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Nicolas Machiavel Nicolas Machiavel (en italien : Niccolò dl Bernardo dei Machiavegli; Niccolò

Machiavelli), est un penseur italien de la Renaissance, philosophe, théoricien de la politique, de l’histoire


et de la guerre, né le 3 mai 1469 à Florence, en Italie et mort le 21 juin 1527 dans la meme ville.

Philosophe florentin Renaissance 5 p g Machiavel a donné en français naissance à plusieurs termes : «


machiavélisme » et ses dérivés, qui font référence à une interprétation politicienne cynique de l’œuvre de
Machiavel et « machiavélien » qui fait directement référence aux concepts développés par Machiavel ans
son œuvre. Sommaire 1 Biographie 2 Machiavel et le machiavélisme 3 Philosophie 3. 1 Fortuna et Virtù,
deux notions indépendantes à l’origine de l’action politique ?

Décès 21 juin 1527 (à 58 ans) Florence, Italie Principaux intérêts Éthique, politique, histoire Idées
remarquables Couple Fortune / Vertu, Conservation du pouvoir Œuvres principales Le Prince Discours
sur la première décade de Tite-Live La Mandragore nfluencé par Aristote, Tite-Live, César Borgia A
influencé La majeure partie de la philosophie politique ultérieure Adjectifs dérivés machiavélien, puis
machia IS 1512.

Machiavel est soupçonné d’avoir participé à la conjuration fomentée par Pietro Paolo Boscoli (it), il est
emprisonné, torturé, puis interdit de quitter le territoire florentin pour un an, se retire ensuite dans sa
propriété de Sant’Andrea in Percussina, frazione de San Casciano in Val di Pesa. Machiavel y commence
son Discours sur la première décade de Tite-Live, où, parlant de l’Antiquité, il dresse en fait une critique
de la situation politique italienne de son époque.

Cannée suivante, il interrompt la rédaction des Discours pour écrire, en 1513, son ouvrage le lus célèbre,
Le Prince (en italien : Il Principe), qui doit être lu en parallèle avec ses Discours sur la première décade de
Tite-Live, ouvrage explorant ? la lumière de l’exemple de Rome les moyens nécessaires à l’édification en
Italie d’une véritable république et la reconstruction d’une Italie unie (les guerres internes et la politique
pontificale étant selon lul les deux plus grandes plaies de l’Italie, responsables des misères du peuple et de
la faiblesse du pays).

Le Prince, dédié à Laurent Il de Médicis, est pour Machiavel une tentative de retrouver une place dans la
vie politique de Florence. Dans ce livre, comme il l’écrit dans sa dédicace, il « ose donner des règles de
conduite à ceux qui gouvernent » : Statue de Machiavel, par Lorenzo Bartolini, piazzale des Offices,
Florence. « Il ne faut pas que l’on m’im uteà résomption, moi un homme de basse condition, veulent
considérer une plaine, de même, je pense qu’il faut être prince pour bien connaître la nature et le caractère
du peuple, et être du peuple pour bien connaitre les princes. ? Nicolas Machiavel, Dédicace du Prince à
Laurent II de Médicis Machiavel est un homme politique avant tout, qui loin des affaires de son pays se
sent complètement inutile. Ouvrage intéressé donc, Le Prince contient néanmoins, entre les lignes de cet
appel à la réunification de l’Italie fait aux Médicis, toutes ses théories républicaines qu’il y a dissimulées
avec ruse.

Machiavel, théoricien de la ruse, n’en manquait pas lui-même : Le Prince, de lecture simple en apparence,
est un ouvrage d’une grande densité dans lequel des théories fortes et nouvelles sont inscrites. Revenu à
Florence en 1514, Machiavel écrit une comédie, La Mandragore, en 1518. À la demande du cardinal Jules
de Médicis, il commence L’Histoire de Florence en 1520, et l’achève en 1526. C’est une nouvelle
disgrâce pour lui à l’avènement de la république, en 1 527, où on lui reproche sa compromission avec les
Médicis.

