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PREMIERE PARTIE 

: L’ASBOLUTISME MODERNE
Vient du latin ab solutus = sans chaînes (les chaînes du
prisonnier). Provient d’une loi d’Auguste, 1 Empereur Romain,
er

dans une loi relative au mariage, dans laquelle il écrit « le prince


est délié de la loi » (lui permettait de se séparer d’une femme).
Absolutisme intéressant car premier marqueur politique.

Chapitre 1 : Le Prince moderne et l’absolutisme théorique.

Section 1 : Nicolas Machiavel et la théorie du Prince


Renvoi au Princeps romain, nom de l’Empereur romain du 1 au er

3 s. Le prince est celui qui gouverne l’Empire romain et, selon


e

machiavel, qui gouverne sur la modernité.


Nicolas Machiavel est né en 1469 et est mort est 1527. C’est un
bourgeois de Florence et un administrateur au service de la ville
de Florence à partir 1498, après l’échec de la République de
Savonarole. La ville de Florence est donc en reconstruction
politique. Les Médicis sont partis de la Ville avant Savonarole
mais sont revenus en 1512. Machiavel sera alors écarté de
l’administration Florentine. Il passera tout le reste de sa vie à
tenter de rentrer dans les grâces des Médicis pour retrouver sa
place dans l’administration. Il veut plaire aux Médicis pour
réintégrer un poste politique. Un an avant sa mort, en 1526, ils y
consentent en lui donnant pour mission la rénovation des
remparts de la ville.
Le Prince n’est qu’un essai non publié du vivant de Machiavel et
envoyé à Laurent le Magnifique, qui n’appréciera pas le présent.
Contexte militaire compliqué pour l’Italie, qui, de 1480 à 1515,
est sujette aux guerres d’Italie (champ de bataille de l’Europe).
Ce sont des guerres entre la France et, selon les guerres, le Pape
de Rome ou certaines alliances politiques. Au nord de l’Italie, on
a une multitude de cité-Etat très puissantes en raison de
richesses qui proviennent du commerce avec L’Orient. L’Italie du
Nord est divisée et très fragile. Au centre de l’Italie, il y a les
Etat pontificaux, qui changent de couleur politiques en fonction
des élections papales. Ces guerres sont un prétexte des Français
pour piller le Nord de l’Italie et Rome.
Contexte spirituel compliqué dans le nord de l’Italie car
multitude de petits mouvements religieux qui vont critiquer la
papauté et les mœurs dépravés du haut-clergé (futur
mouvement dirigé par Luther en 1586). Cette réaction contre le
clergé donne naissance à un mouvement Dominicain qui vont
soutenir Savonarole pour proposer une conception rénovée du
catholicisme. Savonarole est un moine dominicain d’origine de
Ferrari qui prêche dans la rue à Florence contre la corruption des
grands de ce monde. Ce moine s’en prend à Laurent de Médicis,
soutient du Pape, en critiquant ses mœurs. Savonarole arrive à
faire un coup d’Etat en 1496 à Florence, obligeant les Médicis à
fuir la Ville. est alors installé un régime politique théocratique :
la République de Savonarole. Elle consiste en l’installation sur
Terre d’une cité de Dieu (conception médiévale). Savonarole
coupe les ponts avec le reste de l’Italie. Il applique alors un
certain nombre de principes qui font régner un climat de Terreur
dans la ville. Il est soutenu par la base populaire de Florence. La
police est retirée des adultes qui s’en occupaient pour être
confiée aux enfants car ils sont purs par nature car pas de
relation sexuelle. Savonarole tolère donc que des enfants se
baladent dans la rue avec des bâtons et frappent à mort des
adultes qui auraient commis des écarts. Beaucoup d’autodafé
(dramatique historiquement parlant). Impôt sur la grande
fortune, les pauvres sont non-imposables (assure un soutien
populaire). L’Europe ne sait pas quoi faire, mais les Médicis sont
la 1 banque d’Europe, et leur fuite aura entrainé un gel des prêts
e

et des pertes. Le pape, Alexandre VI, propose à Savonarole


d’être cardinal, mais il refuse, ce qui donne lieu à une
intervention militaire qui échoue, mais il sera arrêté plus tard
par l’Eglise et Savonarole sera exécuté.
Machiavel voit que cette politique ne marche pas et va penser
une nouvelle politique.

§1. La méthode machiavélienne : le réalisme


Le grand apport de Machiavel, c’est sa doctrine réaliste de la
politique. Il a ouvert les yeux du monde sur les réalités
politiques. Sa conception est d’abord d’avoir une perception des
réalités politiques débarrassée des scrupules juridiques et
moraux qui, au MA, restreignent l’action de l’Etat. pour lui, le pb
est qu’il y a des limites. Il conçoit la politique sans le juridique et
le moral. Pour lui, la politique n’est ni du Bien, ni du Mal. Chez
Machiavel, il n’y a jamais dans la politique de « devoir-être », il
n’y a que « l’être » 🡪 ce qui doit être, n’a pas d’importance.
 Implique un rejet de toutes méthodes idéalistes ou
utopistes. Machiavel : « Il m’a semblé plus convenable
d’écrire en suivant la vérité effective de la chose (= la
politique) que son imagination. (…) La pensée politique ne
doit pas servir à imaginer le meilleur des modèles mais la
réalisation effective du modèle existant. » La politique n’est
alors ni un art, ni une fin en soi. Elle est un outil au service
des gouvernants. Il dit que les Princes doivent être aidés
par des centaures (des précepteurs mi-homme, mi-bête),
afin de couvrir la nature humaine et bestiale du
gouvernant.
Machiavel dit ça précisément parce qu’il s’adresse aux Médicis. Il
a travaillé pour une république jusqu’à ce que les Médicis
reprennent le pouvoir. Il dit finalement qu’il n’y a pas de bon ou
de mauvais régime. Ce qui compte, c’est la réalisation du modèle
en place. Il dit donc pouvoir faire de la politique en toute
circonstance. On ne sait toujours de quel côté il était réellement.
Cette méthode réaliste a souvent été reprochée à machiavel.
Désigné de façon péjorative par le « machiavélisme ». Ajd, on
parle d’idéologie machiavélienne. Machiavel ne poursuit jamais
aucun but moral ou immoral, il exclut la morale de la politique. Il
va au-delà des questions du bien ou du mal. Il va au-delà pour
permettre à la politique de devenir un moyen réellement
complet. La politique n’est pas une question de bien ou de mal,
mais seulement d’efficacité en fonction du but poursuivi 🡪 «  la
fin justifie les moyens ».
Ce réalisme a une csq majeure ds la philo de Machiavel : il faut
que l’organe politique ait la capacité et la compétence de
s’écarter de la morale dans la réalisation de ses ambitions
politiques.

§2. L’idée machiavélienne de l’Etat


Naissance de l’Etat au 16 s pour ce qui est des institutions. Pour
e

ce qui est de la pensée politique, même période. Machiavel est


le créateur du mot « Etat » au travers du Status, organe
politique et institutionnel supérieur. Il quitte les notions de cité
et de Royaume. Machiavel invente ce terme 🡪 Status = se tenir
debout. C’est donc la structure politique qui malgré les
changements de princes/gouvernants, reste en place. Idée de
perpétuité, de continuité.

