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Résumé : La dénutrition est très fréquente chez les sujets âgés. Elle concerne jusqu’à 10 % des sujets âgés
à domicile, 38 % en institution et 70 % à l’hôpital. Elle est associée à une augmentation des infections,
des chutes, des hospitalisations, de la dépendance et de la mortalité. La surveillance de l’état nutritionnel
est donc un enjeu de santé publique. Elle repose principalement sur l’évaluation régulière du poids, le
calcul de l’indice de masse corporelle (IMC) et l’examen des facteurs de risque de dénutrition. La perte
d’autonomie et les troubles cognitifs majeurs sont particulièrement associés au risque nutritionnel. Les
critères diagnostiques de la dénutrition ont été révisés par la Haute Autorité de santé (HAS) en novembre
2021. Le diagnostic de la dénutrition repose désormais sur l’association d’un critère phénotypique (perte
de poids d’au moins 5 % en 1 mois ou 10 % en 6 mois ou depuis le début de la maladie, un IMC inférieur
à 22 ou présence d’une sarcopénie confirmée) et d’un critère étiologique (réduction des prises alimen-
taires, malabsorption, situation d’agression liée à une pathologie avec ou sans syndrome inflammatoire).
L’association entre l’IMC et la morbidité ou la mortalité est différente chez les sujets âgés par rapport aux
sujets plus jeunes. Cela explique qu’une borne d’IMC plus haute soit proposée pour poser le diagnostic
de dénutrition dans cette population. À l’inverse, le surpoids et l’obésité modérée semblent avoir moins
d’impacts néfastes et parfois un effet protecteur chez les adultes plus âgés atteints de pathologies chro-
niques notamment. Cet obesity-paradox est toutefois à nuancer par la présence d’une sarcopénie. La
recherche d’une perte de force et de masse musculaires associée à une diminution des performances phy-
siques est donc un élément essentiel de l’évaluation nutritionnelle. La prise en charge nutritionnelle repose
le plus souvent sur la renutrition orale. Elle répond à des objectifs nutritionnels spécifiques. L’introduction
de collations, l’enrichissement de l’alimentation ou la prescription de compléments nutritionnels visent à
augmenter les apports énergétiques au-dessus de 30 kcal/kg par jour et les apports protéiques au-dessus
de 1,2 g/kg par jour. Cette stratégie doit s’accompagner d’une prescription d’activité physique adaptée
et d’une supplémentation en vitamine D.
© 2021 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
EMC - Endocrinologie-Nutrition 1
Volume 33 > n◦ 2 > avril 2022
http://dx.doi.org/10.1016/S1155-1941(21)85442-6
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mars 17, 2024. Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2024. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
10-377-A-05 Dénutrition du sujet âgé
4
20 – 49 ans
3,5
Vielli ssement
Hazard ratio mortaté
2,5
2
Vielli ssement
1,5 70 – 84 ans
0,5
15,0–18,4 20,0–22,4 25,0–27,4 30,0–34,9 40,0–49,9
18,5–19,9 22,5–24,9 27,5–29,9 35,0–39,9
La prévention, le diagnostic et la prise en charge de la dénu- pourraient jouer un rôle protecteur vis-à-vis de la dénutrition et
trition sont des enjeux de santé publique en France, notamment permettre d’affronter plus efficacement les situations de stress [5] .
