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COMMISSION LMD-UL

UNIVERSITÉ DE LOMÉ

SUPPORT DE COURS FRA 101 : lire et comprendre

Domaine : Science de l’Homme et de la Société/Sciences et Technologies

Parcours : Licence professionnelle

Etablissements : Psychologie appliquée / Informatique (CIC)

Code et Intitulé de l’UE : FRA101 : Lire et comprendre

Crédits : 2

Public cible : étudiants en psychologie appliquée (INSE)

Etudiants au Centre Informatique et de Calcul (CIC)

Semestre : 2

Pré-requis : participes passés des verbes ordinaires et des verbes pronominaux; verbes
difficiles à conjuguer au présent de l’indicatif ; schéma de la communication et les six(6) fonctions.

Enseignant responsable de l’UE :

NOUVLO Koffi Dodzi, Assistant en Littérature Générale et Comparée, samuel.nouvlo@yahoo.com

Disponibilité :- (Mardi 10h-12h pour échanger avec les étudiants de Psychologie Appliquée

(INSE)

-Vendredi 7h 00-9H00 pour échanger avec les étudiants de CIC

AVRIL 2020
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2. DESCRIPTION DE L’UNITÉ D’ENSEIGNEMENT
2.1 OBJECTIFS DE L’UNTÉ D’ENSEIGNEMENT
Objectif général : À la fin de l’UE, l’étudiant doit être capable de comprendre des idées
véhiculées à travers les images et symboles d’un texte, produire un discours écrit communicant
et efficace.

Objectifs spécifiques :
-analyser logiquement une phrase complexe,

--déchiffrer les idées, derrière les figures, images et symboles dans un texte,

connaitre les différents types de discours,

-connaitre les techniques d’argumentation.

2.2 CONTENU DE L’UNITE D’ENSEIGNEMENT


Bref descriptif de l’UE : FRA 101 Lire et comprendre

L’UE FRA 101 est destinée aux étudiants en semestre 2 en Psychologie Appliquée et aux étudiants
en semestre 2 du Centre Informatique et de Calcul (CIC) ; elle les outille à savoir déchiffrer les idées
derrière les symboles et images d’un texte. Elle comporte deux volets. Le premier consiste à
développer chez l’apprenant le goût de la lecture, la compréhension d’un texte par décodage des
images et symboles. Le deuxième volet est d’outiller l’apprenant à maîtriser les techniques
d’argumentation.

Plan du contenu d’enseignement


Séance n° Rappel des objectifs Titres des chapitres
spécifiques
1 Connaitre les prérequis Révision des verbes pronominaux-participes passés-
2 Connaitre les types de texte La typologie des textes
3 Connaitre la logique d’une Analyse logique
pensée, d’une phrase complexe
4 Connaitre les différents modes Les différents modes de raisonnement
de raisonnement
5 Distinguer dans une phrase les Valeur aspectuelle, modale, temporelle des verbes.
actes accomplis et non accompli
dans le temps
6 Connaitre et comprendre la L’altérité déclarée : discours direct, indirect et
texture du discours : dialogisme indirect libre
généralisé
7 Connaitre et comprendre la L’altérité déclarée : discours indirect et indirect
texture du discours : libre
dialogisme généralisé

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8 Connaitre Les types de Les types de rapport : le rapport de stage
rapport
9 Connaitre la valeur de la Étude des signes de la ponctuation graphique
ponctuation
10 Connaitre les technique de Les techniques de convaincre et de persuader
convaincre et de persuader
11 Connaitre les figures de Le mécanisme de persuasion
persuasion
12 Reconnaitre les indices de Les indices de subjectivité
subjectivité

Modalités d’évaluation : DST après six séances ; examen fin de semestre

3. DÉVELOPPEMENT DU CONTENU ET ACTIVITÉS D’APPRENTISSAGE


Chapitre N° 1 : Révision des verbes pronominaux-participes passés
Objectif : Pré-requis
Consignes / activités d’introduction (éventuellement) : citez les types de conjugaison ; donnez la
terminaison du participe passé des verbes des trois groupes
Contenu :
I- La construction pronominale
1-Verbe pronominal de sens réfléchi

Un verbe pronominal est dit réfléchi lorsque le sujet est à la fois l’origine et le but de l’action
exprimée par le verbe.

Ex : La jeune fille se regarde dans le miroir (= la jeune fille regarde la jeune fille : le pronom se est
C.O.D)

Ex : L’enfant se brosse les dents. (=L’enfant brosse les dents à l’enfant : le pronom se C.O.S ou C.O.I

2-Verbe pronominal de sens réciproque

Un verbe pronominal est dit réciproque lorsque plusieurs sujets exercent l’un sur l’autre ou les uns
sur les autres l’action exprimée par le verbe.

Remarque : Chacun des sujets est donc à la fois l’origine de l’action pour lui-même et le but de
cette action pour l’autre ou les autres sujets.

Ex : Les extrêmes se touchent (se :’’l’un, l’autre’’ ou ‘’les uns les autres’’ : il est C.O.D)

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Ex : Les deux amis se téléphonent (se :’’l’un à l’autre’’ : il est C.O.I)

3-Verbe pronominal de sens passif

Un verbe pronominal est dit passif lorsque son sujet, qui est inanimé, est inapte à réaliser l’action.

Ce sujet est le but du procès mais il ne peut pas en être l’origine.

Remarque : Sa construction équivaut à une phrase à la voix active ayant le pronom ‘’On’’ pour
sujet.

Ex : Par beau temps, La ville se voit du sommet du mont X. (se voit :’’est vu’’, ‘’on voit’’ : le pronom
« se » n’est pas analysable).

4- Verbe pronominal lexicalisé ou essentiellement pronominal

Un verbe pronominal est dit lexicalisé s’il ne connaît que d’autre construction que pronominale.

Ex : s’abstenir, s’évanouir, se souvenir,

Abstenir, évanouir, souvenir n’existent pas.

5-REMARQUE

Il y a une autre catégorie de verbe pronominal dit de sens successif lorsqu’il désigne une relation
consécutive. Cette catégorie contient peu de verbes.

Ex : les jours se suivent (se : « les uns les autres » : il est C.O.D).

Ex : Les Présidents se succèdent (se : « les uns aux autres » : il est C.O.D)

LES VERBES QUI N’EXISTENT QUE SOUS LA FORME PRONOMINALE

Le participe passé de ces verbes s’accorde toujours avec le sujet, sauf celui de « s’arroger »

S’absenter s’envoler se ratatiner

S’abstenir s’éprendre se raviser

S’accouder s’esclaffer se rebeller

S’accroupir s’évader se rebiffer

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S’adonner s’évanouir se récrier

S’agenouiller s’évertuer se recroqueviller

S’arroger s’exclamer se refugier

Se blottir s’extasier se rengorger

Se dédire se formaliser se repentir

Se démener se gausser se soucier

Se désister se gargariser se ressourcer

S’ébattre se gendarmer se souvenir

S’ébrouer s’immiscer se suicider

S’écrier s’infiltrer se targuer

S’écrouler s’insurger se lamenter

S’efforcer se méfier se méprendre

S’emparer s’empresser se moquer

S’enfuir se mutiner s’enquérir

S’obstiner s’entraider se pâmer

Se parjurer se prélasser.

II- L’accord du participe passé

1-Le participe passé des verbes ordinaires

1-1 Le participe passé employé sans auxiliaire s’accorder en genre et en nombre avec
le nom auquel il se rapporte.

Exemple : Des roses fanées. Des poulets rôtis

1-2 Le participe passé employé avec les verbes d’état

Il s’accorde en genre et en nombre avec le sujet.

Exemple : Les fillettes demeurèrent pétrifiées/ Les avions ont été révisés

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1-3 Le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir s’accorde en genre et en
nombre avec le COD, à condition que celui-ci soit placé avant le verbe. Dans ce cas le pp ne
s’accorde jamais avec le sujet.

Pour trouver le COD, on pose la question : qui ? ou quoi ?après le verbe conjugué.

2-Quelques cas difficiles d’accord du participe passé employé avec l’auxiliaire avoir

2-1 Avec les verbes impersonnels : pas d’accord

Quelle peine il a fallu !


2-2 Avec le pronom neutre le ou l’ : pas d’accord
Elle était plus malheureuse qu’on ne l’avait cru.
(l’ remplace toute la proposition principale et une proposition n’a ni genre, ni nombre.)

2-3 Avec le pronom en : pas d’accord

Des enfants, j’en ai rencontré beaucoup.

-2-4 Avec les locutions l’échapper belle, la bailler, belle : le participe passé reste
invariable.

Elles l’ont échappé belle.

2-5Avec un C.O.D à valeur collective : l’accord se fait selon le sens ; cela dépend de
l’intention de celui qui écrit

Une foule de malheureux que la misère avait chassés.


(On pense à la foule.)
2-6 Avec le peu de : deux cas se présentent :

-Si peu exprime l’idée principale : pas d’accord

Le peu de joie qu’il a manifesté...

-Si le complément de peu exprime l’idée principale : accord

Le peu de malheureux qu’il a secourus...


2-7 Avec un adverbe de quantité : accord du participe passé avec le complément de
l’adverbe
Combien de personnes avez-vous vues ?
2-8 Participe passé en relation avec deux antécédents unis par ou, et , ni : deux cas se
présentent :

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-L’idée d’addition domine : pas d’accord
-L’idée de disjonction domine : pas d’accord
Est-ce un garçon ou une fille qu’elle a eu ?

3- Participe passé suivi d’un infinitif

3-1 Si le C.O.D placé avant le verbe est celui du verbe conjugué : accord

La femme que j’ai vue passer


(« que » mis pour la femme, C OD de j’ai vue).

3-2 Si le COD placé devant le verbe est celui de l’infinitif : pas d’accord

La chanson que j’ai entendu chanter (=j’ai entendu chanter la chanson).

III- Le participe passé des verbes pronominaux


1- Si le verbe est toujours pronominal (essentiellement pronominale), le pp s’accorde
en genre et en nombre avec le sujet.

Exemple : Les hirondelles se sont envolées. Elles s’étaient évanouies.

2- Si le verbe n’est pas toujours pronominal, on remplace l’auxiliaire être par


l’auxiliaire avoir puis on cherche le COD ; deux cas se présente :

2-1Si le COD est placé après le verbe : pas d’accord

Exemple : Les enfants se sont meurtri les genoux.

2-2 Si le COD est placé avant le verbe : il y a accord.

Exemple : Les enfants se sont meurtris : les enfants ont meurtri qui ?- « se », mis

pour « eux ».

Activités :

1- Parmi les verbes suivants trouvez les dix (10) qui sont essentiellement
pronominaux (5 points)
1-Se méfier 2-Se traîner 3-Se gargariser

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4-Se préoccuper 5-S’enflammer 6-Se soucier
7-S’excuser 8-S’attacher 9-S’esclaffer
10-S’ennuyer 11-S’envoler 12-Se débarrasser
13-S’écrier 14-S’adonner 15-S’acquitter
16-Se repentir 17-S’asseoir 18-S’accorder
19-S’étouffer 20-Se souvenir
2- Accordez le participe passé des verbes entre les parenthèses (5points)
1- Faute de courage, vous vous en êtes (laver.) les mains.
2-Ils se sont (laver.) dans l’eau du torrent.
3-Elle s’est (couper.) une robe dans une pièce de satin.
4-Ils se sont (couper) profondément en chahutant.
5-Ils se sont (disputer) pendant plus d’une heure.
6-Les hyènes se sont âprement (disputer) la proie.
7-Elles se sont (préparer) à sortir.
8- Ils se sont (préparer) à sortir
9-Les légumes qu’elles se sont (préparer) étaient appétissants.
10- Elle déjeunera dès qu’elle se sera (laver) les mains.

Chapitre N° 2 : La typologie des textes

Objectif : savoir lire méthodiquement un texte- le comprendre


Consignes / activités d’introduction : -quels sont les types de livres que vous lisez ? Pourquoi vous
lisez ?
Contenu : Lecture et compréhension d’un texte: lecture méthodique
I- Qu’est-ce qu’une lecture méthodique?

1-Introduction

C’est une lecture réfléchie qui permet d’élucider, de confirmer ou de corriger les premières
réactions de lecteur. Les différents types de textes, littéraires ou non, appellent des méthodes
différentes de lecture. La lecture méthodique exige une rigueur dans le processus de l’activité de
lecture.

2-Sa stratégie

-L’observation objective, précise, nuancée des formes ou des systèmes de formes (grammaire,
morphologie et syntaxe ; lexique, champ lexical, champ sémantique ; énoncé et énonciation ;
images métaphores et métonymies ; modalité d’expression, effets stylistiques ; structures
apparentes et structures profondes) ;
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-L’analyse de l’organisation de ces formes et la perception de leur dynamisme au sein du texte
(convergences et divergences) ;

-L’exploration prudente et rigoureuse de ce que ne dit pas, en clair le texte ;

-La construction progressive d’une signification du texte à partir d’hypothèses de lecture dont la
validité est soigneusement vérifiée ;

-La constatation, dans une hypothèse, de ce qui fait l’unité complexe et profonde du texte ou de
l’œuvre en question.