1. Les caractéristiques de l’Etat selon Machiavel


Le but 1 de l’E (et donc de la science politique car ⬄ science de
er

l’Etat) est l’unification (lié à son contexte historique). Pour


réaliser cette unité, l’Etat doit être fondé ou réformé par un seul
homme (monisme politique). Machiavel inaugure alors le
concept en science politique du « Grand Homme » qui est ce qui
va avant tout permettre l’Etat, en marquant une rupture ds
l’histoire de la cité. Il pense alors aux grands hommes de
l’Antiquité qui ont fondé des Etats (Solon, Ligure, Romulus…).
Concept repris ou critiqué par tout le monde (Rousseau,
Montesquieu, Hegel…). Ce grand homme est pour Machiavel le
Prince, soit, en Italie au 16 s, le fils de Pape, Cesare Borgia, qui
e
est capable d’être ce prince pour fonder au moins l’Etat de
Florence, au mieux l’Italie (même si c’était un grand taré, un fou
furieux qui massacrait tous les survivants sur les territoires qu’il a
conquis).
Ensuite, l’Etat, pour maintenir son unité, doit adopter une
certaine forme politique : il doit être autocratique (se gouverner
par lui-même = rejet des Dieux, des Rois, etc.) afin « d’arrêter les
Hommes qui sont indociles par nature », M. Pour lui, la France
répond à ces critères et c’est pour ça pour qu’elle est forte.
L’autocratie n’impacte pas la forme du gouvernement.

2. La forme du gouvernement
Si l’Etat doit être autocratique, alors le pouvoir doit être unitaire,
cad qu’il faut une concentration des pvrs sur une même
institution politique. Machiavel est plutôt favorable à une forme
monarchique mais dit qu’une forme républicaine serait aussi
efficace tant que le pouvoir est concentré.
Lorsqu’il est question de la forme du gouvernement, Machiavel
ne cherche pas à démontrer si la monarchie, l’aristocratie ou la
démocratie est le meilleur des régimes, mais pose simplement
la question de l’efficacité de celles-ci. Il n’y a donc pas de bons
ou de mauvais régimes par nature, car cela relève de l’exécution
de la politique.
Pour lui, il distingue les républiques et les principautés
(aristocratie vs monarchie, il exclut la démocratie).

3. La raison d’Etat
1 fois que l’on a un philosophe politique qui propose une
e

réflexion sur la raison de l’Etat. La raison d’Etat est encore une


notion dégagée par Machiavel. Il explique que pour que l’Etat se
maintienne, parfois, les dirigeants, pour calmer le peuple, ne
doivent pas hésiter à désigner un bouc émissaire qui servira
d’échappatoire aux pulsions agressives et qui les dissoudra 🡪 se
fait aux dépens d’innocents mais il n’est pas mauvais qu’un seul
périsse pour canaliser la violence et assurer la paix (grosse csq en
Europe, c’est à ce moment-là que les Etats deviennent les plus
forts). Il y a derrière ça une grande idée qu’il y a finalement une
supériorité du groupe sur l’individu dans une sté. L’Etat peut
donc sortir du droit afin de réaliser sa sauvegarde qui est la
condition essentielle de la paix. 🡪 Cette théorie sera
prépondérante dans la conception politique jusqu’à la WW2
(existe encore dans certaines conditions, notamment les Opex
sans accords internationaux).
Machiavel apporte finalement à l’Etat l’idée d’une toute
puissance pour réaliser ses buts qui sont liés, souvent, à l’IG.
C’est pour cela qu’on le considère comme le père de la notion
d’Etat moderne. Mais il n’arrivera pas totalement à dissocier
l’Etat des personnes qui le constituent, notamment le Prince. 

§3. Le Prince
Machiavel écrit en Latin, ce qui laisse aux mots plusieurs sens
selon les contextes. Il jouera donc sur les mots en permanence
pour définir ce qu’est un prince. 
Renvoi tout d’abord au Princeps du début de l’Empire Romain
(dans l’institution romaine). Dans la réalité philosophique
romaine, le Princeps est aussi une invention conceptuelle de
Cicéron (avant Auguste, vers -50) qui est celui qui permet de
maintenir le système.
 Le prince est donc un homme fort disposant de
nombreuses qualités et capable de diriger l’armée en vue
du maintien de l’Etat.

A. Les caractères essentiels du Prince


Machiavel donne une liste exhaustive des qualités du prince.
1. La virtú
C’est un concept fondé sur l’ambiguïté. En latin classique le mot
veut dire : l’adresse, l’habilité, la virtuosité. Mais ce mot désigne
aussi l’énergie et l’entêtement à accomplir un but. Ce mot est
composé de 2 mot dont : vir = l’homme 🡪 virilité. Signifie donc le
courage et la virilité. Derrière tout ça, il y a une conception plus
ou moins religieuse 🡪 se rapproche de la vertu religieuse.
Par ce jeu de mot, M désigne un Prince fort, habile, vertueux et
énergique. Il utilise tous les sens du mot, mais dans le livre, rien
de cela n’est expliqué (expliqué par la suite par ses élèves) en
supposant que seuls les gens intelligents comprendront la
subtilité. Il montre à son lecteur que lui-même a joué sur les
mots, ce qui ouvre un 3 niveau de lecture 🡪 il n’est pas question
e

de qualité physique mais de qualités intellectuelles, car ne sera


prince que celui qui a compris le sens de la virtú. Son manuel se
moque de son lecteur et se joue de lui.

2. Les autres caractéristiques


Le prince doit faire preuve de réalisme, il doit envisager les
hommes pour ce qu’ils sont (=comprendre qu’ils ne valent pas
grand-chose).
Le prince doit être égoïste (le Prince doit être bon au milieu des
homme mauvais, et inversement, ce n’est pas un égoïsme
matériel).
Le prince doit toujours organiser un culte de sa personnalité, en
faisant attention de ne jamais y croire lui-même.
Le prince doit être calculateur, il doit être plus craint qu’aimé
mais doit calculer pour être craint et aimé à la fois.
Le prince doit être indifférent. Il doit préférer le bien mais peut
se résoudre au mal dans l’indifférence.
Le prince doit faire preuve de simulation et de dissimulation. Il
doit avoir conscience d’être épié.
Le prince doit faire preuve grandeur car doit être au-dessus des
hommes (permet d’échapper à la morale).

B. Le chef de guerre
Implique que le prince doit être victorieux sur le champ de
bataille et doit guider le peuple en arme à la bataille. Veut une
armée nationale se battant par patriotisme plutôt que des
armées de mercenaires extérieures.
Machiavel ne trouvera pas son prince de son vivant. Il croit le
reconnaitre dans la personnalité du fils du Pape Alexandre VI,
Général des armées du Pape (des Etats pontificaux) dès ses 18
ans : César Borgia.

Conclusion de la section 1 :


Que retenir de Machiavel aujourd’hui ?
Il fonde la science politique en considérant que celle-ci est
déconnectée de la morale. Idée simple mais complexe à mettre
en œuvre à l’époque rien que du fait de la puissance de l’Eglise
catholique sur la conscience des peuples. Cette idée-là va
bouleverser la pensée et la pratique politique. « Ce qui compte,
ça n’est plus le moyen, mais la fin. », Machiavel. La fin étant la
stabilité de l’Etat.
Aujourd’hui tourné en dérision, le personnage de Machiavel
reste un génie politique qui préfigure la construction de l’Etat-
nation, le Droit constitutionnel.
« Il faut remercier Machiavel et les écrivains de ce genre qui
disent ouvertement et sans dissimulation, ce que les hommes ont
coutume de faire et non ce qu’ils doivent faire », Francis ???,
philosophe.
Section 2 : Thomas Hobbes, où l’absolutisme individualiste
Né en 1588 et mort en 1679, il vient d’Angleterre (Westport).
Etudie à Oxford et devient précepteur (pour des enfants de la
noblesse). Dans le contexte de la 1 révolution anglaise, Hobbes
e

est obligé de fuir l’Angleterre car trop proche de la monarchie


de Charles 1 . Il s’exile en France et y écrit ses 2 principaux traités
er

de politique : Le Léviathan en 1651 et Le Citoyen en 1642 (écrits


en français).
La vie de Hobbes est principalement marquée par la première
révolution anglaise. En 1558, Elizabeth 1 monte sur le trône et
e

succède à Mary Tudor qui avait persécuté les protestants


pendant son règne (reine catholique). Elizabeth devient aussi en
1558 cheffe de l’Eglise anglicane, ce qui marque la rupture entre
la reine d’Angleterre et la papauté (fondation de l’Eglise
anglicane par Henry VIII qui voulait divorcer alors qu’interdit par
le Pape 🡪 crise diplomatique 🡪 il s’en détache). En 1559 l’Eglise
anglicane se détache définitivement de Rome. En 1571, les
évêques anglais prononcent leur adhésion au protestantisme
tout en gardant une organisation épiscopale. Ce règne
d’Elizabeth 1 est marqué par la réunion régulière du parlement
e

et la chambre des Lords gagne en indépendance (prémices de la


monarchie parlementaire anglaise). En 1603, Jaques 1 monte er

sur le Trône et installe une nouvelle dynastie, celle des Stuart.


