie : médicaments (IEC), déficit en zinc, sécheresse de la bouche
Apports spontanés en protéines inférieurs à 0,8 g/kg/j pour les patients
Insuffisance pancréatique externe, gastroparésie
dialysés et inférieurs à 0,6 g/kg/j pour l’IRC stades 2 à 5
Atteinte cardiovasculaire avec surcharge hydrosodée
Apports spontanés en calories inférieurs à 25 kcal/kg/j
Facteurs d’anorexie en cas de traitement par hémodialyse
– régimes restreints en liquides, sodium, phosphore, potassium ISRNM : International Society of Renal Nutrition and Metabolism ; IMC : indice
– dose de dialyse inadéquate de masse corporelle ; IRC : insuffisance rénale chronique.
Facteurs d’anorexie en cas de traitement par dialyse péritonéale
– sensation de satiété précoce, distension abdominale avec suppression de
l’appétit pour poser le diagnostic (Tableau 2). Par exemple, une hypoalbu-
– suppression de l’appétit par les solutions contenant glucose et acides minémie isolée peut être secondaire à l’inflammation chronique
aminés sans pour autant qu’il existe une DPE. Le consensus insiste sur
– vidange gastrique insuffisante l’importance de l’évaluation de la composition corporelle. Le
– dose de dialyse inadéquate patient IRC, comme beaucoup d’autres malades chroniques, peut
Augmentation du catabolisme présenter un tableau qui associe augmentation de la masse grasse,
Inflammation chronique baisse de la masse maigre et sarcopénie. Le poids peut rester stable,
Acidose
alors même que la baisse des réserves protéiques est déjà notable.
Surveiller le poids du patient ne suffit donc pas, d’autant qu’aux
Stress oxydatif
stades plus avancés de l’IRC il existe des perturbations hydroélec-
Diminution de l’anabolisme trolytiques et un risque de surcharge hydrosodée. Cela devient
Résistance à l’insuline et aux facteurs de croissance plus évident au stade de l’épuration extrarénale, où le patient,
Perturbations hormonales le plus souvent anurique, est en surcharge entre deux séances
– taux bas de vitamine D, cortisol d’épuration et où l’évaluation du poids « réel » n’est pas aisée.
Réduction de l’activité physique
Secondaire à la technique Prévalence de la dénutrition
Mauvaise qualité de dialyse
protéinoénergétique
Hypotension, malaise, céphalées
Perte en nutriments et en vitamines De nombreux travaux ont montré la fréquence de la dénutrition
Inflammation
chez les patients IRC, que ce soit à des stades avancés de la mala-
die rénale chronique ou en cas de traitement par l’hémodialyse
IEC : inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine. ou la dialyse péritonéale. Chez les patients traités par hémodia-
lyse, la fréquence de la dénutrition dépend des paramètres retenus,
allant jusqu’à plus du tiers des patients dans une série française
corporelle. Les causes de la dénutrition sont multifactorielles portant sur plus de 7000 patients [9] . Dans l’étude Dialysis Out-
(Tableau 1). La baisse de la fonction rénale est associée à une comes & Practice Patterns Study (DOPPS), étude multicentrique
rétention de petits polypeptides ou toxines urémiques qui sont observationnelle internationale, la fréquence de la dénutrition
en partie responsable de l’anorexie. La dégradation de la fonction modérée à sévère était selon les pays de 14 à 25 % en utilisant
rénale est associée à une baisse constante des apports spontanés l’outil de mesure simple qu’est le score subjective global assess-
en calories et en protéines, principale responsable de la dégra- ment (SGA), qui permet d’évaluer l’état nutritionnel sans examen
dation de l’état nutritionnel [5, 6] . Dans le même temps, l’IRC complémentaire [10] .
est associée à de nombreux troubles du métabolisme et à des
perturbations hormonales. Il existe une insulinorésistance qui
perturbe l’anabolisme, une dysrégulation de l’axe hormonal régu-
Dénutrition protéinoénergétique et mortalité
lant l’appétit, une perturbation du métabolisme énergétique. Les Si la dénutrition est rarement notée comme cause du décès,
troubles du métabolisme protéique associés à une acidose méta- elle contribue à la surmortalité du patient IRC. Les paramètres
bolique mal contrôlée et à un état inflammatoire chronique reflétant l’état nutritionnel sont fortement prédictifs de la survie
induisent une baisse des réserves protéiques et énergétiques [7] . des patients dialysés. Ainsi, dans le DOPPS, le risque relatif de
L’intrication des différents facteurs, associés à des comorbidités mortalité était de 2,12 pour les patients dont l’albuminémie était
fréquemment présentes comme le diabète et bien entendu l’âge, dans le quartile le plus bas (≤ 33 g/l) par rapport au quartile le
rend le diagnostic de dénutrition lié à l’IRC et, donc, son approche plus haut (> 40 g/l), et le fait d’avoir une albuminémie inférieure à
thérapeutique difficile. Lors d’une conférence de consensus 35 g/l était associé à un risque relatif de mortalité de 1,38. Dans la
internationale, l’International Society of Renal Nutrition and cohorte française [11] , la diminution de l’albuminémie de 1 g/l était
Metabolism a proposé une approche diagnostique de la dénutri- associée à une augmentation du risque de mortalité de presque
tion associée à l’IRC et analyse les causes et les conséquences de la 5 %. Au-delà des valeurs brutes de ces différents paramètres, leur
DPE ou protein energy wasting [8] . Au moins un critère dans chacun variation dans le temps a une importance pronostique majeure,
des quatre groupes de marqueurs – biochimique, apport nutrition- l’altération de l’état nutritionnel étant très fortement associée à
nel, composition corporelle et masse musculaire – est nécessaire une évolution péjorative.

