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CHAPITRE IV : LA PRODUCTION
La production est une fonction essentielle en économie. Les biens ou services produits par les
agents économiques sont essentiellement vendus sur les marchés à un certain prix. Mais certains
services sont fournis gratuitement à la collectivité.

I. - DEFINITION

La production est une activité organisée, destinée à créer des biens et services pour satisfaire
les besoins individuels et collectifs à partir de facteurs de production acquis sur le marché.

Il est nécessaire de distinguer entre :

Production marchande : ensemble des biens et services produits qui s’échangent ou sont
susceptibles de l’être sur un marché, à un prix couvrant au moins son coût de production.
L'essentiel de la production marchande est réalisé par les entreprises du secteur privé, le reste
par les entreprises publiques ou semi-publiques.

Production non marchande : c’est la production de services fournis gratuitement ou quasi-

gratuitement par les administrations publiques, les administrations privées (syndicats, partis
politiques, fondations à caractère humanitaire). La production non marchande réalisée par l'État
englobe généralement les services de défense, éducation nationale, police, justice, santé,
télévision publique ... Cet engagement de l'État permet de pallier les insuffisances du marché et
de garantir l'intérêt général. Cette production non marchande a comme même un coût qu’ il faut
prendre en compte lors du calcul de la Production d’un pays.

II. LA MESURE DE LA PRODUCTION

La production d'un pays peut être mesurée de plusieurs manières :

➢ A l'échelle d'une entreprise : calcul de la valeur ajoutée pour la richesse produite par celle-ci.
➢ A l'échelle d'un pays : calcul du PIB.

1. La valeur ajoutée

La valeur ajoutée est la richesse créée par une entreprise ou une administration.

Valeur ajoutée = production vendue ou stockée - consommations intermédiaires

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➢ La production vendue est mesurée par les quantités vendues multipliées par le prix (la
production vendue correspondant au chiffre d'affaires)
➢ Les consommations intermédiaires représentent les achats de biens et services auprès
des fournisseurs de l'entreprise (matières premières, fournitures, services, énergie)
nécessaires à la production.

La valeur ajoutée bénéficie à tous ceux qui ont participé à la création de richesses. Elle permet
de rémunérer :
- Le personnel (paiement des salaires),
- Les apporteurs de capitaux (versement des dividendes aux actionnaires, versement des
intérêts aux prêteurs),
- Les administrations (impôts, taxes et cotisations sociales versés),
- L'entreprise elle-même, pour la partie de la valeur ajoutée non distribuée (bénéfice,
réserves indispensables aux futurs investissements).

2. Le PIB

Le PIB, produit intérieur brut, est une mesure de la richesse créée, pendant un temps donné, sur
le territoire national par tous les agents résidents (entreprises nationales ou étrangères,
administrations).

Il est calculé ainsi : PIB = somme des valeurs ajoutées = PIB marchand + PIB non marchand

➢ Le PIB marchand : représente la production marchande de biens et services, celle qui

s'échange sur un marché à un prix visant au moins à couvrir les coûts de production.
C’est la production des entreprises privées ou publiques.

➢ Le PIB non marchand : représente la production non marchande composée

exclusivement de services rendus à titre gratuit ou quasi-gratuit (c'est-à-dire à un tarif
inférieur au coût moyen de production). Le PIB non marchand est réalisé
essentiellement par les administrations publiques (satisfaisant des besoins collectifs de
sécurité, de justice, de santé, d'enseignement, de recherche) et en plus faible part, par
les administrations privées (fournissant des services collectifs à leurs adhérents :
associations culturelles et sportives, les associations humanitaires, les syndicats)

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Le PIB mesure la croissance économique d'un pays. On utilise aussi le taux de croissance pour
mesurer l'évolution de la production sur une période donnée. Le PIB donne une indication sur
la puissance économique et la richesse d'un pays.

Le PIB par habitant permet de mesurer le niveau de vie des habitants d'un pays. Il se calcule
ainsi :

PIB
PIB par habitant = -------------------------------
Population totale

3. Les limites de la mesure de la production

➢ La mesure de la production n'est qu'une mesure monétaire de l'activité économique. Elle

ne donne qu'une indication imparfaite sur le bien-être et le fonctionnement social du
pays. En effet, la croissance de la production peut s'accompagner de déséquilibres
économiques et sociaux graves (augmentation des inégalités de richesses, fort taux de
chômage, exclusion, pauvreté).

➢ Une partie de la production n'est pas prise en compte ou est sous-évaluée (exemple les
activités de bricolage et de jardinage des ménages, le bénévolat des entreprises privées).

➢ Les activités de l'économie souterraine « travail au noir » ne sont pas comptabilisées,

car elles ne sont pas déclarées. Celles -ci peuvent bien être utiles à l'économie même si
elles sont illicites

III. LES FACTEURS DE PRODUCTION

La production résulte de la combinaison de deux facteurs de production : le travail et le capital.

1. Le facteur travail
a. Définition
Le travail est une activité humaine qui concourt à la réalisation de la production de biens et
services en vue de satisfaire des besoins. En analyse économique, le travail productif est celui
qui donne lieu à une rémunération.

