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CHAPITRE 9 : LA THEORIE GENERALE DES CONTRATS.

Introduction générale.
I. Notion et sources des obligations.
A. Notion.
B. Sources.

II. Les fonctions du contrat


A. Souplesse.
B. Confiance.

Section 1. La notion de contrat.


I. Définition et liberté contractuelle.
A. La notion de contrat.
B. Les principes fondamentaux.

II. La classification des contrats.

Section 2. La conclusion du contrat.


I. Les négociations précontractuelles.
A. Négociation de bonne foi.
B. Devoir d’information précontractuelle.
C. Obligation de confidentialité.

II. Les contrats préparatoires.


A. Les notions de pacte de préférence et de promesse unilatérale.
B. Les sanctions en cas de violation des avant- contrats.

III. Les contrats par voie électronique.


A. L’offre par voie électronique.
B. L’acceptation par voie électronique.

Section 3. La validité du contrat.


I. Les conditions de validité du contrat.
A. Le consentement.
B. La capacité et la représentation.
C. Le contenu licite et certain.
D. Les conditions de forme.

II. Nullité.
A. Les conditions de l’action en nullité.
B. Les effets de l’action en nullité.

III. La caducité.
A. Notion.
B. Effets.

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Chapitre 9 – Fondamentaux du droit – Poly de cours
Introduction générale.
I. Notion et sources des obligations.
Selon l’article 1101 du Code civil, « Le contrat est un accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes destiné à créer,
modifier, transmettre ou éteindre des obligations ».
Il en résulte qu’un contrat est :
− Un accord de volontés : En ce sens, le contrat se distingue d’un acte juridique unilatéral car ce dernier n’émane que
d’une personne. Or, le contrat concerne toujours au moins deux parties.
Ex. 1 : Le contrat de travail est un accord de volontés entre deux parties, l’employeur et le salarié.
Ex. 2 : La convention collective est un accord de volontés entre les organisations syndicales salariales et les organisations syndicales
patronales.
− Destiné à créer, modifier, transmettre ou éteindre des obligations : donc en vue de créer des obligations juridiques.
En effet, les parties sont conscientes de s’engager l’une envers l’autre au moment de la conclusion du contrat. La
nature juridique de ces obligations se différencie d’une simple obligation de bienséance.
Ex. 1 : Le contrat de travail oblige l’employeur à verser une rémunération au salarié en contrepartie de sa prestation de travail. Cet
exemple traduit bien la présence d’obligations juridiques.
Ex. 2 : Le conseil d’un ami agent immobilier délivré lors d’une soirée. Cet exemple témoigne de l’absence d’obligation juridique et donc
de contrat stricto sensus car en délivrant un conseil, l’agent immobilier n’entend pas conclure de contrat soumis au rigoureux droit
immobilier.

II. Les fonctions du contrat


La doctrine du libéralisme économique soutient l’idée que le contrat est l’instrument privilégié des échanges économiques
entre les hommes car il permet aux individus d’organiser librement ces échanges.
Cette conception philosophique se reflète dans la pratique. En effet, le contrat a de nombreux atouts :

A. La souplesse.
Le contrat permet aux individus de s’adapter avec le maximum d’efficacité aux évolutions économiques et répondre ainsi à
la diversité des besoins sans cesse renouvelés. En ce sens, le droit des affaires donne naissance à de nouveaux contrats issus
le plus souvent de la pratique et des expériences internationales.
Ex: Les contrats de gestion (management), d’ingénierie (engeneering), d’affacturage (factoring), de franchisage (franchising), de crédit-bail (lea-
sing), de parrainage (sponsoring)…

B. La confiance.
La voie contractuelle présente des mérites évidents pour l’organisation des rapports sociaux. Le contrat est synonyme d’obli-
gation acceptée, volontairement souscrite. Il traduit un engagement certain, sécurisé face à l’incertitude des conjonctures
économiques. C’est un outil précieux de stabilisation des relations commerciales et industrielles.
C’est cet atout qui a conduit une percée des relations contractuelles dans des domaines qui auparavant lui étaient inconnus.
En effet, le droit de la famille et des régimes matrimoniaux a donné à son tour naissance à des contrats.
Ex. 1 : Le contrat matrimonial de séparation de biens.
Ex. 2 : Le contrat matrimonial de participation aux acquêts.
L’Etat a également constaté qu’un engagement consenti était plus fiable qu’un engagement imposé par les prérogatives
exorbitantes de puissance publique. Le droit public a donc inséré une législation en matière contractuelle.
Ex. 1 : Le contrat de marché public.
Ex. 2 : Le contrat de plan.

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Chapitre 9 – Fondamentaux du droit – Poly de cours
Section 1. La notion de contrat.
I. Définition et liberté contractuelle.
A. La notion de contrat.
En vertu de l’article 1101, « le contrat est un accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes destiné à créer, modifier,
transmettre ou éteindre des obligations ».

B. Les principes fondamentaux.

1. La liberté contractuelle.
Article 1102 du Code civil
Chacun est libre de contracter ou de ne pas contracter, de choisir son cocontractant et de déterminer le contenu et la
forme du contrat dans les limites fixées par la loi.
La liberté contractuelle ne permet pas de déroger aux règles qui intéressent l'ordre public.

Principe Exceptions
Contracter ou pas : ______________________________________________
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Choisir son contractant : ______________________________________________


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Déterminer la forme ou le contenu du contrat : ______________________________________________


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Chapitre 9 – Fondamentaux du droit – Poly de cours
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2. La force obligatoire.
Article 1103 du Code civil
Les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits.

Chacun des contractants est irrévocablement lié :


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Les parties doivent coopérer de bonne foi en vue de l’exécution du contrat :


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Le juge peut interpréter et sous certaines conditions réviser le contrat :


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3. La bonne foi.
Article 1104 du Code civil
Les contrats doivent être négociés, formés et exécutés de bonne foi.
Cette disposition est d'ordre public.

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Chapitre 9 – Fondamentaux du droit – Poly de cours
II. La classification des contrats.

Classification en fonction des conditions de formation du contrat.


