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Chapitre quatrième.

La personnalité

1.1 Introduction

Les grandes subdivisions de cours ne doivent pas nous donner une fausse image de l’homme.
En effet, l’être humain n’est pas sectionné en vie active, vie affective, vie cognitive, etc.

1.2 Définition

La personnalité désigne la « totalité » d'un être tel qu’il apparaît aux autres et à lui-même dans
son unité, sa singularité et sa continuité.

La personnalité est notre être global, elle inclut le conscient et l’inconscient dans leur relation
avec le monde extérieur. Elle est le lien qui donne au psychisme sa cohésion.

R.B. Cattel définit la personnalité comme ce qui permet un pronostic sur le comportement
qu’adoptera telle personne dans telle circonstance.

G. Allpart, c’est l’association dynamique à l’intérieur d’un individu de tous les systèmes
psychophysiques qui déterminent son comportement et ses pensées.

Nous définissions la personnalité comme l’ensemble de ce qui distingue et caractérise telle


personne à une autres.

Bref, c’est la structure d’ensemble, originale et unique, de toutes les fonctions qui
caractérisent la personne humaine.

1.3 Naissance de la personnalité

La première manifestation consciente de la personnalité se produit et se manifeste vers l'âge


de 3 ans, quand l'enfant se différencie nettement d'autrui, s'affirme en tant que personne et
emploi les pronoms "je" et "moi", se pose devant les personnes âgées en s'opposant à leur
désir.

1.4 Les composantes de la personnalité

Elle est constituée par :

Le tempérament : est un état corporel général, inné, fort stable, base et support de
toute la personnalité. Il est donc une composante physiologique qui est en grande
partie stable, héréditaire, constitué des traits affectifs dynamiques.
Les aptitudes : dispositions intellectuelles, sensorielles ou motrices.
Le caractère : est un état psychique général, en partie inné et en partie acquis.
I. Le tempérament

Le concept est d’origine physiologique, en grande partie stable et héréditaire, de traits


affectivo-dynamique, c’est-à-dire au processus métabolique et endocrinien qui influe sur notre
vie affective et dont les réactions sont encore assez mal connues de nos jours.

Ce terme est aussi employé généralement pour désigner un ensemble phénotypique, que l’on
considère comme dépendant essentiellement de la constitution physiologique et de l’hérédité,
tel le degré d’émotivité, l’humeur et son degré de stabilité ou d’instabilité, l’activité et son
rythme individuel.

II. Les aptitudes

L’intelligence est la résultante de plusieurs aptitudes. C’est ainsi que nous observons les
différences interindividuelles qui résultent en partie de différents dosages dans les aptitudes.

2.1 Définition

Elle est une disposition innée qui permet de développer la capacité d’accomplir
convenablement certaines activités (tâches et travaux).

Le concept « aptitude » est un terme anglais « ability » qui signifie en français « aptitude et
capacité » :

Le terme capacité fait référence au savoir-faire et savoir acquis.


Le concept aptitude est une disposition naturelle qui peut rester inemployée si on ne le
développe.

Ainsi, on est capable, de compter parce qu’on possède une aptitude au calcul et sans doute
aussi parce qu’on a appris à le faire.

Mais peut-on savoir dans quelle mesure ? on a constaté que les aptitudes se développent sous
l’effet à la fois de la maturation interne et de l’éducation externe, sans qu’on puisse discerner
exactement la part de l’une et de l’autre.

Pour atteindre l’aptitude, il faudrait éliminer le facteur éducation. Cela n’est pas impossible si
l’on considère des groupes homogènes.
Ainsi, pour E. Claparède, « l’aptitude est ce qui permet les individus entre eux, quand à
l’égalité d’éducation, on les considère sous l’angle de rendement. » la méthode de tests essaie
de discerner, à travers l’éducation, les aptitudes innées des individus.

