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Implant dentaire unique

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CHAPITRE
Mohammad A. Sabeti, Mahmoud Torabinejad

PLAN DU CHAPITRE

Histoire des implants uniques Implants uniques dans la région esthétique


Diagnostic et plan de traitement par implant unique Implants uniques dans les régions non esthétiques
Extraction de la dent Programme de l’entretien de l’implant dentaire

OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE

Après avoir lu ce chapitre, l’étudiant devrait être capable : 6. De décrire les étapes du positionnement chirurgical d’un
1. D’indiquer l’histoire des implants dentaires uniques. implant dentaire unique sans avoir recours à un lambeau.
2. D’énoncer successivement les étapes du diagnostic et 7. D’identifier les régions non esthétiques pour des implants
du plan de traitement par implant unique. uniques.
3. De décrire la manœuvre d’extraction d’une dent avec un 8. De décrire les facteurs à prendre en compte concernant
traumatisme minimal et celle de la préparation du site les tissus durs et les tissus mous pour positionner
pour y insérer un implant dentaire. un implant unique dans des régions non esthétiques.
4. De décrire les régions esthétiques pour des implants 9. De décrire le tracé du lambeau et la fermeture de la plaie
uniques. pour positionner un implant unique des régions non
5. D’expliquer les situations qui se prêtent à la pose d’un esthétiques.
implant unique sans avoir recours à un lambeau. 10. De décrire les principes de l’entretien des implants uniques.

HISTOIRE DES IMPLANTS UNIQUES forme de panier creux a continué d’inspirer les concep­tions
des fausses racines dentaires pendant les années 1990.
Dès leur origine, les hommes se sont efforcés de garder leurs Des années 1930 jusqu’aux années 1960, de nouveaux alliages
dents (fig.  23.1) et de les remplacer en cas de nécessité. Un métalliques ont été utilisés pour fabriquer des formes variées
sourire agréable a toujours été d’une importance psychosociale d’implants sous-périostés (fig. 23.2). D’autres types d’implants
considérable depuis la nuit des temps. Les implants en pierre, comprennent les lames endostées (fig. 23.3) et les implants trans-
en métal, en ivoire et à partir des coquillages marins sont cités mandibulaires ou basals (fig. 23.4). Ces approches étaient géné-
dans les documents archéologiques de Chine, d’Égypte et du ralement orientées vers des dents piliers de prothèses plurielles.
continent américain. Le succès n’était cependant pas toujours La plupart de ces implants étaient fabriqués en une seule pièce et
au rendez-vous. En 1685, Charles Allen [1] publia le premier n’étaient pas complètement submergés. Des formes variées de
ouvrage de dentisterie (The Operator for the Teeth), et suggéra racines endostées en une seule pièce qui prenaient la forme
que les dents des chiens, des babouins et des moutons soient uti- de tenon, de vis et de cylindre ont aussi été développées. Dans
lisées en tant qu’implants dentaires. Cependant, il a été reconnu les années 1930, Strock [7] utilisa le positionnement immédiat
que ces interventions pouvaient transmettre des maladies. d’un implant Vitallium supportant une couronne en porcelaine
La transplantation a aussi été décrite par Pare [2], Fauchard [3] unique. Il a publié une étude de cas qu’il a suivie pendant 15 ans
et Hunter [4], qui désinfectaient les dents avec l’eau bouillante. pour noter le rôle de l’occlusion et décrire l’environnement his-
L’autotransplantation a également sa place dans la dentisterie tologique. Adams [8] a décrit une procédure en deux étapes en
clinique contemporaine. En 1807, Maggiolo développa plaçant une vis avec une bague de cicatrisation.
un implant dentaire en or qui fut placé en une étape dans À la fin des années 1940, Formiggini [9] présenta un implant
l’alvéole de dent fraîchement extraite en le laissant cicatriser en tantale en forme de vis hélicoïdale. Cette géométrie a été
passivement à l’abri des charges occlusales ; mais il s’ensuit modifiée par Cherchève dans les années 1960 pour augmenter
de l’inflammation et de la douleur [5]. Au début du XXe siècle, la distance entre le pas de vis et la tête de l’implant (fig. 23.5) [10].
Greenfield [6] présenta des implants en forme de panier de fils Certains de ces spécimens endo-osseux commençaient à ressem-
de métal précieux entrelacés servant de support de prothèse bler aux implants ostéo-intégrés, modérément coniques, solides
dentaire complète et de couronnes dentaires prothétiques. Cette et cylindriques contemporains (fig. 23.6). Même si la conférence 437
23 ENDODONTIE

Fig. 23.1  Vue frontale d’une mandibule datant de 500 ans avant Fig. 23.2  Implant sous-périosté maxillaire avec quatre tenons
J.-C. découverte au Liban dans le site ancien de Sidon. Les dents destinés à retenir une prothèse plurielle. (Remerciements
antérieures mal soutenues par le parodonte ont été contenues avec à R. James.)
une attelle en fil d’or. (Remerciements à l’Archaeological Museum,
American University, Beyrouth, Liban.)

Fig. 23.4  Radiogramme panoramique d’un implant transosseux


en une pièce positionné sur le bord inférieur de la mandibule ; cinq
tenons ont été insérés dans la mandibule et quatre autres tenons
Fig. 23.3  Radiogramme péri-apical d’un implant en forme de lame l’ont traversée. Une barre attachée sur ces quatre derniers tenons
supportant le pilier postérieur d’une prothèse fixée mandibulaire. servira à retenir et à stabiliser une prothèse complète.