En 1625, Charles 1 devient Roi à la suite de Jaques 1 . Ces 2 rois
er er

Stuart cherchent à renforcer leur pouvoir et à construire un


absolutisme. Ils se heurtent alors frontalement au parlement
installé par Elizabeth 1 . Pour trouver un autre appui, ces rois
e

Stuart renforcent leur mainmise sur l’Eglise et un conflit éclate


face au parlement. Ce conflit débouche en 1628 sur l’obligation
faite à Charles 1 de concéder une pétition des droits qui vise à
er

garantir les libertés individuelles. Mais il va retirer le texte en


1629, fera arrêter les opposants politiques et règneront seul
pendant 11 ans sans réunir le parlement 🡪 1 transgression de la
e

monarchie parlementaire instaurée par Elizabeth 1 . L’Eglise se


e
radicalisera dans le protestantisme, ce qui conduit le roi à
réprimer l’Eglise en chassant les puritains qui vont fuir aux EU.
En 1638, révolte en Ecosse contre l’Eglise anglicane, soutenue
par le roi d’Angleterre, Charles 1 , qui va décider de mater la
er

révolte par les armes, ce pour quoi il va vouloir lever de


nouveaux impôts. Pour cela, il va réunir le Parlement mis en
sommeil depuis le début du 17 s. Le pb est que le Parlement va
e

refuser de voter les nouveaux impôts et va reformer les


institutions judiciaires pour réduire la place du roi dans la justice
et fait arrêter les différents ministres en charge de la répression
écossaise. Ce conflit roi-parlement va durer jusqu’en 1641, date
à laquelle le Parlement va imposer au roi les Ministres. Charles
1 refuse d’entrer dans une forme de monarchie parlementaire
er

et fait arrêter le ppal député de l’opposition : Pyn. En csq de


cette arrestation, la ville de Londres se soulève et se rebelle
contre le roi qui devra fuir. Commencera alors une guerre civile
de 1641 à 1648 entre les troupes restées fidèles au roi (Sud de
l’Angleterre) et les révoltés. Cette guerre civile va durer 7 ans et
verra pour vainqueur les armées du Parlement, grâce au général
Cromwell. Charles 1 sera arrêté, jugé puis décapité le 30 janvier
er

1649. Cromwell va abolir la monarchie et va fonder une


République (sans roi) : le Common Wels and prestate ( ?? = le
bien commun). 
Hobbes est un contemporain de ce contexte et soutenait pdt la
guerre civile le roi Charles 1 . Il cherche par la pensée politique à
er

légitimer le pvr absolu et à trouver la stabilité de l’Etat qui


permettrait le bonheur commun.
Il a écrit 2 ouvrages avant la défaite du Roi : le Citoyen et le
Léviathan.

§1. Les fondements théoriques de l’absolutisme Hobbesien


Souvent défini comme un individualiste qui a pris peur. Face à
ses angoisses, Hobbes a trouvé des solutions dans diverses
branches philosophiques : l’utilitarisme et l’individualisme.

A. L’utilitarisme de Hobbes
Il sera à l’origine des utilitaristes anglais des 18 – 19 s. C’est une
e e

doctrine politique qui se fixe sur la recherche de l’utilité. Pour


Hobbes, cette recherche de l’utilité est au fondement de
l’absolutisme. Dans son ouvrage Le Citoyen (1642), il va chercher
le fondement de la politique moderne. Il va refuser les
fondements traditionnels posés au MA.
 Pour Hobbes, la politique et l’absolutisme refusent que le
fondement soit divin (il réceptionne Machiavel dans cette
idée). L’action du Prince n’est pas fondé sur la foi
chrétienne.
 Ensuite, il dit que la politique n’est pas fondée sur la
personne du monarque. 
 Enfin, il dira que la politique, comme l’absolutisme, ne
sont pas fondés sur une soi-disante supériorité naturelle
de la monarchie (le groupe humain n’est pas assimilable à
une meute de loup).
Hobbes va fonder la politique sur l’obligation pour le souverain
de réussir (la fin justifie la politique – et non plus les moyens).

B. L’individualisme de Hobbes
Pour Hobbes, il existe un ordre naturel qui découle de la nature
de l’homme, prit individuellement (et non plus en groupe). Il a
une vision assez pessimiste de l’Homme. Pour lui, la nature de
l’homme ne se comprend qu’au travers de son égoïsme, car il
doit par nature rechercher en permanence sa conservation, sa
survie (reprise de la philosophie de STA).
C’est en raison de cela que les hommes se forment en sté, l’Etat
ayant pour but la réalisation de l’objectif de sécurité de
l’individu (rappel : ctxt de guerre civile). Dès lors, l’Etat a pour
fondement l’égoïsme de ses membres.
 Objectif de sécurité.
Pour réaliser cet objectif de sécurité, l’Etat doit avoir le pouvoir
absolu de contraindre l’égoïsme de ses membres, néfaste, pour
qu’ils puissent cohabiter ensemble 🡪 paradoxe de Hobbes. Pour
gommer cet égoïsme de chacun qui nuit aux autres, il faut que
l’Etat ait un pvr absolu de contrainte (sans contrepouvoirs). Donc
plus l’Etat est autoritaire, plus il aura les moyens de préserver
l’individu et d’assurer son développement (en citoyen).

§2. La réalisation de l’absolutisme : Le Léviathan


Hobbes y propose un système cohérent, une construction
politique où tous les éléments font sens entre eux.
La théorie de l’Etat repose sur une observation de l’état de
nature.

A. L’état de nature chez Hobbes

1. La nature égoïste de l’Homme


Ce qui fonde l’Etat est l’analyse du comportement Humain. L’Etat
n’est pas un devoir-être mais un être. Pour Hobbes, ce
comportement humain ne se comprend pas si l’on recherche en
lui une finalité. Pour lui, l’être vivant n’est pas mu par une
finalité mais par une mécanique 🡪 il est gouverné par un instinct
qu’il ne maîtrise pas et qui répond à des stimuli. L’Homme fait
spontanément des actions en suivant des ppes
d’autoconservation.
2. La guerre de tous contre tous
Il résulte de cette nature humaine que l’homme est un loup pour
l’homme. Pour en arriver là, il a un raisonnement en 3 temps à
partir du postulat que l’homme est égoïste :
 La nature a fait des Hommes égaux
 De l’égalité procède la défiance (chaque homme étant égal
à son voisin, chacun peut croire qu’il peut vaincre l’autre)
 De la défiance résulte la guerre (lorsque l’on constate
qu’un individu fait preuve de défiance vis-à-vis de nous, il
est rationnel pour l’homme d’attaquer l’autre individu en
prenant les devants pour protéger sa personne).
A l’état de nature, l’homme attaque ses semblables même en
l’absence de menace réelle, car les hommes ne peuvent
s’empêcher de regarder le jugement qu’une autre porte sur eux. 
A l’état de nature, les hommes sont donc en guerre perpétuelle.
Il parle de la guerre de « chacun contre chacun » (homo imini
lupus). Par « Guerre », Hobbes veut désigner un combat (activité
individuelle, alors que la guerre est collective + le combat traduit
une multitude d’agressions, notion plus large que la notion de
guerre). Cet état de nature est instable et les hommes sont donc
poussés rationnellement à limiter cet état de nature afin
d’assurer leur propre conservation.