• Contrat consensuel : lorsqu'il se forme par le seul échange des consentements quel qu'en soit le mode d'expression;
• Contrat solennel : lorsque sa validité est subordonnée à des formes déterminées par la loi;
• Contrat réel : lorsque sa formation est subordonnée à la remise d'une chose.
Classification en fonction du contenu du contrat.
• Contrat synallagmatique : les contractants s'obligent réciproquement les uns envers les autres. Chacun est à la fois débiteur et créan-
cier d'obligation à l'égard de l'autre;
• Contrat unilatéral : lorsqu'une ou plusieurs personnes s'obligent envers une ou plusieurs autres sans qu'il y ait d'engagement réci-
proque de celles-ci;
• Contrat à titre onéreux : lorsque chacune des parties reçoit de l'autre un avantage en contrepartie de celui qu'elle procure;
• Contrat à titre gratuit : lorsque l'une des parties procure à l'autre un avantage sans attendre ni recevoir de contrepartie;
• Contrat commutatif : lorsque chacune des parties s'engage à procurer à l'autre un avantage qui est regardé comme l'équivalent de
celui qu'elle reçoit;
• Contrat aléatoire : lorsque les parties acceptent de faire dépendre les effets du contrat, quant aux avantages et aux pertes qui en
résulteront, d'un événement incertain.
Classification selon le rôle de la volonté individuelle.
• Contrat de gré à gré : est celui dont les stipulations sont librement négociées entre les parties;
• Contrat d'adhésion : est celui dont les conditions générales, soustraites à la négociation, sont déterminées à l'avance par l'une des
parties;
• Contrat individuel : le contrat n'engage que les parties ayant participé à la formation du contrat;
• Contrat collectif : le contrat est conclu entre des personnes ou des groupements pour s'appliquer à d'autres personnes qui n'ont pas
participé à la formation du contrat.
Classification selon la durée du contrat.
• Contrat à exécution instantanée : est celui dont les obligations peuvent s'exécuter en une prestation unique;
• Contrat à exécution successive : est celui dont les obligations d'au moins une partie s'exécutent en plusieurs prestations échelonnées
dans le temps.
Classifications indépendantes des obligations.
• Contrat ordinaire : la personnalité du co-contractant n'a qu'une importance secondaire.
• Contrat intuitus personae : la personnalité du co-contractant devient essentielle.
• Contrat nommé : fait l'objet d'un régime spécifique, a été nommé dès l'origine par le code civil.
• Contrat innomé : est celui qui ne fait pas l'objet d'une dénomination propre, résultant le plus souvent des besoins de la pratique, de
la liberté contractuelle.
Notamment « Informations juridiques » - Manuel de droit BTS Delagrave et Code civil.

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Chapitre 9 – Fondamentaux du droit – Poly de cours
Section 2. La conclusion du contrat.
I. Les négociations précontractuelles.
A. Négociation de bonne foi.
Article 1112 alinéa 1 du Code civil
L'initiative, le déroulement et la rupture des négociations précontractuelles sont libres. Ils doivent impérativement satis-
faire aux exigences de la bonne foi.

1. Principe de liberté.
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2. Principe de loyauté.
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3. La faute.
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B. Devoir d’information précontractuelle.


Article 1112-1 alinéa 1 et 2 du Code civil
Celle des parties qui connaît une information dont l'importance est déterminante pour le consentement de l'autre doit l'en
informer dès lors que, légitimement, cette dernière ignore cette information ou fait confiance à son cocontractant.
Néanmoins, ce devoir d'information ne porte pas sur l'estimation de la valeur de la prestation.
Ont une importance déterminante les informations qui ont un lien direct et nécessaire avec le contenu du contrat ou la
qualité des parties.

Débiteur de l’information ________________________________________________________________________


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Créancier de l’information ________________________________________________________________________


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Contenu de l’information ________________________________________________________________________


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Sanction en cas de non- ________________________________________________________________________


exécution ________________________________________________________________________
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C. Obligation de confidentialité.
Article 1112-2 du Code civil
Celui qui utilise ou divulgue sans autorisation une information confidentielle obtenue à l'occasion des négociations engage
sa responsabilité dans les conditions du droit commun.
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II. Les contrats préparatoires.


A. Les notions de pacte de préférence et de promesse unilatérale.

1. Le pacte de préférence.
« Le pacte de préférence est le contrat par lequel une partie s'engage à proposer prioritairement à son bénéficiaire de traiter
avec lui pour le cas où elle déciderait de contracter » (Article 1123 alinéa 1 du Code civil).
Une action interrogatoire est créée en matière de pacte de préférence : elle permet au tiers de demander par écrit au
bénéficiaire de confirmer dans un délai qu’il fixe et qui doit être raisonnable, l’existence d’un pacte de préférence et s’il
entend s’en prévaloir.
L’écrit devra mentionner qu’à défaut de réponse dans ce délai, le bénéficiaire ne pourra demander que des dommages-
intérêts en cas de violation du pacte de préférence.

2. La promesse unilatérale.
« La promesse unilatérale est le contrat par lequel une partie, le promettant, accorde à l'autre, le bénéficiaire, le droit d'op-
ter pour la conclusion d'un contrat dont les éléments essentiels sont déterminés, et pour la formation duquel ne manque
que le consentement du bénéficiaire. » (Article 1124 alinéa 1 du Code civil)

B. Les sanctions en cas de violation des avant- contrats.

Violation du pacte de préférence Violation de la promesse unilatérale de contrat


Sanction sys- Versement de dommages-intérêt Exécution forcée du contrat
tématique
Lorsque le tiers connaissait l’existence du pacte Lorsque le tiers avec lequel le promettant a finale-
de préférence et l’intention du bénéficiaire de ment signé le contrat avait connaissance de l’exis-
Sanction sou-
s’en prévaloir : tence de la promesse :
mise à condi-
Nullité du contrat conclu avec le tiers ou substi- nullité du contrat conclu avec le tiers
tions
tution du bénéficiaire du pacte de préférence
au tiers contractant

III. Les contrats par voie électronique.


A. L’offre par voie électronique.
Les articles suivants reprennent les exigences de tout écrit électronique posés déjà à propos du droit de la preuve.