Á chacune de ces étapes, l’on veillera, à tenir bien compte de la situation du texte dans son
temps et dans son espace propres. La lecture méthodique tend à mettre en évidence le travail
constant et indissociable de la forme et du sens dans le tissu du texte

II- L’application de la méthode selon les types de texte: questionnement du texte

Le caractère méthodique attribué à ce type de lecture provient de la distinction des types de


textes qui offrent l’occasion au lecteur de repérer certains traits constants, de se poser certaines
questions qui orientent la lecture pour chaque type de texte. Les rubriques suivantes présentent
des exemples de questionnements : ils permettent de lancer la réflexion ; il revient à chaque
lecteur de les adapter à la spécificité du texte concerné. Cependant les questions suggèrent
seulement des entrées dans le texte. Telle ou telle question peut se révéler plus productive en
fonction du texte à étudier. Par ailleurs la réponse à ces questions n’a pas d’intérêt en soi : il faut
rapprocher les remarques faites aux différents niveaux d’observation pour construire
progressivement une interprétation réellement fondée sur le texte.

I- Le texte argumentatif
1-Observer le texte

-L’énonciation :

•quel est le système énonciatif en présence ?


• Y a-t-il des termes valorisant ou dévalorisant un point de vue ?

• quelles sont les marques de subjectivité en faveur ou en défaveur d’une thèse ?

-Le lexique :

•Á quels champs lexicaux contradictoires le texte fait-il référence ?

•Peut-on repérer dans le texte des réseaux sémantiques en opposition ?

-L’organisation :

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•Quels sont les indices d’organisation :

*disposition typographique ;

*Progression de l’information ;

*connecteurs argumentatifs ;

*procédés rhétoriques… ?

2 -Comprendre l’argumentation

-Comment les différents indices sont-ils répartis dans le texte ? –Y a-t-il des évolutions
susceptibles de renseigner sur la progression du texte ? -Quelles sont les thèses en présence ?
Sont-elles formulées explicitement/ Où ? -Quels sont les différents arguments ? Comment sont-ils
agencés ?

II- UN EXTRAIT DE PIÈCE DE THÉÂTRE

1-SITUER LE TEXTE (l’extrait)

- 1-1 Identifier la nature de l’extrait :-


•Par de répliques et des didascalies, longueur des répliques ou tirades, dialogue ou monologue…

•Á qui s’adressent les propos échangés ? à un personnage/ au spectateur ?

•Ont-ils le même sens dans les deux cas ?

1-2 Situer l’extrait par rapport à la pièce

•Á quel moment de la pièce se situe-t-il ?( exposition ,péripéties, dénouement) ?

•Où en est le déroulement de l’action ?

•Que sait déjà le spectateur/

1-3 Situer l’extrait par rapport aux codes théâtraux

•Registre tragique ou comique, prose ou vers, langue noble ou familière ,

•Rang social des personnages qui s’expriment : leur idéologie, niveau de culture, vision du monde,
portrait physique et moral…

2-Étudier le texte

2-1-Les didascalies :

•Quelle conception de la mise en scène révèlent-elles ?

•Comment s’articulent-elles avec les textes des répliques ?

•Á partir de là, réfléchir à la façon dont le texte pourrait être mis en scène.

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2-2 Le dialogue :

•Qui parle à qui ?• Quels buts recherchent les personnages ?

•Quelle est la nature de leurs relations (amitié, conflit, collaboration, espionnage, intérêt …)

•Quel est l’effet recherché par l’auteur ? La scène est-elle comique tragique, réaliste, naturaliste,
philosophique, idéologique … ?

2-3 Aparté/monologue :

•S’agit-il d’un récit qui a pour but d’apporter des informations ? •Comment est-il organisé ? •Quel
rôle jouent ces informations ?

•S’agit-il d’exprimer le conflit intérieur ou les hésitations d’un personnage ?•Comment se


manifeste ce conflit ?

III-LA PAGE DE ROMAN

1 -Les différents types de textes

Le roman combine le texte narratif, le texte descriptif et les dialogues (en utilisant le discours
direct, indirect et indirect libre).La manière dont le romancier combine ces différents types de
textes et glisse de l’un à l’autre est souvent riche de sens.

1-1-La fiction et la narration : l’étude des rapports entre la fiction (les événements
racontés) et la narration (la manière dont les événements sont racontés) est souvent, elle aussi
riche de sens.

On appelle fiction les aspects d’un récit limité à l’histoire racontée : les événements, les
attitudes ou les émotions d’un personnage tel qu’on les résume à quelqu’un qui n’a pas lu l’œuvre
ou le texte.

La narration est la mise en forme, la mise en texte, la mise en scène de ces événements. Le texte
narratif ne suit pas nécessairement le déroulement chronologique de la fiction ; la narration
réorganise les événements racontés en modifiant leur ordre et leur durée. Dans le rapport entre
la fiction et la narration, on peut retenir trois mécanismes :

-la narration peut inverser l’ordre de la fiction en commençant par la fin, en revenant en
arrière… ;

-la narration peut aussi jouer sur la durée : selon qu’un événement supposé pendant une heure
est raconté en une ligne ou en dix pages, le lecteur aura l’impression que la narration est plus ou
moins rapide. A partir de là, des effets de rythme deviennent possibles.

-La narration peut enfin moduler la fréquence : on peut raconter plusieurs fois ce qui s’est passé
une seule fois (récit répétitif), ou au contraire raconter une seule fois un nombre X d’épisodes plus
ou moins identiques (récit itératif).Par exemple : « Tous les matins, ils quittaient la montagne pour
se rendre à la ville… »

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Les principaux mouvements narratifs

@-La scène. Le récit peut, par exemple, rapporter au discours direct un dialogue entre les
personnages. En ce cas, le temps de la narration tend à coïncider avec celui de la fiction. Comme
au théâtre, on assiste au dialogue en « temps réel ».On parle en ce cas de scène.

@-Le sommaire : Supposons que même dialogue soit résumé rapidement au style indirect. On
obtiendra alors un effet d’accélération. Il en va de même toutes les fois qu’un narrateur raconte,
en résumant plus ou moins des mois ou des années de la vie d’un personnage. C’est un procédé
classique de la narration romanesque, qui permet de tenir une vie en quelques dizaines-ou
centaines-de pages. L’effet d’accélération peut être plus ou moins important, mais de toute façon
le temps de la narration tend à être inférieur à celui de la fiction : c’est ce qu’on appelle le
sommaire.

@-L’ellipse : l’accélération peut être telle que les événements sont passés sous silence. Alors
qu’ils ont eu lieu dans la fiction, ils disparaissent de la narration (par exemple la mort d’un
personnage qu’on n’apprend que par recoupement plus loin dans le récit). On parle en ce cas
d’ellipse. L’ellipse peut être indiquée dans le texte, mais elle peut aussi rester implicite : cela ne
veut pas forcément dire qu’elle soit moins significative.

@-La pause : l’effet inverse peut être obtenu, si le narrateur décrit longuement le décor de
l’action ou multiplie des analyses psychologiques sur le comportement des personnages. Dans ce
cas la narration se poursuit alors que la fiction ne progresse plus : procédé de ralentissement que
l’on désigne du nom de pause

@-La digression : la narration peut se développer en abandonnant la fiction principale, en


changeant de sujet, là encore il y aura ralentissement, puisque le lecteur aura l’impression que la
fiction est suspendue.

La combinaison de ces mouvements permet de moduler les rapports entre temps de la fiction et
temps de la narration et donne au récit son rythme.

La place du texte narratif

Les genres et les fonctions du texte narratif sont multiples.

-Dans la vie quotidienne : les faits divers, les comptes rendus de manifestations, de rencontres
politiques, d’événements sportifs, les résumés de films, nombres de publicités.

-Dans la littérature : contes, fables, épopées, chansons de geste, nouvelles, romans,


autobiographies, récits de vie…

1-2 L’insertion et l’organisation du texte descriptif

•Comment la description est-elle introduite ? Comment se conclut-elle ?• Selon quelle


organisation spatiale est-elle structurée ? On sera notamment attentif aux repères spatiaux et aux
champs lexicaux développés dans le texte.
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1-3 La fonction de la description

•Quelle relation s’établit entre le texte et l’objet décrit ? •Quel degré d’autonomie de la
description par rapport au contexte ? •Quelle est sa fonction ?•Quelle vision du monde suggère-
t-elle

2-Qui voit ? Qui parle ? Qui sait ?

2-1 Qui parle ?... ou le problème du narrateur

L’étude des marques d’énonciation (pronoms utilisés ; mots valorisants et dévalorisants ; indices
chronologiques et temporels, etc…) permet de repérer le narrateur dans le texte, d’étudier
l’importance du rôle qu’il joue et la part de liberté d’interprétation qui est ainsi laissée au lecteur.

2-2 Qui voit… ou le problème de la focalisation

La question Qui voit permet de distinguer entre :

-les personnages qui sont vus et connus à la fois de l’intérieur (pensées, sentiments) et de
l’extérieur (gestes attitudes…),

- les personnages qui ne sont vus et connus que de l’intérieur (le lecteur ne sait rien de leur
apparence physique),

-les personnages qui ne sont vus et connus que de l’extérieur (le lecteur n ;a pas accès à leur
conscience).

2-3 Qui sait ?...ou le problème de la source du savoir

Les questions Qui voit ? et Qui parle ? sont à compléter par la question Qui sait ? qui permet
d’identifier celui qui détient le savoir sur les lieux, les objets et les personnages présents dans le
texte.

La distinction entre Qui parle, Qui voit et Qui sait est souvent délicate à maîtriser, mais elle vaut la
peine d’être tentée puisqu’elle permet de mieux percevoir le fonctionnement profond du texte.

IV- LE TEXTE POÉTIQUE

1-Qui parle? Pour qui ? Quand ? Où ? De quoi ?

2-Quelle est l’organisation syntaxique du poème ? (longueur, type et construction des


phrases) ?

3-Le rythme

• S’agit-il d’un poème régulier (forme fixe, strophe, vers) ? •Quel est le rythme des vers et des
versets ?

4-Les sonorités

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•Peut-on identifier des systèmes sonores significatifs, qu’il s’agisse de combinaison de voyelles
(assonances) ou de consonnes (allitérations) ?

•Dans la poésie régulière, certaines places du vers sont plus importantes, notamment celles qui
précèdent les pauses (césure ou fin de vers). On observera donc en particulier la nature et la
disposition des rimes ou des assonances finales.

5-L’organisation sémantique

•peut-on regrouper des termes appartenant à un même champ lexical ou constituant un


sémantique?

•Y va-t-il des figures de style permettant le passage d’un réseau à un autre (comparaison ou
métaphore) ?

6-La présentation typographique du poème et sa disposition, sur la page, ont-elles une


signification ?

Activités :
Texte

Je crois que tout art véritable est classique, mais les lois de l’esprit permettent rarement
qu’il soit, à son apparition, reconnu comme tel. Il en est à ce point de vue de l’art comme
de la vie. Le langage de l’amant malheureux, du partisan politique, des parents
raisonnables, semble, à ceux qui le tiennent, porter avec soi une irrésistible évidence. On
ne voit pas pourtant qu’il persuade ceux auxquels il s’adresse ; une vérité ne s’impose pas
du dehors à des esprits qu’elle doit préalablement rendre semblable à celui où elle est née.
Manet avait beau soutenir que son Olympia était classique et dire à ceux qui la
regardaient : « Voilà justement ce que vous admirez chez les Maîtres », le public ne voit là
que dérision. Mais aujourd’hui, on goûte devant l’Olympia, le même genre de plaisir que
donnent les chefs-d’œuvre des anciens qui l’entourent, et dans la lecture de Baudelaire le
même que dans celle de Racine

Proust Marcel, 8janvier 1921

-1-Recopiez la thèse de cette argumentation.


-2-Recopiez l’unique argument de l’argumentation.
-3-Recopiez tout ce qui a valeur d’exemple.
-3-Écrivez un paragraphe pour démontrer quelles sont, à votre avis, les forces et
éventuellement les faiblesses de cette argumentation.

Chapitre N° 3 : Analyse logique


Objectif : Comprendre une phrase complexe

Consignes / activités d’introduction : Il y a combien de type de phrases ?


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Contenu :

I- La phrase simple
La phrase est dite simple lorsqu’elle comporte :
- Un groupe verbal ; exemple : nous corrigeons le premier DST.
- Un seul groupe nominal, exemple : le vent triste et éternel
- Un seul groupe nominal/verbal ; exemple :
D’une cheminée sort un filet de fumée

GN GV
II-La phrase complexe
La phrase complexe est une phrase qui comporte plusieurs propositions ; elles sont liées par trois
types de relation :
-la coordination, deux ou plusieurs propositions indépendantes mises en relation par des
conjonctions de coordination
- la juxtaposition, deux ou plusieurs propositions sont disposées côte à côte et séparées par des
virgules.
- la subordination (la dépendance), une ou plusieurs propositions dépendent d’une principale par
une conjonction ou une locution conjonctive de subordination.
Type de proposition Conjonction ou locution Fonction de la subordonnée
Subordonnée conjonctive de subordination
Les subordonnées complétives Que, qui, à ce que, de ce que, complément d’objet direct du
en ce que, sur ce que verbe de la principale
Les subordonnées relatives Qui, que, quoi, dont, où, à qui, à Complément de l’antécédent (se
quoi, de qui ; lequel, laquelle, trouvant dans la principale)
auxquelles, à laquelle, duquel
etc…
Les subordonnées comme, lorsque, chaque fois Subordonnées temporelles
temporelles que, complément circonstanciel de
pendant que, à mesure que... temps de la principale

avant que, jusqu’à ce que,


en attendant
que après que, une fois que,
aussitôt que,
lorsque, dès que,
Les subordonnées causales Parce que, puisque, comme, Subordonnée causales
pour la raison que, attendu que, complément circonstanciel de
étant donné que, non que, non cause du verbe de la principale
parce que, sous prétexte que
Les subordonnées finales Pour que, afin que, de peur que, Subordonnées de but
de crainte que complément circonstanciel de de
but de la principale
Les subordonnées Si...que, tellement...que, Complément circonstanciel de
Consécutives tant...que, tel...que conséquence du verbe de la
(Conséquences) Intensité principale
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De sorte que, que,


de manière à ce que,
de façon à ce que,
si bien à ce que
Manière
Bien que, quoique, encore que, Complément circonstanciel de
Concessive/d’opposition quelque...que, pour...que, concession ou d’opposition du
loin...que, au lieu...que, si...que, verbe de la principale
tout...que

Les comparatives/ Comme, ainsi que, d’autant que,


d’autant moins Complément circonstanciel
Les hypothétiques d’hypothèse ou de comparaison
du verbe de la principale

Activités :
Exercice Relevez dans chaque phrase de ce texte les propositions subordonnées relatives et
donnez leur fonction ; ensuite donnez la fonction du pronom relatif à l’intérieur de la
subordonnée. Enfin, recopiez la proposition principale.

