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UNIVERSITÉ DE LOMÉ
Crédits : 2
Semestre : 2
Pré-requis : participes passés des verbes ordinaires et des verbes pronominaux; verbes
difficiles à conjuguer au présent de l’indicatif ; schéma de la communication et les six(6) fonctions.
Disponibilité :- (Mardi 10h-12h pour échanger avec les étudiants de Psychologie Appliquée
(INSE)
AVRIL 2020
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2. DESCRIPTION DE L’UNITÉ D’ENSEIGNEMENT
2.1 OBJECTIFS DE L’UNTÉ D’ENSEIGNEMENT
Objectif général : À la fin de l’UE, l’étudiant doit être capable de comprendre des idées
véhiculées à travers les images et symboles d’un texte, produire un discours écrit communicant
et efficace.
Objectifs spécifiques :
-analyser logiquement une phrase complexe,
--déchiffrer les idées, derrière les figures, images et symboles dans un texte,
L’UE FRA 101 est destinée aux étudiants en semestre 2 en Psychologie Appliquée et aux étudiants
en semestre 2 du Centre Informatique et de Calcul (CIC) ; elle les outille à savoir déchiffrer les idées
derrière les symboles et images d’un texte. Elle comporte deux volets. Le premier consiste à
développer chez l’apprenant le goût de la lecture, la compréhension d’un texte par décodage des
images et symboles. Le deuxième volet est d’outiller l’apprenant à maîtriser les techniques
d’argumentation.
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8 Connaitre Les types de Les types de rapport : le rapport de stage
rapport
9 Connaitre la valeur de la Étude des signes de la ponctuation graphique
ponctuation
10 Connaitre les technique de Les techniques de convaincre et de persuader
convaincre et de persuader
11 Connaitre les figures de Le mécanisme de persuasion
persuasion
12 Reconnaitre les indices de Les indices de subjectivité
subjectivité
Un verbe pronominal est dit réfléchi lorsque le sujet est à la fois l’origine et le but de l’action
exprimée par le verbe.
Ex : La jeune fille se regarde dans le miroir (= la jeune fille regarde la jeune fille : le pronom se est
C.O.D)
Ex : L’enfant se brosse les dents. (=L’enfant brosse les dents à l’enfant : le pronom se C.O.S ou C.O.I
Un verbe pronominal est dit réciproque lorsque plusieurs sujets exercent l’un sur l’autre ou les uns
sur les autres l’action exprimée par le verbe.
Remarque : Chacun des sujets est donc à la fois l’origine de l’action pour lui-même et le but de
cette action pour l’autre ou les autres sujets.
Ex : Les extrêmes se touchent (se :’’l’un, l’autre’’ ou ‘’les uns les autres’’ : il est C.O.D)
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Ex : Les deux amis se téléphonent (se :’’l’un à l’autre’’ : il est C.O.I)
Un verbe pronominal est dit passif lorsque son sujet, qui est inanimé, est inapte à réaliser l’action.
Remarque : Sa construction équivaut à une phrase à la voix active ayant le pronom ‘’On’’ pour
sujet.
Ex : Par beau temps, La ville se voit du sommet du mont X. (se voit :’’est vu’’, ‘’on voit’’ : le pronom
« se » n’est pas analysable).
Un verbe pronominal est dit lexicalisé s’il ne connaît que d’autre construction que pronominale.
5-REMARQUE
Il y a une autre catégorie de verbe pronominal dit de sens successif lorsqu’il désigne une relation
consécutive. Cette catégorie contient peu de verbes.
Ex : les jours se suivent (se : « les uns les autres » : il est C.O.D).
Ex : Les Présidents se succèdent (se : « les uns aux autres » : il est C.O.D)
Le participe passé de ces verbes s’accorde toujours avec le sujet, sauf celui de « s’arroger »
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S’adonner s’évanouir se récrier
Se parjurer se prélasser.
1-1 Le participe passé employé sans auxiliaire s’accorder en genre et en nombre avec
le nom auquel il se rapporte.
Exemple : Les fillettes demeurèrent pétrifiées/ Les avions ont été révisés
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1-3 Le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir s’accorde en genre et en
nombre avec le COD, à condition que celui-ci soit placé avant le verbe. Dans ce cas le pp ne
s’accorde jamais avec le sujet.
Pour trouver le COD, on pose la question : qui ? ou quoi ?après le verbe conjugué.
2-Quelques cas difficiles d’accord du participe passé employé avec l’auxiliaire avoir
-2-4 Avec les locutions l’échapper belle, la bailler, belle : le participe passé reste
invariable.
2-5Avec un C.O.D à valeur collective : l’accord se fait selon le sens ; cela dépend de
l’intention de celui qui écrit
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-L’idée d’addition domine : pas d’accord
-L’idée de disjonction domine : pas d’accord
Est-ce un garçon ou une fille qu’elle a eu ?
3-1 Si le C.O.D placé avant le verbe est celui du verbe conjugué : accord
3-2 Si le COD placé devant le verbe est celui de l’infinitif : pas d’accord
Exemple : Les enfants se sont meurtris : les enfants ont meurtri qui ?- « se », mis
pour « eux ».
Activités :
1- Parmi les verbes suivants trouvez les dix (10) qui sont essentiellement
pronominaux (5 points)
1-Se méfier 2-Se traîner 3-Se gargariser
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4-Se préoccuper 5-S’enflammer 6-Se soucier
7-S’excuser 8-S’attacher 9-S’esclaffer
10-S’ennuyer 11-S’envoler 12-Se débarrasser
13-S’écrier 14-S’adonner 15-S’acquitter
16-Se repentir 17-S’asseoir 18-S’accorder
19-S’étouffer 20-Se souvenir
2- Accordez le participe passé des verbes entre les parenthèses (5points)
1- Faute de courage, vous vous en êtes (laver.) les mains.
2-Ils se sont (laver.) dans l’eau du torrent.
3-Elle s’est (couper.) une robe dans une pièce de satin.
4-Ils se sont (couper) profondément en chahutant.
5-Ils se sont (disputer) pendant plus d’une heure.
6-Les hyènes se sont âprement (disputer) la proie.
7-Elles se sont (préparer) à sortir.
8- Ils se sont (préparer) à sortir
9-Les légumes qu’elles se sont (préparer) étaient appétissants.
10- Elle déjeunera dès qu’elle se sera (laver) les mains.
1-Introduction
C’est une lecture réfléchie qui permet d’élucider, de confirmer ou de corriger les premières
réactions de lecteur. Les différents types de textes, littéraires ou non, appellent des méthodes
différentes de lecture. La lecture méthodique exige une rigueur dans le processus de l’activité de
lecture.
2-Sa stratégie
-L’observation objective, précise, nuancée des formes ou des systèmes de formes (grammaire,
morphologie et syntaxe ; lexique, champ lexical, champ sémantique ; énoncé et énonciation ;
images métaphores et métonymies ; modalité d’expression, effets stylistiques ; structures
apparentes et structures profondes) ;
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-L’analyse de l’organisation de ces formes et la perception de leur dynamisme au sein du texte
(convergences et divergences) ;
-La construction progressive d’une signification du texte à partir d’hypothèses de lecture dont la
validité est soigneusement vérifiée ;
-La constatation, dans une hypothèse, de ce qui fait l’unité complexe et profonde du texte ou de
l’œuvre en question.
Á chacune de ces étapes, l’on veillera, à tenir bien compte de la situation du texte dans son
temps et dans son espace propres. La lecture méthodique tend à mettre en évidence le travail
constant et indissociable de la forme et du sens dans le tissu du texte
I- Le texte argumentatif
1-Observer le texte
-L’énonciation :
-Le lexique :
-L’organisation :
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•Quels sont les indices d’organisation :
*disposition typographique ;
*Progression de l’information ;
*connecteurs argumentatifs ;
*procédés rhétoriques… ?
2 -Comprendre l’argumentation
-Comment les différents indices sont-ils répartis dans le texte ? –Y a-t-il des évolutions
susceptibles de renseigner sur la progression du texte ? -Quelles sont les thèses en présence ?
