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Colique néphrétique
Dr HY. Aida LENGANI
12/04/2023
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Objectifs

1 Définir la colique néphrétique


2 Décrire les signes cliniques de la colique néphrétique

3 Citer les éléments de gravité d’une colique néphrétique

4 Citer les étiologies d’une colique néphrétique


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Plan
I. Généralités
III. Traitement
1. Définition
1. Buts
2 Intérêts
2. Moyens
3. Rappels
3. Indications
II. Diagnostic
Diagnostic positif IV. Conclusion
1.
2. Diagnostic de gravité

3. Diagnostic différentiel

4. Diagnostic étiologique
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I. Généralités

1. Définition

La colique néphrétique est un syndrome douloureux aigu lombo-

abdominal résultant de la mise en tension brutale de la voie excrétrice du

haut appareil urinaire, en amont d’une obstruction, quelle qu’en soit la

cause.
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I. Généralités

2. Intérêts

v Epidémiologique
-Environ 2% cause de consultation aux urgences
-Plus fréquente chez l’homme
v Diagnostique
-Examen clinique +++: orientation diagnostique
-Examens paracliniques: confirmation diagnostique
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I. Généralités

2. Intérêts

v Etiologique
- Causes: dominées par la maladie lithiasique
v Thérapeutique
- Urgence thérapeutique +++
- Prise en charge rapide et efficace de la douleur
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I. Généralités

3. Rappels anatomiques

L’appareil urinaire comprend:

ü les reins et

ü les voies excrétrices urinaires extrarénales constituées par les deux


uretères, la vessie et l’urètre.
Les reins sont situés dans la région lombaire, en arrière de la cavité péritonéale.
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I. Généralités
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I. Généralités

v Reins
- Organes pairs
- Situés de part et d’autre du rachis, dans la région lombaire, contre la
paroi postérieure de l’abdomen.
- Dimensions
Hauteur: 12cm

Largeur : 6cm

Epaisseur: 3cm

- Rôles: sécrétion de l’urine, synthèse de certaines hormones


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I. Généralités
+ I. Généralités
v Uretères
Les uretères, droit et gauche, sont les conduits urinaires qui relient les
les reins à la vessie.

Ils s’étendent de la jonction pyélo-urétérale jusqu’aux méats urétéraux dans la


vessie.
Chez l’adulte, ils mesurent de 25 à 30 cm de long.
Ils sont divisés en quatre segments :
- lombaire (de 10 à 12 cm),
- iliaque (de 3 à 4 cm),
- pelvien (de 10 à 12 cm) et
- intravésical (2 cm).
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I. Généralités
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II. Diagnostic
1. Diagnostic positif
1.1. Signes cliniques
v Douleur = maître symptôme
Signe fonctionnel, retrouvé à l’interrogatoire
- Début: brutal
- Siège: unilatéral, dans la fosse lombaire, l’hypochondre, la fosse iliaque
- Type : variable (déchirement, torsion, crampe, pesanteur…)
- Irradiation: vers le bas et en avant ( organes génitaux externes, aine,
racine de la cuisse)
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II. Diagnostic

Douleur = maître symptôme

- Intensité: forte

- Durée: quelques minutes à quelques heures

- Facteur déclenchant: période de chaleur, baisse des apports liquidiens,

“secousses” (effort physique important, voyage en automobile, train)


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II. Diagnostic
Douleur = maître symptôme

- Facteurs calmants: parfois médicaments (antalgiques, anti-

inflammatoires non stéroïens, antispasmodiques) ou traitement de la

cause

- Horaire: sans horaire particulier, survenue sur un fond douloureux

permanent de paroxysmes atroces qui incitent le patient à modifier

fréquemment sa position à la recherche d’attitudes antalgiques en vain


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II. Diagnostic
Douleur = maître symptôme

- Signes accompagnateurs:

• Signes urinaires: pollakiurie, brûlures urinaires, impériosités

mictionnelles, plus rarement hématurie macroscopique

• Signes digestifs fréquents, pouvant faire égarer le diagnostic:

nausées, vomissements et constipation

• Agitation: colique « frénétique »


