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Jonction p-n
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La jonction pn est un composant très important dans l’électronique. D’une part, elle est très
utilisée dans beaucoup d’applications électroniques comme le redressement et la commutation, et
d’autre part, on la retrouve comme bloc de base dans la construction d’autres composants tel que
le transistor bipolaire ou le transistor MOS.
La caractéristique la plus importante d’une jonction pn est qu’elle redresse les signaux ; elle
laisse passer plus aisément le courant dans une direction que dans l’autre. La figure 2.1 (p. 13)
en illustre la caractéristique courant-tension (I–V) typique. Dans le sens direct, lorsque la tension
positive est appliquée au coté-p, le courant augmente rapidement lorsque la tension augmente. Dans
le sens inverse, l’augmentation du courant est très insignifiante avant la tension critique de claquage
(breakdown voltage 𝑉𝐵 ) où l’augmentation devient très importante. Cette dernière caractéristique
est utilisée dans la diode zener pour concevoir des tensions de référence.
ℰ ℰ
ℰ
p n p n
−𝑊𝑝 0 𝑊𝑛
𝐸𝐶 𝐸𝐶 𝐸𝐶
𝐸𝐹
𝐸𝐶
𝐸𝐹 𝐸𝐹 𝐸𝐹
𝐸𝑉 𝐸𝑉 𝐸𝑉
𝐸𝑉
(𝐚) (𝐛)
Figure 2.2 – Diagramme des bandes d’énergie d’une jonction pn. (a) Avant la mise en contact les
bandes sont plates et (b) après la mise en contact, il y a apparition du champ, 𝓔, et formation de la ZCE.
Les zones n et p restent neutres.
région–n. En migrant de leurs régions, les électrons et les trous laissent respectivement des atomes
donneurs et des atomes accepteurs dont les charges électriques ne sont plus compensées ; l’équation
d’équilibre n’est plus vérifiée (l’équation 2-1). Une zone de charge d’espace (ZCE ou en anglais
SCR : space charge region) positive se crée dans la région–n et une autre négative se crée dans
la région–p. Un champ électrique interne (built-in), 𝓔, s’établit alors dans la ZCE dans le sens
montré par la figure 2.2–b (p. 14). Il crée une force de dérive qui agit dans le sens opposé de la
diffusion ; elle s’oppose à la migration des électrons et des trous de leurs régions respectives. Plus
des électrons et des trous diffusent, plus le champ devient intense et moins de charges migrent. Le
nombre de charges qui migrent diminue et ce phénomène se poursuit jusqu’à l’équilibre des deux
phénomènes :
courant de diffusion = courant de dérive
Cet équilibre est marqué par un niveau de Fermi constant (plat) dans toute la structure (la figure 2.2–
b) ∗ et l’établissement d’une tension interne 𝑉𝑏𝑖 qui maintient cette équilibre et s’oppose à la
diffusion. On l’appelle parfois tension de diffusion. Loin de la ZCE, les zones–n et –p restent
neutres et en équilibre.
La figure 2.3 (p. 18) montre de façon détaillée les bandes d’énergie et le champ électrique à
l’équilibre. Cette figure est obtenue en supposant l’approximation de dépletion :
— dans la ZCE, il n’y a aucun électron et aucun trou libre.
— dans la région–n la concentration des électron est 𝑛𝑛𝑜 = 𝑁𝐷 et celle des trous est 𝑝𝑛𝑜 .
— dans la région–p la concentration des trous est 𝑝𝑝𝑜 = 𝑁𝐴 et celle des électrons est 𝑛𝑝𝑜 .
La ZCE s’étend sur une largeur 𝑊𝑝 dans la zone–p et sur une largeur 𝑊𝑛 dans la zone–n, soit
une largeur totale 𝑊 = 𝑊𝑛 + 𝑊𝑝 . Ceci nous permet d’écrire la relation de neutralité suivante :
𝑁𝐴 𝑊𝑝 = 𝑁𝐷 𝑊𝑛 [𝟐 − 𝟐]
Cette relation indique clairement que la ZCE s’étend plus dans la région la moins dopée. Par
exemple si 𝑁𝐴 > 𝑁𝐷 , on aura 𝑊𝑛 > 𝑊𝑝 .