2.2 Variétés des aptitudes

On distingue d’après les recherches de psychologues :

Les aptitudes sensorielles (vue, ouïe, toucher, goût et nez) ;


Les aptitudes sensori-motrices : qui font appel aux sens et au geste (habilité manuelle
aptitude à conduire les véhicules ; etc.),
Et enfin les aptitudes purement mentales ou intellectuelles (mémoires, attention,
observation, jugement). »

3. Evolution des aptitudes

« Les aptitudes ne se différencient que progressivement. Celles qui se rapportent aux


fonctions sensorielles ou motrices apparaissent les premiers : dextérités manuelle,
coordination entre le geste et la vue, acuité musicale, etc. Aptitudes perceptives, sorte
d’intelligences pratique, qui situe les détails dans une forme organisée, se fixe vers douze ans.

La plupart des autres aptitudes acquièrent à leur physionomie au cours de l’adolescence et se


manifestent à travers l’éducation scolaire. Aux abords de la maturité, les aptitudes naturelle
tendent à décliner, d’abord lentement, puis de plus en plus vite lorsque la vieillesse approche.
Par exemple ; le don d’apprendre les langues est à son maximum durant la jeunesse et perd de
sa souplesse à l’approche de l’âge mûr.

En revanche, les capacités acquises se maintiennent souvent très fermement jusqu’à la


vieillesse. C’est notamment le cas des capacités de l’écrivain : il peut améliorer son style et sa
technique jusqu’à un âge avancé ».

3. le caractère

3.1 Introduction

Nous avons vu que le comportement doit d’abord être envisagé comme une réponse à un
stimulus. L’expression la plus simple est donc s-r (un stimulus, une réponse).

L’expérience nous montre cependant que cette formule (S-R), pour être complète, comprendre
un moyen terme qui est l’organisme. Le comportement ne dépend pas seulement du stimulus,
mais aussi de la personne (la personnalité). Nous ne réagissons pas de la même manière
devant un même stimulus (différence interindividuelle ou intra-individuelle).
3.2 Exemples

Daniel est un garçon très bavard et brutal.


Belriche est calme.

3.3 Définition

Le caractère vient du mot ‘‘Kharassein’’ qui renvoie à la marque distincte de la personne.

Le caractère est la manière d’être, de se comporter, de réagir propre à l’individu ou au groupe.

Le caractère est l’ensemble des traits permettant de distinguer un sujet d’un autre (la
physionomie psychique d’un individu, sa marque).

Il se traduit par une humeur, un comportement, des aptitudes bien personnelles.

Pour Le Senne, c’est le squelette mental individuel.

3.4 Rôle

Le caractère est l’expression de la personnalité toute entière.

3.5 Unité et identité du caractère

Il s’agit de répondre à la question de savoir si le caractère peut évoluer.

Notons d’abord que l’être humain, tout moment, réagit comme un tout solidement unifié et
non comme une somme d’éléments juxtaposés et plus ou moins bien accordés. (Si la
distraction n’intervient pas).

Quant à l’identité, retenons que chaque individu a sa physionomie morale propre qu’il garde
au cours de l’existence ; mais il s’agit d’une identité approximative. Elle n’exclut nullement
certaines transformations, variables en profondeur d’après les individus. Le caractère est
modifiable grâce à la volonté. Il l’est aussi parce que les éléments qui le constituent peuvent
être modifiés.

3.6 Eléments et facteurs d’évolution

3.6.1 Eléments du caractère

On distingue :

a. Eléments physiologiques :
La constitution anatomique, morphologique, chimique (âge, croissance,
régime alimentaire, style de vie, etc.)
Les systèmes nerveux végétatif et cérébrospinal (intelligence)
b. Eléments psychologiques :
Le naturel : ensemble des dispositions psychologiques, héréditaires et
innées propres à la famille et à la race.
Les habitudes (qui a bu, boira) ;
Le milieu et la profession

3.6.2 Facteurs du caractère

Le caractère est lié à plusieurs facteurs d'ordre :

Physiologiques (innés) ;
Psychologiques : intelligence, volonté, imagination.
Sociaux : la société et ses lois, ses tabous, interdits, ses institutions : instinct
d’imitation, émulation, honneur, etc.
Evènementiels : mort d’un être cher, guerre, échec, déception amoureuse, etc.
3.7 Typologie

La typologie peut-être définie comme une démarche méthodique consistant à définir ou


étudier un ensemble de types, afin de faciliter l'analyse, la classification et l'étude de réalités
complexes.

