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1

0. INTRODUCTION GENERALE

L’Entreprise, comme toute organisation évoluant dans un milieu contraignant


doit se doter des stratégies pour assurer sa survie et éviter l’enchaînement des
décisions irrationnelles qui pourraient être fatales pour sa croissance.

Parmi les choix fondamentaux que l’entreprise est appelée à faire, ceux
d’ordres financiers sont souvent les plus complexes car devant assurer l’arbitrage
entre les multiples objectifs de l’entreprise.

Selon LAVAUD CONSO P., « l’analyse financière a pour objectif de


rechercher les conditions de l’équilibre financier de l’entreprise et de mesurer la
rentabilité des capitaux investis. Elle vise à établir un diagnostic sur la situation
actuelle pour servir de support à un pronostic»1.

La maîtrise des choix financiers est donc pour l’entreprise une garantie de
croissance et de viabilité pour l’ensemble de ses activités. Malheureusement,
l’entreprise n’est pas totalement libre dans ses différentes prises de décisions. Des
contraintes extérieures viennent souvent altérer ses décisions.

Avant toute analyse, il convient de situer l’entreprise dans son milieu juridique,
économique et social qui pèsera sur l’ensemble de sa démarche. Au cours de notre
travail, nous allons mener une analyse financière de la REGIDESO à travers
l’évolution de sa trésorerie et la rentabilité financière de ses activités en tenant
compte des différents facteurs contraignants tels son environnement juridique,
économique et social.

Cette analyse permettra de répondre à certaines interrogations liées à sa


rentabilité, sa solvabilité et la structure financière résultant des opérations réalisées,
des financements obtenus et des résultats dégagés.

En effet, la REGIDESO est une entreprise publique (100% des actions


appartiennent à l’Etat) dotée d’une personnalité juridique et d’une autonomie de
gestion. Elle a pour mission de produire, de distribuer, de commercialiser l’eau et
l’électricité dans les centres urbains ou à vocations urbaines.

Du fait que la tarification est décidée par l’Etat, son activité commerciale
connaît des contraintes.

En portant notre attention sur la REGIDESO, nous allons essayer de montrer


l’impact d’avoir l’Etat comme un seul actionnaire sur son équilibre financier, sur sa
trésorerie et sur la rentabilité de ses activités.
1
LAVAUD CONSO P. et COTTA A, Gestion Financière d’une Entreprise, éd., Paris, 1981, P.172
2

A travers notre exposé, nous allons également montrer le rôle régulateur de


l’Etat en tant que garant des intérêts collectifs.

01. Problématique de la recherche

Quels que soient leur taille et leur secteur d’activité, les entreprises sont
confrontées à des contraintes semblables : la demande fluctuante, les
consommateurs exigeants, les fournisseurs, l’environnement interne et externe
contraignants.

Selon J .Boulot et alii «  l’entreprise peut être définie comme  le lieu de mise en
œuvre d’un certain nombre de moyens en vue de réaliser de manière la plus
efficace possible son objet économique »2.

Ces moyens, de quelque nature qu’ils soient, génèrent des mouvements


d’argent dont l’entreprise dispose ou qu’elle trouve auprès de ses prêteurs.

Des besoins de financement à moyen ou à long terme apparaissent. Sur base


des besoins identifiés, l’entreprise apprécie dans quelle mesure elle peut faire appel
à ses fonds propres ou recourir à des financements étrangers.

Notre étude porte sur l’analyse financière de la REGIDESO, 49 ans après sa


création. Il est temps de faire un point de vue sur sa gestion.

La REGIDESO est confrontée à des difficultés grandissantes pour rentabiliser


son établissement et pour être performante : poids des redevances à la SINELAC et
à la SNEL, poids de la fiscalité, le coût de production de l’eau, la perte de change
sur l’énergie importée…

L’entreprise fait face à des besoins de financement : elle doit assurer sa


solvabilité, par la constitution d’un fonds de roulement arrogant et par un plan de
financement compatible avec ses possibilités de remboursement, tout en
garantissant une rentabilité minimale des capitaux investis et une viabilité à long
terme des activités.

Obtenir une combinaison optimale de tous ces éléments, c’est-à-dire qui assure
en même temps l’équilibre financier, la rentabilité et la viabilité à long terme des
activités est la mission financière de l’entreprise.

Choisir un mode de financement exige donc d’avoir une opinion synthétique


bien documentée sur :

2
2 .BOULOT et Alii, Analyse Financière, Publi Union, Paris, 1986, P .28
3

- La structure financière de l’entreprise et sa capacité d’endettement.


- Son autonomie financière.
- Sa rentabilité économique et financière.

Dès lors, trois interrogations retiennent notre attention :

- Quel impact le fait d’avoir l’Etat comme seul actionnaire a-t-il sur
l’équilibre de sa structure?
- Quel impact le fait d’avoir l’Etat comme seul actionnaire a-t-il sur sa
rentabilité ?
- La situation financière de la REGIDESO est-elle efficace et optimale au
vu de la particularité de son actionnariat, de sa structure financière et de
sa rentabilité ?

02. Hypothèses de travail

L’hypothèse se définit comme étant une réponse provisoire à une question en


étude que se pose un chercheur.
L’analyse financière sur la croissance de l’entreprise, ajoutée aux différents
problèmes évoqués par les responsables de la REGIDESO, lors de nos entretiens,
ou diagnostiqués à travers les états financiers, des rapports des commissaires aux
comptes, des rapports des auditeurs et autres documents probants produits par
l’entreprise, nous a conduit à retenir les hypothèses de travail suivantes :
1. Avoir l’Etat comme principal client (mais mauvais payeur) mais aussi
comme le seul actionnaire peut avoir une incidence négative sur
l’équilibre financier.
2. La tarification faite par l’Etat peut avoir une incidence négative sur la
rentabilité.

3. Les dirigeants de la REGIDESO n’ont pas les mains libres pour conduire
sa situation financière.

03. Méthodologie de travail

« La méthode de travail est un ensemble de démarches raisonnées et suivies


pour parvenir à un but »3.
3
3. CHAUCHARD J.L, Précis de Gestion du Personnel et de ressources humaines .Ed. d’organisation, Paris, 1987,
P.11
4

Pour mener à bien ce travail, nous avons effectué des recherches documentaires
en consultant les ouvrages spécialisés, les rapports des commissaires aux comptes,
les rapports des auditeurs et les mémoires en rapport avec notre travail.

Nous avons eu également fait recours aux documents officiels de la


REGIDESO en l’occurrence les bilans, les rapports annuels d’activités et les
politiques et procédures.

Enfin, pour compléter nos informations, nous nous sommes entretenus avec les
responsables et les agents de la REGIDESO, qui nous ont éclairés sur leurs
différents choix en matière de l’analyse financière.

Cette démarche méthodologique nous a permis d’avoir les données nécessaires


pour le calcul et l’analyse dynamique de l’équilibre financier, de la structure
financière et de la rentabilité de la REGIDESO.

04. Délimitation et articulation du sujet

Notre étude est délimitée dans le temps, elle s’étend sur 5 ans (2004-2008), car
selon DEPALLENS G., « l’examen d’un seul bilan ne fixe que la situation
financière et économique de l’entreprise prise à un moment donné. Par contre, la
comparaison des bilans successifs constitue un film de la structure financière de
l’entreprise à différentes époques et permet de juger la marche de l’affaire »4.

Nous avons considéré la période (2004-2008), car nous avons voulu travailler
sur les bilans audités (2004-2007) et l’année 2008 est ajoutée pour avoir des
données relativement proches.

L’analyse financière de la REGIDESO dont il est question dans ce travail est


articulée autour de quatre chapitres:

- Le premier chapitre a été consacré sur les généralités de l’analyse financière


d’une entreprise,
- Le deuxième chapitre a concerné la structure organisationnelle de l’entreprise en
étude,

- Le troisième chapitre s’est focalisé sur l’analyse de la structure financière de la


REGIDESO,

- Le quatrième chapitre s’est rapporté sur la rentabilité de la REGIDESO.

4
4. DEPALLENS G, Initiation aux problèmes financiers de l’entreprise, Entreprise moderne d’édition, Paris, 1970,
P.49
5

Pour clore notre travail, nous avons formulé des propositions pour répondre
aux grandes interrogations en rapport avec les multiples distorsions qui handicapent
l’activité économique et financière de la REGIDESO.

CHAPITRE I: GENERALITES SUR L’ANALYSE FINANCIERE D’UNE

ENTREPRISE
I.1. Définition de l’Analyse Financière
6

L’analyse financière est une méthode de traitement de l’information qui


consiste à étudier une entreprise sur le plan financier en s’appuyant sur les
documents comptables et sur les informations économiques et financières relatives
à l’entreprise ou à son marché.

Elle permet de porter un jugement d’ensemble sur la santé financière de


l’entreprise, sa gestion, sa rentabilité et ses perspectives de développement.

I.2.Contraintes financières

La fonction financière contribue à la marche en avant de l’entreprise en


appréhendant et en prenant en charge les contraintes essentiellement financières.
Ces contraintes sont : l’équilibre et la rentabilité financière.

I.2.1. L’équilibre financier

L’équilibre financier est l’expression de la contrainte de la solvabilité. La


satisfaction de cette dernière résulte de l’ajustement des flux monétaires.

D’après P.CONSO «L’équilibre financier résulte de l’opposition entre la


liquidité des actifs que l’entreprise détient et l’exigibilité de son endettement 5».

Il ne suffit pas qu’il y ait des ressources pour financer les besoins, mais il faut
que les ressources stables financent les emplois stables et les ressources de courte
durée financent les emplois de courte durée.

Ainsi, les immobilisations ne peuvent pas être financées par les dettes à CT, car
une fois arrivé à l’échéance, les dettes seront remboursées par la réalisation de ces
immobilisations. Ce qui est impossible, car les immobilisations sont des moyens de
production appelés à rester dans l’entreprise le plus longtemps possible.

Donc, les dettes à CT sont appelées à financer les valeurs d’exploitation et les
valeurs réalisables. La somme des valeurs d’exploitation et des valeurs réalisables
diminuée des dettes à CT constitue le B.F.R.

Le B.F.R sera couvert part une partie des capitaux permanents qui n’aurait pas
servi à financer les immobilisations. On a l’équilibre financier quand les capitaux
permanents financent les emplois à long terme et les besoins du cycle
d’exploitation, dans ce cas, on a un excédent appelé F.R.N.

I.2.1.1. Le Fonds de Roulement Net

5
CONSO P, Op cit
7

En analyse financière, le concept du F.R.N, est un indicateur important de


l’équilibre financier d’une entreprise comme le constate GILORAMI en tenant les
propos suivants : « Parmi les éléments caractéristiques de la situation financière
d’une entreprise, le fonds de roulement est très certainement celui le plus souvent
cité car il apparaît, à juste titre, comme le meilleur moyen d’apprécier l’équilibre
financier de l’entreprise considérée. »6.

Son importance vient du fait que le F.R.N est à la charnière de principales


masses financières des éléments du bilan. Le F.R.N est calculé de deux manières :

1) par le haut du bilan :

F R.N=Capitaux Permanents – Valeurs immobilisées nettes

2) par le bas du bilan :

F. R.N=Actif circulant – Dettes à court terme

Le schéma suivant illustre le calcul du fonds de roulement:

Actif Passif
Valeurs immobilisées nettes Comptes permanents
Valeurs d’exploitation Fonds de roulement
Actif circulant
Valeurs réalisables Dettes à court terme

Le fonds de roulement découle de la décision prise par une entreprise en


matière d’investissement et du mode de financement. Le fonds de roulement ne
doit pas être important. S’il est important, l’entreprise a un recourt à des
ressources à long terme très coûteuses au lieu de recourir à des ressources à CT
moins couteuses.

I.2.1.2. Besoins en Fonds de Roulement

Le B.F.R est la différence entre les besoins et les ressources liés au cycle
d’exploitation d’une entreprise. Ainsi, le B.F.R d’une entreprise est constitué du
besoin en fonds de roulement d’exploitation et du besoin en fonds de roulement
hors exploitation. Les éléments d’exploitations sont composés :

6
9. GIROLAMI C, Pratique de l’analyse et de l’optimisation du Fonds de Roulement, Edition d’Organisation,
Paris, 1968, P.9.
8

*à l’actif :- Des stocks en cours

-Des avances et acomptes versés sur commande

- Des créances clients

- Des comptes rattachés

- Des autres créances d’exploitation

- Des charges constatées d’avance affectées à l’exploitation

* au passif : -Des avances et acomptes reçus sur commandes en cours

- Des dettes fournisseurs

- Des comptes rattachés

- Des autres dettes d’exploitation

- Des produits constatés d’avance affectés à l’exploitation

Les besoins en fonds de roulement hors exploitation quant à eux sont composés :

*à l’actif :- Des autres débiteurs

- Des valeurs mobilières de placement

- Des charges constatées d’avance non affectées à l’exploitation

*au passif :- Des autres créanciers

- Des produits constatés d’avance non liés à l’exploitation

Le besoin en fonds de roulement d’exploitation se définit à partir des seules


créances et dettes ayant un lien avec l’exploitation courante de l’entreprise.

L’importance du B.F.R.E dépend du secteur et du niveau d’activité, des


conditions de gestion qui influencent le niveau des stocks encours, les créances et
les dettes d’exploitation.

Le B.F.R .H E se définit à partir des créances et dettes qui n’ont aucun lien
direct avec l’exploitation, résultant des opérations n’ayant pas un caractère
cyclique.

B.F.R.H.E=Créances H.E – Dettes à court terme H.E


9

Le B.F.R global est la somme des besoins nets.

B.F.R global = B.F.R.E +B.F.R.H.E

ou =Valeurs d’exploitation+Valeurs réalisables- Dettes à CT

La différence entre le F.R.N et du B.F.R global donne la notion de trésorerie


d’une entreprise.

I.2.1.3. La Trésorerie d’une entreprise

Pour mieux saisir la situation financière d’une entreprise et pouvoir porter un


jugement efficace sur son équilibre financier, une troisième notion, après celle de
F.R.N. et du B.F.R. s’avère utile et indispensable, celle de Trésorerie.

Meunier H., définit celle-ci comme : « La différence (à une date donnée) entre
les ressources mis en œuvre pour financer l’activité de l’entreprise et les moyens
entrainés par cette dernière ».7

Ce pendant la notion de trésorerie n’est pas à confondre avec celle de la


liquidité qui retiendra ultérieurement notre attention. Cette dernière, générale par
ailleurs tient compte de tous les capitaux circulants alors que la première ne
concerne qu’une partie de ceux-ci ; les actifs circulants susceptibles de subir une
transformation immédiate en disponibilités.

La trésorerie dépend de deux éléments en l’occurrence F.R.N. et le B.F.R., et


peut arithmétiquement se définir comme la résultante des deux concepts. Si la
différence des deux forces est positive, la trésorerie est dite aussi positive et
constitue dans ce cas, une marge de sécurité contre d’éventuels aléas
d’exploitation ; dans un pareil cas l’équilibre financier est satisfaisant.

Dans le cas contraire, la différence est négative et la trésorerie est déficitaire. La


trésorerie négative est caractéristique d’une situation financière problématique et
des mesures conséquentes doivent être prises pour corriger le déséquilibre financier
de l’entreprise.

Les mesures correctives tant celles qui aboutissent à l’augmentation du F.R.N.


que celles qui visent la compression des B.F.R., ont pour but d’agir sur les
composantes de l’un ou de l’autre afin d’éviter le déséquilibre financier.

Les autres mesures qui visent l’augmentation du F.R.N. qu’il ya lieu de signaler
sont:
7
10. H. MEUNIER, La trésorerie des Entreprises, plan de trésorerie, plan de financement, 2ème édition, Dunod
, Paris, 1985, P.56
10

Une augmentation des capitaux permanents par de nouveaux emprunts par exemple,

Une augmentation de l’actif circulant par l’acquisition de nouveaux stocks


susceptibles d’être écoulés facilement pour accroître le disponible,

Une diminution de l’actif immobilisé (désinvestissement),


Une compression des dettes à court terme ;….

Quant à la compression des B.F.R., on peut citer :

Une augmentation des valeurs d’exploitation,

Un effort pour accroitre le réalisable,

Une compression des dettes d’exploitation,

Signalons que ces mesures ne doivent être envisagées qu’après une analyse
minutieuse des situations en présence car, si telle mesure est favorable à une
situation donnée, elle ne le sera pas nécessairement pour tous les cas.

Par ailleurs, le problème de trésorerie répond à l’interrogation de savoir


comment l’entreprise pourra régler ses dettes à l’échéance ?

I.3. La Rentabilité

La rentabilité n’est pas une contrainte qui pèse tout le temps sur l’entreprise,
elle n’a de signification que par rapport à la période de référence.

La rentabilité exprime l’aptitude de l’entreprise à dégager un excédent par


rapport aux moyens mis en œuvre. Cette comparaison va nous permettre
d’apprécier la rentabilité par la méthode des ratios.

Ainsi, nous allons faire une distinction entre la rentabilité financière et la


rentabilité économique.

I.3.1. La rentabilité financière

La rentabilité financière appelée aussi rentabilité comptable des fonds propres


ou R.O.E est exprimé par la relation suivante :

R.O.E = Résultat net/Fonds propres

Cette formule peut être décomposée de la manière suivante:

Résultat net/CA x CA/Fonds Propres


11

Rf = Taux de profit net x Coefficient de rotation des fonds propres (capitaux


investis)

I.3.2. La rentabilité économique

La rentabilité économique appelée aussi rentabilité comptable de tous les


capitaux investis ou ROI est exprimée par la relation suivante :

R.O.I = (Résultat net + Charges financières)/ Passif total ou Actif total

Selon Alain MARIO « Si l’on rapporte le profit de cette activité au capital


investi, on obtient un indicateur d’efficience des capitaux engagés généralement
qualifié de rentabilité économique »8.

Cette rentabilité est une rentabilité économique nette. Celle-ci doit être
distinguée de la rentabilité économique brute.

La rentabilité économique est brute quand elle ignore les amortissements et les
provisions de l’entreprise. Elle est le rapport entre l’E.B.E et le capital
économique.

I.4. Effet de levier ou effet de massue

L’étude de l’effet de levier fait appel à deux notions : Capital économique et


Capital financier qu’il faut distinguer.

Le capital économique est l’ensemble des moyens mis en œuvre pour assurer le
fonctionnement de la production, alors que le capital financier est composé du
capital social majoré de réserves.

Le capital financier n’étant pas toujours suffisant pour financer tout Actif de
l’entreprise, celle-ci est parfois obligée de recourir à l’endettement. Alors que la
rentabilité du capital économique dépend des aléas de l’activité économique, la
rentabilité financière supérieure à celle de l’entreprise financée exclusivement par
ses fonds propres. On parle dans ce cas de l’effet de levier.

L’effet de levier est exprimé par la relation suivante :

Effet de levier = ROE/ROI

Effet de levier = Passif total x Résultat net ………………...……..

Fonds propres Résultat net + charges financières


8
Alain MARIO : Analyse financière : concepts et méthodes, 2éme édition, Dunod, Paris, 2001,
p.160
12

La description du levier par le produit des deux ratios montre que le levier est
de nature strictement financière et que son effet provient de l’endettement.

Celui-ci désigne alors l’incidence favorable que peut exercer le recours à


l’endettement sur la rentabilité des capitaux propres de l’entreprise.