Sont-elles formulées explicitement/ Où ? -Quels sont les différents arguments ? Comment sont-ils
agencés ?
•Rang social des personnages qui s’expriment : leur idéologie, niveau de culture, vision du monde,
portrait physique et moral…
2-Étudier le texte
2-1-Les didascalies :
•Á partir de là, réfléchir à la façon dont le texte pourrait être mis en scène.
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2-2 Le dialogue :
•Quelle est la nature de leurs relations (amitié, conflit, collaboration, espionnage, intérêt …)
•Quel est l’effet recherché par l’auteur ? La scène est-elle comique tragique, réaliste, naturaliste,
philosophique, idéologique … ?
2-3 Aparté/monologue :
•S’agit-il d’un récit qui a pour but d’apporter des informations ? •Comment est-il organisé ? •Quel
rôle jouent ces informations ?
Le roman combine le texte narratif, le texte descriptif et les dialogues (en utilisant le discours
direct, indirect et indirect libre).La manière dont le romancier combine ces différents types de
textes et glisse de l’un à l’autre est souvent riche de sens.
1-1-La fiction et la narration : l’étude des rapports entre la fiction (les événements
racontés) et la narration (la manière dont les événements sont racontés) est souvent, elle aussi
riche de sens.
On appelle fiction les aspects d’un récit limité à l’histoire racontée : les événements, les
attitudes ou les émotions d’un personnage tel qu’on les résume à quelqu’un qui n’a pas lu l’œuvre
ou le texte.
La narration est la mise en forme, la mise en texte, la mise en scène de ces événements. Le texte
narratif ne suit pas nécessairement le déroulement chronologique de la fiction ; la narration
réorganise les événements racontés en modifiant leur ordre et leur durée. Dans le rapport entre
la fiction et la narration, on peut retenir trois mécanismes :
-la narration peut inverser l’ordre de la fiction en commençant par la fin, en revenant en
arrière… ;
-la narration peut aussi jouer sur la durée : selon qu’un événement supposé pendant une heure
est raconté en une ligne ou en dix pages, le lecteur aura l’impression que la narration est plus ou
moins rapide. A partir de là, des effets de rythme deviennent possibles.
-La narration peut enfin moduler la fréquence : on peut raconter plusieurs fois ce qui s’est passé
une seule fois (récit répétitif), ou au contraire raconter une seule fois un nombre X d’épisodes plus
ou moins identiques (récit itératif).Par exemple : « Tous les matins, ils quittaient la montagne pour
se rendre à la ville… »
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@-La scène. Le récit peut, par exemple, rapporter au discours direct un dialogue entre les
personnages. En ce cas, le temps de la narration tend à coïncider avec celui de la fiction. Comme
au théâtre, on assiste au dialogue en « temps réel ».On parle en ce cas de scène.
@-Le sommaire : Supposons que même dialogue soit résumé rapidement au style indirect. On
obtiendra alors un effet d’accélération. Il en va de même toutes les fois qu’un narrateur raconte,
en résumant plus ou moins des mois ou des années de la vie d’un personnage. C’est un procédé
classique de la narration romanesque, qui permet de tenir une vie en quelques dizaines-ou
centaines-de pages. L’effet d’accélération peut être plus ou moins important, mais de toute façon
le temps de la narration tend à être inférieur à celui de la fiction : c’est ce qu’on appelle le
sommaire.
@-L’ellipse : l’accélération peut être telle que les événements sont passés sous silence. Alors
qu’ils ont eu lieu dans la fiction, ils disparaissent de la narration (par exemple la mort d’un
personnage qu’on n’apprend que par recoupement plus loin dans le récit). On parle en ce cas
d’ellipse. L’ellipse peut être indiquée dans le texte, mais elle peut aussi rester implicite : cela ne
veut pas forcément dire qu’elle soit moins significative.
@-La pause : l’effet inverse peut être obtenu, si le narrateur décrit longuement le décor de
l’action ou multiplie des analyses psychologiques sur le comportement des personnages. Dans ce
cas la narration se poursuit alors que la fiction ne progresse plus : procédé de ralentissement que
l’on désigne du nom de pause
La combinaison de ces mouvements permet de moduler les rapports entre temps de la fiction et
temps de la narration et donne au récit son rythme.
-Dans la vie quotidienne : les faits divers, les comptes rendus de manifestations, de rencontres
politiques, d’événements sportifs, les résumés de films, nombres de publicités.
•Quelle relation s’établit entre le texte et l’objet décrit ? •Quel degré d’autonomie de la
description par rapport au contexte ? •Quelle est sa fonction ?•Quelle vision du monde suggère-
t-elle
L’étude des marques d’énonciation (pronoms utilisés ; mots valorisants et dévalorisants ; indices
chronologiques et temporels, etc…) permet de repérer le narrateur dans le texte, d’étudier
l’importance du rôle qu’il joue et la part de liberté d’interprétation qui est ainsi laissée au lecteur.
-les personnages qui sont vus et connus à la fois de l’intérieur (pensées, sentiments) et de
l’extérieur (gestes attitudes…),
- les personnages qui ne sont vus et connus que de l’intérieur (le lecteur ne sait rien de leur
apparence physique),
-les personnages qui ne sont vus et connus que de l’extérieur (le lecteur n ;a pas accès à leur
conscience).
Les questions Qui voit ? et Qui parle ? sont à compléter par la question Qui sait ? qui permet
d’identifier celui qui détient le savoir sur les lieux, les objets et les personnages présents dans le
texte.
La distinction entre Qui parle, Qui voit et Qui sait est souvent délicate à maîtriser, mais elle vaut la
peine d’être tentée puisqu’elle permet de mieux percevoir le fonctionnement profond du texte.
3-Le rythme
• S’agit-il d’un poème régulier (forme fixe, strophe, vers) ? •Quel est le rythme des vers et des
versets ?
4-Les sonorités
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•Peut-on identifier des systèmes sonores significatifs, qu’il s’agisse de combinaison de voyelles
(assonances) ou de consonnes (allitérations) ?
•Dans la poésie régulière, certaines places du vers sont plus importantes, notamment celles qui
précèdent les pauses (césure ou fin de vers). On observera donc en particulier la nature et la
disposition des rimes ou des assonances finales.
5-L’organisation sémantique
•Y va-t-il des figures de style permettant le passage d’un réseau à un autre (comparaison ou
métaphore) ?
Activités :
Texte
Je crois que tout art véritable est classique, mais les lois de l’esprit permettent rarement
qu’il soit, à son apparition, reconnu comme tel. Il en est à ce point de vue de l’art comme
de la vie. Le langage de l’amant malheureux, du partisan politique, des parents
raisonnables, semble, à ceux qui le tiennent, porter avec soi une irrésistible évidence. On
ne voit pas pourtant qu’il persuade ceux auxquels il s’adresse ; une vérité ne s’impose pas
du dehors à des esprits qu’elle doit préalablement rendre semblable à celui où elle est née.
Manet avait beau soutenir que son Olympia était classique et dire à ceux qui la
regardaient : « Voilà justement ce que vous admirez chez les Maîtres », le public ne voit là
que dérision. Mais aujourd’hui, on goûte devant l’Olympia, le même genre de plaisir que
donnent les chefs-d’œuvre des anciens qui l’entourent, et dans la lecture de Baudelaire le
même que dans celle de Racine
I- La phrase simple
La phrase est dite simple lorsqu’elle comporte :
- Un groupe verbal ; exemple : nous corrigeons le premier DST.
- Un seul groupe nominal, exemple : le vent triste et éternel
- Un seul groupe nominal/verbal ; exemple :
D’une cheminée sort un filet de fumée
GN GV
II-La phrase complexe
La phrase complexe est une phrase qui comporte plusieurs propositions ; elles sont liées par trois
types de relation :
-la coordination, deux ou plusieurs propositions indépendantes mises en relation par des
conjonctions de coordination
- la juxtaposition, deux ou plusieurs propositions sont disposées côte à côte et séparées par des
virgules.