B. Le contrat social Hobbesien


L’état instable est une notion de chimie. Un état instable
recherchera toujours un état stable. C’est ici le Contrat,
invention humaine pure, qui permet de sortir de cet état
instable. 
Le contractualisme de Hobbes repose sur l’idée qu’il faut une
force arbitrale pour éviter aux Hommes de s’affronter les uns les
autres.
1. La formation du contrat social
Attention, le contrat social est bien un contrat à part entière, ce
n’est pas une simple image.
C’est tjr le ppe de conservation de sa personne qui pousse
chaque homme à former un contrat qui oblige chaque individu à
« consentir, quand les autres y consentent aussi, à se dessaisir,
dans toute la mesure où l’on pensera que cela est nécessaire à la
paix et à sa propre défense, du droit que l’on a sur les choses, et
se contenter d’autant de liberté à l’égard des autres qu’on en
concèderait aux autres à l’égard de soi-même ».
C’est donc une obligation conjointe de limiter sa liberté et à se
dessaisir de son droit sur les choses.

2. La force arbitrale
Malgré la formation du contrat, l’Homme n’a pas de sociabilité
naturelle (refus d’Aristote selon qui l’Homme est un animal
sociable). Il faut donc que le contrat puisse être garanti par un
arbitre (« une force arbitrale », Hobbes 🡪 ne renvoie pas
forcément au monarque). Cet arbitre doit avoir la force
coercitive d’imposer le respect du contrat à tous les individus.
Cette force arbitrale doit obéir à certaines règles afin d’être
efficace. 2 règles pour que la force arbitrale soit efficace :
 Il faut qu’elle soit unique pour tous les hommes d’un pays
pour qu’il n’y ait pas de recours vers un autre arbitre (il est
contre le pluralisme juridique) 🡪 unicité
 Il faut que la force arbitrale soit exclusivement exercée
contre les intérêts spontanés de l’individu 🡪 exclusivité
Il y a 2 données ppales qui servent à Hobbes à rentrer dans la
définition de l’absolutisme :
 Pas de contre-pouvoirs
 Il faut que l’arbitre réalise l’IG afin d’être utile
3. L’objet du contrat
Quelle est la csq de la conclusion du contrat ?
En concluant le contrat, les Hommes « confient tout leur pouvoir
et toute leur force à un seul homme, ou à une seule assemblée
qui puisse réduire toutes les volontés par la règle de la majorité à
une seule volonté et que chacun savoure et se reconnaisse
comme l’auteur de tout ce qu’aura fait celui ou ceux qui ont ainsi
assumé leur responsabilité ». 
Pour Hobbes, l’absolutisme est à la fois possible pour une
monarchie et pour les autres formes de gouvernement. L’Etat est
pour lui la sté, et la sté est l’Etat.
Finalement, le contrat social n’est pas passé entre le souverain
les citoyens, mais entre chacun et chacun. La réalisation de
cette activité est essentielle pour que le souverain soit dégagé
des obligations de chacune des parties. Le souverain ne peut
pas être partie au contrat car il est l’objet du contrat. La seule
garantie que le souverain exerce sa force arbitrale réside dans
l’absence de celui-ci aux parties du contrat. Le souverain ne doit
pas être contraint par les normes issues du contrat. Il doit être
« ab solutus », cad délié du contrat, afin que sa force arbitrale
soit optimale.
Chez Hobbes, le cercle des contractants est refermé sur lui-
même. Le souverain est une institution, un être d’une autre
nature que les Hommes. Il n’y a pas d’égalité entre Hommes et
Souverain. Ce souverain est finalement l’Etat (ou la sté) qui
garantit à chacun sa propre conservation. Cet Etat est désigné
comme un être fort : le grand Léviathan.

C. Le Léviathan
Le Léviathan est un monstre biblique de l’Ancien testament,
mais Hobbes ne choisit pas le Léviathan parce qu’il était un
monstre. Pour Hobbes, l’image de Léviathan n’est pas choisie
pour faire peur. Il l’a choisi pcq ce monstre a la particularité
d’être inférieur à Dieu mais supérieur à l’Homme (en termes de
valeurs). C’est pour cette histoire de rang qu’il a été choisi.
Hobbes le qualifie de « Dieu Mortel ». 
L’Etat selon Hobbes repose sur un pvr absolu qui lui permet
d’affirmer l’ordre par la loi et la justice.

1. La nature absolue du pvr souverain


Chez Hobbes, le souverain est le Léviathan, c’est l’Etat et son pvr
est absolu (ne connait pas de limites). Le pvr du Léviathan est
donc illimité, il n’y a pas de pvr juridique ou moral au-dessus de
lui (il est au-dessus des autorités religieuses, à mettre en lien
avec l’Eglise Anglicane qui s’impose en Angleterre). Le Léviathan
ne peut pas être contraint puisque c’est lui qui définit le droit et
la morale. Il n’y a pas de pouvoir supérieur au sien (Dieu ne
contraint pas le Léviathan, il est évacué).
La souveraineté est aussi indivisible. Tous les pvrs sont
concentrés dans le souverain, ce qui est la condition essentielle
de l’ordre et de la paix sociale 🡪 Hobbes considère que la
révolution anglaise est particulièrement due au fait que l’on a cru
que le pvr souverain pouvait être partagé entre le roi et la
chambre des lords (soutient dans ces propos Charles 1 ).er

Le souverain, enfin, ne peut être déchu. C’est une souveraineté


inaliénable car il n’a pas contracté avec le peuple. Il ne peut donc
pas être jugé à l’aune du contrat qu’il n’a pas conclu.

2. Les moyens à la disposition du pvr souverain


Pour Hobbes, l’exercice du pvr repose d’abord sur la Loi qui est
à la fois juridique (=positive) (lien Etat-personne) et morale (lien
sté-personne). Sachant que l’Etat définit lui-même le droit et la
morale.
La loi n’est que la volonté du souverain. Elle n’est pas le fruit d’un
consentement ni d’une recherche de légitimité. Ce qui fait la loi
n’est donc pas sa provenance mais la force coercitive qui est
capable de la faire exécuter. 
Le souverain est également juge de tous les conflits qui
traversent les sujets chaque fois que la paix et la sécurité sont en
jeu (question de la justice qui est secondaire chez Hobbes par
rapport à la loi).
Hobbes est donc le véritable penseur de l’Etat, clé de voute de
son raisonnement. L’Etat est nécessaire pour assurer la vie en
collectivité qui est elle-même nécessaire à la préservation du
droit de chaque individu à la conservation. C’est à travers ce
droit à la préservation que Hobbes invente ou préfigure la notion
de droit-créance : l’Etat doit garantir les droits et libertés
fondamentales (mais il n’y est pas obligé puisque l’Etat est
absolu). Le droit de l’individu à sa conservation est donc au
fondement de l’Etat.
Hobbes est aussi un théoricien de l’absolutisme de l’Etat qui
poursuit un but individualiste. Les droits que chaque homme
possède à l’état de nature doivent être contraint par une
autorité sans limite qui est l’Etat (s’inscrit tjr ds le contexte de
guerre civile).

