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La personnalité
1.1 Introduction
Les grandes subdivisions de cours ne doivent pas nous donner une fausse image de l’homme.
En effet, l’être humain n’est pas sectionné en vie active, vie affective, vie cognitive, etc.
1.2 Définition
La personnalité désigne la « totalité » d'un être tel qu’il apparaît aux autres et à lui-même dans
son unité, sa singularité et sa continuité.
La personnalité est notre être global, elle inclut le conscient et l’inconscient dans leur relation
avec le monde extérieur. Elle est le lien qui donne au psychisme sa cohésion.
R.B. Cattel définit la personnalité comme ce qui permet un pronostic sur le comportement
qu’adoptera telle personne dans telle circonstance.
G. Allpart, c’est l’association dynamique à l’intérieur d’un individu de tous les systèmes
psychophysiques qui déterminent son comportement et ses pensées.
Bref, c’est la structure d’ensemble, originale et unique, de toutes les fonctions qui
caractérisent la personne humaine.
Le tempérament : est un état corporel général, inné, fort stable, base et support de
toute la personnalité. Il est donc une composante physiologique qui est en grande
partie stable, héréditaire, constitué des traits affectifs dynamiques.
Les aptitudes : dispositions intellectuelles, sensorielles ou motrices.
Le caractère : est un état psychique général, en partie inné et en partie acquis.
I. Le tempérament
Ce terme est aussi employé généralement pour désigner un ensemble phénotypique, que l’on
considère comme dépendant essentiellement de la constitution physiologique et de l’hérédité,
tel le degré d’émotivité, l’humeur et son degré de stabilité ou d’instabilité, l’activité et son
rythme individuel.
L’intelligence est la résultante de plusieurs aptitudes. C’est ainsi que nous observons les
différences interindividuelles qui résultent en partie de différents dosages dans les aptitudes.
2.1 Définition
Elle est une disposition innée qui permet de développer la capacité d’accomplir
convenablement certaines activités (tâches et travaux).
Le concept « aptitude » est un terme anglais « ability » qui signifie en français « aptitude et
capacité » :
Ainsi, on est capable, de compter parce qu’on possède une aptitude au calcul et sans doute
aussi parce qu’on a appris à le faire.
Mais peut-on savoir dans quelle mesure ? on a constaté que les aptitudes se développent sous
l’effet à la fois de la maturation interne et de l’éducation externe, sans qu’on puisse discerner
exactement la part de l’une et de l’autre.
Pour atteindre l’aptitude, il faudrait éliminer le facteur éducation. Cela n’est pas impossible si
l’on considère des groupes homogènes.
Ainsi, pour E. Claparède, « l’aptitude est ce qui permet les individus entre eux, quand à
l’égalité d’éducation, on les considère sous l’angle de rendement. » la méthode de tests essaie
de discerner, à travers l’éducation, les aptitudes innées des individus.
3. le caractère
3.1 Introduction
Nous avons vu que le comportement doit d’abord être envisagé comme une réponse à un
stimulus. L’expression la plus simple est donc s-r (un stimulus, une réponse).
L’expérience nous montre cependant que cette formule (S-R), pour être complète, comprendre
un moyen terme qui est l’organisme. Le comportement ne dépend pas seulement du stimulus,
mais aussi de la personne (la personnalité). Nous ne réagissons pas de la même manière
devant un même stimulus (différence interindividuelle ou intra-individuelle).
3.2 Exemples
3.3 Définition
Le caractère est l’ensemble des traits permettant de distinguer un sujet d’un autre (la
physionomie psychique d’un individu, sa marque).
3.4 Rôle
Notons d’abord que l’être humain, tout moment, réagit comme un tout solidement unifié et
non comme une somme d’éléments juxtaposés et plus ou moins bien accordés. (Si la
distraction n’intervient pas).
Quant à l’identité, retenons que chaque individu a sa physionomie morale propre qu’il garde
au cours de l’existence ; mais il s’agit d’une identité approximative. Elle n’exclut nullement
certaines transformations, variables en profondeur d’après les individus. Le caractère est
modifiable grâce à la volonté. Il l’est aussi parce que les éléments qui le constituent peuvent
être modifiés.
On distingue :
a. Eléments physiologiques :
La constitution anatomique, morphologique, chimique (âge, croissance,
régime alimentaire, style de vie, etc.)
Les systèmes nerveux végétatif et cérébrospinal (intelligence)
b. Eléments psychologiques :
Le naturel : ensemble des dispositions psychologiques, héréditaires et
innées propres à la famille et à la race.
Les habitudes (qui a bu, boira) ;
Le milieu et la profession
Physiologiques (innés) ;
Psychologiques : intelligence, volonté, imagination.