Article 1127-1 du Code civil


Quiconque propose à titre professionnel, par voie électronique, la fourniture de biens ou la prestation de services,
met à disposition les stipulations contractuelles applicables d'une manière qui permette leur conservation et leur
reproduction.
L'auteur d'une offre reste engagé par elle tant qu'elle est accessible par voie électronique de son fait.
L'offre énonce en outre :
1° Les différentes étapes à suivre pour conclure le contrat par voie électronique ;
2° Les moyens techniques permettant au destinataire de l'offre, avant la conclusion du contrat, d'identifier d'éven-
tuelles erreurs commises dans la saisie des données et de les corriger ;
3° Les langues proposées pour la conclusion du contrat au nombre desquelles doit figurer la langue française ;
4° Le cas échéant, les modalités d'archivage du contrat par l'auteur de l'offre et les conditions d'accès au contrat
archivé ;
5° Les moyens de consulter par voie électronique les règles professionnelles et commerciales auxquelles l'auteur de
l'offre entend, le cas échéant, se soumettre.

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Chapitre 9 – Fondamentaux du droit – Poly de cours
B. L’acceptation par voie électronique.

Article 1127-2 du Code civil


Le contrat n'est valablement conclu que si le destinataire de l'offre a eu la possibilité de vérifier le détail de sa commande
et son prix total et de corriger d'éventuelles erreurs avant de confirmer celle-ci pour exprimer son acceptation définitive.
L'auteur de l'offre doit accuser réception sans délai injustifié, par voie électronique, de la commande qui lui a été adressée.
La commande, la confirmation de l'acceptation de l'offre et l'accusé de réception sont considérés comme reçus lorsque les
parties auxquelles ils sont adressés peuvent y avoir accès.

C. La signature électronique.
Article 1367 du Code civil
La signature nécessaire à la perfection d'un acte juridique identifie son auteur. Elle manifeste son consentement aux obli-
gations qui découlent de cet acte. Quand elle est apposée par un officier public, elle confère l'authenticité à l'acte.
Lorsqu'elle est électronique, elle consiste en l'usage d'un procédé fiable d'identification garantissant son lien avec l'acte
auquel elle s'attache. La fiabilité de ce procédé est présumée, jusqu'à preuve contraire, lorsque la signature électronique
est créée, l'identité du signataire assurée et l'intégrité de l'acte garantie, dans des conditions fixées par décret en Conseil
d'Etat.

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Chapitre 9 – Fondamentaux du droit – Poly de cours
Section 3. La validité du contrat.
I. Les conditions de validité du contrat.

Conditions générales de validité – Article 1128 du Code civil.


Sont nécessaires à la validité d'un contrat :
1° Le consentement des parties ;
2° Leur capacité de contracter ;
3° Un contenu licite et certain.

A. Le consentement.

1. L’existence du consentement.

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L’offre __________________________________________________________________________________
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L’acceptation __________________________________________________________________________________
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Le silence __________________________________________________________________________________
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2. Les délais de réflexion et de rétractation.

Délai de réflexion Délai de rétractation


« délai avant l’expiration duquel le destinataire de l’offre « délai avant l’expiration duquel son bénéficiaire peut ré-
ne peut manifester son acceptation » tracter son consentement »
Le bénéficiaire d’un délai de réflexion ne peut y renoncer Pendant le délai de rétractation, le destinataire de l’offre
peut librement revenir sur son consentement

3. Les conditions générales.


Article 1119 du Code civil.
Les conditions générales invoquées par une partie n'ont effet à l'égard de l'autre que si elles ont été portées à la connais-
sance de celle-ci et si elle les a acceptées.
En cas de discordance entre des conditions générales invoquées par l'une et l'autre des parties, les clauses incompatibles
sont sans effet.
En cas de discordance entre des conditions générales et des conditions particulières, les secondes l'emportent sur les pre-
mières.

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4. L’intégrité du consentement.

a. Le caractère déterminant du vice.


Intégrité du consentement – Article 1130 du Code civil.
L'erreur, le dol et la violence vicient le consentement lorsqu'ils sont de telle nature que, sans eux, l'une des parties n'aurait pas
contracté ou aurait contracté à des conditions substantiellement différentes.
Leur caractère déterminant s'apprécie eu égard aux personnes et aux circonstances dans lesquelles le consentement a été donné.

Régime des vices du consentement – Article 1131 du Code civil.


Les vices du consentement sont une cause de nullité relative du contrat.
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b. L’erreur.
Erreur – Articles 1132 à 1136 du Code civil.
Article 1132
L'erreur de droit ou de fait, à moins qu'elle ne soit inexcusable, est une cause de nullité du contrat lorsqu'elle porte sur les qualités
essentielles de la prestation due ou sur celles du cocontractant.

Définition :
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Erreurs admissibles Erreurs indifférentes


L’erreur sur les qualités essentielles : L’erreur sur la valeur :
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L’erreur sur les qualités essentielles du cocontractant : L’erreur sur les motifs étrangers aux qualités essentielles :
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L’erreur sur le motif d’une libéralité : L’erreur sur la qualité d’une prestation due :
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c. Le dol.
Dol – Articles 1137 à 1139 du Code civil.
Article 1137
Le dol est le fait pour un contractant d'obtenir le consentement de l'autre par des manœuvres ou des mensonges.
Constitue également un dol la dissimulation intentionnelle par l'un des contractants d'une information dont il sait le caractère
déterminant pour l'autre partie.

Définition :
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Chapitre 9 – Fondamentaux du droit – Poly de cours
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Manœuvres : Mensonges : Réticence dolosive :


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Formes _______________________ _____________________________ ______________________________
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Co-contractant : Tiers :
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Auteurs
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d. La violence.
Article 1140
Il y a violence lorsqu'une partie s'engage sous la pression d'une contrainte qui lui inspire la crainte d'exposer sa personne, sa
fortune ou celles de ses proches à un mal considérable.