- la subordination (la dépendance), une ou plusieurs propositions dépendent d’une principale par
une conjonction ou une locution conjonctive de subordination.
Type de proposition Conjonction ou locution Fonction de la subordonnée
Subordonnée conjonctive de subordination
Les subordonnées complétives Que, qui, à ce que, de ce que, complément d’objet direct du
en ce que, sur ce que verbe de la principale
Les subordonnées relatives Qui, que, quoi, dont, où, à qui, à Complément de l’antécédent (se
quoi, de qui ; lequel, laquelle, trouvant dans la principale)
auxquelles, à laquelle, duquel
etc…
Les subordonnées comme, lorsque, chaque fois Subordonnées temporelles
temporelles que, complément circonstanciel de
pendant que, à mesure que... temps de la principale
Activités :
Exercice Relevez dans chaque phrase de ce texte les propositions subordonnées relatives et
donnez leur fonction ; ensuite donnez la fonction du pronom relatif à l’intérieur de la
subordonnée. Enfin, recopiez la proposition principale.
Contenu :
1-Le raisonnement déductif et inductif
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1-1Le raisonnement déductif
Dans le raisonnement déductif, on part d’une idée générale, d’un principe d’une loi pour en tirer
une conséquence particulière.
-Pour discuter un raisonnement déductif, on analyse la valeur de de loi générale, on repère si le
fait particulier entre bien dans le domaine de la loi générale.
Ex : Dans le gouvernement républicain, il est de la nature de la constitution, que les juges suivent
la lettre de la loi. Il n’y a point de citoyen contre qui on puisse interpréter une loi, quand il s’agit
de ses biens, de son honneur, ou de sa vie. Montesquieu, De l’esprit des lois, livre 6, chap.3
1-2Le raisonnement inductif
Dans ce type de raisonnement, on part d’un ou de plusieurs faits particuliers pour en tirer un
principe, une loi, une idée générale. Il est l’inverse du raisonnement déductif.
- Pour discuter le raisonnement inductif, on analyse la pertinence de l’extension du fait
particulier à un ensemble plus vaste.
Ex : Un Marsias songea qu’il coupait la gorge .Celui-ci le fit mourir, disant qu’il n’y aurait pas songé
la nuit, s’il n’eût pensé le jour. C’était une grande tyrannie : car, quand bien même il y aurait pensé,
il n’avait pas attenté. Les lois ne se chargent de punir que les actions extérieures.
Montesquieu, De l’esprit des lois, livre 12, chap.2 :
2-Le raisonnement par analogie
On utilise une comparaison pour défendre une thèse. Pour discuter un raisonnement par analogie,
on étudie la pertinence des images utilisées.
Exemple : Dans les Etas despotiques, la nature du gouvernement demande une obéissance
extrême ; et la volonté du prince une fois connue, doit avoir aussi infailliblement son effet qu’une
boule jetée contre une autre doit avoir le sien. Montesquieu, De l’esprit des lois, Livre2 chap.3
3-Le raisonnement par opposition
-On met une thèse en valeur en lui opposant une situation contraire.
- pour discuter le raisonnement par opposition, on analyse si la situation présentée est réellement
contradictoire avec la thèse défendue.
Ex : Les bêtes n’ont point les suprêmes avantages que nous avons ; elles en ont que nous n’avons
pas. Elles n’ont pas notre espérance, mais elles n’ont point nos craintes ; elles subissent comme
nous la mort, mais c’est sans la connaître. Montesquieu, De l’esprit des lois, Livre 1, chap.1
4-Le raisonnement par l’absurde
- On suppose l’idée contraire à la thèse défendue pour montrer qu’elle débouche sur
une conclusion fausse ou absurde.
- Pour discuter le raisonnement par absurde, on analyse si l’idée contraire est
nécessairement fausse dans ses conclusions.
Ex : Il n’y a point encore de liberté, si la puissance de juger n’est pas séparée de la puissance
législative et de l’exécutrice. Si elle était jointe à la puissance législative, le pouvoir sur la vie et la
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liberté des citoyens serait arbitraire ; car le juge serait législateur. Si elle était jointe à la puissance
exécutrice, le juge pourrait avoir la force d’un oppresseur.
Contenu :
I- La valeur modale
-1 le mode verbale
« Les modes sont les diverses manières de concevoir et de présenter l’action exprimée par le
verbe » GREVISSE, Précis de grammaire française, Ducrot, p.140
Le mode verbale comporte plusieurs temps.
Ex : l’indicatif a 8 temps.
I-2 La modalité ou valeur modale
Elle est la façon dont celui qui parle ou écrit envisage l’action exprimée par le verbe.
Ex : Cf. La fiche valeur modale
I-3 Remarque : Confusion à éviter
1
Aller, devoir, faire laisser ,pouvoir ,vouloir servent à infléchir le sens d’un autre verbe en indiquant la façon dont le
locuteur envisage l’action qu’il décrit.
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*Inversement, certains modes de l’incertain de l’éventuel, peuvent parfois marquer des actions
réelles, certaines.
-Cas du conditionnel
Ex : il disait qu’il achèterait une voiture. (Il dit qu’il achètera une voiture). Ici le conditionnel
correspond à un futur par rapport à un passé (il disait).
-Cas du subjonctif, en particulier lorsqu’il est introduit par l’expression d’un regret.
Ex : « Je regrette qu’il soit malade. » (Il est réellement malade.)
Retenons
- Une forme verbale n’a pas une valeur temporelle et une valeur modale fixées une fois pour
toutes
- Pour déterminer le temps et la modalité qu’un verbe exprime, il faut examiner de près le
sens de la phrase dans laquelle il est employé.
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I-4-2 comment exprimer les sentiments associés à la modalité de l’éventuel
2- La valeur temporelle
La notion temporelle ou la valeur suggère la date c’est-à-dire la forme verbale en question situe
l’action ou le fait à un moment donné par rapport au moment de l’énonciation de cette action.
Ainsi un fait passé (qui a précédé), un fait présent (qui se situe au même moment) ou un fait futur
(qui suit) le moment de l’énonciation de ce fait.
-3- Remarque
-3-1- La date : C’est le moment où se passe l’action. Un temps verbal peut situer le fait
qu’il exprime par rapport au moment où l’on parle (temps absolu)
Ex : Mme Birotteau trouva le marchand parfumeur au milieu de la chambre voisine ;
Il peut aussi le situer par rapport à un autre fait (temps relatif)
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La bonne sort à l’instant.
Fait présent : « Mon ami n’est pas venu : il sera (il est sans doute) malade.
Fait passé : Le mariage eut lieu en 1982, Ayélé attendra encore neuf ans…
4- Différents moyens de dater un évènement
4-1 Comment exprimer un fait présent
4-1-1 Par les temps présents des différents modes
Ex : Je joue
Il m’a promis qu’il viendrait
Je doute / regrette qu’il soit malade.
4-1-2 Par l’imparfait de l’indicatif (Présent atténué)
Ex : Je voudrais (je veux) vous parler.
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« Et M. Birotteau d’apprendre (apprit) à sa femme qu’il a été fait chevalier de la légion d’honneur »
1-Définition
L’aspect d’un verbe désigne la phase à laquelle se trouve le déroulement de l’action ou l’état
exprimés par le verbe.
De manière classique on dénombre :
- L’aspect non accompli ou fait inachevé représenté par des formes simples des verbes
conjugués.
- L’aspect accompli ou fait achevé représenté par des formes composées ou sur composées
des verbes conjugués.
Remarque
Un temps composé marque une action accomplie. Mais une action accomplie (aspect) et une
action passée (date).
2-Divers moyens d’exprimer l’aspect
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2-1 L’aspect non-accompli ou fait inachevé
« Complètement » ; « définitivement »
Mon cousin partit définitivement.
2-2-2 L’aspect répétitif
-L’action est envisagée dans répétition
Ex : Le cuisinier lui apportait son déjeuner à 8 heures.
