Vous êtes sur la page 1sur 17

Qu’est-ce qu’une chaussée ?

Portion de la route comprenant les différentes voies de circulation destinées


aux différentes catégories de véhicules. La chaussée peut être séparée par du
marquage au sol ou par des aménagements de sécurité spécifiques.

I. Pourquoi une structure de chaussée – un peu d’histoire

En France, Première apparition de structure de chaussée «avancée» grâce


notamment à l’arrivée des romains. Le dallage est une particularité de la chaussée
romaine.

Fig.1

L’idée du matelas de pierres a durée de nombreux siècles.

Pour avoir de réelles avancées techniques, il faudra attendre.

 18ème siècle, en France, Pierre Marie Jérôme Trésaguet fait comprendre que
le rôle principal de la couche la plus profonde était le transfert du poids de
la route et la pression exercée par les charges. La fonction du revêtement
externe apparue.
 19ème siècle, un ingénieur écossais John Loudon McAdam met au point
un nouveau style de route (empilement de pierres concassées, puis
comprimées, le macadam est plus solide et moins cahoteux).

Fig.2
II. TERMINOLOGIE DES VOIES ROUTIERES

Fig 3

Accotement

Zone s'étendant de la limite de chaussée (au sens géométrique) à la limite de


plate-forme.

Dépendances

Surface d'emprise non dédiée à la circulation.

Plate-forme

Surface de la route qui comprend la ou les chaussées, les accotements et


éventuellement les terre-pleins centraux.

Assiette

Surface du terrain occupé par la route. Elle comprend la plate-forme et la


surface de terrain délimitées par l'intersection des talus de déblai ou de
remblai.

Emprise

Surface de terrain appartenant à la collectivité et affectée à la route et ses


dépendances.
En ce qui concerne une coupe type de chaussée,

Nous pouvons voir l’ensemble des couches superposées de matériaux reposant sur
une plate-forme support de chaussée, destinées à répartir sans dommage sur le sol
naturel les efforts dus à la circulation des véhicules.

Fig 4 : Structure de Chaussée

- la couche de Forme qui repose sur le sol support et l’arase terrassement,


- les couches d’Assise qui comprennent les couches de base et de fondation
qui repose sur la plate-forme support de chaussée,
- la couche de Surface qui comprend la couche de roulement et de liaison.
Couche de forme :
Elément de transition mis en œuvre à partir de l’arase terrassement
permettant, en fonction des caractéristiques des matériaux de remblai ou du
terrain en place, d’atteindre les caractéristiques géométriques, mécaniques,
hydrauliques, thermique, prises comme hypothèses dans la conception et le
calcul de dimensionnement de la chaussée. Son rôle est d’assurer la
circulation de chantier et la portance à long terme (la couche de forme
contribue à la protection thermique du sol support). Cet élément peut être
constitué de matériaux en place ou rapportés, traités ou non traités.

Couche de fondation :

Eléments de la structure de chaussée situé au contact de la plate-forme


support dont le rôle est de résister aux efforts verticaux reçus de la couche de
base et de répartir les pressions qui en résultent jusqu’à un seuil admissible.

Couche de base :

Elément de la structure de chaussée dont le rôle est de résister aux efforts


verticaux reçus des couches de roulement, de liaison et de répartir les
pressions qui en résultent sur le support de chaussée.

Couche de roulement :

Couche supérieure de chaussée qui subit directement les agressions de la


circulation et des intempéries, elle empêche la pénétration de l’eau (si elle
n’est pas drainante bien entendu) et assure les propriétés d’usage (uni,
adhérence, bruit). En France, le devers mini est de 2,5%

Couche de liaison :

Subdivision de la couche de surface supportant la couche de roulement. Son


rôle est de résister aux efforts horizontaux des pneumatiques par cisaillement
(accélération, freinage, rotation des roues)
Epaulement :

L’épaulement d’une chaussée est l’ensemble des couches de chaussée


construites en rive de chaussée, réglées au niveau du bord supérieur de celle-
ci et ayant 1.20 m de largeur, au plus.