La notion de violence CA Lyon 29 mars 2007 – 06/08148 (extraits)


« Sur la validité du contrat
Aux termes des articles 1111 et 1112 du Code Civil, la violence, physique ou morale, entraîne la nullité du contrat lorsqu'elle est de nature à faire
impression sur une personne raisonnable et qu'elle peut lui inspirer la crainte d'exposer sa personne ou sa fortune à un mal considérable et
présent.
Elle doit s'apprécier in concreto en considération de la personne qui prétend en être victime.
En l'espèce, rien dans les circonstances qui ont précédé l'établissement du contrat, ou dans le contenu même de ce contrat ne caractérise une
situation de violence ou de contrainte économique ayant pu être de nature à vicier le consentement du gérant de la société BULLSPROD, pro-
fessionnel de l'organisation de tournées musicales. »

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B. La capacité et la représentation.
1. La capacité.
Toute personne peut contracter si elle n'en est pas déclarée incapable par la loi.

2. La représentation.
Le représentant légal, judiciaire ou conventionnel n’est fondé à agir que dans la limite des pouvoirs (art. 1153). Il ne peut
accomplir que des actes conservatoires et d’administration lorsque son pouvoir est défini en termes généraux (art 1155
al.1). Lorsque le pouvoir est spécialement déterminé, le représentant ne peut accomplir que les actes pour lesquels il est
habilité et ceux qui en sont l’accessoire (art. 1155 al.2).

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Chapitre 9 – Fondamentaux du droit – Poly de cours
L’acte accompli par le représentant sans pouvoir ou au-delà de ses pouvoirs est inopposable au représenté (art. 1156).
Toutefois, l’acte peut être validé si le tiers contractant a légitimement cru en la réalité des pouvoirs du représentant, no-
tamment en raison du comportement ou des déclarations du représenté (art. 1156 al.1) (notion de mandat apparent).

Le tiers qui s’apprête à conclure a désormais la possibilité d’interroger le représentant quant à l’étendue de ses pouvoirs
(art. 1158). Celui-ci- doit répondre à cette action interrogatoire dans un délai raisonnable. En outre, « L'écrit mentionne
qu'à défaut de réponse dans ce délai, le représentant est réputé habilité à conclure cet acte ».

Le représentant ne peut ni agir pour le compte des deux parties ni contracter pour son propre compte avec le représenté
(art. 1161 al.1) sans peine de nullité. Il n’en va différemment que si une disposition légale autorise un tel acte ou si le repré-
senté l’a autorisé ou ratifié (art. 1161 al.2).

C. Le contenu licite et certain.

1. Le respect de l’ordre public.


Article 1162
Le contrat ne peut déroger à l'ordre public ni par ses stipulations, ni par son but, que ce dernier ait été connu ou non par toutes
les parties.

Définition :
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Sanction :
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2. La prestation due.
Article 1163
L'obligation a pour objet une prestation présente ou future.
Celle-ci doit être possible et déterminée ou déterminable.
La prestation est déterminable lorsqu'elle peut être déduite du contrat ou par référence aux usages ou aux relations antérieures
des parties, sans qu'un nouvel accord des parties soit nécessaire.
Article 1166
Lorsque la qualité de la prestation n'est pas déterminée ou déterminable en vertu du contrat, le débiteur doit offrir une prestation
de qualité conforme aux attentes légitimes des parties en considération de sa nature, des usages et du montant de la contrepartie.

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Chapitre 9 – Fondamentaux du droit – Poly de cours
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3. Le prix.
Article 1164
Dans les contrats cadre, il peut être convenu que le prix sera fixé unilatéralement par l'une des parties, à charge pour elle d'en
motiver le montant en cas de contestation.
En cas d'abus dans la fixation du prix, le juge peut être saisi d'une demande tendant à obtenir des dommages et intérêts et le cas
échéant la résolution du contrat.
Article 1165
Dans les contrats de prestation de service, à défaut d'accord des parties avant leur exécution, le prix peut être fixé par le créancier,
à charge pour lui d'en motiver le montant en cas de contestation. En cas d'abus dans la fixation du prix, le juge peut être saisi
d'une demande en dommages et intérêts.
Article 1167
Lorsque le prix ou tout autre élément du contrat doit être déterminé par référence à un indice qui n'existe pas ou a cessé d'exister
ou d'être accessible, celui-ci est remplacé par l'indice qui s'en rapproche le plus.

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4. L’équilibre du contrat.
Les articles 1168 à 1170 permettent d’assurer un certain équilibre du contrat et de garantir une justice contractuelle.

a. L’absence d’équivalence et la lésion.


Article 1168
Dans les contrats synallagmatiques, le défaut d'équivalence des prestations n'est pas une cause de nullité du contrat, à moins que
la loi n'en dispose autrement.

Définition : la lésion
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A l’égard de certains contrats A l’égard de certaines personnes


Vente d’immeuble : ______________________________________________
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Dans le contrat de prêt : ______________________________________________
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b. La contrepartie illusoire ou dérisoire.


Article 1169
Un contrat à titre onéreux est nul lorsque, au moment de sa formation, la contrepartie convenue au profit de celui qui s'engage
est illusoire ou dérisoire.
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Chapitre 9 – Fondamentaux du droit – Poly de cours
Définition :
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Sanction :
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c. Les clauses limitatives de responsabilité.


Article 1170
Toute clause qui prive de sa substance l'obligation essentielle du débiteur est réputée non écrite.

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d. Les clauses abusives.


Article 1171
Dans un contrat d'adhésion, toute clause qui crée un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat
est réputée non écrite.
L'appréciation du déséquilibre significatif ne porte ni sur l'objet principal du contrat ni sur l'adéquation du prix à la prestation.

D. Les conditions de forme.


Article 1172
Les contrats sont par principe consensuels.
Par exception, la validité des contrats solennels est subordonnée à l'observation de formes déterminées par la loi à défaut de
laquelle le contrat est nul, sauf possible régularisation.
En outre, la loi subordonne la formation de certains contrats à la remise d'une chose.

1. Principe.
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2. Altérations au principe.

Les contrats solennels Les contrats réels


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Chapitre 9 – Fondamentaux du droit – Poly de cours
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Les mesures de publicité La preuve


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3. Les contrats par voie électronique.


Cf. cours sur le droit de la preuve.