2.1.1 Tension Vbi
D’après la figure 2.3–b (p. 18), 𝑉𝑏𝑖 est la somme des deux quantité 𝜙𝑝 et 𝜙𝑛 qui re-
lient les concentrations des charges dans les régions–n et –p à la concentration intrinsèque 𝑛𝑖 ,
( ))
(𝑛𝑛𝑜 = 𝑛𝑖 exp (𝑞𝜙𝑛 ∕𝑘𝐵 𝑇) et 𝑝𝑝𝑜 = 𝑛𝑖 exp 𝑞𝜙𝑝 ∕𝑘𝐵 𝑇 †
𝑘𝐵 𝑇 𝑛𝑛𝑜 𝑘𝐵 𝑇 𝑁
𝜙𝑛 = log ( )= log ( 𝐷 ) [𝟐 − 𝟑𝐚]
𝑞 𝑛𝑖 𝑞 𝑛𝑖
𝑘 𝑇 𝑝𝑝𝑜 𝑘𝐵 𝑇 𝑁
𝜙𝑝 = 𝐵 log ( )= log ( 𝐴 ) [𝟐 − 𝟑𝐛]
𝑞 𝑛𝑖 𝑞 𝑛𝑖
𝑘 𝑇 𝑛𝑛𝑜 𝑝𝑝𝑜 𝑘𝐵 𝑇 𝑁𝐴 𝑁𝐷
𝑉𝑏𝑖 = 𝜙𝑝 + 𝜙𝑛 = 𝐵 log ( ) = log ( ) [𝟐 − 𝟑𝐜]
𝑞 𝑛𝑖2 𝑞 𝑛𝑖2
𝑘𝐵 𝑇 𝑛𝑛𝑜 𝑘𝐵 𝑇 𝑝𝑝𝑜
𝑉𝑏𝑖 = log ( )= log ( ) [𝟐 − 𝟑𝐝]
𝑞 𝑛𝑝𝑜 𝑞 𝑝𝑛𝑜
Cette dernière relation est très importante (l’équation 2-3d) ; elle relie les concentrations aux
frontières de la ZCE. Elle est déduite en utilisant la relation d’équilibre 𝑛𝑛𝑜 𝑝𝑛𝑜 = 𝑛𝑝𝑜 𝑝𝑝𝑜 = 𝑛𝑖2 et
sera utilisée pour la détermination du courant.
2.1.2 Champ électrique
La densité de charge 𝜚(𝑥), dans l’approximation de déplétion, est donnée par
𝑑ℰ 𝑑2 Ψ 𝜚𝑠 (𝑥)
=− 2 = [𝟐 − 𝟓]
𝑑𝑥 𝑑𝑥 𝜀𝑠
permet alors de trouver facilement le champ électrique 𝓔. Comme le montre la figure 2.3–a (p. 18),
il est donné par l’expression
⎧ 𝑞𝑁𝐴 ( )
⎪− 𝜀 𝑊𝑝 + 𝑥 pour −𝑊𝑝 ≤ 𝑥 ≤ 0
⎪ 𝑠
𝓔(𝑥) = 𝑞𝑁 𝐷 [𝟐 − 𝟔]
⎨ 𝜀 (𝑊𝑛 − 𝑥) pour 0 ≤ 𝑥 ≤ 𝑊𝑛
⎪ 𝑠
⎪ 0 ailleurs
⎩
†. Voir le cours Physique des Composants Semiconducteurs 1.