UNE CHARMANTE VILLE DE L’AFRIQUE NOIRE


« Je flâne dans la charmante ville de Lomé à laquelle, en trente ans, la France a donné la note de
grâce et d’élégance qu’elle met partout. J’arrive à la forêt de cocotiers qui borde l’Océan. Les
hommes sont des pêcheurs dont je ne me lasse pas d’admirer l’aisance avec laquelle ils
franchissent en pirogues les tumultueux rouleaux de la barre. »
Maurice Bedel extrait de Souché A., Grunenwald, Grammaire française, leçons etexercices, Paris,
Fernand Nathan, 1962, p.198.

Chapitre N° 4 : Les modes de raisonnement


Objectif : reconnaitre les différents modes de raisonnement.
Consignes / activités d’introduction : dans le cadre d’un texte argumentatif, qu’est-ce qu’une
thèse ?

Contenu :
1-Le raisonnement déductif et inductif
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1-1Le raisonnement déductif
Dans le raisonnement déductif, on part d’une idée générale, d’un principe d’une loi pour en tirer
une conséquence particulière.
-Pour discuter un raisonnement déductif, on analyse la valeur de de loi générale, on repère si le
fait particulier entre bien dans le domaine de la loi générale.
Ex : Dans le gouvernement républicain, il est de la nature de la constitution, que les juges suivent
la lettre de la loi. Il n’y a point de citoyen contre qui on puisse interpréter une loi, quand il s’agit
de ses biens, de son honneur, ou de sa vie. Montesquieu, De l’esprit des lois, livre 6, chap.3
1-2Le raisonnement inductif
Dans ce type de raisonnement, on part d’un ou de plusieurs faits particuliers pour en tirer un
principe, une loi, une idée générale. Il est l’inverse du raisonnement déductif.
- Pour discuter le raisonnement inductif, on analyse la pertinence de l’extension du fait
particulier à un ensemble plus vaste.
Ex : Un Marsias songea qu’il coupait la gorge .Celui-ci le fit mourir, disant qu’il n’y aurait pas songé
la nuit, s’il n’eût pensé le jour. C’était une grande tyrannie : car, quand bien même il y aurait pensé,
il n’avait pas attenté. Les lois ne se chargent de punir que les actions extérieures.
Montesquieu, De l’esprit des lois, livre 12, chap.2 :
2-Le raisonnement par analogie
On utilise une comparaison pour défendre une thèse. Pour discuter un raisonnement par analogie,
on étudie la pertinence des images utilisées.
Exemple : Dans les Etas despotiques, la nature du gouvernement demande une obéissance
extrême ; et la volonté du prince une fois connue, doit avoir aussi infailliblement son effet qu’une
boule jetée contre une autre doit avoir le sien. Montesquieu, De l’esprit des lois, Livre2 chap.3
3-Le raisonnement par opposition

-On met une thèse en valeur en lui opposant une situation contraire.
- pour discuter le raisonnement par opposition, on analyse si la situation présentée est réellement
contradictoire avec la thèse défendue.
Ex : Les bêtes n’ont point les suprêmes avantages que nous avons ; elles en ont que nous n’avons
pas. Elles n’ont pas notre espérance, mais elles n’ont point nos craintes ; elles subissent comme
nous la mort, mais c’est sans la connaître. Montesquieu, De l’esprit des lois, Livre 1, chap.1
4-Le raisonnement par l’absurde
- On suppose l’idée contraire à la thèse défendue pour montrer qu’elle débouche sur
une conclusion fausse ou absurde.
- Pour discuter le raisonnement par absurde, on analyse si l’idée contraire est
nécessairement fausse dans ses conclusions.
Ex : Il n’y a point encore de liberté, si la puissance de juger n’est pas séparée de la puissance
législative et de l’exécutrice. Si elle était jointe à la puissance législative, le pouvoir sur la vie et la

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liberté des citoyens serait arbitraire ; car le juge serait législateur. Si elle était jointe à la puissance
exécutrice, le juge pourrait avoir la force d’un oppresseur.

Montesquieu, De l’esprit des lois, livre11, chap.6


Activités : Représentez sous la forme de schéma le texte de l’exemple de chaque raisonnement.

Chapitre N° 5 : Valeur modale, Valeur temporelle, Valeur aspectuelle des verbes


Objectif : connaitre le mécanisme de l’aspect des verbes
Consignes / activités d’introduction : il y a combien de modes, combien de temps dans chaque
mode ? De combien de manière peut-on envisager une action?

Contenu :
I- La valeur modale
-1 le mode verbale
« Les modes sont les diverses manières de concevoir et de présenter l’action exprimée par le
verbe » GREVISSE, Précis de grammaire française, Ducrot, p.140
Le mode verbale comporte plusieurs temps.

Ex : l’indicatif a 8 temps.
I-2 La modalité ou valeur modale
Elle est la façon dont celui qui parle ou écrit envisage l’action exprimée par le verbe.
Ex : Cf. La fiche valeur modale
I-3 Remarque : Confusion à éviter

Un même mode verbal peut marquer différentes modalités


*L’indicatif, mode du réel et du certain peut marquer parfois une action plus ou moins incertaine
- Par exemple l’imparfait de l’indicatif peut exprimer une action purement éventuelle.
Ex : Si nous achetions une voiture
-L’infinitif associé aux auxiliaires de mode1 (verbes modaux) conjugués à l’indicatif exprime
souvent des actions plus moins éventuelles.

Ex : Nous pouvons réussir/


Je veux montrer à mes camarades que…
-Le futur est souvent plus ou moins imprégné d’éventuel.
Ex : Si tu ne te couvres pas tu t’enrhumeras.

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Aller, devoir, faire laisser ,pouvoir ,vouloir servent à infléchir le sens d’un autre verbe en indiquant la façon dont le
locuteur envisage l’action qu’il décrit.
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*Inversement, certains modes de l’incertain de l’éventuel, peuvent parfois marquer des actions
réelles, certaines.

-Cas du conditionnel
Ex : il disait qu’il achèterait une voiture. (Il dit qu’il achètera une voiture). Ici le conditionnel
correspond à un futur par rapport à un passé (il disait).
-Cas du subjonctif, en particulier lorsqu’il est introduit par l’expression d’un regret.
Ex : « Je regrette qu’il soit malade. » (Il est réellement malade.)
Retenons
- Une forme verbale n’a pas une valeur temporelle et une valeur modale fixées une fois pour
toutes
- Pour déterminer le temps et la modalité qu’un verbe exprime, il faut examiner de près le
sens de la phrase dans laquelle il est employé.

I-4 Les moyens d’exprimer la modalité


On distingue des moyens verbaux et non verbaux.
I-4-1 Pour exprimer une action plus ou moins éventuel
*1ère possibilité

- Des modes conditionnel, impératif, subjonctif


Ex : Nous donnerions un dîner. Il faut que nous donnions un dîner.
*2ème possibilité
Utilisation du futur de probabilité
Ex : « Elle grondait : Voyez ils sont faits, ces hommes ! Les monstres ! Ils auront accueilli toutes nos
pommes. » V. HUGO
* 3ème possibilité : utilisation de l’imparfait et du plus-que-parfait de supposition

« S’il faisait beau, nous sortirons à pied


« Si nous avions pris nos précautions (nous aurions dû les prendre) nous n’avions pas été
mouillés. »
*4ème possibilité : utilisations de certains auxiliaires de mode (Verbes modaux)
- (Pouvoir, vouloir, devoir, falloir, croire) associés au verbe principal à l’infinitif.
Il pouvait être une heure du matin…

Il veut lui montrer sa compassion


Tu crois avoir raison
Remarque : ces auxiliaires ne sont pas toujours des auxiliaires de mode.
Ex : Nous pouvons donner le déjeuner.

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I-4-2 comment exprimer les sentiments associés à la modalité de l’éventuel

Prenons l’expression du souhait, du désir on peut utiliser :


*Les modes verbaux auxquels s’accroche de préférence ce sentiment : Impératif et subjonctif
Ex : « Soyez sage ! » « Que le ciel vous protège »
-Le subjonctif sans « Que » (appelé ‘’optatif’’) est employé spécialement pour exprimer les
souhaits, surtout avec l’auxiliaire « pouvoir »
Puisse le ciel vous combler.

*Utilisation de supposition, surtout avec le ton exclamatif


Ex : « Des fleurs ! oh ! si j’avais des fleurs » V.HUGO
*Utilisation de l’infinitif en tour exclamatif
« … L’empereur ! être empereur !...
Gouverner tout cela ! … » V.HUGO
*Utilisation des interjections ou expressions elliptiques
Ex : « Bonjour ! » « Bonne année » « Au revoir »
II- Le temps : la forme verbale, valeur temporelle
1- Le temps, forme verbale
Il est caractérisé par les différentes terminaisons des verbes dans les modes.

2- La valeur temporelle
La notion temporelle ou la valeur suggère la date c’est-à-dire la forme verbale en question situe
l’action ou le fait à un moment donné par rapport au moment de l’énonciation de cette action.
Ainsi un fait passé (qui a précédé), un fait présent (qui se situe au même moment) ou un fait futur
(qui suit) le moment de l’énonciation de ce fait.
-3- Remarque
-3-1- La date : C’est le moment où se passe l’action. Un temps verbal peut situer le fait
qu’il exprime par rapport au moment où l’on parle (temps absolu)
Ex : Mme Birotteau trouva le marchand parfumeur au milieu de la chambre voisine ;
Il peut aussi le situer par rapport à un autre fait (temps relatif)

Ex : Mme Birotteau entre, César mesurait la chambre.


Un même temps verbal peut marquer des dates différentes.

Cas de certains présents

Le présent de l’indicatif peut exprimer un fait à venir/un passé récent.


Ex : Nous donnons les résultats la semaine prochaine

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La bonne sort à l’instant.

Cas de temps « passés » qui expriment des faits présents ou à venir


L’imparfait de l’indicatif peut exprimer un présent atténué.
Ex : Je désirais vous dire un mot (Je désire)
Il peut aussi exprimer un fait envisagé dans l’avenir.
Ex : Il voulait le soutenir jusqu’à la fin de ses études.
- Cas des temps futurs

Ils peuvent exprimer les faits présents ou passés.

Fait présent : « Mon ami n’est pas venu : il sera (il est sans doute) malade.
Fait passé : Le mariage eut lieu en 1982, Ayélé attendra encore neuf ans…
4- Différents moyens de dater un évènement
4-1 Comment exprimer un fait présent
4-1-1 Par les temps présents des différents modes

Ex : Je joue
Il m’a promis qu’il viendrait
Je doute / regrette qu’il soit malade.
4-1-2 Par l’imparfait de l’indicatif (Présent atténué)
Ex : Je voudrais (je veux) vous parler.

4-1-3 Par le futur simple


Ex : J’entends des pas : ce sera (c’est sans doute) Paul.
4-2 Comment exprimer un fait passé
4-2-1 Par les temps passés des modes
Il trouva le sac sur la table.

Le froid lui rougissait les jambes sans qu’il s’en aperçut.


Avoir obtenu la légion d’honneur est un évènement pour Jacques.
4-2-2 Par le présent de l’indicatif (Présent historique)
« César Birotteau est (c’était) un marchand parfumeur adjoint au maire du 2ème arrondissement.
Une nuit, sa femme s’aperçoit (s’aperçut) que son mari n’est (= n’était) pas auprès d’elle, etc. »
4-2-3 Par le futur antérieur de l’indicatif

« Mme Birotteau pensait : « Il aura eu (il a eu) quelque indisposition »


4-2-4 Par l’infinitif de narration

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« Et M. Birotteau d’apprendre (apprit) à sa femme qu’il a été fait chevalier de la légion d’honneur »

4-2-5 Par un auxiliaire de temps


« Venir de… » ; « ne faire que de… » ; « sortir de… » employés avec le verbe principal à l’infinitif.
Ex : Le duc Richelieu vient de faire cesser (= a fait cesser récemment) l’occupation de la France. »
Remarque : Ces auxiliaires permettent de dater avec plus de précision l’action exprimée par le
verbe.
4-3 Comment exprimer un fait à venir

4-3-1 Par des temps « futurs » des divers modes


Ex : « Nous donnerons un bal »
« Revenue, elle s’aperçut le mouchoir brodé qu’elle devait agiter tout à l’heure quand la comédie
serait finie et que l’on s’en irait Dieu sait où » (Louis Bertrand). « Il faut que nous donnions un bal »
« Témoignons un vrai patriotisme »
4-3-2 Par un auxiliaire de temps
« aller » ; « espérer » ; « devoir » au présent de l’indicatif du verbe principal.