II. Nullité.
Article 1178
Un contrat qui ne remplit pas les conditions requises pour sa validité est nul. La nullité doit être prononcée par le juge, à moins
que les parties ne la constatent d'un commun accord.
Le contrat annulé est censé n'avoir jamais existé.
Les prestations exécutées donnent lieu à restitution dans les conditions prévues aux articles 1352 à 1352-9.
Indépendamment de l'annulation du contrat, la partie lésée peut demander réparation du dommage subi dans les conditions du
droit commun de la responsabilité extracontractuelle

A. Les conditions de l’action en nullité.


B. Les effets de l’action en nullité.

Sanction des règles de formation des contrats


La nullité a pour effet de détruire un acte de manière rétroactive. Elle sanctionne les anomalies liées à la formation du contrat. Il existe deux
types de nullité : la nullité absolue et la nullité relative, qui ne se distinguent pas par leurs effets mais plutôt par leurs modalités d'exercice.
L'annulation anéantit le contrat pour le passé et pour l'avenir, ce qui oblige les parties à restituer les prestations dont elles ont bénéficié, sauf
s'il s'agit d'un contrat à exécution successive pour lequel la remise en l'état d'origine est impossible.
La nullité peut faire l'objet d'une action en justice (nullité judiciaire) ou être constatée par les parties si elles en sont d’accord (nullité consen-
suelle).

Nullité absolue. Nullité relative.


Quel est l'intérêt Sauvegarde de l’intérêt général. Sauvegarde d’un intérêt privé.
protégé? Peut être demandée par toute personne Ne peut être demandée que par la personne que la loi entend protéger
qui a intérêt à ce que le contrat soit an-
nulé, y compris le ministère public
Quelles sont les Non respect de l'ordre public ; contrepar- Vices du consentement ; incapacité d'exercice ou le vil prix.
causes d'annula- tie illusoire ou dérisoire ; absence de con-
tion? sentement ; règle de forme ; incapacité de
jouissance.
Qui peut deman- Toute personne intéressée. Le juge peut la Le contractant que la loi a voulu protéger : le représentant légal de l'inca-
der la nullité? relever d'office. pable, la personne dont le consentement est vicié.
Peut-on renoncer La confirmation est impossible. La confirmation est possible par le bénéficiaire de l'action.
à l'action? La confirmation est un acte unilatéral par lequel une personne qui est in-
vestie du droit de critiquer un contrat renonce à agir en nullité.
• Le confirmant doit avoir un consentement libre et éclairé
• La confirmation ne peut s’appliquer qu’aux nullités relatives
• La confirmation valide le contrat rétroactivement
• Le confirmant renonce à demander la nullité mais il n’a pas le
pouvoir de priver les autres titulaires du droit d’agir en nullité de
leurs propres droits
Le risque d’annulation du contrat peut être levé à l’initiative d’une partie
qui peut demander par écrit à l’autre de confirmer le contrat ou d’agir en

17
Chapitre 9 – Fondamentaux du droit – Poly de cours
nullité dans un délai de 6 mois sans peine de forclusion (action interroga-
toire)
Pendant combien
L'action est prescrite au bout de 5 ans.
de temps est-il
possible d’agir?
« Lorsque la cause de nullité n'affecte qu'une ou plusieurs clauses du contrat, elle n'emporte nullité de l'acte tout entier
que si cette ou ces clauses ont constitué un élément déterminant de l'engagement des parties ou de l'une d'elles.
Le contrat est maintenu lorsque la loi répute la clause non écrite, ou lorsque les fins de la règle méconnue exigent son
maintien » (art. 1184 Code civil).
Dans la nullité totale, c’est comme si le contrat n’avait jamais été conclu : chaque contractant a un droit à répétition. En
effet, doit être restitué ce qui a été reçu en exécution du contrat.
Les restitutions :
Effets de la nullité • La restitution en nature d’une chose, à laquelle s’ajoutent les fruits et la valeur de la jouissance que la chose
a procurée est le principe. La restitution n’a lieu en valeur que dans les hypothèses où la restitution en nature
est impossible ;
• La restitution d’une prestation de service doit nécessairement avoir lieu en valeur qui est appréciée à la date
à laquelle elle a été fournie ;
• La restitution d’une somme d’argent inclut cette somme d’argent (nominalisme monétaire), les intérêts, les
fruits et valeur de la jouissance.
Des dommages-intérêts peuvent s’ajouter à la nullité à la condition de rapporter la preuve d’une faute.

Notamment « Informations juridiques » Manuel de droit BTS Delagrave.


A partir du tableau reproduit, répondez aux questions suivantes :
1. Qui peut décider de prononcer la nullité ?
2. Expliquez ce qui distingue les deux types de nullités ;
3. Quel est l’effet de la nullité, avec quelles conséquences ? Est-il le même selon le type de nullité ?
4. Relevez la particularité de l'annulation d'un contrat à exécution successive.
5. Quel mécanisme permet de contourner les effets de la nullité ?

III. La caducité.
Article 1186
Un contrat valablement formé devient caduc si l'un de ses éléments essentiels disparaît.
Lorsque l'exécution de plusieurs contrats est nécessaire à la réalisation d'une même opération et que l'un d'eux disparaît, sont
caducs les contrats dont l'exécution est rendue impossible par cette disparition et ceux pour lesquels l'exécution du contrat dis-
paru était une condition déterminante du consentement d'une partie.
La caducité n'intervient toutefois que si le contractant contre lequel elle est invoquée connaissait l'existence de l'opération d'en-
semble lorsqu'il a donné son consentement.