dans un contexte de vieillissement démographique. Il est toutefois nécessaire de différencier plusieurs trajectoires
pondérales. La survenue d’un surpoids ou d’une obésité à un âge
jeune constitue un facteur de risque de mortalité et de survenue
Particularités nutritionnelles de maladies chroniques une fois âgé. A contrario, la constitu-
tion progressive d’un surpoids ou d’une obésité à un âge plus
chez les sujets âgés avancé conférerait une réduction de mortalité [6] . L’obésité reste
cependant associée à un risque cardiovasculaire accru ainsi qu’à la
Évolution pondérale et corpulence survenue de certains cancers. Néanmoins, cette association tend
à diminuer avec l’avancée en âge [7] . En revanche, l’obésité est
« normale » chez les sujets âgés très associée, chez le sujet âgé, à un risque plus important de
En France, l’étude Obépi [2] a apporté des informations sur troubles de la marche, de chutes et d’une baisse de qualité de
l’évolution pondérale de la population française. Cette étude vie [7] . Une perte de poids involontaire chez un sujet âgé en sur-
montre que l’indice de masse corporelle (IMC) moyen est de 22,4 poids ou obèse semble être associée à plus de complications que
entre 18 à 24 ans et augmente progressivement jusqu’à 26,5 chez de bénéfices pour la santé [8] . Certaines méta-analyses de don-
les 65 ans et plus. Il apparait donc normal au sens épidémiolo- nées interventionnelles issues de programmes thérapeutiques de
gique de prendre du poids avec l’âge. La prise de poids du sujet réduction pondérale, menés chez des sujets obèses, montrent des
âgé, lorsqu’elle est modérée et ne dépasse pas les seuils du surpoids bénéfices en termes de mobilité et de qualité de vie [9] . Néanmoins,
ou de l’obésité légère (IMC < 35) ne semble pas délétère. Elle n’est ces études n’incluaient qu’exceptionnellement des adultes de plus
pas associée à une augmentation importante de la morbidité ou de 70 ans. On notait que malgré une prise en charge comprenant
de la mortalité comme observé chez les sujets plus jeunes. une augmentation des apports protidiques, une restriction calo-
Les définitions du poids normal (IMC 18,5–24,9), du surpoids rique et de l’activité physique, la perte de poids s’accompagnait
(25–29,9) et de l’obésité (30 et plus), proposées par l’Organisation inexorablement d’une perte significative de masse musculaire. Il
mondiale de la santé (OMS) reposent sur l’observation d’un est légitime de penser que cette perte de masse musculaire soit plus
risque augmenté de pathologies notamment cardiovasculaires, importante avec des effets plus délétères chez les sujets plus âgés.
métaboliques, cancéreuses et de la mortalité en cas de surpoids. Les bénéfices observés, d’une perte de poids en termes de perfor-
Cependant, ces données concernent essentiellement des adultes mances physiques chez les adultes plus jeunes, ne sont donc pas
jeunes [3] . Au contraire, un meilleur pronostic a été observé pour extrapolables dans cette population.
de nombreuses pathologies chroniques chez les sujets âgés en À l’opposé, il est maintenant bien établi que la borne inférieure
surpoids ou modérément obèses, comparativement aux sujets de de l’IMC optimal est plus haute dans la population de 70 ans.
poids dit normal ou aux sujets minces. Ce « paradoxe » a éga- Il existe en effet une courbe en « U » avec un seuil d’IMC en
lement été retrouvé sur la mortalité toutes causes en population dessous duquel une surmortalité est observée (Fig. 1). Il s’agit d’un
générale âgée [4] . processus continu. C’est pourquoi il est difficile d’établir un seuil
De nombreuses hypothèses ont été avancées pour expliquer ce d’IMC en dessous duquel ce risque existe systématiquement. Ce
paradoxe. Un IMC élevé s’accompagne d’une augmentation de seuil varie probablement entre 21 et 24 selon les études et les
l’adiposité mais également de la masse maigre. Ces « réserves » populations [4, 11] . Il est ainsi plus communément admis que la
2 EMC - Endocrinologie-Nutrition
Dénutrition du sujet âgé 10-377-A-05
Tableau 1.
Mesure de la force musculaire et des performances physiques chez les sujets âgés.