Ex : « Tu vas t’enrhumer » (Tu t’enrhumeras)


Remarque
L’avenir proche peut s’exprimer par certaines locutions verbales : être sur le point de ; être près
de ; être en passe ; être susceptible de.
III- Valeur aspectuelle

1-Définition
L’aspect d’un verbe désigne la phase à laquelle se trouve le déroulement de l’action ou l’état
exprimés par le verbe.
De manière classique on dénombre :
- L’aspect non accompli ou fait inachevé représenté par des formes simples des verbes
conjugués.
- L’aspect accompli ou fait achevé représenté par des formes composées ou sur composées
des verbes conjugués.

Remarque
Un temps composé marque une action accomplie. Mais une action accomplie (aspect) et une
action passée (date).
2-Divers moyens d’exprimer l’aspect

Ils couvrent les étapes de l’action.

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2-1 L’aspect non-accompli ou fait inachevé

2-1-1 L’action va commencer


On emploie au temps les auxiliaires (« faillir » ; « aller » ;…) ou des mots ou des expressions
comme « être pris de » ; « marquer de » ; «être sur le point de » ; « pour », etc… suivis d
l’infinitif du verbe principal.
Ex : ils vont être récompensés pour leur effort.
Il était sur le point de quitter la salle.
Le professeur se retourna pour dire aux élèves de suivre.
2-1-2 L’aspect commence ou aspect inchoatif (du latin inchoare = commencer), l’action est
envisagée à son début.
Ex : Le train s’ébranla (= le train commençait à partir ; le train est sur le point de partir).
On utilise aussi des formes pronominales comme « se mettre à » ; « s’endormir » ; « se
mourir »
Ex : L’enfant s’endort ne faites pas du bruit !
« Au dehors, le soleil se mourrait » E. Zola
Se mourir = être sur le point de mourir.
2-1-3 L’action dure (aspect duratif)

L’action est considérée dans sa durée, dans son déroulement.


2-1-3-1 Certains temps, comme le présent de l’indicatif ou l’imparfait expriment une
action qui se prolonge.
Ex : Je calcule. « Le froid lui rougissait les jambes ».
2-1-3-2 Certains auxiliaires comme le verbe « aller» associés au verbe principale
employé au participe présent
Ex : « Il n’est pas dans l’histoire une tâche de sang / Qui sur les noirs berceaux n’aille
s’élargissant » V. Hugo
2-1-3-3 Certains expressions comme « être en train de…» ; « ne faire que… » ; « être
à… » ;
Ex : « Te voilà donc en train de devenir fou ? »
2-2 L’aspect accompli ou un fait achevé

2-2-1 L’action est envisagée dans sa fin, comme achevée.


Cet aspect est exprimé par :
-Des temps composés ou sur composés

«Le roi a signé hier l’ordonnance »


Nous avons eu fait le tour du terrain.
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-Par des expressions associées à l’infinitif du verbe principal

Ex : « finir de… » ; « achever de… »

Je finis de relire mon devoir.


-Par des adverbes et compléments

« Complètement » ; « définitivement »
Mon cousin partit définitivement.
2-2-2 L’aspect répétitif
-L’action est envisagée dans répétition
Ex : Le cuisinier lui apportait son déjeuner à 8 heures.

2-2-3 L’aspect ponctuel


-L’action est envisagée comme unique, ponctuelle.
Ex : On frappa à la porte
Remarque
Ne confondez pas : Ne faire que / Ne faire que de

* « Ne faire que » marque une action qui dure


Ex : Cet apprenant ne fait que bavarder (= il bavarde sans cesse)
*ou exprime une restriction
Ex : « En arrêtant cet homme, le policier ne fît qu’exécuter les ordres reçus. »
* « Ne faire que de » marque un passé rapproché
Ex : « Il ne fait que d’arriver (il vient d’arriver, il est arrivé depuis peu) ; laissez-lui le temps de se
reposer. »
2-2-4 Certains adverbes et compléments substantiels permettent de marquer
l’action qui dure : « longtemps » ; « tout le jour » ; « chaque matin » ; « sans cesse » ; « souvent » ;
« sans trêve » ; etc…

Ex : « Il allait, muet, pâle, et frémissant aux bruits,


Furtifs, sans regarder derrière lui, sans trêve
Sans repos, sans sommeil… »
Victor Hugo, Le Légende des siècles.

Activités : Dans le texte suivant, repérez les verbes puis définissez-les en indiquant pour
chacun son infinitif, son groupe, son temps, son mode, son sens, sa voix et l’aspect sous lequel
l’action ou l’état qu’il exprime est envisagé(e)

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Dans les concessions, de minuscules jardins regorgeaient de légumes du pays : gombos verts et
fragiles, qui tendaient à bout de bras leurs fruits en forme de cornes ouvragées ; piments roses et
rouges évocateurs de plats épicés ; courges et concombres paresseusement étendus sur le sol
entre les pieds.
Et ce maïs ? Ils portaient sur leur dos des bébés échevelés, douillettement enveloppés dans des
gaines de feuilles jaunes, lisses comme des parchemins. Ils étaient coiffés de tresses capricieuses
que le vent malmenait. Partout la promesse de belles récoltes s’affirmait.
Abdoulaye Sadji, Maïmouna, Ed. Présence Africaine

Chapitre N° 6 : Le dialogisme généralisé : les types de discours


Objectif : connaitre et comprendre le mécanisme du discours direct
Contenu : Introduction
L’hétérogénéité énonciative se remarque par degré dans les textes qui laissent se manifester les
paroles de l’autre. Cela s’appelle, en analyse du discours, « l’altérité déclarée ».Il y a trois formes
d’altérité déclarée : discours direct, discours indirect et discours indirect libre.
1- Le discours direct (le style direct)

Un récit conduit le narrateur à intégrer, dans ce qu’il raconte, des paroles prononcées par l’un des
personnages. Dans le discours direct, les paroles sont transcrites telles qu’elles sont censées avoir
été prononcées. Dans un énoncé au style direct, il y a deux personnages en présence : le locuteur
(celui qui parle) et l’interlocuteur (celui à qui le locuteur s’adresse).
Deux perceptions de dégagent du discours ou style direct.
-Une impression illusoire : on suppose qu’un locuteur principal donne la parole à un autre
locuteur absent ; cette considération est exacte, si l’on considère que le discours restitué résulte
de l’inscription d’un énoncé à l’intérieur d’un autre énoncé par le caractère formel et fidèle du
propos rapporté.
Cependant, le fait d’inscrire l’énoncé d’un autre à l’occasion de ma propre prise de parole établit
l’énoncé rapporté dans une autre situation d’énonciation. Par là il y a lieu de remarquer que le
discours direct n’est pas une simple restitution des paroles d’autrui, mais il est plutôt une
technique discursive de mise en relief.
Par ailleurs, en nous fondant sur les connaissances en science du langage à la suite de L. Tesnière
par une métaphore qui fait d’une phrase « un petit drame », le discours direct fait fonction
d’espace scénique pour la représentation la plus réaliste de la parole de l’autre (Georges-Élia
Sarfati , 2007 : 60)

Dans cette perspective, l’écriture littéraire modélise les particularités de cette stratégie.
Exemple.
D’un autre côté, le discours direct se présente assurément comme une attestation, un témoignage,
et une assurance en voici le mécanisme :

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Sur le plan syntaxique, le discours direct préserve les marques énonciatives de l’énoncé cité
(indices de personnes repères spatio-temporels), garde la forme de l’énoncé initial (valeur
pragmatique des occurrences : interrogation, ordres, exclamations …)
À l’écrit, le discours direct est détaché nettement du discours citant par la typographie qui
introduit une discontinuité visible dans le courant de la phrase. La ponctuation joue ce rôle
Les deux points, des tirets signalent les différents tours de parole liés aux changements de
locuteur.

●L’énoncé du discours direct


Dans le discours ou style direct, l’énoncé est reproduit sous la forme exacte qu’il avait à l’origine ;
il existe deux formes :
→ Le locuteur et le rapporteur se cofondent. C’est le cas des récits faits à la première personne
du singulier ( je).
Je suis parti de bonne heure et j’ai marché vite. Avant midi j’ai fait la moitié
→ Le locuteur et le rapporteur sont distincts ; dans ce cas le rapporteur met en scène le locuteur
et il le cite
Il m’a dit : « je suis parti de bonne heure et j’ai marché vite »
●Les marques du discours direct
- Lorsque le locuteur et le rapporteur sont distincts, l’apparition d’énoncé au style direct peut être
annoncé par un verbe introducteur ou déclaratif ou de parole placé avant après, exemple dire,
affirmer déclarer, répéter, annoncer, ajouter, poursuivre, reprendre, préciser, confirmer
apprendre raconter, noter, conclure, révéler, dévoiler, expliquer , demander, questionner
interroger, s’enquérir, s’informer se renseigner ... Certains de ces verbes annoncent …
Exemple Il m’a dit : « j suis parti de bonne heure… »
-Elle peut aussi être soulignée par une incise, alors placée au milieu du discours rapporté : « Je
suis parti de bonne heure, dit-il, et j’ai marché vite »
-Des indices typographiques : les deux points placés après les verbes de parole ; des guillemets
encadrent le discours rapporté ; ou encore des tirets en alinéa, lorsque plusieurs répliques se
succèdent (dans le cas d’un dialogue)
-L’usage des pronoms personnels de la première et deuxième personne ( je, nous, tu, vous) et
les temps de conjugaison de discours : le présent, le passé composé, le futur de l’indicatif et le
mode impératif- Des tournures propres à l’oral : interrogation, exclamations etc...
●Fonction du discours direct
•Le discours direct anime le texte, lui donne la vivacité, il tend à restituer dans leur authenticité
les paroles prononcées. Il permet au lecteur d’être un témoin direct des propos qu’il entend sans
intermédiaire.
•Le choix du verbe introducteur est important, celui-ci peut être neutre (dire), mais il peut
apporter des informations :

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- sur la manière de dire : hurler, crier s’indigner, vociférer, murmurer, chuchoter, oser
- sur le jugement porté par celui qui rapporte les propos : prétendre, s’imaginer, croire…

Chapitre 7: Le discours indirect/ indirect libre


Objectif : connaitre et comprendre le mécanisme du discours indirect
Consigne / activité : Y a-t-il d’autres types de discours ?

Contenu
1- Le discours indirect
Dans le discours ou style indirect, l’énoncé primitif est subordonné à un verbe introducteur, et de
ce fait, sa forme change.
Exemple : je suis parti de bonne heure. Il m’a dit qu’il partirait de bonne heure.
●Termes introducteurs d’un discours indirect
-Le souvent des verbes déclaratifs- des verbes d’opinion (croire, pense etc .)- des verbes
de perception (comprendre, sentir etc…)
Exemple : Il dit qu’il partirait/ Il pense qu’il partirait/ Il sentit qu’il partirait.

- Parfois l’usage des substantifs comme « la pensée », « l’idée », « l’espoir ».


Exemple : L’idée lui vint qu’il partirait.
●Les marques du discours ou style indirect
Dans le mécanisme du passage du style direct au style indirect, il y a des éléments de l’énoncé qui
se modifient de façon spécifique. Ces éléments sont :
- les pronoms personnels, les adjectifs et les pronoms possessifs
-le mode et le temps des verbes- certains adverbes de lieu et de temps- certaines particules
interrogatives

•Modification des pronoms personnels et possessifs


La distribution des pronoms personnels (1er 2e 3e personne) se fait toujours par rapport à celui qui
parle. Ce système qui, dans le discours direct, est focalisé sur le locuteur, doit être réajusté dans
le discours indirect en fonction du rapporteur.
a-Lorsque le locuteur et l’agent de l’action sont le même, le pronom personnel et l’adjectif
possessif du propos sont du même que le locuteur.
Exemple : Je t’ai dit : je partirai→ Je t’ai dit que je partirais.
Tu m’as dit : je partirai→ Tu m’as dit que tu partirais.
Il m’a dit : je partirai→ Il m’a dit qu’il partirait.
Je t’ai dit : mon ami part→ Je t’ai dit que mon ami partirait.
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Il m’a dit : mon ami part→ Il m’a dit que son ami partait.
b-Si le destinataire est le même que l’agent de l’action (ou que le possesseur), le pronom
personnel et l’adjectif possessif sont du même degré personnel que l’interlocuteur.
Exemple : Je t’ai dit : tu partiras→ je t’ai dit que tu partiras.
Tu m’as dit : tu partiras→ Tu m’as dit que tu partirais
Il lui a dit: tu partiras→ Il lui a dit qu’il partirait
c- Si l’agent de l’action (ou le possesseur) n’est ni le locuteur, ni l’interlocuteur, le même pronom

•Modification du mode et du temps des verbes


a-Dans tous les cas le mode impératif du style direct devient infinitif ou subjonctif dans le
style indirect.
Exemple : Fais attention : Je lui ai dit de faire attention/ Je lui ai dit qu’il fasse attention
b- lorsque le verbe introducteur du discours indirect est au passé, le temps des verbes de
ce discours se modifie de la façon suivante

Verbe introducteur Temps du discours direct Temps du discours indirect


Passé Futur Conditionnel présent
Ex : J’ai dit Ex : je partirai Ex : Je partirais
Futur antérieur Conditionnel passé
Ex : je serai parti Ex : je serais parti

Présent Imparfait Indicatif


Ex : Je pars Ex : Je partirais

Passé Plus- que-parfait


Ex : Je suis parti Ex : J’étais parti

•Modification des adverbes de lieu et de temps


Les adverbes « aujourd’hui » « demain » ; « hier » ; « ici » se transposent en « ce jour-
là» ; « le lendemain » ; « la veille » ; « là »
Exemple : je suis arrivé aujourd’hui→ « Il m’a dit qu’il était arrivé ce jour-là »
Le pronom démonstratif « ceci » et la particule « ci » deviennent « cela » et « là »
Ex : Donne ceci à Samuel→ « Il m’a dit de donner cela à Samuel »

•Modification des particules interrogatives


-La particule « est-ce-que » devient « si » dans le discours indirect.