L’effet de levier est favorable lorsque ce ratio est supérieur à 1, défavorable


lorsqu’il est inférieur à 1, neutre lorsqu’il est égal à 1.

L’effet de levier est fonction de la rentabilité économique, du coût de la dette et


de la rentabilité financière.

Effet de levier financier positif doit être supérieur à 1, si ROI est supérieur au
coût des dettes ; dans ce cas ROE est supérieur à ROI.

Dans une entreprise non endettée, ROE = ROI

Si le taux d’intérêt sur emprunt est supérieur au taux de rentabilité


économique, la rentabilité économique baisse. Dans ce cas, les actionnaires doivent
couvrir les frais financiers par une partie de la part de la rentabilité économique leur
revenant. On parle dans ce cas de l’effet de massue.

I.5. Les différents modes de financement d’une entreprise

Une entreprise qui veut garder sa place ou l’améliorer dans un marché


concurrentiel qui se développe doit accroître ses investissements. Ceux-ci
nécessitent des financements.

Les décisions relatives à la collecte des fonds dans une entreprise ne peuvent
être prises au hasard ou arbitrairement sous risque d’exposer l’entreprise à sa
disparition.

Ainsi, un bon gestionnaire devra choisir un mode de financement qui


favoriserait non seulement le maintien de l’équilibre financier mais également la
croissance.

Traditionnellement, les modes de financement utilisés par les entreprises sont


l’autofinancement; l’augmentation du capital, l’endettement, le factoring, le crédit
bail et les subventions.

I.5.1. Autofinancement

I.5.1.1. Définition
13

DEFOSSE G. définit l’autofinancement comme suit: «l’entreprise conserve à


titre d’amortissement, des provisions et des réserves, une partie des capitaux que
son exploitation fait affluer journellement dans ses caisses. Ces moyens de
financement qui ne proviennent ni d’un apport nouveau des associés, ni d’un
endettement envers les tiers constituent ce qu’on appelle l’autofinancement»9.

L’autofinancement représente donc des liquidités détenues par l’entreprise à la


fin de l’année et qui se sont créées d’une façon progressive par l’exploitation de
l’entreprise.

Selon cette définition, l’autofinancement se présente sous deux formes:

- Les dotations aux amortissements et aux provisions

- Les réserves

I.5.2.2. Les dotations aux amortissements et aux provisions

L’amortissement est conçu comme étant la constation de la perte subie par la


valeur de l’actif immobilisé qui se déprécie avec le temps.

Des dotations aux amortissements sont des charges qui ne correspondent pas à
des décaissements de monnaie. Elles se traduisent par la constitution progressive
d’un fonds d’amortissement qui, théoriquement sert au remplacement de
l’immobilisation en question à la fin de sa durée de vie.

Dans la pratique, ce fonds n’est pas conservé dans l’entreprise jusqu’à la durée
de vie comptable de l’immobilisation. Ce fonds est immédiatement investi.

Les dotations aux provisions sont destinés à couvrir des pertes, des
dépréciations, des risques qui peuvent se réaliser dans le futur et qui, alors
entraîneront des décaissements .Cet avenir peut être proche ou lointain.

D’où les dotations aux provisions constituent un mode de financement fragile,


car on ignore quand se produira l’évènement pour lesquels ces provisions sont
constituées.

La reprise de provision constate l’utilisation de ces dernières et la réalisation


d’un décaissement.

I.5.1.3 Bénéfices réserves

9
DEFOSSE G.Cité par Chambre National des Conseillers Financiers; p.6
14

L’assemblée générale des actionnaires peut décider de ne pas distribuer comme


dividendes la totalité ou une partie du bénéfice net réalisé et l’affecter en réserves.
Ce bénéfice conservé est appelé autofinancement net. Ce bénéfice non distribué
constitue un fonds auquel l’entreprise recourt pour le financement d’emplois
durables en l’occurrence les investissements.

Il importe de faire une distinction entre l’autofinancement brut, encore appelé


autofinancement global et l’autofinancement net.

« L’ensemble des ressources internes constituent l’autofinancement global ou brut


et l’autofinancement brut diminué des amortissements constitue l’autofinancement
net »10

Dans le langage courant des analystes financiers, l’autofinancement représente


l’autofinancement brut global. L’autofinancement représente des avantages et des
inconvénients.

L’autofinancement joue un rôle fondamental dans le développement de


l’entreprise car il permet d’assurer la croissance sans recourir à des tiers (par le
biais de l’endettement qui entraîne des charges financières comme le
remboursement) et sans entraîner charges financières directes : ni intérêts, ni
remboursement.

L’autofinancement détermine la crédibilité de l’entreprise, car


l’autofinancement garantit la capacité de l’entreprise à rembourser des dettes.

Bien que l’autofinancement paraisse gratuit, il a un coût qui est un coût


d’opportunité.

C’est le constat de Pierre CONSO:«L’autofinancement a un coût en intérêt


puisque les sommes disponibles auraient pu être placées à l’extérieur dans les
emplois lucratifs, et il a un coût en capital car il décourage l’épargne des
actionnaires par la diminution des dividendes »11.

Certes l’autofinancement présente un inconvénient.

En effet d’une part, la distribution des dividendes contribue à la diminution de


l’autofinancement. D’autre part, une entreprise qui ne distribue pas des dividendes
ou qui limite cette distribution n’attire pas d’investisseurs. Egalement la faiblesse
ou l’absence des dividendes n’est pas bien vue par les actionnaires qui

10
Chambre national des conseillers financiers, l’autofinancement, source vive d’expansion économique, Paris
1996, p.8
11
CONSO P,op cit p.105
15

souhaiteraient avoir des dividendes et les affecter aux consommations immédiates


ou aux autres placements.

I.5.2. Augmentation du capital

Toute création d’entreprise nécessite un capital pour faire face aux premières
dépenses d’investissements et d’exploitation.

Pour une entreprise en expansion, ce capital peut être insuffisant pour satisfaire
aux besoins éventuels d’investissement et de trésorerie. Cette insuffisance du
capital peut provenir d’un fonds de roulement faible découlant soit de la mauvaise
estimation du capital initial qui s’est manifesté dans le dépassement des

frais de premier établissement, soit l’inflation.

L’insuffisance du capital peut aussi s’apprécier par rapport à une politique de


développement qui nécessite de nouveaux investissements et éventuellement
d’améliorer celui qui existe.

Enfin, de pertes subies par la société peuvent réduire son capital à tel point
d’empêcher la société de continuer de bien fonctionner. Toutes ces raisons militent
pour l’augmentation du capital.

Le capital social sera augmenté pour rémunérer de nouveaux apports, pour


entériner des incorporations de réserves ou de conversions des dettes. Ces
augmentations sont réalisées soit par augmentation du nominal de chaque action,
soit en augmentant le nombre d’actions.

Il faut signaler que toute augmentation du capital n’est pas source de


financement. Il s’agit notamment de l’augmentation du capital par incorporation des
réserves est en effet un simple jeu d’écriture comptable, un changement de libellé
au bilan.

Le recours à l’augmentation du capital comme moyen de financement n’est pas


passager ; dans ce cas, le financement de ce besoin par l’augmentation du capital
coûterait cher à l’entreprise car après ces problèmes passagers, il n’y aura dans
l’entreprise un capital improductif dont le taux de rémunération serait faible, voir
nul.

Le recours à l’augmentation du capital est une décision importante. Elle ne se


fait pas au hasard, on doit évaluer le rendement attendu de cette opération.
16

Selon VAES et alii « l’augmentation du capital doit répondre à une situation


définitive qui permet de rémunérer le capital nouveau aussi bien que l’ancien ».1213

L’augmentation du capital se fait de deux manières :

- Augmentation sans apport en espèces ou en numéraires

- Augmentation par apport en espèces ou en numéraires

I.5.2.1. Augmentation sans apport en numéraires

I.5.2.1.1. Augmentation par apport en nature.

Cette augmentation n’apporte pas à l’entreprise des moyens monétaires


nouveaux, mais plutôt des moyens réels portant le plus souvent sur
l’immobilisation. Dans une telle situation, le fonds de roulement reste inchangé, car
le poste « immobilisation » en emplois et le poste « apports » en ressources
augmente pour une même valeur.

L’augmentation du capital par apport en nature est une opération délicate qui
doit subordonner cet apport à une évaluation afin de ne pas léser les anciens
actionnaires et pourquoi pas les nouveaux.

I.5.1.2. Augmentation du capital par conversion de créance

Elle consiste à substituer une dette, une augmentation du capital social. Il n’y a
pas d’apport de ressources nouvelles, seules le passif est modifié dans sa structure
et non dans son volume global. Cette conversion de créance peut porter sur les
dettes à court terme, à moyen et long terme. L’incidence de cette conversion sur
l’équilibre financier dépend de la nature des créances

La conversion des créances à court terme, des dettes d’exploitation ou dettes


financières améliore le fonds de roulement de l’entreprise, mais elle est un signe
grave de trésorerie. L’insolvabilité de l’entreprise n’a pas pu être remarquée grâce à
l’accord des créanciers qui reportent leurs échéances en acceptant cette conversion.
Les actions qui leurs sont remises ne sont remboursables qu’à la liquidation de la
société.

Pour les dettes à moyen et long terme, leur conversion peut intervenir suite à
une situation de crise ou elle peut intervenir en situation normale. C’est le cas où
l’entreprise a émis des obligations échangeables ou convertibles.
12
VAES et alii, La technique du financement des entreprises spécialement des sociétés de capitaux, 4ème édition,
Dunod, Paris, 1965, p.269
13
17

Les obligations sont échangeables quant elles sont convertibles à leurs


émission. Elles sont convertibles quand leur convertibilité a eu lieu au moment de la
demande par la société émettrice.

Le financement par la conversion d’obligations présente un avantage par le fait


qu’elle évite la dilution du bénéfice par action qui se produirait en cas d’émission
d’actions en numéraires.

De plus, en comparant l’intérêt servi au souscripteur d’obligations ordinaires, on


remarque que le premier est plus faible par rapport au second.

I.5.2.1.3 Augmentation du capital par incorporation des réserves

Pour cette augmentation, les sommes capitalisées se trouvent déjà dans


l’entreprise et sont la propriété des actionnaires qui les retrouveront sous forme de
liquidité à la fin de la vie de l’entreprise. Donc, l’augmentation du capital social par
incorporation des réserves ne modifie pas la situation financière de l’entreprise.

Deux modalités sont possibles pour une augmentation du capital par


incorporation des réserves:

- On peut augmenter la valeur nominale d’actions anciennes, pour cela, il faut


collecter les anciens titres et les remplacer par les nouveaux sur lesquels figurera le
nouveau nominal. Cette modalité n’est pas souvent utilisée, car cette mesure
administrative qui la guide est lourde.

- On peut aussi augmenter le capital par incorporation des réserves en procédant à


la création d’actions nouvelles de même valeur nominale que les anciennes et qui
seront distribuées aux anciens actionnaires en proportion des titres qu’ils
détiennent déjà. Cette dernière modalité présente des avantages tant pour
l’actionnaire que pour l’entreprise.

Pour l’entreprise l’attribution d’actions gratuites est une solution alternative à


la distribution des dividendes, par ce procédé, l’entreprise évite la diminution de sa
trésorerie. Elle conserve au maximum sa capacité d’autofinancement de manière à
financer son développement.

Comme la distribution des dividendes, l’attribution d’actions gratuites est un


signal de bonne santé de l’entreprise à l’égard de la communauté financière.

I.5.2.2. Augmentation du capital par apport en numéraire


18

Elle consiste en l’émission des titres nouveaux se traduisant par une entrée
d’argent frais dans l’entreprise. La souscription à ces titres peut être faite par les
anciens actionnaires ou par des nouveaux. Ainsi, l’augmentation du capital par
apport en numéraires prouve de nouvelles ressources à l’entreprise et par
conséquent améliore son fonds de roulement.

Dans l’augmentation du capital par apport en numéraires deux problèmes


pratiques se posent:

- la fixation du prix d’émission

- les relations entre anciens et nouveaux actionnaires

La fixation du prix d’émission a lieu entre deux limites :

- Un seuil minimal fixé par la loi qui est la valeur nominale de l’action,

- Un seuil maximal déterminé par le bon sens, qui est la valeur vénale, ce prix attire
de nouveaux actionnaires.

L’entreprise par contre, a intérêt à fixer le prix d’émission à un niveau assez


élevé ; elle souhaite percevoir le plus de ressource possibles. La fixation de prix
d’émission tient compte de la renommée de l’entreprise, de ses perspectives de
développement ainsi que la conjoncture boursière. C’est la constatation de Baranger
et alii: «Au-delà des souhaits de chacun, la fixation du prix d’émission dépend
d’éléments objectifs qui sont la notoriété de l’entreprise, ses perspectives de
développement et la conjoncture boursière au moment de l’opération»14.

L’émission de nouvelles actions pose le problème de l’égalité de traitement


entre anciens et nouveaux actionnaires. Les anciens actionnaires craignent de voir
leur bénéfice par action diminuer, le nombre d’action ayant augmenté, et
l’augmentation du bénéfice ne suit pas nécessairement, et s’il suit, ce n’est pas dans
la même proportion.

L’entrée de nouveaux actionnaires risquent de diluer le pouvoir des anciens,


surtout celui des actionnaires majoritaires qui interviennent dans la gestion de
l’entreprise. Pour éviter tout ce problème qui pourrait naître entre ancien et nouvel
actionnaire, la société met en place le mécanisme D.P.S. Il s’agit d’un droit reconnu
aux actionnaires de souscrire pendant un temps limité, appelé période de
souscription d’un nombre d’actions nouvelles à un prix fixé d’avance. Ce droit
préférentiel peut être fixé par les anciens actionnaires, soit vendu si ceux-ci ne
souhaitent pas accroître leur action.
14
Baranger et alii, op cit, p.23
19

I.5.2.3. Avantages et inconvénients de l’augmentation du capital

I.5.2.3.1. Avantages de l’augmentation du capital

L’augmentation du capital par émission d’action a vraisemblablement une


rentabilité positive qui accroît le bénéfice futur.

De plus, l’augmentation du capital n’exige aucun remboursement, sauf en cas


d’une éventuelle liquidation. Enfin, le dividende n’est pas une charge financière
aussi obligatoire que l’intérêt.

I.5.2.3.2 Inconvénients de l’augmentation du capital

Lorsqu’une société a augmenté son capital pour financer un besoin passager,


après ce problème l’entreprise se trouve avec un capital non productif, donc non
rémunérateur. Pour résoudre ce problème, la solution est de diminuer le capital.

En fin, une augmentation de capital par émission d’actions nouvelles


s’accompagne souvent d’une dépréciation de la va leur du titre, car celle-ci est
répartie sur un nombre plus grand d’actions. C est ce qu’on appelle la dilution du
capital.

I.5.3. Endettement

L’endettement est l’échange de monnaie, de biens, contre une créance sur le


débiteur.

I.5.3.1. Endettement à court terme

I.5.3.1.1. Crédit fournisseur

C’est un crédit octroyé par un fournisseur pendant une durée déterminée. Ce


crédit porte sur les marchandises et les matières premières.

La durée du crédit fournisseur varie en pratique entre 30 jours fin du mois et


quatre vingt dix jours fin du trimestre ; parfois même plus.

Pour ne pas retomber dans un déséquilibre financier, une entreprise doit


négocier un crédit fournisseur dont la durée est supérieure à celle accordée à ses
clients. Le recours au crédit fournisseur est plus fréquent dans les petites et
moyennes entreprises que dans les grandes entreprises.

Le recours aux crédits fournisseurs présente les avantages suivants :


20

- Le crédit fournisseur n’est pas soumis aux formalités administratives aussi lourdes
que les crédits auprès des institutions financières notamment la constitution des
garanties.

- Le crédit fournisseur est un crédit sans intérêt.

I.5.3.1.2. Crédit des Administrations.

Le crédit des administrations correspond aux dettes de l’entreprise envers l’Etat


ou les établissements publics à caractère industriel et commercial « E.P.I.C ».

L’Etat, les E.P.I.C offrent des services, mais l’entreprise les paie
ultérieurement. C’est le cas des cotisations de l’INSS, de la MFP, et dans certains
cas, les consommations de la REGIDESO et de l’ONATEL.

I.5.3.1.3 Crédit bancaire à court terme

Ces crédits sont sollicités par l’entreprise pour subvenir à des problèmes de
trésorerie. Ils sont liés au financement du cycle d’exploitation. Ils se présentent sous
forme d’avance en compte débiteur, d’escompte d’effets financiers, d’escompte
commercial et de crédits documentaire.

I.5.3.1.4. Avance en compte débiteur

L’avance en compte débiteur consiste en une autorisation spéciale de la banque


de rendre le compte débiteur d’une entreprise cliente qui est au-delà des provisions
disponibles. L’avance en compte débiteur est également appelée « découvert ».

L’avantage des crédits par découvert est leur souplesse. Aucun formalisme
n’est requis ni au moment de l’octroi du crédit, ni lors de son utilisation. Ils
s’adaptent immédiatement et parfaitement aux besoins de trésorerie à financer. En
effet, l’utilisation du découvert se calcule par la différence entre le solde négatif du
compte bancaire et l’équilibre.

I.5.3.1.5. Escompte d’effet financier

C’est un financement qui se matérialise par un billet à ordre financier que


l’entreprise cède à sa banque. Celle-ci pourra en son tour escompter ce billet à
ordre auprès du marché monétaire. L’escompte d’effets financiers doit au préalable
être autorisé par la banque centrale.

I.5.3.1.6. Escompte commercial


21

L’escompte commercial porte sur des effets de commerce représentatifs de


créances.

Une entreprise remet à sa banque pour endossement des effets de commerce tirés
sur ses clients avant leur échéance. La banque paie le montant de chaque effet
diminué des agios. L’escompte commercial permet à l’entreprise de recouvrer ses
créances avant leur échéance.

I.5.3.1.7 Crédit documentaire

Le crédit documentaire permet le financement du commerce international


pendant la durée du transport des marchandises. Le crédit documentaire fait
intervenir deux banques : la banque de l’exportateur et la banque de l’importateur.

L’importateur demande à sa banque de lui ouvrir un crédit documentaire en


faveur son fournisseur, exportateur. La banque de l’importateur informe la banque
de son fournisseur exportateur de l’ouverture du crédit documentaire et lui indique
les documents nécessaires pour régler la facture. La banque de l’exportateur notifie
à son client les conditions du crédit documentaire.

Après avoir expédié les marchandises à son client, l’exportateur sera payé par
sa banque sur présentation des documents lui exigés. La banque de l’exportateur se
fait rembourser par la banque de l’importateur après avoir produit la preuve du
paiement de l’exportateur fournisseur. Ainsi, la banque de l’importateur débite le
compte de celui-ci du montant qu’il va rembourser la banque de l’exportateur. Dans
le système de crédit documentaire, la banque de l’importateur peut soit jouer le rôle
d’intermédiaire, soit s’engager de payer l’exportateur indépendamment de la
situation financière de son client, importateur.

I.5.3.2. Endettement à moyen et long terme

L’endettement à moyen et long terme comprend les emprunts auprès de


l’établissement de crédit et les emprunts obligataires.

I.5.3.2.1. Emprunt auprès des établissements de crédit

Les emprunts contractés auprès de l’établissement de crédit sont qualifiés


d’indivis dans la mesure où il y a un seul bénéficiaire, donc indivisibilité de
l’emprunt. Ce financement est accordé selon trois modalités : le prêt, le crédit, la
facilité à option multiples ou multi option facility (MOF).

