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Consignes :
La problématique que nous avons posée sur la consommation locale porte en elle des
enjeux majeurs. Il est question d’économie nationale, d’alimentation saine, de soutien
aux petits consommateurs locaux mais également d’enjeux environnementaux.
B. Problématique de recherche
Questions de recherches :
Cette volonté est-elle réelle ou est-ce seulement une idée théorisée par quelques
individus prenant conscience de cette frénésie des achats et l’impact sur la société.
Est-ce une tendance ou un changement véritable des modes de consommation ?
- Est-il important pour certains français de faire attention aux certifications (qui vont
être un gage de qualité des produits)
- Les confinements ont forcé les français à diminuer leurs consommations. Ils veulent
consommer des produits qui sont en adéquation avec leurs valeurs, qui racontent
une histoire
- Les peurs alimentaires existent depuis toujours mais depuis quelques années, et
particulièrement depuis la sortie des confinements successifs, les français ont besoin
d’être rassurés sur la qualité de leur nutrition, et de se réapproprier en quelque sorte
leurs choix alimentaires. Comment font-ils concrètement ? S’informent-ils ?
Il est important de comprendre qu’est ce que manger bon et sain pour les français.
Nous avons choisi un échantillon assez varié, le but étant de cibler une population la plus
large et diverse possible. Nous avons choisi de cibler l’ensemble des habitants français à
partir de 18-20 ans, de milieu et de catégories socio-professionnelles très différentes. Nous
avons choisi d’utiliser la méthode des entretiens individuels afin d’élaborer notre étude
qualitative. L’objectif sous-jacent était d’explorer la face cachée du discours ambiant sur
l’incitation à la consommation locale afin de découvrir le sens réel des mots et des
comportements. Ce type de méthode à l’avantage d’être facile à organiser, adapté à ce type
de sujets et permet de collecter des informations riches. Chacun d’entre nous avons donc
réalisé des entretiens avec peu de questions pour laisser le répondant parler au maximum.
Nous intervenions que par de brèves relances et tous les faits et gestes, lapsus et silences
ont été retranscrits et interprétés.
Ces entretiens étaient de types semi-structurés. Nous disposions d’un guide d’entretiens
comportant une liste de thèmes à aborder mais nous pouvions, ainsi que l'informant,
changer le cours de la discussion avec flexibilité. Les thèmes que nous avions convenus
étaient (la consommation locale, une habitude ou une volonté ? la possibilité de consommer
local ?, les endroits, points de ventes de produits locaux, la possibilité de sensibiliser ses
proches, le comportement des personnes qui consomment localement etc. Nous avons
ensuite défini toutes les dimensions des thèmes, soit ce que nous devions aborder dans
chacun des thèmes :
- la consommation locale, une habitude ou une volonté : qui consomme local ? est
ce des gens qui sont habitués de part leur mode de vie, leur environnement familial
ou professionnel. Ou alors est-ce des personnes qui se démarquent par une volonté
?
- la possibilité de sensibiliser ses proches : est-ce possible ? Sont-ils à l’écoute,
volontaires pour essayer de changer ? Comprendre quels sont les tenants et
aboutissant de cette sensibilisation
- le comportement des personnes qui consomment localement : quel est le
comportement des personnes qui consomment des produits locaux ? où vont-ils ? à
quelle fréquence ?
Nous avons ensuite décidé d’aborder les thèmes généraux en premier pour ensuite se
tourner vers des thèmes beaucoup plus spécifiques (la sensibilisation des proches par
exemple).
Nous avons ensuite préparé une introduction et une conclusion assez courte.. Nous avons
ensuite formulé des questions ouvertes, visant à orienter la discussion sans induire les
réponses.
Finalement, nous nous sommes préparés en amont pour avoir quelques techniques de
relance avec des phrases comme “Qu’entendez-vous par là ?” ou “Pouvez-vous me donner
des exemples ?”
Après cette phase de recueil des données, un travail d’analyse a été fait en 4 étapes comme
expliqué ci-dessus.
A. Dimension sociale
a. L’entourage familial et cadre de vie
EDUCATION
Ils ont grandi et été éduqué dans un environnement propice
• “C’est aussi une habitude prise avec ma famille”
• “Lorsque j’étais plus jeune et que je vivais avec ma famille, nous consommons toujours des
produits de saison, frais et locaux…”
INFLUENCE
L’influence d’un regard familial plus critique vis-à-vis de tous ces changements
• Pourquoi la question de la consommation locale n’a pas de sens pour vous ? “Je considère, très
personnellement, que c’est un problème de riche et d’Européen”
• Pourquoi avez-vous un regard critique sur la consommation locale : “Depuis toujours, nos
parents nous ont appris à nous méfier de ces engouements qui ne durent qu’un temps. Ce n’est qu’une
manigance de la part des gouvernements”.