2 EMC - Endocrinologie-Nutrition
Prise en charge nutritionnelle de l’insuffisance rénale  10-385-B-20

 Évaluation du statut nutritionnel vitamine D et à un défaut d’excrétion des phosphates. Une phos-
phatémie basse peut être due à des apports pauvres en protéines.
De même, surtout en dialyse, une kaliémie basse peut faire sus-
Critères biochimiques pecter une carence d’apport.
Albumine
Le taux plasmatique d’albumine a été largement utilisé comme Urée, créatinine
marqueur de dénutrition dans les études cliniques en IRC.
La concentration peut varier en fonction de nombreux fac- Les taux d’urée et de créatinine sont bien entendu à interpréter
teurs, présents au cours de l’IRC, notamment la variation de en fonction du degré d’IRC. Quel que soit le DFG, si le patient est
l’hydratation intra- et extracellulaire et l’inflammation, mais en état stable, la production d’urée est proportionnelle à l’apport
aussi en fonction de la méthode de dosage utilisée (néphélémé- en protéines. La mesure de l’excrétion urinaire des 24 heures per-
trie ou vert de bromocrésol). Néanmoins, de nombreuses études met donc toujours d’apprécier l’apport protéique par la balance
ont démontré la relation entre albuminémie et risque relatif azotée : protein nitrogen appearance. En dialyse, on doit faire appel
de mortalité en dialyse. Son taux ne doit pas être inférieur à à une modélisation de la cinétique de l’urée ; des formules sont
40 g/l et les patients dont le taux est inférieur à 35 g/l ont un disponibles, ainsi que des logiciels spécialisés, pour calculer entre
risque de mortalité multiplié par quatre comparés aux patients deux séances de dialyse, ou chaque jour en dialyse péritonéale,
normoalbuminémiques [12] . l’apport moyen en protéines à partir de l’urée avant et après
dialyse, dans le recueil de la poche et des urines si elles sont dis-
ponibles [15] . De même, une modélisation de la cinétique de la
Préalbumine créatinine permet d’approcher la masse musculaire et de suivre
La préalbumine, ou transthyrétine, est synthétisée par le foie et son évolution au cours du temps. Une baisse de cet index de créa-
a une demi-vie de deux jours. Sa concentration plasmatique est tinine signe une baisse de la masse maigre du patient et est associée
de 0,25 à 0,35 g/l. Son élimination est en partie rénale. Sa concen- à un risque relatif de mortalité plus élevé [16] .
tration est aussi influencée par l’inflammation à la phase aiguë.
Une concentration inférieure à 0,3 g/l en IRC est un signe de dénu-
trition. Une concentration inférieure à 0,25 g/l est associée à un
risque relatif de décès plus élevé [11] .
Paramètres cliniques, anthropométrie
et composition corporelle
Marqueurs de l’inflammation Le poids et la perte de poids sont des éléments très importants
Parmi les marqueurs de l’inflammation, seule la c-reactive du dépistage, et une perte de poids de plus de 10 % signe une
proteine (CRP) est utilisée en pratique clinique et doit faire par- dénutrition qui doit être explorée et traitée. Les recommandations
tie du bilan systématique du patient IRC. L’IRC est associée préconisent la comparaison du poids ou de l’indice de masse cor-
à une augmentation des marqueurs inflammatoires. Le dosage porelle (rapport [poids/taille]2 ) avec les tables d’assurance ou les
de la CRP ultrasensible (détection des valeurs inférieures à tableaux publiés au décours des grandes études nutritionnelles
3 mg/l) montre qu’une large proportion de patients en IRC a de cohorte, telle l’étude National Health and Nutrition Examina-
des taux supérieurs à 3 mg/l. Dans certaines études de cohortes tion Survey. Ces données ne sont pas applicables à la population
de patients hémodialysés, près de 50 % des patients ont un française où de telles tables ne sont pas disponibles. Le calcul d’un
taux de CRP plasmatique supérieur à 5 mg/l [9] . Cet état inflam- poids idéal, comme celui calculé par la formule de Lorentz, donne
