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GROUPE - ISM

GRADUATE PROGRAM

SUJET :
Analyse d’Impacts des Réalisations du Programme
d’Urgence de Modernisation des Axes et territoires
Frontaliers (PUMA) dans la région de Ziguinchor :
Cas de la Commune de KATABA 1

Prénom : El hadji Lansana


Nom : BADJI
Diplôme : Master in Business Administration
Spécialisation : Management des projets
Nom de l’encadreur : Romary Gérald NGOMA
Session et année de soutenance : Décembre 2021

REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un peuple – Un But – Une Foi

INSTITUT SUPERIEUR DE MANAGEMENT

MASTER IN BUSINESS ADMINISTRATION


Option : MANAGEMENT DES PROJETS

Sujet :

Analyse d’Impacts des réalisations du Programme


d’Urgence de Modernisation des Axes et territoire
frontaliers (PUMA) dans la région de Ziguinchor : Cas de
la Commune de KATABA1

Présenté par : Sous la Direction de :


BADJI El Hadji Lansana Romary Gérald NGOMA
Enseignant-chercheur à ISM Dakar

DEDICACE.
Ce travail est dédié.
À mes parents, mon défunt père et mon oncle adoptif et à ma mère, pour leur leçon de dignité,
de courage et d'humilité.

À Senebou Dieme, mon épouse, en reconnaissance pour sa fidélité et pour sa part importante
dans ce projet.
À mes enfants, pour leur patience et leur compréhension des absences du père.
À tous mes compagnons sur tous les combats de la vie.

REMERCIEMENTS
À mes parents, mon épouse et mes enfants.

À Oumar Badiane et à Abdou Gilbert Niassy dont la guidance a permis l'obtention de ce


diplôme de haute qualité.

À ROMARY GERALD NGOMA, Enseignant-Chercheur ; professeur et encadrant pour les


conseils avisés qui ont rendu ce rêve de formation dans ce prestigieux établissement pour un
diplôme de très haute importance.

À mes professeurs pour les enseignements et la formation de très haute qualité.

À mes camarades de promotion pour la bonne harmonie qui a prévalu durant la durée de la
formation.

À l'administration de l'ISM pour l'accueil et les conseils.

À l'ensemble de mes compagnons sur tous mes projets.


Sigles et Abbréviations

APD: Aide publique au Développement


IDH: Indice de Developpement Humain
ISM: Institut Supérieur de Management.
MBA: Master’s in business administration
OMD : Objectifs du millénaire pour le développement
PUMA: Programme d’Urgence de Modernisation des Axes Frontaliers
Liste des tableaux

Intitules
Tableau 1 : Etat des lieux des formations forestières de la Commune………………….22
Tableau 2 : Synthèse des potentialités et contraintes naturelles de la
commune………....23
Tableau 3: Organisation Spatiale……………………………………..…………………25
Tableau 4 : de synthèse des principales contraintes et hypothèses de solutions...............29
Tableau 5 : de synthèse des principales contraintes et hypothèses de solutions………..32
Tableau 6 : de synthèse des principales contraintes et hypothèses de solutions………..34
Tableau 7 : de synthèse des principales contraintes et hypothèses de solutions………..38
SOMMAIRE
DEDICACE I
REMERCIEMENTS II
SIGLES ET ABBREVIATION III
LISTE DES TABLEAUX IV
SOMMAIRE V
INTRODUCTION 1
PREMIÈRE PARTIE: CADRE THÉORIQUE ET SECTRORIEL 8
CHAPITRE I: ETUDE CONCEPTUELLE 9
CHAPITRE II: REVUE CRITIQUE DE LA LITTÉRATURE 15
CHAPITRE III: CHAMP DE RECHERCHE 21
DEUXIEME PARTIE: CADRE METHODOLOGIQUE ET ANALYTIQUE 39
CHAPITRE I: METHODOLOGIE ET TECHNIQUES DE RECHERCHE 40
CHAPITRE II: ANALYSE DES RESULTATS DE L’ENQUETE 45
CHAPITRE III: RECOMMANDATIONS 54
CONCLUSION 55
BIBLIOGRAPHIE 56
WEBOGRAPHIE 57
ANNEXES VI
TABLE DE MATIERES XI
I. INTRODUCTION
1.1 Contexte

Le Sénégal est un état situé à l’extrême ouest de l’Afrique, indépendant depuis 61 ans
aujourd’hui. Le Sénégal s’est doté d’un référentiel de politique économique et sociale intitulé
Plan Sénégal Émergent (PSE) dans lequel Monsieur Macky SALL, Président de la République,
a décliné une vision « d’un Sénégal émergent en 2035 avec une société solidaire dans un État
de droit ».
Par conséquent, soucieux de l’amélioration notable des conditions de vie, de sécurité et de
développement dans les régions et zones frontalières, le Président de la République appelle à la
mise en œuvre par une approche collective et concertée du Programme d’Urgence de
Modernisation des Axes et Territoires frontaliers (PUMA) qui a pour but le « Développement
économique harmonieux et équitable des axes et territoires frontaliers, passant par le
désenclavement dans un contexte de sécurité ». Cette Note validée le 11 mai 2017 par le
Président de la République en présence du Premier Ministre et de membres du Gouvernement,
vient exposer les orientations visant à poser les bases d’un Programme de politique économique
et sociale qui se veut de devenir un des piliers les plus remarquables au sein du PSE. Sur
instruction du Président de la République, la Matrice d’Actions Prioritaires (MAP) contenue
dans la Note d’orientation a fait l’objet d’un atelier de rationalisation les 23 et 24 mai 2017 avec
les ministères, agences et programmes qui interviennent dans les zones frontalières. L’objectif
était de partager et d’optimiser cette Matrice afin d’éviter des doublons et de mutualiser les
ressources. Estimé à Six cent neuf (609) milliards de Francs CFA et exécuté dans une
dynamique de mutualisation, le Programme est financé par le budget de l’État et éventuellement
par un appui des partenaires techniques et financiers du Sénégal, selon les mécanismes
appropriés. La mise en œuvre des 14 966 actions prévues dans cette MAP se traduira à court et
moyen termes par la résorption des iniquités territoriales et inégalités sociales qui existent dans
les zones frontalières. Ce projet est érigé pour permettre aux populations rurales de bénéficier
d’une harmonisation de vie au travers des politiques d’amélioration des conditions et de qualité
de vies. L’enclavement, le niveau élevé du taux de pauvreté et l’accès limité aux services
sociaux de base renforcent les attentes légitimes des populations en zones frontalières dans le
cadre de la mise en œuvre de la politique
volontariste d’émergence sociale du Sénégal dont les orientations stratégiques sont articulées
autour des trois axes majeurs ci-dessous :
L’Axe 1 prône une transformation structurelle de l’économie à travers la consolidation des
moteurs
actuels de la croissance et le développement de nouveaux secteurs créateurs de richesses,
d’emplois, d’inclusion sociale et à forte capacité d’exportation et d’attraction d’investissements.
Cet axe s’inscrit dans une option de développement plus équilibré, de promotion de pôles
économiques viables afin de stimuler le potentiel de développement sur l’ensemble du territoire ;

L’Axe 2 est une amélioration significative des conditions de vie des populations, une lutte plus
soutenue contre les inégalités sociales tout en préservant la base de ressources et en favorisant
l’émergence de territoires viables ;

L’Axe 3 vise le renforcement de la sécurité, de la stabilité et de la gouvernance, de la protection


des droits et libertés, la consolidation de l’État de droit afin de créer les meilleures conditions
d’une paix sociale et de favoriser le plein épanouissement des potentialités. Dans cette nouvelle
politique de développement du Sénégal, la vision de Monsieur Le Président de la République
Macky SALL est d’arriver à un développement plus équilibré entre toutes les couches de la
population et entre toutes les zones du territoire national. C’est dans ce contexte que Monsieur
Le Président de la République a pris le décret 2016-1543 du 3 octobre 2016 portant création du
Programme d’Urgence de Modernisation des Axes et Territoires frontaliers (PUMA).

L’éloignement et l’inaccessibilité de la plupart de ces axes et territoires frontaliers font que les
effets et l’impact des actions de l’État ne sont pas ressentis au quotidien par les populations. En
effet, les décisions d’investissements publics sont orientées le plus souvent vers les centres
urbains qui concentrent l’essentiel de l’activité économique marchande et génèrent la richesse
nationale. Pendant longtemps, les pouvoirs publics se sont focalisés sur les pôles urbains comme
Dakar. Ainsi, un quart (1/4) de la population du pays et 66% de l’activité économique se
concentrent sur moins de 3% du territoire national. La politique d’aménagement du territoire
appliquée jusque-là s’est avérée inappropriée, entrainant une concentration de l’essentiel des
activités économiques et productives sur la frange ouest et centre du pays. Cette situation a
entraîné des conséquences négatives dans les territoires frontaliers avec notamment :

 L’appauvrissement des populations locales,


 Le délabrement des infrastructures et équipements sociaux,
 L’exode rural,
 L’immigration clandestine de masse vers d’autres horizons géographiques, parfois plus
pauvres ou plus dégradants socialement pour ces populations.

C’est pourquoi, dans le changement de paradigme prôné par le Président de la République, les
politiques de développement doivent prendre en compte les zones et les populations frontalières
et favoriser leur connectivité au reste du territoire national. Avec le PSE, l’impulsion donnée par
les pouvoirs publics est de rétablir un certain équilibre entre les villes et les campagnes, et de
prendre en compte les préoccupations des populations excentrées, notamment celles installées
dans les zones enclavées par rapport aux chefs-lieux de région, de département,
d’arrondissement et/ou du siège de la collectivité locale. Dans le rapport de présentation du
projet de décret créant le Programme d’Urgence de Modernisation des Axes et Territoires
frontaliers (PUMA), le Président de la République a clairement exprimé une forte volonté
politique de l’État de répondre à l’impérieuse nécessité d’assurer la prise en charge effective et
immédiate des préoccupations légitimes des populations de ces parties névralgiques du territoire
national

1.2 Problématique

Le Sénégal, à l’image de nombreux pays africains reste très engrangé par des programmes
d’accompagnement pour aider la population rurale à transformer leur production des matières
premières brutes.

A commune de KATABA 1 ; est formée de plusieurs petits villages frontaliers avec la Gambie.

Le problème à ce niveau est de savoir quels sont les effets des réalisations du PUMA dans cette
localité.

Elle partage une frontière longue de plusieurs kilomètres avec le Sénégal. Tous ces villages,
pour plusieurs raisons d’enclavement, de manque d’infrastructures de base de première
nécessité, de base de sécurité et sont dans l’obligation de faire usage des services au niveau de la
Gambie. Devant cette problématique liée à la difficulté d’accès aux services sociaux de base
pour toutes ces populations comptées dans ces villages frontaliers. C’est pour cette raison que
l’état du Sénégal avait mis en œuvre le Programme d’Urgence de modernisation des axes et
territoire frontaliers (PUMA). Aujourd’hui il est question de savoir quels sont les réels impacts
des réalisations, et quel est le ressenti des populations dans ces localités. Il nous vient
naturellement de nous poser la question de recherche à savoir :

Quel sont les réels impacts des réalisations du PUMA dans la commune de KATABA 1 ?

De cette question de recherche découlent des questions secondaires qui sont les suivantes.

Q1 : Quels sont les réels effets des réalisations du PUMA dans la Commune de KATABA 1  ?

Q2 : Les impacts des réalisations du PUMA bénéficient-ils réellement aux populations


concernées ?
Q3 : Quelle est le niveau de satisfaction de la population de KATABA 1 face au PUMA  ?

1.3 Hypothèse de recherche

Durant nos activités de recherche, d’enquête de terrain et d’analyse de nos données, nous
tenterons de vérifier les hypothèses suivantes :

 Hypothèse 1

La Mise en œuvre du PUMA dans la commune de KATABA 1 a produit des résultats


spectaculaires pour les populations bénéficiaires.

 Hypothèse 2

Le PUMA a apporté des réels changements dans le quotidien des populations de KATABA 1

 Hypothèse 3

L’exécution du PUMA dans la commune de KATABA 1 a été un succès et la satisfaction des


populations est effective

1.4 Présentation du cadre et champ de l’étude


1.4.1 Cadre de l’étude

Cette étude se déroule dans un pays de l’Afrique de l’Ouest. Le Sénégal, pays situé à l’extrême
ouest du continent Africain a pour Capitale Dakar. Le Sénégal, sur le plan macroéconomique est
un pays stable sur le plan politique ; avec une économie émergente. Plusieurs projets ont été
réalisés et programmes mis en œuvre pour permettre à ce pays de se mettre à un niveau de
développement plus évolué et acceptable. Le Sénégal s’est et s’inscrit dans la dynamique des
pays africains qui veulent atteindre un autre niveau de croissance économique. La Banque
mondial classe le pays sur la liste des Etats africains à revenu intermédiaire (tranche inférieure).
Cependant dans le contexte sous-régional, le pays reste un pilier économique important. En
2019, SODEMIR Suarl « Solution de Développement en Milieu Rural » qui est un cabinet
d’étude et de conseils et de réalisation basé à Ziguinchor avait montré que

Délimitation du champ de l’étude

Dans le cadre de notre mémoire sur les enjeux de développement local comme moyen de lutte
contre le déplacement des populations des villages frontaliers sur l’usage des services de base en
Gambie. Nous avons choisi pour champ d’étude la commune de KATABA 1 située au Sud du
Sénégal et frontalière à la Gambie.
1.4.2 Population cible

Nous avons identifié plusieurs intervenants dans la commune concernée qui ont un lien avec
notre recherche. Par ordre d’importance, il s’agit des populations habitant Ziguinchor de façon
générale avec 18 communes et une population de 453 562 habitants mais plus spécifiquement la
commune de KATABA1 qui est formée de plusieurs villages frontaliers, il s’agit des
populations locales de cette localité et des opérateurs ou bénéficiaire directs et indirects des
réalisations du PUMA. La population totale des zones d’intervention du PUMA est de 4 719 998
habitants, ce qui représente 69% de la population des dix (10) régions frontalières et 32% de la
population totale du Sénégal.