Les conditions aux limites étant que 𝓔 s’annule à l’extérieur de la ZCE. Il admet une valeur
maximum à l’origine
||ℰ || = 𝑞𝑁𝐴 𝑊𝑝 = 𝑞𝑁𝐷 𝑊𝑛 [𝟐 − 𝟕]
| 𝑚| 𝜀 𝜀 𝑠 𝑠
Les potentiels dans les différentes régions peuvent être déduits de la façon suivante
0 𝑞𝑁𝐴 𝑊2𝑝
𝜓𝑝 = − ∫ ℰ(𝑥)𝑑𝑥 = [𝟐 − 𝟖𝐚]
−𝑊𝑝
2𝜀𝑠
𝑊𝑛
𝑞𝑁𝐷 𝑊2𝑛
𝜓𝑛 = − ∫ ℰ(𝑥)𝑑𝑥 = [𝟐 − 𝟖𝐛]
0
2𝜀𝑠
𝑊𝑛
1
𝑉𝑏𝑖 = 𝜓𝑝 + 𝜓𝑛 = − ∫ ℰ(𝑥)𝑑𝑥 = ℰ𝑚 𝑊 [𝟐 − 𝟖𝐜]
−𝑊𝑝
2
Une deuxième intégration de l’équation de Poisson donne le potentiel et il est clair qu’il aura
une forme parabolique dans la ZCE comme le montre la figure 2.3–b (p. 18). On note qu’on peut
aussi déduire les relations de l’équation 2-8 à partie des courbes de potentiel ‡ .
2.1.3 Largeur de la ZCE
Avec quelques manipulations algébriques § , on peut trouver les expressions des différentes
largeurs suivantes de la ZCE
√
2𝜀𝑠 𝑉𝑏𝑖 𝑁𝐴
𝑊𝑛 = [𝟐 − 𝟗𝐚]
𝑞 𝑁𝐷 (𝑁𝐴 + 𝑁𝐷 )
√
2𝜀𝑠 𝑉𝑏𝑖 𝑁𝐷
𝑊𝑝 = [𝟐 − 𝟗𝐛]
𝑞 𝑁𝐴 (𝑁𝐴 + 𝑁𝐷 )
√ √
2𝜀𝑠 𝑉𝑏𝑖 (𝑁𝐴 + 𝑁𝐷 ) 2𝜀𝑠 𝑉𝑏𝑖 1 1
𝑊= = ( + ) [𝟐 − 𝟗𝐜]
𝑞 (𝑁𝐴 𝑁𝐷 ) 𝑞 𝑁𝐴 𝑁𝐷
√
2𝜀𝑠 (𝑉𝑏𝑖 − 𝑉)
𝑊= [𝟐 − 𝟏𝟐𝐚]
𝑞𝑁
√
𝑞𝑁𝑊 2𝑞 (𝑉𝑏𝑖 − 𝑉) 𝑁
ℰ𝑚 = = [𝟐 − 𝟏𝟐𝐛]
𝜀𝑠 𝜀𝑠
Ces deux relations montrent que 𝑊 et ℰ𝑚 varient avec la racine carrée de la tension appliquée 𝑉.
−𝑊𝑝 ℰ 𝑊𝑛
𝑥
−ℰ𝓂
(𝐚) Champ électrique à l’équilibre
𝑥 = 𝑊𝑝 𝑥=0 𝑥 = 𝑊𝑛
𝐸𝐶
𝑞𝑉𝑏𝑖
𝐸𝑖
𝑞𝜙𝑝 𝑞𝜓𝑝 𝐸𝐶
𝑞𝑉𝑛
𝐸𝐹 𝐸𝐹
𝑞𝑉𝑝 𝑞𝜓𝑛
𝐸𝑉 𝑞𝜙𝑛
𝐸𝑖
𝐸𝑉
𝑥 = 𝑊𝑝 𝑥=0 𝑥 = 𝑊𝑛
Figure 2.3 – Champ électrique (a) et bandes d’énergie (b) d’une jonction pn à l’équilibre.
— Faible Injection,
— et pas de G-R dans la ZCE.