Section 3. Jean Baudin et la réaction absolutiste en France


Pour les français, c’est l’auteur absolutiste le plus important.
1529 – 1596, auteur du 16 s. Issu d’une famille de négociant
e

(tiers-Etat, bourgeoisie) d’Angers. Commence une carrière dans


les ordres au début de sa vie d’adulte, entre 1543 et 1548, pour
devenir prêtre. Il renoncera finalement à ses vœux et commence
des études de droit. Il devient avocat au Parlement de Paris puis,
en raison de ses compétences juridiques exceptionnelles, il sera
repéré par Charles XIV (1569 – 1574 ?) qui va l’intégrer à son
conseil du roi composé alors d’une cinquantaine de juristes. Le
successeur de Charles XIV, Henry III, va le reconduire dans ses
fonctions (chose exceptionnelle, surtout qu’ils n’étaient pas sur
les mêmes lignes politiques).
Baudin est un intellectuel accompli qui écrit sur tout (histoire,
philosophie, politique). Jean Baudin, en 1576, écrit les Six livres
de la Républiques, pensés au départ comme 6 réflexions
distinctes qui forment un tout. A travers cet ouvrage, Jean
Baudin fonde la science politique en France et tente de
redresser philosophiquement la monarchie après 40 ans de
guerre civile.
On sait que Jean Baudin était proche de la ligue, opposé en
protestantisme, mais qu’il se ralliera en 1594 à Henry IV. Il
mourra 2 ans après de la peste.
Baudin écrit ds le contexte des guerres de religion, entre 1562 et
1598. La France connaitra 8 guerres de religions sur cette
période. En 1560, 20% de la population fr s’est convertie au
protestantisme, en moins de 50 ans. Cette situation déplait aux
catholiques et en 1562, le Duc de Guise, Louis de Bourbon,
Cousin du Roi, prend les armes de façon autonome au nom des
catholiques et entame une série d’atrocités qui débouchent sur
le massacre de Vassy. En Réaction, le Prince de ?? prend les
armes pour défendre les Protestants (c’est aussi un cousin du
roi). Ce 1 conflit débouche sur la mort du Duc de Guise et la paix
er

en 1563. Mais derrière ces évènements, la France se divise en 2


blocs : les protestants d’un côté et les catholiques de l’autre. La
monarchie, au centre, tente d’arbitrer sans prendre parti, ou en
changeant régulièrement d’alliés.
En 1570 sera conclue la paix de St-Germain dont l’une des
clauses est de marier un prince protestant important (Henry de
Navarre) et Margot, la sœur du Roi Charles IX. En 1572, mariage
et les protestants reçoivent le droit d’entrer au conseil du roi,
notamment le chef du parti réformé, l’amiral ??. Mais le 24 aout
1572, le jour de la St-Barthélémy, les protestants sont
massacrés à Paris et dans plusieurs villes du royaume.
A partir de là, les guerres de religion reprennent, Henry de
Navarre prend les armes et en réaction, en 1576, les ultras
catholiques créent la ligue de la Sainte Union. C’est le début de
la guerre civile entre les 2 camps (réformés vs ligue). La
Monarchie sera la plupart du temps impuissante. 
A partir de 1585, la monarchie entame une série de victoire
contre les 2 camps mais en 1588, l’assassinat d’Henry de Guise
entraine la radicalisation du mouvement ultra-catholique.
Henry III est assassiné par un moine ultra catholique en 1589.
Son successeur sera son cousin au 23 degré, le futur Henry 4, qui
e

devra faire face à la ligue et contre les protestants. Il se converti


au catholicisme en 1593 (Loi Fonda oblige) et promulgue l’édit de
Nantes.
Jean Baudin écrit dans ce contexte, mais ce sont surtout les
conflits politiques qui l’intéressent, surtout la politique
territoriale, bien plus que les questions de religion. Ce sont
aussi des affrontements pour des raisons économiques. Baudin
écrit ds ce contexte où la monarchie est attaquée par des
extrémistes des 2 bords. Il veut renforcer la monarchie pour
rétablir la paix. Il s’oppose ainsi aux penseurs protestants et
ligueur (les monarchomaques, série de penseurs qui avaient pour
prétentions de s’opposer à la monarchie). Baudin est dans la
réfutation des thèses monarchomaques. Les Six Livres de la
République tracent une voie de redressement de la France en
passant par une conception nouvelle de la monarchie et de
l’Etat : la monarchie absolue.

§1. Théorie de la souveraineté de l’Etat


Chez Baudin, le souverain est le Roi, personnalisation de l’Etat,
contrairement à Hobbes et Machiavel où le souverain est l’Etat.

A. La notion d’Etat
Le mot « Etat » n’existe pas encore à ce moment-là. Baudin
parlera de République au sens de Res Publica Romana qui
désigne la cité de Rome.
Baudin défini la République comme étant « La République est un
droit gouvernement de plusieurs ménages, et de ce qui leur est
commun, avec puissance souveraine ». 

1. Le droit gouvernement
La notion de droit gouvernement renvoi à la domination que
l’on peut exercer sur des hommes libres.
 L’Etat a un lien de domination avec ses sujets. Ce lien de
domination passe par la notion d’humilité.
 Mais l’autorité doit être droite. Cad qu’elle doit être
morale.
 Grâce à cette droiture, l’autorité sur les hommes libres
sera acceptée par ceux-ci. La République est donc une
communauté d’hommes libres (francs sujets) qui sont
gouvernés de façon morale. L’Etat ne concerne que les
libres (exclusion des esclaves).

2. L’antériorité de la famille à l’Etat


Baudin estime que la cellule de base de la sté est la famille et
non l’individu. « Toute République prend origine de la famille »,
Baudin. Est évacuée la q° religieuse ou la géographie comme
cellule de base de la sté. Important car va marquer au 19 et au
e

20 la différence entre les conceptions anglaises et françaises de


e

l’Etat (pour les Anglais, ce qui faisait souche de la sté est la


réunion de commune en tant que groupement d’habitant).

3. La communauté d’intérêt
« Et de ce qui leur est commun ». Baudin explique que l’Etat n’est
pas une simple réunion des familles mais leur rencontre sur ce
qui leur est commun. » Il y aurait donc une communauté
d’intérêt qui rassemble les ménages et qui les dépassent.
Communauté humaine née des familles mais distinctes d’elles.
Les romains distinguent la chose publique de la chose privée,
Baudin ne va pas dans ce sens car l’intérêt des familles est
profitable à l’Etat.
 Sa définition de l’Etat est très importante car ne porte pas
du tout sur la religion, permet la paix.

B. La définition de la souveraineté
Jean Baudin est le philosophe de la notion de souveraineté.

1. Les critères constitutifs de la souveraineté


Sa th est encore d’actualité ajd, elle n’a jamais été remise en
cause et est encore la base de notre Etat. pour Baudin, la
souveraineté est indivisible, absolue et perpétuelle. Elle est tout
de même limitée par les lois de Dieu et de la nature. La
souveraineté est une puissance de commandement (traduction
moderne de l’Imperium romain).

a. La souveraineté absolue
Pour que la puissance de commander soit souveraine, il faut
qu’elle soit absolue.
« Legibus ab solutus » 🡪 le Roi doit être délié des lois. La Res
Publica ne peut pas être soumise aux lois et ne peut pas être
soumis à la justice (opposé à l’Etat de droit)

b. La souveraineté indivisible
Baudin démontre que la souveraineté est insécable. On sait qu’il
a lu Machiavel, il n’innove pas à ce niveau-là. Chez Baudin, la
puissance de commandement peut être divisée mais ne peut
alors plus être considérée comme souveraine. L’ensemble des
pouvoirs de l’Etat peuvent être détenus par plusieurs organes
mais ceux-ci doivent être organisés hiérarchiquement et leur
pouvoir doit dériver par concession d’un seul et unique pvr
souverain. Il ne peut donc exister qu’un seul pvr souverain car s’il
en existe 2 ou plusieurs, cela produirait le chaos.

c. La souveraineté perpétuelle
L’autorité souveraine ne saurait être limitée dans le temps. Tous
les pouvoirs qui sont d’une manière ou d’une autre révocables
ne peuvent pas être qualifiés de pvr souverain. Donc le pouvoir
souverain est celui qui transcende les personnes qui peuvent
ponctuellement le détenir. Derrière cette idée, il y a le ppe de
continuité de l’Etat.

d. Les lois de Dieu et de nature


La souveraineté est limitée par les Lois de Dieu et les Lois de
Nature 🡪 Baudin  : « La puissance absolue des Princes et
seigneuries souveraines ne s’étend nullement aux lois de Dieu et
de Nature ».
Le souverain, délié des Lois positives, est en revanche tenu par
des ppes gnrx de justice inspirés par les lois de Dieu et de
Nature. Exemples : l’Etat doit absolument honorer les contrats et
respecter la propriété de Dieu (pas de propriété ds la Bible
pourtant…). L’Etat doit donc être limité par une forme archaïque
de droits fondamentaux inspirés par le droit naturel.