Sociaux : la société et ses lois, ses tabous, interdits, ses institutions : instinct
d’imitation, émulation, honneur, etc.
Evènementiels : mort d’un être cher, guerre, échec, déception amoureuse, etc.
3.7 Typologie
Elle est aussi un système de classification des individus en types physiques et/ou
psychologiques.
Les correspondances sont établies entre des types physiques et des types psychologiques, les
premiers étant supposés prédéterminer les seconds.
- L'épistémologie (typologie épistémologique) ;
- La typologie psychologique ou typologie psycho-morphologique, tentative de
classement des êtres humains, sur la base de leurs caractéristiques physiques ou
psychologiques ;
- La littérature ;
- Le cinéma ;
- La télévision5 ;
- L'architecture : étude des types de l'architecture vernaculaire telles que
réalisée Jean Cuisenier dans son Corpus de l'architecture rurale française,
typologie de logements au sein d'un ensemble d'habitations (liste des types),
typologie de matériaux (liste des matériaux) ;
- La linguistique (typologie des langues) ;
- L'archéologie (typologie de la céramique grecque, Typologie de la céramique
antique, typologie lithique) ;
- La typologie biblique, comme interprétation de la Bible ;
- La phytosociologie ;
- La médecine : la nosologie ;
A strictement parler, caractère et personnalité varient d’un individu à l’autre. Mais les
psychologues se sont demandé s’il n’existerait pas quelques « types » de caractère auxquels
beaucoup d’autres pourraient être ramenés.
Depuis Hippocrate, on a classé les individus selon leur type physique. Les médecins ont
rivalisés ici avec les philosophes, les anthropologues, les artistes, chacun utilisant des
terminologies différentes et généralement mystérieuses.
Toutes ces typologies se ramènent à deux types fondamentaux dont on prévoit parfois un
intermédiaire.
Chez les uns, les mensurations verticales sont proportionnellement plus importantes que les
mensurations horizontales. Chez les autres, c’est le contraire.
C’est ainsi, qu’on entendra parler d’une part du type respiratoire, asthénique, linéaire
et élancé.
D’autre part ce sera le type digestif, flegmatique, hypersthénique, latéral et large
(pycnique).
Quant au type intermédiaire, on le qualifiera de musculaire, athlétique, abbénique,
normal, moyen.
Kretschmer va distinguer :
- Trois types physiques et ;
- Deux types psychiques.
1. Les types physiques
On parle de :
a. Le leptosome ou asthénique
b. L'athlétique
(Stature moyenne ou le type Il est moins adapté et parfois Il peut souffrir de l'épilepsie et
intermédiaire). Il est fort et orgueilleux mais persévérant. de la schizophrénie.
costaud, musculeux, épaules
puissantes, thorax puissant,
ventre tendu, cou dégagé.
Il a un caractère tranquille,
mais qui peut parfois exploser.
c. Le pycnique
Il est gros, rond et trapu mais Il a un caractère ouvert, gai, Il souffre de psychose maniaco-
court. réaliste, une humeur versatile dépressive et de la cyclothymie
et aime les plaisirs, social et caractérisé par des phases
Il a un visage mou et supporté s'adapte facilement. d'excitation et de dépression.
par un coup gros, mais enfoncé
dans les épaules, ventre gros et Chez lui, les traits comme la
proéminent. camadérie, le sens social et la
projection sur autrui sont
fréquents
1
Un schizothyme est une tendance à perdre le contact avec les autres, à replier sur soi-même, à
devenir moins sensibles à l’environnement, cette tendance étant liée au caractère du sujet et non à un
état pathologique.
2
La cyclothymie est une constitution psychique caractérisée par l'alternance de périodes d'excitation
euphorique et de dépression mélancolique.
2. Les types psychiques
Il parle de :
Dès l’Antiquité, les philosophes ont tenté de relier la personnalité à la morphologie et ont
catégorisé des types de physiques humains. Mais c’est en 1940 que tout bascule vraiment.
William Sheldon propose trois types de physique déterminés uniquement par la génétique, et
qu’il appelle « somatotypes ».
Le somatotype n’est aucunement déterminé par la génétique ; il est au contraire influencé par
l’environnement, c’est-à-dire de nombreux facteurs comme la croissance, l’âge,
l’alimentation, l’activité physique, le niveau de vie, le stress, etc. Autrement dit, non
seulement il n’est pas déterminé à la naissance, mais il peut aussi changer au cours de la vie,
sous l’effet de facteurs volontaires ou involontaires : il n’est pas une fatalité.
