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23
CHAPITRE
Mohammad A. Sabeti, Mahmoud Torabinejad
PLAN DU CHAPITRE
OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE
Après avoir lu ce chapitre, l’étudiant devrait être capable : 6. De décrire les étapes du positionnement chirurgical d’un
1. D’indiquer l’histoire des implants dentaires uniques. implant dentaire unique sans avoir recours à un lambeau.
2. D’énoncer successivement les étapes du diagnostic et 7. D’identifier les régions non esthétiques pour des implants
du plan de traitement par implant unique. uniques.
3. De décrire la manœuvre d’extraction d’une dent avec un 8. De décrire les facteurs à prendre en compte concernant
traumatisme minimal et celle de la préparation du site les tissus durs et les tissus mous pour positionner
pour y insérer un implant dentaire. un implant unique dans des régions non esthétiques.
4. De décrire les régions esthétiques pour des implants 9. De décrire le tracé du lambeau et la fermeture de la plaie
uniques. pour positionner un implant unique des régions non
5. D’expliquer les situations qui se prêtent à la pose d’un esthétiques.
implant unique sans avoir recours à un lambeau. 10. De décrire les principes de l’entretien des implants uniques.
HISTOIRE DES IMPLANTS UNIQUES forme de panier creux a continué d’inspirer les conceptions
des fausses racines dentaires pendant les années 1990.
Dès leur origine, les hommes se sont efforcés de garder leurs Des années 1930 jusqu’aux années 1960, de nouveaux alliages
dents (fig. 23.1) et de les remplacer en cas de nécessité. Un métalliques ont été utilisés pour fabriquer des formes variées
sourire agréable a toujours été d’une importance psychosociale d’implants sous-périostés (fig. 23.2). D’autres types d’implants
considérable depuis la nuit des temps. Les implants en pierre, comprennent les lames endostées (fig. 23.3) et les implants trans-
en métal, en ivoire et à partir des coquillages marins sont cités mandibulaires ou basals (fig. 23.4). Ces approches étaient géné-
dans les documents archéologiques de Chine, d’Égypte et du ralement orientées vers des dents piliers de prothèses plurielles.
continent américain. Le succès n’était cependant pas toujours La plupart de ces implants étaient fabriqués en une seule pièce et
au rendez-vous. En 1685, Charles Allen [1] publia le premier n’étaient pas complètement submergés. Des formes variées de
ouvrage de dentisterie (The Operator for the Teeth), et suggéra racines endostées en une seule pièce qui prenaient la forme
que les dents des chiens, des babouins et des moutons soient uti- de tenon, de vis et de cylindre ont aussi été développées. Dans
lisées en tant qu’implants dentaires. Cependant, il a été reconnu les années 1930, Strock [7] utilisa le positionnement immédiat
que ces interventions pouvaient transmettre des maladies. d’un implant Vitallium supportant une couronne en porcelaine
La transplantation a aussi été décrite par Pare [2], Fauchard [3] unique. Il a publié une étude de cas qu’il a suivie pendant 15 ans
et Hunter [4], qui désinfectaient les dents avec l’eau bouillante. pour noter le rôle de l’occlusion et décrire l’environnement his-
L’autotransplantation a également sa place dans la dentisterie tologique. Adams [8] a décrit une procédure en deux étapes en
clinique contemporaine. En 1807, Maggiolo développa plaçant une vis avec une bague de cicatrisation.
un implant dentaire en or qui fut placé en une étape dans À la fin des années 1940, Formiggini [9] présenta un implant
l’alvéole de dent fraîchement extraite en le laissant cicatriser en tantale en forme de vis hélicoïdale. Cette géométrie a été
passivement à l’abri des charges occlusales ; mais il s’ensuit modifiée par Cherchève dans les années 1960 pour augmenter
de l’inflammation et de la douleur [5]. Au début du XXe siècle, la distance entre le pas de vis et la tête de l’implant (fig. 23.5) [10].