A. Notion.
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Illustration :

Cour de cassation chambre commerciale


Audience publique du mercredi 7 juillet 2004
N° de pourvoi: 02-19508
Non publié au bulletin Rejet (extraits)

AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS


LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE COMMERCIALE, FINANCIERE ET ECONOMIQUE, a rendu l'arrêt suivant :
Sur le premier moyen, pris en ses quatre branches et le second moyen, pris en ses trois branches, réunis :
Attendu, selon l'arrêt confirmatif attaqué (Paris, 17 mai 2002), que, le 23 décembre 1977, MM. Jacques et Raoul X..., Mmes
Nelly de la Y... et Ginette Z..., nées X..., ainsi que leur mère, Mme A..., veuve X..., associés de la société à responsabilité
limitée Hol Mag, ont conclu un pacte d'associés par lequel ils s'engageaient à ne décider de vendre le domaine des Aspres,
propriété immobilière de la société, que, par une assemblée générale extraordinaire de la société, à laquelle participerait
l'usufruitière, la décision devant être prise à la majorité des trois quarts du capital social ;
que quelques jours plus tard, le 30 décembre 1977, Mme A..., veuve X..., a procédé à une donation partage à ses quatre
enfants de la nue-propriété de la quasi totalité de ses parts, tout en conservant les droits de vote qui y était attachés ;
qu'estimant que le pacte du 23 décembre 1977, avait pour seul objet la protection des intérêts de Mme A..., veuve X...,
18
Chapitre 9 – Fondamentaux du droit – Poly de cours
décédée en 1990, Mme de la Y..., qui souhaitait procéder à la vente du domaine des Aspres, tandis que son frère, Jacques
X..., s'y opposait, a assigné ses frères et soeur pour voir constater la caducité de ce pacte ;
Attendu que M. Jacques X... fait grief à l'arrêt d'avoir déclaré caduc l'acte du 23 décembre 1977, alors selon le moyen :(…)
Mais attendu que c'est par une interprétation que rendait nécessaire le rapprochement des actes qui lui étaient soumis que
la cour d'appel a par des motifs propres et adoptés, souverainement estimé, sans excéder ses pouvoirs et par une décision
motivée, que, d'un côté, le pacte d'associés auquel Mme A..., veuve X..., est intervenue et apparaît comme la bénéficiaire
d'un engagement pris par ses enfants et la donation partage l'ayant suivi constituent un ensemble contractuel destiné à
garantir à Mme A..., veuve X..., la jouissance de la propriété des Aspres jusqu'à la fin de ses jours, en contrepartie de la
donation partage consentie à ses enfants et, de l'autre, que les dispositions contenues dans le pacte du 23 décembre 1977
ayant épuisé leurs effets lors du décès de leur bénéficiaire intervenu le 2 décembre 1990, ce pacte est devenu caduc à
compter de cette date ; d'où il suit que le moyen n'est fondé en aucune de ses branches ;

B. Effets.
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Chapitre 9 – Fondamentaux du droit – Poly de cours
Clauses fréquentes dans les contrats1 :
❖ Clause de résolution de plein droit
« Attendu que la clause résolutoire de plein droit, qui permet aux parties de soustraire la résolution d'une
convention à l'appréciation des juges, doit être exprimée de manière non équivoque, faute de quoi les
juges recouvrent leur pouvoir d'appréciation » (Civ. 1re 25 novembre 1986 – 84-15705) ;
La clause doit aussi démontrer la volonté non-équivoque des parties de mettre fin au contrat (Civ. 1re, 16
juillet 1992 – 90-17760).
« Le contrat est résolu de plein droit si une partie manque à telle ou telle de ses obligations nommément
désignées à l'expiration du délai de … (nombre, par exemple un mois) fixé dans la mise en demeure notifiée
par la partie créancière à la partie débitrice.
À l'expiration de ce délai, le contrat est résolu si la partie créancière a respecté les conditions suivantes :
– elle n'a pas renoncé à invoquer la résolution, ce qui n'est pas le cas si elle demande, le cas échéant, la
liquidation de l'astreinte prévue à l'article XX ;
– elle s'est prévalue de la résolution de plein droit sans intention de nuire à la partie débitrice ou sans
conscience de lui porter préjudice ;
– elle a obtenu, en cas de contestation de la résolution par la partie débitrice, une décision de justice
ou une sentence arbitrale qui a constaté que la résolution de plein droit était acquise ;
– l'inexécution n'est pas due à la force majeure au sens de l'article XX ».
❖ Clause de réserve de propriété
Inexécution ou
La clause de réserve de propriété doit être rédigée par écrit et portée à la connaissance de l’acheteur au
mauvaise exé-
plus tard au moment de la livraison.
cution du con-
trat Il convient de préciser dans cette clause que le transfert de propriété des biens livrés n’a lieu qu’à comp-
ter de la réception du paiement intégral du prix et que si l’acheteur ne respecte pas l’échéance, vous
pouvez demander la restitution de ces biens.
Pour qu’elle soit applicable, la clause de réserve de propriété doit ensuite être acceptée par l’acheteur.
« Il est convenu que le vendeur reste propriétaire des marchandises vendues tant que l’acquéreur ne lui a
pas entièrement payé le prix prévu dans le présent contrat. Il en résulte qu’en cas de non-paiement, le
vendeur pourra exiger à tout moment la restitution desdites marchandises.
D’autre part, si ces marchandises sont perdues, détériorées ou volées, l’acheteur sera entièrement res-
ponsable des conséquences de ce sinistre. Il est tenu de souscrire une assurance qui garantira le paiement
de l’indemnité directement au vendeur ».
❖ Clause limitative de responsabilité
« Les parties peuvent convenir que l'inexécution ou l'exécution défectueuse de telle ou telle obligation ne
donne pas lieu à réparation.
La partie débitrice ne peut pas invoquer cette cause d'exonération si elle a provoqué l'inexécution de ses
obligations intentionnellement ou avec conscience du préjudice qui en résulterait pour la partie créan-
cière ».
❖ Clause pénale
« En cas de retard dans la livraison d’une partie de la fourniture, les pénalités seront de 150 euros par
jour ».
❖ Clause d’attribution de compétence
« Le litige, au sens défini à l'article XX, est porté devant le tribunal de … (désigner nommément le tribunal
qui peut être, soit le tribunal du lieu choisi pour saisir un ou des actifs, le titre permettant par lui-même
l'exécution forcée, soit le tribunal d'un autre lieu, le titre délivré devant alors obtenir l'exequatur du juge
du lieu où son exécution sera demandée).
La compétence de la juridiction désignée est exclusive de toute autre compétence, notamment :
– celle de la juridiction du lieu du domicile d'une partie ;
– celle, le cas échéant, de la juridiction indiquée sur les documents propres à une partie et échangés
Contentieux
entre les parties à l'occasion des relations qu'elles ont nouées en vue de conclure ou d'exécuter le Contrat,
telles que les conditions générales des parties. »
❖ Clause compromissoire
« Tous différends qui viendraient à se produire à propos de la validité de l’interprétation, de l’exécution
ou de l’inexécution, de l’interruption ou de la résiliation du présent contrat seront tranchés définitivement
suivant le Règlement [nom de l’institution arbitrale + coordonnées] par un ou plus arbitres nommés con-
formément à ce Règlement auquel les parties déclarent adhérer ».
❖ Clause de conciliation ou de médiation

