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JEROME TRADUCTEUR 99

dérer « l'Esprit comme étranger et séparé du Fils ».


D'après le « Cétédoc », Jérôme n'a pas employé l'expres
sion proprietas personarum dans ses œuvres. Mais celle
du Traité de Didyme pourrait bien lui appartenir. En
effet, dans un passage sur les Psaumes, Jérôme est comme
sur le point de la prononcer ; il écrit : « personas
dico...iuxta proprietates idioticas... ;...( Pater, Filius et Spi-
ritus Sanctus) diuiduntur proprietatibus, sed natura so-
ciantur » (Tract, in Ps. XCI [Morin] CCL 78, p. 428, li.
133 s.).
En dehors de cette expression hiéronymo/didymienne
à la critique de laquelle il nous était difficile d'échapper,
on peut dire que la traduction de cet ouvrage grec a
plusieurs fois amené Jérôme à faire usage de nouveauté.
Il a été obligé d'employer des mots que l'on ne trouve
pas dans le reste de son œuvre ; il l'a fait une fois en
fournissant l'explication du mot : capabilis §51, 54, 55,
56. D'autres mots parmi ces nouveautés : substantialitas
§ 72 ; receptrix § 18 ; indiscretio § 161 ; participabilis
§268 ; imparticipabilis §264 ; conuertibilis et inconuerti-
bilis § 16, 56 ; filietas § 139 ; indifferentia § 74, 87, 100.
Cela dit, Jérôme laisse plus d'une fois apparaître dans
la traduction son apport personnel. On aura facilement
remarqué qu'il laisse des mots grecs dans le texte latin ;
non par snobisme, mais, parfois, parce que le latin n'en
peut mais ; ainsi aux § 8 et 73, parce que le latin ne
possède pas l'article défini indispensable à l'argumenta
tion. Jérôme a pensé que dans ce cas, comme dans les
autres que nous allons signaler, son lecteur avait assez
de teinture de grec pour le suivre. Soit ! pour le lecteur
de l'époque hiéronymienne ; mais plus tard, pour les
copistes médiévaux, quel embarras et que d'application
pour copier de la manière la plus fantaisiste des caractères
grecs qui se corrompent de plus en plus au fil des
recopies ! On verra que Migne encore, c'est-à-dire Vallarsi

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