matoire est associé à l’athérosclérose et à la dénutrition. La des valeurs souvent sous-évaluées, pas toujours validées dans la
technique de dialyse en elle-même peut majorer les taux de population concernée. La référence à un poids « idéal » permet
CRP par interaction des monocytes avec la membrane de dialyse néanmoins de standardiser les valeurs par rapport à une référence
ou les endotoxines contenues dans le bain. En dialyse périto- de même sexe, âge et poids. La notion de poids habituel (poids du
néale, la CRP croît avec la diminution de la fonction rénale patient avant la maladie obtenu à l’interrogatoire ou lors de relevé
ou l’utilisation de certains types de liquides de dialyse non antérieur) est importante car les patients sont souvent dépistés à
biocompatibles. Le bilan nutritionnel doit être interprété en fonc- un stade avancé de la maladie et un amaigrissement progressif a
tion de l’état inflammatoire. Tout bilan nutritionnel doit inclure déjà eu lieu au cours des années précédentes. L’évaluation du poids
un bilan inflammatoire en tant que cause de la dénutrition, du patient à prendre en compte n’est pas toujours aisée, puisque
en particulier l’anorexie et l’hypercatabolisme qui y sont asso- l’idéal est d’utiliser le poids « sans œdème », alors que les patients
ciés [13, 14] . présentent souvent une surcharge hydrosodée dont il faut tenir
compte. L’amaigrissement est alors masqué par l’expansion des
Lipides volumes extracellulaires. Le problème est plus complexe lorsque
le patient n’urine plus, ou presque plus, au stade de la dialyse. Le
En dehors de la dyslipidémie associée à l’insuffisance rénale, le poids supposé idéal est évalué cliniquement, après vidange de la
dosage plasmatique de cholestérol est un bon indice de dénutri- poche de dialyse péritonéale ou après la séance d’hémodialyse.
tion. Un taux plasmatique inférieur à 2 g/l est associé à un risque La mesure des plis cutanés reste un élément valide de
de mortalité plus élevé. l’exploration du statut nutritionnel chez le patient IRC, à condi-
tion que certaines précautions soient prises. Encore plus que
Acidose métabolique dans la population générale, il est préférable que l’examen
L’IRC induit une acidose métabolique. Celle-ci doit être traitée. soit toujours pratiqué par le même examinateur entraîné,
Une acidose métabolique non compensée (bicarbonates plasma- le coefficient interobservateur étant proche de 20 %. En rai-
tiques < 22 mmol/l) favorise une progression plus rapide de l’IRC. son des troubles de l’hydratation et de la présence possible
Par ailleurs, l’acidose aggrave l’hypercatabolisme en stimulant la d’œdème à certains sites, il est conseillé et validé de réali-
voie de l’ubiquitine–protéasome. L’adaptation normale du méta- ser les mesures sur quatre sites (biceps, triceps, sous-scapulaire,
bolisme protéique à la diminution des apports en protéines est sus-iliaque) [17] .
perturbée en présence d’une acidose qui favorise alors la diminu- La mesure des circonférences musculaires par un mètre ruban
tion des réserves protéiques [7] . permet d’estimer la masse musculaire. Il y a plusieurs facteurs
d’erreur dans cette mesure chez l’insuffisant rénal : abord vas-
culaire, œdème, validité de l’estimation de la masse musculaire
Autres éléments du bilan biologique totale à partir de la masse musculaire squelettique. La force
L’anémie, fréquente en dialyse, due à un défaut de synthèse musculaire, mesurée par la force de préhension de la main avec
de l’érythropoïétine (EPO) doit être traitée par supplémentation un dynamomètre, est en relation avec la masse musculaire. Une
en EPO, car elle aggrave l’anorexie. Les troubles du métabolisme force diminuée est associée à la dénutrition. Il existe une bonne
phosphocalcique sont fréquents, liés à un défaut de synthèse de la relation avec l’index de Detsky [18] .