Activités : Dans le texte suivant, repérez les verbes puis définissez-les en indiquant pour
chacun son infinitif, son groupe, son temps, son mode, son sens, sa voix et l’aspect sous lequel
l’action ou l’état qu’il exprime est envisagé(e)
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Dans les concessions, de minuscules jardins regorgeaient de légumes du pays : gombos verts et
fragiles, qui tendaient à bout de bras leurs fruits en forme de cornes ouvragées ; piments roses et
rouges évocateurs de plats épicés ; courges et concombres paresseusement étendus sur le sol
entre les pieds.
Et ce maïs ? Ils portaient sur leur dos des bébés échevelés, douillettement enveloppés dans des
gaines de feuilles jaunes, lisses comme des parchemins. Ils étaient coiffés de tresses capricieuses
que le vent malmenait. Partout la promesse de belles récoltes s’affirmait.
Abdoulaye Sadji, Maïmouna, Ed. Présence Africaine
Un récit conduit le narrateur à intégrer, dans ce qu’il raconte, des paroles prononcées par l’un des
personnages. Dans le discours direct, les paroles sont transcrites telles qu’elles sont censées avoir
été prononcées. Dans un énoncé au style direct, il y a deux personnages en présence : le locuteur
(celui qui parle) et l’interlocuteur (celui à qui le locuteur s’adresse).
Deux perceptions de dégagent du discours ou style direct.
-Une impression illusoire : on suppose qu’un locuteur principal donne la parole à un autre
locuteur absent ; cette considération est exacte, si l’on considère que le discours restitué résulte
de l’inscription d’un énoncé à l’intérieur d’un autre énoncé par le caractère formel et fidèle du
propos rapporté.
Cependant, le fait d’inscrire l’énoncé d’un autre à l’occasion de ma propre prise de parole établit
l’énoncé rapporté dans une autre situation d’énonciation. Par là il y a lieu de remarquer que le
discours direct n’est pas une simple restitution des paroles d’autrui, mais il est plutôt une
technique discursive de mise en relief.
Par ailleurs, en nous fondant sur les connaissances en science du langage à la suite de L. Tesnière
par une métaphore qui fait d’une phrase « un petit drame », le discours direct fait fonction
d’espace scénique pour la représentation la plus réaliste de la parole de l’autre (Georges-Élia
Sarfati , 2007 : 60)
Dans cette perspective, l’écriture littéraire modélise les particularités de cette stratégie.
Exemple.
D’un autre côté, le discours direct se présente assurément comme une attestation, un témoignage,
et une assurance en voici le mécanisme :
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Sur le plan syntaxique, le discours direct préserve les marques énonciatives de l’énoncé cité
(indices de personnes repères spatio-temporels), garde la forme de l’énoncé initial (valeur
pragmatique des occurrences : interrogation, ordres, exclamations …)
À l’écrit, le discours direct est détaché nettement du discours citant par la typographie qui
introduit une discontinuité visible dans le courant de la phrase. La ponctuation joue ce rôle
Les deux points, des tirets signalent les différents tours de parole liés aux changements de
locuteur.
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- sur la manière de dire : hurler, crier s’indigner, vociférer, murmurer, chuchoter, oser
- sur le jugement porté par celui qui rapporte les propos : prétendre, s’imaginer, croire…
Contenu
1- Le discours indirect
Dans le discours ou style indirect, l’énoncé primitif est subordonné à un verbe introducteur, et de
ce fait, sa forme change.
Exemple : je suis parti de bonne heure. Il m’a dit qu’il partirait de bonne heure.
●Termes introducteurs d’un discours indirect
-Le souvent des verbes déclaratifs- des verbes d’opinion (croire, pense etc .)- des verbes
de perception (comprendre, sentir etc…)
Exemple : Il dit qu’il partirait/ Il pense qu’il partirait/ Il sentit qu’il partirait.
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Ex : Est-ce-que tu viendras ?→ « Il m’a demandé si je viendrais »
Les adverbes « quand », « comment », « pourquoi », « où » restent les mêmes, mais l’inversion qui
caractériserait l’interrogative directe disparait :
Ex : Quand viendras-tu ?→ « Il m’a demandé quand je viendrais »
Le pronom interrogatif « que » est remplacé par « ce que » dans le discours indirect
Ex : Que fais-tu ?→ « Il m’a demandé ce que je faisais ».
•Fonction du discours indirect
Le discours indirect évite la rupture du récit et lui conserve son unité, sa fluidité. Cependant il
imprime une certaine lourdeur à la phrase par la présence de subordonnées parfois nombreuses.
Les verbes introducteurs qui permettent de rapporter le discours direct en modifient un peu le
sens, en conséquence, il s’établit une distance vis-à-vis des propos tenus.
2- Le discours indirect libre
Le discours indirect libre reproduit librement, en les adaptant, les propos rapportés.
•Les marques du discours indirect libre
-Comme le style indirect, il n’est pas introduit par une ponctuation particulière.
-Il adopte les formes grammaticales du style indirect (temps, marques de la personne)
- Mais, il s’en différencie par l’absence de subordination, et par la fidélité au ton du discours direct :
il conserve certaines formes du langage parlé et notamment les signe de ponctuation, expressive
(points d’exclamation et d’interrogation).
Comme dans le discours indirect, le conditionnel permet d’exprimer le futur dans le passé
Ex : Discours direct : Il m’a dit : « je t’assure que je viendrai demain »
Activités :
Exercice1 Au style direct les paroles sont rapportées telles qu’elles ont été prononcées. Elles sont
placées entre guillemets .Le retour à la ligne et le tiret indiquent un changement d’interlocuteur.
Rétablissez la ponctuation en récrivant le texte suivant :
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« Ah! Paris, s’écria Gabriel avec un enthousiasme gourmand. Tiens, Zazie, ajouta-t-il brusquement
en désignant quelque chose très au loin, regarde ! Le métro !!! Le métro ? qu’elle fit. Elle fronça les
sourcils. L’aérien bien sûr dit Gabriel benoîtement. Avant que Zazie ait eu le temps de râter ile
s’exclama de nouveau et ça là-bas ! Le Panthéon !! C’est pas le Panthéon dit Charles c’est les
Invalides. Raymond Queneau, zazie dans le métro, 1959, Ed. Gallimard. »
Exercice 2
Lorsque l’auteur indique que des paroles ont été prononcées sans en donner le contenu, en les
résumant simplement, il s’agit du résumé des paroles. 1-Repérez dans l’extrait suivant le verbe qui
indique le résumé de paroles.2- construisez un tableau avec trois colonnes. Classez dans chacune :
les verbes qui renseignent sur l’intonation, les verbes qui renseignent sur les rapports entre celui
qui parle et le destinataire, les verbes qui situent les paroles par rapport au déroulement de la
conversation.
1-Augustin le supplia de rester un instant encore.
2 -Tais –toi…
Je protestai tout aussitôt que j’avais vieilli moi-même autant qu’elle, que la différence d’âge
entre nous restait la même…
3-Le comte se fit reconduire chez lui au galop ; il cria en passant qu’on ne laissât monter
âme qui vive …
4-Elle interrompit brutalement la conversation.
1- Cet étrange personnage la félicitait…
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3-Qualités rédactionnelles
Lan clair et précis : nombre réduit de parties - les paragraphes internes bien structurés. Etre
éloquent : maîtriser les niveaux de langue (jamais le niveau familier) Etre lisible (présentation et
compréhension).
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-Pour une entreprise qui a besoin de créer un poste supplémentaire, de changer une machine,
d’installer ou d’instaurer une programmation ou d’effectuer une compression ; dans ces différents
cas le rapporteur doit être rigoureux et courageux dans l’argumentation pour exposer les faits et
faire des propositions honnêtes et déterminantes.
III-PLANS DES RAPPORTS
Tous les types de rapport proviennent de deux principales formes de plan.
1- Plan de rapport d’évaluation
C’est un rapport qui insiste sur l’évaluation plus que sur le désir de changement ou d’innovation. -
On rappel le contexte et les objectifs de l’action ; ensuite l’observation avant la suggestion de
solution.