Il meurt cette même année à Florence. Machiavel et le machiavélisme Article principal : Machiavélisme.
Machiavel est aujourd’hui encore présenté comme un homme cynique dépourvu d’idéal, de tout sens
moral et d’honnêteté, ce que définit l’adjectif machiavélique. Or, ses écrits montrent un homme politique
1
avant tout soucieux du bien public, qui cherchait ? donner à la République de Florence la force politique
qui lui manquait à une période où, paradoxalement, elle dominait le onde des arts et de l’économie.

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Cependant il ne nourrissait aucune illusion sur les vertus des hommes : puisqu’il partait du présupposé
que les hommes sont par 4 OF IS les vertus des hommes : puisqu’il partait du présupposé que les hommes
sont par nature mauvais. L’adjectif « machiavélique » est apparu au cours du XVIe siècle. Si Machiavel
n’est pas un défenseur d’une idée du Bien en politique, qu’il juge na-lVe et incohérente, son but principal
est l’efficacité de la politique du prince, pour le bien du prince et donc de sa nation.

Ainsi, les interprétations les plus courantes à son sujet, sinon les lus pertinentes, se divisent en celles qui
en font le héraut du machiavélisme, pour qui la fin justifierait les moyens (par exemple Léo Strauss ou
tout le courant de l’anti-machiavélisme), tandis que d’autres en font un représentant éminent du courant
du républicanisme, tel que, par exemple, Rousseau, qui écrit « En 2 feignant de donner des leçons aux
rois, il en a donné de grandes aux peuples.

Le Prince est le livre des républicains » , ou Philip Pettit et Quentin Skinner. En 1 578, Innocent Gentillet
publia un essai après le massacre de la Saint-Barthélemy pour réfuter l’œuvre de Machiavel. L’ouvrage
obtint une diffusion considérable à travers toute l’Europe et contribua à établir les malentendus durables
sur l’œuvre de Machiavel et ses interprétations. Comme si la révélation publique des ressorts du pouvoir
rendait Machiavel responsable de sa corruption et des moyens de tout temps employés pour le conserver.

En révélant ces mécanismes, éventuellement en recommandant leur usage lorsque la situation l’exige et
que la faiblesse de caractère pourrait avoir des conséquences encore pires, Machiavel tentait de montrer
une voie pour en sortir tout en n’évacuant jamais de ses raisonnements sa méfiance constante is-àvis de la
nature humaine, c’est la naissance d’un point de vue raisonnements sa méfiance constante vis-àvis de la
nature humaine, c’est la naissance d’un point de vue unique d’un homme de terrain, d’un théoricien de
génie, d’un 3 écrivain dont Nietzsche fera l’éloge stylistique , et d’une honnêteté pratique et intellectuelle
complète. Althusser dira de lui qu’il 4 était pour toutes ces raisons un penseur de l’impossible . LJX3W.
tm 13/12/2014 Nicolas Machiavel — Page 3 sur 6 Wikipédia Malgré cette réputation entachée par la
méconnaissance et l’Église, Machiavel tient une grande place dans la pensée politique st particulièrement
apprécié dans son pays natal notamment ? Florence, où l’on trouve un monument à sa gloire, érigé par le
grand-duc Pierre-Léopold-Joseph, à côté des tombeaux de Galilée ou de Michel-Ange. Ily est inscrit : «
Tanto nomini nullum par elogium Nicolaus Machiavelli » « Aucun éloge n’est digne d’un si grand nom »
Philosophie Pour Machiavel, la politique se caractérise par le mouvement, par le conflit et des ruptures
violentes. Afin de prendre, conserver puis stabiliser son pouvoir dans un État, le Prince doit faire preuve
de virtù, pour s’adapter au mieux aux aléas de la 6 OF

Machiavel, le machiavélisme ou la morale au service de la


politique
Machiavel

Né à Florence en 1459, d'une famille modeste. La famille des Médicis règne alors sur la ville
sauf entre 1494-1500. Il est surtout le contemporain d'une période particulièrement agitée,

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chaotique de l'histoire de Florence, en particulier de Savonarole, dominicain qui se veut l'apôtre
d'une démocratie théocratique qui instaurerait le règne de Dieu, exécuté en 1498. Machiavel, a
eu l'occasion d'assumer des responsabilités politiques, source du réalisme machiavélien. Le
Prince, est publié à titre posthume en 1532, rédigé en 1513, après avoir été torturé mais qui
dédie son livre à un Médicis.

