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Chiraz El Ayed Comptabilité financière II

Chapitre II : Le redressement des comptes de


trésorerie

Plan du chapitre

Section I : Régularisation de la caisse


1. Principe :
2. Traitement comptable :
2.1. Déficit de la caisse
2.2. Excédent de la caisse :

Section II : Régularisation du compte Banque : le rapprochement bancaire


1. Principe :
2. Etat de rapprochement bancaire :
2.1. Utilité :
2.2. Eléments explicatifs des différences de soldes :
2.3. Procédure d’établissement de l’état de rapprochement
2.4. Présentation matérielle de l’état de rapprochement
3. Principaux comptes pour le redressement du compte « Banques » :

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Le cadre conceptuel de la comptabilité financière stipule que l’information contenue


dans les états financiers doit refléter la réalité de la situation de l’entreprise. Pour cela, il
convient de s’assurer à la fin de chaque année, que les données comptables sont
conformes à la réalité. Les données qui ont été enregistrées au cours de l’exercice
doivent être été prise en charge correctement c’est-à-dire sans omissions ni erreurs
d’imputation.
Le redressement des comptes de trésorerie passe par la comparaison entre l’existant
réel et le solde comptable. Cette étape a pour but de détecter les éventuelles erreurs
d’omissions ou les écritures manquantes. Elle porte sur les comptes : Caisses, CCP et
Banques.

Section I : Régularisation de la Caisse :

1. Principe :
Le caissier doit établir quotidiennement un bordereau des espèces en caisse et comparer
la somme disponible avec le solde (débiteur) de ce compte : c’est un travail
extracomptable.
Si l’existant en caisse correspond au solde du compte, aucun traitement n’aura lieu,
puisqu’il y a concordance entre le réel et la comptabilité.
Si par contre l’existant en caisse ne correspond pas au solde du compte, les causes de
cette différence doivent être détectées.
La discordance peut provenir :
- Soit des erreurs ou oublis d’enregistrements commis par le comptable
- Soit des différences de caisse appelées aussi tolérances de caisse.
Dans tous les cas, il convient de rétablir la concordance en respectant le principe selon
lequel la réalité prime sur la comptabilité.
On distingue donc deux cas de figure :
- Cas de déficit de caisse
- Cas d’excédent de caisse
2. Traitement comptable :
2.1. Déficit de la caisse : Dans ce cas, le manquant est considéré comme une perte sur
éléments non récurrents ou exceptionnels. L’écriture comptable est comme suit :
63 Charges diverses ordinaires (ou 636 Charges nettes X
sur cessions d’immobilisations et autres pertes sur
éléments non récurrents ou exceptionnels)
X
54 Caisse
Ecriture de régularisation pour déficit de caisse
Jjjj

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2.2. Excédent de la caisse : Dans ce cas, le surplus est considéré comme un produit et
sera comptabilisé au crédit du compte 73 Produits divers ordinaires, plus précisément
dans le sous compte 736. L’écriture comptable est comme suit :
54 Caisse X

736 Produits divers ordinaires (ou 736


Produits nets sur cession
X
d’immobilisations et autres gains sur
éléments non récurrents ou
exceptionnels)
Ecriture de régularisation pour excédent de caisse
jjjj

Exemple 1 :
Au 31/12/N, le compte caisse fait apparaitre un solde de 4885 D. A cette date le
bordereau des espèces en caisse est le suivant :

Nature des espèces Nombre Somme


Billets de 50 21 1050,000
Billets de 20 117 2340,000
Billets de 10 93 930,000
Pièces de 5 64 320,000
Pièces de 2 35 70,000
Pièces de 1 48 48,000
Pièces de 0,200 39 7,800
Pièces de 0,100 22 2,200
Total 4766
L’origine de cette discordance est :
1) Existence de deux faux billets de 50 D,
2) Le règlement d’un loyer en espèces le 20/12/N pour 2300 D a été enregistré pour
2250 D,
3) Le reste correspond à une différence de caisse.