Plan traditionnel en cinq (5) étapes :
(1) Situation : dans cette partie, on sous-entend, on spécifie le contexte, les circonstances, les
données qui sont à l’origine du rapport.
(2) Observation : c’est la partie descriptive du rapport. Elle comprend la description des lieux et la
narration des faits.
(3) Sentiment : c’est la partie où l’on formule l’évaluation à partir de l’observation précédente.
(4) Réflexion faite à partir de l’observation ; c’est la partie qui argumente l’évaluation
(5) Action : c’est la dernière partie qui fait la suggestion sans trop insister.
2-Plan pour un rapport de suggestion
Le rapport de suggestion consiste à insister sur la résolution d’un problème ; on fait un plan
diagnostic à quatre (4) étapes correspondantes à quatre questions essentielles.
-a- Qu’est-ce qui ne va pas ?-Description de la situation problème en répertoriant les symptômes :
partie très importante car les autres parties dépendent d’elle donc la description devra être
minutieuse.
-b- Que faire pour améliorer la situation ?-Faire l’inventaire des interventions possibles et
proposer un traitement d’attaque à plusieurs points suivant l’importance des dégâts.
-c- Quelles seraient les conséquences de ces actions : c’est une partie argumentée qui décrit et
analyse tous les effets probables des interventions suggérées-relever les effets positifs comme
négatifs.
Chapitre 8: La ponctuation
Objectif : Décrypter la fonction des signes graphiques de ponctuation dans une phrase.
Consignes / activités : Il y a combien de types de ponctuation ? Comment les reconnait-on ?
Contenu : on distingue deux types de classifications :
▪1▪Classification par groupes : il y a deux groupes :
-du point de vue syntaxique, les points qui servent à noter une pause plus ou moins
longue. Nous avons la virgule, le point et le point-virgule.
-du point de vue mélodique, les signes qui instituent un changement d’intonation, ce
sont: les deux points, les points d’interrogation, d’exclamation, les parenthèses et les guillemets.
Remarque : cette distinction n’est pas absolue. La plupart des signes de ponctuation ont
simultanément ces deux valeurs.
Remarque : Par rapport à la première forme de classification on peut opposer le point de vue
syntaxique au point de vue stylistique qui regrouperait l’affectif, la mélodie et la logique.
La virgule
1-1-de même nature ou de même fonction : des noms, des adjectifs, des verbes, des sujets,
des attributs, des compléments et même des propositions
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Exemple : « je suais à grosses gouttes, et pourtant j’étais transi, j’avais le frisson
Elle sert dans ce cas à, surtout, mettre en relief. En particulier, la virgule se place après un
complément circonstanciel commençant la phrase, elle contribue à la détacher. Exemple : « Par
fournées et à pleine porte, on entre là. »
-La virgule sert à détacher en tête de phrase un mot ou un groupe de mots mis en apostrophe.
Exemple : « Bel ange de Dieu, je veux savoir si tu m’aime. »
-De même, on peut détacher par une virgule un mot placé en fin de phrase.
Ex. : « Ecoutez, mon pauvre Monsieur Martin, puisque vous voulez coûte que coûte être sûr de
tout ceci, prenez ce sentier… »
Comparons : « L’homme qui ne pense qu’à soi restera seul dans le malheur », et : « Gnathon, qui
ne pense qu’à soi, se rend odieux à tous ».
La première relative fait étroitement partie du sujet : elle ne pourrait se supprimer alors que la
seconde, qui n’apporte qu’une explication, n’est absolument indispensable.
Ex. : « Là, point de registre » (ellipse du verbe) – « Demain lundi, je confesserai les vieux et les
veilles… Mardi, les enfants » (ellipse du verbe).
Toutefois, cette pause marquant une ellipse n’est pas toujours notée par une virgule.
Ex. : « La pente était raide maintenant, l’abîme à dix pieds à peine. » P. BOURGET.
REMARQUES.
1-Il y a donc des pauses qui ne sont pas notées par des virgules.
2-In versement, la pause notée par une virgule peut être tantôt assez longue, tantôt très courte.
Cela dépend du contexte.
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Ex. : « J’étais tout en eau, chaque poil de mon corps avait sa goutte de sueur, et je haletais de
soif. » (Ici, les virgules ont presque la valeur de points-virgules.)
3-Au point de vue mélodique, la virgule suspend de ton ; elle indique ainsi que la phrase n’est pas
terminée.
Le point.
Ex. : « Demain lundi, je confesserai les vieux et les vieilles. Ce n’est rien. Mardi, les enfants. J’aurai
bientôt fait. » (Les pauses longues des points suggèrent des sous-entendus que n’indiqueraient
pas les virgules ou les points-virgules.)
Il existe parfois un certain palier entre la partie ascendante et la partie descendante, quelquefois
à des parenthèses. Parfois même (dans certaines interrogations indirectes) le ton se révèle
légèrement en fin de phrase. Exemple :
Monsieur Alphonse, je veux savoir ̷ je suis bien curieux peut-être ̷ si vous aimez ici des
mercenaires. ̷
Le point-virgule.
Comme son nom l’indique, sa valeur au point de vue pausal et au point de vue mélodique se situe
entre celle du point et celle de la virgule. Tantôt il se rapproche de la valeur de la virgule, tantôt il
a presque la valeur d’un point.
1. Son rôle de césure. En général, il sert à séparer dans une phrase composée les grands
fragments dont elle est formée. Ceux-ci peuvent comprendre parfois une principale
avec de la valeur constituant ainsi autant de « sous-phrases ».
Ex. : « Je chancelais comme si j’avais bu ; à chaque pas, je trébuchais ; j’étais tout en eau… »
La séparation de ces grands éléments par un point-virgule les détache tout en les maintenant dans
l’ensemble plus complexe de la phrase ; il en résulte ainsi un certain rythme qui, lorsque ces
éléments sont construits symétriquement, aboutit à la phrase périodique.
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Ex. : « Voyez-cous, mes enfants, quand le blé est mûr, il faut le couper ; quand le vin est
tiré, il faut le boire. »
Tout en marquant une pause plus ou moins longue, ils indiquent que la voix reste suspendue et
que le membre de phrase auquel ils s’appliquent doit se prononcer sur un certain ton.
Soit une explication. Les deux points équivalent alors souvent à une conjonction de coordination
(« car », et « en effet », « aussi », etc.).
Ex. : « Mes frères, dit-il, vous me croirez si vous voulez : l’autre nuit, je me suis trouvé, moi
misérable pécheur, à la porte du Paradis. Je frappai : Saint Pierre m’ouvrit. »
1. Le point d’interrogation.
2-1 Il se place à la fin d’une interrogation directe, mais jamais après une interrogation indirecte.
Ex. : « Personne de Cucugnan ici ? » - « Je veux savoir si vous avez ici des Cucugnanais »
(Interrogation indirecte).
Parfois, le point d’interrogation ne sollicite pas de réponse. Il ne s’agit pas véritablement d’une
question, mais d’un procédé pour exprimer des sentiments.
2-2 Au point de vue mélodique, le point d’interrogation laisse le ton fortement suspendu pour
bien marquer l’attente d’une réponse.
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3-Le point d’exclamation.
Il indique que le passage après lequel il est placé doit se prononcer sur une mélodie
particulière correspondant aux sentiments exprimés (émotion profonde, surprise, douleur, colère,
joie, indignation, etc…).
Exemple : « Il a été pincé parce que c’est un serin. Moi j’ai imaginé un truc épatant
pour ne pas être pincé !!! ??? » (Alphonse -SO)
-Soit, dans un dialogue, pour marquer que la phrase d’un des interlocuteurs a été coupée par
son partenaire ;
Ex. : « Je viens vous… - Allez-vous en ! »
-Soit pour suggérer des idées ou des sentiments que celui qui parle n’ose pas ou ne veut pas
exprimer explicitement ;
Exple : « S’ils ne sont ni en Paradis ni en Purgatoire, il n’y a pas de milieu, ils ont… » (= en enfer)–
Je suais à grosses gouttes, et pourtant j’étais transi, j’avais le frisson… »
En somme, les points de suspension peuvent se comparer au signe musical du point d’orgue.
