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Objectifs du module :
Introduction
Les professionnels espèrent être en mesure de stimuler des comportements, de les orienter, en
bref de les contrôler.
Plusieurs disciplines fondamentales (psychologie, sociologie, microéconomie,
macroéconomie, anthropologie…) se sont intéressées aux phénomènes de consommation, sous
des angles très différents. Malgré les divergences d’approches et de présupposés théoriques,
elles ont contribué à fournir de nombreux concepts fondamentaux.
Si de nombreux modèles ont vu le jour depuis plusieurs décennies, deux d’entre eux ont eu un
impact significatif. Le premier, le modèle de Howard et Sheth, est de type stimulus-réponse.
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Le second modèle, initié par Engel, Blackwell et Kollat, développe les différentes étapes du
processus de décision et les facteurs qui sont susceptibles de l’affecter.
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CHAPITRE 1 :
LA COMPRÉHENSION DES BESOINS DU CLIENT
BESOIN MOTIVATION
1. Définition et typologie :
Le besoin est défini comme étant un sentiment de manque ressentis par un individu suite à un
écart entre une situation vécue et une situation désirée.
Les besoins sont de nature très diverses :
Selon Maslow (1943), les besoins fondamentaux se groupent en cinq catégories : les besoins
physiologiques, de sécurité, sociaux, d’estime et d’accomplissement. Les besoins ne présentent
pas le même niveau d’importance (ils peuvent donc être hiérarchisés).
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Fig : Typologie des besoins selon MASLOW (ou pyramide des besoins)
Il est à noter que les besoins de niveau inférieur fonctionnent selon le principe homéostatique
(c’est-à-dire qu’ils se manifestent par un état de tension qui disparaît lorsque le besoin est
satisfait) alors que les besoins de niveau plus élevé ne peuvent jamais être durablement
satisfaits (insatiables) et constituent donc des moteurs permanent du comportement.
Le désir serait alors un moyen privilégié de rencontrer un besoin. Autant les besoins
génériques sont stables et limités en nombre, autant les désirs sont multiples et changeants.
Selon Kotler, le marketing se contente d’influencer les désirs (ou besoins dérivés), en
rendant le produit attrayant, disponible et facilement accessible.
L’inventaire des besoins socioculturels contemporains, dressé par Hasson (1995) confirme
leur structure multidimensionnelle.
– Le développement de soi : expression personnelle et exploitation du potentiel individuel.
– L’hédonisme : recherche du plaisir.
– La plasticité : la capacité de s’adapter rapidement à un environnement en constante évolution.
Elle s’appuie sur l’opportunisme.
– La vitalité : inclut le goût du risque, la recherche du bien-être.
– La connectivité : l’importance accordée aux contacts et aux relations avec autrui.
– L’éthique : recherche d’authenticité et de signification des actes de la vie.
– L’appartenance : un courant lié au besoin d’identité, au besoin de retrouver ses racines, ses
origines et son histoire pour pouvoir s’adapter aux changements.
2. Les attentes et les besoins des clients
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Lorsqu’une personne ressent un besoin, elle souhaite le satisfaire souvent par l’achat d’un bien
ou d’un service. Les attentes du client correspondent aux croyances que le client entretient à
propos de la façon dont le produit ou service doit être fourni.
Les attentes des clients à l’égard d’un service (par exemple un repas au restaurant) se situent
entre ce qui est considéré comme des attentes minimales, degré d’attentes au-dessous duquel
il y a frustration, et les attentes maximales, degré de ce qui est vivement désiré, au-delà duquel
il y a ravissement.
Élevées
Attentes maximales Etant donné les prix, ce restaurant doit avoir une
excellente table et un service hors pair.
Attentes fondées sur La plupart du temps, ce restaurant est fort bon. Mais le
l’expérience service laisse à désirer quand il y a trop de monde.
Minimum tolérable Les prix sont si bas que le service doit laisser à désirer.
Faibles
Les attentes positives vis-à-vis de la performance d’un produit ou service peuvent augmenter
la probabilité qu’il y ait de la satisfaction.