LIEU
La famille s’est installée dans un lieu plus ou moins proche de la campagne. L’incitation à consommer
local n’est donc pas la même.
• Quelle place accordez-vous à la consommation locale dans votre alimentation : “Il est clair que
le fait de vivre en campagne me permet de manger des produits locaux. Mon voisin est éleveur de
bovins. J’ai donc une viande fraîche produite à moins de 10 km de chez moi. Etant moi-même agriculteur
je possède un réseau de marché chez qui ma femme va chaque semaine chercher des paniers de
légumes.”
La famille est donc effectivement un lieu de transmission. Consommer des produits locaux est pour
certains quelque chose d’évident car ils ont eu l’habitude de ces pratiques et ont été sensibilisés jeunes.
Pour d’autres c’est une pratique moins évidente. En effet, soit ils ont grandi dans un cadre familial avec
des pratiques culinaires complètement différentes, soit ils ne sont pas installés dans un cadre propice.
Pour les étudiants, on remarque que si cette problématique les intéresse, la consommation locale n’est
pas forcément dans leurs priorités pour le moment.
b. La catégorie professionnelle
Travailler dans le domaine agricole, dans le commerce équitable ou pour l’environnement pousse à
réfléchir, à se poser la question de la consommation locale et à faire plus attention :
• “Je consomme principalement des produits locaux / bio depuis que je travaille dans ce domaine.
C’est vrai que j’ai été très sensibilisé à ce problème de la consommation de savoir quoi consommer et de
savoir ce qui est le mieux à consommer.”
• “Je suis agriculteur. Pour moi c’est une évidence la consommation locale. Au moins, faisons
cela pour nous autres agriculteurs. Le travail est déjà harassant. Peu de gens sont capable mentalement
de faire ce que nous faisons donc essayons de nous encourager au lieu d’acheter nos produits à des
grands groupes”
Tout le monde ne peut pas se permettre de consommer local, il s’agit d’un luxe que beaucoup de
personnes ne peuvent pas s’offrir
• “Je veux que mes enfants grandissent en consommant des produits sains et les moins
transformés possibles.”
• “Consommer local est un luxe que certaines personnes peuvent se permettre.”
La CSP (catégorie socioprofessionnelle) est un élément assez pertinent dans cette analyse. En effet, au
fil des conversations, on s’aperçoit que les personnes d’une CSP plus élevée ont tendance à faire plus
attention à leur consommation en termes de provenance ou de qualité, que les CSP considérées comme
moins élevées.
2. Dimension psychologique
a. Accès aux informations
Certains ont pris conscience de l’importance de consommer local grâce aux différents
médias…
• “J’observe quelques changements depuis quelques temps, notamment avec ce qu’on entend
aux informations. La consommation locale et le « made in France » semble de plus en plus importante
pour les clients. On peut voir ça dans les grandes surfaces, avec des rayons spéciaux sur des produits
français ou des produits d’une région spécifique.”
• Comment se fait-il que vous soyez passé d’une consommation considérée comme “normale”, à
une consommation très locale, proche des petits consommateurs locaux ? : “ C’est grâce aux médias,
aux différentes informations relayées sur les réseaux. En effet cela m’a touché donc je me suis beaucoup
intéressé à ce marché, aux impacts que ma consommation personnelle pouvait avoir sur les autres. C’est
comme cela que j’ai commencé à me tourner vers une consommation locale. “
Tandis que d’autres considèrent qu’ils ne relaient pas assez d’informations et ne sensibilisent pas
comme il faudrait.
• “Je pense qu’on n’a pas assez d’informations sur la manière dont les aliments sont produits, ni
de l’origine des composants.”
D’autres considèrent que l’information est biaisée. Le greenwashing est de rigueur dans le marketing et
les informations manquent de transparence.
• “Je ne suis pas aussi négatif mais je pense qu’ils sont très trompeurs, un logo vert avec une
campagne ou maison peut nous faire croire que le produit vient du champ d’à côté alors qu’il aura plus
voyager que moi dans toute sa vie. Je pense qu’il faut vraiment soit que les logos soient plus clairs soit
faire comme je fais déjà et ne se fier qu’à la provenance écrite souvent en petit au dos du produit.”