Elle est aussi un système de classification des individus en types physiques et/ou
psychologiques.

Les correspondances sont établies entre des types physiques et des types psychologiques, les
premiers étant supposés prédéterminer les seconds.

Par extension, le terme typologie désigne parfois la liste des types propres à un domaine


d'étude. Le terme doit alors s'employer au singulier : la typologie (singulier) détaille un
ensemble de types (pluriel).

La typologie peut concerner des domaines aussi variés tels que :

- L'épistémologie (typologie épistémologique) ;
- La typologie psychologique ou typologie psycho-morphologique, tentative de
classement des êtres humains, sur la base de leurs caractéristiques physiques ou
psychologiques ;
- La littérature ;
- Le cinéma ;
- La télévision5 ;
- L'architecture : étude des types de l'architecture vernaculaire telles que
réalisée Jean Cuisenier dans son Corpus de l'architecture rurale française,
typologie de logements au sein d'un ensemble d'habitations (liste des types),
typologie de matériaux (liste des matériaux) ;
- La linguistique (typologie des langues) ;
- L'archéologie (typologie de la céramique grecque, Typologie de la céramique
antique, typologie lithique) ;
- La typologie biblique, comme interprétation de la Bible ;
- La phytosociologie ;
- La médecine : la nosologie ;

A strictement parler, caractère et personnalité varient d’un individu à l’autre. Mais les
psychologues se sont demandé s’il n’existerait pas quelques « types » de caractère auxquels
beaucoup d’autres pourraient être ramenés.

3.7.1 Les typologies physiques

Depuis Hippocrate, on a classé les individus selon leur type physique. Les médecins ont
rivalisés ici avec les philosophes, les anthropologues, les artistes, chacun utilisant des
terminologies différentes et généralement mystérieuses.

Toutes ces typologies se ramènent à deux types fondamentaux dont on prévoit parfois un
intermédiaire.

Chez les uns, les mensurations verticales sont proportionnellement plus importantes que les
mensurations horizontales. Chez les autres, c’est le contraire.

C’est ainsi, qu’on entendra parler d’une part du type respiratoire, asthénique, linéaire
et élancé.
D’autre part ce sera le type digestif, flegmatique, hypersthénique, latéral et large
(pycnique).
Quant au type intermédiaire, on le qualifiera de musculaire, athlétique, abbénique,
normal, moyen.

a. La typologie de Kretschmer (médecin et psychiatre allemand)

Il essaie d’établir de relations entre la constitution physique et le psychisme.

Kretschmer va distinguer :
- Trois types physiques et ;
- Deux types psychiques.
1. Les types physiques

On parle de :

a. Le leptosome ou asthénique

Du point de vue physique Du point de vue Du point de vue pathologique


psychologique

Long et mince, maigre, élancé Il a un caractère difficile, Il est cyclothyme2 (folie),


paraissant plus grand qu'il ne introverti et schizothyme1. Il a caractérisé par la perturbation
l'est en réalité, épaules étroites, la maîtrise de soi, des réactions grave de la vie psychologique de
visage effilé, peau sèche. plutôt lentes, il n’aime pas le l'individu. Il perd le contact avec
changement la réalité et vit dans un monde de
rêves (un rêveur).

b. L'athlétique

Du point de vue physique Du point de vue Du point de vue pathologique


psychologique

(Stature moyenne ou le type Il est moins adapté et parfois Il peut souffrir de l'épilepsie et
intermédiaire). Il est fort et orgueilleux mais persévérant. de la schizophrénie.
costaud, musculeux, épaules
puissantes, thorax puissant,
ventre tendu, cou dégagé.
Il a un caractère tranquille,
mais qui peut parfois exploser.

