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: Jean
Piaget
I- La psychologie génétique de Jean Piaget
1- Qui est Jean Piaget ?
Piaget (1893-1980) est né à Neuchâtel et mort à Genève, il a écrit son 1er article à 16 ans sur les
protozoaires en fonction du milieu climatique sur lequel il a travaillé depuis l’âge de 13 ans,
cela le conduira à faire une thèse en malacologie (étude des mollusques). Il s’intéresse à la
biologie et à l’histoire des sciences et au développement de l’enfant.
Piaget est intéressé par les questions épistémologiques et fonde en 1955 le CIEG (Centre
Internationale d’Épistémologie Génétique). C’est épistémologue plus qu’un psychologue.
(réunis des chercheurs d'horizon différente)
Il a eu des collaboratrices polonaises : Balbel Inhelder et Aline Széminska. Ce sont ces 2
collaborateurs qui ont cosigné pratiquement tous les articles de PIAGET, soit 600 articles et
50 ouvrages.
Ancrage épistémologique :
Le problème pour PIAGET, c’est qu’il ne se satisfait pas de la réponse des philosophes, il
veut faire des expériences.
Il va donc se tourner vers l’enfant car il s’intéresse à ce qui se développe chez l’enfant, en
général, chez tous les enfants quel que soit la société. Si on comprend comment se développe
l’intelligence chez l’enfant, on comprendra alors mieux l’intelligence chez l’Homme.
Piaget : « La psychologie du développement devient le terrain expérimentale de
l’épistémologie »
La critique que nous pouvons lui opposer c’est qu’il ne s’est pas intéressé aux différences de
culture, c’est-à-dire de s’intéresser à ce qu’il y a de plus générale.
Ancrage biologique :
Il va s’intéresser à l’intelligence dans le domaine biologique. L’intelligence prolonge les
processus d’adaptation biologique et s’inscrit dans l’évolution générale de la vie.
o Assimilation : Intégration de nouvelles connaissance et expérience à la structure de
l’organisme.
o Accommodation : Modification de ses structures en fonction des contraintes, des
propriétés du milieu et des objets.
« L’intelligence est une interaction entre ces deux processus pour aboutir à une meilleure
adaptation. »
Par exemple, le bébé a un réflexe de succion est le premier comportement observable, c’est
un schème sensori-moteur qui lui permet d’assimiler les propriétés des objets qu’il met à la
bouche, mais aussi de s’accommoder car la réponse de succion va être différente selon l’objet.
La réponse de succion est un acte d’intelligence selon PIAGET car elle lui permet de
s’adapter à l’environnement.
On part du biologique, il y a une évolution et cette évolution tend vers une plus grande
adaptation par l’accommodation et l’assimilation, et l’intelligence prolonge ces processus
d’adaptation.
Piaget : « C’est en s’adaptant aux choses que la pensée s’organise et c’est en s’organisant
elle-même qu’elle structure les choses »
Ancrage logico-mathématiques :
Pour Piaget, le développement de l’intelligence correspond à l’élaboration de structures
mentales ou cognitive. Ces structures ressemblent aux structures développées par les
mathématiciens et logiciens. Ce qui se développe chez les enfants sont des structures d’action
qui ressemblent à des structures logico-mathématique. L’intelligence sont des structures
mentales qui nous permettent d’échanger avec le milieu grâce à l’assimilation et à
l’accommodation, ces structures sont logico-mathématiques.
o Le développement de l’intelligence va se confondre avec une capacité de plus en
plus logique.
C’est un apport considérable, seulement aujourd’hui, on sait qu’il n’y a pas que ça, on peut
avoir un comportement totalement adapté à une situation mais qui n’est pas du tout logique.
La logique devient l’objet et l’instrument de l’intelligence. On se sert de la logique pour
étudier la psychologie du développement de l’intelligence.
3- Le structuralisme piagétien
Dans les années 30, il y a eu le structuralisme qui a été initié non pas en psychologie même
s’il y a quand même eu quelques psychologues qui l’ont étudié.
Le structuralisme est une méthode d’approche dans laquelle nous considérons que tous les
éléments sont interdépendants les uns par rapport aux autres, ils se déterminent les uns par
rapport aux autres.
