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2. L’article de vulgarisation
Le but du journalisme scientifique est de faire partager à un large public les nouvelles
découvertes scientifiques et de favoriser chez ce dernier l’acquisition d’une certaine culture
scientifique. Plusieurs éléments différencient l’article de vulgarisation de l’article
scientifique.
D’une part contrairement à l’article scientifique, ou les destinataires sont des spécialistes qui
connaissent le domaine et sont intéressés par les méthodes d’investigation scientifique des
chercheurs et chercheuses, l’article de vulgarisation s’adresse à un vaste public qui connait
plus ou moins le domaine et qui est davantage intéressé par les résultats de la recherche que
par la méthodologie utilisée.
D’autres part, l’article scientifique est un modèle de concision et présente une structure fixe
établie par une longue tradition : présentation du problème de recherche, méthodologie
utilisée, présentation des résultats, discussion et références bibliographiques pour appuyer
les affirmations. A l’opposé, l’article de vulgarisation a pour objet de raconter une histoire,
l’histoire de personnages humains (des chercheurs et chercheuses) qui ont fait des
recherches sur l’un ou l’autre aspect d’un domaine scientifique, qui ont trouvé quelques
chose d’important pour la société et qui veulent le transmettre au grand public. Aussi,
contrairement à l’article scientifique, lequel est découpé en rubriques (rubrique « rubrique
méthode », rubrique « résultats », rubrique, « discussion », etc.), l’article de vulgarisation est
plutôt découpé en épisodes. Chaque épisode relate un aspect de la recherche échelonnée
selon une certaine chronologie, en intégrant au besoin, les éléments de méthode, les
résultats et l’interprétation de ces derniers.
Enfin, comme les destinataires ne connaissent pas ou peu le sujet scientifique traité, le
rédacteur ou la rédactrice doit veiller à reformuler tous les termes techniques susceptibles
de ne pas être compris par l’auditoire. (Voir ci-après une typologie des principaux procédés
de reformulation.)
Le journalisme scientifique s’appuie sur les mêmes techniques que le journalisme général
traditionnel. Il répond aux mêmes questions :
Quoi ? Le sujet de l’article, l’angle sous lequel il est traité, son originalité, son aspect
novateur (il constitue souvent l’amorce) ;
Qui ? Ceux et celles et qui ont fait ces découvertes, c'est-à-dire les chercheurs et
chercheuses, le centre de recherche, etc. ;
Pourquoi ? Les raisons qui expliquent la recherche, ce qui fait que cette découverte est assez
importante pour être publiée (cette information est souvent incluse dans l’amorce) ;
Où ? Quand ? L’endroit et le moment où la recherche a été effectuée.
Il faut viser à une écriture à la fois simplifiée et bien articulée. Néanmoins, le style doit être
vivant, les phrases simples, le vocabulaire technique reformulé, les paragraphes courts et
bien reliées entre eux ; il faut porter une attention particulière aux charnières ou éléments
de transition (à ce sujet. V .Annexe C) et éviter les longs développements encyclopédiques. A
ce titre, les encadrés sont très utiles pour fournir des explications d’ordre plus techniques,
des informations biographiques, historiques ou autres, que le lecteur ou la lectrice pourra
lire au moment opportun, sans briser la continuité du texte. Après chaque épisode, il
importe de constamment relancer l’intérêt du lecteur et de le garder à l’intérieur du récit ;
pour ce faire, les sous titres peuvent jouer un rôle de premier plan. Il importe également
d’exploiter l’usage de la citation, qui amène un élément humain, vivant et convaincant dans
le récit. Il faut de plus miser sur le caractère évocateur du procédé de l’analogie ou de la
ressemblance d’un phénomène scientifique avec un aspect plus connu de l’auditoire ; cela
facilite la compréhension du phénomène et capte son intérêt. L’humour constitue enfin un
procédé efficace, mais qu’il faut employer d’une manière judicieuse. A titre d’exemples, et
pour apprécier la qualité des articles de vulgarisation, nous renvoyons nos lecteurs et
lectrices aux magazines de vulgarisation scientifiques, qui regorgent d’excellents articles.
Texte 2
On s'assure aujourd'hui par le développement des techniques de communication qu'une ère nouvelle est née
où l'homme va enfin sortir de son isolement et, dit-on, triompher des obstacles qui jugulaient sa parole :
courrier électronique, "chat" (prononcez Tchat!) sur Internet, prolifération des chaînes de télévision, que de
moyens offerts aujourd'hui à notre désir légitime d'ouverture à l'autre !Si l'on en croit les nouveaux apôtres de
ce nouvel Évangile, nous n'aurions qu'à nous féliciter de cet élargissement des frontières ancestrales dans
lesquelles l'humanité croupissait :disparu le village où chacun restait confiné toute sa vie dans l'ignorance,
révolue cette époque où l'information arrivait à ses destinataires déjà périmée ! Voici les temps nouveaux où
des citoyens éclairés vont exercer leur sollicitude sur les misères du prochain et participer également à la vie
publique.
Ne rêvons pas trop: cette ère nouvelle, si elle bouscule en effet notre univers, ne réussit guère qu'à substituer
une communication indirecte et désincarnée aux vrais rapports humains qui, à l'évidence, ne peuvent se passer
de la présence charnelle de l'autre. Car on ne communique bien qu'avec des mots. Si la plupart des grands
médias s'adressent à nous, c'est dans une masse d'images confuses et de slogans publicitaires qui ne peuvent
que nous guider à notre insu vers des buts plus ou moins douteux. Et que penser d'une apothéose de la
communication qui permet aux gens de dialoguer jusqu'à l'autre bout de la planète alors qu'ils n'ont pas encore
adressé un mot à leur voisin de palier ?