Contrairement à Kretschmer qui était parti des malades ; Sheldon constitue un grand
échantillon de gens normaux. Il arrive lui aussi à trois types physiques composantes
tempéramentales :
a. L’endomorphie – la viscérotonie
Pour décrire la prédominance du ventre, de la graisse (gros). Il est caractérisé par la bonne
humeur, l’esprit de sociabilité et de l’avidité pour la nourriture. Il est peu intelligent. Ce sont
plus de femmes qui sont endomorphes.
b. Le mésomorphie – la somatotonie
Pour décrire un corps fort, costaud, solide, dur, ferme et musclé. Comme sa musculature étant
développée, il est prêt à l’action (agressif).
c. L’ectomorphisme – la cérébrotonie
Pour décrire le corps mince et allongé (élancé), délicat, muscles pauvres. Il a prédominance
du cerveau, du système nerveux, parfois avec fragilité du corps. Il est solitaire, introverti
(solidaire), créatif, inhibé et intelligent.
Nb : d’autres auteurs à classer dans cette typologie physique sont : Pende, Viola, Sigaud...
Pavlov était physiologiste et ses idées sur la typologie découlaient de ses recherches sur les
chiens et de ses recherches sur le cerveau. Les idées de types de Pavlov ont été adoptées
d'Hippocrate car c'est lui qui a proposé l'idée de différences individuelles.
a. L’équilibré :
Une adaptation positive aux situations, capable d’apprentissage et d’inhibition. Il est sanguin.
b. L’excitable
c. L’inhibé
Il acquiert facilement des habitudes provenant de l’inhibition. Il est mélancolique.
d. L’inerte
L'auteur parle de :
Spranger classe les individus d'après le centre de gravité de leurs préoccupations habituelles.
Il distingue l'homme :
Celui-ci distingue quatre types selon la prédominance plus ou moins marquée de l’une ou
l’autre humeur : sang, bile jaune, bile noire (qui n’existe pas en réalité) et la lymphe.
Il décrit deux états psychiques changeant et faiblement :
Elle se distingue aux travaux Jung qui distinguent deux grands types d’homme :
Les introvertis : c’est un type tourné vers soi-même. Ce sont des individus qui
vivent pour eux-mêmes, étrangers au monde extérieur.
Les extravertis : c’est un type tourné vers l’extérieur (les autres). C’est orientes
vers les dehors, ouvert, joyeux, opportuniste.
D’autres psychanalystes tels que Frend, Adler ont aussi leurs proposé des typologies.
D’après ces auteurs, le caractère est conçu comme le mélange, avec différents dosages, trois
composantes fondamentales :
L’émotivité ;
L’activité ;
La retentivité ou retentissement (primarité et secondarité).
a. L’émotivité est la faculté plus ou moins grande avec laquelle une situation donnée
déclenche chez la personne un état affectif (émotion ou sentiment). Elle est aussi
l’aptitude à réagir de façon vive devant un événement inattendu.
b. L’activité est le besoin qui pousse l’individu à agir, à passer à l’excitation d’un projet,
d’une idée, d’une tâche. Elle est aussi définie comme une tendance assidue à agir ou à
accomplir les tâches.
c. La primarité se rapporte au fait que les opinions que nous avons les sentiments que
nous éprouvons et les objectifs que nous poursuivons peuvent avoir sur nous une
influence courte.
Le type primaire est un sujet qui vit les effets du présent et oublie le passé. Il ne sait pas se
maîtriser, mais réagit directement.
d. Lorsque l’influence est longue, on parle de la secondarité, les événements ici sont
perçus avec un retentissement qui va jusqu’au plus profond de la conscience.
En combinant ces trois facteurs, les auteurs précités ont obtenu huit caractères différents :
1. Colérique : EAP
Traits de caractères
Le colérique a la vitalité, sexualité exigeante, bonhomie (simplicité), générosité, aime l'action
(toujours en mouvement), bavard, bon orateur, insolent et serviable, entreprenant et
persévérant, sait prendre des initiatives et a le sens pratique. Il aime meneur (leadeur), la
partialité, la foule et aime la popularité (politique, acteur, actif, orateur, enseignant, etc.). Mais
il n'est pas tolèrent. Il est souvent en bonne humeur et heureux
2. Passionné : EAS
Traits de caractères
Une volonté ferme, quand on veut le contrarier, il devient agressif. Mais, il est affectueux
lorsqu’on lui obéit ; ce qui n’est pas à prendre pour de la faiblesse.
Il est fidèle au passé. Puissance de travail, grande discipline et ponctualité. Il est conscient de
ses qualités, de sa valeur.
3. Nerveux : EnAP
Traits de caractères
Il fuit la famille et recherche des amitiés méfiant. Content de lui et aime que les autres
viennent confirmer sa propre satisfaction. Il s’adapte mal à un travail monotone.