Greenfield [6] présenta des implants en forme de panier de fils Certains de ces spécimens endo-osseux commençaient à ressem-
de métal précieux entrelacés servant de support de prothèse bler aux implants ostéo-intégrés, modérément coniques, solides
dentaire complète et de couronnes dentaires prothétiques. Cette et cylindriques contemporains (fig. 23.6). Même si la conférence 437
23 ENDODONTIE
Fig. 23.1 Vue frontale d’une mandibule datant de 500 ans avant Fig. 23.2 Implant sous-périosté maxillaire avec quatre tenons
J.-C. découverte au Liban dans le site ancien de Sidon. Les dents destinés à retenir une prothèse plurielle. (Remerciements
antérieures mal soutenues par le parodonte ont été contenues avec à R. James.)
une attelle en fil d’or. (Remerciements à l’Archaeological Museum,
American University, Beyrouth, Liban.)
Fig. 23.8 A. Restauration implantaire au site de 11 illustrant l’équilibre et l’harmonie avec les tissus mous adjacents.
B. Radiogramme de l’implant au site de 11 montrant un excellent état osseux. (Source : Torabinejad M, Sabeti MA,
Goodacre CJ : Principles and practice of single implant and restoration, St Louis, 2014, Saunders.)
Fig. 23.9 Récession marginale autour de la restauration Fig. 23.10 Perte de la papille interproximale distale du site
implantaire au site de 11. (Source : Torabinejad M, Sabeti MA, implantaire de 11. (Source : Torabinejad M, Sabeti MA, Goodacre
Goodacre CJ : Principles and practice of single implant and CJ : Principles and practice of single implant and restoration,
restoration, St Louis, 2014, Saunders.) St Louis, 2014, Saunders.)
Les changements morphologiques de l’os alvéolaire et des tis- esthétiques et pour limiter les traumatismes de la papille inter-
sus mous ont été étudiés après l’extraction dentaire. L’extraction dentaire et de la gencive marginale. Le périotome se présente
d’une dent peut induire une perte d’os de 2 mm de moyenne. sous la forme d’une lame fine et plate, ce qui facilite la mobili-
Des études ont mis en évidence des comblements osseux sation de la dent en coupant l’attache gingivale et en la luxant
incomplets d’alvéole et la réduction de hauteur de l’os alvé depuis l’intérieur du sulcus. La méthode est la suivante. Insé-
olaire [17–19]. Si ces situations ne sont pas corrigées, cette perte rer le périotome dans l’espace ligamentaire parodontal tout au
osseuse tend à empêcher un positionnement idéal de l’implant long des surfaces radiculaires en exerçant une pression conti-
dentaire de remplacement. Par bonheur, cette déficience peut nue en direction apicale. Prolonger la pression avec ou sans
être surmontée par l’usage des membranes parodontales. maillet chirurgical jusqu’à ce que le périotome s’enfonce dans
le sulcus gingival à une profondeur suffisante pour initier la
Extraction peu traumatisante mobilité de la dent (fig. 23.11). Quand cela est possible, insé-
Pour extraire une dent, l’utilisation d’un périotome est pré- rer le périotome dans le sulcus interproximal ou lingual de la
férable à l’élévateur conventionnel qui est associé à des trau- dent pour éviter d’endommager la paroi alvéolaire vestibulaire
matismes des tissus osseux et des tissus mous. Cet instrument dans le but de maintenir l’intégrité de la paroi vestibulaire de
440 est indispensable pour les extractions dentaires dans les zones la mâchoire et le bord marginal de la gencive.