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II. Diagnostic
L’état général du patient est conservé
v Examen physique
L’examen est difficile pendant la crise douloureuse
-Inspection: recherche de cicatrices, d’une voussure de la fosse
lombaire ou de l’hypogastre
-Palpation: temps essentiel de l’examen
• Il ya une douleur à la palpation de la fosse lombaire ainsi que sur le
trajet urétéral.
• Il n’y a pas de défense abdominale
• Les touchers pelviens (toucher rectal, toucher vaginal) doivent être
systématiques
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II. Diagnostic
1.2. Signes paracliniques

Examens radiologiques

Les risques fœtaux d'une irradiation en cours de grossesse dépendent


du stade de la grossesse et de la dose.

PRUDENCE
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II. Diagnostic
II. 1.2. Signes paracliniques
Examens radiologiques

v Radiographie de l’abdomen sans préparation (ASP)

- Met en évidence une opacité se projetant sur le trajet des voies urinaires

- Permet d’apprécier la taille du calcul et sa situation sur le trajet de l’uretère

Limites
- Ne permet pas de voir les lithiases (calculs) radio-transparentes (10 % des
cas) ou les obstacles d’autre nature

- N’apporte pas d’information sur l’obstruction rénale.


Contre-indiquée si grossesse
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II. Diagnostic

v Echographie rénale

- Permet de détecter le calcul

- Met en évidence une dilataBon des cavités

Indiquée en cas de grossesse


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II. Diagnostic

Figure 4: dilatation des cavités pyélocalicielles rénales à l’échographie ( flêches )


+
II. Diagnostic

v Urographie intra-veineuse

- Dilatation des cavités excrétrices

- Si la cause de la colique néphrétique est un calcul radio-opaque,


- mise en évidence du calcul: image radio-opaque

- Supplantée par le scanner

Contre-indiquée si grossesse
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II. Diagnostic
+
II. Diagnostic

v Scanner de l’arbre urinaire

- Met en évidence l’obstacle (tous les calculs sont détectables au scanner)

- Montre la dilatation des cavités


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II. Diagnostic
+
II. Diagnostic
II. 1.2. Signes paracliniques
Examens biologiques

Sang
-Urée, créatininémie, ionogramme sanguin: à la recherche d’une
insuffisance rénale et de troubles ioniques

Urines
-Examen cyto-bactériologique des urines: à la recherche d’une
infection urinaire
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II. Diagnostic
II.2. Diagnostic de gravité

v Hyperalgie
La douleur est très intense, insupportable.
v Etat de mal néphrétique
La douleur peut persister malgré l’administration d’antalgiques

v Anurie

Emission d’une quantité d’urines inférieure à 300 ml/24h, faisant craindre


une insuffisance rénale aiguë obstructive
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II. Diagnostic
II.2. Diagnostic de gravité

v Fièvre
La température est ≥38°C, en rapport avec une infection des urines en
amont de l’obstacle
v Gravité liée au terrain
• Grossesse
Risque d’accouchement prématuré, d’infection urinaire
• Rein unique (anatomique ou fonctionnel)
Risque élevé d’insuffisance rénale aiguë obstructive
• Insuffisance rénale chronique
Risque d’aggravation de l’ insuffisance rénale
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II. Diagnostic
II.3. Diagnostic différentiel
v Douleurs d’origine digestive
Colique hépatique, appendicite, ulcère gastrique, pancréatite aiguë…
• Colique hépatique
Douleur à type de crampe ou de broiement siégeant à l’hypochondre droit,
irradiant vers la pointe de l’omoplate ou l’épaule
• Appendicite aiguë
Douleur siégeant à la fosse iliaque droite irradiant vers la jambe droite
avec une défense abdoninale ou une contracture à la palpation
• Ulcère gastrique
Douleur à type de brulûre, de crampe ou de faim douloureuse siégeant à
l’épigastre, calmée par la prise alimentaire
+
II. Diagnostic
II.3. Diagnostic différentiel