• “Je trouve que les informations sont souvent trompeuses, on pense aider les producteurs
locaux et finalement on donne notre argent à des grosses entreprises qui nous mentent avec leurs belles
phrases, leurs beaux logos et packaging ? Tout ça c’est beaucoup de marketing et on tombe vite dans
leurs filets.
b. Sensibilité
Certains sont très sensibles à cette question très éthique pour eux…
• “Je vais vous donner un chiffre qui me marque toujours et qui permet un peu d’expliquer
pourquoi le « made in France » est si importante pour moi et ce qu’il y a derrière…Le taux de suicide
chez les agriculteurs est 30% plus élevé que dans les autres professions”
• “Je sens que je suis vraiment acteur de mon environnement. Comme je le disais précédemment,
je fais profiter le terroir, je valorise le savoir-faire et je fais profiter à ma famille des produits de qualités.”
… Et aimeraient bien que l’État prenne plus d’initiative pour encourager cette consommation locale.
• Comment donc selon vous peut-on encourager la consommation locale ? : “On pourrait par
exemple penser à une application qui retrace le parcours et la chaîne de production et de transport d’un
produit. Cela permettrait aux gens de voir, lors de la consommation du produit ou avant de l’acheter, de
prendre conscience que parfois, certains articles (par exemple des fruits et légumes), mettent des jours
et des jours à arriver de l’autre bout du monde.”
• “On pourrait mettre en place des quotas sur les produits importés qui ne sont pas de saison en
France ou alors taxer encore plus ces produits pour en décourager la consommation.”
D’autres sont plus réactionnaire, ne pas consommer local serait pour eux un moyen comme un autre de
montrer leur désaccord avec le fonctionnement de la société, ou alors tout simplement se concentre sur
un autre débat :
• Pourquoi être foncièrement contradictoire avec le fait de consommer local, d’encourager nos
producteurs locaux ? : “Je considère que l'État nous manipule depuis de nombreuses années. Et depuis
le covid cela se voit encore plus. Je montre donc mon désaccord par principe avec tout ce que l’État dit
pour ne pas rentrer dans ce que j’appelle la pensée unique qui est la maladie de notre société actuelle”
• “Personnellement, je trouve que c’est une bonne idée mais ce n’est seulement pas mon débat
personnel. Je lutte pour casser ce plafond de verre pour les femmes, pour l’égalité salariale. Chacun son
débat. Je pense qu’il n’est pas bon de se disperser"
Tout le monde n’a pas la même sensibilité aux enjeux environnementaux. Certains sont plus sensibles,
c’est un combat quotidien, jusque dans leur travail. D’autres, au contraire, ne considèrent pas du tout ce
point comme un enjeu de taille. Ils préfèrent se mobiliser sur d'autres sujets et s’engager pleinement
pour une autre cause au lieu de multiplier leurs engagements et les faire à moitié. Finalement, on perçoit
qu’il y a aussi une dernière catégorie de personnes, un peu plus réactionnaire, qui volontairement
s’oppose à la consommation locale par principe, sans vraiment y avoir réfléchi.
3. Dimension pécuniaire
Pour ceux qui ont de l’argent, la consommation locale est gage de qualité
• Si vous deviez prodiguer un conseil à quelqu’un sur ce sujet, quel serait-il ? “Soyez curieux de
ce que vous mangez, soyez exigeant sur la provenance, la qualité.”
• “Pour moi, des fruits et légumes de proximité sont synonyme de qualité en terme de goût et la
richesse de vitamines.”
Mais le montant des articles est une barrière à la consommation locale :
• Seriez-vous prêt à changer vos habitudes pour consommer localement aujourd'hui :
“Actuellement je ne suis pas en mesure de payer moins cher pour consommer local. Je n’ai pas de
salaire, je n'ai pas le temps, mes études me préoccupent beaucoup.”
• “L’idée, la philosophie est très bien à mon envie mais compliquée à appliquer pour tous. Je parle
pour moi mais aussi pour de nombreux proches, les produits locaux sont plus chers que la moyenne.”
• “Pour ma part, je mangerais davantage de produits locaux si les prix étaient plus faibles. Il y a
une trop grande différence, et en tant que commerçant je suis le premier à le savoir, entre les prix des
produits locaux et des produits étrangers”
• Si vous aviez le budget, mangeriez-vous local, feriez-vous l’effort ? “Oui, c’est essentiellement
une question de budget.”
…Même si certains ne sont pas d’accord avec ces arguments :
• Pour vous consommer local est-il seulement une question de budget “Non je ne pense pas que
ce soit une question de budget. Pour moi c’est avant tout une question d’organisation. Il faut aller dans
les bons endroits qui ne coûtent pas trop cher, donc ne pas faire toutes ces courses au même endroit.