Implant dentaire unique 23
IMPLANTS UNIQUES DANS LA RÉGION
ESTHÉTIQUE
l’extraction ?
j Existe-t-il des lésions osseuses présentes dans cette région ?
ment de l’implant simultanément ou de procéder en deux étapes. apicale de la jonction amélocémentaire des deux dents adja-
Les implants uniques peuvent remplacer chacune des dents centes (fig. 23.13) ;
de l’arcade dentaire. Pour répondre au cahier des charges d’un j la plate-forme de l’implant doit être à 1 à 2 mm palatin par
implant unique, différentes régions de la cavité buccale ont rapport au profil des deux dents adjacentes (fig. 23.14) ;
été classifiées en deux grands groupes comprenant la région j la plate-forme de l’implant doit être positionnée dans l’os
esthétique (c’est-à-dire les incisives, les canines et les pré- à une distance acceptable de 1,5 mm des dents adjacentes
molaires au maxillaire) et la région non esthétique (c’est-à- (fig. 23.15).
dire les molaires maxillaires et les dents mandibulaires). Cela Dès que l’implant a été correctement positionné, combler
permet d’analyser séparément les caractéristiques de chacune l’espace vide entre l’implant et l’os vestibulaire avec de l’os
des régions. autogène [20] ou tout autre matériau osseux de comblement 441
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Fig. 23.13 Tracés des régions de confort et de danger dans Fig. 23.14 Tracés des régions de confort et de danger dans
le sens vertical. (Source : Torabinejad M, Sabeti MA, Goodacre CJ : le sens horizontal. La zone de confort est l’endroit correct pour
Principles and practice of single implant and restoration, St Louis, positionner la plate-forme de l’implant horizontalement ; les zones
2014, Saunders.) de danger sont à éviter pour positionner la plate-forme de l’implant.
de l’os jouent un rôle important pour préciser la localisation et appartiennent à la catégorie des implants courts dont le pro-
le positionnement de l’implant. nostic est moins favorable que les implants plus longs. Pour
En 1985, Zarb et Lekholm ont établi une classification de la ces raisons, une hauteur d’os de 8 à 14 mm et aucune structure
qualité et de la quantité d’os des mâchoires. L’échelle de clas- anatomique ne risquant d’être touchée offrent des conditions
sification de la qualité osseuse comprend quatre niveaux du idéales pour un traitement implantaire. Il doit être souligné
type I au type IV et celle de la quantité osseuse comprend cinq que la distance entre l’apex de l’implant et le plafond du canal
niveaux du type A au type E (fig. 23.18). D’un point de vue mandibulaire doit être de 2 mm au minimum. En revanche,
qualitatif, les os de type II et de type III sont les plus appro- un contact entre l’apex de l’implant et le plancher du sinus
priés pour le positionnement de l’implant. Les os de type I et maxillaire, voire la perforation de ce plancher, ne pose pas de
de type IV peuvent poser des problèmes de processus de régé- problème si la muqueuse sinusienne n’est pas rompue.
nération et d’ostéo-intégration. D’un point de vue quantitatif, La largeur de l’os est un paramètre crucial pour garantir
les os de type A et de type B sont idéaux ; mais des problèmes la longévité de l’implant dentaire. Des implants de 4 mm de
de plus en plus nombreux se poseront avec l’augmentation de diamètre exigent une largeur d’os de 6 mm ; si cette largeur
la résorption osseuse. est de 7 mm, le pronostic à long terme n’en est que plus favo-
Dans un premier temps, la hauteur de l’os est estimée sur rable. Des implants épais de 5 mm de diamètre exigent une
un cliché radiographique des régions de la mâchoire concer- largeur d’os de 7 à 8 mm. L’os vestibulaire à l’implant dont
née. La radiographie panoramique est la méthode la plus la largeur est inférieure à 1 mm indique son renforcement par la
couramment utilisée pour mesurer la hauteur de l’os. Cette technique de régénération osseuse guidée. C’est d’autant plus
hauteur est mesurée à partir de la crête édentée et de repères important dans la région antérieure du maxillaire qu’un os trop
anatomiques remarquables. Le sinus maxillaire et le canal fin peut se résorber ; par conséquent, une récession gingivale
mandibulaire limitent fortement la hauteur d’os. En général, le s’installera et découvrira le bord métallique de l’implant et
pronostic du traitement implantaire est d’autant plus favorable compromettra l’apparence esthétique du patient. Pour préve-
que la hauteur de l’implant est plus grande. Cependant, des nir de tels problèmes, toutes les interventions implantaires de
longueurs d’implant excédant 13 à 14 mm ne sont pas recom- la région antérieure doivent être complétées avec un comble-
mandées. Les implants dont la longueur est inférieure à 8 mm ment osseux.