1
Notamment MALINVAUD (Philippe) Droit des obligations, Paris, Ed. Litec Coll. Manuel, 10e édition 2007, 649 pages spéc. pp. 296. Aussi Droit de l’entreprise
2012/2013, Paris, Ed. Lamy, 16e édition 2012, 3581 pages spéc. pp.1010 et s.
20
Chapitre 9 – Fondamentaux du droit – Poly de cours
« En cas de litige pour l’exécution du présent contrat, les parties s’efforcent de trouver une solution
amiable. A ce titre, le syndic accepte l’intervention d’associations d’usagers et des syndicats profes-
sionnels, par l’intermédiaire d’une commission de conciliation. Il en est de même pour les litiges qui
viendraient à naître entre le syndic et un ou plusieurs copropriétaires. Toutefois, l’avis du conseil syn-
dical sera requis pour cette commission de conciliation ; ladite commission n’émet qu’un avis qui peut
ne pas satisfaire l’une ou l’autre des parties ».

Exercices :

Caractérisez les contrats suivants en utilisant les critères de classification des contrats.
1. Une personne vend son appartement;
2. Vous prêtez des CD à un ami;
3. Vous vous abonnez à Canal +;
4. Vos parents souhaitent vous donner un appartement;
5. Lors de votre embauche, votre employeur vous remet votre contrat de travail et la convention collective.

Cas pratique :
Mme F. décide d’acheter un studio dans une résidence pour étudiants. Elle espère pouvoir, comme le lui a dit M. Filou, son
vendeur, bénéficier des avantages fiscaux liés à l’investissement immobilier en faveur du logement pour les étudiants. Hélas,
après la vente, Mme F. rencontre son voisin, contrôleur des impôts, qui lui apprend qu’aucune réduction fiscale n’existe en
la matière. Mme F. est furieuse, elle pense avoir été manipulée par le vendeur qui lui a raconté n’importe quoi et voudrait
revenir sur son achat.
Quelles sont les chances en droit de Mme. F de faire annuler le contrat de vente ?

21
Chapitre 9 – Fondamentaux du droit – Poly de cours
Hypothèses Fondements Nature
Res- Le L’équi-
Nullité Nullité
Consente- Capa- pect de La presta- prix libre du
Forme rela- abso-
ment cité l’ordre tion due contrat
tive lue
public
Anatole a conclu un
prêt avec la Société de
crédit pour l’acquisi-
tion d’un gîte. Venant
de recevoir la pre-
mière échéance, il se
rend compte que le
taux d’intérêt qui lui
est appliqué rend les
mensualités plus
lourdes qu’il ne le pen-
sait. Il se demande si
le banquier ne lui a
pas caché certaines in-
formations.
Le Dr Noël s’est lié
d’amitié avec l’un de
ses patients qui, mal-
heureusement, va dé-
céder. Connaissant
son goût pour les
belles voitures, son pa-
tient l’a couché sur
son testament et lui a
légué sa superbe Ma-
serati.
Poursuivi par un
créancier, Anatole lui
consent verbalement
un gage sur un trac-
teur dont il vient de
faire l’acquisition. Il
est entendu qu’il
s’agira d’un gage sans
dépossession.
Casimir a finalement
trouvé un autre cabi-
net dans lequel s’asso-
cier. Le cabinet fait un
chiffre d’affaires de 10
millions d’euros et,
pour arranger Casimir,
on lui vend un quart
des parts pour 1000€.
Casimir vient d’acqué-
rir deux tonnes d’en-
grais pour cultiver des
sapins de Noël mais il
se rend compte qu’il a
payé le double du prix
du marché

22
Chapitre 9 – Fondamentaux du droit – Poly de cours
Casimir a loué l’une de
ses chambres d’hôtes
à un Suédois qui y or-
ganise des passes avec
des prostituées.

Analyses d’arrêt :