III. Comment fonctionne une chaussée ?

La chaussée, c’est l’interface entre le sol support et le pneu. Le poids du


véhicule est transmis au sol, sous forme de pressions, par l’intermédiaire des
pneumatiques, ce qui génère des contraintes.

D’une manière générale, les sols ne peuvent supporter sans dommage de telles
pressions. Si le sol n’est pas assez porteur, le pneu comprime le sol et il se forme
une ornière.

Si le sol est porteur, il se passe deux choses imperceptibles mais qu’il faut bien
comprendre :

 Le sol s’affaisse sous le pneu. C’est la déformation totale : Wt


 Lorsque la roue s’éloigne, le sol remonte mais pas totalement. Il reste une
déformation résiduelle : Wr
La différence d= Wt – Wr, s’appelle la déflexion.
Fig.5

Le fonctionnement de la chaussée dépend des performances mécaniques du sol


support (contraintes maxi admissible et déformation maxi admissible) et des
matériaux granulaires qui la composent (car ces matériaux ont leur caractéristiques
propre : angle de frottement interne, déformation interne des matériaux, contrainte
résiduelle et déformation résiduelle).

Le rôle d’une structure de chaussée est donc :


- d’absorber les charges dues aux véhicules,
- de supporter le poinçonnement résultant du stationnement des véhicules,
- d’encaisser les variations journalières et saisonnières de température et
d’hygrométrie,
- de rejeter les eaux de pluie vers l’extérieur.

Dimensionner une chaussée reviendra à trouver le meilleur compromis entre :


- Améliorer la contrainte maxi du sol support,
- Augmenter la hauteur de chaussée,
- Améliorer l’angle de frottement interne.

IV. Les matériaux de chaussée

IV.1 Les granulats


Les granulats utilisés pour les structures de voirie proviennent de différentes
sources d’approvisionnements :

- Les roches massives extraites des carrières,


- Les alluvions : matériaux non consolidés déposés par les glaciers, les
sablières, les gravières.
- Les « marins » : les sables et coquillages,
- Les recyclés : déblais d’anciennes structures de voirie, terres traitées,
concassage de béton d’immeuble…
- Les granulats artificiels : sous-produits Industriels : Laitiers, produits
industriels : granulats ferreux, scories, mâchefers, granulats allégés : argile
expansé, schistes expansés, formo schiste…

Fig 7
IV.1.1 Les caractéristiques intrinsèques

Ce sont les caractéristiques propres à la roche : propriétés mécaniques et


physiques, propriétés chimiques, propriétés thermiques et d’altérabilité.

En construction routière, ce qui nous intéresse, c’est essentiellement


- le moins d’usure possible
- Résistance à la friction
- Un bon contact avec le pneu
- La roche calcaire est interdite en couche de roulement en Europe
- La sensibilité au Gel
- La nature minéralogique
- La présence de matière organique

IV.1.2 Les caractéristiques d’élaboration

En construction routière, pour élaborer un matériau granulaire, nous allons vérifier


les qualités requises suivantes

- Ossature granulaire complète (sans vide, il faut que toutes les sections
soient représentées ou le vide défini au démarrage – exemple : enrobés
drainants)
- Frottement interne : il faut un maximum de faces cassées pour favoriser le
collage ou le compactage
- Bon collage avec les liants : propreté des granulats

IV.2 Les différents produits

A. Les matériaux non normés : Tout Venant

Utilisables pour la couche unique ou de forme ou de fondation


B. Les GNT

Elles peuvent être obtenues de deux manières soit :

- en une seule fraction on obtient alors des GNT de type A


- En mélangeant dans une centrale à plusieurs trémies sables et gravillons
selon une formule préétablie; on obtient des GNT de type B (anciennes
mais elles coûtent plus cher.
Utilisables pour la couche de forme avec géotextile, couches de fondation et base

C. Les liants hydrocarbonés

Quand on parle de liants hydrocarbonés, on parle du goudron, du bitume et


d’émulsion de bitume.

Le test de pénétrabilité à l’aiguille est celui qui nous permet de classer les bitumes.
On mesure l’enfoncement en 1/10 mm dans le bitume chauffé à 25°C pendant 5
secondes d’une aiguille sous une masse de 100g. Il existe 5 catégories 20/30,
35/50, 50/70, 70/100 et 180/220.