1.5 Pertinence et justificatif du sujet d’étude

Le choix de notre sujet se justifie par le fait que le Programme d’Urgence des Modernisation des
Axes et Territoires Frontaliers peut avoir des impacts positifs pour développement économique
et social pour le bénéfice de la population sénégalaise. Notons que le PUMA était lancé pour le
bénéfice de plus de dix (10) régions du Sénégal pour le changement et l’amélioration des
conditions de vie Au-delà par la construction sinon la réhabilitation des infrastructures de base,
ainsi, notre sujet revêt un intérêt perceptible sur quatre plans.

1.5.1 Sur le plan académique

Le choix de notre thème de mémoire, en lien avec un programme de développement local et


communautaire, a pour objectif de partager avec le monde universitaire un travail de recherche
sur le développement et l’importance des programmes de développement dans un pays, une
région, une commune ou un village dans le but de participer à la croissance économique des
pays africains.

Il nous permet aussi en tant qu’étudiant en management des projets d’appliquer nos acquis de
façon pratique après deux années passées à l’ISM.

1.5.2 Sur le plan économique

Le fait que les populations frontalières partent en Gambie pour l’utilisation des services de base,
cela montre qu’il y a une fuite des capitaux qui pouvait permettre à la région de Ziguinchor de se
développer dans cet ordre. Le PUMA, certes que ce sont des dépenses faramineuses qui seront
effectuées, mais cela reste pour une bonne cause. Car le bien-être de la population dépend en
partie de la volonté des gouvernants.

1.5.3 Sur le plan social et éthique


L’atteinte des objectifs du PUMA par rapport au renforcement de la politique de gestion des
zones et populations frontalières sera mesurée par des résultats ambitieux et réalistes. Ces
derniers seront affinés pour chaque composante, chaque axe d’intervention, chaque domaine,
chaque action et chaque projet dans le cadre d’une gestion axée sur les résultats.

Ainsi les résultats attendus sur le plan social et éthique sont :

 Le désenclavement routier, fluvial, maritime et aérien des zones frontalières est assuré ;
 L’accès aux services et réseaux téléphoniques et numériques est assuré ;
 Des infrastructures et équipements sociaux de base de qualité et en quantité suffisante
dans les zones frontalières sont réalisés ;
 Des activités génératrices de revenus au profit des populations frontalières sont promues
et diversifiées ;
 Le dispositif de sécurité et de secours des zones frontalières est renforcé ;
 L’action des services de l’État dans les zones et territoires frontaliers est améliorée

1.5.4 Au point de vue du développement local

La croissance économique gravite bien trop souvent autour des capitales africaines et des centres
urbains importants. Cette situation a pour effet pervers de vider les zones rurales qui sont

pourtant vitales pour les économies locales et régionales. Le PUMA intègre trois (3)
composantes :
Le désenclavement routier, fluvial, maritime, téléphonique et numérique ;

Le développement durable, à travers la réalisation d’infrastructures de base (écoles, structures de


santé, électrification, hydraulique, …) et la promotion d’activités génératrices de revenus

La sécurité frontalière.

1.6 Résultats attendus

La présente étude vise deux objectifs de recherche : un objectif général et des objectifs
spécifiques.

1.6.1 Objectif général

Pour mener à bien cette étude, il parait judicieux d’énoncer des objectifs afin d’être sûr que ce
travail sera abouti. Pour se faire il s’agit de l’objectif Général à savoir :
Démontrer que la ma mise en œuvre du Programme d’Urgence de Modernisation des Axes et
Territoires Frontaliers a eu un impact positif dans la commune de KATABA 1.

1.6.2 Objectifs spécifiques

De façon plus spécifique, la présente recherche vise à :

 Présenter les avantages socio-économiques des réalisations du PUMA à KATABA 1


 Montrer la valeur ajoutée que peut créer par ce projet pour le bien-être des populations
de la localité concernée.
 Mettre en lumière les limites ou contraintes liés à l’exécution effective du PUMA dans la
Commune de KATABA 1.
 Proposer des recommandations pour permettre de corriger les manques liés à la
réalisation dudit programme.

1.7 Annonce du plan

Pour mieux rendre le fruit de notre recherche, notre mémoire a été subdivisé en deux grandes
parties. La première est consacrée au cadre Théorique et Organisationnel de l’étude. Elle apporte
des clarifications sur les principaux concepts utilisés. Cette première partie passe aussi en revue
les écrits pertinents relatifs à la recherche d’où la revue critique de littérature.

La deuxième partie nous donne l’occasion de présenter les résultats de nos enquêtes terrains et
de vérifier nos hypothèses de départ. Nous ferons à la fin de notre étude des recommandations
pour une meilleure prise en compte des politiques de développement départemental et
communal.
PREMIERE PARTIE :
CADRE THEORIQUE ET
SECTORIEL
CHAPITRE I : ETUDE CONCEPTUELLE
1.1 Concepts et notions clés du développement territorial

L’univers du développement économique ; social ; agricole, local et régional ; tourne autour de


concepts et notions qui ont été développés par les acteurs de ce secteur du développement. Nos
recherches et enquêtes de terrain nous ont permis de constater que le secteur du développement
communautaire, local et régional compte un bon nombre de concepts qui nous ont servi dans ce
travail. Notre thème de mémoire et son développement, renferme plusieurs de ces notions et
concepts qui méritent d’être définis et expliqués pour meilleure compréhension.

1.1.1 Développement

Le concept de développement1 désigne l’ensemble des transformations techniques, sociales,


territoriales, démographiques et culturelles accompagnant la croissance de la production. Il
traduit l’aspect structurel et qualitatif de la croissance et peut être associé à l’idée de progrès
économique et social.
Après avoir privilégié la seule croissance de la production de richesses par des indicateurs
comme le PIB, le concept de développement s'est élargi pour inclure différentes dimensions
constitutives du bien-être, voire du bonheur : l'état global de santé des populations, les niveaux
d'instruction, d'une manière générale, les conditions de vie.

La réflexion sur les indicateurs pertinents pour mesurer le développement prend de plus en plus
en compte la dimension du bien-être (et/ou du bonheur) et il y a profusion d'indicateurs
économiques, sociaux et environnementaux qui tentent de l'évaluer, le mesurer.

1.1.2 Développement durable

Le développement durable est « un développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs », citation de Mme Gro
Harlem Brundtland, Premier Ministre norvégien (1987).

1
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/developpement-economique
En 1992, le Sommet de la Terre à Rio, tenu sous l'égide des Nations unies, officialise la notion
de développement durable et celle des trois piliers (économie/écologie/social) : un
développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable.

1.1.3 Développement

Le développement économique et social a partie étroitement liée avec la pacification et


l'atténuation des conflits, en Afrique ou ailleurs dans le monde. Parmi les 10 pays en bas de
tableau de l'IDH en 20042, neuf ont connu un conflit violent depuis les années 1990.
Le développement peut être mû par des mécanismes endogènes. Mais, dans le cas des pays
d'Afrique subsaharienne les plus démunis, divers mécanismes d'aide internationale paraissent
indispensables.
L'Onu avait défini en 2000, des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD)* visant à
réduire l'extrême pauvreté d'ici à 2015. De nombreux États africains sont concernés. Les fonds
nécessaires à leur mise en œuvre doivent être rassemblés pour 2010, l'Aide publique au
développement (APD) devrait alors atteindre 130 milliards d'USD (contre 80 en 2004), soit 50
milliards supplémentaires, dont la moitié destinée à l'Afrique. Mais, selon les derniers
engagements pris par les pays développés du G8, il n'est pas précisé si les mesures d'annulation
de la dette feront partie de ces montants.
Des mécanismes de taxation redistributive ont également été proposés. Par exemple, le Trésor
britannique espère lever 4 milliards d'USD d'ici à 2015 par le biais d'un système de "Facilité
financière internationale". Les Français, suivis par les Chiliens et les Britanniques, ont proposé
une taxe sur les billets d'avion qui devrait être effective en France pour la mi-2006.
Mais l'aide au développement ne se résume pas aux différentes formes d'aide publique. Les
règles des échanges mondiaux définies dans le cadre de l'OMC, ou dans des cadres bilatéraux,
peuvent inciter ou, au contraire, freiner, le développement économique des pays les plus
pauvres. Les financements privés, par le biais de fondations d'entreprise par exemple, jouent
aussi leur rôle (par exemple, la fondation Bill et Melinda Gates, dotée de 30 milliards de dollars,
investit beaucoup dans le domaine de la santé et de la lutte contre le sida). Le bilan global est
donc délicat à faire.
À moins de 10 ans de l'échéance de 2015, les OMD des pays d'Afrique subsaharienne paraissent
souvent loin d'être acquis : 42 des 47 pays concernés ne pourront pas atteindre la moitié d'entre
eux et 12 pays ne devraient en atteindre aucun. Au demeurant, la définition de ces objectifs a
mobilisé la coopération internationale contre la pauvreté en la dotant d'un contrat collectif et
d'un calendrier, premier exemple d'une planification de développement à l'échelle mondiale. La
gestion de l'aide a été recentrée sur la recherche de résultats plutôt que sur le suivi des moyens
2
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/developpement-economique
mis en œuvre. Des cercles vertueux d'un développement durable en Afrique pourraient en être
favorisés.
La réflexion sur les conditions du développement en Afrique passe aussi par l'examen du couple
développement x gouvernance. Comment fonctionne leur corrélation ? Une bonne gouvernance
est-elle la condition d'un développement vertueux ou l'inverse ?
La Banque mondiale, dans son dernier rapport sur la "gouvernance mondiale" (2005), a passé en
revue 209 pays en fonction de 352 critères provenant de la Banque mondiale elle-même mais
aussi de la fondation Freedom House ou du cabinet d'audit Price Waterhouse Cooper. Son
constat est le suivant : l'amélioration des conditions de vie est le résultat d'une meilleure
gouvernance et non l'inverse. C'est donc la démocratie qui prime, pas l'économie, du moins pour
une majorité de pays car il peut y avoir des exceptions (la Chine ou les pétro-monarchies du
Golfe, par exemple, dont les caractéristiques sont à bien des égards particulières). D'une manière
générale, une bonne gouvernance, à savoir une redistribution équitable des richesses et des
ressources, des transferts raisonnés en faveur de l'éducation, de la santé, débouche sur des
conditions de vie meilleures et sur une réduction renforcée de la pauvreté. Les effets sont
rapidement efficaces : l'amélioration des droits humains, l'efficacité de l'administration et des
régulations publiques, la lutte contre la corruption, le respect de règles de droit ont, d'après le
rapport de la Banque mondiale, des résultats en moins de 10 ans.

1.1.4 Département rurale

L'espace à dominante rurale, ou espace rural, regroupe l'ensemble des petites unités urbaines et


communes rurales n'appartenant pas à l'espace à dominante urbaine (pôles urbains, couronnes
périurbaines et communes multipolarisées).

1.1.5 Commune

La plus petite subdivision administrative du territoire français, administrée par un maire, des
adjoints et un conseil municipal.

1.1.6 Infrastructure

Selon Wikipédia, L'infrastructure est un ensemble d'éléments, d'ouvrages ou d'installations


interdépendants qui supportent en partie ou en totalité une structure ou un réseau. Ces
infrastructures peuvent être :

 La fondation d'une construction (par exemple : solage, semelle de fondation ou


dalles portant des charges), généralement dans le sol ;
 Une construction implantée sur le sol (par exemple : ponts, routes, voie ferrées,
aéroports, barrages) ;
 Un ensemble d'équipements interconnectés (par exemple : réseaux d'aqueduc et/ou
d'égouts, réseaux électriques, réseaux téléphoniques) ;
 Des réseaux de hautes technologies (par exemple : réseaux Internet ou intranet,
réseaux satellitaires, réseaux 5G, réseaux IoT).

Le terme est souvent utilisé d'une façon très abstraite. Par exemple, les outils d'ingénierie
informatique sont quelquefois décrits comme une partie de l'infrastructure d'un environnement
de développement, et le terme capital d'infrastructure en économie peut être trop large, comme il
inclut l'habillement jusqu'au système de canaux qui s'étend sur un continent. Il faut aussi
pondérer avec la notion de robustesse dans un environnement fluide

1.1.7 Frontière et Sécurité frontalière

Le concept de « frontière artificielle » naît, sous la plume de géographes de la première moitié


du XXe siècle, dans l’opposition entre des tracés que l’on qualifie de frontières « naturelles », et
les autres tracés qui ne reposent pas sur des formes du relief. Curzon (1907, p. 23), Fawcett
(1918, p. 62-63), Bruhnes et Vallaux (1921, p. 348), Jones (1945, p. 7-8), Fischer (1949, p. 197),
entre autres, ont ainsi précisé l’opposition entre les tracés « naturels », qui reprennent des formes
visibles du relief, comme une ligne de crête, une rivière, un marais, et les tracés « artificiels »,
« qui ne sont pas marqués par la nature, et doivent donc être démarqués sur le sol par des
bornes » (Boggs, 1940, p. 22-25). Pour Brigham (1919), il est très clair que les frontières
naturelles sont bonnes, et les frontières artificielles, intrinsèquement mauvaises.