c. Le pycnique

Du point de vue physique Du point de vue Du point de vue pathologique


psychologique

Il est gros, rond et trapu mais Il a un caractère ouvert, gai, Il souffre de psychose maniaco-
court. réaliste, une humeur versatile dépressive et de la cyclothymie
et aime les plaisirs, social et caractérisé par des phases
Il a un visage mou et supporté s'adapte facilement. d'excitation et de dépression.
par un coup gros, mais enfoncé
dans les épaules, ventre gros et Chez lui, les traits comme la
proéminent. camadérie, le sens social et la
projection sur autrui sont
fréquents
1
Un schizothyme est une tendance à perdre le contact avec les autres, à replier sur soi-même, à
devenir moins sensibles à l’environnement, cette tendance étant liée au caractère du sujet et non à un
état pathologique.
2
La cyclothymie est une constitution psychique caractérisée par l'alternance de périodes d'excitation
euphorique et de dépression mélancolique.
2. Les types psychiques

Il parle de :

Cyclothyme : est de nature peu compliquée et d’une humeur changeante, sociable,


esprit ouvert et réaliste. Ces sont les gros.
Schizothyme : est de nature plus compliquée et plus problématique. Ce sont les minces
et les forts.

Les termes schizoïde et cycloïde qualifient le caractère de l’individu légèrement déviant,


schizothyme et cyclothyme renvoient au caractère normal s’y apparente.

b. La typologie de Sheldon (médecin et psychologue américain)

Dès l’Antiquité, les philosophes ont tenté de relier la personnalité à la morphologie et ont
catégorisé des types de physiques humains. Mais c’est en 1940 que tout bascule vraiment.

William Sheldon propose trois types de physique déterminés uniquement par la génétique, et
qu’il appelle « somatotypes ».

Le somatotype n’est aucunement déterminé par la génétique ; il est au contraire influencé par
l’environnement, c’est-à-dire de nombreux facteurs comme la croissance, l’âge,
l’alimentation, l’activité physique, le niveau de vie, le stress, etc. Autrement dit, non
seulement il n’est pas déterminé à la naissance, mais il peut aussi changer au cours de la vie,
sous l’effet de facteurs volontaires ou involontaires : il n’est pas une fatalité.

Contrairement à Kretschmer qui était parti des malades ; Sheldon constitue un grand
échantillon de gens normaux. Il arrive lui aussi à trois types physiques composantes
tempéramentales :

a. L’endomorphie – la viscérotonie

Pour décrire la prédominance du ventre, de la graisse (gros). Il est caractérisé par la bonne
humeur, l’esprit de sociabilité et de l’avidité pour la nourriture. Il est peu intelligent. Ce sont
plus de femmes qui sont endomorphes.

b. Le mésomorphie – la somatotonie

Pour décrire un corps fort, costaud, solide, dur, ferme et musclé. Comme sa musculature étant
développée, il est prêt à l’action (agressif).

c. L’ectomorphisme – la cérébrotonie
Pour décrire le corps mince et allongé (élancé), délicat, muscles pauvres. Il a prédominance
du cerveau, du système nerveux, parfois avec fragilité du corps. Il est solitaire, introverti
(solidaire), créatif, inhibé et intelligent.

Nb : d’autres auteurs à classer dans cette typologie physique sont : Pende, Viola, Sigaud...

3.7.2 La typologie de psychophysiologique de Pavlov

Pavlov était physiologiste et ses idées sur la typologie découlaient de ses recherches sur les
chiens et de ses recherches sur le cerveau. Les idées de types de Pavlov ont été adoptées
d'Hippocrate car c'est lui qui a proposé l'idée de différences individuelles.

Il distingue quatre types :

a. L’équilibré :

Une adaptation positive aux situations, capable d’apprentissage et d’inhibition. Il est sanguin.

b. L’excitable

Il acquiert facilement des habitudes actives. Il est colérique.

c. L’inhibé 
Il acquiert facilement des habitudes provenant de l’inhibition. Il est mélancolique.

d. L’inerte 

Il est un peu capable d’acquérir des habitudes. Il est flegmatique.