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Ex : Est-ce-que tu viendras ?→ « Il m’a demandé si je viendrais »
Les adverbes « quand », « comment », « pourquoi », « où » restent les mêmes, mais l’inversion qui
caractériserait l’interrogative directe disparait :
Ex : Quand viendras-tu ?→ « Il m’a demandé quand je viendrais »
Le pronom interrogatif « que » est remplacé par « ce que » dans le discours indirect
Ex : Que fais-tu ?→ « Il m’a demandé ce que je faisais ».
•Fonction du discours indirect
Le discours indirect évite la rupture du récit et lui conserve son unité, sa fluidité. Cependant il
imprime une certaine lourdeur à la phrase par la présence de subordonnées parfois nombreuses.
Les verbes introducteurs qui permettent de rapporter le discours direct en modifient un peu le
sens, en conséquence, il s’établit une distance vis-à-vis des propos tenus.
2- Le discours indirect libre

Le discours indirect libre reproduit librement, en les adaptant, les propos rapportés.
•Les marques du discours indirect libre
-Comme le style indirect, il n’est pas introduit par une ponctuation particulière.
-Il adopte les formes grammaticales du style indirect (temps, marques de la personne)
- Mais, il s’en différencie par l’absence de subordination, et par la fidélité au ton du discours direct :
il conserve certaines formes du langage parlé et notamment les signe de ponctuation, expressive
(points d’exclamation et d’interrogation).
Comme dans le discours indirect, le conditionnel permet d’exprimer le futur dans le passé
Ex : Discours direct : Il m’a dit : « je t’assure que je viendrai demain »

Discours indirect : Il m’a assuré qu’il viendrait le lendemain.


Discours indirect libre : l me l’affirmait avec vigueur. Oui il viendrait le lendemain.
•Fonction du discours indirect libre
-Le discours indirect libre ne crée pas de rupture dans le récit.
-Il permet au narrateur de mêler sa voix à celle d’un personnage, sans qu’il soit toujours facile de
savoir lequel des deux (narrateur ou personne ?) s’exprime réellement.

Activités :
Exercice1 Au style direct les paroles sont rapportées telles qu’elles ont été prononcées. Elles sont
placées entre guillemets .Le retour à la ligne et le tiret indiquent un changement d’interlocuteur.
Rétablissez la ponctuation en récrivant le texte suivant :

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« Ah! Paris, s’écria Gabriel avec un enthousiasme gourmand. Tiens, Zazie, ajouta-t-il brusquement
en désignant quelque chose très au loin, regarde ! Le métro !!! Le métro ? qu’elle fit. Elle fronça les
sourcils. L’aérien bien sûr dit Gabriel benoîtement. Avant que Zazie ait eu le temps de râter ile
s’exclama de nouveau et ça là-bas ! Le Panthéon !! C’est pas le Panthéon dit Charles c’est les
Invalides. Raymond Queneau, zazie dans le métro, 1959, Ed. Gallimard. »
Exercice 2
Lorsque l’auteur indique que des paroles ont été prononcées sans en donner le contenu, en les
résumant simplement, il s’agit du résumé des paroles. 1-Repérez dans l’extrait suivant le verbe qui
indique le résumé de paroles.2- construisez un tableau avec trois colonnes. Classez dans chacune :
les verbes qui renseignent sur l’intonation, les verbes qui renseignent sur les rapports entre celui
qui parle et le destinataire, les verbes qui situent les paroles par rapport au déroulement de la
conversation.
1-Augustin le supplia de rester un instant encore.
2 -Tais –toi…
Je protestai tout aussitôt que j’avais vieilli moi-même autant qu’elle, que la différence d’âge
entre nous restait la même…
3-Le comte se fit reconduire chez lui au galop ; il cria en passant qu’on ne laissât monter
âme qui vive …
4-Elle interrompit brutalement la conversation.
1- Cet étrange personnage la félicitait…

Chapitre N° 7: Les types de rapports


Objectifs :-Connaître et distinguer les différents types de rapports

-Savoir les rédiger


Consignes / activités : Vous êtes à la maison, en l’absence de vos parents, un fait grave s’est
produit. À leur retour que faites-vous?
Contenu
I-Qualités du rapporteur
1-Qualités intellectuelles -Avoir un esprit d’analyse, de rapport entre les éléments et leur
enchainement.- Avoir une bonne perception, un esprit de synthèse et de critique (détecter les
événements, poser des hypothèses et suggérer des solutions originales.)
2-Qualités morales
-impartialité - refus des préjugés - observation objective - esprit de tolérance –discrétion -
considérer le niveau du destinataire

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3-Qualités rédactionnelles
Lan clair et précis : nombre réduit de parties - les paragraphes internes bien structurés. Etre
éloquent : maîtriser les niveaux de langue (jamais le niveau familier) Etre lisible (présentation et
compréhension).

II-LES TYPES DE RAPPORT


1-le rapport général
C’est un rapport retraçant le déroulement d’une activité durant une période limité.
-Les différents cas : conseil d’administration ; activité d’un président, d’un secrétaire général, d’un
syndicat, d’une coopérative agricole, d’une mutuelle etc.
- Spécificité : il est présenté à être jugé ; soumis à l’approbation d’une Assemblée Générale
-Les aspects : -conformité de leur action aux décisions prises antérieurement.

-Résultats obtenus, progrès, efficacité des mesures d’organisation


-les difficultés surmontées qui tiennent aux conjonctures, aux incidents locaux, un
aperçu général sur les contextes économique (évolution des marchés par exemple), politique, un
bilan financier et le plus souvent les perspectives à court et moyen terme.

2-Le rapport d’enquête


Rapport de stage - Rapport de voyage - Rapport de visite. C’est un rapport sur l’activité en cours ;
le rapporteur fait une critique, une appréciation judicieuse.
-composition de ce rapport: proposition de modification, description de ce qui a été constaté (c’est
le plus important). Cette description sera de façon que le point de vue qu’on défend soit visible,
une description qui défend, en développant avec soin, les raisons pour lesquelles on émet une
appréciation favorable ou défavorable.
3-Le rapport technique
Le sujet est imposé par un chef hiérarchique qui en est le destinataire (étude d’un marché, mise
en œuvre d’un nouveau procédé de fabrication, l’analyse d’un incident de production ou de
commercialisation.
Comment procéder ? -Réunir des éléments d’investigation, retracer les étapes des essais –
Confronter les possibilités ou les divers points de vue, les critiquer au besoin formuler les
hypothèses qui peuvent se présenter- On termine généralement par une prise de position
4-Rapport de suggestion ou de proposition
Ce rapport se retrouve dans les autres. Il consiste à analyser une situation et de faire des
suggestions. Les différents cas.
- Une entreprise connaît des difficultés: les termes et les aspects de la réforme sont à proposer par
le rapporteur.

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-Pour une entreprise qui a besoin de créer un poste supplémentaire, de changer une machine,
d’installer ou d’instaurer une programmation ou d’effectuer une compression ; dans ces différents
cas le rapporteur doit être rigoureux et courageux dans l’argumentation pour exposer les faits et
faire des propositions honnêtes et déterminantes.
III-PLANS DES RAPPORTS
Tous les types de rapport proviennent de deux principales formes de plan.
1- Plan de rapport d’évaluation

C’est un rapport qui insiste sur l’évaluation plus que sur le désir de changement ou d’innovation. -
On rappel le contexte et les objectifs de l’action ; ensuite l’observation avant la suggestion de
solution.
Plan traditionnel en cinq (5) étapes :
(1) Situation : dans cette partie, on sous-entend, on spécifie le contexte, les circonstances, les
données qui sont à l’origine du rapport.
(2) Observation : c’est la partie descriptive du rapport. Elle comprend la description des lieux et la
narration des faits.
(3) Sentiment : c’est la partie où l’on formule l’évaluation à partir de l’observation précédente.
(4) Réflexion faite à partir de l’observation ; c’est la partie qui argumente l’évaluation
(5) Action : c’est la dernière partie qui fait la suggestion sans trop insister.
2-Plan pour un rapport de suggestion
Le rapport de suggestion consiste à insister sur la résolution d’un problème ; on fait un plan
diagnostic à quatre (4) étapes correspondantes à quatre questions essentielles.
-a- Qu’est-ce qui ne va pas ?-Description de la situation problème en répertoriant les symptômes :
partie très importante car les autres parties dépendent d’elle donc la description devra être
minutieuse.
-b- Que faire pour améliorer la situation ?-Faire l’inventaire des interventions possibles et
proposer un traitement d’attaque à plusieurs points suivant l’importance des dégâts.
-c- Quelles seraient les conséquences de ces actions : c’est une partie argumentée qui décrit et
analyse tous les effets probables des interventions suggérées-relever les effets positifs comme
négatifs.

-d-Quelle décision prendre en fin de compte ?


Une fois les effets analysés- la dernière partie étudie l’urgence de faisabilité en tenant compte des
conséquences à court et à long terme.
Présentation du rapport
►Première page :-Titre du rapport-Nom de l’entreprise-Nom du rapporteur-Nom du destinataire
Date (période de l’action)
►Deuxième page : le sommaire (ce sont les principales subdivisions et la pagination)
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►Troisième page : l’introduction, l’objet du rapport, ce pour quoi vous avez fait le stage, l’idée
directrice.
►La conclusion : un rapport est différent d’un mémoire ; il doit avoir un volume raisonnable, sa
présentation doit être agréable et il ne doit pas contenir de fautes de langue.

Activités : 1- Faites un rapport succinct de votre confinement.-


2- Vous avez été témoin pendant un semestre du fonctionnement de votre Institut/ Ecole pendant
un semestre : fonctionnement de l’administration, le déroulement des cours le rapport entre les
étudiants et les enseignants ; entre les étudiants eux-mêmes, l’habillement des étudiants …Faites
un rapport au Président de l’Université de Lomé.

Chapitre 8: La ponctuation
Objectif : Décrypter la fonction des signes graphiques de ponctuation dans une phrase.
Consignes / activités : Il y a combien de types de ponctuation ? Comment les reconnait-on ?
Contenu : on distingue deux types de classifications :
▪1▪Classification par groupes : il y a deux groupes :

-du point de vue syntaxique, les points qui servent à noter une pause plus ou moins
longue. Nous avons la virgule, le point et le point-virgule.

-du point de vue mélodique, les signes qui instituent un changement d’intonation, ce
sont: les deux points, les points d’interrogation, d’exclamation, les parenthèses et les guillemets.
Remarque : cette distinction n’est pas absolue. La plupart des signes de ponctuation ont
simultanément ces deux valeurs.

▪2- Classification en fonction de leurs rôles. On distingue trois rôles :

-rôle syntaxique : la virgule, le point, le point-virgule.

- rôle logique : les deux points, le point-virgule, la parenthèse et les tirets.

-rôle affectif : le point d’interrogation, le point d’exclamation et les points de suspension.

Remarque : Par rapport à la première forme de classification on peut opposer le point de vue
syntaxique au point de vue stylistique qui regrouperait l’affectif, la mélodie et la logique.

I-Signes de ponctuation marquant une pause (point de vue syntaxique)

La virgule

1-Son rôle principal : séparer des mots ou groupes de mots.

1-1-de même nature ou de même fonction : des noms, des adjectifs, des verbes, des sujets,
des attributs, des compléments et même des propositions

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Exemple : « je suais à grosses gouttes, et pourtant j’étais transi, j’avais le frisson

1-2-de nature ou de fonctions différentes.

Elle sert dans ce cas à, surtout, mettre en relief. En particulier, la virgule se place après un
complément circonstanciel commençant la phrase, elle contribue à la détacher. Exemple : « Par
fournées et à pleine porte, on entre là. »

-La virgule sert à détacher en tête de phrase un mot ou un groupe de mots mis en apostrophe.
Exemple : « Bel ange de Dieu, je veux savoir si tu m’aime. »

-De même, on peut détacher par une virgule un mot placé en fin de phrase.

Exemple : « Renvoie-la à ses parents, bien souffletée. »


-La virgule peut aussi détacher, dans une phrase, certains compléments qu’elle met ainsi comme
entre parenthèses

Ex. : « Ecoutez, mon pauvre Monsieur Martin, puisque vous voulez coûte que coûte être sûr de
tout ceci, prenez ce sentier… »

Ou encore un adjectif, un adverbe, un mot en apposition pour les mettre en relief.