Le prêt se caractérise par un déblocage effectif, un plan de remboursement


contractuel. Il existe deux modalités de remboursement du prêt :
22

- Le remboursement peut intervenir en une seule fois à la fin de la période, il


s’appelle le remboursement in fine ;

- Ou de façon échelonnée tout au long de la période.

Le crédit quant à lui ne donne pas lieu au déblocage des fonds, mais
l’entreprise emprunteuse bénéficie d’une ligne de crédit utilisable en fonction de ses
besoins et modalités contractuelles.

La facilité à option multiple, la multi option facility est à la fois des lignes de
crédit utilisable en monnaie nationale ou en devises assorties d’option de
financement.

La mise en place de ces emprunts peut être très rapide, toutefois, des
procédures d’octroi doivent être respectées. Les dossiers de demande de
financement sont analysés en fonction des différents critères comme la situation
financière de l’entreprise, objet du financement, la capacité de remboursement
futur.

Le prêteur exige des garanties qui sont le plus souvent des sûretés réelles
(hypothèque de premier rang, nantissement) et rarement le cautionnement.

I.5.3.2.2. Les emprunts obligataires

Les obligations sont émises par appel au public à l’épargne. L’emprunt


obligataire met en rapport un emprunteur et une masse souscripteur, une masse des
obligataires.

Le trait fondamental d’un emprunt obligataire est que le montant de celui-ci est
réparti entre un grand nombre de titres. Les titres détenus dénommés obligations
représentent des créances. Ces titres peuvent être au porteur et dans ce cas, ils sont
cessibles.

La fixation du montant global dépend des besoins de l’émetteur, de son renom


et des conditions de marché.

Le prêteur perçoit une rémunération qui est en fonction du taux d’intérêt et du


remboursement de l’obligation.Cette rémunération peut intervenir au cours de la
vie de l’emprunt ou à la fin de l’échéance et ce suivant les termes du contrat.

Dans l’emprunt obligataire, les banques jouent le rôle important qui apparaît
sous les formes suivantes :
23

- La banque est intermédiaire : dans ce cas elle met à la disposition de l’entreprise


émettrice ses guichets. La banque perçoit en contre partie de ce service rendu une
commission.

- La banque est souscriptrice de l’ensemble des titres qu’elle placera par la suite.
Dans ce cas, elle perçoit une commission de prise ferme. Dans une telle situation,
la banque s’engage à régler le montant de l’emprunt.

- La banque est mandante, mais s’engage à souscrire les obligations non placées en
fin de souscription. Elle perçoit dans ce cas une commission rémunérant la garantie
de placement.

- Plusieurs banques s’associent et forment un syndicat d’émission permettant de


faciliter le placement. Les syndicats peuvent être des syndicats de placement, de
prise ferme ou de garantie.

Pour faciliter la participation des PME à ce mode de financement et se


prémunir contre les aléas subis par le prêteur ou l’emprunteur, ont été mises sur
pied quelques formules.

L’emprunt obligataire peut se présenter sous les formes suivantes :

- Obligation collective

- Obligation indexée

- Obligations Remboursables en Actions (ORA)

- Obligations convertibles en actions

- Obligations avec Bon de Souscription d’Actions (OBSA) ou obligations à taux


variables.

L’obligation collective est une forme d’emprunt dans laquelle les obligations
sont émises par un groupe d’entreprises. Celles ci se chargent de toutes les
formalités d’émission et du service d’emprunt.

L’obligation indexée est celle où le prix de remboursement ou l’intérêt ou les


deux à la fois varient suivant un indice de prix.

Les obligations convertibles en actions sont des obligations dont les porteurs
peuvent demander leur échange en actions dans la même société. Cet échange se
fait dans les conditions prévues au contrat et au gré du porteur. Le prix d’émission
24

de l’obligation convertible doit être supérieur à la valeur nominale des actions


reçues lors de la conversion.

Les obligations avec bons de souscription d’actions sont des obligations où


l’acheteur d’obligations acquiert deux titres à la fois, une obligation classique et un
titre de nature optionnelle, cessible à tout moment indépendamment de la qualité de
l’obligataire. L’acheteur d’  obligations en acquérant un bon de souscription
d’actions réalise une économie dont il pourra tirer profit en le plaçant avant
échéance de l’option. Durant cette période, l’acheteur ne peut bénéficier des
dividendes distribués par la société.

Selon KEISER A M «La valeur du bon de souscription d’actions correspond


alors au cours de l’action diminué du prix d’exercice et des dividendes attendus»15.

I.5.4. Factoring

Le factoring ou l’affacturage est une situation dans laquelle une entreprise vend
à un tiers appelé factor, toutes ou une partie de ses créances commerciales. Le
factor se charge d’en assurer le recouvrement à ses risques et péril et ce moyennant
une commission. Le factoring est un mode de financement dans ce sens qu’il
permet à une entreprise d’encaisser anticipativement ses créances.

I.5.5. Crédit bail

Le crédit bail ou leasing correspond à une location assortie d’une option


d’achat. Le crédit bail a pour objet, le financement d’investissement mobilier ou
immobilier d’une entreprise puisqu’ il y a mise à disposition de l’entreprise de
l’équipement.

Le crédit bail présente les caractéristiques suivantes :

L’entreprise n’a pas la propriété du bien investi, il en est locataire et paie un


loyer. Celui-ci est payé périodiquement, souvent trimestriellement.

Le crédit bail est un contrat particulier. Sa particularité vient du fait que


l’entreprise se voit offrir trois options à la fin du contrat :

- Elle peut acquérir la propriété du bien mis en location et ce moyennant un


paiement d’un prix, qui est généralement dérisoire.

- Elle peut aussi reconduire le contrat ; dans ce cas, le loyer à payer sera trop faible.

- Enfin, elle peut restituer le bien et ainsi mettre fin du contrat.


15
KEISER A M, Gestion Financière, ESKA, Paris, 1996
25

Le crédit bail présente un avantage par rapport à un financement par


endettement.

Dans le cas de l’endettement, le prêteur demande toujours à l’emprunteur sa


participation. Celle ci peut être jugée importante pour l’emprunteur déjà en
difficulté de trésorerie et ainsi se voit refuser le crédit; ou l’emprunteur a déjà
prévu d’utiliser les fonds propres à d’autres emplois.

Le crédit bail n’apparaît pas au bilan de l’entreprise puisqu’il s’agit d’un


engagement et non d’une dette. Il ne modifie donc pas la structure financière de
l’entreprise ; ainsi celle ci peut facilement recourir à l’endettement.

Enfin, le crédit bail est un mode de financement souple et flexible. Sa mise en


place n’est soumise à beaucoup de formalités. Il est flexible dans ce sens qu’il laisse
plusieurs possibilités de choix à l’échéance du contrat.

Bien qu’il présente des avantages incontestables, le crédit bail est plus coûteux
qu’un endettement. En effet les loyers sont souvent élevés et ainsi ne peuvent
recourir à ce mode de financement que les entreprises rentables.

I.5.6. Les subventions

Les subventions sont des crédits non remboursables alloués aux entreprises par
l’Etat, les collectivités publiques ou par des tiers.

Il existe quatre catégories de subventions:

- Les subventions d’équilibre qui sont octroyées à une entreprise pour compenser
tout ou une partie d’une perte qu’elle aurait constatée si cette subvention ne lui
avait pas été accordée.

- Les subventions d’investissement sont octroyées à une entreprise pour lui


permettre d’acquérir ou de créer des valeurs immobilisées ou financer l’activité à
long terme.

- Les subventions d’équipement sont octroyées à une entreprise pour subvenir à ses
besoins d’équipement.

- Les subventions d’exploitation octroyée à une entreprise pour compenser des


charges sociales que le pouvoir public impose à l’entreprise publique et dont elle ne
peut maîtriser l’évolution.

Comptabilisées comme produits, les subventions contribuent à l’enrichissement


de l’entreprise, à l’accroissement des capitaux propres.
26

Devant cette multitude de modes de financement se présentant à l’entreprise,


celle ci doit faire un choix minutieux, car chaque mode a des avantages, des
inconvénients et des coûts.

Aucun de ces modes n’est alors gratuit et sans impact sur la situation
financière de l’entreprise.

Ce chapitre nous a permis de mettre en évidence les généralités de l’analyse


financière d’une entreprise. Nous allons analyser tout au long du chapitre suivant la
structure organisationnelle de la REGIDESO.

CHAPITRE II : STRUCTURE ORGANISATIONNELLE DE LA REGIDESO


II.1. Aperçu général sur la REGIDESO

II.1.1. Statut juridique et structure organisationnelle de la REGIDESO

La Régie de Production, de Distribution et de Commercialisation d’Eau et


d’Electricité, REGIDESO en sigle, a été créée le 22 juin 1962 par l’ordonnance
législative N° 053/113, la veille de l’Indépendance du Burundi. L’Etat du Burundi
est le seul actionnaire.

L’objectif de la société est la production, la distribution et la commercialisation


de l’Eau et de l’Electricité dans les milieux urbains et à vocations urbaines.

La société est administrée par un Conseil d’Administration. La gestion


quotidienne est assurée par un Directeur Général assisté par Cinq Directeurs dont
un Directeur Administratif et Financier, un Directeur des Ressources Humaines, un
Directeur Commercial, un Directeur de l’Electricité et un Directeur de l’Eau.

II.2. Organigramme de la REGIDESO

Un organigramme est une représentation schématique qui synthétise la


structure d’une organisation. Comme c’est le cas de toute entreprise, la REGIDESO
présente une organisation hiérarchisée qui permet son bon fonctionnement.
27

La structure organisationnelle de la REGIDESO est pyramidale et hiérarchisée


avec au sommet le Ministère de Tutelle, qui est le Ministère de l’Energie et des
Mines.

Le schéma de l’organisation est représenté comme suit :

MINISTERE DE L’ENERGIE ET DES MINES

Conseil d’Administration

Direction Générale

Service Audit Interne

Conseiller Spécial du DG Service juridique, Documentation et Relations


Publiques

Service Planification et Investissement


Contrôle de Gestion

Conseiller Technique chargé des Régions

Direction de Direction de Direction Direction des Direction


l’Eau l’Electricité Commerciale Ressources Administrative
Humaines et Financière

Gestion des
Développement
Equipement Equipement
Exploitation Relation
Planification
Inspection des Ressources
Maintenance Ressources
Production
Eau Production
Electricité
Electricité Facturation
Recouvrement
Compteurs
Commerciale
Clientèle Communication
Humaines
Approvisionne
Eau Electricité
Electricité Humaines
Interne
Logistique
Informatique
Comptabilité
ment
Bujumbura Etalonnage
et Contrôle
28

Suivi &
Contrôle
Budgétaire et
Financier

Exploitation
Eau
Bujumbura

Maintenance
Eau

Projet des
Compteurs à
prépaiement
II.3. Description des organes de la REGIDESO

II.3.1. Le Ministre de Tutelle

La REGIDESO est une entreprise publique qui a comme actionnaire unique le


Gouvernement de la République du Burundi. Elle dépend directement du Ministère
de l’Energie et des Mines qui peut demander des justifications et des
renseignements qu’il souhaite sur les activités et les comptes de l’entreprise.

II.3.2. Le Conseil d’Administration

Le Conseil d’Administration de la REGIDESO est nommé par le


Gouvernement et détient tous les pouvoirs d’administration et de gestion dans le
cadre de la politique économique et sociale déterminée par le Gouvernement et sous
réserve des pouvoirs reconnus au Ministère de Tutelle.

La REGIDESO est administrée par le conseil d’Administration, composé de 9


membres dont un Président, un Vice Président, un Secrétaire, un Représentant des
gros consommateurs, un Représentant des petits consommateurs, un Représentant
du personnel et trois membres choisis pour leur expertise. Les membres du Conseil
sont nommés par décret présidentiel sur proposition du Ministère de tutelle. Leur
mandant est de trois ans renouvelable.

Le Directeur Général de la REGIDESO assure le secrétariat des réunions du


Conseil d’Administration et peut, avec l’accord du Président du Conseil
29

d’Administration, se faire assister par tout collaborateur dont la présence lui parait
utile. Le conseil d’administration est compétent pour :
 définir les orientations des activités de l’entreprise ;
 poser les actes de disposition concernant les biens appartenant à
l’entreprise ;
 adopter les règles générales d’exploitation et notamment les tarifs et conditions
de distribution aux consommateurs ;
 fixer le cadre organique et le statut du personnel de la REGIDESO ;
 prendre les décisions importantes d’investissements, de dépenses et de recettes
dans les limites des dispositions légales et réglementaires y relatives ;
 contrôler les résultats obtenus en les comparant aux prévisions, à apprécier les
éventuelles modalités à apporter aux méthodes des prévisions, d’organisations et de
contrôle de l’entreprise ;
 fixer la rémunération des Administrateurs, du Directeur Général, des Directeurs,
du personnel, des Commissaires aux comptes et du réviseur indépendant ;
 établir le règlement d’ordre intérieur du Conseil d’Administration ainsi que le
règlement d’organisation administrative et financière de l’entreprise.

Le conseil d’Administration se réunit aussi souvent que de besoin et au moins


une fois par trimestre à l’initiative du Président du Conseil d’Administration, du
Directeur Général de la REGIDESO ou à la requête d’au moins 2/3 des membres du
Conseil d’Administration. Il se réunit obligatoirement, dans la période qui précède
la fin de l’exercice, pour adoption du budget prévisionnel et, en début de l’exercice,
pour approbation des comptes de l’exercice écoulé.

Les convocations aux réunions du Conseil d’Administration sont envoyées par


le Directeur Général de la REGIDESO, sauf urgence, huit jours avant la réunion. Le
Conseil d’Administration peut inviter à sa réunion toute personne compétente dont
l’avis lui paraît utile. Cette personne y participe mais ne prend pas part aux votes.

Le conseil d’Administration délibère valablement si la majorité de ses membres


est présente ou représenté, avec une présence physique d’au moins la moitié des
Administrateurs. Tout membre empêché peut se faire représenter par un autre
membre avec procuration écrite, mais aucun Administrateur ne peut recevoir plus
d’une procuration à la fois. Si ce quorum n’est pas atteint, le Président renvoie la
réunion à une date ultérieure. De nouvelles convocations sont envoyées. Si de
nouveau le quorum requis n’est pas atteint, le Conseil délibère sur le seul point
précédemment inscrit à l’ordre du jour.

Les délibérations et les décisions du Conseil d’Administration sont reprises à la


majorité des membres présents ou représentés. En cas de partage de voix, celle du
Président est prépondérante. Les délibérations et décisions du Conseil
d’Administration sont consignées dans un procès verbal contresigné par le Président
du Conseil d’Administration et Vice Président. Une copie est transmise au
30

Ministère de Tutelle et à tous les membres du Conseil d’Administration, à la


diligence du Président du Conseil, dans un délai ne dépassant pas huit (8) jours à
dater du jour de la réunion.

Les Administrateurs ont droit à des jetons de présence dont le montant est fixé
par le Ministre de Tutelle sur proposition du Conseil d’Administration.
Cette dépense est portée en compte des frais généraux de la REGIDESO, et liquidée
en fin d’année.

Sans préjudice de poursuites judiciaires ou disciplinaires, à raison des


infractions commises dans l’exercice de leur mandat, les membres du Conseil
d’Administration peuvent en cas de négligence ou d’incompétence, être révoqués
de leur mandat par décision du Président de la République prise sur rapport du
Ministre de Tutelle.

II.3.3. Direction Générale

II.3.3.1. La mission du Directeur Général

L’exécution des décisions du conseil d’Administration et la gestion quotidienne


de la REGIDESO sont confiées à un Directeur Général nommé par décret sur
proposition du Ministère de tutelle. La durée de son mandat est de quatre ans
renouvelable une fois.

Le Directeur Général assure la bonne marche de l’entreprise dans le cadre des


orientations fixées par le Conseil d’Administration. Il engage et libère les dépenses
dans les limites autorisées par le Conseil d’Administration, suivant les dispositions
du règlement comptable.
Le Directeur Général est responsable de la gestion quotidienne de l’entreprise en ce
qui concerne :
 l’exécution des décisions du Conseil d’Administration ;
 l’organisation du travail et de la discipline au sein de l’entreprise ;
 le contrôle des encaisses et des écritures comptables ;
 la tenue correcte des dossiers ;
 l’établissement du budget prévisionnel et de son exécution ;
 l’établissement du bilan en fin d’exercice.

Les relations fonctionnelles, la réparation des pouvoirs et le partage des


responsabilités entre le Directeur Général et les Directeurs sont définis dans un
règlement d’ordre intérieur adopté par le conseil d’Administration. Les services qui
dépendent directement de la Direction Général sont : le service contrôle de gestion,
31

le service Planification des investissements, le service Audite Interne, le service


juridique, documentation et relations publiques ainsi que le conseiller spécial et le
conseiller technique chargé des Régions.

II.3.3.2. Les Régions

Les Régions ont pour mission de fournir aux clients des centres intérieurs,
l’énergie électrique et l’eau potable dont ils ont besoin ainsi que les services requis
à cet effet, en promouvoir la vente et l’utilisation rationnelle.

II.3.3.3. Service Planification des Investissements

Il a pour mission:
 de proposer la démarche de planification stratégique nécessaire à l’élaboration
de la problématique de l’entreprise et à la préparation des descriptions des différents
plans de développement ;
 de préparer le plan de développement et les plans opérationnels ;
 d’effectuer la planification et le suivi des investissements.
II.3.3.4. Service Audit Interne

Il est chargé du contrôle interne de toutes les opérations de l’entreprise et


effectue le suivi des procédures en vigueur.

II.3.3.5. Service Juridique, Documentation et Relations Publiques

Il assure le rôle de conseiller juridique auprès de la Direction Générale et règle


les litiges entre l’entreprise et les tiers.

II.3.4. Direction Administrative et Financière

II.3.4 .1. La mission du Directeur Administratif et Financier

La Direction Administrative et Financière s’occupe de la gestion du patrimoine


financier de l’entreprise. Son rôle consiste à réunir les fonds nécessaires, à les
employer, à les gérer, à les rémunérer et éventuellement, à les rembourser. Elle
commande la circulation des capitaux à l’intérieur de l’entreprise et leurs changes
avec l’extérieur.

La Direction Administrative et Financière est composée de cinq principaux


services, à savoir le service Approvisionnement, le service Comptabilité, le service
suivi et contrôle budgétaire et financier, le service Informatique et le service
Logistique.

II.3.4 .2. Service Approvisionnement


32

Ce service assure la disponibilité des biens et services pour le bon


fonctionnement de la REGIDESO. Il est responsable, en temps requis, de la qualité
des approvisionnements et du meilleur rapport qualité /prix.
Toutefois, le transit et le dédouanement de la REGIDESO sont confiés à une agence
en douane.
En rapport avec le magasin, ce service doit :
 établir les normes d’entreposage ;
 contrôler les mouvements des stocks ;
 assurer la protection des individus et des biens ;
 étudier les méthodes des manutentions du matériel lourd, du matériel fragile
entreposé en hauteur;
 établir le calendrier des prises d’inventaire et effectuer les inventaires ;
 établir la liste du matériel récupérable économiquement et en contrôler la
réaffectation;
 transférer au magasin le surplus d’actif.

II.3.4. 3. Service Logistique

Ce service assure l’entretien et réparation du charroi, détermine le coût du


fonctionnement du charroi, encadre les différents modes de transport, exécute les
travaux d’atelier, entretient les biens meubles et immeubles de la REGIDESO et
assure enfin l’intendance de la Direction.