Cour de cassation chambre civile 3


Audience publique du mercredi 4 mai 2016
N° de pourvoi: 15-12454
Non publié au bulletin Cassation partielle
LA COUR DE CASSATION, TROISIÈME CHAMBRE CIVILE, a rendu l'arrêt suivant :
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Rennes, 4 décembre 2014), que, par acte notarié du 10 mai 2007, Mme Sarah X... a vendu
une maison d'habitation, au prix de 30 000 euros, à M. et Mme Y..., qui l'ont revendue à Mme Z...et M. A..., le 1er octobre
2007, au prix de 62 000 euros ; que, par actes des 18 août et 1er septembre 2008, Mme X... a assigné M. et Mme Y..., Mme
Z...et M. A...en annulation des ventes successives sur le fondement du vice du consentement ; que, le 20 mai 2010, Mme
X... a été placée sous curatelle simple, sa fille, Mme Axelle X... étant désignée curatrice ; Sur le moyen unique du pourvoi
principal, pris en ses deux premières branches :
Attendu que M. et Mme Y...font grief à l'arrêt d'annuler la vente du 10 mai 2007, ainsi que les ventes subséquentes, de dire
que Mme X... devra reprendre cet immeuble et leur restituer la somme de 30 000 euros perçue de la vente, de dire que M.
A...et Mme B...devront restituer l'immeuble à Mme X... et qu'ils devront restituer la somme de 62 000 euros perçue de la
vente, outre les sommes de 5 675, 88 euros et 6 675 euros relatives aux frais notariés et de conservation des hypothèques,
alors, selon le moyen :
1°/ qu'il y a violence, lorsqu'elle peut inspirer au contractant la crainte d'exposer sa personne ou sa fortune à un mal consi-
dérable l'ayant déterminé à conclure le contrat dont il demande l'annulation ; qu'en se fondant, pour retenir la violence
justifiant la nullité de l'acte de vente du 10 mai 2007 ainsi que des reventes subséquentes, sur l'état psychologique de Mme
X... et sur le comportement manipulateur de son concubin, sans constater l'existence d'une crainte d'un mal considérable
l'ayant déterminée à conclure la vente litigieuse, la cour d'appel a entaché sa décision d'un défaut de base légale au regard
des articles 1111 et 1112 du code civil (devenus articles 1142 et 1140 du Code civil);
2°/ que la violence, cause de nullité d'un acte juridique, s'apprécie au jour de la passation de cet acte ; que les époux Y...rap-
pelaient que, pour obtenir la nullité de la vente conclue le 10 mai 2007 sur le fondement du vice de violence, Mme X... devait
démontrer la crainte d'un mal considérable et présent, ce que ses affirmations ne caractérisaient pas, qu'aucune pièce ne
laissait penser qu'au moment de l'acte de vente passé devant le notaire, elle pouvait avoir été privée de discernement et
avoir subi les pressions de son concubin et qu'aucun médecin ne venait certifier qu'elle aurait pu présenter des troubles au
moment de la vente ; qu'en annulant pourtant la vente conclue le 10 mai 2007 sur le fondement de la violence, sans recher-
cher, comme cela lui était demandé, si une crainte d'un mal considérable et présent existait lors de cette vente, la cour
d'appel a privé sa décision de base légale au regard des articles 1111 et 1112 du code civil ;
Mais attendu qu'ayant relevé que les attestations versées aux débats confirmaient le comportement manipulateur de M.
C..., qui, entretenant depuis plus de deux ans une relation avec Mme X..., l'isolait de son entourage familial et l'incitait à le
laisser gérer son patrimoine, que la main courante du 28 février 2007 et les certificats médicaux produits établissaient que
Mme X... avait présenté, peu avant la vente, des épisodes de troubles mentaux, que celle-ci avait été admise à percevoir
l'allocation adulte handicapé à compter du 1er janvier 2009 en raison d'un taux d'incapacité entre 50 et 75 %, qu'à la suite
de la vente de sa maison, elle avait déposé plainte contre M. C...pour abus de confiance, qu'elle n'avait dû quitter sa maison
en 2005 qu'en raison de l'état d'insalubrité de celle-ci, dans l'attente de sa réhabilitation, qu'elle avait été entendue le 20
juillet 2007 par les services de police en raison de menaces proférées par M. C...et sa concubine à la suite de sa plainte, ce
qui confirmait l'emprise de cet homme sur sa personne, que M. C...était présent lors de la signature de l'acte de vente de la
maison et avait procédé au retrait de 10 000 euros, soit le tiers du prix, le lendemain du versement de celui-ci, en vertu
d'une procuration obtenue deux mois plus tôt, la cour d'appel, qui pouvait se fonder sur des éléments postérieurs à la date
de formation du contrat, a pu déduire de l'ensemble de ces éléments la violence constitutive d'un vice du consentement de
Mme X... et a ainsi légalement justifié sa décision de ce chef ;
(…)
PAR CES MOTIFS : CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il dit que Mme X... devra rendre la somme de 30 000 euros
à M. et Mme Y...et en ce qu'il dit qu'ils devront restituer la somme de 62 000 euros outre les sommes de 5 675, 88 euros et
de 6 675 euros relatives aux frais notariés et de conservation des hypothèques, l'arrêt rendu le 4 décembre 2014, entre les
parties, par la cour d'appel de Rennes ; remet, en conséquence, sur ces points, la cause et les parties dans l'état où elles se
trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Rennes, autrement composée ;

23
Chapitre 9 – Fondamentaux du droit – Poly de cours
Laisse à chaque partie la charge de ses dépens ;
A partir de l’arrêt et de vos connaissances, répondez aux questions suivantes :
1. Quels sont les faits ?
2. Quel est le problème de droit et la motivation de la Cour de cassation ?
3. Quelles sont les conséquences attachées à la nullité d’un contrat ?
4. Rappelez ce qu’est la curatelle ?

Cour de cassation chambre civile 3


Audience publique du jeudi 23 février 2017
N° de pourvoi: 15-29023
Non publié au bulletin Rejet

LA COUR DE CASSATION, TROISIÈME CHAMBRE CIVILE, a rendu l'arrêt suivant :


Sur le moyen unique, ci-après annexé :
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Aix-en-Provence, 22 octobre 2015), que, par acte authentique du 2 décembre 2009, Mme
X... a vendu à Mme Y... une maison d'habitation et un terrain ; que, soutenant ne pas avoir été informée qu'une des parcelles
était traversée par une route départementale, Mme Y... a assigné Mme X... en nullité de la vente pour dol et dommages et
intérêts ;
Attendu que Mme Y... fait grief à l'arrêt de rejeter la demande en nullité de la vente ;
Mais attendu qu'ayant retenu que Mme Y... ne justifiait pas que l'extrait de plan cadastral produit lui avait été remis au
moment de la vente et que la route litigieuse figurait en pointillés sur le plan annexé au rapport d'expertise, joint à l'acte de
vente, et, souverainement, que l'implantation effective de la route était nécessairement visible, que rien ne permettait
d'établir que Mme X... ait connu l'emprise irrégulière ni qu'elle ait eu une quelconque intention de dissimuler cette situation,
que Mme Y... n'établissait pas que la SHON résiduelle constituait un élément déterminant de son acquisition ni que la cou-
pure de la parcelle par la route départementale soit à l'origine d'une impossibilité de construire et qu'elle ne démontrait
pas que le silence dans l'acte de vente sur le bornage amiable était constitutif d'une manœuvre frauduleuse sans laquelle
elle n'aurait pas contracté, la cour d'appel a pu déduire de ces seuls motifs que la demande en nullité de la vente pour dol
devait être rejetée et a légalement justifié sa décision ;
PAR CES MOTIFS : REJETTE le pourvoi ;
Condamne Mme Y... aux dépens ;
A partir de l’arrêt et de vos connaissances, répondez aux questions suivantes :
1. Quels sont les faits ?
2. Le dol a-t-il été reconnu en l’espèce ? Justifiez votre réponse.

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Chapitre 9 – Fondamentaux du droit – Poly de cours

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