Vous êtes sur la page 1sur 7

Module 

: Approche scientifique pour la rédaction d’un rapport scientifique

Spécialité :
Technologie agro-alimentaire et contrôle de qualité (TACQA).
(3eme année licence)
Résumé du cours : N°1

Introduction

Être étudiant en master ou en licence suppose devenir apprenti-chercheur. Le mémoire de


master suppose une initiation à la recherche.
Il faut rédiger un article scientifique avec son directeur de mémoire (promoteur) après la
soutenance.
Les communications scientifiques (orales et écrites) y jouent un grand rôle, puisqu’elles
servent à évaluer le travail des chercheurs.
Nous allons aborder le thème de la publication scientifique, et plus particulièrement, de
comprendre la structure d’un article scientifique.
L’objectif est de développer des compétences utiles dans le cadre du master, en vue d’être
capable de produire des articles scientifiques, et ceci dès la fin de la soutenance de mémoire
de master 2.
I-Les publications scientifiques

Les publications sont très importantes pour des personnes qui veulent travailler à l’université.

Un étudiant qui soutient, même formidablement son mémoire de licence et master, puis sa
thèse, ne peut être qualifié pour candidater sur des postes de maître de conférences s’il n’a
pas communiqué et s’il n’a pas publié.

I-1-Rôle, fonction, organisation

Un chercheur doit publier à tous les stades de sa recherche et ne pas attendre d’être arrivé à la
fin.
Selon Devillard & Marco (1993) « pour faire carrière tout chercheur de base est astreint à
publier le résultat de ses travaux. En publiant, il s’expose à la critique de ses pairs… »
(Devillard & Marco, 1993, p.13)
D’après Bénichoux (1985), les chercheurs passent la moitié de leurs temps à faire recherche
proprement dite, le reste est consacré à exploiter les écrits et les recherches des autres
(consultation des publications) et à communiquer ses recherches (écrire et publier ou
communiquer oralement).
Une recherche scientifique n’est pas achevée tant que ses résultats ne sont pas publiés.
Le support principal de l’information dans la communauté des chercheurs est la revue
scientifique.
L’anglais est devenu une langue essentielle pour la reconnaissance du travail scientifique.
Selon Barrère (1990),  les revues scientifiques les plus renommées sont pour une large part
anglo-saxonne, quelques exemples européens font timidement leur apparition.
En Science, avec la profusion de revues scientifique et d’articles publiés, la somme
d’informations, devient énorme, voire impossible à digérer. La sélection va se faire
notamment en fonction de la qualité de la communication écrite.
La communication peut se comparer à la chaine suivante :
Source Emetteur Medium Récepteur But
Cette chaine peut être facilement rompue.
En science, une recherche n’est formellement pas terminée tant que les résultats ne sont pas
publiés.
Aussi, en Science, ou en Philosophie des sciences, toute recherche originale doit être publiée,
c’est à cette condition que de nouvelles connaissances peuvent être authentifiées et s’ajouter à
la base de données.
C’est pourquoi, le chercheur ne doit pas seulement « faire de la science » mais aussi « écrire
sa science ».
A cet égard, être concis, être clair et respecter la logique constituent les règles de base lors
de la rédaction de rapports ou de publications. Si l’écrit est incompréhensible son contenu est
inutile et perdu pour la science.
Par rapport à la communication orale, l’écrit présente plusieurs avantages :
 Il permet de toucher un nombre illimité de personnes,

 Il peut circuler,

 Il laisse une trace, un témoin,

 Il fixe l’attention plus que les paroles, sitôt oubliées,

 L’information est plus difficilement altérable (dégradable).

I-2-Qu’est-ce qu’un rapport


Plusieurs types d’écrits peuvent entrer dans la catégorie des rapports. Il peut s’agir d’une
petite note de quelques pages : une visite, une réunion, ou bien un écrit plus complet sur une
expérience.
Les écrits d’importance : comme les travaux de diplôme ou les thèses de doctorat devraient
être le plus possible structurés de façon conforme à celle de la publication scientifique.
I-3-La notion de publication scientifique
 L'expression « publication scientifique » regroupe plusieurs types de
communications scientifiques et/ou techniques.
 Ces publications ayant subi une forme d'examen de la rigueur comme l'examen par un
comité de lecture.
 Une publication scientifique est un rapport écrit et publié décrivant les résultats d’une
recherche originale.
 Ce rapport doit être présenté selon un code professionnel qui résulte de l’éthique
scientifique.
 Formellement, pour être considéré comme un article scientifique primaire valide, un
écrit scientifique doit contenir des résultats originaux (première publication).
 Chaque article doit être soumis pour acceptation à un comité de lecture1 d’une
revue adéquate et doit contenir suffisamment d’informations pour que celui-ci puisse
répéter la procédure de recherche pour en tester la reproductibilité.
 De plus, le rapport publié doit être diffusé sous une forme permanente et rendu
disponible sans restriction à la communauté scientifique.
 En outre, les rapports de conférences ou de congrès, les rapports gouvernementaux,
les revues de littérature, les manuscrits de thèses, on leur donne plutôt une définition
de Publications secondaires.
 Nous devrons choisir une revue adaptée au type d’article, et en fonction du message
qu’on veut transmettre (article d’intérêt régional, international, vulgarisation
scientifique, etc..).
I-4-Les revues et l’évaluation de leur scientificité
L’écrit scientifique peut se présenter sous plusieurs formes et sur plusieurs supports avec des
objectifs différents.
C’est ainsi qu’on trouve le support papier (avec la revue, l’ouvrage, la thèse…)
Le support électronique (de nombreuses revues et communications scientifiques sont publiées
sous forme électronique).
La croissance de la communauté mondiale des chercheurs a engendré un profond changement
dans la manière de publier les résultats de la recherche.
Les experts qui évaluent les unités de recherche ne peuvent plus espérer connaître l’ensemble
des périodiques
L’AERES (HCERES2) a donc décidé de leur fournir la liste des revues par discipline ou
domaine à l’échelle nationale et internationale.
Wikipédia(2017): nous a permet de distinguer les publications scientifiques selon leur
origine (académique, recherche privée...) ou selon support ou type de parution :