II.3.4.4. Service Comptabilité

Ce service :
 comptabilise les opérations de caisse, banque, et emprunts, les comptes
fournisseurs, les factures et transaction des comptes clients, les mouvements de
stocks ; et en cours de route ainsi que les paiements aux employés ;
 rapproche mensuellement les comptes de Banque et certaines autres postes du
bilan ;
 établir la situation de trésorerie ;
 produit périodiquement les états financiers requis par les institutions
gouvernementales ou assimilées ;
 calcule et assure le paiement des impôts et des taxes et produire les déclarations
requises.
 paye les employés ;
 produit les différents rapports requis dans le cadre de l’administration de la
paie ;
 met à jour les dossiers des employés qui concernent la paie ;
33

 comptabilise les mouvements d’actifs immobilisés dans le système auxiliaire au


Grand livre ;
 calcule les charges d’amortissement ;
 effectue le suivi du budget d’acquisition d’actifs immobilisés.

Comptabilité analytique
Il doit :
 déterminer le prix de revient des produits par centre de production ainsi que le
coût des ventes,
 analyser les écarts des différents coûts de production,
 produire mensuellement les rapports de gestion requis,
 faire des recommandations de sujet de la rentabilité des centres de production ;
 faire des recommandations concernant les tarifs.

Analyse Comptable
Ce service :
 analyse les enregistrements comptables de certains postes du bilan pour les
années antérieures,
 effectue les écritures dans les livres comptables pour corriger les anomalies,
 propose la validation des états financiers à l’auditeur interne et externe.
II.3.4.5. Service Informatique

Ce service a pour mission de fournir à l’entreprise les services de


développement de systèmes et programmes (logiciels) informatiques.

II.3.4.6. Service Suivi et Contrôle Budgétaire et Financier

Ce service a pour mission principale de :


 développer et encadrer les activités liées au contrôle de gestion, à la préparation
et au suivi des budgets d’exploitation, d’immobilisations et de trésorerie et à la
production des rapports d’information de gestion,
 produire les budgets annuels d’exploitation, d’investissement et de la trésorerie,
 établir régulièrement les budgets quinquennaux requis,
 produire les tableaux de bord requis pour la bonne gestion de l’entreprise,
 effectuer les analyses financières de gestion demandées par la Direction,
 contrôler les systèmes et procédures financières de gestion demandées par la
Direction,
 contrôler les systèmes et procédures financières et recommander des
modifications au besoin.

II.3.5. Direction des Ressources Humaines


34

La Direction des Ressources Humaines qui coiffe deux services, celui de


gestion et celui du développement des ressources humaines, est chargée de la
gestion, de l’affectation du personnel dans les différents services. Cette Direction
vise donc l’amélioration du rendement des agents en service, le suivi des
embauches ainsi que le contrôle rigoureux de la paie pour pouvoir maîtriser la
masse salariale.

Conformément à la législation du travail, en vigueur au Burundi, le personnel


de la REGIDESO est constitué d’agents permanents engagés pour une durée
indéterminée et des agents temporaires régis, chacun, par un contrat personnalisé.

II.3.5.1. Service Gestion des Ressources Humaines

Le Service Gestion des Ressources Humaines s’emploie à :

- préparer les politiques dans les domaines de la rémunération et de


l’organisation,
- réviser les organigrammes,
- rédiger les descriptions des fonctions,
- évaluer les emplois,
- effectuer les relevés salariaux annuels au Burundi,
- réviser annuellement les échelles salariales et autres conditions de travail
(prime, indemnité, etc),
- établir la rémunération des agents et cadres et les transmettre à la paie,
- conseiller les gestionnaires sur le processus d’évaluation du rendement,
- planifier les besoins en main d’œuvre,
- procéder à l’affichage des postes ou au recrutement externe,
- assister les gestionnaires dans la sélection et les entrevues lors de l’embauche
ou l’affectation,
- maintenir à jour les dossiers des employés,
- Procéder à l’accueil des nouveaux employés,
- assurer le suivi du complément des postes permanents et des postes
temporaires,
- assurer la signature des contrats et leur respect,
- préparer les politiques,
- préparer les procédures,
- assurer de bonnes relations de travail avec le syndicat et le conseil d’entreprise,
- identifier les ressources de danger pour les travailleurs,
- mettre en place des mesures de protection,
- enquêter sur les accidents de travail,
- compléter les rapports d’accidents et faire le suivi.

II.3.5.2. Service Développement des Ressources Humaines


35

Il s’emploie à :
- relever les besoins de formation,
- coordonner l’établissement des programmes de formation,
- évaluer les programmes de formation,
- développer certains programmes relatifs à la formation,
- Préparer le plan de formation annuel (technique et administration),
- faire le suivi du programme de formation,
- assurer le bon fonctionnement du centre de formation et de son utilisation
optimale.

II.3.6. Direction Commerciale

La Direction Commerciale s’occupe de la planification et de la


commercialisation de l’eau et de l’électricité produites. Elle doit facturer pour
pouvoir recouvrer les produits et les services vendus.

La Direction Commerciale relie l’entreprise à l’extérieur pour l’écoulement de


ses produits et pour l’emploi de ses services. Elle est en relation avec la clientèle
afin de lui fournir une réponse adéquate à ses sollicitations. Pour accomplir sa
mission, la Direction commerciale mène des actions de marketing et d’information
à l’endroit de la clientèle, en particulier, par des messages radiodiffusés et télévisés.

Elle comprend six services à savoir le service Relation avec la Clientèle, le


service Facturation, le service Recouvrement, le service Inspection des
Compteurs et Etalonnage, le service Planification Commerciale et Contrôle
ainsi que le Projet des compteurs à Prépaiement. Cette direction planifie,
encadre et contrôle toutes les activités commerciales, offre le service à la
clientèle et gère les activités nécessaires à la facturation, au crédit et au
recouvrement.

II.3.6.1. Service Relation avec la Clientèle

Il s’emploie à fournir aux clients de la REGIDESO une réponse prompte et


courtoise à leur demande d’information.
Les activités de ce service consistent à :
- recevoir les demandes de branchements et préparer les devis à payer,
- fixer, en collaboration avec les Directions Techniques, les délais d’exécution des
différents types de branchements,
- transmettre ou recevoir verbalement ou par écrit les informations relatives
* à la création du dossier ;
* aux politiques commerciales, au mesurage ;
* à l’encaissement et au contrôle de caisse ;
* au service après vente,
36

- encaisser les paiements des ventes de consommation d’eau, d’électricité et des


services.

II.3.6.2. Service Recouvrement

Le service Recouvrement a pour mission et activités de :


- assurer, dans les délais prévus, le recouvrement rapide des factures en
Souffrance,
- saisir les données à encaisser pour la comptabilisation des comptes clients,
- obtenir les garanties requises des clients et les rembourser, le cas échéant ;
- interrompre ou rétablir le service chez un client quand cela se justifie,
- assurer un suivi et un contrôle des factures du Gouvernement et des abonnés à
moyenne tension.

II.3.6.3. Service Facturation

Ce service a pour mission et activités de :


- assurer la facturation exacte des clients, dans les délais convenus,
- contrôler la mise à jour des dossiers et le respect des normes lors des demandes de
modification des dossiers clients;
- Formuler et transmettre aux différentes unités les demandes de vérification lors
d’anomalies constatées,
- Facturer la consommation d’eau et d’électricité, les devis des travaux et les
ventes diverses.

II.3.6.4. Service Planification Commerciale et Contrôle

Il a pour mission d’élaborer les politiques et procédures commerciales de


l’entreprise, mettre en place les moyens nécessaires à leur réalisation et de
développer les systèmes nécessaires à la planification, à la réalisation et au contrôle
des activités de la fonction commerciale.

II.3.6.5. Service Inspection des Compteurs et Etalonnage

Ce service a pour mission de :


- procéder à la vérification du fonctionnement des compteurs d’eau et
37

d’électricités placées chez les clients,


- remplacer les compteurs défectueux,
- lutter contre la fraude d’eau et d’électricité.

II.3.6.6. Projet Compteurs à prépaiement

Ce projet fonctionne comme un service et a pour mission de :


- procéder à l’acquisition et à l’implantation des compteurs électriques à
Prépaiement ;
- remplacer les compteurs à prépaiement défectueux,
- effectuer et suivre la vente des cartes de recharge,
- envisager la perspective d’avenir de l’utilisation des compteurs à prépaiement.

II.3.7. Direction de l’Electricité

La Direction de l’Electricité, par le moyen de ses quatre services, fournit de


l’énergie électrique dans la ville de Bujumbura et dans les centres de l’intérieur du
pays, par des centrales hydroélectriques du réseau interconnecté et des réseaux
isolés, mais aussi par des centrales thermiques.

Outre l’exploitation des centrales et des réseaux électriques, la Direction de


l’Electricité mène d’autres activités telles que :
- la réhabilitation des centrales hydroélectriques ;
- l’inspection des centrales hydroélectriques interconnectées et isolées ;
- la maintenance et l’entretien des équipements ;
- le suivi des projets hydroélectriques ;
- la réhabilitation des lignes et des réseaux électriques ;
- l’exécution des raccordements, des extensions et le renforcement des réseaux.

II.3.7.1. Service Equipement Electricité

Le service Equipement Electricité a pour missions de :


- assurer la planification, la conception, l’ingénierie ainsi que la construction des
ouvrages d’alimentation en énergie électrique,
- élaborer le contenu de la documentation technique nécessaire à l’exploitation et à
l’entretien des équipements et du réseau,

II.3.7.2. Service Exploitation Electricité

Le service Exploitation Electricité s’emploi à assurer l’entretien du réseau


électrique et l’exécution des raccordements en électricité dans la ville de
Bujumbura.

II.3.7.3. Service Production Electricité


38

Il a pour missions de générer, en quantité suffisante et en qualité requise,


l’énergie électrique dont ont besoin les clients.

II.3.7.4. Service Maintenance Electricité

Ce service a pour mission principale l’entretien, la maintenance des centrales


ainsi que des lignes moyenne et haute tension.

II.3.8. Direction de l’Eau

La Direction de l’Eau s’occupe de la production, de la distribution de l’eau


ainsi que de la maintenance des ouvrages d’adduction d’eau potable à Bujumbura,
dans les centres urbains et à vocation urbaine. Elle comprend quatre services à
savoir le service Production Eau, le service Equipement Eau, le service Exploitation
Eau et le service Maintenance Eau.

Elle planifie et développe l’équipement nécessaire pour l’alimentation en eau


potable des clients de la REGIDESO. Elle assure également le transport de l’eau
potable produite jusqu’aux clients.

II.3.8.1. Service Production Eau

Ce service exploite et entretient les installations de captage, de traitement et de


pompage d’eau potable.

II.3.8.2. Service Exploitation Eau

Ce service fournit de l’eau potable aux clients de Bujumbura et met à leur


disposition les services requis.

II.3.8.3. Service Maintenance Eau

Ce service a pour mission d’assurer la maintenance des équipements de


captage, de traitement, de pompage et de distribution d’eau potable. Pour cela, il
doit assurer l’entretien des réservoirs et des bornes fontaines. En fin de compte, les
services Exploitation, Equipement et Maintenance Eau travaillent en synergie au
profit de l’entreprise et de la clientèle.

II.3.8.4. Service Equipement Eau

Ce service s’occupe de la planification, la conception, l’ingénierie et la


construction des installations en eau potable.
39

Pour cela, il doit :


- élaborer le contenu de la documentation technique nécessaire à l’exploitation et à
l’entretien des équipements et du réseau,
- établir les tableaux de bord comparatifs de production et de consommation,
évaluer la consommation future reliée aux accroissements de charges et aux
développements futurs. Dès lors, il réalise la planification et la conception des
réseaux, des expertises sur les lieux (cartographies, étude géotechnique) ;
- évaluer les hypothèses de base et différentes variantes : de la faisabilité des
projets, leur coût et leur échéancier. Ce faisant, il prépare les termes de référence,
les documents d’appel d’offres et négocie les marchés.

II.4. Ressources et Dépenses de la REGIDESO

Les ressources de la REGIDESO sont constituées notamment par:

1° Les produits de la vente d’eau et d’électricité ;

2° Les revenus de son patrimoine ainsi que la vente du matériel


réformé ;

3° La rémunération de tout travail effectué en faveur des tiers ;

4° Les subventions éventuelles de l’Etat au titre de compensation des


projets d’investissement effectuées à long et moyen terme;

5° Les emprunts, legs et dons régulièrement autorisés ;

6° Les emprunts ou avances bancaires effectués par la REGIDESO ou les


dividendes issus de ses participations dans les activités utiles à la réalisation de
son objet social, sur proposition du Conseil d’Administration et suivant
autorisation du Ministre de Tutelle.

Les dépenses de la REGIDESO comprennent notamment :

1° Les frais de représentation du Conseil d’administration ;

2° Les frais d’acquisition ou de location des biens meubles et immeubles


nécessaire à la réalisation de son projet ;

3° Les frais de production et de commercialisation d’eau et d’électricité ;

4° La rémunération du personnel et les charges sociales et fiscales y


afférents ;
40

5° Les frais généraux d’administration et de publicité ;

6° Les taxes, contribution et impôts légalement dus ;

7° Les remboursements d’emprunts et les dotations aux amortissements

II.5. Les subventions de la REGIDESO

Il s’agit des subventions de deux ordres :

- Les apports directs ou indirects de l’Etat

- Les participations des abonnés au frais de raccordement

II.5.1. Les apports directs ou indirects de l’Etat

Il s’agit des aides à la REGIDESO pour des investissements sociaux,


électrification ou adduction d’eau dans les quartiers périphériques de Bujumbura
ainsi que dans le milieu rural soit directement au budget de l’Etat (Budget
extraordinaire d’investissement), soit par des équipements provenant des projets.

II.5.2. Les participations des abonnés au frais de raccordement

Lors de l’installation de l’eau et de l’électricité, une facturation d’une partie


des frais de raccordement est effectuée.

En contre partie, les coûts de raccordement ne sont pas cédés, mais restent la
propriété de la REGIDESO et sont immobilisés.

Cette participation des abonnés est enregistrée en subvention d’équipement et


est amortie au même rythme que les frais de raccordement immobilisés.

Ce chapitre nous a permis de faire un aperçu général sur la structure


organisationnelle de la REGIDESO. Nous avons pu constater que cet entreprise est
composée par un nombre important de services; ce qui implique un nombre
important de salariés.
41

Chapitre III : ANALYSE FINANCIERE DE LA REGIDESO

III.1. Introduction

L’analyse financière occupe une place non négligeable au sein de la


REGIDESO. Pour prendre certaines décisions, ses dirigeants font recours à des
données de la comptabilité.

L’analyse financière joue également un double rôle dans le processus de la


communication interne et externe.

Même si l’analyse financière apparaît comme un instrument indispensable dans


la prise des décisions, il arrive que des décisions qui engagent la REGIDESO soient
prises par l’Etat sans avoir nécessairement fait recourt audit instrument.

III.2. Analyse de la structure financière de la REGIDESO

La structure financière d’une entreprise se révèle en quelques sortes le


panorama de ce qui est d’une part l’ensemble des acquis de l’entreprise matérialisé
par le volet actif, et d’autres parts, les moyens de financement de l’entreprise
représentés par les capitaux permanents et les dettes à court terme.
42

III.2.1. Etude descriptive des postes du bilan

Selon BARREAU et DELAHAYE «le bilan est un document de synthèse dans


lequel sont regroupé, à une date donnée, l’ensemble des ressources dont a
disposé l’entreprise et l’ensemble des emplois dont elle en fait 16».

Le bilan recense à un instant donné l’ensemble des emplois d’une entreprise


(Actif) et de ses ressources (le passif).

Au passif du bilan se trouvent l’origine des fonds que l’entreprise utilise, c’est-
à-dire les fonds propres et toutes les dettes de l’entreprise envers les tiers.

Dans ce volet, on distinguera les capitaux permanents et les dettes à court


terme.

A l’actif figurent les divers emplois, l’utilisation de ces fonds reflétant le


patrimoine acquis par l’entreprise. Ce volet comprend l’actif immobilisé et l’actif
circulant. Dans cette analyse, il s’avère plus judicieux de partir de quelques notions
préliminaires qui constituent la base de la comptabilité.

Lors de la clôture d’un exercice comptable, généralement à la fin de l’année


civile (même si certaines sociétés ne se conforment pas aux principes pour plusieurs
raisons notamment les spécificités de leurs activités), l’équilibre arithmétique entre
le passif et l’actif intervient par le résultat net de la période (bénéficiaire ou
déficitaire).

Alors que le bénéfice compense l’écart négatif du passif par rapport à l’actif, en
cas de perte, cet excédent de poids s’ajoute à l’actif.

Qu’il vienne au passif ou à l’actif selon les cas, le résultat de l’exercice est
placé en bas du bilan.

Par ailleurs, le principe général de la comptabilité stipule qu’au passif comme à


l’actif, lés éléments soient rangés selon un ordre relatif à leur durée. C’est ainsi que
ceux du passif sont classés par ordre d’exigibilité croissante et ceux de l’actif par
ordre de liquidité croissante.

Au terme de ces considérations tout à fait générales sur les bilans, il convient
d’analyser de façon plus détaillée les différents postes des bilans de la REGIDESO.
L’étude ci-haut brièvement esquissée insistait tout particulièrement sur leur nature
et leur composition. Les lignes qui suivent porteront sur l’évolution temporelle tant
des comptes d’actif que ceux du passif.
16
Jean BARREAU et Jacqueline DELAHAYE, Gestion Financière, Ed. DUNOD, Paris, 2001, p.140
43

Une telle procédure rejoint les propos de G.DEPALLENS : « l’examen d’un


seul bilan n’étant qu’une photographie de la situation financière et économique de
l’entreprise à un moment donné, la comparaison des bilans successifs constitue le
véritable film de sa structure financière et permet de juger la marche de l’affaire et
de la politique financière suivie par les dirigeants au cours de cette période17».

A cet effet, notre cas sera analysé à travers les bilans successifs de 2004 à 2008,
période que nous jugeons suffisante pour une bonne analyse.

III.2.2. Analyse dynamique des bilans

L’analyse dynamique des postes des bilans sur plusieurs années permettra de
tirer des conclusions pertinentes sur deux éléments importants :

- La composition et l’importance de chaque masse dans le bilan et à un moment


donné ;
- L’évolution de chaque rubrique du bilan dans le temps.
Dans ce paragraphe, nous baserons nos analyses et observations sur des
tableaux récapitulatifs de l’actif et du passif des bilans de la REGIDESO sur la
période 2004-2008.

Ainsi, nous développerons les deux volets suivants :

 L’analyse des postes d’actif


 L’analyse des postes du passif

III.2.2.1. Analyse des postes d’actif

Les postes d’actif indiquent l’emploi des fonds dont l’entreprise dispose ou
qu’elle reçoit auprès des banquiers. Il convient notamment d’insister sur le fait que
les comptes d’actif sont classés selon un ordre de liquidité croissante. Les
immobilisations, les valeurs d’exploitation et les comptes clients sont enregistrés
en valeurs nettes (Valeurs brutes déduites des amortissements et provisions pour
dépréciations).