Les émulsions de Bitume :

Afin d’augmenter la fluidité des bitumes, on peut les mélanger à de l’eau (31 à
40%) et à un savon émulsif. L’eau s’évapore lorsque l’émulsion est répandue,
c’est ce qu’on appelle la rupture.

D. Les liants hydrauliques

On appelle liant hydrauliques tous les liants qui se forme et durcit par réaction
chimique avec de l’eau

Les plus utilisés :


- Les ciments (calcaires argileux)
- Les laitiers (sous-produits de la fabrication de la fonte)
- Les cendres volantes
- Liant spécial routier

E. Les graves traitées aux liants hydrauliques

Les types de Matériaux traités aux liants hydrauliques:


- Graves traitées aux liants hydrauliques ou Pouzzolamiques
- Béton compacté routier
- Sables traités aux liants hydrauliques ou Pouzzolamiques

Les conditions particulières :


- traités obligatoirement en centrale
- impérativement revêtus d’un enduit de cure gravillonné (mis en œuvre sur
un matériau humide)

⇒ 5 classes prises en compte pour le dimensionnement de la structure


complète de la chaussée

F. Les enrobés bitumineux à chaud

- Principe : Mélange entre des agrégats et du bitume à chaud


- Utilisation: Ils couvrent toutes les couches d’une chaussée de la couche de
fondation jusqu’à la couche de surface
- Dénomination des Enrobés à chaud:

Couche d’assise: - G.B. : Grave-Bitume


- E.M.E. : Enrobés à Module Elevé
Couche de roulement: - B.B. : Béton Bitumineux
- B.B.S.G. : Béton Bitumineux Semi-Grenu
- B.B.M.E. : Béton Bitumineux à Module Elevé
- B.B.M. : Béton Bitumineux Mince
- B.B.T.M. : Béton Bitumineux Très Mince
- B.B.Dr. : Béton Bitumineux Drainant

Les enrobés sont définis par trois classes, déterminées en fonction de la qualité
d’orniérage
Classe 1 - Orniérage ≤ 10%, Classe 2 - Orniérage ≤ 7,5% et Classe 3 - Orniérage ≤
5%
G. Les géotextiles

Les géotextiles sont des matériaux tissés, non tissés ou tricotés, perméables, à base
de polymères.

Les six fonctions des géotextiles :

- Mécaniques
- Séparation (entre deux couches)
- Renforcement (résistance à la traction)
- Protection (des éléments poinçonnant)
- Hydrauliques
- Filtration (perméable mais retient les fines)
- Drainage (écoulement de l’eau)
- Lutte contre l’érosion (talus)

H. Les enduits superficiels et l’enrobé coulé à froid

Lʼenduit superficiel d'usure et lʼenrobé coulé à froid sont deux types de


revêtements réalisés in situ en couche très mince de l'épaisseur du gravillon utilisé.
Ces deux techniques permettent de régénérer les caractéristiques de surface d'une
chaussée usée et d'assurer une bonne étanchéité de cette dernière, permettant ainsi
de prolonger de façon conséquente sa durée de vie et ce pour un faible coût.

V. Que se passe-t-il si on entrepose entre le sol et la roue une


couche granulaire non liée ?

Dans une couche granulaire non liée, les grains constitutifs restent
indépendants les uns des autres. Ce sont donc des matériaux à module faible
compris entre 100 et 500 MPa.
Par conséquent, sous l’action d’une charge, cette couche travaille principalement
en compression
Pour dimensionner une couche granulaire, c'est-à-dire définir son épaisseur, il faut
que la pression verticale maximale transmise au sol sous-jacent soit inférieure à la
portance du sol.

Sous l’effet de passages répétés de charges, la couche granulaire se comporte


comme un sol:

- Elle a une déflexion


- Elle a donc une déformation résiduelle qui augmente en fonction des
passages répétés des charges et finit par provoquer de l’orniérage.

VI. Que se passe-t-il si on interpose entre le sol et la roue une couche


granulaire traitée au ciment ?