Corrigé de l’exemple 1 :
Compte schématique Caisse :
D 54 Caisse C
4885 100(1)
31(3) 50(2)
4766 SD
4916 4916

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Les écritures de redressement :


31/12
636 Charges nettes sur cessions d’immobilisations et 100,000
autres pertes sur éléments non récurrents ou
exceptionnels
54 Caisse 100,000
Ecriture de redressement pour faux billets, deux de 50 D

61 Services extérieurs (613 Locations) 50,000
54 Caisse 50,000
Ecriture de redressement pour erreur de comptabilisation du
loyer

54 Caisse 31,000
736 Produits nets sur cession 31,000
d’immobilisations et autres gains
sur éléments non récurrents ou
exceptionnels
Ecriture de redressement différence de caisse
jjjj

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Section II : Régularisation du compte Banque : le rapprochement bancaire


1. Principe :
Le compte « Banques » chez l’entreprise et le compte de l’entreprise chez la banque
fonctionnent d’une façon inverse.
Lorsque le premier est débité traduisant un avoir ou une entrée de fonds dans le compte
« banque », l’autre est crédité traduisant une somme versée dans le compte bancaire, et
inversement, un payement par un moyen bancaire (virement, chèque..) qui créditera le
compte « Banque » sera enregistrée par le débit du compte bancaire traduisant des
sommes retirées.
Théoriquement, le solde du compte « Banques » dans les livres comptables de
l’entreprise devrait être conforme au solde inscrit sur le relevé bancaire, mais en sens
inverse. L’un débiteur, l’autre créditeur et vice-versa.
Cependant, dans la pratique, les soldes des deux comptes réciproquent ne concordent
pas et on trouve souvent des différences.
L’objectif serait donc d’identifier l’origine de discordance et de retrouver des soldes
équivalents.
2. Etat de rapprochement bancaire :
2.1. Utilité :
L’état de rapprochement bancaire est un tableau extracomptable qui permet d’expliquer
les différences entre les deux soldes. Il a pour objet de régulariser le compte « Banque »
pour qu’il traduise correctement et fidèlement la situation de l’entreprise.
La banque envoie à l'entreprise à la fin de chaque mois un relevé bancaire récapitulant
toutes les opérations comptabilisées par elle au cours du mois. La comparaison des
opérations comptabilisées en compte « Banque » chez l'entreprise avec les opérations
portées sur le relevé bancaire, permet de dégager les différences explicatives de l'écart
entre les deux soldes et d'établir l'état de rapprochement bancaire.

2.2. Eléments explicatifs des différences de soldes :

Les différences peuvent s'expliquer par les éléments suivants :


- Certaines sommes encaissées généralement en fin de mois par l'entreprise
comptabilisées en recettes et remises en banque ne sont pas encore portées en compte
chez la banque à la date de l'établissement du relevé.
- Des chèques émis par l'entreprise en paiement comptabilisés sur les livres de
l'entreprise ne sont pas encore présentés par les bénéficiaires et de ce fait non encore
payés par la banque.
- Des virements reçus par la banque et dont l'entreprise n'est pas encore informée et de
ce fait non comptabilisés chez l'entreprise.
- Des effets à recevoir comptabilisés à l'échéance en encaissement au compte banque
chez l'entreprise mais non encore pris en compte en crédit chez la banque.
- Des effets à payer comptabilisés à l'échéance en paiement au compte banque chez
l'entreprise mais non encore débités sur le compte chez la banque.

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- Des frais et agios débités chez la banque mais non encore comptabilisés sur les livres
de l'entreprise.
- Des erreurs commises par la banque dans la tenue du compte de l'entreprise.
- Des erreurs commises par l'entreprise dans la tenue de son compte « Banque ».

3. Procédure d’établissement de l’état de rapprochement :


L’état de rapprochement est établi sur la base des documents suivants :
- Le relevé bancaire
- Les bordereaux de remise des chèques, effets ou espèces
- Le journal de banque et/ou le grand livre enregistrant les opérations de banque dans
les livres de l’entreprise.
En s’appuyant sur ces documents, il y a lieu d’effectuer les opérations suivantes :
- Pointer tous les montants portés sur le journal de banque (ou le grand livre) avec
ceux portés sur le relevé
- Recenser toutes les opérations enregistrées dans les comptes de l’entreprise et
non portées sur le relevé et vice versa ;
- Dresser un tableau (l’état de rapprochement) comportant une rubrique pour le
libellé et deux comptes schématiques l’un pour l’entreprise et l’autre pour la
banque
- Porter dans ce tableau les opérations recensées ; les opérations non enregistrées
par l’entreprise doivent être portées dans le compte schématique réservé à cet
effet et les opérations ne figurant pas sur le relevé de la banque doivent être
portées dans le compte schématique ouvert au nom de celle-ci.
- Tirer les soldes des deux comptes schématiques et s’assurer que ces soldes sont
identiques mais de sens inverse.