C’était la « mode » en sociologie, en linguistique et en ethnologie, en bref dans tous les
secteurs de sciences humaines et en psychologie avec KÖHLER.
PIAGET pensait qu’une structure telle qu’elle soit se construit, s’élabore progressivement.
Dans le constructivisme, le développement des connaissances ne provient pas d’un
programme ou de structures préformées mais de la seule expérience et de simple association.
Dans cette perspective, les connaissances se construisent progressivement, étape par étape,
stade par stade.
C’est James Mark Baldwin qui a créé ce terme et c’est Piaget qui en a été le promoteur.
Piaget a défendu son approche en opposition aux théories dominantes de son époque : le
Béhaviorisme et le Nativisme. Pour Piaget on a un point de départ, et le développement
résulte d’une construction progressive avec des changements quantitatifs et qualitatifs.
C’est le constructivisme.
Il y a 3 conceptions :
- Le préformisme considère que les déterminants du développement existent dès le
départ et que le développement est programmé d’avance.
C’est la maturation biologique qui révèle ce programme au fil du temps.
Attention, il n’exclue pas l’expérience, il faut également un environnement propice au
développement. « SKINNER »
- L’associationnisme est l’opposé du préformisme. Il accorde une part importante à
l’expérience.
Dans ce sens, les connaissances sont issues des perceptions et des liens établis entre
elles. « CHOMSKY »
- PIAGET va rejeter ces deux conceptions, il se base sur le constructivisme qui est une
démarche originale qui résulte d’une construction individuelle de l’organisme avec
son milieu. Ce n’est pas un mixe des deux conceptions précédentes.
Pour lui, il n’y a pas de programme, des connaissances, c’est d’abord étapes par
étapes par interaction du sujet avec son environnement.
C’est JAMES MARK BALDWIN qui a forgé les concepts du constructivisme et c’est
PIAGET qui en a été le promoteur.
PIAGET s’est appuyé sur le constructivisme en réponse au béhaviorisme dominant
de l’époque.
a. Les stades Piagétien
- Stade sensori-moteur : de 0 à 2 ans construction de l’objet permanent, le groupe
pratique de déplacement permet de concevoir que l’objet est permanent. Il y aurait 6
étapes de la naissance jusque 2 ans.
- Stade des opérations formelles : de 12 à 16 ans, groupe des opérations formelles, la
combinatoire, le groupe INRC qui sont d’autres structures qui permettent de
résonner et de s’adapter.
L’ordre de succession des stades est constants et stables, identiques pour tous les
enfants. Ils peuvent être plus ou moins rapides selon les milieux mais ils passent
obligatoirement par tous les stades et dans l’ordre. Chaque enfant passe par tous ces
stades même à des âges différents. Tous les enfants doivent y passer.
Chaque stade est défini par l’élaboration d’une ou plusieurs structures, l’acquisition
d’un stade marque l’élaboration d’une structure (= reflète ce qu’un individu sait faire
ou ne sait pas faire, structure d’action, pas conscience de ces structures). C’est
pourquoi c’est constructivisme, ce n’est pas une simple accumulation de connaissance
mais une construction.
Les stades ont un caractère intégratif, ce qui est acquis à chaque stade est acquis de
façon plus prononcée au stade suivant et permet l’échange avec le milieu. L’enfant se
développe en construisant et en reconstruisant de nouvelles connaissances.
La fin d’un stade constitue une forme d’équilibre « final », à la fin de son
développement, l’enfant a acquis un certain niveau de compétence, mais ça n’exclue
pas les régressions fonctionnelles.
L’hérédité
L’hérédité : c’est un facteur important pour Piaget mais pour lui, l’influence de l’hérédité se
limite essentiellement à donner le point de départ du développement dans l’activité reflexe.
L’hérédité ne fait que donner l’impulsion au développement, le réflexe de succion par
exemple.
PIAGET considère que l’influence de la maturation ne fait que diminuer au cours du
développement. Plus les acquisitions sont élaborées, plus leur chronologie est variable, non
pas dans l’ordre de succession mais dans l’âge d’apparition.
La maturation joue un rôle mais que ce rôle diminue au cours du temps. Il n’y a pas que la
maturation, mais aussi l’environnement …
L'exercice et l'expérience
Ce n’est pas l’expérience (ou exercice) en soi qui est important, mais c'est ce qu'en retire
l'enfant, les connaissances que l'enfant peut abstraire de son expérience.