A B
C D
Fig. 23.17 A. Vue radiographique de l’incisive centrale maxillaire gauche. B. Vue clinique de la même dent qu’en A. C. Après
444 avoir récliné un lambeau mucopériosté. D. Après extraction et préparation du site.
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E F
G H
Fig. 23.17 (suite) E. Positionnement spatial correct de l’implant. F et G. Technique de régénération osseuse guidée avec des
particules osseuses et une membrane de collagène. H. Suture et enfouissement de l’implant. (Source : Torabinejad M, Sabeti MA,
Goodacre CJ : Principles and practice of single implant and restoration, St Louis, 2014, Saunders.)
Fig. 23.18 Les quatre types de qualité de l’os. (Source : Lekholm U, Zarb GA : Patient selection and preparation. In Brånemark PI,
Zarb GA, Albrektsson T, editors : Tissue integrated prostheses : osseointegration in clinical dentistry, Chicago, 1985, Quintessence.) 445
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Considérations sur les tissus mous était plus favorable avec une épaisseur de plus de 2 mm. Cepen-
Tout comme l’os, les tissus mous kératinisés entourant l’implant dant, certains auteurs pensent que le besoin de gencive attachée
sont des facteurs importants pour garantir la longévité de kératinisée est spécifique selon les patients [23]. Pour ces raisons,
l’implant et la prévention de la péri-implantite. Une recherche pendant la planification du traitement, il conviendra de mesurer
considérable s’est penchée sur cette question. Certaines la quantité de gencive attachée kératinisée. Si cette quantité est
études ont montré que les implants pouvaient durer, même en insuffisante, des mesures doivent être prises pour l’augmenter.
l’absence de gencive kératinisée, et ne présenter aucun pro- Si cette quantité est suffisante, des moyens doivent être mis en
blème. D’autres études, en revanche, insistent sur la néces- œuvre pour faire en sorte que la localisation de cette gencive
sité de la présence de la gencive kératinisée jugée favorable soit correcte autour de la gencive. Les techniques couramment
aux implants [22]. Par conséquent, pour prévenir d’éventuels utilisées pour fournir de la gencive attachée kératinisée autour
problèmes, la présence de gencive kératinisée est le moyen de l’implant sont le repositionnement apical d’un lambeau, la
logique d’offrir un environnement favorable pour positionner greffe de gencive libre et la greffe de tissu conjonctif enfouie.
un implant. Cet environnement peut être ménagé pendant ou
après le positionnement de l’implant. Les avantages associés Régénération osseuse guidée
à la présence de gencive kératinisée autour des implants sont pour le développement du site de l’implant
décrits dans l’encadré 23.1. La planification du traitement pour Une largeur ou une hauteur d’os insuffisante avant la thérapie
le positionnement des implants doit tenir compte de la présence implantaire peut être augmentée au moment du positionnement
de gencive attachée kératinisée dont l’importance est cruciale. de l’implant. Cette procédure peut impliquer de combler un
Cette gencive doit être reconstruite pendant le positionnement site d’extraction volumineux par de la greffe accompagnant le
de l’implant ou bien après, en cas d’absence de gencive kérati- positionnement implantaire immédiat, ou bien par de la greffe
nisée. Il a été empiriquement démontré que 2 mm au minimum pour compenser une déficience de crête osseuse horizontale ou
de gencive attachée kératinisée suffisaient, et que le pronostic verticale constatée pendant la pose de l’implant. Ces problèmes
peuvent être résolus en pratiquant une variété de méthodes fon-
dées sur le principe de la régénération osseuse guidée. Pour que
Encadré 23.1 Avantages de la gencive kératinisée l’augmentation de volume osseuse réussisse, les trois dimen-
autour des implants sions de l’espace du site receveur doivent être assez longues pour
que le processus de régénération prenne place et que la matrice
Certains avantages de la gencive kératinisée autour des implants
finale se minéralise. Cet espace peut être créé avec un treillis
sont les suivants.