EMC - Endocrinologie-Nutrition 3
10-385-B-20  Prise en charge nutritionnelle de l’insuffisance rénale

Méthode « dual energy X-ray absorptiometry »  Prise en charge nutritionnelle


L’évaluation de la composition corporelle par la méthode dual
energy X-ray absorptiometry est actuellement considérée comme
et recommandations
l’examen de référence. Néanmoins, certains points restent à vali-
der chez le patient IRC, surtout dialysé en raison des formules
Apport en protéines et en énergie
utilisées qui supposent un pourcentage fixe d’hydratation de la Au cours de l’IRC, avant le stade de la dialyse, la prescription
masse maigre. d’un régime restreint en protéines a fait l’objet de très nom-
breuses publications. En effet, les études chez l’animal démontrent
clairement qu’un régime riche en protéines est associé à une dégra-
Impédancemétrie dation plus rapide de la fonction rénale et à une augmentation
L’impédancemétrie mesure l’eau du corps grâce à la capacité de la protéinurie, alors que le régime restreint (< 0,8 g/kg/j), voire
de celui-ci à laisser passer un courant électrique. En fonction plus pauvre et supplémenté par les acides aminés, est associé à
de sa fréquence, le courant utilisé traverse ou non la cellule. une dégradation plus lente de la fonction rénale et à une baisse
Il est donc possible de déduire de la mesure l’eau extracel- de la protéinurie. Chez l’homme, les études ont été plus discor-
lulaire (fréquence basse) et l’eau totale (fréquence haute). On dantes, mais les différentes méta-analyses publiées [22] plaident
en déduit l’eau intracellulaire, la masse maigre, puis la masse en faveur d’un régime restreint, et en particulier chez le patient
grasse. L’impédancemétrie reste à valider dans toutes les situa- diabétique. C’est la recommandation actuelle de l’American Dia-
tions d’IRC : œdème, prise de poids rapide, valeur post-dialyse, betes Association [23] (les recommandations sont résumées dans le
mesure en dialyse péritonéale à ventre vide. Les premières Tableau 3). Le risque de dénutrition existe puisque l’anorexie liée
études publiées semblent montrer que les appareils multifré- à l’IRC fait diminuer spontanément l’apport énergétique. Si celui-
quences sont, comme dans la population générale, des outils ci, grâce au suivi diététique, est maintenu supérieur à 30 kcal/kg/j,
très intéressants, simples à utiliser dans l’évaluation de l’état l’anabolisme protéique est normal malgré l’insuffisance rénale [24] .
nutritionnel [19] . Au stade de la dialyse, la recommandation est de 1,2 g/kg/j de
protéines et de 35 kcal/kg/j. Ces apports ont été reconnus comme
pouvant assurer une balance azotée neutre, tout en compensant
les pertes dues à l’inflammation ou à la technique. Malheureuse-
Évaluation subjective globale ment, les recommandations, et donc le régime prescrit, varient
de la composition corporelle selon le stade de l’insuffisance rénale, et souvent les patients dia-
lysés ont du mal à saisir l’importance des protéines et d’un apport
En néphrologie, c’est surtout la SGA qui est utilisée. L’index suffisant en calories.
dit de Detsky, de cette « évaluation subjective globale », est cal-
culé en fonction de l’historique du patient (perte de poids) et
de l’examen clinique (symptômes gastro-intestinaux, examen Apport en phosphates
cutané) [20] . Bien que subjective, cette approche a été validée
au cours de son utilisation dans de grandes études, en parti- L’hyperphosphatémie et les troubles du métabolisme phospho-