Le machiavélisme

On dénonce souvent le machiavélisme en l'assimilant au cynisme et à l'absence de toute valeur


morale. De fait, dans un texte célèbre, chapitre 18 du Prince, Machiavel se demande si les
Princes "doivent être fidèles à leurs engagements". La réponse est claire pour lui, un "prince
prudent, ne peut ni ne doit tenir sa parole que lorsqu'il le peut sans se faire tord".

Pour Machiavel, le prince a deux manières de combattre (non pas de gouverner, ni


d'administrer la chose publique, mais doit combattre ses ennemis de l'extérieur mais aussi les
plus dangereux: de l'intérieur). La finalité ultime de la politique est le maintien de l'ordre et de la
paix. Machiavel est un homme qui n'a qu'une obsession, c'est le maintien de l'ordre politique.
Deux manières : la première est les lois qui sont donc une forme d'arme qui permet d'assurer
l'ordre, peut importe qu'elles soient juste ou pas. La deuxième est la force dont la ruse, qui est
donc pour lui une forme de violence, car le prince, s'il est prudent, doit être capable d'employer
le mensonge, la manipulation … "Les animaux dont le prince doit savoir revêtir les formes sont
le renard et le lion".

La prudence est ici une vertu politique, l'habilitée dans les choix des moyens pour réaliser une
fin. Le prince doit cultiver le paraître, il doit être capable de paraître vertueux, et ce parce qu'il
est plus facile de voir ce qu'un homme paraît, que ce qu'il est réellement. Il y a une comédie du
pouvoir que le prince doit assumer.

Pour Machiavel, la finalité de la politique est l'ordre, la sécurité et cette conception de la


politique repose sur une anthropologie particulièrement pessimiste. "Je n'aurais garde de
donner un tel précepte {tenir sa parole que lorsque ...} si tous les hommes étaient bons, mais
comme ils sont tous méchants et toujours prêts à manquer à leur parole, le prince ne doit pas
se piquer d'être plus fidèle à la sienne".

La finalité du gouvernement, de la politique au sens de l'art de gouverner, ce n'est pas pour


Machiavel, le bonheur de la citée mais la survie, c'est-à-dire sa pérennité, sa conservation qui
ne fait qu'un avec le maintien du pouvoir du prince. C'est pourquoi, pour Machiavel, il n'y a pas
de différence fondamentale entre l'état de nature et l'état civil car l'un ne s'oppose pas comme
la guerre à la paix, car l'état civil est une poursuite de la guerre par d'autres moyens (formule de
Clausewitz – "la guerre n'est qu'une continuation de la politique par d'autres moyens"). Pour
Machiavel, la politique est le continuation de la guerre par d'autres moyens, les lois notamment.

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La politique au service de la morale


La conscience morale peut être choquée par le réalisme de Machiavel, que Jean-Jacques
Rousseau salut dans le Contrat Social, dans le mesure ou ce réalisme semble inacceptable car
la morale semble condamner toute forme de ruses, de machinations, de duperies.

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La condamnation morale de la ruse

La ruse est immorale, dans la mesure où elle fait d'autrui un objet dont on se sert, un pur et
simple moyen. La ruse comme le mensonge, est une atteinte à la dignité humaine. Mentir,
ruser, c'est ne pas respecter autrui. Le mensonge contredit l'impératif kantien, qui pour lui
exprime toutes les prescriptions morales ("agit de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien
en ta personne qu'en la personne d'autrui, toujours en même temps comme une fin et jamais
simplement comme un moyen".) Il s'agit d'un impératif, qui nous commande donc de respecter
l'humanité en opposition à l'animalité, ce qui signifie respecter en moi l'être humain, être
raisonnable, susceptible d'agir aux lois morales. Cet impératif concerne aussi bien ma personne
que la personne d'autrui, j'ai alors des devoirs aussi bien avec moi même qu'avec autrui, je dois
faire tout ce que je peux pour développer en moi un caractère raisonnable ainsi que chez autrui.
Enfin, cet être raisonnable doit toujours être considéré comme la finalité de mon action, et je ne
dois jamais considérer l'autre comme un simple moyen. Pour Kant, il est possible de traiter
l'autre comme un moyen, comme un chef d'entreprise avec ses salariés, mais à condition que
l'autre soit en même temps une fin, c'est-à-dire que si l'esclavage est moralement
condamnable, en revanche, l'ouvrier, est en même temps moyen et fin.