Remarque
1-Ne confondez pas les points de suspension, qui ont une valeur stylistique, avec les signes
typographiques indiquant une coupure dans une citation. Exemple : « Comme l’a écrit
Pascal : « L’homme n’est qu’un roseau….
Mais un roseau pensant » (Dans ce cas, il sera préférable de mettre quatre points de suspension
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2-Certains signes de ponctuation peuvent se combiner. Par exemple, les points d’exclamation ou
d’interrogation sont parfois suivis de points de suspension: les valeurs de l’un et l’autre signe se
conjuguent alors, ce qui permet d’exprimer des sentiments complexes.
Exemple : « Serait-ce un mensonge du grand Saint Pierre ?...Pourtant, je n’ai pas entendu chanter
le grand coq !... »
5-Les parenthèses
5-1-Elles encadrent des explications données incidemment, des réflexions faites en pensant.
Lorsque les parenthèses s’insèrent dans une phrase, on peut parfois les remplacer par des virgules,
mais le passage entre parenthèses est plus détaché encore : il ne fait pas partie du dessin
grammatical de la phrase et doit se lire sur une intonation particulière (généralement sur un ton
plus bas)
5-2-Les crochets jouent un rôle analogue. On les emploie surtout pour isoler une indication qui
contient déjà une parenthèse. Exemple : Alphonse Daudet
5-3-Les tirets jouent aussi le rôle des parenthèses, avec cette différence que celles-ci enserrent
une explication sur ce dont on parle. Exemple : « Bel ange de Dieu, je veux savoir--je suis bien
curieux peut-être—si vous avez ici nos compatriotes »
Signalons un emploi spécial des tirets dans le dialogue pour indiquer le changement
d’interlocuteur.
6-Les guillemets
Exemple : « L’accusé déclara qu’il « travaillait » dans le cambriolage et dans le vol à main
armée. »
Exemple : « Dans son conte « Le Curé de Cucugnan », Alphonse Daudet raconte comment l’Abbé
Martin, curé de Cucugnan, s’y prit pour convertir ses paroissiens endurcis. »
Conclusion
Activités
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Exercice1 La ponctuation détermine un sens. Changer la manière de ponctuer produit un
nouveau sens. Expliquez, pour chaque phrase ci-dessous, quels sont les deux sens produits.
1. Le chien de la voisine, que j’ai dû enfermer, est enragé.
Exercice 5 Construisez des phrases en utilisant tous les mots et tous les signes de ponctuation ci-
dessous.
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Mots Signes
Sa mère – il pleut – il regardait – avec – ,,,,,
indifférence-tes cheveux- cria-quand-les …..
voitures-depuis trois jours- les vélos-
passer- va- t-il finir-cela-les motos-sont !?
trop mouillés-ne sors pas. :
«»
Contenu
Parmi les techniques d’argumentation nous avons l’art de convaincre et de persuader
-I-L’ART DE CONVAINCRE.
-rendre manifeste un acte coupable (1541), exemple : « Tout ce qui convaincra leurs perfides
amours » RACINE ;
L’auteur d’un discours argumentatif écrit ou oral s’efforce d’entraîner l’adhésion de celui à qui il
s’adresse. Il cherche à le convaincre quand il fait appel à ses capacités de raisonnement. Ainsi l’art
de convaincre donne naissance à un discours ou un texte argumentatif.
I- La thèse soutenue
▪Elle constitue le jugement défendu par le locuteur. Elle peut-être énoncée explicitement, souvent
en introduction ou en conclusion. ▪Elle peut demeurer implicite, le locuteur laisse, alors, le soin à
son destinataire de la déceler. Une thèse est soutenue par des arguments et des exemples.
1-Les arguments : ce sont des idées, raisons avancées par le locuteur pour justifier sa thèse.
Les arguments, plus ou moins nombreux, plus ou moins développés, constituent l’arme essentielle
du locuteur.▪ Les arguments peuvent être
-la déduction s’appuie sur une loi générale pour établir la validité d’un fait particulier -l’induction
part d’un fait particulier pour énoncer une loi générale.
▪L’argument d’autorité fait référence au jugement d’une personne ou d’une institution dont la
compétence est difficilement contestable.
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▪L’argument peut avoir recours à l’analogie; elle rapproche le phénomène dont on parle d’une
autre réalité, généralement familière au destinataire.
▪On parle d’exemple quand le locuteur fait référence à des réalités concrètes (statistiques,
faits historiques, témoignages …) à l’appui de son argumentation
2-L’expérience vécue. Expérience vécue par soi- même ou par une autre personne.
Il n’a pas de portée générale.
3-Les données chiffrées. Les statistiques ou études quantitatives. Ce type donne une
caution scientifique à l’argumentation. Les chiffres peuvent être bruts ou commentés quand ils
illustrent un propos.
Remarque : Si la référence est connue de tous, son exposé pourrait être concis voire allusif :
le destinataire se sent en complicité avec le locuteur. Si la référence est peu connu, elle est
détaillée et l’intérêt du destinataire est éveillé par un savoir nouveau qui lui est proposé.
- 1-L’exemple argumentatif
- 2-L’exemple illustratif
On le trouve dans les textes argumentatifs et explicatifs. L’idée est d’abord exprimée mais d’une
manière abstraite, théorique. Pour mieux la faire comprendre, un exemple l’illustre et lui donne
une forme concrète.
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▪Un exemple peut soutenir un argument, en préciser la portée; il peut également être
directement en rapport la thèse et constitue lui-même un argument.
-Le locuteur, dans le souci de convaincre peut faire apparaître dans son
discours une thèse différente de la sienne. On désigne celle-ci par la thèse rejetée (on parle
également de thèse réfutée ou de thèse adverse)
-les expressions du type : « certains pensent que », « il y a des gens pour dire que », « on a
longtemps prétendu que » …ou la désignation explicite de l’adversaire ;
Remarque : le discours ou le texte argumentatif fait entendre plusieurs voix, celle du locuteur et
celle de ces adversaires. On parle dans ce cas de « polyphonie énonciative »
-1 L’adhésion
Elle épouse complètement la thèse développée par l’Autre (un auteur). Affirmer son adhésion à
une thèse revient à en démontrer le bien-fondé par des arguments.
-2L’examen critique
L’examen critique passe en revue les différents arguments qui étayent une thèse en montrant ses
points faibles et en tirant un bilan de cette évaluation.
-3 La confrontation
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1- -Examen de la première thèse-examen de la seconde thèse-points communs et
différences ;
2- -Les points communs entre les deux thèses-les différences entre les deux thèses-la
refonte des deux thèses en une troisième.
-4 La réfutation
Elle consiste à examiner chacun des arguments avancés par une thèse pour en contester le bien-
fondé. Au terme de cette réfutation, l’auteur ou l’orateur propose une thèse nouvelle qui formule
son propre point de vue sur la question.
REMARQUE Á voir de près, il une ressemblance, au niveau du plan, entre la stratégie de « l’examen
critique » et « la réfutation ». Cependant, il y a bien sûr une différence entre les deux stratégies .Le
bilan dont il s’agit à propos de la stratégie « examen critique » doit être objectif sans parti pris,
alors qu’au niveau de la stratégie « réfutation », l’auteur donne son point de vue sur la question
ou le problème posé.
-5 La concession
Faire une concession, c’est accepter un aspect d’une thèse adverse. Soit pour montrer qu’on y
adhère partiellement, soit pour anticiper une éventuelle objection. La concession se signale par
des mots ou expressions tels que : « certes …mais » ; « vous allez me dire que…mais je vous
répondrai que… » ; « Certains pensent que…mais … » ; « on pourrait m’objecter que…mais… »
1-PLAN ACCUMULATIF
Il adhère à la thèse proposée. Il commente et illustre chaque aspect du problème abordé. Les
parties du plan consiste en la reprise de chaque aspect du problème. Cependant, un plan équilibré
ne comporte que trois paragraphes. Il faut alors synthétiser les aspects s’ils sont nombreux afin de
ne pas dépasser les trois paragraphes.