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Le travail est caractérisé par son aspect quantitatif et son aspect qualitatif :

➢ La quantité de travail disponible : La population active : elle se décompose en

population active occupée et en population active inoccupée. La population active
occupée regroupe les hommes et les femmes qui exercent effectivement une activité
rémunérée, la population active inoccupée correspond aux hommes et femmes qui
n'exercent pas d'activité professionnelle mais qui sont disponibles pour travailler et qui
recherchent activement un emploi : les chômeurs.

La quantité de travail disponible dépend des évolutions démographiques (mortalité,

natalité, immigration) et de l'évolution des modes de vie (travail des femmes, durée des
études, âge de départ en retraite).

➢ La qualification du travail : Les qualifications ou compétences : tout travail peut être

plus ou moins qualifié. Selon la nature des tâches, l'entreprise nécessite de recourir à
certaines qualifications et compétences. Pour utiliser des équipements toujours plus
sophistiqués, les entreprises recherchent une main d’œuvre toujours plus qualifiée.

b. La contribution du facteur travail à la croissance de la production

La productivité permet de mesurer l'efficacité du système productif, d'une entreprise. Son

efficacité sera d'autant plus grande qu'elle produira une quantité donnée avec moins de facteurs
de production (capital et travail).

La productivité du travail se définit comme le rapport entre la production obtenue et la quantité

de facteur travail qu'il a fallu utiliser pour sa production.

Valeur ajoutée
Productivité du travail = ----------------------------------------
Quantité de travail utilisée

Quand la productivité croît, c’est que les entreprises ont pu produire autant, mais avec moins
de salariés, ou produire plus avec autant de salariés, ou même produire plus avec moins de
salariés.

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La hausse de la productivité peut être expliquée par :

➢ Les investissements : des équipements plus performants augmentent l'efficacité du travail.
➢ La qualification des salariés : plus qualifié, le salarié est plus performant (produit plus).
➢ L'organisation du travail : Une meilleure organisation du travail améliore la productivité.
➢ La gestion des ressources humaines : L’amélioration des conditions de travail, des
perspectives de carrière, des possibilités de formation conduisent à augmenter la
productivité.

Lorsque la productivité du travail augmente, l’entreprise réalise des gains de productivité,

conduisant à sa croissance. Ils permettent de :
➢ Réaliser des profits plus importants favorisant ainsi les investissements et améliorant la
compétitivité des entreprises ;
➢ Réduire les coûts de revient, et par conséquent les prix, avec pour effet une hausse de la
compétitivité-prix de l'entreprise et du pouvoir d'achat des ménages ;
➢ Augmenter les salaires et par conséquent la demande.
➢ Créer des emplois additionnels grâce à une augmentation de la compétitivité et donc à
l'élargissement des marchés.

2. Le facteur capital

a. Définition

Economiquement, le capital désigne toute richesse non consommée, obtenue par épargne ou
emprunt, qui est mobilisée pour la production de nouvelles richesses ou l'obtention d'un revenu.

Le capital est un facteur de production, au même titre que le travail. Plus précisément, la science
économique distingue plusieurs types de capital :

➢ Le capital fixe : Les moyens de production durables, c'est-à-dire utilisés pendant plus d'un
an, comme les machines, les bâtiments ou les véhicules.
➢ Le capital circulant ou consommations intermédiaires : Les biens physiques transformés
(produits semi-finis) ou détruits (consommation intermédiaire, comme l'électricité)
pendant le cycle de production.
➢ Le capital financier : Les actifs susceptibles de rapporter des revenus et/ou des gains,
comme les titres ou les droits de propriété (actions, obligations, etc.).

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➢ Le capital humain : La main d’œuvre avec ses aptitudes physiques et intellectuelles

favorables à la production économique. Ce capital nécessite un coût économique
notamment en formation et rapporte un revenu, en augmentant la productivité.

b. La contribution du facteur capital à la croissance de la production

La productivité du capital compare la production réalisée à la quantité de capital utilisée. C’est
un indicateur de l'efficacité du capital fixe mobilisé dans la production. Exprimée en valeur, elle
s'écrit :
Valeur ajoutée
Productivité du capital = --------------------------------------
Valeur du capital fixe

Comme la productivité du travail, la productivité du capital augmente sans cesse. A long terme,
la raison essentielle de cette augmentation est le progrès technique. A court terme, les
entreprises utilisent mieux les capacités existantes et développent de nouvelles capacités qui
améliorent leurs performances

➢ Le rôle de l'accumulation du capital : C'est l’investissement qui permet cette

accumulation de capital productif. L'entreprise en s'équipant en machines permet à ses
travailleurs de produire plus efficacement (augmentation de la productivité).

➢ Le rôle du progrès technique : Le progrès technique est à l'origine des nouvelles

machines ou des nouveaux procédés de fabrication. Il permet aussi de concevoir des
produits nouveaux. Elle peut donc produire plus de biens et services. A moyen terme,
cet investissement agit donc directement sur l'offre (produits plus diversifiés, de
meilleure qualité). Par ailleurs, l'investissement va permettre de mettre en œuvre le
progrès technique, notamment en permettant de mettre en place de nouveaux procédés
de production conduisant ainsi à l'accroissement de la poductivité et à la croissance.

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