Ex. : « Je me suis trouvé, misérable pécheur, à la porte du Paradis. »

REMARQUE. – Entre une subordonnée et une principale, la présence ou l’absence de la virgule


peut indiquer une nuance de sens.

Comparons : « L’homme qui ne pense qu’à soi restera seul dans le malheur », et : « Gnathon, qui
ne pense qu’à soi, se rend odieux à tous ».

La première relative fait étroitement partie du sujet : elle ne pourrait se supprimer alors que la
seconde, qui n’apporte qu’une explication, n’est absolument indispensable.

2. Autre rôle de la virgule : elle peut tenir la place d’un mot.

Parfois, la virgule indique qu’un mot ou un groupe de mots est sous-entendu.

Ex. : « Là, point de registre » (ellipse du verbe) – « Demain lundi, je confesserai les vieux et les
veilles… Mardi, les enfants » (ellipse du verbe).

Toutefois, cette pause marquant une ellipse n’est pas toujours notée par une virgule.

Ex. : « La pente était raide maintenant, l’abîme à dix pieds à peine. » P. BOURGET.

REMARQUES.

1-Il y a donc des pauses qui ne sont pas notées par des virgules.

2-In versement, la pause notée par une virgule peut être tantôt assez longue, tantôt très courte.
Cela dépend du contexte.

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Ex. : « J’étais tout en eau, chaque poil de mon corps avait sa goutte de sueur, et je haletais de
soif. » (Ici, les virgules ont presque la valeur de points-virgules.)
3-Au point de vue mélodique, la virgule suspend de ton ; elle indique ainsi que la phrase n’est pas
terminée.

Le point.

1. Son premier rôle.


Il termine la phrase en la séparant de la phrase suivante par une longue pause. (Cette pause
peut être encore accrue en allant à la ligne : c’est ce qu’on fait en fin de paragraphe.)

REMARQUE. – Certaines propositions indépendantes courtes pourraient n’être


séparées que par des virgules ou par des points-virgules. Mais les points, marquant des pauses
plus longues, hachent davantage le discours ; il en résulte un effet différent.

Ex. : « Demain lundi, je confesserai les vieux et les vieilles. Ce n’est rien. Mardi, les enfants. J’aurai
bientôt fait. » (Les pauses longues des points suggèrent des sous-entendus que n’indiqueraient
pas les virgules ou les points-virgules.)

2. Son second rôle.


En même temps, le point marque l’aboutissement de la mélodie de la phrase. Au point de vue du
ton, la phrase française comprend généralement deux parties : une partie ascendante (la protase)
et une partie descendante (l’apodose), le point culminant de la mélodie, qui s’appelle une acmé,
varie selon le sens de la phrase. Exemples : Je chancelais ̷ comme si j’avais bu.

Mon brave monsieur Martin ̷ la page est toute blanche.

Il existe parfois un certain palier entre la partie ascendante et la partie descendante, quelquefois
à des parenthèses. Parfois même (dans certaines interrogations indirectes) le ton se révèle
légèrement en fin de phrase. Exemple :

Monsieur Alphonse, je veux savoir ̷ je suis bien curieux peut-être ̷ si vous aimez ici des
mercenaires. ̷

Le point-virgule.

Comme son nom l’indique, sa valeur au point de vue pausal et au point de vue mélodique se situe
entre celle du point et celle de la virgule. Tantôt il se rapproche de la valeur de la virgule, tantôt il
a presque la valeur d’un point.

1. Son rôle de césure. En général, il sert à séparer dans une phrase composée les grands
fragments dont elle est formée. Ceux-ci peuvent comprendre parfois une principale
avec de la valeur constituant ainsi autant de « sous-phrases ».
Ex. : « Je chancelais comme si j’avais bu ; à chaque pas, je trébuchais ; j’étais tout en eau… »

La séparation de ces grands éléments par un point-virgule les détache tout en les maintenant dans
l’ensemble plus complexe de la phrase ; il en résulte ainsi un certain rythme qui, lorsque ces
éléments sont construits symétriquement, aboutit à la phrase périodique.

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Ex. : « Voyez-cous, mes enfants, quand le blé est mûr, il faut le couper ; quand le vin est
tiré, il faut le boire. »

2. Son rôle mélodique.


Le point-virgule laisse retomber la voix plus que la virgule, mais il la laisse cependant légèrement
en suspens pour indiquer que la phrase n’est pas finie (cf. l’exemple précédent).

II- SIGNES DE PONCTUACTION MÉLODIQUES.

Tout en marquant une pause plus ou moins longue, ils indiquent que la voix reste suspendue et
que le membre de phrase auquel ils s’appliquent doit se prononcer sur un certain ton.

1-Les deux points.


Ils annoncent :

- Soit une citation ;


Ex. : « Alors Saint Pierre : « Croyez-moi, Monsieur Martin… »

- Soit une énumération ;


Ex. : « Et je vis, au milieu d’un épouvantable tourbillon de flamme : le long Coq-Galine, Catharinet,
Babet la Glaneuse, etc… »

Soit une explication. Les deux points équivalent alors souvent à une conjonction de coordination
(« car », et « en effet », « aussi », etc.).

Ex. : « Mes frères, dit-il, vous me croirez si vous voulez : l’autre nuit, je me suis trouvé, moi
misérable pécheur, à la porte du Paradis. Je frappai : Saint Pierre m’ouvrit. »

1. Le point d’interrogation.
2-1 Il se place à la fin d’une interrogation directe, mais jamais après une interrogation indirecte.

Ex. : « Personne de Cucugnan ici ? » - « Je veux savoir si vous avez ici des Cucugnanais »
(Interrogation indirecte).

Parfois, le point d’interrogation ne sollicite pas de réponse. Il ne s’agit pas véritablement d’une
question, mais d’un procédé pour exprimer des sentiments.

Ex. : « Aï ! aï ! aï ! Est-ce possible ? » (Étonnement douloureux).

2-2 Au point de vue mélodique, le point d’interrogation laisse le ton fortement suspendu pour
bien marquer l’attente d’une réponse.

2-3 Au point de vue logique

Á ce niveau sa signification dépendra du contexte, c’est-à-dire la signification de la phrase qui se


termine par le point d’interrogation.

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3-Le point d’exclamation.
Il indique que le passage après lequel il est placé doit se prononcer sur une mélodie
particulière correspondant aux sentiments exprimés (émotion profonde, surprise, douleur, colère,
joie, indignation, etc…).

Exemple : « Oh ! Mes enfants, quel spectacle ! » - « Ce n’est pas possible ! » - « Sainte


Croix ! Jésus fils de David ! » - « Tiens ! C’est vous, mon brave Monsieur Martin… ».

REMARQUE. – Le point d’interrogation et le point d’exclamation s’emploient parfois, même


isolément, pour suggérer une mimique.

Exemple : « Il a été pincé parce que c’est un serin. Moi j’ai imaginé un truc épatant
pour ne pas être pincé !!! ??? » (Alphonse -SO)

Mais c’est là un procédé très spécial dont il ne faut point abuser.

4-Les points de suspension.


Ils sont toujours au nombre de trois : ils marquent une interruption de la phrase, donc une
suspension de ton, dans des cas très variés :

-Soit, dans un dialogue, pour marquer que la phrase d’un des interlocuteurs a été coupée par
son partenaire ;
Ex. : « Je viens vous… - Allez-vous en ! »

-Soit pour traduire les hésitations de celui qui parle ;


Exple : Je viens …Je viens de loin…humblement vous demander…si…si, par hasard… vous n’auriez
pas ici…quelqu’un…quelqu’un de...

-Soit pour suggérer des idées ou des sentiments que celui qui parle n’ose pas ou ne veut pas
exprimer explicitement ;
Exple : « S’ils ne sont ni en Paradis ni en Purgatoire, il n’y a pas de milieu, ils ont… » (= en enfer)–
Je suais à grosses gouttes, et pourtant j’étais transi, j’avais le frisson… »

-Soit en pleine phrase pour mettre en relief.


Exple : « L’abbé Samuel était le curé de la Cathédrale.

En somme, les points de suspension peuvent se comparer au signe musical du point d’orgue.

Remarque

1-Ne confondez pas les points de suspension, qui ont une valeur stylistique, avec les signes
typographiques indiquant une coupure dans une citation. Exemple : « Comme l’a écrit
Pascal : « L’homme n’est qu’un roseau….

Mais un roseau pensant » (Dans ce cas, il sera préférable de mettre quatre points de suspension

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2-Certains signes de ponctuation peuvent se combiner. Par exemple, les points d’exclamation ou
d’interrogation sont parfois suivis de points de suspension: les valeurs de l’un et l’autre signe se
conjuguent alors, ce qui permet d’exprimer des sentiments complexes.

Exemple : « Serait-ce un mensonge du grand Saint Pierre ?...Pourtant, je n’ai pas entendu chanter
le grand coq !... »

5-Les parenthèses

5-1-Elles encadrent des explications données incidemment, des réflexions faites en pensant.
Lorsque les parenthèses s’insèrent dans une phrase, on peut parfois les remplacer par des virgules,
mais le passage entre parenthèses est plus détaché encore : il ne fait pas partie du dessin
grammatical de la phrase et doit se lire sur une intonation particulière (généralement sur un ton
plus bas)

5-2-Les crochets jouent un rôle analogue. On les emploie surtout pour isoler une indication qui
contient déjà une parenthèse. Exemple : Alphonse Daudet

Lettres de mon moulin (édition Fasquelle )

5-3-Les tirets jouent aussi le rôle des parenthèses, avec cette différence que celles-ci enserrent
une explication sur ce dont on parle. Exemple : « Bel ange de Dieu, je veux savoir--je suis bien
curieux peut-être—si vous avez ici nos compatriotes »

Signalons un emploi spécial des tirets dans le dialogue pour indiquer le changement
d’interlocuteur.

6-Les guillemets

Ils s’emploient au commencement et à la fin d’une citation. Ils servent aussi :

-à attirer l’attention sur une expression ;

Exemple : « L’accusé déclara qu’il « travaillait » dans le cambriolage et dans le vol à main
armée. »

-à distinguer une œuvre du personnage portant le même nom.

Exemple : « Dans son conte « Le Curé de Cucugnan », Alphonse Daudet raconte comment l’Abbé
Martin, curé de Cucugnan, s’y prit pour convertir ses paroissiens endurcis. »

Conclusion

Les signes de ponctuation constituent une véritable signalisation grammaticale et expressive de la


phrase. Ces signes sont très importants puisqu’ils peuvent changer le rythme, la mélodie et surtout
la signification de la phrase.

Activités

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Exercice1 La ponctuation détermine un sens. Changer la manière de ponctuer produit un
nouveau sens. Expliquez, pour chaque phrase ci-dessous, quels sont les deux sens produits.
1. Le chien de la voisine, que j’ai dû enfermer, est enragé.

Le chien de la voisine que j’ai dû faire enfermer est enragé.


2. Le boulanger dit : « ce monsieur est un brave homme. »

« Le boulanger, dit ce monsieur, est un brave homme. »


3. « Veuillez attendre Mademoiselle ! »

« Veuillez attendre, Mademoiselle. »


Exercice 2. Recopier la phrase ci-dessous en rétablissant la ponctuation manquante : cinq fois
la virgule, deux fois le point-virgule, une fois les parenthèses et une fois les deux points.
Au sortir de Bordeaux les landes recommencent plus tristes plus décharnées et plus mornes s’il est
possible des bruyères des genêts et des pinadas forêts de pins de loin en loin quelque fauve berger
accroupi gardant des troupeaux de moutons noirs quelque cahute dans le goût des wigwams des
Indiens c’est un spectacle fort lugubre et fort peu récréatif.
Théophile Gautier, Voyage en Espagne.
Exercice3 Comparez ces deux phrases ponctuées différemment. Qu’en résulte-t-il du point de
vue du sens.
1-Les élèves qui avaient oublié leur cahier furent punis.
2-Les élèves, qui avaient oublié leur cahier, furent punis.
Exercice4
Où se trouve l’erreur typographique(ou comme on dit la « coquille ») dans cet article de journal
au sujet du Pape Pie XI ?
« Un homme de 80 ans, combien plus occupé que vous, vient d’accomplir ces chefs –d’œuvre que
sont les encycliques contre l’Allemagne révoltée, contre l’Église et contre le communisme. » (Le
nouvelliste de Lyon, 1937.)

Exercice 5 Construisez des phrases en utilisant tous les mots et tous les signes de ponctuation ci-
dessous.

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Mots Signes
Sa mère – il pleut – il regardait – avec – ,,,,,
indifférence-tes cheveux- cria-quand-les …..
voitures-depuis trois jours- les vélos-
passer- va- t-il finir-cela-les motos-sont !?
trop mouillés-ne sors pas. :
«»

Chapitre 9 : L’art de convaincre et de persuader


Objectif : Distinguer la technique argumentative de convaincre de celle de persuader

Contenu
Parmi les techniques d’argumentation nous avons l’art de convaincre et de persuader

-I-L’ART DE CONVAINCRE.

Le mot convaincre vient du latin convincere : -apporter les preuves de la culpabilité de


quelqu’un.(vers 1190) ; exemple :convaincre un témoin de mensonge ;

-rendre manifeste un acte coupable (1541), exemple : « Tout ce qui convaincra leurs perfides
amours » RACINE ;

-amener quelqu’un à reconnaître une proposition ou un fait comme vrai (1660)

L’auteur d’un discours argumentatif écrit ou oral s’efforce d’entraîner l’adhésion de celui à qui il
s’adresse. Il cherche à le convaincre quand il fait appel à ses capacités de raisonnement. Ainsi l’art
de convaincre donne naissance à un discours ou un texte argumentatif.