2. Les éléments caractéristiques de la souveraineté


Recherche d’une efficacité pour un Etat fort. La souveraineté a
pour but 1 de porter en elle des pvrs censés, selon Jean Bodin,
er

définir ce qu’est un Etat fort. Le gvmt aurait des « droits » sur le


peuple (=éléments caractéristiques). 
L’Etat est caractérisé par 5 compétences :

a. Faire et casser les lois


Pour Bodin, la souveraineté est la puissance de donner et de
casser les lois. La loi est alors le véhicule de la puissance
souveraine.
En csq, seul le souverain peut faire la loi. Les autres autorités
qui édictent des règles ne rendent selon lui que des édits ou des
arrêts qui n’auront valeur de loi qu’à partir du moment où le
souverain les reconnait (il peut donc exister d’autres autorités
mais aucune égale au souverain 🡪 renvoi à la ligue, au concile de
Trente…).
Le souverain peut aussi casser la loi, ce qui est le pendant de son
pvr de faire (ce que le souverain peut faire, le souverain peut le
défaire).

b. Le droit de décider de la guerre et de la paix


Le souverain est le seul à pouvoir déclarer la guerre et à faire la
paix. Ctxt de guerre protestants-ligueur qui se font la guerre et la
paix sans passer par le roi 🡪 perte de souveraineté de l’Etat vis-à-
vis de ces groupes/milices. Or, un Etat qui perd ce droit de faire
la guerre et d’y mettre fin est un Etat faible.

c. Le droit de nommer aux emplois de l’Etat


Bodin explique que le droit de nommer les fonctionnaires
(officiers et commissaires) est un attribut fondamental de la
souveraineté. Il dit qu’il n’existe pas de souveraineté au MA
parce qu’à ce moment le roi ne nomme pas les grands
fonctionnaires, les seigneurs s’en occupent seuls. Bodin explique
que ce ppe est une csq du ppe d’indivisibilité de la
souveraineté 🡪 il ne peut y avoir qu’une autorité centrale qui
nomme les fonctionnaires.

d. Le droit de juger en dernier ressort


Bodin explique que seul le souverain a le droit de juger en
dernière instance. 

e. Le droit de grâce
Corolaire du droit de juger en dernier ressort.
 Bodin désigne ces 5 « droits » comme étant des « fonctions
régaliennes » de l’Etat. Le reste est annexe et peut être
délégué à une autre autorité que l’Etat. Ce sont ces 5 droits
qui vont être attribué au PDR sous la IIIe République en
1870 (sauf faire et casser les lois 🡪 séparation des pouvoirs
oblige). Certains de ces droits sont encore propre au PDR
sous la Ve Rep.

3. La souveraineté résidant dans l’Etat


La souveraineté, puissance suprême de commandement,
appartient à l’Etat uniquement. Le titulaire de la souveraineté
est l’Etat et non pas le Prince (J. Bodin est le 1 à l’avoir formulé
er

de manière si claire). Le souverain chez Bodin n’est pas le roi


mais la République. 

§2. Le gvmt monarchique


A la manière des philosophes de l’Antiquité, Bodin disserte sur la
question du meilleur des gvmt, en se posant la question duquel
est le gvmt capable d’exercer pleinement la souveraineté. De là,
J. Bodin va prouver que le gvmt de type monarchique est le
meilleur gvmt pour un Etat.

A. La typologie des régimes


Bodin explique que la souveraineté peut s’incarner dans un
individu ou dans une assemblée ou dans le peuple entier.

1. La monarchie
Pour Bodin, elle permet de réaliser l’indivisibilité de la
souveraineté. Continuation du ppe d’indivisibilité de Machiavel.
La Monarchie est une forme de gouvernement naturel car si l’on
observe la nature, on constante que la multitude est toujours
gouvernée par l’unité. 
 Le père dans la famille
 La tête sur le corps
 Comme Dieu dans l’Univers
Pour cette raison, la monarchie est une forme politique logique
car répandue et durable (argument fallacieux…). Mais il explique
que la difficulté de la monarchie est que tout change avec la
personnalité du monarque, ce qui entraine des relations
diplomatiques peu sûres. La 2 difficulté est qu’il y a des rivalités
e

lors des successions, ce qui pose la question de la vertu du


prince. 

2. L’aristocratie
« Le gvmt des meilleurs » en grec. Repose sur l’idée que la
souveraineté repose sur la question de la dignité. Donc seuls les
plus dignes accèdent au pouvoir. Le pb est que la politique
repose alors sur un pluralisme politique qui ne permet pas de
réaliser l’indivisibilité de la souveraineté et peut en plus créer
des désordres et peut entrainer des chaos politique.
3. La démocratie
Permet de réaliser l’égalité naturelle entre les Hommes et donc
de faire éclore les grands talents. Explique que la démocratie
porte en elle la multitude au gvmt et donc le désordre +
vraiment pas une bonne idée car le peuple est facilement
corruptible (sujet aux révoltes et aux trahisons).
 Son critère est la question de l’indivisibilité de la
souveraineté. C’est pour ça qu’il en arrive à préférer la
monarchie. Dû à son ctxt où les pvrs sont éclatés entre
l’Etat et les groupements religieux.

B. Le gouvernement monarchique
C’est pour Bodin le meilleur type de gvmt. Il veut une monarchie
de type héréditaire (pour faire chier les monarchomaques et
surtout François Hotman -qui est protestant- qui veut une
monarchie élective pour que soit élu Henry de Navarre).
Pour Bodin, le gvmt monarchique doit être limité par les lois,
par les libertés individuelles et par les propriétés. Ou plutôt, la
monarchie doit gouverner selon ces 3 points. Il faut donc que le
gvmt du monarque respecte à la fois l’absolu de la souveraineté
et la liberté des sujets qui doivent rester maitre de leur
personne et de leurs biens. C’est ce qui différencie le monarque
du despote, qui gouverne au mépris des lois. Bodin inaugure
aussi la conciliation entre IG et Libertés individuelles.
Enfin, le gvmt du monarque doit être autoritaire car c’est ds
l’intérêt du peuple. Il faut tenir le pays, quitte à tenir des ppes
peu moraux (mentir au peuple, le punir discrètement, s’écarter
de la justice) 🡪 le but ultime est le maintien de l’Etat, c’est le ppe
de la raison d’Etat posé par Machiavel et Hobbes.
 Bodin fourni en France une doctrine de l’Etat qui va durer.
L’Etat sera alors distinct de la personne du gouvernant et
de cette théorie découle les grands ppes du droit public :
o Continuité de l’Etat
o Centralisation politique
o Fonctions régaliennes
 Jean Bodin apporte à la monarchie un renforcement
immense. Les Bourbon, qui vont monter sur le trône à
partir d’Henry IV vont admettre les thèses de J. Bodin et les
utiliser ds la construction de l’absolutisme.

Chapitre 2 : Le roi absolu et l’absolutisme pragmatique et


empirique
Au début, l’absolutisme est une formation doctrinale théorique.
Mais après ces auteurs du chapitre 1, sa réalisation et son
renforcement vont être le fait de penseurs aussi acteurs. Sera à
partir de Louis 13 perfectionnée l’idée absolutiste répondant à
un moment donné un contexte. Permet de renforcer la
monarchie, le roi de France, par rapport à une fragilité du
contexte.