j La gencive kératinisée stabilise la crête osseuse autour
rigide ou non rigide ou une membrane et un greffon osseux à
de l’implant. particules. Quand un implant est immédiatement positionné
j Le patient peut contrôler la plaque bactérienne plus dans le site d’extraction de la dent qui vient d’être extraite, il
aisément. existe souvent un espace vide entre la surface de l’implant et les
j Le risque de récession gingivale et d’altération des critères parois osseuses qui l’entourent. Ce vide peut être exploité pour
esthétiques diminue. rétablir une épaisseur adéquate de l’os vestibulaire dans le but
j Le praticien peut aisément prendre des empreintes.
d’éviter sa résorption et de garantir l’esthétique de l’implant [24].
j Les surfaces métalliques des implants ont probablement
Cela peut être accompli en insérant un greffon dans l’alvéole
plus de chance d’être invisibles quand l’épaisseur gingivale ou sur la surface de la paroi osseuse vestibulaire immédiate-
est augmentée.
ment avant l’insertion de l’implant (fig. 23.19). Le matériau du
Fig. 23.19 A. Insertion d’un greffon de particules d’os dans un site d’extraction frais, immédiatement avant le positionnement
de l’implant. B. Positionnement de l’implant après le placement du greffon. (Source : Torabinejad M, Sabeti MA, Goodacre CJ :
446 Principles and practice of single implant and restoration, St Louis, 2014, Saunders.)
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greffon peut être alternativement inséré après le positionnement limite pas à confiner un greffon ; elle sert aussi de trame pour
de l’implant, malgré la difficulté rencontrée pour instrumenter régénérer les tissus mous environnants. Ces matériaux ont
et combler l’espace apical de la fausse racine pendant cette l’avantage de ne pas requérir de fermeture primaire de la plaie
séquence. et, par conséquent, de ne pas nécessiter de décharge tissulaire
Dès que le positionnement de la fausse racine et du greffon pour le repositionnement du lambeau (fig. 23.20). L’utili-
a été exécuté dans la localisation souhaitée, il conviendra de sation de membrane résorbable en polytétrafluoroéthylène
procéder au confinement des particules et à l’exclusion cel- (PTFE, ou Téflon®) peut être indiquée si la fermeture primaire
lulaire au moyen d’une membrane résorbable ou non résor- est impossible et que l’augmentation de tissu mou n’est pas
bable. Si une augmentation de gencive attachée est souhaitée, nécessaire ou souhaitée (fig. 23.21). Ce matériau peut être
un greffon de tissu conjonctif autogène ou allogène convient exposé pendant la cicatrisation sans pour autant améliorer
idéalement pour remplir ces fonctions. Cette greffe ne se significativement l’état des tissus mous [25].
Fig. 23.20 A. Positionnement immédiat d’un implant sur un site d’extraction frais. B. Greffon à particules d’os contre la face
vestibulaire de l’implant. C. Un greffon de tissu conjonctif autogène recouvre le site chirurgical et augmente les contours des
tissus mous. D. Résultat postopératoire montrant des tissus mous en abondance. E. Positionnement immédiat d’un implant
dans un site d’extraction frais avec un comblement de l’alvéole au moyen de greffe de particules d’os sur la face vestibulaire.