4. Sentimental : EnAS
Traits de caractères
Il est également doté d’une grande sensibilité, mais au lieu de dissiper ses impressions, ses
joies et ses chagrins dans le premier moment comme nerveux, il les prolonge longuement, les
remémore, les ressasse presque sans fin. Craintif et timide.
Il est un rêveur et orgueilleux. Il aime la solitude et se contente d’un ou deux camarades. Il
ressent profondément ce qu’il vit et ce qu’on lui dit. Ses variations d’humeur seront assez
lentes mais profondes. Il n’est pas l’esclave des évènements, il essaie de les juger.
Il vit rarement le présent. C’est un homme qui se souvient et qui pense à l’avenir. Fidèle aux
habitudes, il déteste le changement. On doit donc se comporter vis-à-vis de lui avec prudence,
brusquer serait le meilleur moyen de le fermer davantage. Irrésolu et privé de sens pratique,
timide et sensible, il devra être pris avec douceur, compréhension et justice.
5. Sanguin : nEAP
Traits de caractères
Sens pratique, adaptation, débrouillard, esprit clair (bonne humeur), sens de l’observation,
recherche la réussite sociale et y parvient. Excellent gestionnaire, mais ne tient pas toujours
ses promesses.
Son sens social est faible. Il est opportuniste. Il est sceptique et tolérant. Goût des théories, de
la portée philosophique, des sciences et des mathématiques. Beaucoup de sanguins possèdent
des talents qui font d’eux des critiques littéraires ou des publicistes et ont des aptitudes en
dessin et en mécanique.
6. Flegmatique : nEAS
Traits de caractères
Froid, calme, solitaire, peu bavard, réflechi, patient, indépendant mais peu créatif. Il limite la
conversation à l’essentiel. Fidèle au milieu et à lui-même, ordonné dans son travail, il
l’accomplit avec calme et régularité. Propre (danger de méticulosité). Capable d’effort, lent,
mais sûr.
7. Amorphe : nEnAP
Traits de caractères
Il se caractérise par une grande inertie. Il fait ce qui lui est vraiment imposé et rien de plus.
Son esprit ne se meuble pas, c’est un type le plus pauvre.
Facilement, il « remet au lendemain », ce qu’il doit faire aujourd’hui, ce qu’il doit faire
aujourd’hui. Manque d’initiative et de ponctualité.
8. Apathique : nEnAS
Traits de caractères
Il est un type rancunier, prudent, conservateur, peu curieux, paresseux parfois intelligent mais
sans initiative personnelle. En conclusion, c’est un sujet taciturne (parle peu, silencieux). Son
humeur est égale et il éprouve un certain goût pour la solitude aucun sentiment pour les
autres), mais la solitude de l’apathique est pauvre. C’est le moins compatissant et le moins
serviable des caractères.
NB : ces types sont des types purs, les hommes s’n rapprochent. Ceux qui sont susceptibles
d’être classés avec autant de facilité sont peut être des « caractériels » (malades mentaux),
mais l’homme normal est capable d’échapper à « un type » : son comportement est souple et
adapté aux rôles sociaux qu’il joue.
On peut encore essayer de classer les individus selon les traits qui caractérisent : leurs
attitudes, leurs intérêts, leurs tendances, etc.
Les traits :
- Franc – hypocrite ;
- Agressif – doux ;
- Optimiste – pessimiste ;
- Indépendant – dépendant ;
- Introverti – extraverti etc.
Les aptitudes :
- Intelligent – bête ;
- Flexible – rigide ;
- Sportif – non sportif ;
- Imaginatif (créatif) – non imaginatif ;
- Introverti – extraverti etc.
Les attitudes :
- Négativisme – tolérant ;
- Fanatique – tolérant, etc.
Les intérêts et tendances : la recherche du succès, recherche des affiliations et l’estime
des autres, agressif, recherche de l’autonomie ; ambitieux, téméraire, fait des
exhibitions, etc.
Conclusion pédagogique
La recherche de classification des individus en types de personnalité ne doit pas nous faire
oublier qu’aucun individu n’entre exactement dans une catégorie donnée. Les modelés
proposés sont souvent relatifs à des cas extrêmes. On sait par ailleurs que la personnalité est
dynamique et holistique et toute étiquette qu’on lui accorde est à beaucoup d’égards fictifs et
sectionnaire.
Le Maître fera un effort pour connaître ses élèves afin de s’adapter à chacun et de mieux les
orienter.
Les éducateurs se mettront en tête ceci : la personnalité se façonne peu à peu, de l’enfance à
l’adolescence, compte tenu des éléments qui marquent une vie, des expériences que l’on
dégage, des épreuves que l’on rencontre. Réussites et échecs, satisfactions et chagrins la
transforment progressivement.