1.7.3 Classification de Ribot

Elle est basé sur la sensibilité et sur l'activité :

a. Le sensitif : impressionnable, replié sur lui-même, inquiet et pessimiste.


b. L'actif : entreprenant et audacieux, mais souvent irréfléchi.
c. L'apathique : pur (paresseux, peu intelligent, insouciant, et calculateur (intelligent,
pratique, raisonnable).
1.7.4 Typologie de Kunckel

L'auteur parle de :

a. Le subjectivisme : considère tout en fonction du moi.


b. L'objectivisme : considère tout en soi, de façon réaliste.

1.7.5 La typologie de Spranger

Spranger classe les individus d'après le centre de gravité de leurs préoccupations habituelles.

Il distingue l'homme :

a. Théorique ou l'intellectualiste pur ;


b. Economique ou l'intellectualiste ;
c. Esthétique ou l'artiste ;
d. Impérialiste ou le dominateur ;
e. Religieux ou le saint.
1.7.6 La typologie d’Hippocrate

Celui-ci distingue quatre types selon la prédominance plus ou moins marquée de l’une ou
l’autre humeur : sang, bile jaune, bile noire (qui n’existe pas en réalité) et la lymphe.
Il décrit deux états psychiques changeant et faiblement :

Les 4 tempéraments Etats psychiques changeant Etats psychiques changeant


Hippocratiques fortement faiblement

Tourné vers l'extérieur Colérique Sanguin

Tourné vers l'intérieur Mélancolique Flegmatique

a. Le colérique ou le bilieux : il est dominé par la colère. C’est un homme actif,


ambitieux, orgueilleux, intelligent mais exigent et ambitieux. Il est dynamique, tenace,
plein d’énergie se caractérise par une grande puissance de travail. Il aime s'imposer,
commander, vindicatif (aimer se venger), opiniâtre (attaché à son opinion). Il affronte
les difficultés et les contourne.
b. Le nerveux ou le mélancolique : c’est un type atrabile (une mauvaise humeur). Le
sujet réfléchit et se concentre beaucoup mais ayant une forte sensibilité. Il est très
vulnérable, très susceptible (difficile), il aime le beau, raisonner et réfléchir. Il recule
facilement devant un obstacle ou les difficultés de la vie. Il est timide, rêveur, distrait,
introverti et quand il échoue, il se sent décourager.
c. Le sanguin (sang) : il aime la vie, la société, le mouvement. C’est un homme costaud,
pratique, actif et naturellement généreux et affectueux. Mais, il est versatile (change
souvent l’humeur et sans position), impulsif, instable, vaniteux, optimiste.
d. Le lymphatique ou le flegmatique : c’est un type tranquille, patient, doux, calme,
indifférent, persévérant. Il n'est pas vite émotionné, il juge avec objectivité et
prudence. Il aime une vie bien réglée, un travail fait avec ordre mais il est caractérisé
par la lenteur, l'apathie (indifférent), la paresse et à la routine.
1.7.7 La typologie psychanalytique

Elle se distingue aux travaux Jung qui distinguent deux grands types d’homme :

Les introvertis : c’est un type tourné vers soi-même. Ce sont des individus qui
vivent pour eux-mêmes, étrangers au monde extérieur.
Les extravertis : c’est un type tourné vers l’extérieur (les autres). C’est orientes
vers les dehors, ouvert, joyeux, opportuniste.

D’autres psychanalystes tels que Frend, Adler ont aussi leurs proposé des typologies.

1.7.8 La typologie de Heymans, Wiersma, reprise par Le Senne

D’après ces auteurs, le caractère est conçu comme le mélange, avec différents dosages, trois
composantes fondamentales :
L’émotivité ;
L’activité ;
La retentivité ou retentissement (primarité et secondarité).
a. L’émotivité est la faculté plus ou moins grande avec laquelle une situation donnée
déclenche chez la personne un état affectif (émotion ou sentiment). Elle est aussi
l’aptitude à réagir de façon vive devant un événement inattendu.
b. L’activité est le besoin qui pousse l’individu à agir, à passer à l’excitation d’un projet,
d’une idée, d’une tâche. Elle est aussi définie comme une tendance assidue à agir ou à
accomplir les tâches.
c. La primarité se rapporte au fait que les opinions que nous avons les sentiments que
nous éprouvons et les objectifs que nous poursuivons peuvent avoir sur nous une
influence courte.