Les facteurs fondamentaux les plus couramment considérés comme ayant une influence sur les
attentes sont décrits ci-après :
3. Le besoin de variété
Le besoin de variété peut stimuler le consommateur à choisir un produit diffèrent à chaque visite
du magasin. Le comportement de recherche de variété (« variety Seeking ») peut être définie
comme :
« La tendance d’un individu à rechercher la diversité dans le choix des services ou des
biens offerts par une entreprise » (Kahn, 1995).
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Ce penchant à la variété peut se manifester sans que l’insatisfaction à l’égard d’un achat
antérieur soit la cause de ce comportement. Il peut se situer également sur un continuum dont
les deux pôles extrêmes sont la « recherche de variété » et l’« aversion » pour la variété
(Givon 1984, p.2). Autrement dit, certains consommateurs auront une tendance naturelle au
changement, alors que d’autres sont plutôt conservateurs en garder leur marque habituelle.
Le schéma suivant met en évidence les divers mécanismes conduisant les individus à la
recherche de variété
Comportement de
variété
Inexplicable
Explicable
Dérivé Direct
Affiliation Distinction
Utilisateurs Contextes Multiple
multiples multiples usage
Dans ce cas, la recherche de variété sera stimulée par l’environnement de choix soit pour
répondre à la multitude des besoins chez le consommateur, soit aux changements dans ses
préférences.
Concernant l’existence de besoins multiples, la motivation pour la variété est conditionnée par
trois facteurs : (1) la multiplicité des préférences intra ménage ; (2) la multiplicité des situations
d’usage, et (3) l’anticipation de changements d’usage.
Il semble que pour ce segment de clientèle (« les chercheurs de variété dérivée »), les risques
liés au changement sont perçus comme étant faibles. Ils expriment une forte infidélité à une
marque unique. La variété de choix étant considérée comme une source de plaisir et de
satisfaction.
Plusieurs cas de figure peuvent être cités concernant les motivations intra personnelles à ce
niveau notamment :
L’alternance des produits : Il s’agit en fait d’un va-et-vient entre plusieurs produits connus
afin d’éviter une consommation routinière (la lassitude).
L’incertitude quant aux préférences futures due à un changement des goûts à travers le
temps ou la peur de se lasser trop rapidement de son produit préféré.
Quant aux motivations interpersonnelles, elles désignent les comportements adoptés par le
consommateur lorsqu’il cherche à faciliter son intégration dans un nouveau groupe social (en
imitant le comportement d’autrui) ou valoriser son image (en achetant des produits nouveaux).
Contrairement au premier segment (les « chercheurs de variété dérivée »), il semble que les
consommateurs qui cherchent la « variété directe » sont plutôt fidèles à une marque unique.
Se trouvant dans une situation de surcharge de choix, ils ont tendance à exprimer des
comportements d’évitement (par exemple, la procrastination ou le changement de magasin).
Un produit serait donc acheté pour les valeurs ultimes qu’il permettrait d’atteindre. Celles-ci
sont la résultante des attributs du produit.
Il est donc impératif de présenter un produit, soit pour le panier de valeurs, soit pour le
panier de caractéristiques qu’il offre.
Exemple : il est probablement inutile de promouvoir des œufs « riches en Oméga 3 », une
caractéristique technique qui n’est pas comprise par la majorité des clients. Il est plus efficace
de valoriser l’attribut « lutte contre le cholestérol » qui en découle. On pourrait également
mettre en avant la valeur « bonne santé », quoiqu’elle soit plus vague que le premier argument
et, par-là, moins convaincante.
Pour communiquer efficacement, il faut bien distinguer les situations où doit dominer la
compréhension de celles où la conviction doit prévaloir.
Le produit n’est donc pas vu comme un simple objet, mais bien comme un ensemble de
valeurs, ou d’attributs qu’il peut apporter au client.
Point de vue du
client Vitesse, reprises Distance de freinage Design
Attributs
(Ce que le produit
fait)
Ainsi le produit « voiture » pourra aux yeux d’un acheteur se résumer à trois valeurs (plaisir,
sécurité et harmonie) ou à quelques attributs (vitesse, reprises, freinage et design) sur
lesquels il décidera de comparer quelques marques (Volvo, Mercedes et Audi).