Le mensonge est frappé chez Kant d’une interdiction morale absolue. Tout homme est obligé
non pas de dire la vérité mais tout homme doit avoir l’intention de dire la vérité. Kant s’oppose
ici à Benjamin Constant qui  prétend envers des assassins qui vous demanderaient si votre ami
qu’ils poursuivent n’est pas réfugié dans votre maison, le mensonge ne serait pas un crime.
Pour Kant, mentir c’est confondre le bien, le devoir et la recherche du bonheur. Or toute la
morale kantienne est de bien distinguer entre eux la morale et la prudence car la morale
commande en vue du souverain bien (union du bonheur et de la vertu) alors que la prudence
commande en vue de certaines fins indépendantes de la morale. Distinction des impératifs
catégoriques (impératifs inconditionnés qui s’imposent d’eux-mêmes, valeur intrinsèque) => tu
ne dois pas mentir ; et des impératifs hypothétiques (subordonnés à une condition) => la
prudence est constituée d’impératifs hypothétiques.

Qu’est-ce qu’une politique morale ?

La politique morale désigne une conception de la politique qui tient les principes de la politique
comme conciliable avec la morale. Cette conception de la politique se fixe pour 1er but le règne
d’une loi juste et comme 2ème but la paix perpétuelle qui sera elle-même l’effet de la justice.
Kant s’oppose aussi bien à Aristote qu’à Mill qui au contraire donnent pour finalité à l’action
politique le bonheur. Kant oppose le politique moral (=> sagesse politique, soumet l’art de
gouverner à la morale) et le moraliste politique (=> prudence politique, soumet la morale à la
politique de telle sorte que « il se fabrique une morale à la convenance des intérêts de l’homme
d’Etat »). Pour Kant, non seulement la politique ne doit jamais enfreindre les prescriptions
morales mais en outre elle doit être au service de la morale en s’efforçant d’instaurer la justice
et la paix entre les hommes et donc de préparer cette fameuse cité cosmopolitique que l’histoire
elle-même vise en tant que

Morale et responsabilité politique


Les mains sales

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Charles Péguy : « Les Kantiens ont les mains propres car ils n’ont pas de mains. » => ils
n’agissent pas. Sartre dans Les Mains sales s’inscrit dans le prolongement de la réflexion de
Péguy, il oppose 2 personnages dans cette pièce : Hoederer (vieux chef politique qui accepte
de pactiser pour tous les compromis) et Hugo (jeune homme intransigeant). Pour Hoederer,
« tous les moyens sont bons quand ils sont efficaces. La fin justifie les moyens. Pour Hugo,
« tous les moyens ne sont pas bons ». La pureté est synonyme d’impuissance,
d’irresponsabilité (Hoederer).

Machiavel, le machiavélisme et l’éthique de responsabilité

Le machiavélisme désigne l’emploi de la ruse pour parvenir à ses fins. (procès de Moscou,
accumulation des faux témoignages, faux documents) = cynisme, absence de toute perspective
morale.

La pensée de Machiavel n’est pas machiavéliste car le recours à la ruse, à la force est


recommandé lorsque la loi est impuissante. Donc pensée réaliste. (Rousseau salue Machiavel).