Cette opposition entre frontières naturelles et artificielles a été critiquée depuis longtemps déjà
par de nombreux géographes, mais aussi par des juristes. Dès 1933, Hartshorne, reprenant les
travaux de géographes allemands comme Sieger (1917), Maull (1925) et Sölch (1924), souligne
à quel point le concept de « frontière naturelle » est flou, politisé et peu utile à l’étude des
frontières (Hartshorne, 1933, p. 196). Bruhnes et Vallaux (1921, p. 354) évoquent « la notion
surannée des frontières naturelles ». Ancel (1938, p. 70) est sans appel : « la ‘frontière naturelle’
n’est qu’une vue de pseudo-savants » ; Arbaret-Schulz et al (2004), tout comme Rankin et
Schofield (2004), vont dans ce sens en soulignant le caractère très convenu de ce qui constitue
une frontière dite naturelle. Boggs (1940, p. 23) relève quant à lui que le qualificatif de
« naturel » est trompeur, et ce pour deux raisons : tout d’abord, pourquoi croire que des
frontières dites naturelles, si tant est que le concept soit crédible, seraient-elles plus adaptées
pour les sociétés humaines ? D’autre part, cette dimension naturelle des tracés repose sur une
représentation erronée, selon laquelle le support naturel va de soi, est incontestable et ne suppose
aucun choix. Certes, on peut faire courir son tracé sur une ligne de crête, mais pourquoi cette
ligne de crête plutôt qu’une autre ? De plus, il n’existe pas nécessairement de solution de
continuité entre les crêtes de différents massifs, qui permettrait de définir une frontière continue
sur ce seul critère. Certes, une rivière peut paraître comme une limite naturelle. Mais, à grande
échelle, où passera la limite exacte ? Sur la rive, le long du thalweg, ou sur la ligne médiane ? La
même réflexion peut être formulée à l’endroit d’un marécage : on se trouve ici devant la
question de l’échelle de l’appréhension des phénomènes.

6Dès 1928 (p.174), Paul de Lapradelle mettait ainsi en garde contre les illusions du tracé de
frontières sur des cartes à petite échelle, en relevant l’imprécision dans laquelle le traité des
Pyrénées (1659) avait laissé la France et l’Espagne quant au tracé exact de la frontière, les
négociateurs du traité ne s’étant guère souciés de la délimitation exacte à l’échelle locale. Quant
à la ligne de partage des eaux, dont le succès est confirmé par la généralisation de la gestion des
eaux de surface selon l’approche française des bassins versants, elle constitue un concept
séduisant, mais dont les applications sont parfois complexes, peu « naturelles » à mettre en
œuvre (Vieillard, 2001, p. 141-146).

1.1.8. Programme de développement


On entend par "programmes de recherche ou de développement" les projets ayant pour
objectif : la recherche fondamentale. Il s'agit d'activités principalement axées sur l'acquisition de
nouvelles connaissances sans qu'aucune application ou utilisation pratiques ne soient
directement prévues

1.1.8 Suivi et Evaluation de programme

Un projet peut être défini comme un :

 Ensemble d'actions, d'interventions et de réalisations situées dans l'espace,


 Nécessitant un ensemble de moyens humains et autres,
 Dont le budget total est estimé,
 Devant être réalisées suivant un calendrier et une stratégie d'intervention déterminés ;
 Qui, dans une situation problématique globale donnée, vise un objectif spécifique
 Mené dans le cadre d'une institution responsable du projet adéquatement organisée,
chargée de diriger ou de coordonner l'ensemble des activités nécessaires (actions et
interventions).

Le suivi
Collecte et analyse régulière d'informations destinées à fournir aux responsables et parties
prenantes d'un projet ou programme les éléments nécessaires à la gestion et à la prise de
décision.

 Le suivi est un processus continu de collecte et de traitement d'informations.


 En général c'est une activité interne à l'exécution d'une action.
 Le suivi est une démarche de gestion et de connaissance approfondie, évolutive et
critique de l'action en cours d'exécution.

L'évaluation

 L'évaluation est un processus périodique d'analyse critique de la pertinence, de


l'efficience, de l'efficacité et de l'impact du projet par rapport à ses objectifs initiaux, aux
hypothèses, à la stratégie et aux ressources disponibles,
 C'est un jugement porté sur ce qui est arrivé, comment, pourquoi et à qui, en
comparaison avec ce qui était prévu en établissant une relation de causalité,
 C'est un processus qui peut être interne ou externe et qui repose sur des comparaisons
nécessitant des informations extérieures au projet, dans le temps, la zone ou dans la
population.

Le suivi-évaluation

 Deux notions qui forment souvent un même terme : le « Suivi-Evaluation »,


 Ces notions recouvrent des objectifs, des méthodes et des périodicités différentes,
 Néanmoins, elles sont étroitement tributaires l'une de l'autre.
 Une combinaison de termes qui peut prêter à confusion.
 Le service de S&E d'un projet est essentiellement chargé du suivi. Les données du suivi
seront utilisées lors des évaluations.
CHAPITRE II : REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE

Dans le cadre de notre recherche, nous avons consulté plusieurs sources. Il s’agit d’écrits
théoriques et empiriques qui nous ont été d’un apport appréciable pour comprendre l’univers de
la culture et de la production de l’anacarde et celui de sa transformation.

Avec la révolution industrielle qui marque l'avènement d'un processus continu d'accroissement
de l'activité économique, l'intérêt de certains penseurs s'est porté sur l'étude des phénomènes
économiques.

« Durant le siècle qui suivit la publication de La Richesse des Nations d'Adam Smith,
le développement du capitalisme a été au centre de la pensée économique ; c'était la
préoccupation fondamentale de l'économie politique classique ».3
Par la suite, le processus de croissance manifestant une tendance à l'auto-entretient, la
théorie économique a pu se désintéresser des problèmes spécifiques du développement au
profit d'analyses centrées « sur les conduites des producteurs individuels et des
consommateurs sur des marchés parfaits ou imparfaits, ainsi que ... l'instabilité cyclique du
capitalisme ».4 « A la même période, à la suite des premiers jalons jetés par Marx, la pensée
marxiste élaborera la théorie de l'impérialisme mais celle-ci, si essentielle qu'elle soit pour la
compréhension du sous-développement, ne constitue que l'introduction à l'analyse de celui-
ci »5. Ce n’est qu'après la deuxième guerre mondiale que le développement reprend sa place
au sein de la pensée économique. Mais il s'agit, dès lors, du développement des pays n'ayant
pas atteint le stade industriel que l’on qualifie alors de sous-développés.

Le développement économique

Dans la phase de construction de la pensée par les pionniers du développement, croissance


économique et développement étaient synonymes. Le développement signifiait l’obtention
d’une croissance économique significative sur une longue période. Ainsi, dans son ouvrage,
Les étapes de la croissance économique, Rostow définit le processus universel de
développement des nations à partir de la croissance. La sortie du sous-développement implique

3
Osvaldo Sunkel : « L'évolution de la pensée en matière de développement. Exposé général » ; in : L'évolution
de la pensée sur le développement ; Bulletin de liaison de l'OCDE, n°1, 1977, p.11.
4
Ibidem p.11.
5
Gérard.Destanne de Bernis : « Le sous-développement, analyses et représentations », Revue Tiers Monde, n° 57,
janvier-mars 1974, p.106.
avant tout un grand effort d’investissement. Le concept de développement est réduit à sa
dimension économique : la croissance du revenu réel par habitant dans les pays du Sud.

La croissance et le développement

Les économistes ont été amenés à distinguer le développement et la croissance. Selon


François Perroux, la croissance est « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs
périodes longues d'un indicateur de dimension : pour une nation, le produit global net en
termes réels  »6. Cependant, « le développement est la combinaison des changements mentaux
et sociaux qui rendent la nation apte à faire croître, cumulativement et durablement son
produit réel global  »7. Même si le développement implique la croissance, il ne peut se
réduire à celle-ci. La croissance « représente certes la dimension prédominante du concept,
mais ne suffit pas pour rendre compte des autres dimensions que le développement
incorpore. La croissance est d'ordre quantitatif et se traduit par l'augmentation des
grandeurs économiques, considérée comme l'une des multiples composantes du
phénomène complexe qu'est le développement. Même si la croissance demeure le préalable
à tout effort de développement dans la mesure où toute amélioration du niveau de vie ou du
bien-être social passe nécessairement par l’augmentation des quantités produites et
l'accroissement correspondant des revenus, il s'avère important de préciser que le
développement est bien plus que la croissance. Le développement, au- delà du concept
de croissance qui est d'ordre quantitatif et mesurable,

Postule aussi des idées de qualité qui, d'ailleurs, échappent à toute mesure et débordent le
champ de l'analyse économique. Il implique une hausse du bien-être social, des changements
dans les structures (la qualification de la main-d’œuvre s'accroît, l'organisation de la
production se complexifie) et finalement une mutation de la société tout entière. Il passe,
comme le souligne Frédéric Teulon, par l'urbanisation, l'industrialisation, l'alphabétisation et
la formation et produit au confluent de cette combinaison un système plus efficace (par
accumulation de richesses) où les besoins humains se révèlent mieux satisfaits »6.

Ainsi, le concept de développement apparaît plus englobant que celui de croissance, en ce


sens qu'il implique la croissance mais au-delà, met l'accent sur la satisfaction des besoins
fondamentaux, la réduction des inégalités, du chômage et de la pauvreté. Le développement ne
peut s'opérer sans croissance mais « une croissance sans développement » est envisageable
pour certains.

La dimension socioculturelle du développement


6
in : Dictionnaire économique et social, Paris, Hatier, 1990, p.115.
7
François Perroux, L’économie du XXème siècle, Paris, PUF, 1964, p. 155.
A la fin des années 1960, s’opère une rupture par rapport à la vision et aux pratiques
antérieures du développement caractérisées par un économisme technocratique. Le
développement devient « la projection du désir devenu la projection du désir et du délire du
Tiers Monde, toutes les constructions possibles pourraient s'abriter désormais derrière ce
concept qui, vidé de son contenu réel/rationnel, perd toute rigueur et devient le point de
mirage de toutes les aspirations »8.

« Ainsi, le concept de développement, en intégrant le social et l'humain, subit une


véritable révolution sémantique. Au développement tout court confiné dans le contenu
sémantique exclusivement économique qui le simplifiait outrancièrement, on associera
désormais des épithètes qui témoignent du droit à l'expression des valeurs culturelles des
civilisations issues de l'histoire et des situations sociales spécifiques des sociétés émergentes.
Ainsi, à la notion de self-reliance, d'autonomie ou développement autocentré qui fit son
entrée dans la littérature du développement, se succèdent les concepts de développement
endogène, développement solidaire, communautaire, intégré, authentique, autonome et
populaire, durable, humain, harmonisé, participatif, global, l'écodéveloppement, l'endo-
développement, l'ethno développement et pour finir, le développement socialiste »9.
Ces qualificatifs accolés au terme développement traduisent la nécessité d’intégrer de
nouvelles dimensions dans le processus de développement qui doit bénéficier à l’ensemble
des populations. Ces expressions intègrent dans bien des cas une dimension idéologique qui
suggère les objectifs à atteindre ainsi que les voies pour y parvenir.

Le développement humain

Le Programme des nations unies pour le développement (PNUD) propose la notion de


développement humain. « Le développement humain ne se limite pas, loin de là, à la
progression ou au recul du revenu national. Il a pour objectif de créer un environnement dans
lequel les individus puissent développer pleinement leur potentiel et mener une vie productive
et créative, en accord avec leurs besoins et leurs intérêts. La véritable richesse des nations,
ce sont leurs habitants. Le rôle du développement consiste donc à élargir les possibilités,
pour chacun, de choisir la vie qui lui convient. Ce concept dépasse ainsi largement celui de
croissance économique. En effet, celle-ci n’est qu’un moyen — aussi important soit-il —
d’accroître ces choix  » 1 0 .

8
Jean Ronald Legouté, Définir le développement : historique et dimensions d’un concept plurivoque, Cahier de
recherche Vol. 1, n° 1, Montréal, Groupe de recherche sur l’intégration continentale, Université du Québec,
Février 2001 Serge Latouche, Faut-il repenser le développement ? Paris, PUF, 1986, p. 10., p. 15-16. Frédéric
Teulon, Croissance, crise et développement, Paris, Presses universitaires de France, 1992.
9
Serge Latouche, Faut-il repenser le développement ? Paris, PUF, 1986, p. 10.
Le concept de développement humain traduit une préoccupation ancienne : placer
l’homme au centre du processus de développement. Ce rappel prend toute sa valeur dans un
contexte néolibéral où le respect des grands équilibres macroéconomiques reste la priorité
pour les pays du Sud.

Le développement durable/soutenable

Avec la publication du rapport Brundtland11 (1987) est apparu le concept de


développement durable. Selon ce rapport, « le développement durable répond aux attentes des
générations présentes à satisfaire leurs besoins sans compromettre la capacité des
générations futures de répondre aux leurs ». Le développement durable postule qu'un
développement à long terme n'est viable qu'en conciliant trois aspects indissociables :

 Le respect de l'environnement
 L’équité sociale
 La rentabilité économique.
Concrètement, le développement durable met en lumière la nécessité de maintenir ou
d'améliorer la qualité de l'environnement naturel, d'assurer la pérennité des ressources, de
réduire les différences de niveau de vie des populations, de favoriser l'autosuffisance des
communautés, et de permettre le transfert des connaissances ou des richesses (y compris les
richesses naturelles) d’une génération à l'autre.