culier en dialyse péritonéale. Les résultats ne sont pas toujours calcique (baisse des dérivés actifs de la vitamine D, augmentation
corrélés à une estimation précise de la composition corpo- du fibroblast growth factor-23, hyperparathyroïdie secondaire) sont
relle [21] . reconnus comme des facteurs associés à un risque de surmorta-
lité, en particulier cardiovasculaire. L’apport en phosphates est
proportionnel à l’apport en protéines, et le patient peut être sou-
mis à des régimes restrictifs inadéquats. Le choix des aliments,
Enquête alimentaire l’information et l’éducation du patient sont donc très importants.
La répétition des consultations diététiques et les programmes
Plusieurs modes d’évaluation des habitudes alimentaires
d’éducation thérapeutiques permettent de proposer au patient
existent :
un apport suffisant en protéines tout en limitant l’apport en
• rappel des 24 heures ;
• journée type avec entretien semi-directif ;
• relevé alimentaire sur 3 ou 7 jours (semainier) ; Tableau 3.
• questionnaires de fréquences alimentaires. But à atteindre du suivi nutritionnel, stades 2 à 5 de l’insuffisance rénale
Chaque mode d’évaluation présente un intérêt dans la prise en chronique (d’après les recommandations KDOQI-USA-NKF, 2001–2002 ;
charge du patient. Consensus européen, juin 2002 ; American Dietetic Association, 2002 ;
Lors de l’évaluation initiale du patient, le relevé alimentaire EBPG, juin 2007).
de 7 jours est le plus performant pour évaluer les habi-
tudes alimentaires du patient nouvellement mis en dialyse. Calories De 30 à 35 kcal/kg/j en fonction de l’âge
Il inclut les jours de dialyse et de non-dialyse, ainsi que le Protéines De 0,6 à 0,8 g/kg/j
week-end. 50 % de protéines de haute valeur biologique
Les horaires et jours de dialyse sont un facteur déterminant de Selon les comorbidités, le diabète, le suivi
l’alimentation du patient. diététique
Ils peuvent avoir un impact délétère à proximité des repas, et Dialyse > 1,2 g/kg/j (EBPG > 1,1)
être la cause d’un repas non pris ou peu important en calories et Lipides < 10 % de graisses saturées
en protéines.
Le contexte de mise en dialyse, une insuffisance rénale dépistée Sodium De 2 à 4 g/j selon prescription
et suivie depuis plusieurs mois, influence l’adhésion du patient Potassium Adapté au bilan
aux recommandations diététiques. Dialyse < 1 mmol/kg/j
L’éducation thérapeutique facilite la transition d’une
alimentation hypoprotidique, non contrôlée en bois- Calcium 1,2 g/j
Individualisé en fonction du chélateur
sons, à une alimentation hyperprotidique et réduite en
boissons. Phosphates Adapté au bilan : de 8 à 12 mg/kg/j
Le contrôle des apports alimentaires en potassium, sel et bois- Dialyse : 17 mg/kg/j
sons, et en phosphates doit être personnalisé à l’évolution clinique
Liquide Adapté à la clinique, pas de restriction
et biologique du patient, à ses habitudes de vie pour facili- Dialyse : 500 ml + diurèse résiduelle
ter l’adhésion aux conseils diététiques et éviter une restriction
trop importante, une perte d’appétit et une dénutrition à long KDOQI : kidney disease outcomes quality initiative ; USA–NKF : United States of
terme. America–National Kidney Foundation ; EBPG : european best practice guidelines.

4 EMC - Endocrinologie-Nutrition
Prise en charge nutritionnelle de l’insuffisance rénale  10-385-B-20

énergétique est plus rare en raison du contenu en glucose des


poches. En dialyse péritonéale, des poches contenant des acides
Bilan nutritionnel et enquête diététique aminés sont disponibles [32] .

