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I. INTRODUCTION
II. CLASSIFICATION ETIOLOGIQUE
III. PATHOGENIE
IV. PHYSIOPATHOLOGIE
V. ANATOMIE PATHOLOGIQUE
VI. DIAGNOSTIC POSITIF
VII. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
VIII. COMPLICATIONS
IX. TRAITEMENT
X. EVOLUTION
I. INTRODUCTION :
A. Définition :
- Le syndrome néphrotique est définit biologiquement par une protéinurie 50 mg/kg/24h ou
40mg/m²/h sur un recueil (ou protéinurie/créatininurie > 2 g/g ou 200 mg/mmol sur échantillon
d’urines) associée à une hypoalbuminémie <30 g/l.
- L’hypoprotidémie n’est plus requise comme critère diagnostique
- Isolé ou pur:
Absence d’hématurie macroscopique.
Absence d’HTA sévère.
Absence d’insuffisance rénale organique
- Primitif: absence de signes cliniques extra-rénaux et examens complémentaires normaux.
- SNI (autrefois appelé néphrose lipoïdique) est isolé et primitif. Cependant, une hématurie
microscopique (de faible abondance), une pression artérielle à la limite supérieure de la normale
ou une insuffisance rénale fonctionnelle est parfois retrouvée à la phase initiale.
B. Epidémiologie :
- SN représente la 2ème pathologie rénale après la GNA postinfectieuse.
- Incidence : difficile à déterminer, 15.7 nouveaux cas/100.000 enfants âgés de moins de 16 ans.
- Prédominance masculine.
- Pic de fréquence entre 2-8 ans
- Déclenchement parfois à l’occasion d’une infection.
- SNI représente 90% des SN de l’enfant
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SYNDROME NEPHROTIQUE DE L’ENFANT
II. CLASSIFICATION ETIOLOGIQUE
- Un facteur déclenchant (infection, terrain allergique, vaccination) est retrouvé sans que l’on puisse
établir de lien de causalité.
- La néphrose idiopathique est une maladie systémique dont le rein est la cible.
- En effet, une activation du système lymphocytaire T de type Th2 génère un facteur plasmatique
circulant mal identifié qui altère le complexe podocytes - membrane basale glomérulaire à l’origine
d’une fusion des pieds des podocytes (lésions glomérulaires minimes, visibles uniquement en
microscopie électronique).
- Cela a pour conséquence une perte des charges négatives de la membranes basales glomérulaire
empêchant en temps normal la fuite d’albumine qu’est également chargée négativement.
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- La raison de la disparition de ces charges négatives n’est pas encore connue :
Une origine allergique était évoquée devant :
▪ Les rechutes saisonnières.
▪ ATCD familiaux ou personnels d’atopie.
▪ Elévation des Ig E sériques
L’atteinte de l’immunité cellulaire est la plus probable : expliquée par
▪ La perturbation particulière des Ig avec une baisse des Ig G et une augmentation des Ig M.
▪ La récidive de la néphrose sur rein transplanté.
▪ la fréquence des poussées survenant après des stimuli immunogènes (viroses, allergies,
vaccination…)
▪ les associations de SNI à des proliférations lymphocytaires comme la maladie de Hodgkin,
les leucémies et les thymomes
▪ Enfin l’argument thérapeutique de choix : la rapidité des rémissions après instauration d’un
traitement immunosuppresseur
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- Cette rétention rénale de sodium est secondaire à l’activation des structures moléculaires
impliquées dans la réabsorption du sodium au niveau du tube collecteur cortical et un phénomène
secondaire à un hyperaldostéronisme.
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SYNDROME NEPHROTIQUE DE L’ENFANT
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D. Désordres hydro-électrolytiques :
- Insuffisance rénale fonctionnelle.
- Hyponatrémie avec hyperhydratation intra et extracellulaire.
IX. TRAITEMENT
A. Buts :
- Obtenir la rémission voire la guérison de la maladie.
- Traiter les complications aiguës.
- Prévenir les rechutes.
- Prévenir et traiter les complications à long terme.
B. Moyens :
1) Traitement symptomatique :
a)- Hospitalisation :
- 1ère poussée.
- Complications aiguës et infections
b)- Mesures hygiéno-diététiques :
- Régime désodé lors des poussées et pendant la corticothérapie à fortes dose (> 30mg/m²/j).
- l’apport protéique normal ou augmenté en phase de protéinurie, les sucres rapides sont
réduits au prorata de la posologie de prednisone
- Restriction hydrique en cas d’anasarque important ou oligurie.
- Repos au lit lors de la phase œdémateuse, reprise rapide d’une activité physique normale
dés disparition des œdèmes.
- L’exposition prolongée au soleil doit être évitée car elle expose aux rechutes
e)- Vaccination :
- Vaccination contre la varicelle.
- Eviter tout les vaccins vivants atténués (BCG, poliomyélite, rougeole, oreillon) durant les
poussées et lors d’une corticothérapie à forte dose.
- Vaccin antigrippal, les vaccins tués et les anatoxines peuvent être utilisés.
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f)- Œdèmes importants ou anasarque : avec retentissement sur les fonctions vitales
- Perfusion d’albumine hyposodée 1g/kg en 60mn.