La décroissance

Un courant plus radical critique la notion de développement durable et propose


non pas une croissance zéro12, mais la décroissance. « Pour les uns, le développement
soutenable/durable, c'est un développement respectueux de l'environnement. L'accent est
alors mis sur la préservation des écosystèmes. Le développement signifie dans ce cas, bien-
être et qualité de vie satisfaisants, et on ne s'interroge pas trop sur la compatibilité des deux
objectifs, développement et environnement. Cette attitude est assez bien représentée chez les
militants associatifs et chez les intellectuels humanistes. La prise en compte des grands
équilibres écologiques, doit aller jusqu'à la remise en cause de certains aspects de notre
10
Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD, Rapport mondial sur le développement humain
2001.
11
Commission Mondiale sur l'Environnement et le Développement (CMED), 1988. Notre avenir à tous, Éditions du
Fleuve / Les publications du Québec, Montréal.
12
On se souvient de la publication en 1972, du rapport du club de Rome (ou rapport Meadows) Halte à la
croissance ? Qui introduisait la notion de « croissance zéro ». Les tenants de la décroissance estiment que cet
objectif est insuffisant.
modèle économique de croissance, voire de notre mode de vie. Cela peut entraîner la
nécessité d'inventer un autre paradigme de développement (encore un ! mais lequel ? On
n'en sait rien). Pour les autres, l'important est que le développement tel qu'il est puisse durer
indéfiniment. Cette position est celle des industriels, de la plupart des politiques et de la
quasi-totalité des économistes13 ».

En fait, il apparaît que le développement (durable) « ne peut en aucun cas être séparé
de la croissance économique14 ». Or, « la société de croissance n’est pas souhaitable pour au
moins trois raisons : elle engendre une montée des inégalités et des injustices, elle crée un
bien-être largement illusoire ; elle ne suscite pas pour les « nantis » eux-mêmes une société
conviviale, mais une anti-société malade de sa richesse »15.

Dans ces conditions, la décroissance devient une nécessité. « Le mot d’ordre de


décroissance a surtout pour objet de marquer fortement l’abandon de l’objectif insensé de la
croissance pour la croissance. En particulier, la décroissance n’est pas la croissance
négative, expression antinomique et absurde qui voudrait dire à la lettre : « avancer en
reculant » … La décroissance n’est donc envisageable que dans une « société de
décroissance » dont il convient de préciser les contours16 ». « On peut, s’inspirant de la
charte « consommations et styles de vie » proposée au Forum des organisations non
gouvernementales (ONG) de Rio lors de la conférence des Nations unies sur l’environnement
et le développement de 1992, synthétiser tout cela dans un programme en six « r » :
réévaluer, restructurer, redistribuer, réduire, réutiliser, recycler.

Ces six objectifs interdépendants enclenchent un cercle vertueux de décroissance


sereine, conviviale et soutenable. On pourrait même allonger la liste des « r » avec :
rééduquer, reconvertir, redéfinir, remodeler, repenser, etc., et bien sûr relocaliser, mais tous
ces « r » sont plus ou moins inclus dans les six premiers17 ».

13
Serge Latouche, « A bas le développement durable ! Vive la décroissance conviviale ! »,
http://www.decroissance.org/textes/latouche.htm , consulté le 31 août 2004
14
Nicholas Georgescu-Roegen, cité par Serge Latouche, art. cit.
15
Serge Latouche, « Pour une société de décroissance », Le Monde diplomatique, novembre 2003, pp.18-19.
16
Serge Latouche, « Pour une société de décroissance », art. cit. « Une politique de décroissance pourrait
consister d’abord à réduire voire à supprimer le poids sur l’environnement des charges qui n’apportent aucune
satisfaction. La remise en question du volume considérable des déplacements d’hommes et de marchandises sur
la planète, avec l’impact négatif correspondant (donc une « relocalisation » de l’économie) ; celle non moins
considérable de la publicité tapageuse et souvent néfaste ; celle enfin de l’obsolescence accélérée des produits et
des appareils jetables sans autre justification que de faire tourner toujours plus vite la mégamachine infernale :
autant de réserves importantes de décroissance dans la consommation matérielle ».
17
Serge Latouche, « Pour une société de décroissance », art. cit.
La décroissance implique un changement radical de modèles de consommation, de
production et de mode de vie en général. Pour ce faire, il faut « littéralement sortir de
l’économie. Cela signifie remettre en cause sa domination sur le reste de la vie, en théorie et
en pratique, mais surtout dans nos têtes18 ». Il faut donc créer un « homme nouveau »,
comme d’aucuns ont déjà tenté de le faire par le passé.

La dimension politique du développement


« Partant de l'idée que le développement implique une politique systématique et
cohérente de l'État dans le but de promouvoir le progrès économique et social d'un peuple, il
devient clair que le contenu du concept ne saurait, en aucun cas, se dissocier des impacts
produits par l'intervention des pouvoirs publics dans le processus de développement »19. La
dimension politique du développement se focalise autour du rôle de l’Etat au sein du
processus de développement. Ce rôle a fait l’objet de grands débats. La contre-révolution
néoclassique a tout d’abord prôné la réduction drastique du rôle de l’Etat au profit du marché.
Devant les échecs, les néoclassiques ont dû au moins implicitement reconnaître la dimension
politique du développement notamment à travers la « bonne gouvernance ».

Au total, le développement se présente comme un phénomène dynamique complexe et


multidimensionnel.

18
Serge Latouche, « Pour une société de décroissance », art. cit.
19
Jean Ronald Legouté, Définir le développement : historique et dimensions d’un concept plurivoque, art. cit. p.22.
CHAPITRE III : CHAMP DE RECHERCHE
3.1 Présentation de la Commune de KATABA 1
3.1.1 Présentation générale

L’ex-Communauté rurale de Kataba 1 a été créée à la faveur de l’érection en Commune par le


décret n°2008-748 du 10 juillet 2008 de Diouloulou, ancien chef-lieu de la Communauté rurale.
Par la suite, la Commune de Kataba 1 a été créée en 2014 avec la communalisation intégrale
favorisée par l’Acte 3 de la Décentralisation.
La Commune de Kataba 1 couvre une superficie de 714km2. Elle est située dans
l’Arrondissement du même nom, dans le département de Bignona. Elle est limitée :
 Au Nord par la Gambie ;
 Au Sud par la Commune de Kafountine et Djignaky ;
 A l’Ouest par l’océan Atlantique et la Gambie ;
 A l’Est par les Communes d Djignaky et Djibidione.
La Commune de Kataba 1 présente un relief plat dans l’ensemble mais avec une légère pente qui
descend du Nord au Sud. Au niveau du fleuve de Diouloulou et des nombreux bolongs, le niveau
est sensiblement le même que celui de la mer.

 Le bilan de l’occupation des Sols


 Les ferrugineux tropicaux et /ou ferralitiques selon les conditions bioclimatiques propices
à la culture de céréales et de l’arachide ;
 Les sols argilo-limoneux rencontrés dans les pentes des vallées (zone des palmeraies),
propices à l’arboriculture et au maraîchage ;
 Les sols hydromorphes (sols gris) localisés en bas des pentes, favorables à la riziculture ;
 Les sols hydromorphes à Gley salé issus du contact alluvial fluviomarin, localisés aux
abords du fleuve Casamance, du marigot de Diouloulou et qui sont rizicultivables en
hivernage mais exposés à la remontée de la langue salée.
Aujourd’hui, la remontée de la langue salée et la salinisation des terres constituent les principales
menaces qui contribuent à la perte de la biodiversité et à la réduction de l’important potentiel
agricole et rizicole de la Commune.
- Traits climatiques
Le climat de la Commune de Kataba 1 est de type Soudano-guinéen, caractérisé par deux
saisons :
 Une saison sèche qui s’étend de novembre à mai ;
 Et une saison des pluies, de juin à octobre, au cours de laquelle, la plupart des activités
agricoles sont menées.
La pluviométrie, assez satisfaisante, varie entre 800 et 1400mm avec 50 à 80 jours de pluies, mais
elle est très irrégulière.
Les températures oscillent entre 15 °C et 33 °C pendant la période dite fraîche (de mi-décembre à
février), 16 °C et 36 °C au cours des périodes les plus chaudes (Mars, Avril) et redescendent
entre 22 et 33 °C pour le reste de l’année (Mai à novembre). Les amplitudes thermiques sont plus
marquées pendant les mois de janvier, Février et Mars.

Tableau 1 : Etat des lieux des formations forestières de la Commune

Type de Formation forestière Superficie (ha) Ratio %


 Forêt Galerie 516,3 0,68
 Forêt claire 309,7 0,40
 Savane arbustive à arborée 36983,6 48,35
 Savane arbustive 155 0,20
 Savane Boisée 38519 50,36
Total 76483,6 100,00

La Commune abrite une faune assez riche et diversifiée surtout dans ses parties Est, Nord-Ouest
et Sud où les forêts galeries et la forêt classée constituent l’habitat naturel de cette abondante
faune notamment des Guibs harnachés, des céphalophes à dos jaune.
Cet important potentiel forestier est aujourd’hui valorisé pour satisfaire les besoins des
populations.
Les Ressources en eau
La Commune de Kataba1 est l’une des Communes les plus arrosées de l’Arrondissement et
possède d’importantes ressources en eau favorables à la navigation, la pêche et l’agriculture. En
effet, la nappe est en général peu profonde et constitue la principale source d’approvisionnement
des populations de la Commune. Les eaux souterraines sont stockées dans les trois niveaux
aquifères recensés dans la Commune :
La nappe phréatique affleurant dans plusieurs villages de la Commune et dont le niveau varie
entre 10 et 18 mètres selon l’endroit où l’on se situe. Cette eau est accessible à différents
niveaux : bas-fonds (0 à 1m), versants (1-15m), plateaux (15 à 20m). Cette nappe joue un rôle
primordial dans le maintien et développement de la végétation.

 La nappe semi-profonde
La nappe profonde
Même si, le déficit pluviométrique a entrainé le tarissement précoce des puits, la Commune
possède encore un important capital en ressources en eaux de surfaces dominées par le fleuve
Casamance et le marigot de Diouloulou qui irriguent une bonne partie du territoire communal. A
ces deux cours d’eau s’ajoutent les nombreux bolongs qui traversent la Commune. Ce réseau
hydrographique est divisé en deux parties :
- Un réseau de bassin maritime influencé par la marée sur une distance de 60 Km en
amont ;
- Et un réseau de bassin continental
Cependant, la baisse de la pluviométrie a diminué considérablement les apports en eaux et
dénaturé ces cours d’eau : ensablement, disparition de la mangrove, taux de salinité de l’eau élevé
(3g/l en fin de saison de pluies en année pluvieuse et 35g/l en saison sèche), érosion côtière. Sans
oublier la remontée de la langue salée perturbant l’écosystème de mangrove provoquant ainsi la
disparition ou raréfaction de certaines espèces halieutiques.

Tableau 2 : Synthèse des potentialités et contraintes naturelles de la commune

Potentialités Contraintes
- Présence de réseau hydrographique - Érosion des côtes et berges ;
dense ; - Forte salinisation ;
- Abondance de produits halieutiques - Instabilité des nappes phréatiques ;
(poissons, huitres, crustacés, - Sols saumâtres ;
coquillage) ; - Avancée de la langue salée ;
- Forte présence de mangrove ; - Forte dégradation de la mangrove ;
- Productions fruitières (agrumes et - Exploitation irrationnelle et incontrôlée du
mangues) ; coquillage et du bois des palétuviers ;
- Forme aquatique diversifiée ; - Régression de la faune et flore aquatiques et
- Présence de ressources minières Continentales
(zircon) - Rétrécissement des zones humides
- Non-respect de la réglementation en matière
de pêche

Le Milieu Humain
Le dernier recensement de la population de 2013 de l’ANSD chiffre la population de la
Commune de Kataba1 à 23 480 habitants dont 12 131 Hommes et 11 349 Femmes qui
représentent donc un peu plus de48% de la population totale.

3.1.2. Structure de la population


A l’image du département de Bignona, la répartition par sexe et par âge de la Commune de
Kataba1révèle une population jeune et en âge d’activité.