1
Groupe de personne, chargée d’une mission d’évaluer la qualité d’un ouvrage déterminant s’il est apte à être publié.

2
HCERES : Créé par la loi n°2013-660 du 22 juillet 2013 relative à l'enseignement supérieur et à la recherche, le Haut Conseil de
l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (HCERES) se substitue à l'Agence d'évaluation de la recherche et de
l'enseignement supérieur (AERES).
Les publications ci-dessus sont les seules considérées pour l’évaluation de la recherche
scientifique :

 Les revues scientifiques à comité de lecture ;

 Les comptes rendus de congrès scientifique à comité de lecture ;

 Des ouvrages collectifs, coordonnés par un ou plusieurs chercheurs appelés éditeurs ;

 Des monographies sur un thème de recherche.

Sont habituellement exclues de la catégorie « publication scientifique » :

 Les revues sans comité de lecture, par exemple les revues d'actualité des sociétés
savantes3 ;

 Les comptes rendus de conférences sans comité de lecture ;

 Les comptes rendus de congrès4.


I-5-Pourquoi publier un article scientifique
La publication peut avoir de multiples motifs :
 Elle permet de transmettre les résultats d’une recherche ou d'un travail professionnel.

 La publication peut aussi être un moyen efficace de faire-part de sa créativité.

 Elle peut alors servir de référence bibliographique pour des études suivantes.

II-Recherche et rédaction
a ) Conception et conduite de la recherche
Le rédacteur doit d’abord bien cerner le problème qui l’occupe, il doit s’interroger sur ce
qu’il veut faire, montré, prouvé.
En d’autres termes, il doit clarifier son esprit de manière à bien formuler la question posée et
les objectifs à atteindre.
Il doit encore savoir à qui il destine l’écrit.
Il s’agit typiquement du genre de réflexion à faire à tête reposée.
 b) Se documenter :

 Il faut mentionner que la recherche bibliographique est une démarche qui doit
accompagner prioritairement toute élaboration d’un projet de recherche.

3
Une société savante est généralement une association regroupant des experts et des amateurs éclairés qui font et publient des travaux de
recherche originaux (souvent publiés dans une revue éditée par l'association elle-même). Par leurs travaux et leur réflexion, ces sociétés font
avancer la connaissance dans leur domaine d'activité et jouent souvent un rôle important d'archivage et valorisation de savoirs et savoir-faire
locaux. Elles travaillent souvent avec les musées, les écoles, universités, et en relation avec d'autres sociétés savantes ou des experts faisant
référence.
4
https://fr.wikipedia.org/wiki/Publication_scientifique; Consulté le 06/02/2017.
 Le rédacteur doit rassembler l’information disponible sur le sujet (bibliographie,
communication orale, etc.).
II-1-Pourquoi faire une recherche bibliographique ?
Il est important de distinguer la recherche bibliographique, initiée avant tout un travail
d'écriture, de la bibliographie, toujours située en fin d'article.
Les objectifs de la recherche bibliographique sont de :
 Pouvoir analyser les méthodologies, d'en faire la critique,

 Argumenter le travail écrit,

 Éviter les redondances5 avec des articles déjà publiés,

 Pouvoir comparer les résultats obtenus.