- Furosémide IV : 1mg/kg au début et ½ h après, peut être répété chaque 6h (0.5-1mg/kg)
- Surveillance de TA
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X. EVOLUTION :
A. Evolution immédiate :
- Crise polyurique avec diminution des œdèmes spontanée ou au delà de 7 jours de TRT.
- Disparition de la protéinurie au-delà de 7 jours avec normalisation de l’albuminémie.
- La rémission spontanée est possible mais exceptionnelle.
B. Evolution secondaire :
- L’évolution peut se faire par rechute suivie de rémissions avec des accidents intercurrents.
- Les rechutes peuvent être spontanées ou provoquées (infection, vaccination, érythème solaire) ;
elle se traduit par :
Hausse brutale de la protéinurie.
Apparition des œdèmes.
C. Evolution sous traitement : nous utilisons les définitions suivantes :
1. Rémission ou CTC-sensibilité : Protéinurie <5mg/kg/j (ou Protéinurie/Créatinurie<0.2/g/g)
et albuminémie>30g/l
2. Guérison : Absence de signes cliniques et biologiques durant au moins 2ans sans CTC.
3. Rémission partielle : Diminution de la protéinurie par rapport à l’initiale et alb>25g/l
4. Répondeur : Disparition des signes cliniques et biologiques au bout de :
• ISKDC : 4 semaines.
• Société Française de Néphrologie Pédiatrique : 4 semaines.
5. Non répondeur ou CTC-résistant : Non réponse au bout de :
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• ISKDC : 6 semaines.
• SFNP: 4 semaines de TRT continu+ 3 bolus de Méthylprednisolone.
6. Rechute complète : Réapparition d’une protéinurie massive>50mg/kg/j ou 40mg/m²/h et
une hypoalbuminémie <30g/l avec ou sans signes cliniques
7. Rechute modérée : Réapparition d’une protéinurie massive>50mg/kg/j ou 40mg/m²/h une
albuminémie >30g/l sans œdèmes ni prise de poids.
8. protéinurie non néphrotique : elle est définie par une protéinurie <50mg/kg/j ou un rapport
protéinurie/créatinurie <2 g/g et une albuminémie supérieure à 30g/l, sans œdèmes ni prise
de poids
9. Rechute espacée : les rechutes survenant plus de trois mois après l’arrêt de la
corticothérapie de la 1ère poussée.
10. CTC-dépendant : Rechute à la diminution des doses ou dans les trois mois suivant l’arrêt des
corticoïdes
11. Rechuteur peu fréquent : Moins de 2 rechutes dans les 6mois qui suivent la 1ère poussée
12. Rechuteur fréquent : si 2 rechutes complètes en 6 mois ou plus de 4 rechutes en 1 an.
D. Conduite du traitement des rechutes :
a)- Rechute survenant plus de trois mois après arrêt du traitement :
Prednisone 60 mg/m²/jour à poursuivre 6 jours après disparition de la protéinurie
Puis 60 mg/m²/2 jours pendant 1 mois
Puis 45 mg/m²/2jours pendant 1 mois
Puis 30 mg/m²/2 jours pendant 1 mois
Puis 15 mg/m²/2 jours pendant 1 mois
Puis arrêt.
b)- Rechute survenant lors de la décroissance de la corticothérapie ou moins de trois mois après
son arrêt (corticothérapie discontinue prolongée)
Même schéma de corticothérapie
mais le traitement sera poursuivi à la dose de 15 mg/m²/2 jours pendant 12 à 18 mois ou à
une dose légèrement supérieure au palier auquel la rechute est survenue
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SYNDROME NEPHROTIQUE DE L’ENFANT
XI. BIBLIOGRAPHIE :
NOUVEAUX TRAITEMENTS DES SYNDROMES NÉPHROTIQUES IDIOPATHIQUES : PH. GRIMBERT, K. DAHAN,
V. AUDARD, PH. RÉMY et PH. LANG
PLACE ACTUELLE DU CYCLOPHOSPHAMIDE DANS LE SYNDROME NEPHROTIQUE IDIOPATHIQUE DE
L’ENFANT : J. Harambat, A. Godron, B. L lanas, archive de pédiatrie 2012;19:190-19
NOUVEAUX TRAITEMENTS DANS LE SYNDROME NEPHROTIQUE IDIOPATHIQUE: V. Guigonis, Archives de
Pédiatrie 2009;16:802-804
HAS : SYNDROME NÉPHROTIQUE IDIOPATHIQUE DE L’ENFANT Protocole national de diagnostic et de soins
pour une maladie rare 2008
UTILISATION DU RITUXIMAB DANS LE SYNDROME NEPHROTIQUE IDIOPATHIQUE DE L’ENFANT : A.- L.
Sellier- Leclerc Archives de Pédiatrie 2012;19:194-195
SYNDROME NEPHROTIQUE PUR (OU NEPHROSE) CORTICO-SENSIBLE DE L’ENFANT : Étienne Bérard, Michel
Broyer, Maud Dehennault, Robert Dumas, Philippe Eckart, Michel Fischbach, Chantal Loirat, Laurence
Martinat Néphrologie & Thérapeutique 1 (20052005) 150–156
TRAITEMENT DU SYNDROME NEPHROTIQUE IDIOPATHIQUE CORTICORESISTANT : J. Chemli*, A. Harbi
Archives de Pédiatrie 2009;16:260-268
SYNDROME NEPHROTIQUE DE L’ENFANT : Pr BENSENOUCI, Eléments de pédiatrie.
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