2-PLAN ANALYTIQUE
1-les faits, les circonstances ; 2-les causes, les origines ;-3 les conséquences, les solutions.
3-PLAN EXPLICATIF
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Il organise la réflexion autour de quelques axes. Chaque axe de réflexion constitue une partie du
plan.
Mots d’origine latine : 1-suavité 12eme siècle : suavitas ; suave 16eme siècle : suavis, a éliminé la
forme populaire souef 11eme siècle, de même origine.
2-persuader, persuasion, persuasif 14eme siècle :persuadere, persuasio et bas latin persuasivus.
1-COMMENT PERSUADER ?
▪Ton : en fonction du statut du destinataire, le locuteur peut utiliser un ton respectueux, neutre
et familier. Dès lors, il adapte son niveau de langue selon qu’il veut manifester sa déférence
(considération très respectueuse que l’on témoigne à quelqu’un), marquer son autorité ou faire
du destinataire un complice.
▪stratégie à adopter : utiliser les expressions, les tournures syntaxiques caractéristiques du
groupe auquel on s’adresse.
▪Sachons qu’une argumentation met enjeu, de manière explicite ou implicite une idéologie, c’est-
à –dire un système de pensées. En conséquence, pour persuader son destinataire, le locuteur doit
prendre en compte, les préoccupations, les valeurs auxquelles celui-ci est attaché.
▪Une argumentation s’appuie sur des principes qui ont un caractère universel ou sur ▪des valeurs
propres à un groupe déterminé. Pour ce faire partagera, le locuteur pourra s’appuyer sur des
savoirs, des références culturelles qu’il avec son interlocuteur en vue de créer un rapport de
complicité.
1-3 La séduction
▪Le locuteur doit captiver son interlocuteur ou son auditeur. Comment procéder ?-Multiplier les
adresses aux destinataires en utilisant fréquemment le « tu »ou le « vous en les prenant à témoin
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de ce qu’il dit, par exemple au moyen d’interrogations, de questions oratoires (ou fausses
questions dissimulant, en fait, une affirmation)
▪Pour soutenir l’intérêt à accorder à son propos, le locuteur peut utiliser des anecdotes
Ou des exemples convaincants. Suivant le contexte (observer le langage de visage des
destinataires et autres…) on amusera le(s) destinataire(s) par des plaisanteries ou des traits
d’esprit ou au contraire, on le(s) choquera par des formules volontairement provocantes.
▪Pour ce qui concerne la personnalité du locuteur :
-tout au long de sa démonstration, il devra inspirer confiance. Ainsi dans le domaine moral, il
devra garantir son honnêteté, sa sincérité, son désintéressement…Sur le plan intellectuel, il
affirmera sa compétence à traiter le sujet de la communication (la maîtrise d’un lexique spécialisé
du domaine de la communication joue ce rôle), la bonne connaissance du problème posé.
N’oublions pas qu’on parlera de persuasion, quand le locuteur entraine l’adhésion du destinataire
en faisant appel à ses sentiments ou ses passions.
Pour persuader son lecteur son auditoire, le locuteur peut éveiller chez lui la pitié pour des
victimes, ou l’indignation devant une situation révoltante. Il doit ainsi utiliser fréquemment le
registre pathétique. En somme, à chaque objectif de la persuasion correspond son registre.
▪Utilisation des figure de style en particulier des figures d’insistance (répétition, gradation,
anaphore), les figures d’opposition (antithèse, oxymore)
Remarque. Le souci de persuader peut conduire le locuteur à employer des procédés tendant à
faire perdre au destinataire son objectif: la flatterie ou la démagogie (compliments exagérés,
usage de fausses promesses) ; l’appel à des préjugés ou à ses instincts les plus dangereux (haine,
peur)
Activités
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Exercice 1 : Imaginez pour chacun des jugements suivants deux arguments permettant de les
valider. Chaque argument sera énoncé en une phrase.
Exercice 2 : Vous vous sentez révolté(e) par une situation qui vous semble particulièrement
scandaleuse .Vous rédigez deux textes pour dénoncer cette situation. Le premier texte est destiné
à vos camarades afin de les persuader d’entreprendre une action commune. Le second texte est
adressé à un responsable politique (ministre, député, président de la République) et vise à le
convaincre d’agir au niveau qui est le sien.
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●Le lexique dépréciatif: il déconsidère ce qu’il désigne, le discrédite. L’argumentateur peut
aussi avoir recours à des mots appartenant au niveau de langue familier ou argotique afin de
dévaloriser ce dont il parle, de montrer son mépris ou le peu de considération qu’il lui accorde.
2-2 Les figures de l’éloquence
Dans le texte argumentatif les figures de style donnent la force aussi bien à la défense
d’une thèse qu’à son refus. Les mêmes figures peuvent donc contribuer soit à la valorisation, soit
à la dévalorisation, selon le but recherché.
●La comparaison et la métaphore, ces figures d’image établissent une analogie valorisante
ou dévalorisante pour le comparé, en fonction du comparant choisi. Elles permettent de transférer
l’adhésion ou le rejet obtenus dans un domaine à un autre domaine.
● L’hyperbole .Elle met en exergue une idée au moyen d’une expression qui la dépasse.
Elle caractérise par le choix des termes très forts. Elle permet de magnifier ce dont on parle pour
lui donner de l’importance. En revanche elle permet aussi de rabaisser si l’hyperbole ridiculise,
diminue successivement l’importance ou la taille du sujet.
2-3 L’ironie
L’ironie est la dénonciation au deuxième degré de quelque chose d’inacceptable. Le rôle de du
rire dans cette situation est de détruire ce qui est dénoncé. L’ironie crée le doute, l’interrogation.
En effet le destinataire d’un propos ironique ne doit pas prendre au premier degré, c’est-à-dire au
sens littérale ce qu’on lui a dit. Il doit s’interroger sur le sens réel des propos et sur les intentions
de l’auteur. Parmi les procédés de style qui contribuent à l’ironie, on peut noter :
● L’antiphrase : on dit le contraire de ce que l’on pense, par raillerie tout en laissant
entendre plus ou moins explicitement la vérité. Cette figure est fréquemment utilisée pour
exprimer l’ironie.
● Le paradoxe : il consiste à présenter un jugement ou un raisonnement qui heurte les
idées courantes, la doxa, qui surprend ou provoque. Il contribue à l’ironie s’il consiste en un
rapprochement de termes antithétiques dont l’association est ridicule.
●La fausse logique ou logique absurde ; sa construction : un mot de liaison établit soit
un lien logique entre deux notions sans rapport l’une avec l’autre, soit un lien logique inadéquat
entre deux notions. Le raisonnement est dévalorisé, ridiculisé. Le lecteur comprend que l’auteur
tourne en dérision le raisonnement et ceux qui raisonnent de cette façon ;
3-Les modalisateurs
On appelle modalisateurs, les mots ou expressions qui signalent le degré d’adhésion de celui qui
s’exprime. Ces mots indiquent si, pour lui, ces idées sont vraies, douteuse ou faussent.
Quelques exemples :
-Adverbes : certainement; incontestablement ; peut-être ; apparemment ;
vraisemblablement ; évidemment ; assurément…
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-Certaines expressions ou formules sont aussi des modalisateurs : on ne peut nier… ; sans
aucun doute ; de toute évidence ; selon certains…
-L’emploi du verbe au conditionnel sert également de modalisateur et indique que celui
qui s’exprime émet des réserves, des doutes, sur la véracité des propos qu’il rapporte.
4-Le présupposé
On appelle présupposé, la proposition implicite contenue dans une phrase. Il est nécessaire
d’admettre cette proposition pour rendre la phrase explicite. Le présupposé évite les redites
fastidieuse d’informations évidentes et permet aussi à l’énonciateur d’introduire des idées plus
personnelles qu’il fait admettre de manière inattendue par son interlocuteur.