Fig. 23.6  Divers implants endo-osseux en forme de racine


ont été alignés, permettant de comparer les géométries, le filetage
Fig. 23.5  Radiogramme d’implants posés par le Dr Rafael et les états de surface. L’implant hexagonal de Brånemark
438 Chercheve. (Remerciements à R. James.) est à droite de l’alignement.
Implant dentaire unique 23
intitulée « Dental Implants : Benefit and Risk Consensus Deve-
lopment and Technology Conference » qui s’est tenue en 1978
à la Harvard School of Dental Medicine a énoncé de nouvelles
normes d’implants, un chercheur enthousiaste, Brånemark, a
commencé à publier une série d’études expérimentales sur l’uti-
lisation d’ancrages intraosseux des prothèses dentaires dès la fin
des années 1960, aboutissant à la publication historique en 1977
sur une étude qui a duré 10 ans [11, 12]. Son implant en forme de
racine en titane fileté à deux étages (Nobelpharma, actuellement
Nobel Biocare) a été le premier présenté en Amérique du Nord
en 1982 (fig. 23.6) à la conférence Toronto Implant organisée
par le Dr George Zarb [13].
Les implants endo-osseux ostéo-intégrés ont d’abord été
utilisés pour traiter les mâchoires complètement édentées
depuis plus de 40  ans. Le protocole original de Brånemark
pour le traitement implantaire de la région antérieure édentée
comprenait un lambeau mucovestibulaire  ;différée pendant
la cicatrisation pour faciliter l’ostéo-intégration  ; et la res- Fig. 23.7  Radiogramme d’une première molaire mandibulaire
tauration au moyen de prothèses supportées par un implant. gauche (36) dont le diagnostic confirme une fracture de la racine
et conduit à prescrire une extraction de la dent.
En 1985, Zarb, Jansson et Jemt ont débuté des recherches sur
l’application longitudinale des implants ostéo-intégrés dans le
domaine d’application de la prothèse amovible complète, le  tabagisme. Un examen minutieux de la cavité buccale du
le traitement des patients édentés partiels, des patients totale- patient doit aussi être exécuté pour identifier les zones malades
ment édentés, et des implants dentaires uniques [14]. Beaucoup ou les malpositions dentaires qui pourraient affecter le succès
d’innovations ont facilité l’aboutissement actuel, prévisible général du traitement final par prothèse implantaire. L’évaluation
et généralisé de l’utilisation des implants dentaires uniques ; inclut les dents cariées ou manquantes et l’interrelation des
cependant, des défis futurs se présenteront avec le lancement arcades dentaires opposées et des espaces interdentaires qui y
rapide de nouveautés ou de procédures non encore testées [15]. sont liés. L’examen radiographique minutieux est aussi néces-
Le Consensus Development Conference on Dental Implants, saire pour le positionnement correct des implants.
qui s’est tenu en 1988 au National Institutes of Health, a ajouté L’établissement du diagnostic est important  ; il doit être
quelques suggestions supplémentaires. fondé sur l’examen systématique et soigneux ainsi que sur
l’analyse des données de l’examen clinique. Dès que ce diag-
nostic a été établi, les interventions raisonnées peuvent géné-
DIAGNOSTIC ET PLAN DE TRAITEMENT ralement être exécutées (fig. 23.7). Les attentes et les souhaits
PAR IMPLANT UNIQUE du patient peuvent souvent compliquer la planification du
traitement. Un plan de traitement idéal s’attaque à la raison
Malgré les nombreuses avancées dans le champ de la médecine principale de la plainte du patient, répond efficacement aux
dentaire, beaucoup de dents sont encore atteintes de carie, de attentes du patient, s’appuie sur l’environnement biologique
maladie parodontale ou doivent être extraites suite à un trau- et les preuves scientifiques, et prescrit le traitement de res-
matisme. Les options traditionnelles de traitement font appel tauration ou d’entretien de la fonction et de l’esthétique.
à la restauration des dents malades par des traitements endo-
dontiques, des traitements parodontaux et/ou des restaurations
prothétiques fixées ou amovibles. Quand un doute se présente EXTRACTION DE LA DENT ET PRÉPARATION
pour savoir si les dents peuvent être restaurées ou traitées, les DU SITE
dentistes et les patients se demandent fréquemment si les dents
peuvent être sauvées par un traitement endodontique et un traite­ Les implants dentaires sont les traitements préférés pour
ment parodontal, ou s’il est préférable de choisir leur rempla- remplacer des dents manquantes. Ces traitements sont d’un
cement par les implants dentaires après les avoir extraites. bon pronostic et le taux de survie a été estimé entre 85  %
L’établissement d’un diagnostic approprié à la situation du et 100  % [16]. De nos jours, l’ostéo-intégration n’est pas
patient permet la planification adaptée d’un traitement correc- l’unique but du traitement. L’équilibre entre la restauration
tement exécuté. Tout plan de traitement doit être fondé sur des portée par l’implant et les tissus mous environnants est aussi
données scientifiquement éprouvées pour garantir la réussite d’une grande importance (fig.  23.8). C’est particulièrement
des résultats. Le manque d’anticipation de l’échec limite le suc- vrai dans les régions esthétiques. L’extraction dentaire est
cès immédiat. Le diagnostic doit être systématique, donc complet souvent accompagnée par des degrés différents de perte de
et précis. Cette évaluation comprend la raison principale de la l’os alvéolaire et d’altérations des tissus mous qui créent des
plainte du patient, l’évaluation globale du patient avant le traite- situations de défi pour restaurer l’esthétique des tissus mous,
ment, l’examen radiographique minutieux, les tests nécessaires le positionnement idéal de l’implant et la prise en charge des
et un aperçu de l’histoire de la santé dentaire et de la santé géné- tissus (fig. 23.9). La perte d’une dent induit une perte ou une
rale du patient pour identifier les paramètres qui pourraient inter- fracture immédiate de l’os alvéolaire, de l’os interproximal,
férer avec la thérapeutique implantaire. Cet aperçu comprend la de la papille interdentaire, et elle peut entraîner la récession de
santé cardiovasculaire ; les antécédents de diabète, d’ostéopénie, la gencive marginale, un espace interdentaire vide (fig. 23.10),
ou d’ostéoporose  ; la thérapeutique avec les anticoagulants  ; ou contraindre à construire une restauration  plus  grosse. 439
23 ENDODONTIE

Fig. 23.8  A. Restauration implantaire au site de 11 illustrant l’équilibre et l’harmonie avec les tissus mous adjacents.
B. Radiogramme de l’implant au site de 11 montrant un excellent état osseux. (Source : Torabinejad M, Sabeti MA,
Goodacre CJ : Principles and practice of single implant and restoration, St Louis, 2014, Saunders.)