II-2-Comment faire une recherche bibliographique


Il existe différents moyens pour effectuer une recherche bibliographique.
Dans le cas où le domaine est très ciblé, on doit se référer à des revues spécialisées.
Autrement, il est possible d'accéder aux articles via Internet, en passant par des moteurs de
recherche tels que: Google Scholar, SNDL6, etc.
Lorsque les articles intéressants ne sont pas présentés en entier (juste le résumé), il est
conseillé de noter la référence bibliographique
Consulter les personnes compétentes dans le domaine en question, et facilement atteignable
(enseignants ou personne compètent du domaine).
Ensuite, il doit se livrer une première analyse de la documentation pour tenter de donner un
sens aux multiples informations (déjà répertoriés ou collectés)
De cette analyse vont surgir des idées dont certaines seront à privilégier.
Ces idées devront être structurées de manière à s’inscrire dans un développement logique et
permettre une conduite cohérente de la recherche.
II-3-Structurer la rédaction et respecter un plan de rédaction
Un document scientifique est un rapport écrit et publié décrivant les résultats originaux d’une
recherche, et doit être soumis à l’évaluation par le comité de lecture de la revue selon des
critères scientifiques.
Pour les « documents scientifiques », la structure joue un rôle important dans la validation de
la recherche par les autres chercheurs y compris les membres du comité de rédaction de la
revue, et ses lecteurs.
Une bonne structure facilite l’enchaînement des idées et permet une plus grande
compréhension de l’ensemble du message.
5
Abondance excessive et non justifiée de termes dans le discours.
6
Système nationale de documentation en ligne.
Les normes, la structure, la longueur peuvent varier selon la discipline. Mais certaines
caractéristiques sont partagées.
 Elaborer un plan de travail

Toute rédaction d’un travail de recherche nécessite un plan de travail.


Le temps consacré à son élaboration est vite gagné ultérieurement.
 Ce plan, comporte un calendrier avec des échéances.
 Ceci offre un double avantage : d’une part il permet de constater de façon
encourageante le travail accompli, et d’autres parts il sera plus facile de se référer aux
chapitres précédents s’ils sont déjà bien élaborés.
De plus, la contrainte temporelle, pour autant qu’elle soit raisonnablement déterminée,
oblige à l’essentiel et n’autorise guère la dispersion.
 Plan-Type
Traditionnellement, l’ossature d’un rapport (le plan type) se compose de 4 parties
distinctes :
 Objet ; Développement ; Conclusion ; Annexes.

II-4-La structure IMRED


Selon Bénichoux (1985),  la structure IMRED : Introduction, Matériel et méthodes, Résultats
et Discussions (IMRAD pour les anglophones) permet de rendre clair la structure de l’article
à des chercheurs du monde entier, quelle que soit leur langue.
Cependant, elle peut varier selon le type de travail (thèse, article) et selon la discipline. Ce
type de plan convient mieux aux articles analytiques en sciences exactes.
 Plan type :
a) Introduction : « L’introduction de l’article scientifique doit brièvement fixer l’état de
l’art pour la question à résoudre et définir une situation précise dans le temps et dans
l’espace » (Bénichoux, 1985, p. 61)
Dans cette introduction, l’auteur doit dire l’essentiel dès les premières phrases, il doit citer les
travaux d’un ou de quelques auteurs indiqués dans la liste de références afin de se situer.
b) Matériel et méthodes : Le but de cette partie est de faire connaître tous les détails possibles
du travail entrepris pour permettre aux autres chercheurs (lecteurs et évaluateurs de l’article)
sa reproduction pour vérification si nécessaire. Le principe est de décrire dans un ordre
logique et/ou chronologique l’expérimentation.
c) Résultats : dans cette partie les résultats obtenus de l’expérience sont exposés en détail. 
Généralement cette partie contient des tableaux, des schémas, pour rendre la lecture et
l’interprétation plus claire et plus aisée.

d) Discussion : c’est la partie la plus importante de l’article, ce chapitre est réservé aux
commentaires des résultats. Il se présente soit en une seule unité, ou en plusieurs sous-unités
et ce en comparant les résultats entre eux, en les comparant avec ceux déjà publiés dans la
littérature et enfin en répondant à l’hypothèse du travail présenté dans l’introduction et
détaillée dans la partie matérielle et méthodes.
Actuellement le format IMRAD est quasi universellement admis dans les revues scientifiques
car il correspond à la forme la plus simple et la plus logique de communiquer les résultats de
la science.
Ce format est parfois simplifié ( ex : Résultats et discussion) ou précisé.
Dans tous les cas il est nécessaire de s’en tenir aux instructions qui figurent dans les
différentes revues.
Le respect de ce plan de rédaction est important. Le lecteur à l’habitude de cette structure, et
il s’attend à trouver les choses à leur place. Pressé, il ne lira que l’objet et la conclusion du
rapport, ce qui suffira à motiver son jugement.
En fait, on est plus facilement jugé sur la forme que sur le fond, même si le travail est de
valeur.
 Autres types de plan
Devillard et Marco (1993) proposent d’autres types de plans :
 – Le plan OPERA : qui signifie Observation, Problème, Expérimentation, Résultats et
Action. Ce type de plan est plutôt utilisé pour les articles analytiques et en particulier
dans les sciences appliquées (technologie, gestion …).
 – Le plan ILPIA : qui se présente de la manière suivante : Introduction, Littérature,
Problème, Implication, Avenir.
Il convient mieux aux articles de synthèse et aux enquêtes (surveys).

Vous aimerez peut-être aussi