Dénutrition débutante
Dénutrition sévère  Conclusion
PNA < 0,8 g/kg/j
< 35 kcal/kg/j
Albumine < 35 g/l/j La prise en charge nutritionnelle de l’insuffisance rénale doit
Protéines < 1,2 g/kg/j
Préalbumine < 0,3 g/l/j être précoce car la DPE a une forte prévalence dans cette popu-
lation. Le dépistage doit être systématique. L’efficacité est assurée
lorsqu’une bonne coopération existe entre le médecin généraliste,
les différents spécialistes et le diététicien en raison du caractère
Conseils diététiques Apports Apports multifactoriel et des nombreuses comorbidités dans cette popula-
Suppléments oraux 20–30 kcal/kg/j < 20 kcal/kg/j tion. Le support nutritionnel nécessite une éducation du patient
0,8–1 g/kg/j < 0,8 g/kg/j et de sa famille.

Conflit d’intérêt : P. Chauveau a participé à un symposium organisé par Fre-


Nutrition
Nutrition senius Kabi Deutschland GmBH® , au Ketosteril Research Award 2012 et à des
En cas d’échec parentérale
entérale réunions d’EPU organisées par Shire® et FMC® .
perdialytique
P. Chauveau et S. Trolonge ont participé à des réunions d’EPU organisées par
Genzyme® .
Figure 1. Arbre décisionnel. Traitement de la dénutrition en hémo-
dialyse. PNA : protein nitrogen appearance ou évaluation des apports en
protéines.
 Références
phosphates (les protéines d’origines végétales sont associées à une [1] Canaud B, Fouque D. Recommandations européennes de bonnes
moindre absorption des phosphates ; la connaissance des addi- pratiques (EBPG) en hémodialyse. 2e vague. Nephrol Ther
tifs alimentaires riches en polyphosphates permet un meilleur 2008;4:115–24.
choix des aliments à l’achat et à la préparation). Cette édu- [2] Clinical practice guidelines for nutrition in chronic renal fai-
cation permet de mieux gérer la connaissance des chélateurs lure. K/DOQI, National Kidney Foundation. Am J Kidney Dis
intestinaux des phosphates, constamment prescrits au stade 5 de 2000;35(6suppl2):S1–140.
l’IRC [25, 26, 27, 28] . [3] Toigo G. Expert working group report on nutrition in adult patients
with renal insuffciency (Part 2 of 2). Clin Nutr 2000;19:281–91.
[4] Fouque D, Vennegoor M, Wee ter P, Wanner C, Basci A, Canaud B, et al.
Support nutritionnel et recommandations EBPG guideline on nutrition. Nephrol Dial Transplant 2007;22(suppl.
2):ii45–87.
En situation de dénutrition, l’évaluation des apports [5] Heng AE, Cano N. Nutritional problems in adult patients with stage 5
alimentaires est indispensable pour établir la stratégie chronic kidney disease on dialysis (both haemodialysis and peritoneal
d’accompagnement nutritionnel. Les conseils diététiques dialysis). NDT Plus 2010;3:109–17.
d’enrichissement naturel de l’alimentation restent la première [6] Stenvinkel P, Heimburger O, Lindholm B, Kaysen GA, Bergstrom J.
option. L’accompagnement diététique consiste à une sélection Are there two types of malnutrition in chronic renal failure? Evidence
des aliments les plus riches en protéines et énergie (viande et équi- for relationships between malnutrition, inflammation and atheroscle-
valents, pain, céréales et féculents) au détriment d’aliments aux rosis (MIA syndrome). Nephrol Dial Transplant 2000;15:953–60.
densités énergétiques faibles (légumes, fruits, par exemple) [29] . [7] Combe C, Vendrely B, Dubus I, Lasseur C, Moreau K, Chauveau P,
Si les apports énergétiques spontanés sont supérieurs à et al. Métabolisme protéique et insuffisance rénale chronique. EMC
20 kcal/kg, la complémentation orale doit être privilégiée à la (Elsevier Masson SAS, Paris), Néphrologie, 18-062-B-10, 2003 : 9p.
nutrition parentérale per dialytique (NPPD), pendant les séances [8] Fouque D, Kalantar-Zadeh K, Kopple J, Cano N, Chauveau P, Cup-
de dialyse. Les compléments nutritionnels oraux (CNO) apportent pari L, et al. A proposed nomenclature and diagnostic criteria for