L’actif des bilans de la REGIDESO se décompose en deux grandes rubriques :

 L’actif immobilisé
 L’actif circulant

III.2.2.1.1. L’actif immobilisé

17
G.DEPALLENS,Op.cit p.49
44

Selon la définition du plan comptable, les immobilisations sont des éléments


corporels et incorporels destinés à servir de façon durable à l’activité de
l’entreprise. Elles sont caractérisées par une fixité plus ou moins grande.

Leur transformation en monnaie s’effectue lentement, soit par leur vente soit
par le jeu d’amortissement. Ce dernier est la constatation comptable de l’usure, la
dépréciation ou de la désuétude des biens immobilisés.
Les immobilisations constituent donc un élément important du patrimoine de
l’entreprise parce qu’elles permettent de travailler et de produire ; elles représentent
les investissements de l’entreprise.

A la REGIDESO les immobilisations se divisent en quatre groupes :

- Les immobilisations incorporelles à savoir les frais immobilisés engagés pour


assurer le démarrage de la REGIDESO et les logiciels.

- Les immobilisations corporelles qui comprennent les terrains, les installations


électricité (production et distribution), les installations eau (production et
distribution), les immeubles et constructions, gros outillage et instruments,
mobilier, matériel de bureau et le matériel de transport.

- Les immobilisations en cours qui comprennent les avances et acomptes sur


commandes des immobilisations SNEL, prêt et autres créances à LMT, les titres et
les cautions déposées à plus d’un an.

- Les immobilisations financières (autres valeurs immobilisées) qui comprennent


avances et acomptes sur commandes des immobilisations SNEL, les prêts et autres
créances à LMT, les titres.

III.2.2.2. L’actif Circulant

L’actif circulant de la REGIDESO est constitué par des valeurs d’exploitation


(matières et fournitures, marchandises en cours), valeurs réalisables à court terme
(client, Etats débiteurs, Autres débiteurs), compte régularisation d’actif et des
valeurs disponibles (chèque à encaisser, banque et ccp, Caisses).

Les valeurs d’exploitation de la REGIDESO sont évaluées au prix de revient,


déterminé sur base de la méthode comprenant le prix d’achat, les frais de transport
et autres frais connexes ou à la valeur de marché si celle-ci est inférieure. Une
provision pour dépréciation est actée pour articles obsolètes ou à la rotation lente.

Le tableau ci-après présente l’évolution d’actifs synthétiques de la REGIDESO.


45

Tableau n°1: Evolution d’actifs synthétiques de la REGIDESO (2004-2008) en

millions de FBU
Année 2004 2005 2006 2007 2008

Rubriques

Immobilisations 27 173.9 28 835 31 685.3 36 685.9 38556.9


nettes

Valeurs 11066.3 14 219.8 17 235.5 11 360.2 14 426.5


d’exploitation

Valeurs 7.6 47 30.9 81.9 322.5


réalisables à CT

Compte 4 297 1 623 4 535.4 81.9 322.5


régularisation
d’actif

Valeurs 4 297 1 623 1 422.7 4 535.4 9 471.9


disponibles

Total Actif 49 118.3 55 311.4 61 551.6 72 506.1 75 967.3

Source: Etats financiers de la REGIDESO 2004-2008

Le tableau ci-haut nous montre que les immobilisations nettes de la


REGIDESO augmentent faiblement, ce qui dénote une détérioration des
immobilisations et un manque de renouvellement des outils de production.
46

En effet, les immobilisations nettes de la REGIDESO sont respectivement


passées de 27 173 .9 millions de FBU en 2004, 28 835 millions de FBU en 2005,31
685 .3 millions de FBU en 2006, 36 555. 9 millions de FBU en 2007, 38 556 .9
millions de FBU en 2008. Ce qui montre une faible augmentation des équipements.

En outre, l’augmentation entre 2004 et 2005, a été de 1 697 millions de FBU,


soit un taux de croissance annuel de 6.3%.L’augmentation entre 2005 et 2006 est de
2 850 .3 millions de FBU, soit un taux de croissance annuel de 9.9%.
L’augmentation entre 2006 et 2007 est de 4 870 .6 millions de FBU, soit un taux de
croissance annuel de 15.4%.

Le tableau suivant présente l’évolution des immobilisations de la REGIDESO.

Tableau n°2: Evolution des immobilisations de la REGIDESO à l’actif


(2004 -2008) en millions de FBU
Année 2004 2005 2006 2007 2008

FBU % FBU % FBU % FBU % FBU %


Rubriques

Immobilisations 23 694.3 87.2 24 228.1 84.8 25 070.4 79.1 29 793.3 81.5 30 509.9 79.2

Corporelles

Immobilisations 2 694.3 3 710.9 6 328.6 6 407.3 7 867.6


en cours

Autres valeurs 506.5 675.9 286.3 354.5 177.8


immobilisées

Total 27 173.9 54.8 28 835 52.1 31 685.3 51.5 36 555.9 50.4 38 556.9 50.8
immobilisations

Total actif 49 118.3 100 55 311.4 100 61 551.6 100 72 506.1 100 75 967.3 100

Source: Etats financiers de la REGIDESO (2004-2008)

A l’analyse du tableau ci-dessus, il ressort que l’actif immobilisé de la


REGIDESO représente en moyenne 51.9% de l’actif total. Le poste des
47

immobilisations corporelles, quoique subissant les effets d’amortissement, en est le


composant essentiel avec en moyenne 82.4 % du totale d’immobilisation.

Calculons les taux d’ancienneté des immobilisations amortissables sur les cinq
années en étude :

Le taux d’ancienneté des immobilisations amortissables=

Amortissements cumulés /Immobilisations brutes amortissables

On a 46.8% en 2004 ; 47.3% en 2005 ; 46.7% en2006 ; 45.2% en 2007 ; 45.9%


en2008 ; soit en moyenne 46.4%.

Ces taux nous montrent que les immobilisations de la REGIDESO sont


relativement vieilles.

Le tableau qui suit donne l’évolution des valeurs d’exploitation de la REGIDESO.


48

Tableau n°3: Evolution des valeurs d’exploitation de la REGIDESO (2004-2008) en millions de FBU
Année 2004 2005 2006 2007 2008

Rubriques FBU % FBU % FBU % FBU % FBU %


Matières et 5 192 .6 79 8 066.5  76.3 9 757  87.3 9 631 .2 84.9 11 111.4  77
fournitures
Stocks en cours 1 380. 7 - 2 519 .9 - 1 420 .3 - 1 728. 9 - 3 315 .1 -
de route
Total Valeur 6 573.4  13.2 10 586 .4 19.2 11 177 .3 18.2 11 360 .2 15.7 14 426. 5 19
d’exploitation
Total Actif 49 118.3 100 55 311. 4 100 61 551. 6 100 72 506 .1 100 75 967 .3 100

Source : Etats financiers de la REGIDESO (2004-2008)


49

Nous référant au tableau ci-haut, nous constatons que les valeurs


d’exploitation occupent en moyenne 17% du total d’actif.

Le compte matières et fournitures en est le composant essentiel avec en


moyenne 80% du totale valeur d’exploitation. Le tableau suivant donne
l’évolution des valeurs réalisables à CT de la REGIDESO.

Tableau n°4 : Evolution des valeurs réalisables à CT de la REGIDESO


(2004-2008) en millions de FBU
Années 2004 2005 2006 2007 2008
FBU % FBU % FBU % FBU % FBU %
Rubriques

Clients 11 055. 9 95.7 14 096.2  99.2 15 627.3 90.6 19 421.5  97.3 12 909.1  97.9
Etats débiteur 407 .2 - - - 1 642 .6 - 397  - 94.9  -
Autres débiteurs 86 .9 - 123 .7 - 145.6  - 154.2  - 185 .4 -
Total Valeur 11 550  23.5 14 219 .9 25.7 17 235.5 28 19 972.6  27.6 13 189.4  17.4
réalisables à CT
Total actif 49 118.3  100 55 311. 4 100 61 551 .6 100 72 506 .1 100 75 967 .3 100

Source : Etats financiers de la REGIDESO (2004-2008)

L’analyse du tableau ci-haut nous montre que les valeurs réalisables à CT


occupent en moyenne 24.4% du total de l’actif.

Elles constituent la 2è grande masse après celle de l’actif immobilisé. Le


compte clients en est le composant essentiel avec en moyenne 96.2%.

Le tableau suivant donne l’évolution des disponibilités de la REGIDESO

Tableau n°5: Evolution des disponibilités de la REGIDESO (2004-2008) en


millions de FBU
Année 2004 2005 2006 2007 2008
Rubriques FBU % FBU % FBU % FBU % FBU %
Chèque à 5 .6 - 17. 8 - 7 .9 - 9 .7 - 49 .9 -
encaisser
Banques 4 286. 7 1 586. 1 - 1 406  - 4 470. 6 9413.5 -
Caisse 4 .7 - 19  - 8 .6 - 54. 9 8 .6 -
Total 297  0.57 1 623  2.9 1 422 .7 2.3 4 335 .4 6 9 471. 9 12.5
disponibilités
Total Actif 49 118.3 100 55 311. 4 100 61 551. 6 100 72 506. 1 100 75 967.3  100

Source : Etats financiers de la REGIDESO (2004-2008)


50

Le tableau ci-haut nous montre que la trésorerie de la REGIDESO


représente en moyenne 4.7%du total actif.

Quoiqu’elle occupe une faible part du total de l’actif, il ne faut pas perdre de
vue que cet élément est le plus précieux et le plus révélateur de la santé
financière de l’entreprise.

III.2.2.2. Analyse des postes du passif

«Pour se créer, vivre et se développer, l’entreprise doit disposer non


seulement des capitaux lui permettant de financer les actifs fixes et circulants
indispensables à la réalisation de son objet, mais également des capitaux lui
permettant de faire face, le cas échéant, au remboursement des emprunts
contractés18».

Nous rappelons que le passif enregistre les obligations souscrites par la


société à l’égard des tiers. Il s’agit des dettes que la société a envers les
actionnaires et les autres tiers.

Le passif des bilans de la REGIDESO comporte donc deux grands sous


ensembles à savoir les capitaux permanents (constitués des capitaux propres et
les DLMT) et les dettes à CT.

III.2.2.2.1. Les capitaux permanents

Les capitaux permanents sont constitués des ressources stables de


l’entreprise. On y distingue : les capitaux propres, le report à nouveau, les
subventions d’équipement reçues, les dettes à long et moyen terme.

III.2.2.2.2. Les capitaux propres

Les capitaux propres sont une des masses du passif du bilan comptable et
correspondent à la valeur historique des apports directs (capital, primes) et
indirects (réserves, report à nouveau, résultat de l’exercice) effectués par les
propriétaires de l’entreprise.

Leur importance relative dans le total des ressources, et plus


particulièrement par rapport aux dettes, permettra de mesurer la solidité
financière et le niveau d’indépendance vis-à-vis des créanciers.

18
R.MAZARS &P.RUDELLI, Principes et pratiques de Gestion financière, Paris, 5 ème édition, J.DELMAS et Cie, 1980
51

Les capitaux propres de la REGIDESO sont constitués par: le capital social,


dotations à capitaliser, le report à nouveau qui est caractérisé par un report
négatif suite aux résultats extrêmement négatifs qu’a connu la REGIDESO.

III.2.2.2.3. Les capitaux empruntés (dettes à long et moyen terme)

Les capitaux empruntés sont des fonds mis à la disposition de l’entreprise à


charge pour elle de les rémunérer par le versement d’un intérêt et de les
rembourser à des échéances convenues.

Les dettes à long et moyen terme de la REGIDESO sont constituées par des
emprunts à l’Etat et les cautions abonnés.

Le tableau suivant sur l’évolution des passifs synthétique de la REGIDESO,


nous permettra de formuler des commentaires sur les composants des capitaux
permanents à savoir les capitaux propres et les dettes à long et moyen terme.

Tableau n° 6 : Evolution des passifs synthétiques de la REGIDESO

(2004-2008) en millions de FBU

Année 2004 2005 2006 2007 2008


Rubriques
Capitaux Propres 4 456 .9 8 285. 8 13 607  24 094 .6 67 474 .6
D LM T 7 230  6 553. 8 5 924. 1 5 421 .9 483. 8
Provision pour charges 6 339 .9 6 627. 2 6 897 .4 17 705.6  2 145 .4
et risques diverses
DCT 30 692  33 483. 1 34 868 .4 24 904 .3 5 007 .8
Compte régularisation 399.4  361. 3 236.7  379 .8 852 .4
passive
Total Passif 49 118.3 55 311. 4 61 551 .6 72 506. 1 75 967. 3

Source : Etats financiers de la REGIDESO (2004-2008)

Le tableau ci-haut nous montre que les capitaux propres ont connu une forte
augmentation .Entre 2004 et 2005, l’augmentation est de 3 828.9 millions de
FBU, soit un taux de croissance annuel de 85.9%.
52

Entre 2005 et 2006, l’augmentation est de 5 .3 millions de FBU, soit un taux
de croissance annuel de 64.2%.Entre 2006 et 2007, l’augmentation est de
10 487 .5 millions de FBU, soit un taux de croissance annuel de 77%. Entre
2007 et 2008, l’augmentation est de 43 380. 6 millions de FBU, soit un taux de
croissance annuel de 180.5%.

Quant aux D L M T, elles ont connu une forte diminution pendant toute la
période en étude.

Entre 2004 et 2005, la diminution est de 676 .3 millions de FBU, soit un


taux de décroissance annuel de 9.4%. Entre 2005 et 2006, la diminution est de
611. 6 millions de FBU, soit un taux de décroissance annuel de 9.4%.

Entre 2006 et 2007, la diminution est de 520 .3 millions de FBU, soit un


taux de décroissance annuel de 8.8%.

Entre 2007 et 2008, la diminution est de 4 938 millions de FBU, soit un


taux de décroissance annuel de 91%.

Notons que la dette n’est pas nécessairement une mauvaise chose, mais ce
qui est grave, c’est l’insuffisance du résultat financier car c’est à partir de ce
dernier que l’entreprise règle ses dettes et se procure des moyens financiers
nécessaires à son fonctionnement.

III.3.4. Les dettes à court terme

Pour la société en étude, les dettes à CT proviennent principalement des


créditeurs suivants : les fournisseurs, l’Etat, autres créditeurs. Notons que le
compte fournisseur est constitué par les fournisseurs locaux et les fournisseurs
étrangers.

Le compte Etat et organisme africains ou internationaux est constitué par


l’IPR, la TVA, les payements extérieurs (la cotisation trimestrielle à l’INSS et
mensuelle à MFP) que l’entreprise doit verser pour ses employés, l’impôt sur le
résultat, la déductibilité des différences de change, les intérêts des dettes
SINELAC, l’impôt mobilier.

Les comptes de régularisation du passif sont utilisés pour répartir les


produits et les charges de manière à rattacher à une période déterminée toutes les
charges et les produits la concernant.
53

Dans notre analyse, il s’agit des factures à recevoir, des charges à constater,
des prorata intérêts sur emprunts, les charges à répartir sur plusieurs exercices,
régularisation passif et les factures à charge des tiers. Le tableau suivant donne
l’évolution des dettes à CT de la REGIDESO.

Tableau n°7 : Evolution des dettes à CT de la REGIDESO (2004-2008) en

millions de FBU
Année 2004 2005 2006 2007 2008
Rubriques FBU % FBU % FBU % FBU % FBU %
Fournisseurs 25 337 .6 81.3 27 279. 4 81.5 29 199.3  83.8 18 808 .8 75.6 2 752.3  54.9
Etat 4 874. 3 5 666.6 5 188 .3 5 726. 1 250 .7
Autres créanciers 963 .8 537 .1 480. 8 369. 4 2 006 .8
Total dettes à CT 31 175.8  63.5 33 483 .1 60.5 34 868 .4 56.6 24 904. 3 34.3 5 010.4  6.6
Total passif 49 118.3 100 55 311. 4 100 61 551 .6 100 72 506.1 100 75 967.3 100

Source : Etats financiers de la REGIDESO (2004-2008)

Au regard du tableau ci-haut, force est de constater que les dettes à CT


représentent en moyenne 44.3% du total du passif de la REGIDESO. Parmi les
composantes essentielles des dettes à CT, le compte fournisseur en est le
composant essentiel avec en moyenne75.4%.

III.3. Reclassement et retraitement des bilans de la REGIDESO

Les bilans représentés selon les recommandations du plan comptable


national se révèlent d’un maniement lourd et peu adapté aux problèmes de
l’étude financière.

En effet, nous savons que l’information comptable agit en tant que miroir
fidèle des transactions passées ou présentes.

Par conséquent, elle n’est pas prédisposée par nature à avancer des solutions
pour l’avenir, elle n’a qu’un intérêt historique mais qui est loin d’être
négligeable.

Pour l’analyste financier, cette information comptable ne deviendra


opérationnelle qu’après avoir subi certains reclassements et retraitements.

Ces techniques permettent d’éliminer ou de réduire de manière importante


les incertitudes sur la nature véritable des postes.
54

Elles aboutissent à la présentation schématique d’un document regroupant


en valeurs essentielles de l’analyse les grandeurs trop dispersées, ce qui facilite
un jugement d’ensemble.

De ce fait, nous sommes d’accord de ce que dit PILEVERDIER


LATREYTE lorsqu’elle dit « quelque soit le but de l’analyse financière, un
regroupement des postes du bilan par grandes masses significatives est
nécessaire de façon à en donner une signification plus financière.19 ».

Pour ce faire, l’interprétation des bilans comptables nécessite des


retraitements visant à obtenir une description économiquement plus juste du
patrimoine de la REGIDESO.

Dans l’élaboration de l’actif financier nous allons retenir l’actif immobilisé


brut et nous ferons basculer les amortissements cumulés dans les ressources
durables. Les frais d’établissements inscrits dans les immobilisations
incorporelles sont considérés par certains analystes comme des non valeurs. Il
est donc logique de les faire disparaitre de l’actif de l’entreprise en diminuant
corrélativement les capitaux propres du même montant pour garder l’égalité
entre l’actif et le passif.

L’actif circulant sera également retenu en valeurs brutes. Cela s’explique


par le fait que le financement du cycle d’exploitation doit couvrir les valeurs
brutes.

Le résultat de l’exercice, qui normalement apparaît en bas du passif du bilan


comptable, sera désormais retenu dans les ressources propres du bilan financier.

Les tableaux suivants nous donnent les valeurs en grandes masses retenues
pour toute la période étudiée.