v Douleurs d’origine digestive

• Pancréatite aiguë

Douleur de l’ épigastre ou de l’hypochondre gauche de survenue brutale

en coup de poignard, transphyxiante, calmé par la position “en chien de

fusil”
+
II. Diagnostic
II.3. Diagnostic différentiel

v Douleur d’origine uro-génitale


Torsion de kyste ovarien ou grossesse extra-utérine chez la femme,
torsion testiculaire chez l’homme, pyélonéphrite aiguë…
• Torsion d’un kyste ovarien chez la femme
Douleur pelvienne unilatérale de survenue brutale, intense, sans fièvre
v Douleur d’origine vasculaire
• Fissuration d’un anévrysme de l’aorte abdominale
Douleur abdominale transphyxiante, masse abdominale pulsatile à la
palpation
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II. Diagnostic
II.3. Diagnostic différentiel

v Douleur d’origine ostéo-articulaire


Arthrose lombaire, sciatalgie
• Arthrose lombaire
Douleur dans le bas du dos (rachis lombaire), d’intensité variable,
généralement associée à une raideur, sans agitation ni paroxysmes
v Douleur d’origine pulmonaire (douleurs projettées)
Pneumopathie de la base pulmonaire, embolie pumonaire
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II. Diagnostic
II.4. Diagnostic étiologique
v Obstacle luminal
L’obstacle se situe dans la lumière des voies urinaires
- Lithiases (calculs) urinaires
Responsables de 80% des coliques néphrétiques migrant dans la voie
excrétrice
- Caillots sanguins

- Corps étrangers (chute de sonde JJ qui vient obstruer la lumière urinaire)


+
II. Diagnostic
II. 4. Diagnostic étiologique
v Obstacle parietal
L’obstacle se situe dans la paroi de la voie excrétrice
- Syndrome de la jonction pyélo-calicielle

- Tumeur sténosante de l’uretère

-Tumeur
+
II. Diagnostic
II.4. Diagnostic étiologique

v Obstacle extrinsèque

Compression extrinsèque de la voie excrétrice par:

-Ganglions
- Fibrome
- Cancer
- Anévrysme
-Fibrose rétro-péritonéale
+
+
III. Traitement

1. Buts

Soulager la douleur

Traiter la cause

Eviter les complications


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III. Traitement

III. 2. Moyens
v Mesures générales

- Soulager le patient

- Repos au lit
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III. Traitement
v Moyens médicamenteux

• Anti-inflammatoires non stéroïdiens : kétoprofène (Profénid), diclofénac


(Voltarène) initialement par voie parentérale puis relais per os.

• Antalgiques simples : paracétamol.

• Antispasmodique : phloroglucinol (Spasfon).


• Antibiotiques: ciprofloxacine (Ciflox), amoxicilline+ acide clavulanique
(Augmentin)
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III. Traitement

v Moyens instrumentaux et chirurgicaux

- Drainage des urines

- Lithotritie extracorporelle

- Chirurgie
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III. Traitement
III.3. Indications
v Formes simples
- Installer le patient avec voie veineuse périphérique, repos au lit et restriction
hydrique au moment de la crise douloureuse.
- Evaluer la douleur.

- Calmer la douleur (antalgiques, anti-inflammatoires, antispasmodiques)


et tamiser les urines.

Surveillance de la température et diurèse


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III. Traitement
v Formes graves

- Hospitalisation

- Laisser à jeûn.

- Appel du médecin en urgence

En attendant, rassurer le patient, poser une voie veineuse


périphérique, calmer la douleur
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III. Traitement
v Formes graves

• Drainage du haut appareil urinaire (rein) en urgence

Acte médical+++, urologue

Indications:
- Colique néphrétique avec IRA sur obstacle (cancer pelvien, lithiase,
fibrose, grossesse, traumatisme)
Colique néphrétique survenant dans un contexte post-opératoire

Méthode: mise en place de sonde JJ, néphrostomie percutanée


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IV. Conclusion

-Colique néphrétique: urgence diagnostique et thérapeutique

-Diagnostic évoqué par la clinique et conforté par la paraclinique

-Traitement selon la nature de l’obstacle

-Formes graves: drainage des urines en urgence

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