3.1.3. Mouvement de la population


Du fait de sa position géographique et de la variété des produits agricoles et fruitiers, la
Commune de Kataba1 est une plaque tournante du développement locale qui attire des négociants
venant de toutes les régions du Sénégal et de la sous-région, doublée d’atouts avérés mais peu
exploités dans le domaine touristique.
Cependant, les conditions écologiques, et socio-économiques, parfois désastreuses, convolées au
manque de débouchés, ont aussi poussé les populations à inscrire la migration comme une
réponse à ces contraintes. Autrement dit, cette Commune est devenue à la fois un pôle de
migration, d’immigration et de transit (Doudou Dièye Guèye, 2014).
Notons :
 Un exode saisonnier, notamment dans les zones touristiques (Kafountine et Abéné) ;
 Un exode rural des jeunes vers d’autres régions notamment Ziguinchor, Dakar etc. d’où le
manque de main d’œuvre et l’inexploitation du potentiel économique local ;
 Une migration vers d’autres continents favorisés par le développement du tourisme dans
la Commune ;
La Commune est habitée par une mosaïque de groupement humain, symbole de la richesse
culturelle de la Commune. Le peuplement de la Commune s’est effectué à partir de plusieurs
points. Ainsi, les Diolas qui sont majoritaires (55%) sont venus du Blouf, du Karone, du Fogny
pour exploiter les terres fertiles disponibles. Ils sont très attachés à leurs origines où ils retournent
à l’occasion des manifestations religieuses et culturelles. On les retrouve plus particulièrement au
Nord, au Sud, à l’avant de la partie Ouest et Nord-Ouest. Viennent ensuite les Mandingues (40%)
qui proviennent du Pakao (région de Sédhiou) où elles se rendent chaque année pour effectuer
des cérémonies religieuses et culturelles. Les autres ethnies (Sérères Peuls) sont minoritaires
(5%) et implantées un peu partout mais sont plus concentrés dans la partie Centre de la
Commune. Cette composition laisse entrevoir un patrimoine immatériel riche, au regard des
différentes ethnies. En fait, chaque ethnie s’identifie à travers son histoire et sa culture diffusées à
travers un certain nombre d’évènements culturels et traditionnels La particularité de la Commune
est la présence de chérifs qui occupent les localités de Daresalam chérif, Madina Daffé,
Mahmouda Chérif.

Cependant, si les Diolas sont majoritaires, la langue la plus parlée reste le Mandingue. Sur le plan
religieux, l’Islam est la religion dominante (90%). Le reste (10%) est constitué de Chrétiens et
des adeptes de la religion traditionnelle.

3.1.4. Organisation spatiale


La Commune compte au total 35 villages répartis en 05 zones dont les réalités socioculturelles,
économiques et géographiques sont plus ou moins différentes.

Zone Villages concernés Caractéristiques prédominantes


ZONE 1 Kabadio, Bandjikaky, - Transfrontalière, ressources végétales, littoral
(KABADIO) Niafrang, maritime, marigot et mangrove, rizière ;
Kounkoudiang, - Transfrontalière, ressources végétales, littoral
Madina Birassou, maritime, marigot et mangrove, rizière ;
Koubanack - Islam, Culture diola et dans une moindre mesure
manding ;
- Tourisme, commerce transfrontalière,
exploitation forestière (bois de chauffe, bois
d’œuvre), pêche artisanale, préservation des
ressources halieutiques, aquaculture
(ostréiculture), Apiculture, Riziculture,
arboriculture (agrume, mangue, Anacarde),
maraichage ;
ZONE 2 Koudioubé, - Transfrontalière, ressources végétales, marigot et
(KOUDIOUBE) Macouda, mangrove, rizière ;
Touba, Madina Daffé, - Islam, Culture diola et dans une moindre mesure
Coulobory, manding ;
Mahamouda Diola, - Commerce transfrontalière
Kattack, Dombondir, - Exploitation forestière (bois de chauffe, bois
Dimbaya d’œuvre), pêche artisanale, Apiculture,
Riziculture, arboriculture (agrume, mangue,
Anacarde), maraichage
ZONE 3 (SELETY Selety, Bourome, - Transfrontalière, ressources végétales, rizière ;
Tambacounda, - Islam, Culture diola et dans une moindre mesure
Dienouncounda, manding ;
Koba Selety - Commerce transfrontalière, exploitation
forestière (bois de chauffe, bois d’œuvre),
Apiculture, production céréalière, Riziculture,
maraichage
ZONE 4 (DAROUL- Daroul-khaïri, - Ressources végétales, marigot et mangrove,
KHAÏRY) 2 Kataba1, Kataba, rizière, plateau ;
Koulandiang, - Islam, Culture diola et dans une moindre
Darsalamcherif, Bani- mesure ;
Israél - Exploitation forestière (bois de chauffe, bois
d’œuvre), pêche artisanale, Apiculture,
Riziculture, PFNL, Apiculture, Riziculture,
arboriculture (agrume, mangue, Anacarde),
maraichage

ZONE 5 (SAMBOU Samboulandiang, - Transfrontalière, forêt (dense), plateau ;


LANDIANG) Djilacoumoune, - Islam, Culture diola et dans une moindre mesure
Suzana, manding ;
Woniack, Djibara, - Commerce transfrontalière, exploitation
Tambouille, forestière (bois de chauffe, bois d’œuvre),
Barakéssé, Poukéne, Apiculture, production céréalière, PFNL,
Kouram, maraichage ;
3.2. BILAN DIAGNOSTIC
3.2.1 ANALYSE PAR SECTEUR
3.2.1.1 Secteurs productifs
3.2.1.2. Agriculture
La Commune de Kataba 1 se caractérise par des conditions écologiques et pluviométriques
propices à l’agriculture. Ce climat favorable offre à la Commune la possibilité de diversification
des activités agricoles (agriculture pluviale, riziculture, arboriculture, maraîchage).
Plus de 90% de la population pratique l’agriculture. On note que le riz constitue la principale
spéculation même si la culture d’arachide reste intense et malgré la croissance de l’arboriculture.
Les tubercules (manioc et patate) et les légumineuses (courges, pastèques, haricots) sont
fortement produits. L'évolution de l'agriculture locale est marquée par la persistance des
méthodes culturales traditionnelles, l'insuffisance ou la non-utilisation des intrants agricoles
(engrais, semences sélectionnées).
La tendance est plutôt au maintien des méthodes et outils traditionnels d’exploitation et qui a
comme conséquence une baisse continue des rendements rizicoles notamment pour le riz et le
mil. L'arachide qui a atteint un rendement record dans les années 80 a vu sa productivité baisser
et les superficies emblavées réduites. Environ 80% des terres ne sont plus exploitées (Touba,
Macouda, Katack etc.) Ce qui ne favorise pas l’autosuffisance alimentaire des populations.
Cette situation est aujourd'hui aggravée par l'absence de débouchés commerciaux et le faible prix
aux producteurs. Le PPDC a mis en place des dépôts de riz dans les concessions familiales et
prévoit aussi dans ses actions la viabilisation des vallées (Kataba1, Kabadio, Koubanack,
Niafrang, Bandjikaky). Il faut aussi noter que l’APAD est en train de mener des efforts
importants pour améliorer l’agriculture dans la Commune.
Le maraîchage est assez développé. Les cultures maraîchères sont en majorité pratiquées par les
femmes qui s’y adonnent après la récolte du riz en s’organisant en Groupement de promotion
féminine (GPF) surtout dans les zones transfrontalières.
De plus en plus, les jeunes investissent cette filière mais à une échelle beaucoup plus réduite. Les
cultures dominantes dans les blocs sont : l'oignon, la tomate, l’aubergine amère et le piment. Mais
le maraichage dans la Commune de Kataba1 pâtit du sous-équipement et du manque d’eau dans
les périmètres maraichers.
Les exploitations arboricoles (vergers) sont assez représentées dans la Commune. Elles sont liées
à la demande urbaine. On assiste alors à un accaparement des terres de plateau par les vergers.
L'arboriculture apparaît aujourd'hui comme une solution alternative à l'amenuisement des terres
rizicultivables. Les principales spéculations sont : le manguier, l’oranger, l’anacardier, le
mandarinier etc.
Les productions sont assez importantes par année, mais sont confrontées à un problème d’attaque
par des prédateurs du type de la mouche blanche et au manque d’organisation des acteurs en
filières. Ces problèmes menacent la pleine expansion de la filière.
L’ambition des autorités municipales de la Commune en termes d’agriculture est de moderniser
l’agriculture avec du matériel adapté, de promouvoir les engrais naturels avec le biogaz, le
compostage et l’utilisation du fumier.
Tableau 4 : de synthèse des principales contraintes et hypothèses de solutions

Contraintes Causes Conséquences Solutions


- Diminution des - Erosion côtière ; - Diminution des - Construire des digues antisel et
surfaces cultivables ; - Manque de rendements et de la autres ouvrages de rétention
- Utilisation de matériels parcours du bétail production ; d’eau ;
rudimentaires et manque - Insécurité alimentaire - Aménager des parcours du bétail ;
(Kadiandou) ; d’organisation du ; - Sensibiliser les populations sur
- Divagation des secteur ; - Exode rurale ; certaines pratiques agricoles ;
animaux ; - Problèmes - Conflit entre éleveurs - Aménager les vallées
- Insuffisance fonciers (limites et agriculteurs ; - Faciliter l’achat des matériels
d’aménagement des entre villages) - Prolongement de la agricoles et intrants aux
vallées et rizières ; - Emiettement des durée des travaux producteurs en les organisant en
- Dégradation des sols ; casiers rizicoles ; dans les vallées et fédération ;
- Difficultés - Insuffisance et rizières ; - Remembrer ou restructurer les
d’écoulement des retard dans la - Diminution des terres au niveau des vallées pour
produits agricoles ; dotation de surfaces cultivables ; faciliter le travail des motoculteurs
- Destruction des matériels et - Diminution des et tracteurs ;
cultures (insectes, vers, équipements revenus tirés des - Mettre à la disposition des
mouche blanche, agricole ; activités agricoles agriculteurs des intrants à haut
maladies des plantes - Pluviométrie rendement à temps ;
etc.) aléatoire ; - Renforcer l’effectif des conseillers
- Insuffisance de - Insuffisance agricoles déployés par l’ANCAR
magasins de stockage d’ouvrages - Aménager des zones de culture de
et d’unités de hydroagricoles ; contre saison ; Faciliter l’accès à la
transformation ; - Difficultés d’accès terre pour les femmes et les
- Manque de pistes de aux intrants jeunes ;
production ; agricoles - Faciliter l’accès au crédit et
- Remontée de la langue - Non utilisation par sources de financement aux
salée ; certains agriculteurs ;
- Accès difficile au producteurs des - Former et encadrer les
crédit et aux sources semences et autres arboriculteurs
de financement ; intrants à haut - Construire des magasins de
- Manque d’organisation rendements ; stockage et des unités de
; - Insuffisance de transformation des produits
- Difficultés de maîtrise formation et agricoles ;
de l’eau dans les d’encadrement - Aménager des pistes de production
périmètres maraichers technique des ;
et arboricoles ; producteurs ; - Construire des fourrières dans
- Absence de chaque zone ;
pratique agricole - Aménager des espaces agricoles
de contre saison par filière ;
- Utilisation des - Demander l’appui de l’Isra pour
techniques lutter contre la mouche blanche
agricoles non
durables (feux de
brousse, manque
de rotation,
défrichement
abusif, utilisation
non contrôlée de
produits
phytosanitaires) ;
- Manque de
fourrières ;

3.2.1.3. Élevage
L'élevage pratiqué est de type traditionnel, extensif. Son exploitation revêt un caractère beaucoup plus social qu'économique. Les rares
ventes ne sont envisagées qu’en cas de besoins sociaux urgents, et les abattages ont souvent lieu lors des cérémonies traditionnelles
(circoncisions, mariages, funérailles), etc. L'intégration élevage - agriculture est réelle et se fait sentir autant dans l’utilisation du
fumier dans l’agriculture que dans l’utilisation des résidus de récolte pour l’alimentation du bétail. La traction bovine (et autres formes
pour alléger les travaux agricoles) est aujourd’hui prise en considération dans la Commune pour augmenter de la production.
Les abattages de même que les ventes sont plus fréquents chez les caprins, les porcins et la volaille qui sont constitués essentiellement
de races locales.
Le type d'élevage pratiqué ne favorise pas une alimentation optimale du bétail car les pâturages naturels ne sont pas qualitativement les
meilleurs, même s'ils assurent une assez bonne couverture alimentaire du bétail. De plus, le suivi vétérinaire reste très irrégulier surtout
dans les zones les plus enclavées. Très souvent, des maladies se déclarent entraînant un taux de mortalité très élevé surtout chez les
bovins et ovins. Les maladies les plus fréquentes sont la pasteurellose, les charbons, la peste, le parasitisme interne (vers intestinaux),
le parasitisme externe (tiques, teignes, gales, poux, puces, etc.). Le seul vétérinaire qui intervient dans la Commune est à Diouloulou. Il
est aidé en cela par des auxiliaires dont la plupart proviennent d’autres localités. Dans la Commune, il n’existe qu’un seul auxiliaire,
qui intervient difficilement à cause du manque de moyen adéquat de déplacement (déplacement par vélo).
La race bovine locale qui prédomine ne permet pas un bon rendement en lait et en viande. Cela est lié au développement relativement
lent du bétail. L’insémination artificielle n’est quasiment pas pratiquée dans la Commune. Les tentatives d’inséminations ont enregistré
un important taux de mortalité, faute de formation adéquate et de suivi, selon les populations locales.
Il faut souligner que la commune de Kataba1 ne dispose pas d’abattoir, ni d’autres infrastructures modernes pour développer la filière
de l’élevage. Tout de même, quelques atouts remarquables sont notés, il s’agit entre autres de : l’existence du bétail et d’éleveurs, de
pâturages, de volailles, de sa végétation dense et luxuriante qui offre un environnement propice (biomasse abondante, résidus de
récoltes offerts, réseau hydrographique important etc.) pour développer l’élevage.
Quant à L’apiculture, elle ne connait pas un grand succès à part quelques productions notées notamment dans les localités de Madina
Birassou, Koudioubé, Koubanack, Bandjikaky, Mahamouda Diola etc. Les principaux points de collecte et d’exposition sont : la
miellerie de Madina Birassou et le centre de l’APAD de Diouloulou. Cependant, on constate une insuffisance dans la formation et
surtout un manque d’équipement (ruches) des producteurs expliquant la faible productivité alors que la demande très forte est loin
d’être satisfaite, malgré les interventions de l’APAD et l’appui de quelques partenaires (PADEC, PADA, Coopération française et
espagnole etc.). Pourtant, la Commune dispose d’une végétation importante et diversifiée propice à une exploitation apicole toute
l’année. Toutefois, il serait intéressant de la prendre en compte pour un meilleur développement car elle constitue de nos jours un
secteur très porteur.