Test Réalisation Seuils en faveur d’une réduction de la force
musculaire ou des performances physiques
Force musculaire
- force de préhension, grip test Utilisation d’un dynamomètre, trois mesures successives au - femme < 16 kg
niveau de la main dominante. Garder la mesure la plus haute - homme < 26 kg
- test des cinq levers de chaise Demander au sujet de réaliser cinq levers de chaise sans Temps > 15 secondes
accoudoirs, mains sur les genoux ou bras croisés, le plus vite
possible
Performances physiques
- Timed-Up and Go (TUG) test Demander au patient de se lever d’une chaise sans accoudoirs, Temps > 20 secondes
marcher 3 mètres, effectuer un demi-tour et retourner s’assoir
- vitesse de marche Vitesse de marche mesurée sur 4 mètres en demandant au Vitesse ≤ 0,8 m/s
sujet de marcher comme d’habitude, si besoin avec une aide
technique. Prévoir 1 mètre avant et après les 4 mètres de
mesure pour la phase d’accélération et de décélération
- Short Physical Performance Test combiné associant une évaluation de l’équilibre statique, SPPB ≤ 8
Battery (SPPB) une mesure de la vitesse de marche et un test de levers de
chaise. Score global sur 12
zone optimale de corpulence d’une personne âgée englobe les IMC Il est important de ne pas minimiser la sarcopénie chez les sujets
entre 25 et 30 et que la notion de « surpoids » n’a pas lieu d’être âgés atteints d’obésité. En effet, la notion d’obesity-paradox évo-
dans cette population. quée précédemment est à nuancer par la présence ou non d’une
Ces données s’opposent souvent à l’attitude très répandue dans sarcopénie. Bien que la définition de l’obésité-sarcopénie ne soit
la population, de ne pas accepter de grossir. Cette attitude est pas consensuelle, l’association d’une obésité (qu’elle soit définie
parfois largement encouragée par la presse grand public sans dis- par un IMC > 30, un tour de taille augmenté ou un excès de masse
tinction d’âge. Si l’objectif de stabilité pondérale est tout à fait grasse) et d’une sarcopénie (diminution de la masse et de la force
adapté à la population âgée, il faut veiller à ce que cette volonté musculaire) est associée à un déclin important des performances
de « garder la ligne » n’induise pas des restrictions alimentaires physiques, de l’autonomie [14] , ainsi qu’à une surmortalité en ville
et un amaigrissement délétère. L’ensemble des professionnels de comme à l’hôpital [15] .
santé doit donc diffuser des messages simples en faveur d’une
stabilité pondérale, par le maintien d’une activité physique régu-
lière notamment, tout amaigrissement volontaire ou non étant Modifications des prises alimentaires
un signe d’alerte à ne pas minimiser. et dysrégulation de l’appétit
Les apports alimentaires (notamment protéiques) tendent à
Modifications de composition corporelle diminuer avec l’avancée en âge [16] . De nombreux mécanismes
peuvent participer à une réduction des prises alimentaires. Les
et sarcopénie modifications de la perception du goût peuvent favoriser une
Une des limites de l’IMC est de ne pas renseigner sur la compo- monotonie avec exclusion de certains aliments devenus plus
sition corporelle. En effet, à poids égal, la composition corporelle fades. Certains régimes restrictifs en sel ou en matières grasses
d’une personne vieillissante évolue vers une augmentation de la peuvent également induire plus fréquemment une réduction de
masse grasse et une diminution de la masse maigre, principa- l’alimentation.
lement musculaire. On estime jusqu’à 40 % la perte de masse Une dysrégulation de l’appétit a été observée dans des expé-
musculaire entre les âges de 20 et 80 ans. Les sujets âgés sont riences menées chez des adultes septuagénaires en bonne santé
donc particulièrement à risque de développer une sarcopénie. Le comparés à des adultes jeunes [17] . Lorsqu’une réduction impor-
diagnostic de sarcopénie repose sur la mise en évidence d’une tante des apports caloriques est imposée sur une période de 2 à
baisse de masse musculaire par un outil de mesure de la compo- 3 semaines, les sujets jeunes comme âgés perdent rapidement du
sition corporelle validé (absorptiométrie à rayons X en double poids. Après la phase de restriction, lorsque ces sujets peuvent à
énergie [DEXA], impédancemétrie, tomodensitométrie, image- nouveaux manger librement, on observe une période de surali-
rie par résonance magnétique [IRM]) et d’une diminution de la mentation compensatrice uniquement chez les sujets jeunes. Elle
force musculaire. La sévérité de la sarcopénie repose ensuite sur leur permet de récupérer progressivement leur poids initial. Les
l’évaluation des performances physiques [12] . La sarcopénie expose sujets âgés gardent, quant à eux, un déficit calorique prolongé
au risque de chute et de perte d’autonomie [12] . Elle participe éga- et ne retrouvent pas leur poids de forme. Par extrapolation, on
lement à l’apparition d’une fragilité qui est caractérisée par une comprend pourquoi chez les sujets âgés, un évènement intercur-
baisse des réserves fonctionnelles de l’organisme permettant de rent, comme une hospitalisation, ou toute baisse transitoire des
faire face aux situations d’agression [13] . Néanmoins, l’absence de apports alimentaires peuvent avoir un retentissement nutrition-
données consolidées permettant d’établir des seuils spécifiques nel prolongé de plusieurs mois.