Le type primaire est un sujet qui vit les effets du présent et oublie le passé. Il ne sait pas se
maîtriser, mais réagit directement.

d. Lorsque l’influence est longue, on parle de la secondarité, les événements ici sont
perçus avec un retentissement qui va jusqu’au plus profond de la conscience.

Longtemps après l’événement, le souvenir continue à travailler dans le psychisme de


l’individu du type secondaire. Mais il sait se maîtriser, se contenir dans un premier temps.
Est-il que le présent est toujours chargé du passé et l’avenir.

D’où nous aurons : E ou nE = émotif ou non émotif, A ou nA = actif ou non actif, P ou S =


primaire ou secondaire.

En combinant ces trois facteurs, les auteurs précités ont obtenu huit caractères différents :

1. EAP : colérique 5. nEAP : sanguin

2. EAS : passionné 6. nEAS : flegmatique

3. EnAP : nerveux 7. nEnAP : amorphe

4. EnAS : sentimental 8. nEnAS : apathique

Le sigle « n » devant un facteur signifie la faiblesse de ce facteur chez un individu.

Exemple : nEAP = non émotif, actif primaire.

1. Colérique : EAP

Traits de caractères
Le colérique a la vitalité, sexualité exigeante, bonhomie (simplicité), générosité, aime l'action
(toujours en mouvement), bavard, bon orateur, insolent et serviable, entreprenant et
persévérant, sait prendre des initiatives et a le sens pratique. Il aime meneur (leadeur), la
partialité, la foule et aime la popularité (politique, acteur, actif, orateur, enseignant, etc.). Mais
il n'est pas tolèrent. Il est souvent en bonne humeur et heureux

2. Passionné : EAS

Traits de caractères

Il est ambitieux, orgueilleux et capable de réalisations (actif), intransigeant ou hommes de


principes et des règles, avides de responsabilités, soucieux de réussite scolaire. Pour lui rien
n'est impossible.

Une volonté ferme, quand on veut le contrarier, il devient agressif. Mais, il est affectueux
lorsqu’on lui obéit ; ce qui n’est pas à prendre pour de la faiblesse.

Il est fidèle au passé. Puissance de travail, grande discipline et ponctualité. Il est conscient de
ses qualités, de sa valeur.

Son orgueil exige, lui aussi, des témoignages de la puissance matérielle.

3. Nerveux : EnAP

Traits de caractères

Emotivité intense et irrégulière : il est esclave du présent et imitateur. Instabilité, tendance à la


violence et la susceptibilité, mais se réconcilie facilement.

Intelligence imaginative et peu méthodique. Activité impulsive, intermittente, inconstante. Ses


émotions ne durent pas. Il ne peut travailler que si le désir coïncide avec l’occasion, c’est-à-
dire, par « à-coups ».

Il fuit la famille et recherche des amitiés méfiant. Content de lui et aime que les autres
viennent confirmer sa propre satisfaction. Il s’adapte mal à un travail monotone.

4. Sentimental : EnAS

Traits de caractères

Il est également doté d’une grande sensibilité, mais au lieu de dissiper ses impressions, ses
joies et ses chagrins dans le premier moment comme nerveux, il les prolonge longuement, les
remémore, les ressasse presque sans fin. Craintif et timide.
Il est un rêveur et orgueilleux. Il aime la solitude et se contente d’un ou deux camarades. Il
ressent profondément ce qu’il vit et ce qu’on lui dit. Ses variations d’humeur seront assez
lentes mais profondes. Il n’est pas l’esclave des évènements, il essaie de les juger.

Il vit rarement le présent. C’est un homme qui se souvient et qui pense à l’avenir. Fidèle aux
habitudes, il déteste le changement. On doit donc se comporter vis-à-vis de lui avec prudence,
brusquer serait le meilleur moyen de le fermer davantage. Irrésolu et privé de sens pratique,
timide et sensible, il devra être pris avec douceur, compréhension et justice.

