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Sujet : La liberté syndicale

« Tout homme peut défendre ses droits et ses intérêts par l'action syndicale et adhérer au syndicat
de son choix ». Cette citation pose un principe aujourd'hui bien ancré, celui de la liberté
syndicale. La liberté syndicale est le droit d’adhérer ou non à un syndicat, de son syndicat. Le
syndicat qui peut-être définit comme une association qui a pour objet la défense d’intérêts
communs. Dès lors, il convient de se demander : quelle est l’étendue de la liberté syndicale ? Ce
sujet revêt un intérêt pratique dans la mesure où il nous permettra de cerner ce qui rôde autour de
la liberté syndicale. Pour répondre à la question précédemment posée, il conviendra de voir la
consécration de la liberté syndicale (I) et la protection de la liberté syndicale (II).
I-La consécration de la liberté syndicale
Elle se manifeste au niveau interne (A) et au niveau externe (B).
A-Au niveau interne
La loi n° 97-17 du 1er décembre 1997 portant code du travail, joué son rôle de précision quant à
la reconnaissance du principe constitutionnel du droit syndical. L'article L-7 dispose : « Les
personnes exerçant la même profession, des métiers similaires ou des professions connexes
concourant à l'établissement de produits déterminés, ou la même profession libérale, peuvent
constituer librement un syndicat professionnel. Tout travailleur ou employeur peut adhérer
librement à un syndicat dans le cadre de sa profession». Des dispositions de l'article L-7, il
ressort deux grands principes : la liberté dans la création d’un syndicat et la liberté d'adhésion à
un syndicat. Le droit syndical est avant tout un principe constitutionnel. C'est le préambule de la
constitution qui, tout d'abord, proclame le respect et la garantie intangible des libertés syndicales.
Ensuite, dans le corps constitutionnel, l'article 20 alinéa 2 dispose : « Le travailleur peut adhérer
à un syndicat et défendre ses droits par l'action syndicale ». La liberté dans la constitution d’un
syndicat est étendue, au-delà d'une profession donnée, aux travailleurs et aux employeurs qui
exercent des métiers similaires ou des professions connexes, ainsi qu'aux professions libérales.
B- Au niveau externe
La liberté syndicale fait également l’objet d’une protection internationale, tant au niveau de
l’Organisation internationale du travail (OIT) qu’au plan européen. La Convention de l’OIT n°87
du 9 juillet 1948 consacre la liberté syndicale dans ses deux dimensions, individuelle et
collective.  En 1951, l’OIT institue un Comité de la liberté syndicale chargé d’examiner les
plaintes déposées par les organisations syndicales contre un Etat membre. Au plan européen, la
liberté syndicale est proclamée par la Convention européenne de sauvegarde des droits de
l’homme dans son article 11 alinéa 1 : « Toute personne a droit à la liberté de réunion pacifique
et à la liberté d’association, y compris le droit de fonder avec d’autres des syndicats et de
s’affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts. ». Enfin, la liberté syndicale est posée
par l’article 5 de la Charte sociale européenne du 18 octobre 1961 et par l’article 11 de la Charte
communautaire des droits sociaux fondamentaux des travailleurs du 9 décembre 1989.
A- La protection de la liberté syndicale
Elle se manifeste par une liberté dans l’adhésion et la création d’un syndicat (A) et une
protection contre les discriminations (B).
A- Une liberté dans l’adhésion et la création d’un syndicat
La liberté dans la constitution d’un syndicat est étendue, au-delà d'une profession donnée, aux
travailleurs et aux employeurs qui exercent des métiers similaires ou des professions connexes,
ainsi qu'aux professions libérales. Quant à la liberté d'adhérer à un syndicat, il faut aussi
comprendre qu'elle va de paire avec la liberté de se retirer du syndicat. La liberté syndicale vise
la liberté de constitution et de fonctionnement des organisations professionnelles. La liberté de
créer un syndicat est caractérisée par une grande souplesse quant à ses formalités. Les pouvoirs
publics n’opèrent aucun contrôle a priori sur sa création. Le syndicat peut être créé par des
personnes exerçant une profession identique, similaire ou connexe. Le syndicat doit avoir un
objet et une cause licite. Tout salarié peut librement adhérer au syndicat professionnel de son
choix  ». Cette liberté est protégée face aux pressions de l’employeur qui ne doit pas prendre en
considération l’appartenance à un syndicat. La liberté d’adhésion a pour corollaire la liberté de
ne pas adhérer à un syndicat. Il est interdit à l’employeur de faire pression en faveur d’un
syndicat ou de payer les cotisations soit à la place du salarié, soit par prélèvement direct sur le
salaire. Le salarié est également protégé contre les pressions du syndicat. Il
doit pouvoir se retirer du syndicat à tout moment, sans préavis et sans pénalité financière.
B- Une protection contre les discriminations
Ce principe est inscrit à l'article L-29 alinéa 1er qui dispose : « Il est interdit à tout employeur de
prendre en considération l'appartenance à un syndicat ou l'exercice d'une activité syndicale pour
arrêter ses décisions en ce qui concerne notamment l'embauche, la conduite et la répartition du
travail, la formation professionnelle, l'avancement, la rémunération et l'octroi d'avantages
sociaux, les mesures de discipline et de congédiement ». Cette interdiction doit être conçue de
manière large, illimitée. L'article L-29 ne donne en effet que des cas où la discrimination peut
être habituellement faite par les employeurs. Mais l'usage de l'adverbe «notamment» doit faire
comprendre que toute discrimination en faveur ou en défaveur du travailleur, motif pris de son
appartenance syndicale, est prohibée. Il y a lieu peut-être de préciser la signification du terme «
congédiement ». Il s'agit là d'une vieille expression empruntée au droit français qui signifie
licenciement. Le mot est maintenant tombé en désuétude en France et l'on ne comprend toujours
pas que le législateur sénégalais s'attache à l'employer sans cesse.En outre, l'alinéa 2 interdit
toute pression exercée en faveur ou à l'encontre d’un syndicat : « Le chef d'entreprise ou ses
représentants ne devront employer aucun moyen de pression en faveur ou à l'encontre d'une
organisation syndicale quelconque ».

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