De l’équation 2-3–d (p. 15), on tire
𝑞𝑉𝑏𝑖
𝑛𝑛𝑜 = 𝑛𝑝𝑜 exp ( ) [𝟐 − 𝟏𝟑𝐚]
𝑘𝐵 𝑇
𝑞𝑉𝑏𝑖
𝑝𝑝𝑜 = 𝑝𝑛𝑜 exp ( ) [𝟐 − 𝟏𝟑𝐛]
𝑘𝐵 𝑇
Lorsqu’on applique une tension 𝑉, on n’aura plus d’équilibre. Les densités de charges aux
frontières de la ZCE (𝑥 = −𝑊𝑝 et 𝑥 = 𝑊𝑛 ), comme dicté par la deuxième hypothèse, seront
reliées par
𝑞 (𝑉𝑏𝑖 − 𝑉)
𝑛𝑛 = 𝑛𝑝 exp ( ) [𝟐 − 𝟏𝟒𝐚]
𝑘𝐵 𝑇
𝑞 (𝑉𝑏𝑖 − 𝑉)
𝑝𝑝 = 𝑝𝑛 exp ( ) [𝟐 − 𝟏𝟒𝐛]
𝑘𝐵 𝑇
𝑛𝑛 , 𝑛𝑝 , 𝑝𝑝 et 𝑝𝑛 sont les densités de charges des électrons et des trous aux frontières de la ZCE.
L’hypothèse de la faible injection, impose que la densité des porteurs majoritaires ne varie pas
𝑛𝑛𝑜 ≈ 𝑛𝑛 et 𝑝𝑝𝑜 ≈ 𝑝𝑝 . La substitution de ces relations et de l’équation 2-13 dans l’équation 2-14
𝑥 = 𝑊𝑝 𝑥=0 𝑥 = 𝑊𝑛
𝐸𝐶
𝑞(𝑉𝑏𝑖 − 𝑉𝐹 )
𝐸𝐶
𝐸𝑖 𝑞𝑉𝑛
𝑞𝜓𝑝 𝐸𝐹𝑛
𝑞𝜙𝑝
𝐸𝐹𝑝 𝑞𝜓𝑛 𝑞𝜙𝑛
𝑞𝑉𝑝 𝐸𝑖
𝐸𝑉
𝐸𝑉
𝑥 = 𝑊𝑝 𝑥=0 𝑥 = 𝑊𝑛
(𝐚) Bandes d’énergie en polarisation directe
𝑥 = 𝑊𝑝 𝑥=0 𝑥 = 𝑊𝑛
𝐸𝐶
𝐸𝑖
𝑞𝜙𝑝
𝐸𝐹𝑝 𝑞𝜓𝑝 𝑞(𝑉𝑏𝑖 + 𝑉𝑅 )
𝑞𝑉𝑝
𝐸𝑉
𝑞𝜓𝑛 𝐸𝐶
𝑞𝑉𝑛
𝐸𝐹𝑛
𝑞𝜙𝑛
𝐸𝑖
𝐸𝑉
𝑥 = 𝑊𝑝 𝑥=0 𝑥 = 𝑊𝑛
(𝐛) Bandes d’énergie en polarisation inverse
Figure 2.4 – Bandes d’énergie d’une jonction pn en polarisation directe 𝑉𝐹 (a) et en polarisation inverse
𝑉𝑅 .
