Vous êtes sur la page 1sur 4

Séquence roman

Article 353 du Code pénal Texte 2


Face-à-face Kermeur/juge (chap.1)

Table des matières


Approche du texte ................................................................................................................................... 1
Se représenter la scène (visualisation) ................................................................................................ 1
Se mettre à la place des personnages ................................................................................................. 2
Effet sur lecteur ................................................................................................................................... 2
Découpage du texte en mouvements ..................................................................................................... 2
Formuler un projet de lecture ................................................................................................................. 2
I/ Le déséquilibre entre les deux personnages ....................................................................................... 2
La gestion de la parole......................................................................................................................... 2
Un espace révélateur .......................................................................................................................... 2
II/ L’antidote de Kermeur : la rêverie, l’échappée dans la pensée ......................................................... 3
L’expansion de l’espace et du temps .................................................................................................. 3
Le transfert dans une autre identité et une autre réalité ................................................................... 3
III/ le retour difficile au réel .................................................................................................................... 3
Une prise de confiance après le rêve consolateur ? ........................................................................... 3
Kermeur revenu au même point ......................................................................................................... 3
Conclusion ............................................................................................................................................... 4
Récapitulation ..................................................................................................................................... 4
Ouverture ............................................................................................................................................ 4

Approche du texte
Se représenter la scène (visualisation)
Lieu fermé, lieu institutionnel
« 15m2 », « en contrebas » => lieux peu engageants, et propres à susciter la claustrophobie
Lieu impressionnant : code de procédure pénale posé sur le bureau (texte législatif épais)
Lieu hiérarchisé dominant « contrebas » /dominé (position « surélevée » supérieure,
verticale)

1/4
Sans témoin : confidentialité le juge / le prévenu échange verbal sans intermédiaire « il a
dit/j’ai dit »

Se mettre à la place des personnages


Kermeur dans l’inconfort « chaise de bois »
Réponses minimales de Kermeur : termes monosyllabiques (« je sais », « oui » adverbe
affirmatif) = langue française minimale
IDEE + PROCEDE TECHNIQUE + EXEMPLE + EXPLICITATION DE L’EXEMPLE

Effet sur lecteur


Pitié pour Kermeur

Découpage du texte en mouvements


1. « Donc vous êtes revenu … » à « couloir sombre. » = l’inégalité entre les
personnages, schéma déséquilibré
2. « Il y avait encore l’air… » à « écaille d’un poisson » = l’évasion par le rêve
3. « Il faudrait » à « mains libres » = retour brutal à la situation de contrainte

Formuler un projet de lecture


 En quoi, dans quelle mesure Kermeur est-il dans une mauvaise position/ en mauvaise
posture ?
 En quoi l’extrait plaide-t-il la cause de Kermeur ?
En quoi cet extrait nous présente-t-il un protagoniste en mauvaise posture ?

I/ Le déséquilibre entre les deux personnages


La gestion de la parole
• Le juge a l’initiative de la parole « Donc vous … »
• Autorité du juge par la crédibilité et sa maitrise rhétorique : « donc », « alors », signe
d’une pensée articulée et construite/
• Juge capable de phrases plus longues et complexes « Alors vous savez pourquoi vous
êtes là ».
• Par contrepoint, le discours de Kermeur apparaît comme plus rudimentaire : « Oui. »
Phrase minimale, averbale, monosyllabique.

Un espace révélateur
• Le « décor » est dissuasif : « en contrebas », « au fond d’un couloir sombre », mention
de la « chaise de bois » inconfortable
• Insistance sur la disposition déséquilibrée « contrebas » puis « surélévation » ce qui
amène Kermeur à exercer un regard de bas en haut, i.e. en contre-plongée =>

2/4
écrasement du personnage (Kermeur) mais aussi au plan symbolique, une tension vers
le supérieur

II/ L’antidote de Kermeur : la rêverie, l’échappée dans la pensée

Pour contrebalancer la dureté du réel et l’étroitesse hostile du bureau du juge, quelles


stratégies K. met-il en place dans sa tête

L’expansion de l’espace et du temps


• Expansion « air du large », « dispersait » (préverbe -dis- qui signifie l’éparpillement)
• En réponse à l’espace terrestre contraint, les 3 autres éléments qui arrivent en renfort :
l’air (« l’air », « le vent », « le cormoran »), la mer (« l’eau », « plonger », « poisson »)
et même le feu (« les étincelles ») = compensation
• Kermeur fait durer la rêverie : imparfait de description (« il y avait » et de durée ; une
phrase qui s’étire (allongée par l’insertion des tirets)

Le transfert dans une autre identité et une autre réalité


• Kermeur voudrait être quelqu’un d’autre donc il se projette sur des alternatives :
comparaison « comme un cormoran », cormoran annoncé dans le texte par la
présence de l’occlusive avant (comme un cormoran… caprices) et son retour après =
échos de l’oiseau.
• Projections dans la virtualité, dans l’hypothèse « mettrait », « justifierait » mode
conditionnel = fantasmé (rappel : le personnage doit sa chute à des projets immobiliers
fous … pour en affronter les conséquences, voilà qu’il retombe encore dans le rêve)

III/ le retour difficile au réel


Après ce moment de parenthèse,
« Il faudrait m’enlever ces menottes, j’ai dit. Moi, je ne peux pas parler sans les mains libres. »

Une prise de confiance après le rêve consolateur ?


• Le personnage de Kermeur a-t-il gagné quelque chose à rêver ? En sort-il renforcé ? On
pourrait le croire puisque sa personnalité semble plus affirmée : « Moi, je » tournure
emphatique (pronom d’insistance « moi » qui vient seconder le « je » du locuteur).
Kermeur semble avoir gagné en assurance.
Kermeur revenu au même point
• Sensation de claustrophobie qui revient : privation de liberté dans le vocabulaire
« menottes », dans la grammaire (préposition suppressive) « sans les mains libres »
• Retour à la pauvreté du langage, recyclage du verbe « dire » (« j’ai dit » déjà présent par
deux fois en vingt lignes supra)
• Kermeur reste dans le fantasme et la projection « il faudrait » (mode conditionnel -peut-
être aussi la politesse de la formule-)

3/4
• Atmosphère lourde, négative : négation lexicale (« ne… pas »), négation sémantique
« enlever »
• Difficulté à exprimer le lien : entre les deux phrases, on attendrait un lien logique (cause
à effet : parce que, vu que, du fait que, à cause de …)
o Insuffisance linguistique pour établir la coordination ou la subordonnée
attendues,
o Pensée par à-coups, pensée-réflexe
o Problème de rapport au lien => les liens grammaticaux disparaissent aussi.
• Parole balbutiante, hésitante, bloquée ; allitération en [p] « peux pas parler »

A l’issue de ce 3e mouvement, le personnage n’est pas tant avancé.

Conclusion

Récapitulation
Le protagoniste est mis en difficulté => pitié
On continue à cerner le tempérament et les limites du personnage = chap. 1
est encore dans l’incipit = portrait en creux
Personnage qui a du mal à se situer : entre terre, mer et ciel, mal à tenir sur sa
chaise … problème d’emplacement géographique et de position sociale aussi
mais place donnée dans le texte.

Ouverture

Kermeur « petites gens », « gagne-petit », gens qui triment, qui ont du mal => « vies
minuscules » de Pierre MICHON (gens anonymes, insignifiants)

4/4

Vous aimerez peut-être aussi