Tableau de synthèse des principales contraintes et hypothèses de solutions

Contraintes Causes Conséquences Solutions


- Faible couverture - Prépondérance des - Faible rentabilité - Pratiquer l’insémination artificielle
sanitaire ; exploitations familiales ; - Taux élevé d- - Solliciter des subventions pour
- Système - Manque d’organisation ; mortalité liés aux accompagner les éleveurs ;
d’exploitation - Manque d’entretien du maladies - Mettre en place des équipements
traditionnelle bétail ; - Conflit entre modernes : (Abreuvoirs, Forage
- Existence de - Insuffisance dans la éleveurs et etc) ;
Mauvaises herbes ; formation et agriculteurs - Développer davantage l’apiculture
- Rareté de l’encadrement des - Problèmes ;
l’alimentation éleveurs ; d’alimentation du - Créer des coopérations
surtout en saison - Non pratique de bétail – d’éleveurs ;
sèche (eau, l’insémination - Faible productivité - Créer des zones de pâturages et de
fourrage) ; artificielle ; (viande et lait) ; parcours de bétail ;
- Faible niveau - Insuffisance de point - Faible production - Créer un cadre de concertation
d’équipement et de - D’eau pour l’abreuvage apicole entre éleveurs et agriculteurs ;
formation des surtout en saison sèche ; - Mise en place de fourrages ;
apiculteurs ; - Activités humaines non - Renforcer l’élevage de la volaille
- Vol de bétail ; durables (feux de et l’améliorer ;
- Existence de brousse, coupes - Renforcer le nombre d’auxiliaires
Nombreuses abusives) ; dans la Commune
pathologie - Cherté de l’aliment ; - Former des auxiliaires vétérinaires
sanimales ; - Le manque de pour appuyer le vétérinaire de
- Coût coordination des acteurs Diouloulou et renforce les
d’amélioration des apiculteurs et capacités d’intervention (moyen de
races locales insuffisance des déplacement) ;
- Absence de partenaires techniques et - Construction de fourrières dans
vétérinaire établi financiers ; chaque zone ;
dans la Commune - Cherté du matériel pour - Renforcer les capacités des
L’apiculture (ruches) éleveurs

3.2.1.3. Agroforesterie
L’agroforesterie est une activité très importante dans la Commune de Kataba1. Ainsi les produits exploités sont : l’huile et le vin de
palme, la noix de palmistes, le bois de chauffe, le charbon de bois, les chevrons de palmiers, les balais, les nattes, les produits de
cueillette (« maad », « toll », « solom » etc.). L’exploitation forestière occupe ainsi une place très importante dans les sources de
revenus des villageois.
Les feuilles, les racines et les écorces de certains arbres sont utilisées dans la pharmacopée. Ces ressources sont de plus en plus
menacées par les feux de brousse, l’exploitation abusive, la coupe des palmiers et des palétuviers et le déficit pluviométrique. Cette
forte pression a entraîné une prise de conscience et une organisation des populations au niveau de certains villages, avec
l’aménagement de 14 forêts communautaires avec l’ASAPID, en vue de la protection et de la restauration des ressources forestières.
Au-delà de la forêt classée et des forêts communautaires, on note que dans certains villages (Darsalam, Couram etc.) les populations
ont aménagé des espaces où sont menées les activités de reboisement mais non reconnues, des APAC, un local de production du
charbon à base de feuilles dénommé « Pakene karamba » (sauver la forêt) accompagné par l’ASAPID. Cette dernière envisage la
création d’éco-parcs dans les villages. C’est dire le rôle important joué les populations dans la protection de l’environnement.

Tableau de synthèse des principales contraintes et hypothèses de solutions


Contraintes Causes Conséquences Solution
- Insuffisance de - Manque de moyens - Limitation des - Sensibilisation sur la gestion
périmètres villageois ; Activités durable des ressources
pour la production de - Manque de agroforestières : forestières
certaines essences sensibilisation ; - Dégradation de la - Mettre en place des périmètres
forestières ; - Actions forêt ; villageois
- Raréfaction anthropiques - Dégradation de - Mettre en place des pares-feux
progressive des (Exploitation l’environnement - Equiper et organiser les comités
ressources forestières ; abusive de la forêt de lutte contre les feux de
- Exploitation de Kataba1 pour le brousses.
irrationnelle et abusive fumage du poisson - Aménager toutes les forêts de la
des ressources à Kafountine, feux Commune ;
ligneuses ; de brousse, - Appuyer techniquement et
carbonisation financièrement les planteurs ;
coupes abusives) ; - Accroitre les activités de
- Insuffisance de restauration des forêts ;
partenaires - Inciter les populations à
techniques et régulariser les espaces
financiers ; forestiers aménagés
- Empiètement de la
forêt classée pour
les habitats ;
- Non reconnaissance
de certaines forêts

3.2.1.4. Pêche
Malgré l’ouverture à l’Océan et l’existence de cours d’eau, la Commune de Kataba1 n’a pas une vocation de pêche très affirmée. On
retrouve des points de débarquement à Niafrang, Kataba 1, Kataba2, Dombondir, Katack, Koubanack. Ce sont plutôt des quais
traditionnels. La pêche y est artisanale et son développement est freiné par un manque d’organisation des acteurs de la filière le
manque d’infrastructures de pêche et de dispositif organisationnel de gestion des ressources halieutiques. Les mises à terre des
poissons et crustacés ont connu une tendance à la baisse durant ces dernières années à cause de la forte pression sur les ressources
halieutiques du fait des pratiques de pêche non durables et les coupes abusives de la mangrove.
Il n’existe qu’un seul agent de la pêche établi à Kafountine pour tout l’arrondissement et il n’existe pas de structures locales de gestion
de la pêche. Mais la Commune est traversée par l’AMP d’Abéné. L’aquaculture n’est pas développée dans la Commune malgré les
atouts.
Les mises à terre sont composées de brochets, de capitaines, de soles, de courbines, d’ethmaloses, de carangues, de dorades, de
requins, de tilapias, de différentes carpes, de mulets, de machoirans, etc.

3.2.1.5. Transports
La Commune de Kataba 1 est accessible extérieurement par la RN5 qui la traverse. Toutefois, le réseau routier en termes de mobilité
interne est constitué principalement de pistes et de quelques pistes de production dans un état de dégradation avancée pour la plupart et
ne facilitant pas la mobilité interne de la population et le transport des biens.
Les moyens de transport disponibles sont constitués d’un parc vétuste de véhicules automobiles et des Jakarta. La « seule gare routière
» considérée comme telle est à Séléty à la frontière RN5 avec la Gambie et un espace de stationnement est aménagé à Bandjikaky
depuis cette année (2017). Il faut noter que la plupart des transporteurs automobiles opérant dans la Commune, résident principalement
dans les Communes voisines de Diouloulou et Kafountine. Le secteur du transport est très faiblement représentatif tant en termes
d’infrastructures et d’équipement, qu’en terme de parc. La commune prélève des droits de stationnement pour les véhicules.
Globalement, la Commune de Kataba 1 souffre d’un déficit de voies de communication praticables en tout temps et de moyens de
transports adéquats. Cet enclavement interne et externe renchérit les coûts des intrants et équipements agricoles ainsi que les coûts de
transport des biens et personnes. Aussi, ces difficultés de mobilité des populations influent négativement sur l’accès des populations
aux services sociaux de base : école, santé, services administratifs, points d’eau etc.
Pour développer le secteur du transport, l’accent doit être mis sur le désenclavement de la Commune en rehaussant l’investissement
dans de nouvelles routes et dans l’entretien des voies existantes. Les zones intérieures coupées du reste de la Commune, notamment
pendant l’hivernage ont besoins de pistes inter villages et surtout de pistes de production pour parvenir à l’intégration de l’économie
locale.
Enfin, en soutien à ces investissements, la Commune, avec le soutien de ses partenaires devra mettre en place globalement, un
programme de modernisation des moyens de transport.

 Tableau de synthèse des principales contraintes et hypothèses de solutions

Contraintes Causes Conséquences Hypothèses de solutions


- Routes non - Peu d’investissement - Problème - Réhabilitation des pistes de
praticables surtout sur un réseau routier d’évacuation des production ; et améliorer l’état des
en saison des pour le produits agricoles pistes et sentiers.
pluies ; désenclavement en particulier, - Construire une corniche reliant :
- Enclavement des interne de la - Circulation des Abéné- Niaffrang-Kabadio-Katack-
villages de Commune personnes et des Mahmouda- Dombondir-Macouda-
l’intérieur ; - Manque d’intérêt et biens limités ; Touba-Dimbaya- Bourom-Séléty-
- Moyens vétustes d’initiative privée - Vieillissement Tambacounda-Kabéka- Tambouille-
de transport pour le transport rapide du parc Djibidione
automobile - Ouverture d’une piste reliant
Kataba1- Darsalam Chérif-
Samboulandian-Poukene- Woniack-
Tambouille ;
- Ouverture d’une piste reliant
Bandjikaky-Kounkoudian-
Mahmouda Diola ; Réhabiliter le
tronçon Bandjikay-Colomba-
Albadar

3.2.1.6. Énergies
La Commune de Kataba 1 est sous électrifiée. Le niveau d’électrification est très insuffisant malgré les besoins exprimés par les
populations. Seuls les villages de Kataba1, Kataba 2, Kabadio, Darsalam Chérif Darou Khaïry, Koubanack, Séléty, Madina Birassou et
bandjikaky sont électrifiés. Barakessé est électrifié en panneaux solaires.
Les installations en énergies alternatives (solaire surtout) restent très marginales pour améliorer de manière conséquente ce secteur.
Cependant, la présence de l’ASER et les installations en cours dans la zone du Narang ouest, laissent présager une amélioration
progressive de ce secteur.
Pour ce qui concerne le combustible, l’utilisation du gaz butane est moins répandue. C’est plutôt le bois et du charbon de bois qui sont
les plus utilisés. Car la Commune vu l’importance de ses ressources végétales connait une importante exploitation du bois et du
charbon de bois. Ce qui rend le produit disponible toute l’année avec des prix abordables par rapport à ceux du gaz butane jugé cher.
Toutefois, l’exploitation non contrôlée du bois conduit à la déforestation. Il faut, par ailleurs, noter le travail de l’ASAPID qui aide les
femmes dans la transformation des feuilles en combustible (lutte contre la déforestation et coupe de bois).
Une bonne couverture énergétique reste une condition préalable au développement socio-économique de la Commune. C’est pourquoi,
l’accent doit être mis sur le mix énergétique à travers l’introduction massive du solaire dans la fourniture d’énergie et la mise en place
d’installations domestiques et au niveau des infrastructures publiques (écoles, postes de santé etc.).

Tableau de synthèse des principales contraintes et hypothèses de solutions

Contraintes Causes Conséquences Solutions


- Déforestation - Exploitation abusive - Baisse des ressources - Sensibilisation des populations sur
- Coût élevé de la des forêts forestières l’exploitation et la protection des
technologie solaire - Manque de moyens - Faible accès à forêts
; financiers ; l’énergie - Aménagement de forêts-
- Insuffisance dans - Insuffisance de communautaires
les installations moyens de la - Faciliter l’accès à l’énergie au-
pour l’éclairage Commune pour ménages
public régler les factures de - Extension de l’électricité dans tous
l’éclairage public ; les villages de la Commune
- Création de comités pour une
gestion durable des infrastructures
énergétiques (centrale solaire) ;
DEUXIEME PARTIE :
CADRE
METHODOLOGIQUE ET
ANALYTIQUE
DEUXIEME PARTIE : CADRE METHODOLOGIQUE ET
ANALYTIQUE
CHAPITRE I : METHODOLOGIE ET TECHNIQUES DE RECHERCHE

La recherche est définie comme l’ensemble des études et des travaux menés méthodiquement par
un spécialiste et ayant pour objet de faire progresser la connaissance. La recherche est donc la
partie purement technique de notre travail et qui nous amène in fine à présenter un produit fini :
le mémoire. Pour mener à bien notre recherche, nous avons fait appel à plusieurs techniques. Il
s’agit de l’enquête par questionnaire, du guide d’entretien, de l’interview et de la recherche
documentaire. Bien entendu toutes ces techniques s’inscrivent dans une méthodologie c’est-à-dire
la démarche par laquelle pour collectons, analysons et interprétons les données de terrain pour en
tirer une valeur scientifique.

1.2 La recherche ou revue documentaire

Un mémoire se veut être une contribution scientifique sur un sujet donné. Cependant, il ne peut
lui-même avoir une valeur scientifique qu’en prenant en compte les écrits théoriques et
empiriques qui l’ont précédé aussi bien dans sa méthodologie que dans sa technique d’analyse
des données. La revue ou recherche documentaire a donc consisté pour nous à identifier et
consulter tous les ouvrages qui peuvent renseigner sur le sujet. Ces ouvrages étaient entre autres :

 Des livres de spécialité sur les projets de développement local et communautaire


 Des rapports de recensement des populations bénéficiant des bienfaits des dits projets
 Des travaux de recherches tels que les mémoires ou des articles scientifiques
 Des copies d’interview et des archives de la presse ou autre sur les projets de
développement

La revue documentaire revêt un caractère important dans notre recherche car elle nous a permis
de faire un rappel sur les réalisations du PUMA au Sénégal de façon générale et principalement
dans la commune de KATABA 1 en base Casamance, tel est notre champ de recherche.