Fig. 23.9  Récession marginale autour de la restauration Fig. 23.10  Perte de la papille interproximale distale du site
implantaire au site de 11. (Source : Torabinejad M, Sabeti MA, implantaire de 11. (Source : Torabinejad M, Sabeti MA, Goodacre
Goodacre CJ : Principles and practice of single implant and CJ : Principles and practice of single implant and restoration,
restoration, St Louis, 2014, Saunders.) St Louis, 2014, Saunders.)

Les changements morphologiques de l’os alvéolaire et des tis- esthétiques et pour limiter les traumatismes de la papille inter-
sus mous ont été étudiés après l’extraction dentaire. L’extraction dentaire et de la gencive marginale. Le périotome se présente
d’une dent peut induire une perte d’os de 2 mm de moyenne. sous la forme d’une lame fine et plate, ce qui facilite la mobili-
Des études ont mis en évidence des comblements osseux sation de la dent en coupant l’attache gingivale et en la luxant
incomplets d’alvéole et la réduction de hauteur de l’os alvé­ depuis l’intérieur du sulcus. La méthode est la suivante. Insé-
olaire [17–19]. Si ces situations ne sont pas corrigées, cette perte rer le périotome dans l’espace ligamentaire parodontal tout au
osseuse tend à empêcher un positionnement idéal de l’implant long des surfaces radiculaires en exerçant une pression conti-
dentaire de remplacement. Par bonheur, cette déficience peut nue en direction apicale. Prolonger la pression avec ou sans
être surmontée par l’usage des membranes parodontales. maillet chirurgical jusqu’à ce que le périotome s’enfonce dans
le sulcus gingival à une profondeur suffisante pour initier la
Extraction peu traumatisante mobilité de la dent (fig. 23.11). Quand cela est possible, insé-
Pour extraire une dent, l’utilisation d’un périotome est pré- rer le périotome dans le sulcus interproximal ou lingual de la
férable à l’élévateur conventionnel qui est associé à des trau- dent pour éviter d’endommager la paroi alvéolaire vestibulaire
matismes des tissus osseux et des tissus mous. Cet instrument dans le but de maintenir l’intégrité de la paroi vestibulaire de
440 est indispensable pour les extractions dentaires dans les zones la mâchoire et le bord marginal de la gencive.
Implant dentaire unique 23
IMPLANTS UNIQUES DANS LA RÉGION
ESTHÉTIQUE

L’importance de la région esthétique (incisives, canines et


prémolaires maxillaires) réside dans le rôle qu’elle joue dans
l’apparence esthétique du patient. Un grand nombre d’articles
ont été publiés sur ce sujet, que ce soit du point de vue chirur-
gical ou du point de vue prothétique. Les fondements de la chi-
rurgie implantaire et les principes de prise en charge des tissus
osseux et des tissus mous dans cette région sont particuliers
par comparaison avec les autres régions de la cavité buccale.
Le patient ne peut être considéré apte à bénéficier de la
chirurgie implantaire que si l’état des tissus osseux et des
tissus mous a été minutieusement analysé dans le respect de
ces principes. Comme cela a été mentionné précédemment,
la région esthétique correspond aux incisives, canines et pré-
Fig. 23.11  La pénétration du périotome dans l’espace
du ligament parodontal initialise la mobilité de la dent. (Source :
molaires maxillaires. Les molaires maxillaires et les dents
Torabinejad M, Sabeti MA, Goodacre CJ : Principles and practice mandibulaires sont exclues de cette zone. Avant de réaliser
of single implant and restoration, St Louis, 2014, Saunders.) l’intervention de chirurgie implantaire, le chirurgien doit se
poser trois questions importantes :
j Est-ce que l’intervention chirurgicale sera immédiate ?

j Si la dent est déjà extraite, quel est le temps écoulé depuis

l’extraction ?
j Existe-t-il des lésions osseuses présentes dans cette région ?

Si oui, sont-elles verticales, horizontales ou les deux à la


fois ?

Intervention chirurgicale implantaire


immédiate sans lambeau
Une intervention chirurgicale implantaire sans lambeau peut
être prescrite quand une dent doit être extraite pour des pro-
blèmes endodontiques ou en cas de fractures radiculaires. Elle
ne peut être exécutée sans lambeau que si les caractéristiques
cliniques suivantes sont relevées :
j dent monoradiculée ;

j bon état général ;

j patient non fumeur ;

j alignement des dents sur la lèvre inférieure ;


Fig. 23.12  Vue préopératoire d’un bord alvéolaire dont les
j biotype de gencive épaisse ;
tissus mous et les tissus durs présents sont inadéquats pour une
j os faciaux intacts et épais ;
intervention chirurgicale implantaire. (Source : Torabinejad M, Sabeti
j absence d’infection aiguë ;
MA, Goodacre CJ : Principles and practice of single implant and
restoration, St Louis, 2014, Saunders.) j bon niveau anatomique vertical avec les dents adjacentes.