Certains mots révèlent la présence d’un présupposé dans la phrase : seul; autre ; même; déjà ; ne
plus ;… ; certaines formes syntaxiques : les propositions relatives non déterminatives, les causales
(avec « puisque »…)
5-Le sous-entendu
On appelle le sous-entendu, ce qui, dans un énoncé n’est pas clairement exprimé mais est
impliqué par le sens de cet énoncé. L’énonciateur laisse son interlocuteur formuler lui-même le
sous-entendu et il peut toujours nier avoir voulu sous-entendre ce que son interlocuteur a
compris. Il lui laisse la responsabilité de son interprétation.
Activités :
Exercice 1 : Les passages suivants contiennent des présupposés. Formulez l’idée que l’auteur de
l’énoncé a glissée sous forme de présupposé, comme si elle était admise par tous. Procédez
comme dans l’exemple ci-dessous
Exemple : Confucius, qui n’était pas un homme porté à l’exagération, tant s’en faut, fut tellement
pris par le charme d’une mélodie qu’il resta trois mois sans pouvoir manger.
Henri Michaux, Un barbare en Asie, 1933, Ed .Gallimard.
Malgré tous ces jeux, une maladie guette les chinois : il arrive qu’ils ne sachent plus rire. À
Force de dissimuler, de faire des plans, de se faire une tête, ils ne savent plus rire. Henri Michaux,
Un barbare en Asie, 1933, Ed .Gallimard.
J’ai beaucoup vécu dans ces immenses usines à Savoir que sont les écoles et les universités
d’aujourd’hui. Jean Guéhenno, Ce que je crois, Ed. B. Grasset, 1964.
Comme tous les grands créateurs, pour présenter notre nouvelle collection, nous faisons défiler
les mannequins dans le vent.
Exercice 2
A quoi voit-on que l’auteur n’est pas d’accord avec les idées qu’il présente ? Récrivez ces textes
en ajoutant des modalisateurs.
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« Régulièrement, de quinteuses pythies nous annoncent la mort de l’imprimé et désignent des
coupables à la vindicte publique : hier, c’était la télévision, aujourd’hui, c’est internet, demain ce
sera le monde virtuel. » Garcin Jérôme, Les Balises de l’Express, n° 5
« On nous plaint beaucoup: comment, comment donc faites-vous pour vivre à Paris ? Tant de bruit,
de pollution, d’énervement… et d’aucuns, pour enfoncer le clou, ajoutent à leur propos un geste
de l’index sur le front, afin de signifier que , vraiment, il faut être complètement cinglé pour habiter
la capitale. » Pivot Monique, Gault Millau, n°310, octobre 1995.
Exercice 3-Voltaire adhère-t-il à l’opinion que les hommes ont d’eux-mêmes? Quels éléments
du texte vous permettent de justifier votre réponse ?2-Quel ton Voltaire adopte-t-il pour
exprimer ses propos? À quoi le voyez-vous ?
L’auteur fait parler une femme
« Je sais bien qu’en général les hommes ont les muscles plus fort que les nôtres, et qu’ils
peuvent donner un coup de poing mieux appliqué : j’ai bien peur que ce ne soit là l’origine de leur
supériorité. Ils prétendent aussi avoir la tête mieux organisée, et, en conséquence, ils se vantent
d’être plus capables de gouverner ; mais je leur montrerai des reines qui valent bien des rois. «
Voltaire, Femmes, soyez soumises, 1768.
L’argumentateur peut s’impliquer lui-même dans son discours ou impliquer son interlocuteur.
●L’apostrophe : l’argumentateur s’adresse à son interlocuteur, présent ou absent,
réel ou imaginaire, pour qu’il se sente concerné et impliqué.
●La question rhétorique : l’argumentateur présente une affirmation sous la forme
d’une question, à laquelle on n’attend pas de réponse. Il peut aussi poser une question qui
appelle une réponse unanime des interlocuteurs. Il obtient ainsi l’adhésion de l’interlocuteur
sur des évidences
II- L’exagération et l’atténuation. L’argumentateur joue sur l’intensité de son propos. Il peut
augmenter son intensité pour le mettre en valeur ; il peut au contraire diminuer cette intensité
pour minimiser, dissimuler une idée jugée brutale.
● l’hyperbole : l’argumentateur exagère les termes pour mettre en relief une idée,
pour lui donner la force expressive, du relief.
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● L’euphémisme : l’argumentateur atténue les éléments choquants d’une idée afin
de respecter la sensibilité de l’interlocuteur ou les convenances sociales.
●Le chiasme place l’une après l’autre deux expressions construites de manière
identique, mais il inverse l’ordre de leurs éléments. Il souligne les parallélismes ou les oppositions.
Exemple : « On veut haïr et on veut aimer, mais on aime encore quand on hait, et on hait
encore quand on aime. » La Rochefoucauld
●L’Antithèse rapproche, dans un même énoncé, deux termes ou deux ensembles
de termes de sens opposé. Elle crée un effet de symétrie entre des idées contraires ; elle met en
valeur, par contraste, l’une de ces idées.
●L’ellipse : elle supprime un ou plusieurs mots dans la phrase. Elle donne plus de
densité et d’expressivité à l’énoncé.
Exemple : « Je t’aimais inconstant ; qu’aurais-je fait fidèle ? » Racine
●L’anacoluthe : elle crée un écart, une rupture par rapport et dans la syntaxe
courante ou canonique. Elle provoque un effet de surprise et met en valeur des mots qui seraient
Inaperçus dans une construction syntaxique normale.
Exemple : « Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, la face du monde aurait changé. » Blaise
Pascal
●La parataxe : elle supprime les liens de coordination entre les propositions, voire
entre des phrases. Elle donne une grande sobriété aux arguments, et l’allure du constat objectif.
●La répétition : elle reprend plusieurs fois le même terme, la même formule. En
tête de phrase ou de proposition, cette répétition s’appelle anaphore. Répétition et anaphore
insiste sur un mot ou une idée qu’elles mettent en valeur.
●L’accumulation : elle énumère des mots de même nature, séparés par une
formule
Elle permet d’énoncer une idée avec plus de force, de l’amplifier.
●La gradation présente une suite d’idées en progression ascendante ou
descendante. Elle amplifie une idée pour provoquer chez l’interlocuteur des sentiments de plus en
plus forts.
Activités Exercice
La Boétie, un ami de Michel de Montaigne, dénonce la tyrannie. Selon lui, aucune explication
psychologie ne permet de comprendre que tant d’hommes se soumettent à un seul. Relevez les
répétitions, les anaphores et les gradations soulignant avec force ce paradoxe.
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N’est- ce pas honteux, de voir un nombre infini d’hommes, non seulement obéir, ramper, non pas
être gouvernés, mais tyrannisés, n’ayant ni biens, ni parents, ni enfants, ni leur vie même qui soient
à eux ? Souffrir les rapines, les brigandages, les cruautés, non d’une armée, non d’une horde de
barbares, contre lesquels chacun devrait défendre sa vie au prix de tout son sang, mais d’un seul
[…] Nommerons nous cela lâcheté ? Appellerons-nous vils et couards les hommes soumis à tel
joug ? Si deux, si trois, si quatre cèdent à un seul : c’est étrange, mais toutefois possible ; peut-être
avec raison, pourrait-on dire : c’est la faute de cœur. Mais si cent, si mille se laissent opprimer par
un seul, dira-t-on encore que c’est la couardise, qu’ils n’osent se prendre à lui, ou plutôt que, par
mépris et dédain, ils ne veulent lui résister ? Enfin, si l’on voit non pas cent, non pas mille, mais
cent pays, mille villes, un million d’hommes ne pas assaillir, ne pas écraser celui qui, sans
ménagement aucun, les traite tous comme autant de serfs et d’esclaves : comment qualifierons-
nous cela ? Étienne De La BOÉTIE ?, Discours de la servitude volontaire, 1549.
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