permet de relier les densités de charges à la frontière d’une même région : les électrons dans la
région–p à 𝑥 = −𝑊𝑝 et les trous dans la région–n à 𝑥 = 𝑊𝑛 . Ces relations sont comme suit
𝑞𝑉
𝑛𝑝 = 𝑛𝑝𝑜 exp ( ) [𝟐 − 𝟏𝟓𝐚]
𝑘𝐵 𝑇
𝑞𝑉
𝑛𝑝 − 𝑛𝑝𝑜 = 𝑛𝑝𝑜 (exp ( ) − 1) [𝟐 − 𝟏𝟓𝐛]
𝑘𝐵 𝑇
𝑞𝑉
𝑝𝑛 = 𝑝𝑛0 exp ( ) [𝟐 − 𝟏𝟓𝐜]
𝑘𝐵 𝑇
𝑞𝑉
𝑝𝑛 − 𝑝𝑛𝑜 = 𝑝𝑛𝑜 (exp ( ) − 1) [𝟐 − 𝟏𝟓𝐝]
𝑘𝐵 𝑇
Dans les régions neutre, il n’y a aucun champ électrique, En substituant le courant de
l’équation 1-32 (p. 10) dans l’équation de continuité à l’état stationnaire (l’équation 1-33 (p. 10))
𝑑2 𝑝𝑛 𝑝𝑛 − 𝑝𝑛𝑜
− =0 [𝟐 − 𝟏𝟔𝐚]
𝑑𝑥 2 𝐷𝑝 𝜏𝑝
𝑑2 𝑛𝑝 𝑛𝑝 − 𝑛𝑝𝑜
− =0 [𝟐 − 𝟏𝟔𝐛]
𝑑𝑥 2 𝐷𝑛 𝜏𝑛
Les conditions aux limites étant l’équation 2-41 (p. 25) et 𝑛𝑝 (𝑥 = −∞) = 𝑛𝑝𝑜 et 𝑝𝑛 (𝑥 = ∞) = 𝑝𝑛𝑜 .
On trouve les solutions
𝑞𝑉 𝑥 + 𝑊𝑝
𝑛𝑝 − 𝑛𝑝𝑜 = 𝑛𝑝𝑜 (exp ( ) − 1) exp ( ) [𝟐 − 𝟏𝟕𝐚]
𝑘𝐵 𝑇 𝐿𝑛
𝑞𝑉 𝑥 − 𝑊𝑛
𝑝𝑛 − 𝑝𝑛𝑜 = 𝑝𝑛𝑜 (exp ( ) − 1) exp (− ) [𝟐 − 𝟏𝟕𝐛]
𝑘𝐵 𝑇 𝐿𝑝
√ √
𝐿𝑛 = 𝐷𝑛 𝜏𝑛 et 𝐿𝑝 = 𝐷𝑝 𝜏𝑝 sont appelées les longueurs de diffusion des charges minoritaires
respectivement des électrons dans la région–p et des trous dans la région–n. En dérivant ces
expressions par rapport à 𝑥 et en utilisant l’équation 1-32 (p. 10), on trouve les courant aux
frontières de ZCE
D’après la quatrième hypothèse, il n’y a pas de G-R dans la ZCE. Donc d’après l’équation de
continuité (l’équation 1-33 (p. 10)), les courant 𝐽𝑛 et 𝐽𝑝 restent constant dans la ZCE. Le courant
total sera donc
𝑞𝑉
𝐽 = 𝐽𝑛 (−𝑊𝑝 ) + 𝐽𝑝 (𝑊𝑛 ) = 𝐽𝑠 (exp ( ) − 1) [𝟐 − 𝟏𝟗𝐚]
𝑘𝐵 𝑇
𝑞𝐷𝑛 𝑛𝑝𝑜 𝑞𝐷𝑝 𝑝𝑛𝑜 𝑞𝐷𝑛 𝑛𝑖2 𝑞𝐷𝑝 𝑛𝑖2
𝐽𝑠 = + = + [𝟐 − 𝟏𝟗𝐛]
𝐿𝑛 𝐿𝑝 𝐿 𝑛 𝑁𝐴 𝐿𝑝 𝑁𝐷
Ce sont les expressions du courant idéal qu’on appelle aussi courant de diffusion. Dans les cas réels,
les caractéristiques 𝐼 − 𝑉 dévient du cas idéal pour plusieurs raisons dont
— la G-R dans la ZCE,
— la résistance parasite ou résistance série, qui a pour origine principale le caractère ohmique
𝑣𝑡ℎ 𝜎𝑛 𝜎𝑝 𝑁𝑡 𝑛𝑖
𝐺 = −𝑈 = ( ) ( ) 𝑛𝑖 = [𝟐 − 𝟐𝟎]
𝜎𝑝 (𝐸 −𝐸 )∕𝑘 𝑇
e 𝑖 𝑡 𝐵 + 𝜎𝑛 e 𝑡 𝑖 𝐵 (𝐸 −𝐸 )∕𝑘 𝑇 𝜏𝑔
𝑣𝑡ℎ 𝜎0 𝑁𝑡 𝑛𝑖 𝑛𝑖
𝐺≈ = [𝟐 − 𝟐𝟏]
𝐸𝑡 − 𝐸𝑖 𝜏𝑔
2 cosh ( )
𝑘𝐵 𝑇
La génération atteint son maximum lorsque 𝐸𝑡 = 𝐸𝑖 , c’est à dire pour les centres de recombinaison
situés au milieu du gap et uniquement il n’y a que ces centres qui contribuent efficacement à la
génération. C’est dû à la nature exponentielle du cosinus hyperbolique.