I- La thèse soutenue

▪Elle constitue le jugement défendu par le locuteur. Elle peut-être énoncée explicitement, souvent
en introduction ou en conclusion. ▪Elle peut demeurer implicite, le locuteur laisse, alors, le soin à
son destinataire de la déceler. Une thèse est soutenue par des arguments et des exemples.

1-Les arguments : ce sont des idées, raisons avancées par le locuteur pour justifier sa thèse.
Les arguments, plus ou moins nombreux, plus ou moins développés, constituent l’arme essentielle
du locuteur.▪ Les arguments peuvent être

▪logiques :l’argumentateur procède par la déduction ou l’induction.

-la déduction s’appuie sur une loi générale pour établir la validité d’un fait particulier -l’induction
part d’un fait particulier pour énoncer une loi générale.

▪L’argument d’autorité fait référence au jugement d’une personne ou d’une institution dont la
compétence est difficilement contestable.

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▪L’argument peut avoir recours à l’analogie; elle rapproche le phénomène dont on parle d’une
autre réalité, généralement familière au destinataire.

-2- Les exemples

▪On parle d’exemple quand le locuteur fait référence à des réalités concrètes (statistiques,
faits historiques, témoignages …) à l’appui de son argumentation

2-1Les types d’exemples

1-Les cas concrets .Les situations précises réelles et irréfutables: attentat du


11septembre 2001 ; Tsunami ;1ère et 2ème guerres mondiales.

2-L’expérience vécue. Expérience vécue par soi- même ou par une autre personne.
Il n’a pas de portée générale.

3-Les données chiffrées. Les statistiques ou études quantitatives. Ce type donne une
caution scientifique à l’argumentation. Les chiffres peuvent être bruts ou commentés quand ils
illustrent un propos.

4-Les références culturelles. Domaines : littérature, histoire, les arts, la psychologie ;


les mœurs ; la morale ; la politique.

Remarque : Si la référence est connue de tous, son exposé pourrait être concis voire allusif :
le destinataire se sent en complicité avec le locuteur. Si la référence est peu connu, elle est
détaillée et l’intérêt du destinataire est éveillé par un savoir nouveau qui lui est proposé.

5-Une anecdote. Elle donne un caractère vivant à l’argumentation.

6-La fable, le mythe

2-2 Place et fonctions des exemples

- 1-L’exemple argumentatif

L’exemple argumentatif lorsqu’il est placé avant l’idée à illustrer :

Exemple→ commentaire de l’exemple→ Idée

On le trouve dans un raisonnement inductif (du particulier au général)

- 2-L’exemple illustratif

L’exemple est illustratif lorsqu’il est placé après l’idée

Idée→ commentaire de l’idée→ exemple

On le trouve dans les textes argumentatifs et explicatifs. L’idée est d’abord exprimée mais d’une
manière abstraite, théorique. Pour mieux la faire comprendre, un exemple l’illustre et lui donne
une forme concrète.

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▪Un exemple peut soutenir un argument, en préciser la portée; il peut également être
directement en rapport la thèse et constitue lui-même un argument.

2-De la thèse soutenue à la thèse rejetée

▪La parole de l’autre

-Le locuteur, dans le souci de convaincre peut faire apparaître dans son
discours une thèse différente de la sienne. On désigne celle-ci par la thèse rejetée (on parle
également de thèse réfutée ou de thèse adverse)

-Elle peut être accompagnée des arguments qui la soutiennent. Dans ce


cas le locuteur prends soin de marquer que les propos mentionnés appartiennent à d’autres que
lui et qu’il ne les reprend pas à son compte.

▪La mise à distance

Elle se remarque par certains indices :

-les expressions du type : « certains pensent que », « il y a des gens pour dire que », « on a
longtemps prétendu que » …ou la désignation explicite de l’adversaire ;

-l’usage des connecteurs logiques indiquant l’opposition ou une


concession : « certes …mais… » ; «sans doute…pourtant ».

Remarque : le discours ou le texte argumentatif fait entendre plusieurs voix, celle du locuteur et
celle de ces adversaires. On parle dans ce cas de « polyphonie énonciative »

3-L’organisation logique du discours argumentatif ou les stratégies du discours argumentatif

-1 L’adhésion

Elle épouse complètement la thèse développée par l’Autre (un auteur). Affirmer son adhésion à
une thèse revient à en démontrer le bien-fondé par des arguments.

-2L’examen critique

L’examen critique passe en revue les différents arguments qui étayent une thèse en montrant ses
points faibles et en tirant un bilan de cette évaluation.

-3 La confrontation

La confrontation compare deux argumentations, montre les points de convergence et de


divergence. Elle aboutit à l’expression d’un point de vue personnel sur une question. Remarque:
deux thèses différentes ne signifient pas obligatoirement deux points de vue diamétralement
opposés sur un même sujet ou thème. Á la stratégie de la confrontation correspond le plan
comparatif que voici : il confronte deux thèses. La réflexion s’organise de deux manières :

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1- -Examen de la première thèse-examen de la seconde thèse-points communs et
différences ;
2- -Les points communs entre les deux thèses-les différences entre les deux thèses-la
refonte des deux thèses en une troisième.
-4 La réfutation

Elle consiste à examiner chacun des arguments avancés par une thèse pour en contester le bien-
fondé. Au terme de cette réfutation, l’auteur ou l’orateur propose une thèse nouvelle qui formule
son propre point de vue sur la question.

Par cette stratégie correspond le plan suivant : le plan dialectique

On procède à un examen critique de la manière suivante :

1-thèse : on examine, on explicite la thèse proposée ;

2-antithèse : on prend le contre-pied de la thèse ;

3- on concilie les deux thèses opposées.

REMARQUE Á voir de près, il une ressemblance, au niveau du plan, entre la stratégie de « l’examen
critique » et « la réfutation ». Cependant, il y a bien sûr une différence entre les deux stratégies .Le
bilan dont il s’agit à propos de la stratégie « examen critique » doit être objectif sans parti pris,
alors qu’au niveau de la stratégie « réfutation », l’auteur donne son point de vue sur la question
ou le problème posé.

-5 La concession

Faire une concession, c’est accepter un aspect d’une thèse adverse. Soit pour montrer qu’on y
adhère partiellement, soit pour anticiper une éventuelle objection. La concession se signale par
des mots ou expressions tels que : « certes …mais » ; « vous allez me dire que…mais je vous
répondrai que… » ; « Certains pensent que…mais … » ; « on pourrait m’objecter que…mais… »

-6- LES AUTRES TYPES DE PLAN

1-PLAN ACCUMULATIF

Il adhère à la thèse proposée. Il commente et illustre chaque aspect du problème abordé. Les
parties du plan consiste en la reprise de chaque aspect du problème. Cependant, un plan équilibré
ne comporte que trois paragraphes. Il faut alors synthétiser les aspects s’ils sont nombreux afin de
ne pas dépasser les trois paragraphes.

2-PLAN ANALYTIQUE

Il fait le point sur une question:

1-les faits, les circonstances ; 2-les causes, les origines ;-3 les conséquences, les solutions.

3-PLAN EXPLICATIF

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Il organise la réflexion autour de quelques axes. Chaque axe de réflexion constitue une partie du
plan.

-II- L’ART DE PERSUADER

Étymologie : suave ;racine indo-eureupéenne : « swād » ( être agréable ) ;en latin 1-


suavis ( doux ), suavitas (agrément) 2-suadere (conseiller),persuadere(convaincre) d’où
persuasioetdissuadere (déconseiller).

Mots d’origine latine : 1-suavité 12eme siècle : suavitas ; suave 16eme siècle : suavis, a éliminé la
forme populaire souef 11eme siècle, de même origine.

2-persuader, persuasion, persuasif 14eme siècle :persuadere, persuasio et bas latin persuasivus.

3-Dissuade, dissuasion 14eme siècle :dissuadere, dissuasio.

PIOCHE Jacqueline, Dictionnaire étymologique du français, Le Robert, 1992 ;

On parlera de persuasion, quand le locuteur entraîne l’adhésion du destinataire en faisant appel


à ses sentiments ou ses passions

1-COMMENT PERSUADER ?

En situation de PERSUASION, le locuteur s’adresse à une personne ou un groupe déterminé dont


il prend en compte les particularités. Les aspects qui suivent sont à examiner :

1-1 Style et niveau de langue utilisés.

▪Ton : en fonction du statut du destinataire, le locuteur peut utiliser un ton respectueux, neutre
et familier. Dès lors, il adapte son niveau de langue selon qu’il veut manifester sa déférence
(considération très respectueuse que l’on témoigne à quelqu’un), marquer son autorité ou faire
du destinataire un complice.
▪stratégie à adopter : utiliser les expressions, les tournures syntaxiques caractéristiques du
groupe auquel on s’adresse.

1-2 La référence à des valeurs et à des repères culturels communs

▪Sachons qu’une argumentation met enjeu, de manière explicite ou implicite une idéologie, c’est-
à –dire un système de pensées. En conséquence, pour persuader son destinataire, le locuteur doit
prendre en compte, les préoccupations, les valeurs auxquelles celui-ci est attaché.
▪Une argumentation s’appuie sur des principes qui ont un caractère universel ou sur ▪des valeurs
propres à un groupe déterminé. Pour ce faire partagera, le locuteur pourra s’appuyer sur des
savoirs, des références culturelles qu’il avec son interlocuteur en vue de créer un rapport de
complicité.
1-3 La séduction

▪Le locuteur doit captiver son interlocuteur ou son auditeur. Comment procéder ?-Multiplier les
adresses aux destinataires en utilisant fréquemment le « tu »ou le « vous en les prenant à témoin

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de ce qu’il dit, par exemple au moyen d’interrogations, de questions oratoires (ou fausses
questions dissimulant, en fait, une affirmation)
▪Pour soutenir l’intérêt à accorder à son propos, le locuteur peut utiliser des anecdotes
Ou des exemples convaincants. Suivant le contexte (observer le langage de visage des
destinataires et autres…) on amusera le(s) destinataire(s) par des plaisanteries ou des traits
d’esprit ou au contraire, on le(s) choquera par des formules volontairement provocantes.
▪Pour ce qui concerne la personnalité du locuteur :
-tout au long de sa démonstration, il devra inspirer confiance. Ainsi dans le domaine moral, il
devra garantir son honnêteté, sa sincérité, son désintéressement…Sur le plan intellectuel, il
affirmera sa compétence à traiter le sujet de la communication (la maîtrise d’un lexique spécialisé
du domaine de la communication joue ce rôle), la bonne connaissance du problème posé.

-2 COMMENT SUSCITER L’ÉMOTION:UTILISATION DU MATÉRIEL LINGUISTIQUE

N’oublions pas qu’on parlera de persuasion, quand le locuteur entraine l’adhésion du destinataire
en faisant appel à ses sentiments ou ses passions.

-1- Les registres de langue

Pour persuader son lecteur son auditoire, le locuteur peut éveiller chez lui la pitié pour des
victimes, ou l’indignation devant une situation révoltante. Il doit ainsi utiliser fréquemment le
registre pathétique. En somme, à chaque objectif de la persuasion correspond son registre.

-2-Les procédés utilisés

▪L’emploi du champ lexical

▪Utilisation des figure de style en particulier des figures d’insistance (répétition, gradation,
anaphore), les figures d’opposition (antithèse, oxymore)

▪Le recours à une ponctuation expressive : exclamation et interrogation

▪l’utilisation d’effets syntaxiques : phrases construites selon un rythme fortement marqué,


brusques ruptures rythmiques pour surprendre ou choquer le destinataire, phrases s’achevant sur
une chute, c’est –à-dire une conclusion inattendue.

▪Le recours à des tableaux ou à des anecdotes touchantes.

Remarque. Le souci de persuader peut conduire le locuteur à employer des procédés tendant à
faire perdre au destinataire son objectif: la flatterie ou la démagogie (compliments exagérés,
usage de fausses promesses) ; l’appel à des préjugés ou à ses instincts les plus dangereux (haine,
peur)

Activités

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Exercice 1 : Imaginez pour chacun des jugements suivants deux arguments permettant de les
valider. Chaque argument sera énoncé en une phrase.

1- L’enseignement de l’histoire est absolument indispensable.


2- Il lutter énergiquement contre le travail des enfants.
3- La protection de notre environnement doit être une priorité majeur pour notre
gouvernement.

Exercice 2 : Vous vous sentez révolté(e) par une situation qui vous semble particulièrement
scandaleuse .Vous rédigez deux textes pour dénoncer cette situation. Le premier texte est destiné
à vos camarades afin de les persuader d’entreprendre une action commune. Le second texte est
adressé à un responsable politique (ministre, député, président de la République) et vise à le
convaincre d’agir au niveau qui est le sien.