19
PIVERDIER LATREYTE J, Finances d’entreprise, Paris;Economica, 1986, P.61
55

Tableau n°8: Actif des bilans retraités de la REGIDESO (2004-2008) en FBU

Année 2004 2005 2006 2007 2008


Libellés
Immobilisations brutes
Logiciel 161 542 756 161 542 758 161 542 758 164 467 756 168 328 756
Immobilisations corporelles 47 183 422 718 664 49 836 113 269 52 442 111 189 59 509 866 381 64 744 803 700
Immobilisations en cours 2 989 904 213 3 728 109 626 6 328 563 729 6 407 286 570 7 867 670 036
Immobilisations financières 506 481 211 675 768 029 286 356 380 354 501 773 177 844 614
Total d’immobilisations brutes 50 841 350 844 54 401 533 680 59 218 574 056 66 436 122 480 70 958 647 106
Actif Circulant
Valeur d’exploitation 8 382 368 938 12 289 901 422 12 850 725 362 13 024 672 914 15 922 120 410
Valeur réalisables à CT 13 585 489 428 16 729 901 422 19 740 355 126 22 447 616 549 15 662 532 426
Compte de régularisation d’actif 7 561 525 47 061 858 30 876 996 81 972 833 322 497 682
Valeurs disponibles 4 520 922 272 1 846 943 383 1 667 841 130 4 707 964 157 9 636 835 924
Total actif circulant 26 496 342 163 30 913 673 797 34 289 798 614 40 262 226 453 41 543 986 442
Total actif 77 337 693 007 85 315 207 477 93 508 372 670 106 698 348 933 112 502 633 548

Source: Calculs de l’auteur sur base des états financiers de la REGIDESO (2004-2008)
56

Tableau n°9:Passif des bilans retraités de la REGIDESO (2004-2008) en FBU


Année 2004 2005 2006 2007 2008
Libellé
Fonds propres
Fonds de dotation 55 451 361 914
Capital social 12 488 941 897 12 488 491 897 12 488 941 897 12 488 941 897 -
Dotation à capitaliser 2 929 028 263 2 929 028 263 2 929 028 263 8 863 325 866 602 003 015
Report à nouveau -17 593 637 452 -18 197 639 730 -17 754 462 214 -12 192 112 274 -
Résultat de l’exercice -603 952 188 443 177 516 588 895 461 -660 917 868 2 962 780 792
Non valeurs -262 094 279 -262 094 279 -262 094 279 -262 094 279 -262 094 279
Subventions 7 236 578 171 10 622 293 656 15 354 605 508 15 595 329 866 8 459 101 626
Total Fonds Propres 4 194 814 322 8 023 707 323 13 344 914 636 23 832 473 208 67 213 153 068
Amortissements 28 481 464 147 30 265 862 998 32 218 831 997 34 454 292 721 36 797 437 955
Ressources Propres 32 676 278 469 38 289 570 321 45 563 746 633 58 286 765 929 104 010 591 023
Dettes à long moyen terme 7 230 081 549 6 553 828 436 5 942 151 050 5 421 892 517 483 857 551
Capitaux Permanents 39 906 360 018 44 843 398 757 51 505 897 683 93 708 658 446 104 494 448 574
Dettes à CT
Compte régularisation passif 399 379 371 361 431 924 236 669 395 379 777 470 852 438 690
Provision pour perte et charge 6 339 908 612 6 553 828 436 6 897 366 530 5 421 892 517 2 145 360 030
Fournisseurs 25 337 429 265 27 279 412 780 29 199 267 555 18 808 813 149 2 752 826 621
Etats 4 390 631 890 5 666 600 176 5 188 334 208 5 726 110 114 250 744 749
Autres créditeurs 963 983 851 537 124 653 480 837 299 369 418 995 2 006 814 884
Total dettes à CT 37 431 332 989 40 471 808 720 42 002 474 987 42 989 690 487 8 008 184 974
Total passif 77 337 693 007 85 315 207 477 93 508 372 670 106 698 348933 112 502 633 548

Source: Calculs de l’auteur sur base des états financiers de la REGIDESO (2004-2008)
57

L’analyse des bilans retraités nécessite le découpage du bilan en quatre grandes


masses :

-Immobilisations brutes ;

-Actif circulant ;

-Capitaux permanents ;

-Dettes à court terme.


58

Tableau n°10:Présentation des bilans retraités de la REGIDESO (2004-2008) en grandes masses en FBU
Année 2004 2005 2006 2007 2008

Libellé
FBU % FBU % FBU % FBU % FBU %

Actif
Immobilisations brutes 50 841 350 844 65.7 54 401 533 680 63.8 59 218 574 056 63.1 66 436 122 480 62.3 70 958 647 106 63

Actif circulant 26 496 342 163 34.3 30 913 673 797 36.2 34 289 798 614 36.9 40 262 226 453 37.7 41 543 986 442 37

Total actif 77 337 693 007 100 85 315 207 477 100 93 508 372 670 100 106 698 348 933 100 112 502 633 548 100

Passif
Capitaux permanents 39 906 360 018 51.6 44 843 398 757 52.6 51 505 897 683 55.1 63 708 658 446 59.7 8 008 184 884 7.1

Dettes à CT 37 431 332 989 48.4 40 571 808 720 47.4 42 002 474 987 44.9 42 989 690 487 40.3 104 494 448 574 92.9

Total passif 77 337 693 007 100 85 315 207 477 100 93 508 372  670 100 106 698 348 933 100 112 502 633548 100

Source: Etats financiers de la REGIDESO (2004-2008)


59

Après restructuration et regroupement des postes du bilan en grandes


masses financières (puisqu’il s’agit des bilans financiers), nous remarquons que
les immobilisations brutes constituent le principal poste de l’actif du bilan
financier avec en moyenne 63.6 %.

Les dettes à CT, quant à elles constituent le principal poste du passif du bilan
financier avec en moyenne 54.8 %.

III.4. Analyse de l’équilibre financier de la REGIDESO

L’équilibre financier est généralement perçu comme l’aptitude de l’entreprise à


faire face à ses obligations financières et d’assurer la pérennité de ses activités.

L’ensemble des opérations que l’entreprise réalise induit immédiatement ou


retardement des sorties et des entrées de fonds, qui à long terme détermine le
niveau de trésorerie de l’entreprise.

L’ampleur de ces mouvements, leur décalage dans le temps ainsi que le souci
qu’ont les dirigeants de veiller autant que possible au bon fonctionnement de leur
entreprise les amènent à investir dans le financement du cycle d’exploitation.

La connaissance du montant à investir dans le financement du cycle


d’exploitation apparaît comme un des éléments clés pour garantir un bon équilibre
financier.

Bien que les emplois générés par le cycle d’exploitation soient destinés à rester
peu de temps dans l’entreprise, ces éléments par leur masse, et leur caractère
répétitif, constituent cependant des emplois stables dont les principes de bonne
gestion recommandent fort logiquement de financer par excédent des ressources
durables sur l’actif fixe de l’entreprise.

Pour apprécier l’équilibre financier de la REGIDESO trois agrégats calculés à


partir des bilans financiers seront mis à profit. Il s’agit du FRN, du BFR et de la
trésorerie. Nous allons ensuite calculer les ratios de liquidité et les ratios de
sécurité.
60

III.4.1.Calcul du FRN de la REGIDESO

FRN = Capitaux permanents – Immobilisations nettes20

Nous présentons à travers le tableau suivant l’évolution du fonds de roulement


de la REGIDESO.

Tableau n°11: Evolution du fonds de roulement de la REGIDESO


(2004-2008) en millions de FBU

Année 2004 2005 2006 2007 2008


Rubriques
Capitaux Permanents 18 026.8  22 402 .3 26 446 .5 47 222   70 104 .5
-Immobilisation nettes 27 173 .9 28 685.3  31 685 .3 36 555 .9 38 556 .9
=Fonds de roulement -9 147 .1 -6 500 .2 -5 238.7   10 666 .1 31 547 .5

Source : Calcul de l’auteur sur base des états financiers de la REGIDES


(2004-2008)

Le tableau ci-haut nous renseigne que le fonds de roulement est négatif les
années pour 2004, 2005 et 2006 ; dans cette situation ; les dettes à CT sont
supérieures à l’actif circulant ; ce qui dénote un problème de liquidités dans
l’entreprise et par conséquent un problème de financement des activités
d’exploitation. 

Il est positif pour les années 2007 et 2008. L’augmentation du fonds de


roulement de 2007 est expliquée par des subventions accordées par la Banque
Mondiale qui sont converties en dotation à capitaliser.

L’augmentation du fonds de roulement de 2008 est expliquée par le solde


des compensations réciproques et des subventions reçues qui ont été incorporés
au capital social de la REGIDESO. La situation du patrimoine est satisfaisante
les deux dernières années; c’est-à-dire que les capitaux permanents financent
toutes les immobilisations.

III.4.2 Calcul du BFR de la REGIDESO

BFR global = Valeurs d’exploitation+Valeurs réalisables– Dettes à CT21

20
NDIKUMANA Louis, Syllabus de gestion et d’analyse financière, ISGE (2007-2008)
21
Idem
61

Nous présentons à travers le tableau suivant l’évolution du besoin en fonds de


roulement de la REGIDESO.

Tableau n°12: Evolution du Besoin en Fonds de Roulement de la


REGIDESO (2004-2008) en millions de FBU

Année 2004 2005 2006 2007 2008


Rubriques
Valeurs 6 573 .4 10 580 .2 11 177 .3 11 360 .2 14 426 .5
d’exploitation
+Valeurs réalisables 11 073 .9 15 148 .3 17 266. 4 20 054. 6 13 511 .8
-Dettes à CT 31 091. 4 33 851 .6 35 105. 1 25 284 .1 5 862. 8
=Besoins en Fonds -13 444 .1 -8 123 .1 -6 661 .4 6 130 .7 22 075 .5
de Roulement

Source : Calcul de l’auteur sur base des états financiers de la REGIDESO


(2004-2008)

Le tableau ci-haut nous montre que les besoins en fonds de roulement de la


REGIDESO sont négatifs les années 2004, 2005 et 2006 c’est à dire qu’on a les
valeurs réalisables inférieures aux dettes à CT. Les années 2007 et 2008, les
besoin en fonds de roulement sont positifs c'est-à-dire que les valeurs réalisables
dépassent les dettes à court terme.

III.4.3 Calcul de trésorerie :

Trésorerie = F.R.N – B.F.R22

Nous présentons à travers le tableau suivant l’évolution de la trésorerie de la


REGIDESO.

Tableau n°13: Evolution de la trésorerie de la REGIDESO de (2004-2008)


en millions de FBU

22
NDIKUMANA Louis, Syllabus de gestion et d’analyse financière, ISGE (2007-2008)
62

Année 2004 2005 2006 2007 2008


Rubriques
FRN (1) -9 147  -6 500 .2 -5 238 .7 10 666 .1 31 547 .5
BFR (2) -13 444. 1 -8 123 .1 -6 661 .4 6 130 .7 22 075 .5
TRE (1) -(2) 4 297  1 622 .9 1 422.7  4 535.3 9 471. 9

Source : Calculs de l’auteur sur base des états financiers de la REGIDESO


(2004-2008)

Source : L’auteur sur base des résultats du tableau n°13

Le graphique ci-haut fait ressortir une trésorerie positive sur la période sous
étude. Un lecteur non averti pourrait conclure que la structure financière de la
REGIDESO est bonne car, non seulement le FRN couvre l’entièreté des BFR
mais également permet de dégager une trésorerie excédentaire.
63

Néanmoins, les années 2004,2005 et 2006, on a FRN et un BFR négatif,


donc la trésorerie qui y résulte n’est pas bonne. C’est en 2007et 2008, qu’on a
un FRN qui peut couvrir le BFR.

De ce fait, il y résulte une trésorerie positive. Pourtant, en considérant les


grandes demandes en investissements qui restent encore non couvertes, le signe
positif de ce paramètre n’est qu’un simple indicateur ponctuel.

III.4.4 Analyse de la liquidité de la REGIDESO

Cette analyse offre un grand complément au concept précédent de la


trésorerie, et par là, à celui de l’équilibre financier.

En effet, l’existence d’une trésorerie (positive) dans une entreprise est une
grande préoccupation des responsables dans la mesure où elle équivaut à une
possibilité de solvabilité immédiate.

Dans le cas contraire, si la trésorerie est négative, il devient impérieux que


de solutions urgentes soient prises pour écarter une impasse financière
imminente. Comme déjà signalé, ici deux solutions extrêmes sont possibles :

Une action sur l’augmentation du FRN


Une augmentation sur la réduction des BFR

Augmentation du FRN

Augmenter le FRN requiert une augmentation préalable des capitaux


permanents en supposant que les immobilisations nettes soient augmentées
faiblement.

Réduction des BFR

Le rabattement des BFR nécessite, quant à lui, un accroissement des


ressources cycliques. Une autre mesure non moins importante serait celle initiée
à partir de l’effet d’une action sur le degré de liquidité afin de maîtriser les
problèmes de déséquilibre financier.

Définition de la liquidité
64

Les ratios de liquidité mesurent l’aptitude d’une entreprise à faire face à ses
engagements à court terme représenté par son passif à court terme et au moyen
de la liquidation progressive de son actif circulant.

La détermination du degré de liquidité aide énormément à saisir et à


apprécier le dynamisme financier des éléments constituant le FRN.
L’importance de l’analyse de la liquidité et de la trésorerie peut être appréciée à
travers une série de ratio dont les plus importants sont :

Le ratio de liquidité générale = (Stocks + Créances + Disponibles)/ Dettes à CT

Ce ratio met l’accent sur l’équilibre financier à CT. Il permet de vérifier que les
actifs à moins d’un an sont plus importants que les dettes à moins d’un an et
permettent donc de les rembourser. Ce rapport doit être supérieur à l’unité (1)
pour une bonne structure financière.

Le ratio de liquidité réduite= (Créances + Disponibles) /Dettes à CT


Ce ratio mesure la capacité de l’entreprise à payer ses dettes à CT sans
devoir écouler ses stocks dont la liquidité peut s’avérer incertaine. Un rapport
supérieur à 0.7 est généralement satisfaisant.
Le ratio de liquidité immédiate = Disponibles/ Dettes à CT

Ce ratio mesure la capacité de l’entreprise à faire face à ces échéances


immédiates avec les disponibilités qu’elle dispose. Si ce ratio est égal à 1, il en
résulte que la trésorerie est exorbitante. Les tiers ont intérêt à ce que Ce ratio
soit le plus fort possible, ce qui est en contradiction avec une bonne gestion qui
vise la trésorerie zéro.
Désignons :
R1 = Ratio de liquidité générale
R2 = Ratio de liquidité réduite
R3 = Ratio de liquidité immédiate
Nous présentons à travers le tableau suivant l’évolution des ratios de
liquidité de la REGIDESO.
65

Tableau n°14 : Evolution des ratios de liquidité de la REGIDESO


(2004-2008) en millions de FBU

Années 2004 2005 2006 2007 2008


Rubriques
Actifs circulants nets (1) 22 248  26 476 .4 29 866 .3 35 950 .2 37 410 .3
Réalisables+Disponibles (2) 15 370. 9 16 771 .4 18 689  24 590  22 983 .8
Disponibles (3) 4 297  1 623  1422 .7 4 535 .42 9 471 .9
DCT(4) 31 091. 4 33 851. 6 35 105 .1 25 284 .1 5 862 .8
R1 0.72 0.78 0.85 1.42 6.4
R2 0.49 0.50 0.54 0.97 3.9
R3 0.14 0.048 0.04 0.17 1.6

Source : Calculs de l’auteur sur base des états financiers de la REGIDESO


(2004-2008)

Le tableau ci-haut nous montre que ces ratios sont inférieurs au plafond de
2004 à 2006, et ils sont supérieurs au plafond les années 2007 et 2008. Cela est
expliqué par la hausse tarifaire en 2007 et en 2008, la trésorerie est largement
positive ; elle couvre les dettes à CT au fonctionnement de l’entreprise.

C’est pour cette raison que la REGIDESO peut, dans les conditions
actuelles, faire face à ses engagements de CT, c’est-à-dire qu’elle est suffisante
pour payer les dettes à CT, ceci à la suite de la restructuration financière de
cette entreprise.

III.4.5. L’équilibre financier par la méthode des ratios

La méthode des ratios met un accent particulier sur la composition des


ressources de l’entreprise. En fonction des masses financières du passif, deux
points de vue doivent être retenus :

1. La solvabilité qui considère l’équilibre financier selon l’origine des


fonds à sa disposition,
2. La sécurité qui prend en compte la durée des fonds.

III.4.5.1. La solvabilité de la REGIDESO

Les ratios de solvabilité sont représentés par un trio de ratio habituellement


considérés par les analystes comme les plus importants et plus expressifs. Il
s’agit :
66

Du ratio d’indépendance ou d’autonomie financière

= Capitaux propres/Total des dettes

Ce ratio mesure la dépendance financière de l’entreprise. Plus ce ratio est


élevé, meilleure est la possibilité de recours à des crédits extérieurs. Ce ratio doit
être impérativement supérieur à 1.

Du ratio de solvabilité ou financement des immobilisations


= Capitaux permanents/ Actifs immobilisés nets

Pour un bon équilibre financier (ratio supérieur à 1), il serait prudent que les
valeurs immobilisées soient financées par les capitaux permanents. Dans le cas
contraire, l’entreprise est en évidente fragilité sauf si les BFR liés à
l’exploitation sont négatifs.

Du ratio de composition des capitaux permanents ou Capacité d’emprunt


= Capitaux propres/Capitaux permanents
Ce rapport indique dans quelle mesure l’entreprise travaille avec ses
capitaux propres et exprime le degré d’indépendance vis à vis de ces
créanciers. Les normes bancaires recommandent que ce rapport soit supérieur
à 0.5. Le tableau suivant donne l’évolution des ratios de solvabilité de la
REGIDESO.
Tableau15 : Evolution des ratios de solvabilité de la REGIDESO

(2004-2008) en millions de FBU

Année 2004 2005 2006 2007 2008


Rubriques
Capitaux propres (1) 10 796. 8 15 848 .5 20 504.4  41 800 .1 69 620 .6
Total des dettes (2) 38 321 .5 40 405 .5 41 047.3  30 706 6 346 .7
Actifs immobilisés nets(3) 27 173. 9 28 902 .4 31 685.3  36 555 .9 38 556. 9
Capitaux permanents (4) 18 026 .9 22 402. 3 26 446 .5 47 222  70 104 .5
R1 (1) /(2) 0.28 0.39 0.50 0.86 10.97
R2 (1)/(3) 0.40 0.55 0.65 1.14 1.80
R3(1) /(4) 0.60 0.70 0.76 0.89 0.99

Source : Calculs de l’auteur à partir des états financiers de la REGIDESO


(2004-2008)
67

Il est certes vrai qu’il reste malaisé sinon très difficile de déterminer une
frontière de perte d’autonomie financière d’une entreprise. Néanmoins, on peut
dégager du tableau ci-dessus une orientation de la REGIDESO vers un
endettement plus important et donc, à une faiblesse de son indépendance
financière de plus en plus marquée.

Les conséquences, de cette situation ne sont pas moins cuisantes pour la


trésorerie de la REGIDESO car, il en résulte annuellement des charges
financières très lourdes qui absorbent le moins de profit réalisé et rétrécissent les
possibilités de financement.

C’est en 2007 et 2008 que ces ratios ont connu une montée significative
grâce à la hausse tarifaire en 2007et une restructuration en 2008.

III.4.5.2. Les ratios de Sécurité de la REGIDESO

Il ya deux ratios importants à savoir :

R1 : Le ratio de permanence des capitaux et

R2 : Le ratio de sécurité proprement dit.

Le premier montre la part des capitaux permanents dans le passif total et se


définit comme le rapport entre les capitaux permanents et le passif.

En revanche, le second donne la comparaison des capitaux permanents par


rapport à l’endettement à court terme.

Le tableau suivant nous renseigne sur l’évolution des ratios de sécurité de la


REGIDESO.

Tableau n°16: Evolution des ratios de sécurité de la REGIDESO


(2004-2008) en millions de FBU
Année 2004 2005 2006 2007 2008
Ratios
Capitaux permanents (1) 18 026.9 22 402 .3 26 446 .5 47 22 70 104 .5

Passif (2) 49 602 55 311. 4 61 551. 6 72 506 .1 75 967 .3


Endettements (3) 38 321. 5 40 405 .5 41 047 .3 30 706 6 346 .7
R1 (1/2) 0.36 0.40 0.43 0.65 0.93
R2 (1/3) 0.47 0.55 0.65 1.54 11

Source : Calculs de l’auteur à partir des états financiers de la REGIDESO


(2004-2008)
68

Ces deux ratios ont pour objectif d’examiner la part de toutes les ressources
à plus d’un an comparativement à l’endettement total à CT de la REGIDESO
(ensemble des dettes à moins d’un an).