L’éthique de responsabilité

Max Weber, l’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme ; le Savant et le politique

Max Weber définit 2 possibles : l’attitude correspondant à l’éthique de conviction et d’autre part
celle correspondant à l’éthique de responsabilité. Dans le 1er cas importe avant tout la pureté
des principes et l’éthique de conviction refuse tout compromis. Peut importe les conséquences
d’une telle attitude. Au contraire, l’éthique de responsabilité se caractérise par le souci des
conséquences prévisibles de nos actions. Pour l’éthique de responsabilité, « nous devon
répondre des conséquences prévisibles de nos actes ». Ex : on peut considérer que l’impôt sur
les grande fortunes est une exigence de justice sociale mais la responsabilité peut s’inquiéter
de faire fuir les capitaux. Pour Weber, il ne faudrait pas croire que l’éthique de responsabilité
exclut l’éthique de conviction. L’éthique de conviction et de responsabilité se complètent l’une
l’autre et constituent l’œuvre authentique, cad un homme qui peut prétendre à la vocation
politique. L’éthique de responsabilité doit savoir à un certain moment laisser parler l’éthique de
conviction et donc fixer une limite.

Conclusion : Machiavel enseigne au prince la nécessité lorsque les lois sont impuissantes du
recours à la force et à la ruse. Cette prescription peut choquer moralement mais la conscience
morale dans son désir de pureté se révèle impuissante, irresponsable. Ainsi la politique conduit
bien souvent à se salir les mains et ce par éthique de responsabilité. Cependant cette éthique
ne doit pas totalement étouffer l’éthique de conviction, il y a toujours un moment où il faut savoir
s’arrêter, fixer une limite.

Texte : Sartre, « Une victoire », Situations V => publié à propos d’un livre (la question de Henri
Alleg, militaire français confronté à la torture en Algérie) . cette dénonciation de la torture n’est
pas conduite par Sartre au o d’une pure et simple éthique de a conviction qui consisterait en
raison de son inhumanité quand bien même elle pourrait être profitable. Sartre ne défend pas
non plus la torture en invoquant l’éthique de responsabilité. La torture est tout d’abord vaine et il
est inadéquat de la justifier par une quelconque efficacité car la torture vise avant tout
l’humiliation d’autrui. Le tortionnaire se mesure avec le torturé et ce qui est en jeu c’est la
dignité humaine de l’un et de l’autre, c’est pourquoi la torture privilégie toujours les gestes les
plus humiliants.

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Commentaire du Prince de Machiavel
Certains passages du texte sont absolument clés. Ils sont surlignés et commentés ci-dessous. Il importe de
les exhiber dans votre explication de texte. C’est là tout l’objectif d’un commentaire :
 dessiner la structure du passage
 interroger les arguments que l’auteur expose ainsi que la manière dont il le fait.

” Je n’ignore pas que beaucoup ont pensé et pensent encore que les choses du monde (quelles sont ces
choses du monde, et de quel monde ? La nature ? La politique ?) sont gouvernées par Dieu et par
la fortune (pourquoi parler de Dieu ET de la fortune, et pas de l’un ou de l’autre seulement ?), et que les
hommes, malgré leur sagesse, ne peuvent les modifier, et n’y apporter même aucun remède (pourquoi
parle-t-on de remède ? Ne pourraient-elles pas agir pour le bien ? ). En conséquence de quoi, on pourrait
penser qu’il ne vaut pas la peine de se fatiguer (qu’est-ce que cela veut dire, se fatiguer ? Ne serait-ce
pas simplement agir ? Même si le monde est déterminé, n’y a-t-il pas nécessité d’agir ?) et qu’il faut
laisser gouverner le destin (c’est un oxymore : comment le destin peut-il gouverner ?). Cette opinion a
eu, à notre époque, un certain crédit du fait des bouleversements que l’on a pu voir, et que l’on voit
encore quotidiennement, et que personne n’aurait pu prédire. J’ai moi-même été tenté en certaines
circonstances de penser de cette manière.
Néanmoins, afin que notre libre arbitre (la notion situe le débat autour de la liberté de l’homme versus
le déterminisme) ne soit pas complètement anéanti, j’estime que la fortune peut déterminer la moitié de
nos actions (pourquoi la moitié ? Etrange de quantifier ainsi) mais que pour l’autre moitié
les événements (le mot évènement est à commenter ; il semble que les évènements dont il parle soient
toujours extérieurs à nous ; nos actes sont-ils seulement des ” évènements ” ?) dépendent de nous. Je