Section 1 : L’absolutisme pragmatique : Richelieu et Cardin le


Bret
Début du 17 s (1630). 
e

En 1593 s’amorce la fin des guerres de Religion avec le


couronnement d’Henry IV. En 1698, H4 prend l’édit de Nantes
qui assure le ppe de Tolérance religieuse sur le territoire. La
monarchie sort renforcée de cette lutte, d’abord pcq elle apporte
la paix et ensuite pcq les structures rivales de la monarchie ont
disparu sous l’effet de la guerre civile.
H4 va reconstruire la monarchie sur un pays en ruine sur un
modèle absolutiste. H4 peut être considéré comme le premier
roi absolu car gouverne sans contre-pouvoirs. Il inaugure une
forme de gouvernement en collaboration avec Sully, son
ministre, avec qui il va gouverner en duo. Après son assassinat
en 1610 par Ravaillac, les troubles reprennent car son fils Louis
13 est trop jeune pour régner. Une régence est mise en place
avec à sa tête Marie de Médicis. Pendant 4 ans, le pouvoir est
fragilisé et, en 1614, les EG sont convoqués pour confirmer les
droits à la régence de Marie de Médicis. 🡪 La monarchie est
obligée de convoquer un contre-pouvoir ! Marie de Médicis,
pour préparer les EG, appelle à ses côtés un jeune
ecclésiastique : Richelieu.
Richelieu occupera alors un véritable poste de 1 ministre sous
er

la régence puis, ensuite, avec L13. Richelieu va mettre fin aux


troubles qui traversent l’Etat et va s’attaquer aux protestants en
menant une guerre contre eux pour réduire à néant les
franchises territoriales accordées par l’Edit de Nantes. Cette
guerre se finira en 1628 avec le siège de la Rochelle. Les
protestants, pour Richelieu, forment un « Etat dans l’Etat » qu’il
faut combattre par l’Etat. Cette 9 guerre de Religion se résume
e

donc à une guerre entre l’Etat et les protestants (financés par


l’Angleterre).
En 1635 débute la guerre avec l’Espagne pour la question de la
succession de la couronne et pour la mainmise du commerce
avec les Amériques. Ce contexte troublé du début du 17 s oblige
e

l’entourage du roi à dépasser le cadre conceptuel fourni par


Bodin et à faire passer l’absolutisme dans le concret.

§1. Le Cardinal de Richelieu et la raison d’Etat


Né en 1585 et mort en 1642. Protégé de Marie de Médicis,
ecclésiastique qui a un certain nb de maitresses. Deviendra
évêque assez jeune et, grâce à Marie de Médicis, deviendra
Cardinal même si pas reconnu par la papauté. Personnage
mégalomane qui avait le sens de l’Etat. Choisi comme 1 Ministre
er

car pas supposé avoir de famille donc pas d’héritage donc peut
en ppe se consacrer à l’Etat.
Son œuvre importante est Le Testament politique.

A. L’unité du pouvoir
Richelieu est un lecteur passionné de Machiavel. Il va essayer de
transposer en politique les différents ppes exposés par le
florentin, notamment celui d’unité qui est selon lui la clé de
voute de l’Etat. Implique de supprimer toutes les forces sociales
autres que le roi et le ministre (petite incohérence…). Richelieu
explique qu’il ne faut « qu’un seul pilote au timon de l’Etat. Rien
de plus dangereux que diverses autorités égales en
administration. Un corps ayant plusieurs têtes ne peut avoir un
même esprit ». Le cardinal est ainsi contre le partage du pouvoir
et impose à la royauté française le respect de l’indivisibilité de la
souveraineté. Enclenche une politique de neutralisation des EG
car Richelieu fait admettre qu’il ne peut pas y avoir de pouvoirs
d’origine différentes que celui du roi (application du ppe d’unité)
+ Richelieu est opposé à tout ppe de collégialité car « dans une
communauté, le nombre de fou est plus grand que celui des
sages et, comme dit Sénèque, les esprits ne sont pas si biens
disposés que les meilleurs choses plaisent à la plus grande part ».
Donne une dimension plus profonde à la monarchie en
apportant la concentration des pouvoirs.
L13 aura du mal à le faire mais L14 ne va gouverner que seul,
comme L15 et L16 après lui.

B. La raison d’Etat
Ds ce combat contre les protestants, Richelieu va donner les
contours actuels à la raison d’Etat, esquissée par Machiavel.
Richelieu a pour base de pensée la négation de l’existence de
pvr particuliers. Il n’en existe qu’un seul : celui du roi, de l’Etat.
Les juges ou l’Eglise n’ont donc pas de pouvoir, ni les
protestants.
 Il se pose la q° suivante : jusqu’où le pvr royal peut-il aller ?
(puisqu’il est seul, sans limite). 
Richelieu va considérer que l’étendue du pouvoir royal est
l’étendue du pouvoir d’un Etat. Cad que le pvr de l’Etat est
contraint par les capacités personnelles du roi. Or le roi, lui,
gouverne en raison de la raison. Si la raison du roi est la seule
limite au pouvoir de l’Etat, alors le pvr de l’Etat est limité par la
raison de l’Etat, qui se confond alors avec la raison du roi. Si la
raison du roi est assimilable à la raison d’Etat, alors l’inverse est
aussi vrai et la raison d’Etat possède des limites humaines. Tout
moyen peut être utilisé et doit être utilisé afin de préserver les
intérêts de l’Etat, car ont un lien avec les modalités de pratique
de la politique (la raison du roi). Une bonne action politique est
pour Richelieu une action qui sait s’écarter du droit. Donc la
raison d’Etat peut exiger que le souverain gouverne par des
moyens extra-légaux.
« Bien qu’au cours des affaires ordinaires, la justice requiert une
preuve authentique, il n’en est pas de même en celle qui
concerne l’Etat », Richelieu.
Cette raison d’Etat implique que la gestion de la politique
intérieure suive les mêmes règles que l’Etat de guerre. « Point
de droit ni de pitié » lorsque Richelieu parle de la gestion
intérieure 🡪 le droit et la politique sont distincts car Etat absolu
donc pas de règle donc pas de droit. L’absence de droit est la csq
de l’absolutisme. La pitié renvoi à la morale, or la politique est
en dehors de la morale.
Richelieu avance la raison d’Etat et emploi même l’expression.
Cette raison d’Etat est en elle-même irrationnelle puisque la
raison d’Etat découle chez Richelieu d’une intuition (par instinct
politique), or la raison est l’opposé de l’instinct. La raison d’Etat
qui procède de l’instinct des grands esprits est donc irrationnelle.
Richelieu avancera aussi la théorie du Ministériat. Pour conduire
les affaires de l’Etat il faut un grand esprit qui doit être choisi
selon lui par la Roi et ce grand esprit doit s’occuper des affaires
de l’Etat à la place du roi. Il sert à la fois de protection pour le roi
et de rouage administratif (renvoi au Premier ministre fusible
ajd). Les rois doivent avoir un grand ministre avec qui établir la
politique et ne doivent surtout pas en bouger. Le programme
doit être fixe car le ministre doit avoir l’autorisation du roi. Le
Ministre doit avoir certaines qualités :
 La capacité
 La probité
 Le courage
Le ministre doit être capable d’être homme d’Etat (celui qui est
capable de discerner la raison d’Etat = celui qui comprend plus
que les autres, qui voit plus grand). Chez richelieu, le roi doit
obéir aux règles du ministre, comme s’il y avait un contrat entre
les 2 hommes à la tête de l’Etat. 4 règles que le roi doit
respecter :
 Le roi doit avoir confiance en son ministre et lui faire
savoir (=donner des terres et des châteaux).
 Le roi doit laisser son ministre parler librement (roi absolu
qui concentre les pouvoirs mais bon…).
 Le roi doit récompenser ses ministres après leurs services
(pense à sa retraite).
 Le roi doit maintenir son ministre à vie afin que celui-ci
n’ait pas à se préoccuper de son maintien et d’éventuels
concurrents (logique ecclésiastique).
Est-ce que cette théorie du Ministériat est en incohérence avec
le ppe d’unité des pvr ? Richelieu dira que non car le ministre
n’a pas un pvr différent du pvr royal, il est le pvr royal. En latin,
vient du minus, celui qui est le serviteur de qqun. Le ministre est
donc le serviteur de l’Etat. s’oppose au magistrat, maius, celui
qui peut le plus (n’a personne au-dessus de lui).
Cette conception va servir sa propre carrière, mais écrit ça aussi
pour que ce soit publié. On sait que L14 s’est appuyé sur un
ministre fort (Mazarin, Fouquet, Colbert père puis fils…)

§2. Cardin le Bret et l’absolutisme juridique


Pierre Cardin le Bret, 1558 – 1655, fût avocat au Parlement de
Paris puis va entrer au service de la monarchie et deviendra
intendant des 3 évêchés (région en Lorraine, vers la Moselle).
Favorable à l’absolutisme et cherche toute sa vie la mise en
œuvre concrète de l’absolutisme en France. Aussi marqué par
les guerres de religion. En 1632, il publie son ouvrage majeur :
De la Souveraineté du Roi. Il se focalisera dedans sur l’œuvre de
Jean Bodin. Il est au service de Richelieu, mais lui va bcp plus
penser. Dans son ouvrage, il va proposer d’analyser la nature de
la souveraineté. Son grand apport est d’avoir discuté la notion
d’indivisibilité de la souveraineté et de ses implications
juridiques. 