C’est donc une mesure assez rapide du volume des dettes à CT dont le
niveau trop élevé est dû par exemple à des crédits fournisseurs, des dettes
fiscales, commerciales ou même sociales, ce qui est fatale pour la trésorerie de
la REGIDESO. Plus la valeur de ces ratios est élevée, plus l’entreprise est en
principe financièrement solide et la sécurité financière assurée.

A partir du tableau ci-dessus, on a le ratio de sécurité qui a connu une


évolution mais cette évolution n’est pas rassurante car ce ratio est inférieur à 1
de 2004 à 2006 et supérieur à 1 pour les années 2007 et 2008. Quant au ratio de
permanence des capitaux, il est inférieur à 1 pendant la période sous étude.

Après toutes ces considérations, il faut à présent remarquer que ces ratios
sont à interpréter avec prudence et doivent être étudiés pararèllement aux autres
concepts précédemment développés, en l’occurrence le FRN, le BFR, la
trésorerie et la liquidité de la REGIDESO.

Ce chapitre nous a permis de faire un examen de la structure financière de la


REGIDESO. Cet examen aboutit à un résultat selon lequel : la structure
financière de la REGIDESO n’est pas bonne et ne lui permet pas d’avoir un
équilibre financier.

Tous les indicateurs et ratios calculés sont inférieurs aux plafonds et nous
ont poussée à confirmer notre première hypothèse selon laquelle : Avoir l’Etat
comme le principal client (mais mauvais payeur) mais aussi comme le seul
actionnaire peut avoir une incidence négative sur l’équilibre financier. Il revient
à cet actionnaire de bien gérer ses biens.

A part cela, la REGIDESO présente des bilans biens structurés tant à l’actif
qu’au passif avec des résultats quelques fois déficitaires.

Aussi, convient-il que l’analyse financière d’une entreprise porte également


sur son niveau d’activité, ses résultats économiques et financiers, sa capacité
bénéficiaire. C’est ce que nous allons faire dans le chapitre suivant sur la
rentabilité.
69

CHAPITRE IV: ANALYSE DE LA RENTABILITE DE LA REGIDESO

Dans cette rubrique nous allons analyser le but final de la REGIDESO, qui
en plus d’assurer la fourniture continuelle d’eau potable et d’électricité à la
population des centres urbains ou à vocations urbaines, est aussi de tenir un
caractère commercial : réaliser un profit.

D’après MARIO.A «Au delà des objectifs de pérennité et de croissance,


l’objectif final poursuivi par les propriétaires est d’assurer par le biais du
succès de l’entreprise qu’ils contrôlent leur propre enrichissement23».

Et selon Jean Luc Boulon, «Etudier la rentabilité d’une entreprise, revient


donc avant tout à apprécier son aptitude à dégager des profits 24».

Etudier la rentabilité d’une entreprise revient donc avant tout, à apprécier


son aptitude à dégager des profits, en d’autres termes, à mesurer le résultat par
rapport au moyen mis en œuvre.

Pour cela, l’étude de la rentabilité doit être envisagée en trois étapes :

- L’analyse de la rentabilité de l’exploitation

- L’analyse de la rentabilité économique

- L’analyse de la rentabilité financière

Les instruments de mesure de la rentabilité sont b’abord à définir, ces


instruments sont définis à partir des documents comptables et financiers.

Calculer les grandeurs significatives successibles de mettre en évidence le


degré de cette rentabilité par rapport aux moyens économiques et financiers mis
en œuvre pour l’obtenir.

C’est le compte résultat qui nous parait comme un instrument privilégié


pour faire cette analyse, car il nous offre la possibilité d’étudier le résultat grâce
à une décomposition des produits et charges d’une entreprise en soldes
intermédiaires de gestion permettant de mesurer l’enrichissement de l’entreprise.

D’une part, le succès d’une entreprise se mesure à partir du profit réalisé,


véritable générateur des richesses. D’autres parts, une rentabilité insuffisante

23
MARIO A, op cit. P 116
24
J LUC Boulot, op cit p.65
70

occasionne un appauvrissement progressif de l’entreprise, condamne son


développement et met en cause sa survie.

IV.1. Les comptes d’exploitation de la REGIDESO

IV.1.1. Le chiffre d’affaire de la REGIDESO

C’est une grandeur caractéristique du dynamisme commercial de


l’entreprise. Il reflète l’évolution du produit des ventes.

Toutes fois, cet agrégat ne constitue qu’une mesure partielle de l’activité de


l’entreprise, car son calcul ne tient pas compte de la production stockée ou
immobilisée.

Chiffre d’affaires=ventes matériels + production vendue

Dans la grandeur ventes matérielles interviennent les éléments suivants :

- Ventes matériels électriques,

- Ventes matériels eau,

- Ventes autres matériels.

Nous présentons à travers le tableau suivant, l’évolution vente matériel de la


REGIDESO (2004-2008) en FBU.
71

Tableau n°17 : Evolution vente matériel de la REGIDESO (2004-2008) en FBU

Année 2004 2005 Evolution 2006 Evolution 2007 Evolution 2008 Evolution

en % en% en% en%

Rubriques 2004-2005 2005-2006 2006-2007 2007-2008

Vente matériel 9 872 316 4 550 346 -53.9 5 333 834 17.65 20 799 580 288.9 - -
électrique

Vente matériel eau 1 910 793 3 774 186 97.5 3 633 568 -3.7 6 315 087 73.49 - -

Vente autres 12 778 021 - -100 - - 8 465 813 - - -


matériels

Total vente 24 561 130 8 324 532 -66.1 8 987 420 7.96 35 580 480 295.89 - -100
matériels

Source : Calculs de l’auteur sur base des états financiers de la REGIDESO (2004-2008)

A l’analyse du tableau ci-haut, on voit que les ventes matériels ont diminué de 66.1% de 2004 à 2005,

ils ont augmenté de 7.96% de 2005 à 2006. De 2006 à 2007, l’augmentation est de 295.89% ;

cette forte augmentation en 2007 est due à une vente importante de matériels électriques. En 2008,

aucune vente électrique n’est réalisée.


72

Dans la grandeur production vendue interviennent les éléments suivants :

-Ventes électricité ;

-Ventes eau ;

-Ventes travaux ;

-Autoconsommation.

Nous présentons à travers le tableau suivant, l’évolution de la production vendue de la REGIDESO.

Tableau n°18 : Evolution de la production vendue de la REGIDESO (2004-2008) en FBU


Année 2004 2005 Evolution 2006 Evolution 2007 Evolution 2008 Evolution
en % en % en % en %
Rubriques 2004-2005 2005-2006 2006-2007 2007-2008

Ventes électricité 8 962 355 175 8 962 745 813 0.0043 7 921 427 656 -11.6 11 747 345 868 48.3 14 311 979 210 21.8

Ventes eau 4 215 401 4 264 843 799 1.18 4 687 018 504 9.9 5 410 094 914 15.5 5 972 260 760 10.4

Ventes travaux 100 098 2010 112 849 870 12.7 155 789 403 38.05 98 734 271 -36.6 39 273 954 297.8

Autoconsommation 1 048 201 017 721 048 714 -31.2 740 725 416 2.7 1 022 578 361 38.05 928 057 722 -9.3

Total production 14 325 806 803 14 061 488 196 -1.9 13 504 960 979 -3.9 18 278 753 414 35.4 21605 071 646 18.2
vendue

Source: Calculs de l’auteur à partir de des états financiers de la REGIDESO (2004-2008)


73

A l’analyse du tableau ci-haut, nous constatons que la production vendue


de la REGIDESO est constituée en grande partie par les ventes d’eau et
d’électricité. De 2004 à 2005, les ventes d’eau et d’électricité ont connu une
légère diminution de 1.9%.

De 2005 à 2006, les ventes d’électricité ont diminué de 11.9% et les ventes
d’eau ont augmenté de 9.9%. De 2006 à 2007, les ventes d’électricité et d’eau
ont respectivement augmenté de 48.3% et 15.4%. De 2007 à 2008, les ventes
d’électricité et d’eau ont augmenté respectivement de 21.8% et de 10.4%.

En 2006, la baisse des ventes d’électricité par rapport à l’année 2005 est
expliquée par des délestages pratiqués en 2006 suite à la baisse du niveau d’eau
dans les lacs de retenue des différents barrages hydroélectrique.

La faible augmentation des ventes d’eau de 2005 à 2006 est justifiée par la
pénurie énergétique qui a fait que le pompage était irrégulier.

Mais aussi par un problème de double basculement informatique de la


facturation de décembre 2005 qui a gonflé les ventes comptables de quasiment
un milliard de FBU et qui, inversement lors de l’annulation de cette dette en
2006, a impliqué une baisse symétrique des ventes comptables.

En 2007, la hausse des ventes d’eau et d’électricité respectivement 15.5% et


48.3% par rapport à l’année 2006, est expliquée par la hausse des tarifs d’eau et
d’électricité.

En 2008, la hausse des ventes d’électricité et d’eau respectivement 21.8% et


10.4% est expliquée par les installations de distribution électrique et la
participation au coût de raccordement.

Nous présentons à travers le tableau suivant l’évolution du CA de la


REGIDESO.
74

Tableau n°19 : Evolution du CA de la REGIDESO (2004-2008) en FBU


Année 2004 2005 2006 2007 2008

Montant 14 332 347 396 14 051 962 188 13 440 785 322 18 310 896 376 21 334 012 535

Source : Calculs de l’auteur à partir des Etats financiers de la REGIDESO

(2004-2008).

Le tableau ci-haut mentionné est expliqué par les tableaux n°17 et n°18

Le tableau suivant nous donne l’évolution du taux de perte par 1 kWh d’énergie
électrique, par 1 m3 d’eau potable.

Tableau n°20 : Evolution du taux de perte par 1 kWh d’énergie électrique,

par 1 m 3 d’eau potable de la REGIDESO (2004-2008) en

FBU
Année 2004 2005 2006 2007 2008

Rubriques

Prix de vente 79.06 79.06 79.06 92.7 92.7


(électricité)

Prix de revient 89.33 89.33 89.33 118 118


(électricité)

Prix de vente (eau) 233.68 233.68 233.68 287 287

Prix de revient (eau) 259.7 259.7 259.7 424 424

Taux de perte 13% 13% 13% 27.3% 27.3%


(électricité)

Taux de perte (eau) 11.2% 11.2% 11.2% 47.8% 47.8%

Source : Service Facturation de la REGIDESO

Le tableau ci-dessus nous renseigne sur les principales caractéristiques de


l’activité commerciale de la REGIDESO.
75

Le prix de vente par 1 kWh d’énergie électrique ou par 1 m3 d’eau potable


est inférieur au prix de revient d’1kwh d’énergie électrique ou d’un m 3d’eau
potable.

En 2004, 2005 et 2006, la REGIDESO a connu un taux de perte de 13% en


énergie électrique ; il est de 11.2% en eau potable.

En 2007 et 2008, la REGIDESO a connu un taux de perte de 27.3 % en


énergie électrique ; il est de 47.8 % en eau potable.

C’est de cette situation que proviennent les résultats négatifs.

Tableau n°21 : Evolution de la marge de profit de la REGIDESO

(2004- 2008) en FBU


Année 2004 2005 2006 2007 2008

Rubriques

Résultat -603 952 583 443 177 516 588 895 461 - 660 917 868 2 962 780 792

Chiffre d’affaire 14 332 347 14 051 962 188 13 440 785 322 18 310 896 376 21 334 012 535

Marge de profit - 4.2% 3.2% 4.4% -3.6% 13.9%

en %

Source : Calculs de l’auteur sur base des Etats financiers de la REGIDESO

(2004-2008)
76

Source : L’auteur sur base des résultats du tableau n°21

Le graphique ci-haut mentionné nous donne une marge de profit négative


les années 2004 et 2007, elle est légèrement positive les années 2005, 2006 et
2008.

Cette situation est expliquée par le fait que l’Etat maintienne un contrôle
régulier des prix de vente de l’eau et de l’électricité en vue d’assurer la
promotion de la condition de vie et de l’activité de la population.

L’Etat considère les aspects économiques et sociaux de la population.

La considération économique est guidée par le souci majeur de l’eau source


de vie et de l’électricité moteur de l’activité productrice. Leur disponibilité et
accessibilité s’imposent. La considération sociale tient compte du pouvoir
d’achat de la population.
77

Tableau n°22 : Evolution de la rentabilité des actifs de la REGIDESO

(2004-2008) en FBU
Année 2004 2005 2006 2007 2008

Rubriques

Résultat - 603 952 583 443 177 516 588 895 461 - 660 917 868 2 962 780 792

Immobilisations 27 173 989 064 28 835 008 738 31 685 259 014 36 555 926 838 38 556 959 363
nettes

Marge de profit en -2.2% 1.5% 1.9% -1.8% 7.8%


%

Source : Calculs de l’auteur sur base des Etats financiers de la REGIDESO

(2004-2008)

Le tableau ci-haut nous renseigne que dans 100 FBU des immobilisations nettes
de la REGIDESO, il y résulte en moyenne 1.5 FBU.

Source : Elaboré par l’auteur sur base des résultats du tableau n°22

Le graphique ci-haut nous renseigne que les immobilisations nettes de la


REGIDESO ont donné un résultat significatif en 2008.
78

IV.1.2. La valeur ajoutée

La valeur ajoutée représente la valeur créée par l’entreprise, par


l’intermédiaire de son personnel et son outil de production.

C’est en effet un agrégat d’origine macro-économique permettant


d’apprécier le surplus de richesses créées par l’entreprise grâce à son
fonctionnement. Elle s’obtient en déduisant de la production des consommations
intermédiaires.

La valeur ajoutée contient encore les autres charges au personnel, les


dotations aux amortissements, les charges financières pour conclure le résultat
net.

IV.1.3. L’excédent brut d’exploitation

L’excèdent brut d’exploitation=VA + Subventions d’exploitation - les charges


du personnel – Autres charges - Impôt, taxes et versements assimilés.

L’excédent brut d’exploitation représente le surplus économique dégagé par


les seules opérations d’exploitation.

Il est calculé indépendamment de la politique financière de l’entreprise, de


la politique d’investissement, de la politique fiscale ou des éléments
exceptionnels.

Selon KEISER A M, l’excédent brut d’exploitation «est une ressource


potentielle de trésorerie successible de se transformer en disponibilités au
terme du processus lié au décalage entre l’engagement des opérations et leur
règlements définitifs25».

C’est un agrégat fondamental qui à partir duquel l’entreprise élabore à l’aide


d’une série de décisions financières son autofinancement.

25
Keiser A.M,op cit p.144
79

IV.1.4. Le résultat d’exploitation

Il permet de mesurer ce que dégage l’exploitation courante après


incorporation des amortissements et provisions. Ce solde ne peut plus servir à
mesurer correctement la rentabilité économique de l’entreprise lorsque les
amortissements et les provisions calculés s’éloignent considérablement de la
réalité.

Pour corriger cette distorsion, Centains praticiens de l’analyse financière


préfèrent calculer le résultat avant frais financiers.

IV.1.5. Le résultat net

Le résultat net de la période à affecter est le dernier qui apparaît au compte


d’exploitation de la REGIDESO.

Il permet de mesurer tout ce qu’a gagné ou perdu l’entreprise.

Même s’il reste trop entaché à la politique d’amortissement et de


provisionnement, nous pensons que l’évolution dans le temps du résultat net
reste un indicateur de la rentabilité.

IV.2. Analyse du compte d’exploitation de la REGIDESO

La décomposition du compte de résultat en plusieurs soldes intermédiaires


de gestion permet de mettre en évidence des indicateurs comptables déterminant
pour toute analyse financière des activités de l’entreprise.

Nous dressons ci-après le tableau de l’évolution du compte d’exploitation de la


REGIDESO.
80

Tableau n°22: Evolution du compte d’exploitation de la REGIDESO (2004-2008) en FBU


Compte Année 2004 2005 2006 2007 2008

Libellé

7010 Ventes matériel El 9872 316 4 550 346 5 353 834 20799580 -
7011 Ventes matériel Eau 1 910 793 3 774 186 3 633 568 6315087
7070 Ventes matériel divers 12 778 021 0 0 8465813
6010 -Coût du stock El vendue 3 551 716 363 933 1361756 2119179
6011 - Coût du stock Eau vendue 5 562 248 430 486 207162 43779
6019 - Coût du stock Eau vendue - - 0 -
80 = Marge brute 15447166 7530113 7418484 33417522 0

7140 Vente Electricité 8 962 355 175 8962745813 7921427656 11747345868 14311979210
71150 Vente Eau 4 215 152 401 4264843799 4687018504 5410094914 5972260760
7160 Ventes travaux 100 098 210 112849870 155789403 98734271 392773954
7350 Autoconsommation 1 048 201 017 721048714 740725416 1022578361 928057722
61100 -Matériel et fourniture consommées 6 933 305 821 3712569036 3368823997 4791081190 6011527618
6200 -Transport consommés 20 214 774 29353403 16014650 31507290 55869956
6300 -Autres services consommés 582 437 496 735231615 1242753175 1174123344 2596041718
81 =Valeur ajoutée 6 805 295 878 9591682255 8684787641 12315459111 12941632718

7400 +Produit et profit divers 549316510 933166567 1034470410 1013913884 942024505


7600 +Subvention d'exploitation 43150911 1442000 35423061 18319933 7443758
7700 Intérêt et Dividende reçus 320276652 17802012 33488328 125629458 498969581
7800 +Reprises sur Amortissement et provision 60978230 138827364 59778266 937002100 1673941973
+Résultat sur cession d'actif 2695000 32901568 -13989378 7837100 -
6400 -Charges et Produit divers 1414129658 386025226 1580471017 959333647 420839382
6500 -Frais du personnel 2785164039 3215361876 3906148976 5089260734 7003388318
6600 -Impôt et taxes 430363269 2590051843 340783996 1632056341 2466000
6700 -Intérêts 996173218 1963540685 1006093461 1072524067 8511837
6880 -Dotation aux amortissements 1763703188 1966489109 2112673118 2375586200 2575887593
6890 -Dotation aux provisions 996132392 311393628 298892299 3950318465 1495595106
82 Résultat d'exploitation et hors exploitation (603952583) 443177516 588895461 (660917868) 2962780792
85 -Résultat avant impôt - - - -
86 - Impôt sur le résultat - - - -
87 Résultat net -603952583 443177516 588895461 -660917868 2962780792

Source : Etats financiers de la REGIDESO (2004-2008)


81

A la lumière du tableau ci-haut, nous constatons que les différents soldes de


gestion n’ont pas connu une croissance positive sur toute la période en étude.

En effet, la croissance va d’une façon désordonnée du fait que la


REGIDESO se heurte toujours à un problème de recouvrement des factures
d’eau et d’électricité.

La REGIDESO a un problème sérieux quant au secteur public car même en


cas de coupure pour impayés les instances politiques interviennent pour rétablir
les services. Comme solution, la REGIDESO essaie de mettre les compteurs à
prépaiement au niveau de tous les abonnés tant publics que privés, individuels
ou collectifs.