Implant dentaire unique Technique chirurgicale


Pendant l’examen clinique pour dresser le bilan pré-implantaire, Extraire la dent avec un périotome et s’assurer que la paroi
le praticien peut être contraint à affronter les altérations osseuses osseuse vestibulaire est intacte. Pratiquer une ostéotomie sur
horizontales, verticales et intra-alvéolaires (fig. 23.12), qui sont la paroi palatine de l’alvéole pour préparer le site implantaire.
fréquentes et importantes sur le plan thérapeutique. L’établis- Pendant la préparation du site, il faut s’assurer du position-
sement correct du diagnostic de l’état du patient permet au pra- nement spatial correct de l’implant. Les caractéristiques d’un
ticien de planifier convenablement un traitement qui peut être site implantaire correct dans la région esthétique sont les sui-
exécuté avec un pronostic favorable. Le praticien peut choisir vantes :
de  réaliser une régénération osseuse guidée et le positionne- j la plate-forme de l’implant doit être à 3 à 4 mm en direction

ment de l’implant simultanément ou de procéder en deux étapes. apicale de la jonction amélocémentaire des deux dents adja-
Les implants uniques peuvent remplacer chacune des dents centes (fig. 23.13) ;
de l’arcade dentaire. Pour répondre au cahier des charges d’un j la plate-forme de l’implant doit être à 1 à 2 mm palatin par

implant unique, différentes régions de la cavité buccale ont rapport au profil des deux dents adjacentes (fig. 23.14) ;
été classifiées en deux grands groupes comprenant la région j la plate-forme de l’implant doit être positionnée dans l’os

esthétique (c’est-à-dire les incisives, les canines et les pré- à une distance acceptable de 1,5 mm des dents adjacentes
molaires au maxillaire) et la région non esthétique (c’est-à- (fig. 23.15).
dire les molaires maxillaires et les dents mandibulaires). Cela Dès que l’implant a été correctement positionné, combler
permet d’analyser séparément les caractéristiques de chacune l’espace vide entre l’implant et l’os vestibulaire avec de l’os
des régions. autogène [20] ou tout autre matériau osseux de comblement 441
23 ENDODONTIE

Fig. 23.13  Tracés des régions de confort et de danger dans Fig. 23.14  Tracés des régions de confort et de danger dans
le sens vertical. (Source : Torabinejad M, Sabeti MA, Goodacre CJ : le sens horizontal. La zone de confort est l’endroit correct pour
Principles and practice of single implant and restoration, St Louis, positionner la plate-forme de l’implant horizontalement ; les zones
2014, Saunders.) de danger sont à éviter pour positionner la plate-forme de l’implant.

agressive possible. Par la suite, le positionnement correct de


l’implant observera les règles du chemin spatial décrites pré-
cédemment. Si l’os vestibulaire doit être reconstruit et ren-
forcé par une régénération osseuse guidée, les interventions
nécessaires sont exécutées de manière raisonnée en appliquant
avec rigueur les principes chirurgicaux. L’implant sera enfoui
pendant une durée de 3 à 4 mois pour préserver le greffon ;
une deuxième intervention chirurgicale est réalisée et la pro-
thèse est mise en œuvre (fig. 23.17).

IMPLANTS UNIQUES DANS LES RÉGIONS


NON ESTHÉTIQUES

Les régions non esthétiques de la cavité buccale comprennent


les sites des dents postérieures maxillaires et des dents man-
dibulaires postérieures et antérieures. Chaque région présente
des caractéristiques spécifiques et des caractères anatomiques
dont il faudra tenir compte pendant l’intervention chirurgicale.
Par exemple, les sinus maxillaires dans le maxillaire postérieur
Fig. 23.15  Tracés des zones de confort et de danger dans le sens et le nerf alvéolaire inférieur à la mandibule sont deux struc-
mésiodistal. La zone de confort est l’endroit correct pour positionner tures anatomiques importantes des régions non esthétiques. Le
la plate-forme dans le sens mésiodistal ; les zones de danger sont patient peut souffrir de lésions irréparables en cas de mécon-
à éviter pour positionner la plate-forme de l’implant. (Source : naissance de ces paramètres. De plus, l’étroitesse des espaces
Torabinejad M, Sabeti MA, Goodacre CJ : Principles and practice of entre les incisives mandibulaires expose les dents adjacentes à
single implant and restoration, St Louis, 2014, Saunders.)
des lésions traumatiques iatrogènes ; et cela doit être pris en
compte pendant les manœuvres de chirurgie implantaire. Ces
pour soutenir l’os vestibulaire afin de minimiser une résorp- problèmes et les techniques chirurgicales appliquées à chaque
tion secondaire de cet os. À ce stade, si l’intensité des forces région sont décrits dans les paragraphes suivants.
de torsion est d’au moins 35  N, l’implant peut être posé
et une prothèse provisoire peut être fabriquée pour soutenir et Considérations osseuses
préserver la stabilité des tissus mous dans cette région. Si ces Le processus de résorption osseuse après l’extraction est
conditions ne sont pas réunies, l’implant doit être enfoui, une bien établi. La quantité d’os résorbé pendant l’année suivant
deuxième intervention chirurgicale doit être réalisée et la pro- l’extraction dentaire est bien plus grande que celle qui se
thèse doit être fabriquée au moment opportun (fig. 23.16). produit durant les années suivantes [21]. L’état osseux devient
Si les critères de chirurgie sans lambeaux ne sont pas réu- compliqué quand le volume osseux est diminué et que la qua-
nis, un lambeau chirurgical mucopériosté de pleine épaisseur lité de l’os n’est pas uniforme dans les différentes régions de
442 doit être récliné pour que l’extraction de la dent soit la moins la mâchoire. Ces deux importants facteurs, qualité et quantité,
Fig. 23.16  A. Vue radiographique de l’incisive latérale maxillaire gauche. B. Vue clinique de la même dent qu’en
A. C à E. Extraction traumatique de la dent au moyen d’un périotome. F. Vue radiographique du positionnement spatial correct 443
de l’implant. G et H. Prothèse provisoire immédiate. (Source : Torabinejad M, Sabeti MA, Goodacre CJ : Principles and practice
of single implant and restoration, St Louis, 2014, Saunders.)
23 ENDODONTIE