F. Un greffon de matrice dermique acellulaire recouvre le site chirurgical et augmente les contours des tissus mous. G. Résultat
postopératoire montrant des tissus mous en abondance. (Source : Torabinejad M, Sabeti MA, Goodacre CJ : Principles and
practice of single implant and restoration, St Louis, 2014, Saunders.) 447
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Tracé du lambeau
Quand la pose chirurgicale d’un implant exige un accès à
travers les tissus mous buccaux jusqu’à l’os sous-jacent, le
tracé de l’accès est non seulement important pour l’interven-
tion chirurgicale, mais aussi pour minimiser les complications
Fig. 23.22 Un treillis en titane utilisé pour augmenter le volume postopératoires relatives à la déhiscence ou à la rétraction du
de tissu dur dans les trois dimensions de l’espace. (Source : lambeau. En général, pour préparer l’ostéotomie, une incision
Torabinejad M, Sabeti MA, Goodacre CJ : Principles and practice of
au sommet de la crête ou légèrement linguale est appropriée.
single implant and restoration, St Louis, 2014, Saunders.)
Avant d’inciser, il convient d’estimer la qualité et la quantité
de gencive attachée. Plus celle-ci est dense, plus elle aide à
L’utilisation de membrane résorbable en collagène est indi- minimiser le traumatisme marginal de l’incision pendant
quée pour fermer la plaie si la gencive attachée est bien pré- la réflexion du lambeau. Cette densité améliorée facilite
sente au moment du positionnement de l’implant, et qu’une aussi la suture et réduit l’incidence du déchirement à la fin de
fermeture primaire est possible sur le site. Il arrive souvent l’intervention (voir fig. 23.24 et fig. 23.25).
que la qualité de l’os ne soit pas suffisamment acceptable pour L’incision initiale doit s’étendre sur toute l’épaisseur de la
initier le positionnement de l’implant. Dans de tels cas, la sta- gencive et du périoste pour atteindre la crête osseuse sous-
bilité de l’implant dans le site peut être assurée simultanément jacente. Cela offre une réflexion initiale du lambeau très nette
à la pose par comblement latéral et vertical. Pour compenser sur le site chirurgical. Un échec de l’incision au niveau de ces
les forces de compression du lambeau de recouvrement et deux couches entraîne des difficultés pour récliner le lambeau
des tissus, un dispositif rigide peut être utilisé pour protéger et augmente l’incidence des déchirements et des traumatismes
l’espace dans lequel le greffon va poursuivre sa maturation. marginaux du lambeau. Ces dommages vont finalement
Traditionnellement, le titane est le premier matériau consti- compliquer la fermeture définitive de la plaie à cause de
tuant un treillis rigide pour laisser de l’espace à la régénération troubles de l’irrigation sanguine dans cette zone essentielle, ce
osseuse guidée. Les avantages de ce matériau ont été prouvés ; qui peut induire une perte de stabilité tissulaire postopératoire.
ce sont : la biocompatibilité, la facilité de manipulation, la Si la papille interdentaire doit être réclinée, l’incision doit être
stabilité sur le site chirurgical et le réglage raisonnable des homogène à celle des autres tissus pour que l’épaisseur du
448 contraintes de la rigidité (fig. 23.22). Bien que le treillis de lambeau soit la même quand il sera récliné. Le maintien de
Implant dentaire unique 23
Fig. 23.23 A. Un tenon de fixation résorbable SonicWeld Rx®. B. Une membrane rigide résorbable SonicWeld RX®. C. La
membrane rigide résorbable est utilisée pour augmenter le volume de crête osseuse vestibulaire. D. Vue occlusale montrant
la création de l’espace obtenu avec la membrane rigide. E. Implant positionné avec la crête osseuse vestibulaire augmentée.
(Source : Torabinejad M, Sabeti MA, Goodacre CJ : Principles and practice of single implant and restoration, St Louis, 2014,
Saunders.)