Ces facteurs n’ont d’intérêt qu’à partir du moment où l’enfant est capable d’abstraire de
nouvelles connaissances à partir de ses expériences.
Donc ceux sont les processus d’abstraction qui sont, ici, déterminants.
- L’abstraction simple ou empirique : Elle part des objets pour en extraire leur
propriété. Elle est accessible à toutes les espèces.
- L’abstraction réfléchissante ou logique : Elle part des actions exercées sur les objets
pour en extraire leur propriété.
⇨ L’abstraction simple est donc l’expérience sur les objets avec les schèmes, par exemple, de
poursuite oculaire, le bébé va abstraire les propriétés par son expérience répétée
(apprendre
que les objets ont une couleur, une forme, etc.) car ceux sont des propriétés issues
C’est autre chose que d’élaborer à partir des actions exercées sur les objets qu’une
Le langage : Pour que l'enfant puisse assimiler sa langue, il faut qu'il dispose de structures
mentales lui permettant de comprendre sa langue, et d’un facteur culturel indispensable
(mais ce n'est pas lui qui va permettre l'apprentissage).
PIAGET reconnait ces trois facteurs indispensables mais pas suffisants pour expliquer le
développement des structures d’intelligence.
L'équilibration
L’équilibration : C’est un mécanisme qui permet à l'enfant de trouver un équilibre
psychologique afin que sa compréhension du monde soit cohérente.
Au départ, nous avons quelques faits que nous voulons interpréter et donc nous élaborons
une théorie.
Cette théorie permet donc de rendre compte d’un certain nombre de fait.
Au fur et à mesure que nous faisons des expériences, nous nous apercevons que la théorie,
de temps en temps marche et parfois non.
Cette théorie va être déséquilibrée, ce qui va nécessiter de réélaborer une théorie qui intègre
l’ancienne, mais la dépasse pour expliquer les nouveaux faits.
Cette équilibration peut être également définit comme le mécanisme qui conduit de certains
états d'équilibres (stades), qualitativement différents à d'autres états d'équilibres grâce à une
suite de compensations actives en réponse aux perturbations du milieu extérieur.
C’est le facteur responsable de la direction du développement et de l’évolution dirigé du
développement de l’intelligence. L’enfant dispose au départ de certaines compétence qui qui
nous donne une compréhension de son univers et au fil des expériences, il va développer un
comportement qui va provoquer des perturbations. Il faut donc compenser, pour passer d’un
stade à un autre par des mécanismes.
Piaget est le seul auteur qui a proposé une explication psychologique du développement. Il
met l’individu au cœur de sa construction : c’est le mécanisme d’équilibration.
Cette notion d’auto-organisation, nous pouvons la voir dans les systèmes dynamiques et
connexionnisme. Ceux sont des théories mathématiques.
Ces deux théories mathématiques sont des systèmes auto-organisés, c'est-à-dire que les
systèmes se développent seuls dans un milieu, donc constructivisme.
Chaque sous-stade est une étape incontournable. Le développement réel est plus souple
que ne le permet un développement en stade. Les limites d’âges sont des moyennes
approximatives. Les trois premiers stades sont décrits comme des automatismes alors que les
trois suivant comme étant intentionnels.
Pour Piaget, on peut parler véritablement d’intelligence à partir du moment où le bébé sera
capable de poser un but d’avance et de chercher les moyens pour l’atteindre : c’est
l’intelligence intentionnelle. Avant cela ce sont des moyens automatiques.
Ces stades ont été décrits par Piaget à partir de l’observation de ses propres enfants.
La méthode piagétienne est une méthode que PIAGET a forgé pour étudier de manière la
plus naturelle possible mais avec des hypothèses, le développement des enfants.
PIAGET n’était pas un expérimentaliste au sens strict, il ne faisait pas de comparaison des
sujets, etc…
Les schèmes reflexes vont évoluer permettent l’assimilation auxquelles sont associées trois
formes d’assimilation.
En fonctionnant, ces schèmes s’adaptent à des situations nouvelles, ils se généralisent d’où
les notions d’assimilation généralisatrice et d’assimilation recognitive.