de composition corporelle chez les sujets âgés, ainsi qu’un accès Certaines personnes âgées peuvent également avoir des difficul-
limité aux outils de mesure, rendent difficile la généralisation de tés d’alimentation en raison d’un mauvais état bucco-dentaire,
ce diagnostic. En pratique courante, on pourrait recommander de troubles de déglutition, en lien avec des maladies neurolo-
de rechercher une perte de force musculaire chez les sujets âgés giques ou encore liées à une perte d’autonomie importante. Ces
présentant un amaigrissement récent. La force musculaire globale difficultés d’alimentation sont associées étroitement au risque de
peut être évaluée facilement par la mesure de la force de préhen- dénutrition notamment chez les sujets âgés dépendants à domi-
sion au dynamomètre ou au niveau des membres inférieurs par le cile ou en institution [18] .
test des cinq levers de chaise. De même, les tests évaluant les per-
formances physiques sont simples et validés en population âgée Besoins en protéines plus importants
(Tableau 1). En plus d’informer sur la sévérité de la sarcopénie et de
permettre le suivi de ces patients, ces tests de performances phy- La dénutrition et la sarcopénie sont en partie favorisées par
siques ont une valeur pronostique démontrée dans de nombreuses les difficultés à couvrir les besoins en protéines alors que ces
pathologies [12] . besoins augmentent du fait de l’âge et d’éventuelles pathologies
EMC - Endocrinologie-Nutrition 3
10-377-A-05 Dénutrition du sujet âgé
4 EMC - Endocrinologie-Nutrition
Dénutrition du sujet âgé 10-377-A-05
Tableau 3.
Facteurs de risque de dénutrition plus spécifiques des sujets âgés (selon Haute Autorité de santé 2007).
Psycho-sociaux et environnementaux Affection aiguë ou décompensation Traitements médicamenteux
d’une pathologie chronique
Isolement social Douleur Polymédication
Deuil Pathologie infectieuse Médicaments entraînant une sécheresse de
Difficultés financières Fracture entraînant une impotence la bouche, une dysgueusie, des troubles
Maltraitance fonctionnelle digestifs, une anorexie, une somnolence,
Hospitalisation Intervention chirurgicale Corticoïdes au long cours
Changement des habitudes de vie : Constipation sévère
entrée en institution Escarres
Troubles bucco-dentaires Régimes restrictifs Syndromes démentiels et troubles
neurologiques
Troubles de la mastication –ans sel Maladie d’Alzheimer
Mauvais état dentaire Amaigrissant Autres démences
Appareillage mal adapté Diabétique Syndrome confusionnel
Sécheresse de la bouche Hypocholestérolémiant Troubles de la vigilance
Candidose oropharyngée Sans résidu au long cours Syndrome parkinsonien
Dysgueusie
Troubles de la déglutition Dépendance pour les actes de la vie Troubles psychiatriques
quotidienne
Pathologie oto-rhino-laryngologique Dépendance pour l’alimentation Syndrome dépressif
Pathologie neurologique dégénérative ou Dépendance pour la mobilité Troubles du comportement
vasculaire
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10-377-A-05 Dénutrition du sujet âgé
6 EMC - Endocrinologie-Nutrition
Dénutrition du sujet âgé 10-377-A-05
Tableau 6.
Aide à la décision thérapeutique dans la prise en charge de la dénutrition (Haute Autorité de santé 2007).