4. Présentation matérielle de l’état de rapprochement


Les principales opérations qui sont causes de discordance et leur inscription sur l’état de
rapprochement peuvent se présenter comme suit :

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Modèle Etat de rapprochement bancaire


Libellés Compte Compte de
« Banques » l'entreprise
chez chez la
l’entreprise banque
Débit Crédit Débit Crédit
Solde avant rapprochement :
- 1ère Hypothèse X X
- 2ème Hypothèse X X
Sommes figurant au crédit sur l'extrait de banque
et non comptabilisées :
- virements créditeurs x
- Produits financiers x
Sommes figurant au débit sur l'extrait de banque
et non comptabilisées :
- agios et services bancaires x
- Prélèvements automatiques x
Sommes au débit en comptabilité (encaissements)
et non encore créditées sur l'extrait :
- remises chèques non encore crédités par la
banque (chèques à encaisser) x
- remises effets à recevoir non encore crédités par
la banque
x
Sommes figurant au crédit dans la comptabilité
(décaissements) et non encore portées au débit de
l'extrait de banque
- chèques émis par l'entreprise et non encore x
débités par la banque
- effets à payer domiciliés échus et non encore
débités par la banque x

Erreurs x x x X
Total
Solde SD* SC*
*Sauf découvert bancaire

Les montants portés dans la colonne : compte « Banques » chez l’entreprise


correspondent aux opérations non encore traduites ou à corriger dans les comptes et
qui doivent donner lieu aux écritures comptables dans les livres de l’entreprise.

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5. Principaux comptes pour le redressement du compte « Banques » :

Pour le redressement du compte « Banques », on utilise principalement les comptes


suivants :
62 Autres services extérieurs (ou les comptes divisionnaires concernés)
627 Services bancaires et assimilés : ce compte enregistre à son débit tous les
montants versés à la banque ou prélevés pour rémunérer les services bancaires
autres que les intérêts.
65 Charges financières
651 Charges d’intérêts : Intérêts des emprunts et dettes, intérêts des comptes
courants et des dépôts créditeurs, intérêts bancaires et sur opérations de
financement, intérêts des obligations cautionnées, intérêts des autres dettes (y
compris les pénalités et intérêt de retard sur emprunts et cotisations sociales et
fiscales)
75 Produits financiers :
751 Produits des participations : Revenus des titres de participation, revenus des
créances attachées à des participations,…
752 Produits des autres immobilisations financières : Revenus des titres
immobilisés, revenus des prêts, revenus des créances immobilisées, intérêts reçus,…
753 Revenus des autres créances : Revenus des créances commerciales, revenus
des créances diverses, pénalités sur créances,…
754 Revenus des valeurs mobilières de placement : Les revenus des placements
englobent les dividendes, parts de résultat et les intérêts. Ils sont constatés en
produits dès qu’ils sont acquis même s’ils ne sont pas encore encaissés.

Exemple 2 :
Au 31/12/N, le solde du compte « Banque » de l’entreprise CF est débiteur de
31 564,560 D.
Le relevé bancaire indique un solde créditeur de 34 513,010 D.

Le pointage dégage les différences suivantes :


- Chèque n°4356 en circulation, non encore présenté en paiement portant un
montant de 3 980 D
- Règlement d’un effet domicilié n°211/D pour 1 675 D
- Intérêts versés par la banque 786,250 D
- Agios 120 D, TVA 19%

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Corrigé de l’exemple 2 :
Etat de rapprochement bancaire :
« Banque » « Entreprise CF »
Libellés
chez l’entreprise CF chez la banque
D C D C
Solde avant rapprochement 31 564,560 34 513,010
Opérations comptabilisées par
l’entreprise CF et non
enregistrées chez la banque :
- Chèque n°4356 3 980,000
Opérations enregistrées chez la
banque et non comptabilisées
par l’entreprise CF :
- Effet domicilié n° 211/D 1 675,000
- Intérêt reçus 786,250
- AGIOS 120,000
- TVA/ AGIOS 22,800
Totaux 32 350,810 1 817,800 3 980,000 34 513,010
Solde après rapprochement 30 533,010 30 533,010

Les écritures de régularisation chez l’entreprise sont comme suit :


31/12
403 Fournisseur d’exploitation-EAP 1 675,000
532 Banque 1 675,000
Effet domicilié n°211/D

532 Banque 786,250
75 Produits financiers 786,250
Avis de crédit pour intérêts reçus

627 services bancaires et assimilés 120,000
4366 TVA déductible 22,800
Banque 142,800
532
Avis débiteurs pour AGIOS, TVA 19%
jjjj

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