Considérons maintenant une couche granulaire traitée au ciment, donc liée,


et reposant sur le sol
L’existence des liaisons entre les grains et leur multiplicité modifient la
transmission de la charge. La couche liée forme ainsi une dalle qui peut être très
rigide, dont le module est constant et indépendant de la température et de la durée
d’application de la charge. Module pour une grave ciment 25 000 MPa et 9 000
MPa pour une grave bitume.

A chaque passage de la charge, la couche traitée travaille à la traction par flexion


au niveau de la fibre inférieure. Si on répète l’opération un grand nombre de fois,
cette couche se fatigue et finit par se fissurer même si les efforts engendrés ne
dépassent pas, à chaque fois, la contrainte admissible du matériau. C’est ce que
l’on appelle la fatigue sous efforts répétés.

Le dimensionnement d’une couche traitée au ciment consiste à déterminer son


épaisseur pour qu’elle ne fissure pas sous l’effet des charges répétées.

Il convient donc :
- de déterminer la contrainte à la traction de la couche traitée et s’assurer
qu’elle est inférieure à la contrainte admissible de matériau,
- d’apprécier le comportement à la fatigue de la couche traitée.
Trois grands types de chaussée qui sont utilisées aujourd’hui :

- Chaussée souple : matériau non traité ou traité aux liants hydrocarbonés


(travail en compression)
- Chaussée semi-rigide : matériaux traités aux liants hydrauliques (traction
par flexion)
- Chaussée rigide : dalle en béton (traction par flexion)

Structure souple :

C’est une structure de chaussée dans laquelle l’ensemble des couches qui la
constituent sont soient traitées aux liants hydrocarbonés (norme T 65-000) soient
non traitées.

Fig 8
Structure semi-rigide :

C’est une structure de chaussée dans laquelle la couche de base (et la couche de fondation) est
traitée aux liant hydrauliques (norme NF 15-301) ; seule la couche de surface est traitée aux
liants hydrocarbonés.

Fig 9

Structure rigide :

Fig 10
Paramètres utilisés pour le dimensionnement d’une chaussée :

Loi de fatigue :
Seuil admissible :
Support de chaussée :
Portance du support d’une chaussée :
Trafic de dimensionnement :
Essieu standard de référence :
Classe de sensibilité au gel d’un sol :
Hiver de référence :
Indice de gel :
Agressivité :

VII. Les techniques de mise en œuvre et le matériel utilisé

Mise en Œuvre des GNT:

- Matériel = Niveleuse
- Régalage avec la lame pleine pour éviter la ségrégation
- Méthode: - répandage par les camions devant la niveleuse en léger excès
- régalage et premier réglage « grossier »
- Arrosage complémentaire si nécessaire
- Premier compactage au vibrant pour fermer la G.N.T
- réglage fin de la niveleuse qui enlève l’excédent
- compactage définitif; vibrant + Pneu
- Qualité du compactage = q2
- Validation du compactage par une planche d’essai: objectif de 98% de l’OPM

Mise en Œuvre des Graves Traitées:

Conditions de mise en œuvre : 1 SEULE COUCHE = feuilletage proscrit


- Matériel = Niveleuse (2000T/j), finisseur (3000T/j), Autograde (5000 T/j)
- Régalage avec la lame pleine pour éviter la ségrégation (voir rabotage)
- Méthode: - répandage par les camions devant la niveleuse en léger excés
- régalage et premier réglage « grossier »
- Arrosage complémentaire si nécessaire
- Premier compactage au vibrant pour fermer la Grave
- réglage fin de la niveleuse qui enlève l’excédent
- compactage définitif;
- vibrant + Pneu
- Fermer la Grave Hydraulique pour éviter l’évaporation et permettre la prise à long terme :
fermer le chantier ou enduit à l’émulsion de bitume (enduits de cure)
Mise en Œuvre des Graves-Bitumes, EME, Bétons Bitumineux:

- Couche d’accrochage: - Emulsion de Bitume


- Matérie l= - Finisseur, + Niveleuse éventuellement
- Température de répandage > 140 °C
- Compactage: - 1 compacteur vibrant
- 1 compacteur à pneu > P1 ( charge par roue = 3Tonnes)

Vous aimerez peut-être aussi