- se répètent : assimilation fonctionnelle : les schèmes vont se modifier avec
l’expérience (ex : la succion du pouce)
- Se généralisent : assimilation généralisatrice.
- Se modifient : assimilation recognitive : la réponse elle-même va se modifier.
Pour PIAGET, ces schèmes réflexes constituent les matériaux de base sur lesquels se
construit le réseau de l’intelligence. Un schème est un cadre d’action : une cation qui peut
être répétée, généralisée et se modifier.
Ex : La vision et l’audition ⇨ l’enfant tourne la tête vers une source sonore.
PIAGET emprunte le terme circulaire à un psychologue américain, BALDWIN, pour
signifier le fait que tout schème d’action tend à se répéter en raison du résultat intéressant
qu’il suscite pour le bébé.
Ce résultat est initialement découvert par hasard. Ce n’est pas un acte intentionnel et donc
pas d’intelligence intentionnelle.
Les réactions sont dites primaires dans le sens où elles portent seulement sur le corps
propre.
L’enfant reproduit une action, un schème pour le plaisir de le répéter parce que ça conduit à
un résultat intéressant.
À ce niveau, les schèmes portent sur le corps propre et sur les objets.
L’enfant cherche à reproduire et à prolonger le plus longtemps possible les situations
intéressantes, une fois qu’elles sont découvertes.
Ex : Un enfant qui prend un objet puis le jette tout en le faisant longtemps.
Bien que le but ne soit pas posé d’avance, l’enfant commence à différencier les moyens du
but.
Ébauche de l’intelligence réfléchie : Lorsque le bébé répète une action sur les objets, il va
finalement attribuer aux objets certaines significations. Il cherche à donner du sens aux
objets. Il sait manipuler son environnement.
À ce niveau, il y a véritablement une ébauche de signification attribuée aux objets en fonction
de ce que l’on en fait.
Ce stade marque l’intelligence intentionnelle car à ce moment-là, l’enfant poursuit un but et
cherche à l’atteindre grâce à des moyens intermédiaires.
A ce stade, on a les premiers vrais actes intentionnels. Il y a également poursuite de buts au
moyen de schèmes connus. Les moyens sont clairement différenciés du but.
Il ne se borne plus à répéter un résultat découvert par hasard, l’enfant poursuit un but non
directement accessible en utilisant des schèmes qui jusque-là étaient relatifs à d’autres
situations.
À ce niveau de complexification, les moyens des schèmes vont se différencier des objectifs ;
l’enfant va dissocier les deux, il va pouvoir poser les buts comme préalable, anticiper, guider
son action par des objectifs.
Le bébé active des moyens nouveaux, c'est-à-dire des schèmes, dans des situations
nouvelles, pour dépasser les obstacles qui séparent l’intention du résultat final.
C’est le stade des réactions circulaires tertiaires. C’est une représentation interne.
C’est le stade de la découverte de moyens nouveaux par expérimentation active, par
combinaison mentales. Il expérimente ces schèmes pour découvrir.
L’enfant manipule les schèmes pour découvrir les propriétés des objets de l’environnement.
C’est toujours un stade circulaire parce qu’il répète mais en faisant des variations
intentionnelles pour découvrir de nouvelles choses.
L’évolution à ce niveau, se caractérise par une expérimentation active pour découvrir les
propriétés des objets.
Mais il reste la limite qui est qu’il s’agit toujours de moyens connus.
C’est le stade de la représentation interne, c'est-à-dire de l’invention de nouveaux moyens
par combinaison mentale, par représentation mentale.
L’enfant devient capable de trouver des moyens nouveaux en se représentant mentalement.
Nous aboutissons ici à la compréhension soudaine : c’est « l’insight » (trouver la solution à
un problème d’un coup)
Ce sous stade va ainsi marquer le passage entre le niveau sensori-moteur et le niveau
symbolique et représentatif.
C’est à ce sous stade que le bébé entre dans les représentations symboliques et il commence à
entrer dans les activités symboliques (le jeu, le dessin, etc.).
La fonction symbolique va apporter un élan au développement cognitif car le
fonctionnement cognitif va être mobile et la pensée plus rapide et car la fonction
symbolique va apporter un recul par rapport à l’action.
