dérer « l'Esprit comme étranger et séparé du Fils ».
D'après le « Cétédoc », Jérôme n'a pas employé l'expres sion proprietas personarum dans ses œuvres. Mais celle du Traité de Didyme pourrait bien lui appartenir. En effet, dans un passage sur les Psaumes, Jérôme est comme sur le point de la prononcer ; il écrit : « personas dico...iuxta proprietates idioticas... ;...( Pater, Filius et Spi- ritus Sanctus) diuiduntur proprietatibus, sed natura so- ciantur » (Tract, in Ps. XCI [Morin] CCL 78, p. 428, li. 133 s.). En dehors de cette expression hiéronymo/didymienne à la critique de laquelle il nous était difficile d'échapper, on peut dire que la traduction de cet ouvrage grec a plusieurs fois amené Jérôme à faire usage de nouveauté. Il a été obligé d'employer des mots que l'on ne trouve pas dans le reste de son œuvre ; il l'a fait une fois en fournissant l'explication du mot : capabilis §51, 54, 55, 56. D'autres mots parmi ces nouveautés : substantialitas § 72 ; receptrix § 18 ; indiscretio § 161 ; participabilis §268 ; imparticipabilis §264 ; conuertibilis et inconuerti- bilis § 16, 56 ; filietas § 139 ; indifferentia § 74, 87, 100. Cela dit, Jérôme laisse plus d'une fois apparaître dans la traduction son apport personnel. On aura facilement remarqué qu'il laisse des mots grecs dans le texte latin ; non par snobisme, mais, parfois, parce que le latin n'en peut mais ; ainsi aux § 8 et 73, parce que le latin ne possède pas l'article défini indispensable à l'argumenta tion. Jérôme a pensé que dans ce cas, comme dans les autres que nous allons signaler, son lecteur avait assez de teinture de grec pour le suivre. Soit ! pour le lecteur de l'époque hiéronymienne ; mais plus tard, pour les copistes médiévaux, quel embarras et que d'application pour copier de la manière la plus fantaisiste des caractères grecs qui se corrompent de plus en plus au fil des recopies ! On verra que Migne encore, c'est-à-dire Vallarsi