Choisir c’est aussi renoncer. Renoncer à aller une fois par mois au macdopour manger des produits frais
de saison, personnellement je trouve cela plutôt cohérent”
• “Si vous faites l’effort d’être curieux, vous serez souvent surpris en apprenant que manger local
ne veut pas forcément dire manger plus cher.”
Toutes les personnes interrogées ne partagent pas cet avis, mais dans les faits, on s’aperçoit que
l’argent est la plus grosse barrière à la consommation locale. Les personnes aisées se posent la
question, peuvent facilement augmenter leur budget de 20% et consommer des produits de saison, plus
frais et donc locaux. En revanche, pour certaines personnes, il est impossible d’augmenter même de 1%
leurs budget pour les courses de la semaine. Il est donc alors compliqué de consommer véritablement
local.
Premièrement, nous avons observé que des enjeux particulièrement importants ressortent
de notre problématique, concernant la santé, l’économie locale et des enjeux climatiques et
sur l’environnement. Beaucoup de grandes tendances actuelles, notamment suite à la
pandémie mondiale et les nombreux problèmes que l’on peut en tirer, sur les échanges
entre les pays et sur la santé.
Pour répondre et comprendre ces enjeux, nous avons fait une étude qualitative et
quantitative.
D’une part, l’étude qualitative nous a amenés à cibler une population large et variée avec
des entretiens individuels. Ces entretiens semi-structurés ont permis aux interrogés de
s’exprimer sur de nombreux sujets autour de notre problématique et de réellement donner
leurs points de vue. Pour résumer ces résultats, nous allons revenir sur les faits
importants qui ressortent de ces entretiens. Concernant la dimension sociale, la famille
et la situation professionnelle de la famille est un facteur primordial : les habitudes de
consommation proviennent de la famille et de la situation occupée par nos parents.
Concernant la dimension psychologique, il y a la question de sensibilité à ces sujets qui
sont importants mais globalement, les personnes interrogées trouvent qu’il n’y a pas
suffisamment de communication sur ce sujet. Enfin, sur la dimension pécuniaire, l’argent
est une grosse barrière à la consommation locale.
Après avoir observé tous ces résultats de l’étude qualitative et de l’étude quantitative,
nous pouvons établir quelques pistes marketing et actions à mettre en œuvre pour
répandre et atteindre davantage de personne sur cette question de la consommation
locale.
D’une part, le problème de la communication est la base des actions marketing. Selon
nous, c’est au gouvernement puis aux entreprises “sensibles” de communiquer
davantage sur la question. Par exemple, certains grands supermarchés peuvent mettre en
place des rayons de produits locaux ou mettre en avant les produits de leur région.
Nous pourrions imaginer un plan marketing sur les packaging de produits locaux, avec un
indice qui montre précisément si le produit est un produit local et d’où il provient.
Un packaging plus “personnel” avec le nom des producteurs ou lieu précis de production
peut être imaginé, mais plus compliqué à mettre en place. Ainsi, en mettant plus en avant
cette tendance et problématique de la consommation locale, la population française sera
plus à même de dépenser plus pour ces produits de meilleure qualité et aider les
producteurs locaux.
Augustin
échantillon assez varié, le but = cibler une population la plus large et diverse possible.
Chacun d’entre nous : entretien avec peu de questions ⇒ laisser le répondant parler au
maximum. Nous intervenions que par de brèves relances et tous les faits et gestes, lapsus
et silences ont été retranscrits et interprétés.
- la consommation locale, une habitude ou une volonté : qui consomme local ? est
ce des gens qui sont habitués de part leur mode de vie, leur environnement familial
ou professionnel. Ou alors est-ce des personnes qui se démarquent par une volonté
?
- la possibilité de sensibiliser ses proches : est-ce possible ? Sont-ils à l’écoute,
volontaires pour essayer de changer ? Comprendre quels sont les tenants et
aboutissant de cette sensibilisation
- le comportement des personnes qui consomment localement : quel est le
comportement des personnes qui consomment des produits locaux ? où vont-ils ? à
quelle fréquence ?
Nous avons ensuite décidé d’aborder les thèmes généraux en premier pour ensuite se
tourner vers des thèmes beaucoup plus spécifiques
Nous avons ensuite préparé une introduction et une conclusion assez courte..
Nous avons ensuite formulé des questions ouvertes, visant à orienter la discussion sans
induire les réponses.
Enfin, nous nous sommes préparés en amont pour avoir quelques techniques de relance
avec des phrases comme “Qu’entendez-vous par là ?” ou “Pouvez-vous me donner des
exemples ?”
Après cette phase de recueil des données, un travail d’analyse a été fait en 4 étapes :