Statut nutritionnel
Normal Dénutrition Dénutrition sévère
Normaux Surveillance Conseils diététiques Conseils diététiques
Alimentation enrichie Alimentation enrichie
Réévaluation à 1 mois Réévaluation à 15 j
En cas d’échec : CNO
Apports alimentaires Modérément diminués Conseils diététiques Conseils diététiques Conseils diététiques
spontanés ≥ 50 % de l’apport Alimentation enrichie Alimentation enrichie Alimentation enrichie
habituel Réévaluation à 1 mois Réévaluation à 15 j et CNO
En cas d’échec : CNO Réévaluation à 1 semaine en
cas d’échec envisager la NE
Très diminués Conseils diététiques Conseils diététiques Conseils diététiques
< 50 % de l’apport Alimentation enrichie Alimentation enrichie Alimentation enrichie et NE
habituel Réévaluation à 15 j et CNO d’emblée
En cas d’échec : CNO Réévaluation à 1 semaine en Réévaluation à 1 semaine
cas d’échec envisager la NE
EMC - Endocrinologie-Nutrition 7
10-377-A-05 Dénutrition du sujet âgé
référer à un dosage plasmatique. Une surveillance rapprochée de lièrement à risque de carence. Ainsi les apports recommandés en
la kaliémie et de la phosphorémie doit être effectuée dans les vitamine D sont de 800 à 1000 UI par jour. La vitamine D peut
premiers jours de réalimentation. Les apports caloriques devront être administrée quotidiennement, mensuellement ou trimestriel-
être augmentés très progressivement par paliers de 48 à 72 heures lement. Un dosage plasmatique de la 25-OH vitamine D en cas
après des contrôles rapprochés de la biologie et de la tolérance cli- de forte suspicion de carence peut guider la recharge initiale. Par
nique. Il faudra particulièrement éviter les apports hydriques trop la suite, la supplémentation devra se poursuivre au long cours
importants et surveiller l’apparition d’œdèmes les 1ers jours. sans nécessité de suivi biologique, en dehors de cas particuliers. Il
n’est pas toujours nécessaire d’associer une supplémentation cal-
cique pouvant favoriser une constipation. Il est alors préférable de
Activité physique adaptée privilégier les apports alimentaires en laitages qui ont l’avantage
L’activité physique est indispensable à la récupération de la d’augmenter les apports protéiques.
force et la performance musculaire qui participent au bon état
nutritionnel. Même au très grand âge, la sédentarité est asso-
Déclaration de liens d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
ciée à une augmentation de la morbidité et de la mortalité [41] . À d’intérêts en relation avec cet article.
l’inverse les méta-analyses confirment l’efficacité de l’activité phy-
sique seule et de l’activité physique couplée à une alimentation
hyperprotidique pour augmenter la masse et la force musculaire
chez les sujets âgés, y compris en EHPAD [17, 42, 43] . Certaines don-
Références
nées vont également plus loin en montrant une amélioration des
[1] Agarwal E, Miller M, Yaxley A, Isenring E. Malnutrition in the elderly:
performances physiques et parfois une réduction de la fragilité et a narrative review. Maturitas 2013;76(4):296–302.
de la perte d’autonomie [44, 45] . La plupart de ces données inter- [2] Charles M-A, Eschwège E, Basdevant A. Monitoring the obesity epi-
ventionnelles reposent sur des programmes d’activité physique demic in France: the Obepi surveys 1997-2006. Obesity (Silver Spring)
d’intensité haute (pluri-hebdomadaire, contre résistance princi- 2008;16(9):2182–6.
palement). Néanmoins, bien que plus rares, certaines données [3] Bosello O, Vanzo A. Obesity paradox and aging. Eat Weight Disord
en vie réelle témoignent d’un bénéfice probable d’une activité 2019. Dec 21.
physique multimodale, même moins intense. Les prescriptions [4] Winter JE, MacInnis RJ, Wattanapenpaiboon N, Nowson CA. BMI and
nutritionnelles doivent donc systématiquement s’accompagner all-cause mortality in older adults: a meta-analysis. Am J Clin Nutr
d’une prescription d’activité physique adaptée aux capacités du 2014;99(4):875–90.
patient, sous forme de conseils ou éventuellement encadrée par un [5] Oreopoulos A, Kalantar-Zadeh K, Sharma AM, Fonarow GC. The
Obesity Paradox in the Elderly: Potential Mechanisms and Clinical
kinésithérapeute et/ou un éducateur d’activité physique adaptée.