1.3 Guide d’entretien

Le Guide d’entretien est un ensemble de questions cohérentes par leur hiérarchisation et destinées
à une personne ou un groupe de personnes. Ces questions permettent de recueillir leur avis sur un
sujet bien donné. Dans le cadre de la rédaction de notre mémoire, le guide d’entretien nous
permet d’orienter nos questions et d’obtenir par la suite des réponses utiles pour nos recherches.
Dans le cas présent, le guide a servi de base aux aspects qualitatifs de la recherche auprès des
populations locales, des cadres de l’administration publique, et d’autres autorités locales tel que
les chefs de village. Les axes suivants ont été explorés :

 Les impressions sur les réalisations du PUMA dans la région de Ziguinchor


 Le niveau de satisfaction

1.4 Interview

L’interview se présente comme un tête-à-tête oral entre deux parties et destiné à la publication ou
à la diffusion au cours de laquelle sont recueillies les opinions, les projets ou les positions d’une
personne. Au cours de l’échange, l’une des parties cherche à tirer des informations de l’autre sur
un thème ou une problématique donnée. Dans ce schéma, la première partie est le chercheur et la
seconde l’enquêté ou le groupe d’enquêtés.

Cette technique de recherche a été essentiellement associé aux autres techniques citées et
expliquées plus haut. A titre d’exemple, elle nous a permis d’avoir des compléments
d’information aux questionnaires. Elle a aussi été l’approche privilégiée par certaines sources qui
ont souhaité des échanges de 10 à 30 minutes sur un ou plusieurs aspects de notre sujet de
recherche pour gagner en temps et en efficacité en raison de leurs agendas chargés. L’étape de la
retranscription, nous a permis par la suite de sélectionner les informations qui apportent une
valeur à notre recherche. Bien entendu les données avancées par nos interlocuteurs ont fait l’objet
d’une vérification.

1.5 Echantillonnage

Nous avons collecté nous-même l’intégralité des données dans le cadre de ce mémoire selon une
technique visant à avoir des données qualitatives. Notre option a donc été de regrouper les
personnes interrogées par sujets ou notions en lien avec notre thème de mémoire. Mais dans un
premier temps, nous pensons être utile de présenter en détails les principales composantes de
notre échantillon.

Les chefs de village


Le Maire de KATABA 1

Les populations locales

Les populations locales de la zone concernée sont des bénéficiaires directs ou indirects des fruits
des réalisation du PUMA dans leur localité. Et ces dernières pourraient tirer profit de
l’installation d’unité des infrastructures de bases et bien d’autres. La prise en compte de leur
point de vue et observation dans le cadre de notre recherche était donc importante. Nous avons
donc pris le soin d’interroger des personnes de tout genre, venant d’un village proche ou voisin.
Des personnes évoluant dans le commerce, l’éducation, les services ou même dans les
administrations publiques ou privés ont répondu à nos questions. Certaines ont indiqué par
moment avoir un parent, un ami ou une connaissance. Notre échantillon « population locale » est
composé de 35 Responsables et plus de 150 individus.

- Village de TOUBA TRANKIL

Le focus groupe de l’entretien dans le village de Touba Trankil a été effectué avec, en plus
du chef de village :

- Amadou DIEME,
- Thiémo SANE, tailleur
- Idrissa SAMBOU, notable
- Amy THIAM, présidente GPF
- Youssouph GOUDIABY, bureau des jeunes
- Limamou DFIATTA, Comité de Gestion de l’Ecole (CGE)
- Bacary COLY, président ASC
- Kalarou CAMARA, président de la jeunesse
- Malang SAMBOU, directeur école élémentaire
- Diénéba BODIAN, membre du GPF
- Sény DIATTA, notable
- Mamoudou TOURE, Imam du village
- Malang DIEME, gérant du foyer

(Voir Photo en annexes)

- Le village de KOURAM, pour ce village, en plus du chef de village, ont pris part à
l’entretien :
- Daouda BADIANE, ICP
- Dianké BADJI, matrone du village de Kouram
- Diénaba DIEME, Badienn GOKH du village de Kabékelle
- Sokhna BADJI, Badienn GOKH du village de Kouram
- Diariétou SONKO, Badienn GOKH du village de Waniack
- Fatou Dems COLY, Badien GOGH du village de Kouram
- Ndeye Coumba BADJI, matrone du village de Soussana
- Soukeye COLY, Présidente du GPF,
- Mariama SANE, membre du GPF
- Sékou BADJI, Président des jeunes de Kouram
- Youssouph BADJI, ASC du poste de sante
- Famara BADJI, notable du village de Kouram

(Voir Photo en annexes)

Difficultés rencontrées.

Lors de l’élaboration de ce travail n’était pas chose facile, car, nous avons éventuellement
rencontrer des difficultés d’ordre d’accès des répondants, parce que la majeure partie des temps
les personnes faisant parties des populations interrogées sont le plus souvent aux champs sinon
chacun à ses occupations.
CHAPITRE 2 : ANALYSE DES RESULTATS DE L’ENQUETE

L’analyse des résultats de cette partie porte uniquement sur les données recueillies lors de nos
entretiens avec les populations dites concernées.

Section 1 : Analyse des résultats de l’entretient avec le chef du village de Touba TRANKIL

A- Les objectifs du PUMA dans la commune de KATABA 1.

1- Votre localité a-t-elle bénéficié des réalisations du PUMA ?


Oui
2- Quelles ont été les blocs ou départements concernés et ayant bénéficiés de ces
réalisations ?
Jeunesse et Loisirs.
3- Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à ces réalisations du PUMA ?

« Le village manque d’infrastructures pour les loisirs et les activités de la jeunesse. Le foyer peut
également servir de lieu d’accueil et d’hébergement des hôtes du village. Il est aussi un centre
polyvalent de formation et de réunions et de tenues d’ateliers et séminaires entre autres ».

4- Quels sont les enjeux des réalisations du PUMA en termes de :

- Construction d’infrastructures de bases

« Avoir de l’eau potable, de l’électricité qui est un prérequis au développement économique et


social, développer des Activités Génératrices de Revenus, avoir des pistes pour le
désenclavement de notre village…… »

- Construction de centre sanitaire

« Avoir des soins de qualité, poste de santé et maternité bien équipés et les logements de l’ICP et
de la Sage-Femme. La population pourra se soigner sur place au lieu de se rendre en Gambie
pour des soins médicaux, accouchements des femmes, déclarations des naissances de nos
enfants.  »

- Construction d’écoles primaire et collège

« Inscrire nos enfants dans des écoles sénégalaises. Présentement, tous nos enfants fréquentent
l’école gambienne. Nous ne voulons pas de cela ».

5- Quelles sont, les améliorations apportées par le PUMA ce qui concerne :

- La sécurité des populations aux frontières ;

« Disposer des services sociaux de base au niveau des villages frontaliers ; ce qui permet la
sédentarisation de la population et d’éviter les récurrents conflits liés à la traversée des
frontières  ».

- La protection de l’environnement ;

- Développement agricole

Commentaire :

Les réponses obtenues des 5 premières questions nous montrent bien que la population
concernée est satisfaite des réalisations du PUMA ; néanmoins ; il semble que bien d’autres
choses devraient encore être réalisées.

B-L ’évaluation des réalisations du PUMA dans les localités concernées.

1- Quelles sont les réalisations réellement faites par le PUMA ?

Un Foyer des jeunes est réalisé et réceptionné.

2- Quelles sont vos impressions de façon globale sur le PUMA.


« Le PUMA est un bon programme que nous saluons et souhaitons bénéficier encore de ces
projets. Cependant, le foyer des jeunes déjà réalisé et inauguré s’ouvre de la qualité (toiture
poreuse et très mal faite entrant l’écoulement des eaux pluviales qui endommagent le plafond et
la qualité de la peinture. Le plafond, les portes et fenêtres, ainsi que les équipements sanitaires
sont en mauvais état. Cette situation empêche le déroulement de la formation en information au
niveau du foyer avec l’équipement du PUMA à hauteur de cinq ordinateurs. De peur de
provoquer un court-circuit avec la mauvaise toiture et le plafond en mauvais état, le comité de
gestion a décidé d’arrêter l’alimentation du foyer en électricité ».

3- Quelles sont les problèmes auxquels le PUMA aurait fait face lors de son exécution ?

Difficulté d’accès, car le village de Touba Trankil est enclavé avec une mauvaise piste
de production qui le relie à la Commune de Diouloulou.

4- Est-ce que les réalisations du PUMA ont été satisfaisantes selon vos attentes ?

Pour les objectifs visés par la réalisation du Foyer, oui. Cependant, l’ouvrage est de très
mauvaise qualité….

5- Comment évaluer vous les réalisations du PUMA dans votre localité ?

Nous sommes très satisfaits des réalisations du PUMA pour le compte de notre localité, car ces
réalisations nous ont apporter plein de bonnes choses que nous n’espérions pas au paravent.

Résultats

En gros quels sont les impacts des réalisations du PUMA dans la commune de KATABA 1 ?

La population de Touba Trankil dispose d’un foyer pour ses activités de loisirs, de réunions, de
formation et ateliers tenus dans le village. Il faut noter que la population a beaucoup décrié la
qualité de l’ouvrage qui n’est presque pas utilisé. Sous ce rapport, aucun impact n’a été noté
avec cet ouvrage dans le village de Touba Trankil, commune de Kataba 1
Commentaires

Suite, à cet entretien, il est ressorti que les réalisations du PUMA dans cette localité, notamment
le village Touba Trankil ont porté leurs fruits et permis aux populations bénéficiaires de profiter
pleinement des dites réalisations. Aussi il ressort que le PUMA a apporté du changement avec la
construction des infrastructures demandées pour leur usage principal. Effectivement les
réalisations du PUMA montrent combien il, est important pour un Etat de mettre en place de
telles initiatives qui permettent le développement local et communautaire. Grace à ce programme,
nous sommes sûr que le PSE est un plan important s’il arrivait a réalisé tous les projets en vue.

La satisfaction des populations est globale et à tous les niveaux des réalisations faites.

En effet les réponses recueillies lors de notre entretient avec les personnes concernées dans cette
localité on juste permis de confirmer nos hypothèses spécifiques 1,2 et 3 à savoir

 Hypothèse 1

La Mise en œuvre du PUMA dans la commune de KATABA 1 a produit des résultats


spectaculaires pour les populations bénéficiaires.

 Hypothèse 2

Le PUMA a apporté des réels changements dans le quotidien des populations de KATABA 1

 Hypothèse 3

L’exécution du PUMA dans la commune de KATABA 1 a été un succès et la satisfaction des


populations est effective
Section 2 : Analyse des résultats de l’entretient avec le chef du village de Touba TRANKIL

B- Les objectifs du PUMA dans la commune de KATABA 1.

6- Votre localité a-t-elle bénéficié des réalisations du PUMA ?

Oui

7- Quelles ont été les blocs ou départements concernés et ayant bénéficiés de ces
réalisations ?

Santé et Education.

8- Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à ces réalisations du PUMA ?

« Le village de Kouram, qui a vu le retour de sa population refugiée en Gambie en 2010


manque de tout. Le Maire de la commune, artisan majeur de ce retour a plaidé pour
l’implantation d’une telle infrastructure dans ce village où les populations se rendaient en
Gambie pour se soigner, et les femmes pour accoucher et y déclarer la naissance de leurs
enfants. L’ancien poste de santé est un abri provisoire peu fréquenté par la population locale ».

9- Quels sont les enjeux des réalisations du PUMA en termes de :

- Construction d’infrastructures de bases

« Avoir de l’eau potable, de l’électricité qui est un prérequis au développement économique et


social, développer des Activités Génératrices de Revenus, avoir des pistes pour le
désenclavement de notre village  ».

- Construction de centre sanitaire


« Pouvoir se soigner dans un poste de santé équipé dans son propre village, disposer d’une
maternité pour permettre aux femmes enceintes d’accoucher localement village et déclarer les
enfants à l’Etat civil de la commune de Kataba 1  ».

- Construction d’écoles primaire et collège

« Inscrire nos enfants dans des écoles sénégalaises. Dans le passé, tous nos enfants
fréquentaient l’école gambienne témoignent les populations ».

- Développement communautaire et social

10- Quelles sont, les améliorations apportées par le PUMA ce qui concerne :

- La sécurité  des populations aux frontières ;


- La protection de l’environnement  ;
- Développement agricole

B-L ‘évaluation des réalisations du PUMA dans les localités concernées.

6- Quelles sont les réalisations réellement faites par le PUMA ?


- Un poste de santé équipé, une maternité équipée, deux logements, l’un pour l’ICP et
l’autre pour la sage-femme.
- Trois salles de classe sont également en construction par le PUMA et un mur de clôture
au niveau de l’école élémentaire de Kouram
- Une piste de 1,5 km a également été réalisée pour désenclaver le village de Kouram.
7- Quelles sont vos impressions de façon globale sur le PUMA.