de l’os jouent un rôle important pour préciser la localisation et appartiennent à la catégorie des implants courts dont le pro-
le positionnement de l’implant. nostic est moins favorable que les implants plus longs. Pour
En 1985, Zarb et Lekholm ont établi une classification de la ces raisons, une hauteur d’os de 8 à 14 mm et aucune structure
qualité et de la quantité d’os des mâchoires. L’échelle de clas- anatomique ne risquant d’être touchée offrent des conditions
sification de la qualité osseuse comprend quatre niveaux du idéales pour un traitement implantaire. Il doit être souligné
type I au type IV et celle de la quantité osseuse comprend cinq que la distance entre l’apex de l’implant et le plafond du canal
niveaux du type A au type E (fig. 23.18). D’un point de vue mandibulaire doit être de 2  mm au minimum. En revanche,
qualitatif, les os de type II et de type III sont les plus appro- un contact entre l’apex de l’implant et le plancher du sinus
priés pour le positionnement de l’implant. Les os de type I et maxillaire, voire la perforation de ce plancher, ne pose pas de
de type IV peuvent poser des problèmes de processus de régé- problème si la muqueuse sinusienne n’est pas rompue.
nération et d’ostéo-intégration. D’un point de vue quantitatif, La largeur de l’os est un paramètre crucial pour garantir
les os de type A et de type B sont idéaux ; mais des problèmes la longévité de l’implant dentaire. Des implants de 4 mm de
de plus en plus nombreux se poseront avec l’augmentation de diamètre exigent une largeur d’os de 6 mm ; si cette largeur
la résorption osseuse. est de 7 mm, le pronostic à long terme n’en est que plus favo-
Dans un premier temps, la hauteur de l’os est estimée sur rable. Des implants épais de 5 mm de diamètre exigent une
un cliché radiographique des régions de la mâchoire concer- largeur d’os de 7 à 8 mm. L’os vestibulaire à l’implant dont
née. La radiographie panoramique est la méthode la plus la largeur est inférieure à 1 mm indique son renforcement par la
couramment utilisée pour mesurer la hauteur de l’os. Cette technique de régénération osseuse guidée. C’est d’autant plus
hauteur est mesurée à partir de la crête édentée et de repères important dans la région antérieure du maxillaire qu’un os trop
anatomiques remarquables. Le sinus maxillaire et le canal fin peut se résorber ; par conséquent, une récession gingivale
mandibulaire limitent fortement la hauteur d’os. En général, le s’installera et découvrira le bord métallique de l’implant et
pronostic du traitement implantaire est d’autant plus favorable compromettra l’apparence esthétique du patient. Pour préve-
que la hauteur de l’implant est plus grande. Cependant, des nir de tels problèmes, toutes les interventions implantaires de
longueurs d’implant excédant 13 à 14 mm ne sont pas recom- la région antérieure doivent être complétées avec un comble-
mandées. Les implants dont la longueur est inférieure à 8 mm ment osseux.

A B

C D
Fig. 23.17  A. Vue radiographique de l’incisive centrale maxillaire gauche. B. Vue clinique de la même dent qu’en A. C. Après
444 avoir récliné un lambeau mucopériosté. D. Après extraction et préparation du site.
Implant dentaire unique 23

E F

G H
Fig. 23.17 (suite)  E. Positionnement spatial correct de l’implant. F et G. Technique de régénération osseuse guidée avec des
particules osseuses et une membrane de collagène. H. Suture et enfouissement de l’implant. (Source : Torabinejad M, Sabeti MA,
Goodacre CJ : Principles and practice of single implant and restoration, St Louis, 2014, Saunders.)

Fig. 23.18  Les quatre types de qualité de l’os. (Source : Lekholm U, Zarb GA : Patient selection and preparation. In Brånemark PI,
Zarb GA, Albrektsson T, editors : Tissue integrated prostheses : osseointegration in clinical dentistry, Chicago, 1985, Quintessence.) 445
23 ENDODONTIE

Considérations sur les tissus mous était plus favorable avec une épaisseur de plus de 2 mm. Cepen-
Tout comme l’os, les tissus mous kératinisés entourant l’implant dant, certains auteurs pensent que le besoin de gencive attachée
sont des facteurs importants pour garantir la longévité de kératinisée est spécifique selon les patients [23]. Pour ces raisons,
l’implant et la prévention de la péri-implantite. Une recherche pendant la planification du traitement, il conviendra de mesurer
considérable s’est penchée sur cette question. Certaines la quantité de gencive attachée kératinisée. Si cette quantité est
études ont montré que les implants pouvaient durer, même en insuffisante, des mesures doivent être prises pour l’augmenter.
l’absence de gencive kératinisée, et ne présenter aucun pro- Si cette quantité est suffisante, des moyens doivent être mis en
blème. D’autres études, en revanche, insistent sur la néces- œuvre pour faire en sorte que la localisation de cette gencive
sité de la présence de la gencive kératinisée jugée favorable soit correcte autour de la gencive. Les techniques couramment
aux implants [22]. Par conséquent, pour prévenir d’éventuels utilisées pour fournir de la gencive attachée kératinisée autour
problèmes, la présence de gencive kératinisée est le moyen de l’implant sont le repositionnement apical d’un lambeau, la
logique d’offrir un environnement favorable pour positionner greffe de gencive libre et la greffe de tissu conjonctif enfouie.
un implant. Cet environnement peut être ménagé pendant ou
après le positionnement de l’implant. Les avantages associés Régénération osseuse guidée
à la présence de gencive kératinisée autour des implants sont pour le développement du site de l’implant
décrits dans l’encadré 23.1. La planification du traitement pour Une largeur ou une hauteur d’os insuffisante avant la thérapie
le positionnement des implants doit tenir compte de la présence implantaire peut être augmentée au moment du positionnement
de gencive attachée kératinisée dont l’importance est cruciale. de l’implant. Cette procédure peut impliquer de combler un
Cette gencive doit être reconstruite pendant le positionnement site d’extraction volumineux par de la greffe accompagnant le
de l’implant ou bien après, en cas d’absence de gencive kérati- positionnement implantaire immédiat, ou bien par de la greffe
nisée. Il a été empiriquement démontré que 2 mm au minimum pour compenser une déficience de crête osseuse horizontale ou
de gencive attachée kératinisée suffisaient, et que le pronostic verticale constatée pendant la pose de l’implant. Ces problèmes
peuvent être résolus en pratiquant une variété de méthodes fon-
dées sur le principe de la régénération osseuse guidée. Pour que
Encadré 23.1  Avantages de la gencive kératinisée l’augmentation de volume osseuse réussisse, les trois dimen-
autour des implants sions de l’espace du site receveur doivent être assez longues pour
que le processus de régénération prenne place et que la matrice
Certains avantages de la gencive kératinisée autour des implants
finale se minéralise. Cet espace peut être créé avec un treillis
sont les suivants.
j La gencive kératinisée stabilise la crête osseuse autour
rigide ou non rigide ou une membrane et un greffon osseux à
de l’implant. particules. Quand un implant est immédiatement positionné
j Le patient peut contrôler la plaque bactérienne plus dans le site d’extraction de la dent qui vient d’être extraite, il
aisément. existe souvent un espace vide entre la surface de l’implant et les
j Le risque de récession gingivale et d’altération des critères parois osseuses qui l’entourent. Ce vide peut être exploité pour
esthétiques diminue. rétablir une épaisseur adéquate de l’os vestibulaire dans le but
j Le praticien peut aisément prendre des empreintes.
d’éviter sa résorption et de garantir l’esthétique de l’implant [24].
j Les surfaces métalliques des implants ont probablement
Cela peut être accompli en insérant un greffon dans l’alvéole
plus de chance d’être invisibles quand l’épaisseur gingivale ou sur la surface de la paroi osseuse vestibulaire immédiate-
est augmentée.
ment avant l’insertion de l’implant (fig. 23.19). Le matériau du