C’est un changement fondamentale, majeur, car le bébé devient capable de se représenter
mentalement les choses pour anticiper, trouver des moyens, inventer … car ils disposent de
la fonction symbolique.
2- La structuration des déplacements : le GPD (Groupe Pratique de
Déplacement)
Lorsque l’enfant maitrise la marche autonome, il peut se déplacer d’un point à un autre par
le chemin le plus court. Il peut faire des détours pour atteindre un sous objectif, contourner
les obstacles, revenir à son point de départ.
- L'opération directe : Cette opération signifie que les déplacements peuvent être
composés.
Autrement dit, un déplacement AB peut se coordonner avec un déplacement BC en
un seul déplacement AC qui fait encore partie du système (AB + BC = AC).
- L'opération inverse : Cette opération signifie qu'un déplacement peut être inversé.
Autrement dit, un déplacement AB peut être inversé en BA, d'où la conduite de
« retour » au point de départ (AB + BA = 0).
- L'opération nulle : Cette opération signifie l'absence de déplacement.
Autrement dit, la composition du déplacement AB et BA donne le déplacement nul
AA (AB + BA = AA).
Ces opérations sont liées les unes aux autres, indissociables. Ces opérations prennent du
sens que lorsqu’elles sont coordonnées les unes aux autres.
Donc les conduites de l’enfant sont ainsi formulées par PIAGET et démontrent une
structuration psychologique de l’espace dans lequel sont représentés les déplacements du
sujet et aussi les déplacements des objets.
C’est le stade d’action circulaire secondaire vers 8-9 mois. Cela correspond au quatrième
sous stade, celui des réactions secondaires.
L’enfant va concevoir qu’un objet peut être retrouvé même quand il disparaît.
La permanence objective et durable est seulement achevée vers 18 mois, c’est-à-dire au
sixième sous stade, celui de la représentation interne. Il y a donc un développement
progressif de la permanence des objets.
Ce développement de permanence des objets est attesté dans l’une des célèbres épreuves
piagétienne qui est la recherche d’un objet disparu.
Ce GPD est une structure qui formalise les déplacements des enfants aux alentours de 18
mois, c’est une structure qui permet à l’enfant de se déplacer de manière cohérente dans
l’espace et de déplacer les objets. Au sein de cette structure se trouve la permanence de
l’objet : le fait que les objets continuent d’exister même si on ne les voit pas.
Dans l’épreuve piagétienne : les conduites observées à l’épreuve de recherche d’un objet
disparu.
Ex : Cacher un objet sous un oreiller, PIAGET a observé une évolution des conduites dans
cette situation.
- Jusque l’âge de 8 mois (stades 1 à 3) : l’enfant ne recherche pas l’objet disparu.
L’enfant se comporte comme si l’objet n’existait plus une fois disparu de son champ
visuel.
- À partir de 8-9 mois (stade 4) : l’enfant va rechercher l’objet disparu.
C’est le début de la représentation, permanence objective des objets (début de la
permanence) due à l’action propre : l’enfant cherche l’objet disparu au dernier endroit
où il l’a vu. C’est le stade dit de « L’Erreur A non B ». Il va sur A mais pas sur B alors
qu’il a vu le déplacement.
Mais nous observons une conduite « l’erreur A non B », c’est à dire que l’enfant ne
tient pas compte du déplacement successif.
- À partir de 11-12 mois (stade 5) : l’enfant va rechercher l’objet au dernier endroit où il
l’a vu disparaitre alors que celui du stade précédant va au premier endroit où il l’a vu
se déplacer. Ici c’est le début de la permanence objective des objets due à l’action :
l’enfant tient compte des déplacements successifs de l’objet mais seulement si ces
déplacements sont visibles.
- À partir de 18 mois (stade 6) : l’enfant se représente maintenant les déplacements
invisibles des objets : l’objet permanent est constitué.
Pour être certain qu’un objet est là même si nous ne le voyons pas, il faut une
représentation symbolique des objets.
Avant 8 mois, PIAGET considère qu’il y a déjà permanence de l’objet mais c’est une
permanence subjective c’est à dire une permanence liée aux activités perceptives.
Nous pouvons nous représenter les objets mais pas pour autant en avoir une permanence
durable et objective.