« Le PUMA est un très bon Programme qui est venu à son heure. Depuis que notre pays a
accédé à l’indépendance, nous nous sommes toujours soignés en Gambie, nos enfants envoyés
étudier en Gambie, utilisé la monnaie gambienne et tout ce que nous consommons nous provient
de la Gambie. Cette situation a été accentuée avec les affrontements entre l’armée sénégalaise et
les éléments du MFDC qui ont entrainé la fuite de toute la population en Gambie en 2006. Donc,
tout le monde salue le Programme et exprime sa satisfaction totale ».
8- Quelles sont les problèmes auxquels le PUMA aurait fait face lors de son exécution ?

« Difficulté d’accès, le village étant enclavé l’approvisionnement du chantier en matériaux


posait d’énormes difficultés. Le village a hébergé et a sécurisé les ouvriers des chantiers ».

9- Est-ce que les réalisations du PUMA ont été satisfaisantes selon vos attentes ?

Oui, nous sommes très satisfaits de ces réalisations.

10- Comment évaluer vous les réalisations du PUMA dans votre localité ?

« Le poste de santé de Kouram et sa maternité polarisent tous les villages environnant bien que
dans ces villages existent des postes de santé et maternité. C’est vraiment une réussite totale ».

Résultats

En gros quels sont les impacts des réalisations du PUMA dans la commune de KATABA 1 ?

« Le poste de santé et la maternité de Kouram sont très attrayants et très bien équipés. Cette
situation a favorisé un accroissement considérable des consultations au niveau du village de
Kouram et dans les autres villages environnants (tels les villages de Tambouye, Kabékelle,
Waniack, Soussana, Diégouna, Djibarak). Des femmes quittent souvent les villages de Dar
Salam Chérif, Djibidione et Assome Silathiaye pour accoucher à la maternité de Kouram. Le
poste est très bien fréquenté par les populations. L’ICP soutient recevoir des habitants de
Boulok, un village frontalier de la Gambie qui viennent se soigner également à Kouram.

Nos enfants sont tous à l’école avec des pièces d’Etat civil en bonne et due forme. Nous sommes
très satisfaits du PUMA.

Cependant, le mini forage du poste de santé est tombé en panne, les panneaux solaires ne
parviennent pas à fournir une énergie suffisante au Poste de santé et à la maternité. L’ICP
demande un appui considérable en médicament en plus de son recrutement dans la fonction
publique ».
Commentaire

Tout comme l’entretien du village Touba Trankil ; celui du village de Kouram ; nous a permis de
recueillir pour autant des impressions ainsi que le ressentis des populations et responsable de ce
village. Les informations reçues lors de cet entretien a permis de voir que les populations ; ainsi
que leurs dirigeants manifestaient une satisfaction sans pareil avec les réalisations du PUMA, qui
ont permis à un grand nombre de jeunes de se prendre en charge. Toutes ces réalisations ont été
possible grâce à la vision du chef de l’Etat en général, et des responsables des dits villages en
particulier.

Les populations ont montré combien leur satisfaction était grande. Cela vient une fois de plus
confirmer nos hypothèses 1, 2 et 3

 Hypothèse 1

La Mise en œuvre du PUMA dans la commune de KATABA 1 a produit des résultats


spectaculaires pour les populations bénéficiaires.

 Hypothèse 2

Le PUMA a apporté des réels changements dans le quotidien des populations de KATABA 1

 Hypothèse 3

L’exécution du PUMA dans la commune de KATABA 1 a été un succès et la satisfaction des


populations est effective
Section 3 : Analyse des résultats de l’entretien avec le maire de la commune de KATABA 1

Entretien avec le Maire de la Commune de KATABA 1, Monsieur Abdoulaye BADJI

- Parlant du village de Kouram :

Des affrontements qui ont opposé l’armée sénégalaise au Mouvement des Forces Démocratiques
de Casamance (MFDC) ont entrainé la fuite des populations en 2006 laissant derrière elles tout
leur bien. En 2010, c’est le début des négociations par le Maire pour le retour de la population. Le
village de Kouram, qui manque de tout a vu sa population revenir au bercail. C’est ainsi qu’avec
le PUMA, j’ai plaidé pour la réalisation d’un poste de santé et d’une maternité dans ce village. En
plus, le PUMA a réalisé dans ce village, trois salles de classe et un mur de cloture au niveau de
l’école élémentaire de Kouram. Pour contribuer au désenclavement du village, le PUMA a réalisé
une piste de 1,5 KM.

- Parlant du village de Touba Trankil :

Le PUMA a également réalisé un foyer des jeunes du village de Touba Trankil. En perspectives,
le Programme va réaliser deux gros forages dans les villages de : Madina Daffé, forage qui va
polariser les villages de Touba Trankil, Koudioubé et le village de Koulobory ;

Un autre forage sera construit dans le village Djibarak pour alimenter les villages Kouram,
Tambouye, Kabékelle.

Doléances du Maire pour sa localité au PUMA :

1- Construire l’école élémentaire du village de Kabékelle qui avait connu le méùe sort que
celui de Kouram lors des affrontements de 2006.
2- Construire trois salles de classe et iun mur de cloture à l’école élémentaire du village
frontalier de Séleyti ;
3- Construire une maternité dans le village de Dimbaya qui souffre de la concurrence de la
Gambie.
4- Construire et équiper un centre secondaire d’Etat civil dans le village de Koudioubé pour
rapprocher les populations dans le cadre de la déclaration des naissances.

IMPRESSIONS :

Le Maire se dit satisfait des réalisations du PUMA qui relèvent des aspirations des populations
concernées. Cet entretien nous à tous juste permis, au-delà des réponses reçues des deux
précédents entretiens ; d’apporter une confirmation globale pour une meilleure conclusion.
CHAPITRE 3 : RECOMMANDATIONS

Dans ce chapitre il est question de proposer des recommandations sachant que tout se peut -être
parfait. Il s’agit effectivement de demander à l’Etat et aux responsables de mise en œuvre de ces
programmes de :

- Maintenir ces programmes pour favoriser le développement local et communautaire.


- Développer les stratégies pour le maintien de tels programmes dans les localités
reculées.
- Elargir le champ d’application ainsi que les territoires bénéficiaires des réalisations de
ce type de programme.
- Intéresser les jeunes à l’importance de ce type de programme pour l’amélioration de
leurs conditions ainsi que leur avenir.
- Faire un suivi régulier pour se rassurer de la bonne tenue et exécution des dits
programmes.
- Impliquer les autorités locale et communautaires dans le choix des éléments
d’urgences.
- Augmenter la construction d’infrastructures de base pour le bien-être des populations.
- Construire des écoles et des centres de formation professionnelle pour garantir un
avenir meilleur des jeunes.
- Aussi, il faut orienter ces programmes dans le secteur agropastoral afin de favoriser
l’autonomisation des femmes.
CONCLUSION
Le Sénégal, tout comme la majorité des pays du monde, a signé la Convention des
Nations Unies, afin que toute forme de discrimination à l’égard des femmes et des populations
rurales vivant dans les lieux enclavés soit éliminée.

L’une des dispositions assure spécifiquement aux femmes le droit « d’avoir accès aux crédits et
aux prêts agricoles, ainsi qu’aux services de commercialisation et aux technologies appropriées et
de recevoir un traitement égal dans les reformes foncières et agraires et dans les projets
d’aménagement rural et de développement territorial et local ». A l’heure où beaucoup de pays du
Sud s’engagent dans des réformes foncières, la complexité des systèmes fonciers s’appuyant sur
des systèmes juridiques hérités (et non construits culturellement) et sur des politiques ou
coutumes de gestions foncières discriminatoires, entrave l’accès à des soins de santé de base.
C’est grâce à tous ces constats que l’Etat du Sénégal au travers du PUMA (Programme
d’Urgence de Modernisation des Axes et territoires frontaliers) porté dans tout le pays a permis à
toutes les régions du Sénégal de bénéficier des réalisations prévues à cet effet.

Les logiques privatives, le titre de propriété ou la garantie d’exploitation de la terre ne


permettront pas une production agricole garante d’une meilleure alimentation si l’on n’intègre
pas les femmes dans la définition des enjeux fonciers à l’échelle locale et nationale.

L’accès à la formation professionnelle et l’éducation est donc ressenti comme point de départ de
l’émancipation des populations rurales ; notamment les jeunes, mais il peut s’ajouter aux charges
de travail, surtout pour les jeunes filles, d’où la Construction des centres de renforcement des
capacités des jeunes, des centre culturels et bien d’autres. Les réalisations du PUMA ont permis
de satisfaire les attentes des populations en réalisant tout ce qui semblait être urgent en permettant
aux populations de ne plus traverser la frontière territoriale, ce qui traduisait un risque non évalué
mais très grand.
Et lors des enquêtes terrains, nous avons pu constater que les populations étaient très satisfaites
dans la globalité des réalisations. Ce qui vaut plus de mille mots, ce sont ces réalisations qui ont
apporté plus de chaleur surtout pour les zones reculées.

Bibliographie
Ouvrages

1. Commission Mondiale sur l'Environnement et le Développement (CMED), 1988. Notre


avenir à tous, Éditions du Fleuve / Les publications du Québec, Montréal.

2. François Perroux, L’économie du XXème siècle, Paris, PUF, 1964, p. 155.


3. Gérard.Destanne de Bernis : « Le sous-développement, analyses et représentations »,
Revue Tiers Monde, n° 57, janvier-mars 1974, p.106.
4. Ibidem p.11.

5. in : Dictionnaire économique et social, Paris, Hatier, 1990, p.115.

Articles

6. Jean Ronald Legouté, Définir le développement : historique et dimensions d’un concept


plurivoque, Cahier de recherche Vol. 1, n° 1, Montréal, Groupe de recherche sur
l’intégration continentale, Université du Québec, Février 2001 Serge Latouche, Faut-il
repenser le développement ? Paris, PUF, 1986, p. 10., p. 15-16. Frédéric Teulon,
Croissance, crise et développement, Paris, Presses universitaires de France, 1992.
7. Jean Ronald Legouté, Définir le développement : historique et dimensions d’un concept
plurivoque, art. cit. p.22.

8. Nicholas Georgescu-Roegen, cité par Serge Latouche, art. cit.

9. On se souvient de la publication en 1972, du rapport du club de Rome (ou rapport


Meadows) Halte à la croissance ? Qui introduisait la notion de « croissance zéro ». Les
tenants de la décroissance estiment que cet objectif est insuffisant.
10. Osvaldo Sunkel : « L'évolution de la pensée en matière de développement. Exposé
général » ; in : L'évolution de la pensée sur le développement ; Bulletin de liaison de
l'OCDE, n°1, 1977, p.11.

11. Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD, Rapport mondial sur le
développement humain 2001.

12. Serge Latouche, « A bas le développement durable ! Vive la décroissance conviviale ! »,


http://www.decroissance.org/textes/latouche.htm , consulté le 31 août 2004

13. Serge Latouche, « Pour une société de décroissance », art. cit.


14. Serge Latouche, « Pour une société de décroissance », art. cit.
15. Serge Latouche, « Pour une société de décroissance », art. cit. « Une politique de
décroissance pourrait consister d’abord à réduire voire à supprimer le poids sur
l’environnement des charges qui n’apportent aucune satisfaction. La remise en question
du volume considérable des déplacements d’hommes et de marchandises sur la planète,
avec l’impact négatif correspondant (donc une « relocalisation » de l’économie) ; celle
non moins considérable de la publicité tapageuse et souvent néfaste ; celle enfin de
l’obsolescence accélérée des produits et des appareils jetables sans autre justification que
de faire tourner toujours plus vite la mégamachine infernale : autant de réserves
importantes de décroissance dans la consommation matérielle ».

16. Serge Latouche, « Pour une société de décroissance », Le Monde diplomatique,


novembre 2003, pp.18-19.

17. Serge Latouche, Faut-il repenser le développement ? Paris, PUF, 1986, p. 10.

WEBOGRAPHIE

1. http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/developpement-economique
2. http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/developpement-economique
ANNEXES

A1 : Images des entretiens


Annexe 2 : Guide d’entretien

Guide d'entretien avec les responsables chefs de village et chefs de blocs ou de quartiers

Thème d’étude : Analyse d’Impacts des Réalisations du Programme d’Urgence de


Modernisation des Axes et territoires Frontaliers (PUMA) dans la région de Ziguinchor :
Cas de la Commune de KATABA 1

Nom et prénom (s) de l’interviewé :

Nom du quartier ou commune :

THEME : l’amélioration des conditions de la qualité de vie des populations de la commune


de KATABA 1.

Objectifs ; Efficacité ; Résultats

A- Les objectifs du PUMA dans la commune de KATABA 1.

1- Votre localité a-t-elle bénéficié des réalisations du PUMA ?


2- Quelles ont été les blocs ou départements concernés et ayant bénéficiés de ces
réalisations ?
3- Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à ces réalisations du PUMA ?
4- Quels sont les enjeux des réalisations du PUMA en termes de :
5- Quelles sont, les améliorations apportées par le PUMA ce qui concerne :

B-L ’évaluation des réalisations du PUMA dans les localités concernées.

1- Quelles sont les réalisations réellement faites par le PUMA ?


2- Quelles sont vos impressions de façon globale sur le PUMA.
3- Quelles sont les problèmes auxquels le PUMA aurait fait face lors de son exécution ?
4- Est-ce que les réalisations du PUMA ont été satisfaisantes selon vos attentes ?
5- Comment évaluer vous les réalisations du PUMA dans votre localité ?

Résultats

En gros quels sont les impacts des réalisations du PUMA dans la commune de KATABA 1 ?
Table de Matières

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