Fig. 23.19  A. Insertion d’un greffon de particules d’os dans un site d’extraction frais, immédiatement avant le positionnement
de l’implant. B. Positionnement de l’implant après le placement du greffon. (Source : Torabinejad M, Sabeti MA, Goodacre CJ :
446 Principles and practice of single implant and restoration, St Louis, 2014, Saunders.)
Implant dentaire unique 23
greffon peut être alternativement inséré après le positionnement limite pas à confiner un greffon ; elle sert aussi de trame pour
de l’implant, malgré la difficulté rencontrée pour instrumenter régénérer les tissus mous environnants. Ces matériaux ont
et combler l’espace apical de la fausse racine pendant cette l’avantage de ne pas requérir de fermeture primaire de la plaie
séquence. et, par conséquent, de ne pas nécessiter de décharge tissulaire
Dès que le positionnement de la fausse racine et du greffon pour le repositionnement du lambeau (fig.  23.20). L’utili-
a été exécuté dans la localisation souhaitée, il conviendra de sation de membrane résorbable en polytétrafluoroéthylène
procéder au confinement des particules et à l’exclusion cel- (PTFE, ou Téflon®) peut être indiquée si la fermeture primaire
lulaire au moyen d’une membrane résorbable ou non résor- est impossible et que l’augmentation de tissu mou n’est pas
bable. Si une augmentation de gencive attachée est souhaitée, nécessaire ou souhaitée (fig.  23.21). Ce matériau peut être
un greffon de tissu conjonctif autogène ou allogène convient exposé pendant la cicatrisation sans pour autant améliorer
idéalement pour remplir ces fonctions. Cette greffe ne se significativement l’état des tissus mous [25].

Fig. 23.20  A. Positionnement immédiat d’un implant sur un site d’extraction frais. B. Greffon à particules d’os contre la face
vestibulaire de l’implant. C. Un greffon de tissu conjonctif autogène recouvre le site chirurgical et augmente les contours des
tissus mous. D. Résultat postopératoire montrant des tissus mous en abondance. E. Positionnement immédiat d’un implant
dans un site d’extraction frais avec un comblement de l’alvéole au moyen de greffe de particules d’os sur la face vestibulaire.
F. Un greffon de matrice dermique acellulaire recouvre le site chirurgical et augmente les contours des tissus mous. G. Résultat
postopératoire montrant des tissus mous en abondance. (Source : Torabinejad M, Sabeti MA, Goodacre CJ : Principles and
practice of single implant and restoration, St Louis, 2014, Saunders.) 447
23 ENDODONTIE

titane offre un confinement et une stabilisation acceptables du


greffon, une intervention chirurgicale secondaire sera requise
pour le déposer. La plupart du temps, la dépose du treillis est
une intervention lente parce que sa trame est envahie par du
tissu mou, ce qui rend la manœuvre difficile.
Plus récemment, des membranes rigides et résorbables
ont été utilisées pour la régénération osseuse guidée  ; elles
éliminent la nécessité d’une dépose de la membrane par une
deuxième intervention chirurgicale. Des membranes fabri-
quées en polymères D et L d’acide lactique thermoplastiques
sont utilisées avec succès pour créer des espaces qui seront
comblés de greffons constitués de particules d’os, comme cela
se pratiquait avec les treillis traditionnels en titane. Plutôt que
les vis ou les tenons de fixation qui doivent être secondairement
extraits, cette membrane est fixée au moyen de tenons résor-
bables fabriqués avec le même polymère qui permet sa résorp-
tion par hydrolyse (fig. 23.23). Ce dispositif utilise une pièce à
Fig. 23.21  Une membrane non résorbable main vibrant par ultrasons pour produire une chaleur par fric-
de polytétrafluoroéthylène (PTFE ou Teflon®) peut être utilisée tion afin de fixer le tenon en polymère dans l’os de l’hôte. Une
pour recouvrir le site chirurgical quand il n’y a pas besoin fois le tenon fixé, la membrane de polymère est soudée avec la
d’augmenter l’épaisseur des tissus mous. (Source : Torabinejad M, tête du tenon selon le même principe ultrasonore. Des études
Sabeti MA, Goodacre CJ : Principles and practice of single implant
ont démontré que cette chaleur frictionnelle ne produit qu’une
and restoration, St Louis, 2014, Saunders.)
légère élévation de température pendant des courtes périodes
quand les deux surfaces dures sont en contact [26].
L’introduction des membranes rigides résorbables a permis
le développement favorable des tissus durs du site dans une
variété de situations, sans qu’une seconde intervention chi-
rurgicale soit nécessaire pour extraire les vis de fixation, les
tenons ou les treillis. Malgré tout, comme pour toute technique
de régénération, pour que la greffe ne soit pas compromise, il
est important que l’accès au site de comblement soit adéquat.
La prise en charge du lambeau chirurgical est importante non
seulement pour que l’accès au site soit adéquat, mais aussi
pour assurer une fermeture correcte à la fin de l’intervention.