l’intégrité de la papille pendant la réflexion du lambeau réduit devrait être réalisée en direction apicale pour autoriser l’accès
le risque de nécrose et renforce sa vitalité postopératoire (voir au site. Si l’augmentation n’était pas requise ou si une régu-
fig. 23.21 et 23.24). lation chirurgicale de crête osseuse devrait être réalisée, la
Une fois le lambeau de pleine épaisseur récliné, le praticien décharge périostée devrait être exécutée en direction coronaire
peut choisir d’inciser le périoste pour récliner un lambeau sus- dans la partie réclinée du lambeau pour maintenir l’irrigation
périosté plus mobile [27]. Si l’accès à la surface vestibulaire sanguine de l’os cortical et pour limiter le remodelage post-
pour régénérer le tissu dur était requis, cette décharge périostée opératoire. En conformité avec les principes de la chirurgie 449
23 ENDODONTIE
Fig. 23.24 A. Tracé de l’enveloppe du lambeau conçu pour minimiser les incisions de décharge verticales et pour augmenter
le volume de gencive attachée sur la crête endentée. B. Tracé alternatif de l’enveloppe du lambeau conçu pour minimiser les
incisions de décharge verticales et pour augmenter le volume de gencive attachée sur la crête endentée. (Source : Torabinejad M,
Sabeti MA, Goodacre CJ : Principles and practice of single implant and restoration, St Louis, 2014, Saunders.)
Fig. 23.26 Sondage délicat du sulcus périphérique de l’implant. Fig. 23.27 Irrigation du sulcus périphérique de l’implant
(Source : Torabinejad M, Sabeti MA, Goodacre CJ : Principles and avec de la povidone iodée à 10 %. (Source : Torabinejad M,
practice of single implant and restoration, St Louis, 2014, Saunders.) Sabeti MA, Goodacre CJ : Principles and practice of single
implant and restoration, St Louis, 2014, Saunders.)
racine ; cela requiert une attention soutenue, en particulier
quand il existe une divergence entre l’axe de la fausse racine et être accomplie avec les équipements de polissage avec la
celui du pilier porteur de la restauration. En général, une dou- poudre de bicarbonate de sodium ou de sels d’acide aminé
leur, un œdème ou une suppuration nécessite une évaluation glycine sous pression d’air [36]. À côté de l’assainissement
radiographique ; autrement, des examens de routine seront mécanique, un traitement antimicrobien local de complément
planifiés régulièrement au bout d’un petit nombre d’années. peut être administré, bien que la documentation scientifique
Après l’examen clinique et le recueil des données, l’état péri- ait démontré des limites ou des preuves contradictoires sur
implantaire est documenté. Ensuite, des actes de prophylaxie les résultats de cette thérapie [37–42]. Le sulcus péri-implantaire
professionnelle sont réalisés pour réduire ou éliminer la peut être irrigué avec un antiseptique à base de povidone iodée
plaque bactérienne et le tartre. à 10 % (fig. 23.27).
Les curettes et les détartreurs métalliques ne sont pas
recommandés pour assainir le pourtour des implants à cause Fréquence des rendez-vous pour l’entretien
du risque d’éraflure de la surface du titane. L’efficacité des des implants
détartreurs en matière plastique mis à la disposition des den- Un traitement d’entretien périodique est essentiel pour garantir
tistes est jugée discutable pour détacher les dépôts tartriques le succès à long terme des implants dentaires, mais la fréquence
volumineux ; les instruments en or, en titane, ou les pointes de des rappels de consultation est largement intuitive [43–45]. Les
carbone vitrifiées sont généralement plus efficaces. Les détar- intervalles de rappel sont fixés individuellement pour chaque
treurs ultrasoniques et piézoélectriques avec des embouts en patient, en général tous les 3 à 6 mois. Les facteurs devant être
matière plastique ou en carbone ont prouvé leur efficacité sans retenus pour fixer la fréquence des consultations d’entretien
endommager les surfaces de l’implant (voir fig. 23.26) [32–34]. comprennent l’histoire de la maladie parodontale ou de la
Les équipements de polissage sous pression d’air et les péri-implantite, l’efficacité du contrôle quotidien de la plaque
cupules de caoutchouc peuvent être utilisés pour éliminer bactérienne, la tabagie, le taux de la formation de tartre, la
la plaque bactérienne et lisser les colliers implantaires [35]. La profondeur du sondage péri-implantaire, l’hémorragie péri-
perturbation du biofilm dans le sulcus péri-implantaire peut implantaire au sondage et la suppuration [46–53].
RÉFÉRENCES
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