Le courant de Génération dans la ZCE est
𝑊
𝑞𝑛𝑖 𝑊
𝐽𝐺𝑒𝑛 = ∫ 𝑞𝐺𝑑𝑥 = [𝟐 − 𝟐𝟐]
0
𝜏𝑔
Le courant total en polarisation inverse pour une jonction p+ – n est
𝑞𝑉
𝑛𝑛 𝑝𝑛 = 𝑛𝑖2 exp ( ) [𝟐 − 𝟐𝟒]
𝑘𝐵 𝑇
𝑞𝑉
𝑣𝑡ℎ 𝜎0 𝑁𝑡 𝑛𝑖2 (exp () − 1)
𝑘𝐵 𝑇
𝑈≈ [𝟐 − 𝟐𝟓]
𝐸𝑡 − 𝐸𝑖
𝑛𝑛 + 𝑝𝑛 + 2𝑛𝑖 cosh ( )
𝑘𝐵 𝑇
Comme pour la polarisation inverse, les centres les plus efficaces sont ceux situés au milieu du gap.
L’équation se simplifie à
𝑞𝑉
𝑣𝑡ℎ 𝜎0 𝑁𝑡 𝑛𝑖2 (exp ( ) − 1)
𝑘𝐵 𝑇
𝑈≈ [𝟐 − 𝟐𝟔]
𝑛𝑛 + 𝑝𝑛 + 2𝑛𝑖
𝑈 atteint son maximum en un point dans la ZCE où 𝑛𝑛 = 𝑝𝑛 = 𝑛𝑖 exp (𝑞𝑉∕2𝑘𝐵 𝑇). On
obtient le taux de recombinaison maximum
𝑞𝑉
𝑣𝑡ℎ 𝜎0 𝑁𝑡 𝑛𝑖2 (exp ( ) − 1)
𝑘𝐵 𝑇
𝑈𝑚𝑎𝑥 = [𝟐 − 𝟐𝟕]
𝑞𝑉
2𝑛𝑖 (exp ( ) − 1)
2𝑘𝐵 𝑇
pour 𝑉 > 3𝑘𝐵 𝑇∕𝑞, elle se simplifie en
1 𝑞𝑉
𝑈𝑚𝑎𝑥 = 𝑣𝑡ℎ 𝜎0 𝑁𝑡 𝑛𝑖 (exp ( ) − 1) [𝟐 − 𝟐𝟖]
2 2𝑘𝐵 𝑇
𝑊
𝑞𝑊 𝑞𝑉 𝑞𝑛𝑖 𝑊 𝑞𝑉
𝐽𝑅𝑒𝑐 = ∫ 𝑞𝑈𝑚𝑎𝑥 𝑑𝑥 = 𝑣𝑡ℎ 𝜎0 𝑁𝑡 𝑛𝑖 exp ( )= exp ( ) [𝟐 − 𝟐𝟗]
0
2 2𝑘𝐵 𝑇 2𝜏𝑟 2𝑘𝐵 𝑇
Les deux phénomènes coexistent. Les résultats expérimentaux sont généralement décrit par
la relation
𝑞𝑉
𝐽𝐹 = 𝐽𝑠 exp ( ) [𝟐 − 𝟑𝟏]
𝑛𝑘𝐵 𝑇
𝑛 est le facteur d’idéalité. Lorsque le courant de diffusion idéal domine, on a 𝑛 = 1 et lorsque la
recombinaison domine, on a 𝑛 = 2 et lorsque les deux phénomènes coexistent, on a 𝑛 entre 1 et 2.