jusqu’à 400 kcal et 20 g de protéines pour 200 ml, qui peuvent être protein-energy wasting in acute and chronic kidney disease. Kidney
pris une à trois fois par jour. Int 2008;73:391–8.
La NPPD reste une troisième alternative, augmentant la dose [9] Aparicio M, Cano N, Chauveau P, Azar R, Canaud B, Flory A, et al.
d’UF au maximum ; il est toléré un apport de 800 à 1000 kcal à Nutritional status of haemodialysis patients: a French national coope-
chaque séance de dialyse, ramené à 400 à 500 kcal par jour, soit rative study. French Study Group for Nutrition in Dialysis. Nephrol
l’apport moyen d’un seul CNO. Dial Transplant 1999;14:1679–86.
La structure de la prise en charge nutritionnelle est résumée [10] Combe C, McCullough KP, Asano Y, Ginsberg N, Maroni BJ, Pifer
dans la Figure 1, chez le patient dialysé. L’évaluation régulière TB. Kidney Disease Outcomes Quality Initiative (K/DOQI) and the
Dialysis Outcomes and Practice Patterns Study (DOPPS): nutrition
du statut nutritionnel et les bilans biologiques systématiques
guidelines, indicators, and practices. Am J Kidney Dis 2004;44:39–46.
permettent de dépister les patients à risque. La consultation dié-
[11] Combe C, Chauveau P, Laville M, Fouque D, Azar R, Cano N, et al.
tétique évalue les apports et apporte le soutien diététique et la
Influence of nutritional factors and hemodialysis adequacy on the sur-
supplémentation orale si nécessaire. Lorsque les apports sponta- vival of 1610 French patients. Am J Kidney Dis 2001;37:S81–8.
nés sont insuffisants et/ou en cas d’échec de la supplémentation
[12] Kaysen GA, Levin NW. Why measure serum albumin levels? J Ren
orale, la NPPD peut permettre de passer un cap. Néanmoins Nutr 2002;12:148–50.
la NPPD, trois fois par semaine, pendant la séance de dialyse, [13] Kaysen GA, Greene T, Daugirdas JT, Kimmel PL, Schulman GW,
n’apporte qu’un complément lorsque les apports minimaux sont Toto RD, et al. Longitudinal and cross-sectional effects of C-reactive
assurés. Dans le cas contraire, on doit recourir à la nutrition enté- protein, equilibrated normalized protein catabolic rate, and serum
rale [30, 31] . bicarbonate on creatinine and albumin levels in dialysis patients. Am J
En dialyse péritonéale, les besoins protéiques sont plus impor- Kidney Dis 2003;42:1200–11.
tants ; assurer une consommation suffisante de viande ou [14] Kalantar-Zadeh K, Kopple JD, Humphreys MH, Block G. Compa-
équivalents, produits laitiers, est difficile devant le syndrome du ring outcome predictability of markers of malnutrition-inflammation
« ventre plein », cause d’une perte d’appétit. Le contrôle des bois- complex syndrome in haemodialysis patients. Nephrol Dial Transplant
sons, du potassium, est moins important compte tenu des dialyses 2004;19:1507–19.
journalières, la gestion des consommations de sucres et dérivés est [15] Daugirdas JT. Dialysis adequacy and kinetics. Curr Opin Nephrol
essentielle pour prévenir tout déséquilibre glycémique. La carence Hypertens 2000;9:599–605.

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10-385-B-20  Prise en charge nutritionnelle de l’insuffisance rénale

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P. Chauveau, Néphrologue, praticien attaché (ph.chauveau@gmail.com).


Aurad-Aquitaine, 2, allée des Demoiselles, 33170 Gradignan, France.
Service de néphrologie, Hôpital Pellegrin, CHU de Bordeaux, place Amélie-Raba-Leon, 33076 Bordeaux, France.
S. Trolonge, Diététicien.
Aurad-Aquitaine, 2, allée des Demoiselles, 33170 Gradignan, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Chauveau P, Trolonge S. Prise en charge nutritionnelle de l’insuffisance rénale. EMC - Endocrinologie-
Nutrition 2013;10(1):1-6 [Article 10-385-B-20].

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