IV.3. Analyse des ratios de rentabilité de la REGIDESO

L’étude de la rentabilité doit être normalement envisagée en trois étapes,


certes complémentaires, mais dont chacune traite un aspect particulier de
rentabilité globale de l’entreprise.

Il s’agit entre autre de la rentabilité d’exploitation, qui permet d’apprécier


l’importance relative des produits et charges concourants à la formation du
résultat, de la rentabilité économique indépendamment de la politique financière
de l’entreprise et enfin, de la rentabilité financière qui permet d’apprécier
l’enrichissement des actionnaires par rapport aux capitaux apportés.

Le premier aspect de la rentabilité a été traité au fur et à mesure de l’analyse


des principaux soldes caractéristiques de gestion en rapportant ces derniers à la
production.

Ainsi, ce point sera principalement focalisé sur la rentabilité financière et la


rentabilité économique de la REGIDESO.

IV.3.1. Analyse de la rentabilité financière de la REGIDESO

La rentabilité financière sera appréciée en apportant le résultat net de


l’exercice aux capitaux propres.

Rentabilité financière (Rf) = Résultat net /Capitaux propres


82

L’importance de ce ratio se mesure en se référant au taux moyen de


rendement des capitaux à revenu fixe (taux de rémunération des capitaux sans
risque). Dans le meilleur des cas, il doit être sur une longue durée, être
supérieur au taux de rémunération des placements sans risques.

A défaut de cela, la part attribuables aux associés serait insuffisante et


pourrait à long terme provoquer un désinvestissement des capitaux.

Le tableau suivant montre l’évolution de la rentabilité financière de la


REGIDESO.

Tableau n°23 : Evolution du ratio de rentabilité financière de la

REGIDESO (2004-2008) en FBU


Année 2004 2005 2006 2007 2008
Libellé

Capitaux propres 10 796 817 213 15 848 472 206 20 504 375 445 41 800 138 246 69 620 607 377

Passif 49 602 020 684 55 311 438 516 61 551 634 950 72 506 150 491 75 967 289 872

Résultat net -603 952 583 443 177 516 588 895 461 -660 917 868 2 962 780 792

Résultat net /Capitaux propres -5.6% 2.8% 2.9% -1.6% 4.3%

Capitaux propres/Passif 21.8% 28.6% 33.3% 57.7% 91.6%

Source: Calculs de l’auteur sur base des états financiers de la REGIDESO

(2004-2008)

Le ratio (Résultat net/Capitaux propres) évolue d’une façon désordonné


tandis que le ratio (Capitaux propres /Passif) évolue positivement sur toute la
période en étude.

Le calcul de ce ratio soulève ce pendant des problèmes liés notamment à


l’évaluation ou au choix des rubriques. Outre le résultat net qui ne constitue pas
une mesure objective de l’enrichissement, certaines composantes de fonds
propres à l’instar des provisions peuvent être assimilables à des dettes quasi
exigibles ou à des simples risques dont la réalisation est incertaine.
83

Pour la REGIDESO, le poids des fonds propres oscille entre 21.6% en 2004
et 91.6% en 2008.

En effet, moins les capitaux propres sont élevés, meilleur est la rentabilité
financière de l’entreprise. D’une façon générale, la rentabilité financière est
fonction de la rentabilité économique, de l’incidence de l’endettement sur le
résultat, et en fin de l’importance des capitaux propres par rapport au passif
total.

Pour approfondir cette analyse, certains analystes financiers cherchent à mesurer


l’aptitude de l’entreprise à dégager des ressources pour assurer le renouvellement et
le renforcement des immobilisations en calculant le ratio :

CAF/Capitaux Propres

Le CAF de la REGIDESO est calculé de la manière suivante :

CAF = Résultat net + Dotations aux amortissements et provisions

Le tableau suivant donne l’évolution du CAF de la REGIDESO

Tableau n°24: Evolution du CAF de la REGIDESO (2004-2008) en FBU


Année 2004 2005 2006 2007 2008
Libellé

Dotations aux amortissements et provisions 28 481 464 147 30 265 862 998 32 218 831 997 34 454 292 721 36 797 437 955

Résultat net -603 952 188 443 177 516 588 895 461 -660 917 868 2 962 780 792

CAF 27 877 511 959 30 709 040 514 32 807 727 458 33 793 374 853 39 760 218 747

Source : Calcul de l’auteur sur base des états financiers de la REGIDESO


(2004- 2008)

Le tableau ci-haut nous montre que le CAF de la REGIDESO évolue


positivement sur toute la période étudiée passant de 27 877 511 959 FBU en 2004
à 39 760 218 747 FBU en 2008.

Nous présentons à travers le tableau suivant l’évolution du ratio CAF/Capitaux


propres.
84

Tableau n°25: Evolution du ratio CAF/Capitaux propres de la REGIDESO

(2004-2008) en FBU
Année 2004 2005 2006 2007 2008
Libellé

Capitaux propres 10 796 817 213 15 848 472 206 20 504 375 445 41 800 138 248 69 620 607 377

CAF 27 877 511 959 30 709 040 514 32 807 727 458 33 793 734 853 39 760 218 747

CAF /Capitaux propres 2.6 1.9 1.6 0.8 0.6

Source : Calculs de l’auteur sur base des états financiers de la REGIDESO


(2004-2008)

Source : L’auteur sur base des résultats du tableau n° 25

L’analyse du graphique ci-haut nous montre que le ratio CAF/Capitaux


propres évolue en diminuant sur toute la période en étude.

Le tableau suivant donne l’évolution du ratio CAF/CA


85

Tableau n°26 : Evolution du ratio CAF/CA de la REGIDESO (2004-2008) en

FBU
Année 2004 2005 2006 2007 2008

Rubriques

CAF 27 877 511 959 30 709 040 514 32 807 727 458 33 793 734 853 39 760 218 747

CA 14 332 347 396 14 051 962 188 13 440 785 322 18 310 896 376 21 334 012 535

CAF/CA 194.5% 218.5% 244% 184.6% 186.4%

Source : Calculs de l’auteur sur base des états financiers de la REGIDESO

(2004-2008)

En interprétant le tableau ci-haut, nous constatons que pour 100 FBU du CA,
le montant qui est destiné à assurer à la fois le renouvellement des immobilisations
et la croissance de l’entreprise est de 205.6 FBU. Cela est expliqué par le fait que
la REGIDESO est constitué par une consistante immobilisation.

Tableau n°27 : Evolution du ratio CAF/Total bilan de la REGIDESO


(2004-2008) en FBU
Année 2004 2005 2006 2007 2008

Rubriques

CAF 27 877 511 959 30 709 040 514 32 807 727 458 33 793 734 853 39 760 218 747

Total Actif 49 118 323 139 55 311 438 758 61 551 634 950 72 506 150 491 75 697 289 872

CAF/Total Actif 56.8% 55.5% 53.3% 46.6% 52.5%

Source : Calcul de l’auteur sur base des Etats financiers de la REGIDESO (2004-
2008)
86

Ce ratio permet de comparer ce que l’entreprise a secrété et ce qui lui est


nécessaire pour fonctionner. Le tableau ci-haut mentionné nous enseigne que dans
100 FBU de l’actif utilisé par la REGIDESO, il ya en moyenne 53 FBU de la CAF.

Source : L’auteur sur base des résultats du tableau n°27.

Le graphique ci-haut mentionné nous montre que le rapport CAF/Total actif


de la REGIDESO est inférieur à 50% en 2007. En 2004, 2005,2006 et 2008 ; ce
rapport est supérieur à 50%.

IV.3.2. Analyse de la rentabilité économique de la REGIDESO

La rentabilité économique mesure le résultat par rapport aux capitaux engagés


pour dégager ce résultat. Pour mesurer la rentabilité économique nous utiliserons
deux types de ratio:

Le ratio de rentabilité économique brute=EBE/Capital économique (R1)

Il est utilisé pour mesurer l’aptitude du capital économique à assurer son


renouvellement et sa rémunération.
87

Le ratio de rentabilité économique nette 

=Résultat d’exploitation/ Capital économique (R2)

Ce ratio permet de calculer si les investissements réalisés ont été rentables ou


non. Il doit être le plus élevé possible.

Le tableau suivant retrace l’évolution des ratios de rentabilité de la REGIDESO

Tableau n° 28 : Evolution des ratios de rentabilité de la REGIDESO en


millions de FBU
Année 2004 2005 2006 2007 2008

Rubriques

Résultat d’exploitation -603 .9 443.2 588.9 -660.9 2 962.8

EBE 2 092.3 4.1 4 473.3 5 612.6 5 943.2

Capital économique 12 548 .3 20 711.8 25 023.8 42 866.6 60 632.5

R1 16.7% 20% 17.9% 13% 0.98%

R2 -4.8% 2.2% 2.4% -1.6% 4.9%

Source : Calcul de l’auteur sur base des états financiers de la REGIDESO

Le tableau ci-haut nous renseigne que la rentabilité économique de la


REGIDESO est faible pendant toute la période en étude. Les deux ratios calculés
connaissent une évolution en dents de scie.

IV.3.3. Analyse de l’effet de levier de la REGIDESO

Effet de levier = Passif total x Résultat net …………………………..

Fonds propres Résultat net + charges financières

La description du levier par le produit de deux ratios montre que le levier est
de nature strictement financière et que son effet provient de l’endettement.
88

Tableau n°29 : Evolution de l’effet de levier de la REGIDESO (2004-2008)


en millions de FBU
Année 2004 2005 2006 2007 2008

Rubriques

Passif total (1) 49 118.3 55 311.4 61 551.6 72 506.1 75 967.3

Fonds propres (2) 10 796.8 15 848.5 20 504.4 41 800.2 69 620.6

Résultat net (3) -603.9 443.2 588.9 -660.9 2 962.8

Résultat net + Charges financières (4) 392.2 2 406.7 1 594.9 411.6 2 971.3

Effet de levier (1/2 x 3/4) -7.7 0.7 1.1 -2.89 1.08

Sources : Calculs de l’auteur sur base des Etats financiers de la REGIDESO

(2004-2008)

Le tableau ci-dessus présente une situation d’endettement presque neutre les


années 2006 et 2008, car l’effet de levier est proche de 1. Cela est expliqué par le
fait que la REGIDESO n’a pas contracté des dettes tout au long de la période sous
étude.

L’effet de levier est défavorable les années 2004,2005 et 2007 car il est
inférieur à 1. Cette situation est expliquée par le fait que la REGIDESO est tenue à
se conformer à la vision sociale trop contraignante de son actionnaire, l’Etat,
malgré qu’elle reçoive chaque année, de sa part, quelques fonds d’appui à des
investissements.

Ce chapitre sur la rentabilité nous a permis de constater que tous les


indicateurs sur la rentabilité de la REGIDESO ne sont pas rassurants (voir les
tableaux ci-dessus).

Le calcul de l’effet de levier nous montre que l’entreprise n’a pas contracté des
dettes significatives pendant toute la période sous études. Ce qui nous pousse à
confirmer la deuxième et la troisième hypothèse selon lesquelles :
89

1) La tarification faite par l’Etat peut avoir une incidence négative sur la
rentabilité de la REGIDESO.

2) Les dirigeants de la REGIDESO n’ont pas des mains libres pour conduire sa
situation financière.

CONCLUSION GENERALE
90

Au bout de notre travail, il importe de faire la revue des grandes lignes qui le
composent et présenter brièvement les résultats auxquels il aboutit.

Le choix de ce sujet est motivé par le fait que la REGIDESO est une entreprise
très importante dans la vie socio-économique du Burundi et qu’une contribution
par notre travail pourrait lui permettre de mieux maitriser son avenir.

Nous avons fait l’analyse financière de la REGIDESO sur base des documents
comptables et financiers notamment les bilans, les états financiers, les rapports des
commissaires aux comptes et les missions d’audit.

Afin de mieux mener notre analyse, nous avons subdivisé ce travail en quatre
chapitres :

Le premier chapitre a été consacré sur les généralités de l’analyse financière d’une
entreprise. Dans ce chapitre, nous avons essayé de définir les concepts de l’analyse
financière pour éclaircir le lecteur.

Le deuxième chapitre a concerné la structure organisationnelle de l’entreprise en


étude.

Dans ce chapitre, nous avons constaté que la gestion quotidienne de la REGIDESO


nécessite l’intervention d’un grand effectif du personnel.

Le troisième chapitre s’est focalisé sur l’analyse de la structure financière de la


REGIDESO.

A travers l’analyse de l’équilibre financier de la REGIDESO, nous avons pu


apprécier l’importance du fonds de roulement par rapport au besoin de financement
et la trésorerie qui en découle.

Dans cette grandeur, des ratios de liquidité, de sécurité ont été calculés pour
apprécier l’aptitude de la REGIDESO à faire face à ses obligations financières.

S’agissant de la structure financière de la REGIDESO, nous avons fait une


analyse statique et dynamique des bilans comptables successifs (2004-2008).

De cette analyse, il est ressorti que l’entreprise en étude possède des


investissements très élevés, qui ont été financés par les capitaux permanents.
91

D’autres part produire, distribuer et vendre l’eau et l’électricité n’est pas


facile, car ça nécessite une consistante immobilisation et dans notre recherche
nous avons constaté que la plus part des immobilisations de la REGIDESO sont
vielles.

Les dettes à CT augmentent d’une année à l’autre car les factures en rapport
avec l’électricité importée sont payées couramment.

Le quatrième chapitre s’est rapporté sur la rentabilité de la REGIDESO.

Ce chapitre est consacré à l’interprétation des résultats et à l’appréciation des


ratios de rentabilité. Nous avons essayé de vérifier nos hypothèses de travail et de
donner la réponse à la rentabilité de la REGIDESO.

Notre analyse qui a porté sur les indicateurs de la rentabilité comme les
produits d’exploitations, le CA, le RN… a mis en exergue les faits suivants :

1° Les produits d’exploitation ont connu une bonne évolution en 2007 suite à une
hausse des tarifs d’eau et d’électricité. Quant aux charges d’exploitations, les
comptes qui ont connu une évolution sont les matières et fournitures consommées,
ils ont augmenté de plus de 30%. En hors exploitation, il y a une charge importante
causée par la provision sur différence de change sur la dette SINELAC.

2° Le CA de la REGIDESO souffre du fait que ses deux produits sont vendus à un


prix inférieur au prix de revient. De plus, les sociétés d’Etats ont un cumul
d’arriérés de consommations impayées.

Pour ce, la REGIDESO essaie de mettre en place des compteurs électriques pré
paiement aux différents services publics.

3° Les RN de la REGIDESO sont rongés par : le coût de l’énergie importée, le


risque de change, une fiscalité inadéquate, des tarifs non rémunérateurs.

En effet, l’électricité et l’eau potable sont des ressources rares acquises


souvent à des coûts exorbitants. Pour que d’autres en bénéficient, il faut que
l’ensemble de la communauté évite le gaspillage de ces produits.

Toutes ces difficultés ne permettent pas à la REGIDESO de s’installer dans un


processus de bonne productivité financière.
92

Aussi, avons-nous formulé quelques suggestions:

i) à l’intention de la REGIDESO

Il faut :

1° installer chez tous les abonnés tant publics que privés, individuels ou collectifs
des compteurs prépaiement. La généralisation de ces compteurs permettrait le
contrôle des consommations et les arriérés seront diminués.

2° Se rassurer régulièrement des prix de revient de ses produits (1 m3 d’eau potable


et 1 kWh d’énergie électrique) afin de les vendre à des tarifs raisonnables et
rémunérateurs.

3° Une réévaluation de ses immobilisations s’avère importante.

ii) à l’intention de l’Etat

L’Etat du Burundi devrait, en accord avec la REGIDESO, mettre en place une


procédure de hausse objective des tarifs d’eau et d’électricité et du paiement des
arriérés.

L’Etat devrait combiner les efforts avec d’autres opérateurs économiques pour
ne plus rester le seul actionnaire. Il découlera une prise de décision collégiale tout
en sachant que la protection des intérêts collectifs reste, pour la quasi-totalité une
obligation de l’Etat.

L’Etat serait obligé de recourir aux différents bailleurs pour financer les
différents secteurs d’activité de la REGIDESO.

Nous pensons que nos recommandations permettront aux responsables de la


REGIDESO d’améliorer ses ventes, son recouvrement, et par la suite une meilleure
rentabilité, car, comme le dit MOULINIER (R): « Le destin n’est pas une affaire
de chance. Il est une affaire de choix. Ce n’est pas une chose qu’il faut attendre.
C’est une chose qu’il faut accomplir 26».

Sans avoir la prétention de l’innovation, nous espérons avoir apporté des


critiques et des compléments sur l’analyse financière de la REGIDESO et nous
invitons d’autres chercheurs qui s’intéressent à ce domaine si vaste à mener des
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MOULINIER (R), La prospection commerciale en action, Paris, Edition d’organisation, 1986.P.13
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investigations dans le domaine de l’analyse financière combien important dans le


monde des affaires.

BIBLIOGRAPHIE

I. Ouvrages généraux

1) BARANGER P, Gestion et les fonctions de l’entreprise, Paris, Vuibert, 1985

2) BARREAU (J) et DELAHAHE (J), Gestion Financière, ESKA, Paris ,1996

3) BOULOT et Alii, Analyse Financière, Publi Union, Paris, 1986


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4) CHAUCHARD (J .L), Précis de Gestion du Personnel et de Ressources


Humaines, Paris, Editions d’organisation, 1987

5) CONSO P, La Gestion financière de l’entreprise, Bordas, Paris, 1985

6) DEPPALLENS G, Initiation aux problèmes financiers de l’entreprise, Paris,


Entreprise moderne d’édition, 1970

7) GIROMANI C, Pratique de l’analyse et de l’orientation du Fonds de


Roulement, Editions d’organisation, Paris, 1968

8) KEISER A M, Gestion Financière, ESKA, Paris ,2001

9) LEVASSEUR (M), Gestion de Trésorerie de l’entreprise, ECONOMICA, Paris,


1999

10) MARIO (A), Analyse financière : Concepts et Méthodes, 2ème édition, Dunod,
Paris, 2001

11) MAZARS (R) et RUDELLI (P), Principes et pratiques de gestion financière,


Paris ,5ème édition, J.DELMAS ,1980

12) MEUNIER (H), La trésorerie des entreprises, plan de trésorerie, plan de


financement, 2ème édition, DUNOD, Paris, 1987

13) MOULINER (R), La prospection commerciale en action, Paris, Edition


d’organisation, 1986

14) PIVERDIER-LATREYTE(J), Finances d’entreprise, Paris, Economica ,1986

15) VAES VJ et GOBLET, La technique du financement des entreprises


spécialement des sociétés de capitaux ,4ème édition, Dunod, Paris ,1965

Mémoires et autres documents

II.1. Mémoires

1) NSENGIYUMVA D, Analyse financière d’une entreprise publique, Cas de


l’ONATEL (2001-2006), ISGE, BUJUMBURA, Mars 2009

2) NIYONZIMA F, Analyse financière d’une entreprise publique, Cas de la SRDI


(2002-2007), ISGE, BUJUMBURA, Avril 2009
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II.2. Autres documents

1) NDIKUMANA Louis, Syllabus de Gestion et d’Analyse Financière, ISGE


(2007-2008)

2) REGIDESO, Politiques et Procédures, BUJUMBURA, Novembre 1992

3) Rapports d’audit de la REGIDESO (2004-2008)

4) Rapports des commissaires aux comptes de la REGIDESO (2004-2008)

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