2.2.3 Résitances parasites
La prise en compte de la résistances série, 𝑅𝑠 dans l’équation 2-31 donne l’équation la plus
utilisée pour décrire les jonctions 𝑝𝑛
𝑞(𝑉 − 𝑅𝑠 𝐽)
𝐽 = 𝐽𝑠 (exp ( ) − 1) [𝟐 − 𝟑𝟐]
𝑛𝑘𝐵 𝑇
La prise en compte de la la résistance parallèle, 𝑅𝑝 , donne le modèle plus générale suivant
𝑞(𝑉 − 𝑅𝑠 𝐽) 𝑉 − 𝑅𝑠 𝐽
𝐽 = 𝐽𝑠 (exp ( ) − 1) + [𝟐 − 𝟑𝟑]
𝑛𝑘𝐵 𝑇 𝑅𝑝
La dérivation de cette relation par rapport à 𝑉, avec quelques manipulation algébriques, donne la
relation suivante pour 𝐶𝑗
𝜀𝑠 [ ]
𝐶𝑗 = F∕cm2 [𝟐 − 𝟑𝟔]
𝑊
Pour établir cette relation, on a supposé que seule la variation de la charge dans la ZCE
contribue à la capacité. Ceci est vrai dans la polarisation inverse où le courant est très faible et son
apport à la variation de la charge est négligeable. En polarisation directe un courant très intense peut
circuler à travers la jonction correspondant à un grand nombre de charge présent dans les régions
neutres. Le changement incrémental de ces charges dû à un changement incrémental de la tension
contribue un terme additionnel appelé capacité de diffusion. On le verra à la section suivante.
Pour une jonction unilatérale, 𝐶𝑗 s’écrit
√
𝜀𝑠 𝑞𝜀𝑠 𝑁
𝐶𝑗 = = [𝟐 − 𝟑𝟕]
𝑊 2 (𝑉𝑏𝑖 − 𝑉)
ou
1∕C2
pente ∝ 1∕𝑁
V
𝑉𝑏𝑖
Figure 2.5 – Caractéristique C–V typique d’une jonction pn. 𝑁 et 𝑉𝑏𝑖 sont déterminés respectivement
à partir de la pente et de l’intersection avec l’axe 𝑉.
1 2 (𝑉𝑏𝑖 − 𝑉)
=
𝐶𝑗2 𝑞𝜀𝑠 𝑁
[𝟐 − 𝟑𝟖]
1 2 (𝑉𝑏𝑖 + 𝑉𝑅 )
= en inverse
2
𝐶𝑗 𝑞𝜀𝑠 𝑁
Il est clair que le tracé de 1∕𝐶𝑗2 en fonction de 𝑉 est une droite comme le montre la figure 2.5. On
utilise souvent ce tracé pour déterminer le dopage 𝑁 et le potetiel 𝑉𝑏𝑖 respectivement à partir de la
pente et de l’intersection avec l’axe 𝑉.
∞
𝑄𝑝 = 𝑞 ∫ (𝑝𝑛 − 𝑝𝑛𝑜 ) 𝑑𝑥 [𝟐 − 𝟒𝟎𝐚]
𝑊𝑛
∞
𝑞𝑉 𝑥 − 𝑊𝑛
= 𝑞∫ 𝑝𝑛𝑜 (exp ( ) − 1) exp (− ) [𝟐 − 𝟒𝟎𝐛]
𝑊𝑛 𝑘𝐵 𝑇 𝐿𝑝
𝑞𝑉
= 𝑞𝐿𝑝 𝑝𝑛𝑜 (exp ( ) − 1) [𝟐 − 𝟒𝟎𝐜]
𝑘𝐵 𝑇
Une relation similaire peut être trouvé pour les électrons dans la région–p.