5. Sanguin : nEAP

Traits de caractères

Sens pratique, adaptation, débrouillard, esprit clair (bonne humeur), sens de l’observation,
recherche la réussite sociale et y parvient. Excellent gestionnaire, mais ne tient pas toujours
ses promesses.

Actif aime le raffinement et la diplomatie. Il recherche la compagnie des femmes, car sa


sexualité est exigeante, mais il ne va pas plus que son plaisir.

Son sens social est faible. Il est opportuniste. Il est sceptique et tolérant. Goût des théories, de
la portée philosophique, des sciences et des mathématiques. Beaucoup de sanguins possèdent
des talents qui font d’eux des critiques littéraires ou des publicistes et ont des aptitudes en
dessin et en mécanique.

6. Flegmatique : nEAS

Traits de caractères

Froid, calme, solitaire, peu bavard, réflechi, patient, indépendant mais peu créatif. Il limite la
conversation à l’essentiel. Fidèle au milieu et à lui-même, ordonné dans son travail, il
l’accomplit avec calme et régularité. Propre (danger de méticulosité). Capable d’effort, lent,
mais sûr.

7. Amorphe : nEnAP

Traits de caractères

Il se caractérise par une grande inertie. Il fait ce qui lui est vraiment imposé et rien de plus.
Son esprit ne se meuble pas, c’est un type le plus pauvre.
Facilement, il « remet au lendemain », ce qu’il doit faire aujourd’hui, ce qu’il doit faire
aujourd’hui. Manque d’initiative et de ponctualité.

8. Apathique : nEnAS

Traits de caractères

Il est un type rancunier, prudent, conservateur, peu curieux, paresseux parfois intelligent mais
sans initiative personnelle. En conclusion, c’est un sujet taciturne (parle peu, silencieux). Son
humeur est égale et il éprouve un certain goût pour la solitude aucun sentiment pour les
autres), mais la solitude de l’apathique est pauvre. C’est le moins compatissant et le moins
serviable des caractères.

NB : ces types sont des types purs, les hommes s’n rapprochent. Ceux qui sont susceptibles
d’être classés avec autant de facilité sont peut être des « caractériels » (malades mentaux),
mais l’homme normal est capable d’échapper à « un type » : son comportement est souple et
adapté aux rôles sociaux qu’il joue.

3.7.8 Au niveau cognitif et affectif

On peut encore essayer de classer les individus selon les traits qui caractérisent : leurs
attitudes, leurs intérêts, leurs tendances, etc.

Les traits :
- Franc – hypocrite ;
- Agressif – doux ;
- Optimiste – pessimiste ;
- Indépendant – dépendant ;
- Introverti – extraverti etc.
Les aptitudes :
- Intelligent – bête ;
- Flexible – rigide ;
- Sportif – non sportif ;
- Imaginatif (créatif) – non imaginatif ;
- Introverti – extraverti etc.
Les attitudes :
- Négativisme – tolérant ;
- Fanatique – tolérant, etc.
Les intérêts et tendances : la recherche du succès, recherche des affiliations et l’estime
des autres, agressif, recherche de l’autonomie ; ambitieux, téméraire, fait des
exhibitions, etc.

Conclusion pédagogique

La recherche de classification des individus en types de personnalité ne doit pas nous faire
oublier qu’aucun individu n’entre exactement dans une catégorie donnée. Les modelés
proposés sont souvent relatifs à des cas extrêmes. On sait par ailleurs que la personnalité est
dynamique et holistique et toute étiquette qu’on lui accorde est à beaucoup d’égards fictifs et
sectionnaire.

Le Maître fera un effort pour connaître ses élèves afin de s’adapter à chacun et de mieux les
orienter.

Les éducateurs se mettront en tête ceci : la personnalité se façonne peu à peu, de l’enfance à
l’adolescence, compte tenu des éléments qui marquent une vie, des expériences que l’on
dégage, des épreuves que l’on rencontre. Réussites et échecs, satisfactions et chagrins la
transforment progressivement.

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