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compare la fortune à l’un de ces fleuves dévastateurs (encore une fois, on a l’idée que la fortune fait
nécessairement du mal) qui, quand ils se mettent en colère (peut-on vraiment parler de colère pour le
hasard ? Il faut commenter la métaphore pour voir qu’elle pose problème, car le hasard est toujours
froidement égal à lui-même), inondent les plaines, détruisent les arbres et les édifices, enlèvent la terre
d’un endroit et la poussent vers un autre. Chacun fuit devant eux et tout le monde cède à la fureur des
eaux sans pouvoir leur opposer la moindre résistance. Bien que les choses se déroulent ainsi, il n’en reste
pas moins que les hommes ont la possibilité, pendant les périodes de calme, de se prémunir en préparant
des abris et en bâtissant des digues de façon à ce que, si le niveau des eaux devient menaçant, celles-ci
convergent vers des canaux et ne deviennent pas déchaînées et nuisibles.
Il en va de même pour la fortune : elle montre toute sa puissance là où aucune vertu n’a été
mobilisée (pourquoi introduire une dimension morale ? Et comment la fortune pourrait-elle être dotée
d’un pouvoir de choix ?) pour lui résister et tourne ses assauts là où il n’y a ni abris ni digues pour la
contenir. ”

Problématiser l’extrait du Prince de Machiavel


Ce texte pose la question de l’existence du libre-arbitre pour l’homme. C’est une vieille question
philosophique, posée par Hobbes, Leibniz, Spinoza. Il confronte deux visions philosophiques : le
déterminisme qui dit que toutes nos actions sont déterminées par une autre cause et que nous n’avons
donc aucun libre-arbitre ; et puis, en face, des penseurs qui estiment que l’homme a toujours une
authentique capacité de choix.
Comment Machiavel trouve-t-il une ” troisième voie ” entre ces deux options a priori
irréconciliables ?

Construire le plan du commentaire de l’extrait du Prince de Machiavel


La manière la plus efficace à mon sens d’aborder l’exercice consiste à examiner quelles sont les parties
structurant le texte, et à les traiter dans l’ordre selon lequel elles sont présentées. Il y a ici trois
paragraphes : le premier forme un ensemble autonome, les deux suivants également. On fera donc deux
parties.

I – Dans une première partie (premier paragraphe), Machiavel présente une opinion commune
selon laquelle nos vies tombent sous le coup d’une fatalité contre laquelle nous ne pouvons et
ne devons donc rien faire.
a) Machiavel explique d’abord qu’une opinion commune est de penser que le monde est gouverné par une
puissance qui nous dépasse.

Les ” choses du monde ” sont pour lui réglées par Dieu et le hasard (c’est le sens du mot fortune, qui vient
du latin fortuna, déesse de la chance dans la Rome antique) ; il défend ainsi un déterminisme
philosophique. Mais quelles sont exactement ces ” choses du monde ” dont il parle ? Prennent-elles sens
dans le domaine de la science, auquel cas la ” sagesse ” des hommes ne peut effectivement rien, ou dans
le domaine des actions humaines ?
b) Cette puissance est bicéphale : elle est constituée de Dieu et de la fortune, qui ” gouvernent ” ensemble.

Il écrit que ce couple ” gouverne ” le monde ; on pourra penser à la célèbre phrase de Stendhal, qui écrit
que ” le hasard est le premier ministre de Dieu “. Mais quel est leur gouvernement ? N’est-ce pas un
gouvernement par le non-gouvernement, simplement par la ” force des choses ” c’est-à-dire le cours des

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évènements ? C’est le paradoxe que Machiavel exhibe lorsqu’il écrit cet oxymore : ” gouverner le destin
“. Le destin, parce qu’on ne le voit que lorsqu’il advient, n’a pas d’intention ; il ne peut donc pas
gouverner.
c) Face à cette puissance, nous n’avons pas la maîtrise de nos existences.