𝑞𝑉
𝑄𝑛 = 𝑞𝐿𝑛 𝑛𝑝𝑜 (exp ( ) − 1) [𝟐 − 𝟒𝟏]
𝑘𝐵 𝑇
𝐿𝑝2
𝑄𝑝 = 𝐽𝑝 (𝑊𝑛 ) = 𝜏𝑝 𝐽𝑝 (𝑊𝑛 ) [𝟐 − 𝟒𝟐𝐚]
𝐷𝑝
𝐿𝑛2
𝑄𝑛 = 𝐽 (−𝑊𝑝 ) = 𝜏𝑛 𝐽𝑛 (−𝑊𝑝 ) [𝟐 − 𝟒𝟐𝐛]
𝐷𝑛 𝑝
𝑄𝐷 = 𝑄𝑝 + 𝑄𝑛 = 𝜏𝑝 𝐽𝑝 (𝑊𝑛 ) + 𝜏𝑛 𝐽𝑛 (−𝑊𝑝 ) = 𝜏𝑇 𝐽𝑇𝑜𝑡 [𝟐 − 𝟒𝟐𝐜]
La charge 𝑄𝑝 (𝑄𝑛 ) est le produit du courant par la durée de vie des porteurs minoritaires 𝜏𝑝 (𝜏𝑛 ).
Plus celle-ci est grande, plus loin les charges vont diffuser et plus il va y avoir de charges stockées.
On préfère exprimer la charge totale 𝑄𝐷 par le produit du courant total 𝐽𝑇𝑜𝑡 et d’une quantité 𝜏𝑇
appelée le temps moyen de transit. 𝜏𝑇 coïncide avec la durée de vie des porteurs dans jonction
unilatérale.
La capacité de diffusion peut être trouvée en dérivant 𝑄𝐷 par rapport à 𝑉.
𝑑𝑄𝐷 𝑞2 ( ) 𝑞𝑉
𝐶𝑑 = = 𝐿𝑝 𝑝𝑛𝑜 + 𝐿𝑛 𝑛𝑝𝑜 exp ( ) [𝟐 − 𝟒𝟑𝐚]
𝑑𝑉 𝑘𝐵 𝑇 𝑘𝐵 𝑇
𝑑𝐽𝑇𝑜𝑡 𝑞𝐽𝑇𝑜𝑡
𝐶𝑑 = 𝜏𝑇 ≈ 𝜏𝑇 = 𝜏𝑇 𝐺𝑑 [𝟐 − 𝟒𝟑𝐛]
𝑑𝑉 𝑘𝐵 𝑇
𝑑𝐽𝑇𝑜𝑡 𝑞𝐽𝑇𝑜𝑡
𝐺𝑑 = ≈ [𝟐 − 𝟒𝟒]
𝑑𝑉 𝑘𝐵 𝑇
Lorsque la jonction fonctionne en commutation rapide, la charge 𝑄𝐷 doit être évacuée rapidement
𝑉 𝐷 ≡ 𝑉 𝐺𝑑 𝐶𝑑 𝐶𝑗
quand la diode passe de l’état haut à l’état bas. Ceci exige que 𝜏𝑇 doit être le plus petit possible.
En polarisation directe, 𝐶𝑑 est beaucoup plus grande que 𝐶𝑗 alors que l’inverse est vrai en
poarisation inverse. La figure 2.6 montre le circuit équivalent de la jonction pn dans les deux
régimes. Il s’agit de la mise en parallèle des deux capacités 𝐶𝑑 et 𝐶𝑗 avec la conductance 𝐺𝑑 .