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Les personnes âgées, en particulier, institutionnalisées et/ou matic Review of the Evidence for Diagnosis and Treatment. Obesity
dénutries, représentent une population à risque de carences en 2006;14(9):1485–97.
micronutriments. En début de renutrition, notamment lorsque [8] Holme I, Tonstad S. Survival in elderly men in relation to midlife and
current BMI. Age and Ageing 2015;44(3):434–9.
les apports restent faibles, il est donc raisonnable, de proposer [9] Batsis JA, Gill LE, Masutani R, Adachi-Mejia AM, Blunt HB, Bagley
une complémentation en micronutriments aux doses des apports PJ, et al. Weight Loss Interventions in Older Adults with Obesity: A
nutritionnels conseillés, sans entraîner de risque particulier. Systematic Review of Randomized Controlled Trials Since 2005. J Am
La supplémentation en vitamine D a démontré un bénéfice Geriatr Soc 2017;65(2):257–68.
musculaire en plus du bénéfice osseux. Les apports alimentaires [10] de Gonzalez AB, Hartge P, Cerhan JR, Flint AJ, Hannan L, MacInnis
en vitamine D sont faibles. Les sujets âgés, peu exposés au soleil RJ, et al. Body-Mass Index and Mortality among 1.46 Million White
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La surveillance de l’état nutritionnel est recommandée une [14] Kong HH, Won CW, Kim W. Effect of sarcopenic obesity on dete-
fois par mois et à chaque consultation en ville, tous les rioration of physical function in the elderly. Arch Gerontol Geriatr
2020;89:104065.
mois en EHPAD et à l’admission puis au moins une fois par [15] Zhang X, Xie X, Dou Q, Liu C, Zhang W, Yang Y, et al. Association
semaine à l’hôpital. of sarcopenic obesity with the risk of all-cause mortality among adults
Les facteurs de risque de dénutrition sont souvent mul- over a broad range of different settings: a updated meta-analysis. BMC
tiples chez les sujets âgés. La dépendance et les troubles Geriatr 2019;19:183.
cognitifs sont particulièrement associés à la dénutrition. [16] Krok-Schoen JL, Archdeacon Price A, Luo M, Kelly OJ, Taylor CA. Low
Dietary Protein Intakes and Associated Dietary Patterns and Functional
Le diagnostic de dénutrition repose sur la recherche Limitations in an Aging Population: A NHANES analysis. J Nutr Health
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L’hypoalbuminémie doit être considérée comme un mar- [17] Roberts SB, Fuss P, Heyman MB, Evans WJ, Tsay R, Rasmussen H,
queur de sévérité de la maladie et de mauvais pronostic et al. Control of food intake in older men. JAMA 1994;272(20):1601–6.
global mais n’est plus un critère diagnostique de la dénu- [18] Tamura BK, Bell CL, Masaki KH, Amella EJ. Factors Associated
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trition. Patients: A Systematic Review of the Literature. J Am Med Dir Assoc
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8 EMC - Endocrinologie-Nutrition
Dénutrition du sujet âgé 10-377-A-05
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M. Sanchez (manuel.sanchez@aphp.fr).
Département de gériatrie, Bichat-Beaujon-Bretonneau, AP–HP, 46, rue Henri-Huchard, 75018, Paris France.
Université de Paris, 45, rue des Saints-Pères, 75006 Paris, France.
C. Legué.
Département de gériatrie, Bichat-Beaujon-Bretonneau, AP–HP, 46, rue Henri-Huchard, 75018, Paris France.
A. Gross.
Département de gériatrie, Bichat-Beaujon-Bretonneau, AP–HP, 46, rue Henri-Huchard, 75018, Paris France.
Université de Paris, 45, rue des Saints-Pères, 75006 Paris, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Sanchez M, Legué C, Gross A. Dénutrition du sujet âgé. EMC - Endocrinologie-Nutrition 2022;33(2):1-9
[Article 10-377-A-05].
EMC - Endocrinologie-Nutrition 9