Machiavel écrit, avec ironie sans doute, que cela ne vaut ainsi pas la peine de ” se fatiguer ” puisqu’il n’y
a pas de ” remède “. Mais l’action humaine n’a-t-elle alors aucun sens ? Sommes-nous réduits à, comme
le célèbre héros Oblonov de Goncharov, rester allongé dans notre canapé toute la journée ? Le mot ”
remède ” est intéressant : il montre que le fatalisme, comme le souligne l’auteur en pointant les ”
bouleversements que l’on a pu voir, et que l’on voit encore quotidiennement “, est l’idée d’une époque où
l’action humaine est contrariée. Le fait que le mot remède soit immédiatement suivi de la locution ” en
conséquence de quoi ” montre bien que le déterminisme dépend d’une vision d’un monde où le destin agit
comme une force contraignante, aux conséquences négatives sur la vie.

II – Dans une deuxième partie (deuxième et troisième paragraphe), Machiavel explique


cependant que nous disposons d’une liberté pour certaines de nos actions. Il file une
métaphore, dont la pertinence peut être interrogée.
a) Pour Machiavel, le libre-arbitre vaut pour la ” moitié ” de nos actions.

Machiavel situe d’entrée le terrain de jeu philosophique, avec le mot de ” libre-arbitre “, qui désigne la
faculté humaine à se déterminer par soi-même. Le sujet est la vieille question philosophique de
l’existence du libre-arbitre, puisque si le destin nous gouverne selon l’opinion présentée dans le premier
paragraphe il est bien ” anéanti “. Machiavel sépare alors nos actions en deux : pour la ” moitié ” les
évènements dépendent de nous, pour l’autre non. Pourquoi la moitié ? Et quelle est cette moitié ?
b) Machiavel compare alors la fortune à un fleuve, auquel il prête des ” colères “.

La comparaison avec la fortune, que l’on peut définir comme le hasard par lequel les choses se
produisent, est étrange lorsqu’on dit que le fleuve, comme un dieu grec, peut se mettre en colère. La
fortune n’est-elle pas le cours habituel et neutre des choses ? La comparaison vaut cependant sans doute
plutôt de notre point de vue : ce n’est pas le fleuve qui se met en colère, ” inonde les plaines, détruit les
arbres et les édifices “, mais c’est nous qui, par anthropomorphisme, lui prêtons une intention, quand il
n’agit que sous le coup de la froide loi de la nécessité. On peut ici prendre l’exemple des catastrophes
naturelles comme le tremblement de terre de Lisbonne en 1755.
c) L’action humaine doit alors se prémunir contre les colères du fleuve pendant les périodes de calme.

En fin de texte, Machiavel donne une orientation à l’action humaine, qui doit préparer les temps de
malheur. Il utilise un mot fort : le mot de ” vertu ” ; la vertu humaine consisterait à se ” prémunir en
bâtissant des abris “. Mais qu’est-ce que sont concrètement ces ” digues ” et ces ” abris ” ? On peut mettre
cela en relation avec la réflexion sur la mort dans le stoïcisme : pour les stoïciens, et notamment pour
Marc Aurèle dans ses Pensées pour moi-même, la mort doit être préparée en la pensant et la repensant, de
telle manière qu’elle devienne un compagnon ; c’est là une ” digue ” que nous pouvons bâtir.

Conclure le commentaire de l’extrait du Prince de Machiavel


La conclusion doit être courte et efficace. Si on a du temps et de l’inspiration, on peut tenter en une
phrase de faire référence à un autre auteur qui a exprimé un avis divergent sur le même sujet.

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En conclusion, Machiavel expose dans ce texte une troisième voie entre déterminisme et affirmation de la
liberté humaine. Pour lui, la liberté repose dans la possibilité qu’a l’homme non pas de contrer le destin
mais de se préparer aux évènements qui pourraient lui nuire.
N’hésitez pas à poursuivre vos révisions en consultant le corrigé de la dissertation du sujet du BAC S de
2016.

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