Chapitre 11 : Les indices de la subjectivité


Objectif : connaitre les indices de la subjectivité
Contenu :
On note cinq mécanismes de la subjectivité.
1-Le vocabulaire affectif
On appelle vocabulaire ou lexique affectif, l’ensemble des mots impliquant une réaction
émotionnelle ou un engagement affectif de l’auteur d’un énoncé (pitié, sympathie colère
indignation…) .Par l’emploi de ce vocabulaire l’auteur cherche à susciter les mêmes émotions chez
le lecteur ou l’auditeur de son énoncé
2-Le vocabulaire évaluatif : les formes de valorisation et de dévalorisation
On appelle vocabulaire ou lexique évaluatif, l’ensemble des mots impliquant un jugement de
valeur de celui qui s’exprime. Ces mots sont valorisants ou dévalorisants, et révèlent que l’auteur
de l’énoncé insiste sur le caractère négatif de ce qu’il critique ou l’inverse sur le caractère positif
de ce qu’il défend. Par ce lexique, l’auteur de l’énoncé cherche à partager ces valeurs à son
interlocuteur, à lui faire admettre son point de vue.
2-1 Le lexique appréciatif
●Le lexique mélioratif : il valorise ce qu’il désigne, le présente sous s un jour favorable. Il
peut s’agir de mots dont le sens est positif ou des mots dont seule la connotation est positive.
L’argumentateur peut aussi avoir recours à des mots appartenant au niveau de langue soutenu
afin de montrer sa valeur, sa considération.

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●Le lexique dépréciatif: il déconsidère ce qu’il désigne, le discrédite. L’argumentateur peut
aussi avoir recours à des mots appartenant au niveau de langue familier ou argotique afin de
dévaloriser ce dont il parle, de montrer son mépris ou le peu de considération qu’il lui accorde.
2-2 Les figures de l’éloquence
Dans le texte argumentatif les figures de style donnent la force aussi bien à la défense
d’une thèse qu’à son refus. Les mêmes figures peuvent donc contribuer soit à la valorisation, soit
à la dévalorisation, selon le but recherché.
●La comparaison et la métaphore, ces figures d’image établissent une analogie valorisante
ou dévalorisante pour le comparé, en fonction du comparant choisi. Elles permettent de transférer
l’adhésion ou le rejet obtenus dans un domaine à un autre domaine.
● L’hyperbole .Elle met en exergue une idée au moyen d’une expression qui la dépasse.
Elle caractérise par le choix des termes très forts. Elle permet de magnifier ce dont on parle pour
lui donner de l’importance. En revanche elle permet aussi de rabaisser si l’hyperbole ridiculise,
diminue successivement l’importance ou la taille du sujet.
2-3 L’ironie
L’ironie est la dénonciation au deuxième degré de quelque chose d’inacceptable. Le rôle de du
rire dans cette situation est de détruire ce qui est dénoncé. L’ironie crée le doute, l’interrogation.
En effet le destinataire d’un propos ironique ne doit pas prendre au premier degré, c’est-à-dire au
sens littérale ce qu’on lui a dit. Il doit s’interroger sur le sens réel des propos et sur les intentions
de l’auteur. Parmi les procédés de style qui contribuent à l’ironie, on peut noter :
● L’antiphrase : on dit le contraire de ce que l’on pense, par raillerie tout en laissant
entendre plus ou moins explicitement la vérité. Cette figure est fréquemment utilisée pour
exprimer l’ironie.
● Le paradoxe : il consiste à présenter un jugement ou un raisonnement qui heurte les
idées courantes, la doxa, qui surprend ou provoque. Il contribue à l’ironie s’il consiste en un
rapprochement de termes antithétiques dont l’association est ridicule.
●La fausse logique ou logique absurde ; sa construction : un mot de liaison établit soit
un lien logique entre deux notions sans rapport l’une avec l’autre, soit un lien logique inadéquat
entre deux notions. Le raisonnement est dévalorisé, ridiculisé. Le lecteur comprend que l’auteur
tourne en dérision le raisonnement et ceux qui raisonnent de cette façon ;

3-Les modalisateurs
On appelle modalisateurs, les mots ou expressions qui signalent le degré d’adhésion de celui qui
s’exprime. Ces mots indiquent si, pour lui, ces idées sont vraies, douteuse ou faussent.
Quelques exemples :
-Adverbes : certainement; incontestablement ; peut-être ; apparemment ;
vraisemblablement ; évidemment ; assurément…

-Verbes : admettre ; reconnaitre ; prétendre ; sembler paraitre…

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-Certaines expressions ou formules sont aussi des modalisateurs : on ne peut nier… ; sans
aucun doute ; de toute évidence ; selon certains…
-L’emploi du verbe au conditionnel sert également de modalisateur et indique que celui
qui s’exprime émet des réserves, des doutes, sur la véracité des propos qu’il rapporte.

4-Le présupposé
On appelle présupposé, la proposition implicite contenue dans une phrase. Il est nécessaire
d’admettre cette proposition pour rendre la phrase explicite. Le présupposé évite les redites
fastidieuse d’informations évidentes et permet aussi à l’énonciateur d’introduire des idées plus
personnelles qu’il fait admettre de manière inattendue par son interlocuteur.
Certains mots révèlent la présence d’un présupposé dans la phrase : seul; autre ; même; déjà ; ne
plus ;… ; certaines formes syntaxiques : les propositions relatives non déterminatives, les causales
(avec « puisque »…)

5-Le sous-entendu
On appelle le sous-entendu, ce qui, dans un énoncé n’est pas clairement exprimé mais est
impliqué par le sens de cet énoncé. L’énonciateur laisse son interlocuteur formuler lui-même le
sous-entendu et il peut toujours nier avoir voulu sous-entendre ce que son interlocuteur a
compris. Il lui laisse la responsabilité de son interprétation.

Activités :
Exercice 1 : Les passages suivants contiennent des présupposés. Formulez l’idée que l’auteur de
l’énoncé a glissée sous forme de présupposé, comme si elle était admise par tous. Procédez
comme dans l’exemple ci-dessous
Exemple : Confucius, qui n’était pas un homme porté à l’exagération, tant s’en faut, fut tellement
pris par le charme d’une mélodie qu’il resta trois mois sans pouvoir manger.
Henri Michaux, Un barbare en Asie, 1933, Ed .Gallimard.

Le présupposé est : Confucius n’était pas un homme porté à l’exagération.

Malgré tous ces jeux, une maladie guette les chinois : il arrive qu’ils ne sachent plus rire. À
Force de dissimuler, de faire des plans, de se faire une tête, ils ne savent plus rire. Henri Michaux,
Un barbare en Asie, 1933, Ed .Gallimard.
J’ai beaucoup vécu dans ces immenses usines à Savoir que sont les écoles et les universités
d’aujourd’hui. Jean Guéhenno, Ce que je crois, Ed. B. Grasset, 1964.
Comme tous les grands créateurs, pour présenter notre nouvelle collection, nous faisons défiler
les mannequins dans le vent.
Exercice 2
A quoi voit-on que l’auteur n’est pas d’accord avec les idées qu’il présente ? Récrivez ces textes
en ajoutant des modalisateurs.
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« Régulièrement, de quinteuses pythies nous annoncent la mort de l’imprimé et désignent des
coupables à la vindicte publique : hier, c’était la télévision, aujourd’hui, c’est internet, demain ce
sera le monde virtuel. » Garcin Jérôme, Les Balises de l’Express, n° 5
« On nous plaint beaucoup: comment, comment donc faites-vous pour vivre à Paris ? Tant de bruit,
de pollution, d’énervement… et d’aucuns, pour enfoncer le clou, ajoutent à leur propos un geste
de l’index sur le front, afin de signifier que , vraiment, il faut être complètement cinglé pour habiter
la capitale. » Pivot Monique, Gault Millau, n°310, octobre 1995.
Exercice 3-Voltaire adhère-t-il à l’opinion que les hommes ont d’eux-mêmes? Quels éléments
du texte vous permettent de justifier votre réponse ?2-Quel ton Voltaire adopte-t-il pour
exprimer ses propos? À quoi le voyez-vous ?
L’auteur fait parler une femme
« Je sais bien qu’en général les hommes ont les muscles plus fort que les nôtres, et qu’ils
peuvent donner un coup de poing mieux appliqué : j’ai bien peur que ce ne soit là l’origine de leur
supériorité. Ils prétendent aussi avoir la tête mieux organisée, et, en conséquence, ils se vantent
d’être plus capables de gouverner ; mais je leur montrerai des reines qui valent bien des rois. «
Voltaire, Femmes, soyez soumises, 1768.

Chapitre 12 Les figures de la persuasion


Objectif : connaitre les figures de persuasion et savoir les utiliser
Consignes / activité: Quelle est la différence entre convaincre te persuader ?
Contenu :
Pour être convaincant et pour susciter l’intérêt de son interlocuteur, l’argumentateur emploie
différents procédés de style, à caractère rationnel, émotionnel ou humoristique.
I- L’implication dans le discours

L’argumentateur peut s’impliquer lui-même dans son discours ou impliquer son interlocuteur.
●L’apostrophe : l’argumentateur s’adresse à son interlocuteur, présent ou absent,
réel ou imaginaire, pour qu’il se sente concerné et impliqué.
●La question rhétorique : l’argumentateur présente une affirmation sous la forme
d’une question, à laquelle on n’attend pas de réponse. Il peut aussi poser une question qui
appelle une réponse unanime des interlocuteurs. Il obtient ainsi l’adhésion de l’interlocuteur
sur des évidences
II- L’exagération et l’atténuation. L’argumentateur joue sur l’intensité de son propos. Il peut
augmenter son intensité pour le mettre en valeur ; il peut au contraire diminuer cette intensité
pour minimiser, dissimuler une idée jugée brutale.
● l’hyperbole : l’argumentateur exagère les termes pour mettre en relief une idée,
pour lui donner la force expressive, du relief.

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● L’euphémisme : l’argumentateur atténue les éléments choquants d’une idée afin
de respecter la sensibilité de l’interlocuteur ou les convenances sociales.

III- Les figures de construction


Les figures de construction sont fondées sur l’ordre des mots, sur la syntaxe. Elles donnent du
relief aux arguments, mettent en valeur un mot, une idée.

●Le chiasme place l’une après l’autre deux expressions construites de manière
identique, mais il inverse l’ordre de leurs éléments. Il souligne les parallélismes ou les oppositions.
Exemple : « On veut haïr et on veut aimer, mais on aime encore quand on hait, et on hait
encore quand on aime. » La Rochefoucauld
●L’Antithèse rapproche, dans un même énoncé, deux termes ou deux ensembles
de termes de sens opposé. Elle crée un effet de symétrie entre des idées contraires ; elle met en
valeur, par contraste, l’une de ces idées.
●L’ellipse : elle supprime un ou plusieurs mots dans la phrase. Elle donne plus de
densité et d’expressivité à l’énoncé.
Exemple : « Je t’aimais inconstant ; qu’aurais-je fait fidèle ? » Racine
●L’anacoluthe : elle crée un écart, une rupture par rapport et dans la syntaxe
courante ou canonique. Elle provoque un effet de surprise et met en valeur des mots qui seraient
Inaperçus dans une construction syntaxique normale.
Exemple : « Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, la face du monde aurait changé. » Blaise
Pascal
●La parataxe : elle supprime les liens de coordination entre les propositions, voire
entre des phrases. Elle donne une grande sobriété aux arguments, et l’allure du constat objectif.
●La répétition : elle reprend plusieurs fois le même terme, la même formule. En
tête de phrase ou de proposition, cette répétition s’appelle anaphore. Répétition et anaphore
insiste sur un mot ou une idée qu’elles mettent en valeur.
●L’accumulation : elle énumère des mots de même nature, séparés par une
formule
Elle permet d’énoncer une idée avec plus de force, de l’amplifier.
●La gradation présente une suite d’idées en progression ascendante ou
descendante. Elle amplifie une idée pour provoquer chez l’interlocuteur des sentiments de plus en
plus forts.

Activités Exercice
La Boétie, un ami de Michel de Montaigne, dénonce la tyrannie. Selon lui, aucune explication
psychologie ne permet de comprendre que tant d’hommes se soumettent à un seul. Relevez les
répétitions, les anaphores et les gradations soulignant avec force ce paradoxe.
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N’est- ce pas honteux, de voir un nombre infini d’hommes, non seulement obéir, ramper, non pas
être gouvernés, mais tyrannisés, n’ayant ni biens, ni parents, ni enfants, ni leur vie même qui soient
à eux ? Souffrir les rapines, les brigandages, les cruautés, non d’une armée, non d’une horde de
barbares, contre lesquels chacun devrait défendre sa vie au prix de tout son sang, mais d’un seul
[…] Nommerons nous cela lâcheté ? Appellerons-nous vils et couards les hommes soumis à tel
joug ? Si deux, si trois, si quatre cèdent à un seul : c’est étrange, mais toutefois possible ; peut-être
avec raison, pourrait-on dire : c’est la faute de cœur. Mais si cent, si mille se laissent opprimer par
un seul, dira-t-on encore que c’est la couardise, qu’ils n’osent se prendre à lui, ou plutôt que, par
mépris et dédain, ils ne veulent lui résister ? Enfin, si l’on voit non pas cent, non pas mille, mais
cent pays, mille villes, un million d’hommes ne pas assaillir, ne pas écraser celui qui, sans
ménagement aucun, les traite tous comme autant de serfs et d’esclaves : comment qualifierons-
nous cela ? Étienne De La BOÉTIE ?, Discours de la servitude volontaire, 1549.

BIBLIOGRAPHIE
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CRESSOT M., JAMES L., Le style et ses techniques, Paris, PUF, 1991, 323p.

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GALICHET G., CHATELAIN L., GALICHET R., Grammaire française expliquée, Paris-Limoges, Editions
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Sites: www.espacefrançais.com

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