Tracé du lambeau
Quand la pose chirurgicale d’un implant exige un accès à
travers les tissus mous buccaux jusqu’à l’os sous-jacent, le
tracé de l’accès est non seulement important pour l’interven-
tion chirurgicale, mais aussi pour minimiser les complications
Fig. 23.22  Un treillis en titane utilisé pour augmenter le volume postopératoires relatives à la déhiscence ou à la rétraction du
de tissu dur dans les trois dimensions de l’espace. (Source : lambeau. En général, pour préparer l’ostéotomie, une incision
Torabinejad M, Sabeti MA, Goodacre CJ : Principles and practice of
au sommet de la crête ou légèrement linguale est appropriée.
single implant and restoration, St Louis, 2014, Saunders.)
Avant d’inciser, il convient d’estimer la qualité et la quantité
de gencive attachée. Plus celle-ci est dense, plus elle aide à
L’utilisation de membrane résorbable en collagène est indi- minimiser le traumatisme marginal de l’incision pendant
quée pour fermer la plaie si la gencive attachée est bien pré- la réflexion du lambeau. Cette densité améliorée facilite
sente au moment du positionnement de l’implant, et qu’une aussi la suture et réduit l’incidence du déchirement à la fin de
fermeture primaire est possible sur le site. Il arrive souvent l’intervention (voir fig. 23.24 et fig. 23.25).
que la qualité de l’os ne soit pas suffisamment acceptable pour L’incision initiale doit s’étendre sur toute l’épaisseur de la
initier le positionnement de l’implant. Dans de tels cas, la sta- gencive et du périoste pour atteindre la crête osseuse sous-
bilité de l’implant dans le site peut être assurée simultanément jacente. Cela offre une réflexion initiale du lambeau très nette
à la pose par comblement latéral et vertical. Pour compenser sur le site chirurgical. Un échec de l’incision au niveau de ces
les forces de compression du lambeau de recouvrement et deux couches entraîne des difficultés pour récliner le lambeau
des tissus, un dispositif rigide peut être utilisé pour protéger et augmente l’incidence des déchirements et des traumatismes
l’espace dans lequel le greffon va poursuivre sa maturation. marginaux du lambeau. Ces dommages vont finalement
Traditionnellement, le titane est le premier matériau consti- compliquer la fermeture définitive de la plaie à cause de
tuant un treillis rigide pour laisser de l’espace à la régénération troubles de l’irrigation sanguine dans cette zone essentielle, ce
osseuse guidée. Les avantages de ce matériau ont été prouvés ; qui peut induire une perte de stabilité tissulaire postopératoire.
ce sont  : la biocompatibilité, la facilité de manipulation, la Si la papille interdentaire doit être réclinée, l’incision doit être
stabilité sur le site chirurgical et le réglage raisonnable des homogène à celle des autres tissus pour que l’épaisseur du
448 contraintes de la rigidité (fig.  23.22). Bien que le treillis de lambeau soit la même quand il sera récliné. Le maintien de
Implant dentaire unique 23

Fig. 23.23  A. Un tenon de fixation résorbable SonicWeld Rx®. B. Une membrane rigide résorbable SonicWeld RX®. C. La
membrane rigide résorbable est utilisée pour augmenter le volume de crête osseuse vestibulaire. D. Vue occlusale montrant
la création de l’espace obtenu avec la membrane rigide. E. Implant positionné avec la crête osseuse vestibulaire augmentée.
(Source : Torabinejad M, Sabeti MA, Goodacre CJ : Principles and practice of single implant and restoration, St Louis, 2014,
Saunders.)

l’intégrité de la papille pendant la réflexion du lambeau réduit devrait être réalisée en direction apicale pour autoriser l’accès
le risque de nécrose et renforce sa vitalité postopératoire (voir au site. Si l’augmentation n’était pas requise ou si une régu-
fig. 23.21 et 23.24). lation chirurgicale de crête osseuse devrait être réalisée, la
Une fois le lambeau de pleine épaisseur récliné, le praticien décharge périostée devrait être exécutée en direction coronaire
peut choisir d’inciser le périoste pour récliner un lambeau sus- dans la partie réclinée du lambeau pour maintenir l’irrigation
périosté plus mobile [27]. Si l’accès à la surface vestibulaire sanguine de l’os cortical et pour limiter le remodelage post-
pour régénérer le tissu dur était requis, cette décharge périostée opératoire. En conformité avec les principes de la chirurgie 449
23 ENDODONTIE

Fig. 23.24  A. Tracé de l’enveloppe du lambeau conçu pour minimiser les incisions de décharge verticales et pour augmenter
le volume de gencive attachée sur la crête endentée. B. Tracé alternatif de l’enveloppe du lambeau conçu pour minimiser les
incisions de décharge verticales et pour augmenter le volume de gencive attachée sur la crête endentée. (Source : Torabinejad M,
Sabeti MA, Goodacre CJ : Principles and practice of single implant and restoration, St Louis, 2014, Saunders.)

exemple le catgut chromé). Pour les interventions qui requiè-


rent une cicatrisation plus longue, un matériau de suture non
résorbable (par exemple polypropylène ou PTFE) peut être
utilisé et sectionné à la discrétion du praticien. La libération
du lambeau doit être exécutée avant la fermeture de la plaie ;
pour cette raison, les sutures doivent être en mesure d’être
placées sans créer de tensions aux bords du lambeau.

PROGRAMME DE L’ENTRETIEN DE L’IMPLANT


DENTAIRE

De nombreux principes et caractéristiques d’entretien théra-


peutiques s’appliquent aussi bien à la denture naturelle qu’aux
implants dentaires. Chez des patients partiellement édentés
Fig. 23.25  Enveloppe du lambeau pour minimiser les incisions équipés de restaurations portées par des implants, les consul-
de décharge verticales. (Source : Torabinejad M, Sabeti MA, Goodacre tations d’entretien combinent l’entretien parodontal tradi-
CJ : Principles and practice of single implant and restoration, St Louis, tionnel des dents naturelles avec celui des implants dentaires.
2014, Saunders.) Chez les patients totalement édentés équipés de restaurations
portées par des implants, le centre d’attention est la prévention
traditionnelle, les lambeaux créés doivent être étendus pour ou le traitement des péri-implantites muqueuses, sachant que
éviter de nuire à l’irrigation sanguine dans les tissus réclinés. les pathologies carieuses et endodontiques sont inexistantes.
Des instruments microchirurgicaux peuvent être utilisés pour Les données collectées comprennent la mesure de la profon-
réduire l’accès au site d’implantation en réduisant l’incision deur des poches, le saignement au sondage, la suppuration,
et la réflexion du lambeau. De cette façon, les incisions verti- la récession, la mobilité, la réponse à la percussion et l’appa-
cales peuvent être réduites ou évitées aussi bien que le risque rence clinique de la muqueuse péri-implantaire. Le sondage
de déhiscence postopératoire associé. doit être exécuté en appliquant une force très légère (n’excé-
dant pas 0,15 N) parce qu’une force excessive peut perturber
Fermeture de la plaie l’attache des tissus mous et il a été montré qu’elle conduisait
Une fois l’intervention chirurgicale terminée, la fermeture de à surestimer les profondeurs et l’hémorragie au sondage [28, 29].
la plaie doit être passive pour garantir la réussite du traitement. Comme pour les dents naturelles, l’inflammation des tissus
La libération du périoste est souvent nécessaire pour que la mous entourant les implants a pour résultat une plus grande
fermeture de la plaie soit parfaite parce que le périoste d’un pénétration apicale de la sonde parodontale [30]. Par conséquent,
lambeau de pleine épaisseur offre une quantité de mobilité il a été prouvé qu’un sondage léger est un moyen efficace pour
limitée. Après la décharge du périoste, le repositionnement évaluer la stabilité de l’attache péri-implantaire et détecter la
du tissu est beaucoup plus facile. Après le repositionne- péri-implantite (fig. 23.26).
ment, les tissus mous doivent être maintenus avec précision Les radiographies péri-apicales de suivi sont généralement
sur la localisation souhaitée par le truchement d’une suture prises une année après la mise en charge de l’implant ; par la
non traumatique. Pour des interventions qui demandent un suite, la fréquence de l’évaluation radiographique est déter-
repositionnement de lambeau à court terme, un matériau de minée par les résultats cliniques [31]. Il faut veiller à orienter
450 suture résorbable ou lentement résorbable peut être utilisé (par la surface sensible parallèlement au grand axe de la fausse
Implant dentaire unique 23

Fig. 23.26  Sondage délicat du sulcus périphérique de l’implant. Fig. 23.27  Irrigation du sulcus périphérique de l’implant
(Source : Torabinejad M, Sabeti MA, Goodacre CJ : Principles and avec de la povidone iodée à 10 %. (Source : Torabinejad M,
practice of single implant and restoration, St Louis, 2014, Saunders.) Sabeti MA, Goodacre CJ : Principles and practice of single
implant and restoration, St Louis, 2014, Saunders.)
racine  ; cela requiert une attention soutenue, en particulier
quand il existe une divergence entre l’axe de la fausse racine et être accomplie avec les équipements de polissage avec la
celui du pilier porteur de la restauration. En général, une dou- poudre de bicarbonate de sodium ou de sels d’acide aminé
leur, un œdème ou une suppuration nécessite une évaluation glycine sous pression d’air [36]. À côté de l’assainissement
radiographique  ; autrement, des examens de routine seront mécanique, un traitement antimicrobien local de complément
planifiés régulièrement au bout d’un petit nombre d’années. peut être administré, bien que la documentation scientifique
Après l’examen clinique et le recueil des données, l’état péri- ait démontré des limites ou des preuves contradictoires sur
implantaire est documenté. Ensuite, des actes de prophylaxie les résultats de cette thérapie [37–42]. Le sulcus péri-implantaire
professionnelle sont réalisés pour réduire ou éliminer la peut être irrigué avec un antiseptique à base de povidone iodée
plaque bactérienne et le tartre. à 10 % (fig. 23.27).
Les curettes et les détartreurs métalliques ne sont pas
recommandés pour assainir le pourtour des implants à cause Fréquence des rendez-vous pour l’entretien
du risque d’éraflure de la surface du titane. L’efficacité des des implants
détartreurs en matière plastique mis à la disposition des den- Un traitement d’entretien périodique est essentiel pour garantir
tistes est jugée discutable pour détacher les dépôts tartriques le succès à long terme des implants dentaires, mais la fréquence
volumineux ; les instruments en or, en titane, ou les pointes de des rappels de consultation est largement intuitive [43–45]. Les
carbone vitrifiées sont généralement plus efficaces. Les détar- intervalles de rappel sont fixés individuellement pour chaque
treurs ultrasoniques et piézoélectriques avec des embouts en patient, en général tous les 3 à 6 mois. Les facteurs devant être
matière plastique ou en carbone ont prouvé leur efficacité sans retenus pour fixer la fréquence des consultations d’entretien
endommager les surfaces de l’implant (voir fig. 23.26)  [32–34]. comprennent l’histoire de la maladie parodontale ou de la
Les équipements de polissage sous pression d’air et les péri-implantite, l’efficacité du contrôle quotidien de la plaque
cupules de caoutchouc peuvent être utilisés pour éliminer bactérienne, la tabagie, le taux de la formation de tartre, la
la plaque bactérienne et lisser les colliers implantaires [35]. La profondeur du sondage péri-implantaire, l’hémorragie péri-
perturbation du biofilm dans le sulcus péri-implantaire peut implantaire au sondage et la suppuration [46–53].

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