A. L’indivisibilité de la souveraineté
« La souveraineté ne se divise pas plus que le point en géométrie.
» La souveraineté est d’abord pour lui une question de division
ou d’indivisibilité. Pour lui, il faut que la souveraineté soit
indivisible car doit produire l’indépendance du monarque. En la
proclamant, on réduit théoriquement l’existence de rivaux ou
d’égaux ou de supérieurs au roi. Il considère que le roi n’a aucun
compte à rendre à aucune instance humaine, ni le pape, ni les
EG, ni les protestants, ni le clergé catholique, ni la noblesse. La
souveraineté de l’Etat étant indivisible, elle ne peut résider que
dans un seul individu : le roi (L13).

B. Les csq de la souveraineté


Le roi possède les « expressions de la souveraineté ».
 Elles s’expriment selon lui d’abord par le pouvoir législatif
(🡪 faire et casser les lois, J. Bodin).
 Il considère que la souveraineté s’exprime par le droit de
nomination des offices (important à l’époque car nouvel
impôt créé en 1604, la paulette, créé par H4 pour financer
la reconstruction de la France. C’est un impôt facultatif
demandé aux officiers et ceux qui acceptent de la payer
pourront transmettre leur charge à leur fils. Rapporte
énormément d’argent. Cardin le Bret dit que c’est une
catastrophe car le roi perd sa maitrise de la nomination des
officiers).
 Les pvrs de police (règles relatives au maintien de l’OP) ne
doivent appartenir qu’à l’Etat.
 L’Etat doit maintenir son pvr sur les droits domaniaux.
 L’Etat doit être capable de fonder des grands SP.
 L’Etat doit maintenir son pvr financier qui n’appartient qu’à
lui. Seul l’Etat peut créer et supprimer des impôts (réaction
aux EG).
 La souveraineté de l’Etat s’exprime par le pouvoir fédératif,
cad le pvr de faire la guerre et la paix. 

 Il faut reconnaitre l’action de Richelieu et de Le Bret


comme capitale. Après la 1 moitié du 17 s, l’absolutisme a
e e

des bases concrètes en France et L14 se servira de ces


bases ds la mise en place de sa monarchie totale. Ce qui
est intéressant, c’est que ces 2 personnages vont décliner
administrativement tous les ppes ci-dessus. Naissance de
l’administration moderne.
 Du point de vue des histoires politiques, Richelieu va
mettre en place l’absolutisme et va parallèlement émerger
la première opposition à ce mouvement. En 1648, à la mort
de L13, s’ouvre la période de la fronde pendant laquelle
s’expriment un certain nb de conceptions politiques
opposées à l’absolutisme. 1 phase avec une rébellion
e
intense de 6 mois lancée par le Parlement de Paris qui
écrira même des textes à l’encontre de ce système.

Section 2 : Bossuet et l’absolutisme de droit divin


2 moitié du 17 , règne de L14. Bossuet est un religieux dans
e e

l’entourage de L14. Va forger une th de l’absolutisme de droit


divin.
Jacques Bénigne Bossuet est né en 1627 à Dijon et meurt en
1704. En 1652, il s’oriente vers les ordres et en 1669 il devient
évêque puis est appelé par L14 à la Cour pour être le précepteur
du grand dauphin. Après 15 ans de cette charge, il sera nommé
évêque de Maux et devient alors l’apologiste du régime politique
en publiant La Politique tirée des propres paroles de l’écriture
Sainte. Fait référence à la politéïa d’Aristote. Sert à christianiser
la pensée d’Aristote. Ecrira aussi L’Histoire Universelle. La
Politique est un ouvrage qui cherche à comprendre l’origine du
pouvoir politique. Ecrit entre 1670 et 1679.
Pour comprendre Bossuet, il faut revenir sur la philosophie des
monarchomaques, des EG et de la fronde. Au cours du 16 s, les e

monarchomaques établissent l’idée qu’il existerait une


souveraineté populaire. Aux EG de 1614, le TE réagit contre les
monarchomaques et demande que le roi reconnaisse que sa
souveraineté est d’origine divine et non d’origine populaire
(curieux de la part du TE, mais en réalité il a intérêt à ce que le
roi, en 1614, détienne un pouvoir absolu pour limiter et anéantir
le pouvoir de la noblesse). La monarchie ne prendra pas position.
Les EG vont insister et vont faire adopter une motion selon
laquelle « il est reconnu que le roi est souverain en son Etat, ne
tenant sa couronne que de Dieu seul » (TE + Clergé vs Noblesse)
(Clergé ok car lui permet de s’émanciper du pvr du pape).
Bossuet s’insère dans ce contexte de discussion sur l’origine du
pouvoir. En 1643, L13 décède, L14 est trop jeune pour régner et
donc une régence est instaurée par Anne d’Autriche et le
Cardinal de Mazarin 🡪 période d’affaiblissement de l’Etat qui
débouche sur la Fronde de 1658 à 1662, épisode durant lequel le
roi est obligé de se cacher de la noblesse, soutenue par les
gouverneurs et les parlements. A la mort de Mazarin en 1661, le
règne de L14 devient personnel et cherche à réduire tous les
contrepouvoirs et pouvoirs concurrents qui s’étaient
manifestés pendant la Fronde. Bossuet va contribuer à fonder ce
pvr royal devenu absolu sur une base incontestable pour éviter
de ressusciter les prétentions de la noblesse 🡪 cette base est
Dieu.

§1. L’origine divine de la société politique


Chez Bossuet, l’organisation des hommes en sté relève de Dieu
depuis l’origine de l’humanité. Cette organisation suppose la
soumission des individus au gouvernement.

A. Dieu et la société politique


Pour Bossuet, l’existence d’un Dieu unique est le fondement de
la sté parmi les Hommes. C’est-à-dire que les hommes n’ont
qu’une même fin et qu’un même objet : Dieu. Bossuet explique
que Dieu oblige les Hommes à s’aimer les uns les autres.
Logique pour Bossuet car si Dieu est le père, les hommes sont
des frères. Donc tous les rapports sociaux sont conditionnés par
le rapport de chaque Homme, chaque individu (inclus les
femmes) avec Dieu (apparition de la fraternité dans la pensée
politique française).
Chez Bossuet, tous les hommes, qq soient les nations, obéissent
aux mêmes règles. Il y a un genre humain conditionné par les
mêmes règles. 
Cependant, Bossuet observe que la sté humaine s’est organisée
en nation ou en peuple, et que c’est consécutif de la réunion de
plusieurs familles qui se sont octroyées un droit propre. « La sté
humaine a été détruite et violée par les passions. Tout se divise et
se partialise parmi les hommes du fait de la violence de leurs
passions et de l’incompatibilité de leurs humeurs. » Il considère
que la violence historique a divisé le genre en humain en
branches, ce qui a formé des sté partielles, à l’origine d’Etats
(résurrection du mythe de Babel + nouveau regard). Il donne
pour définition de l’Etat : « l’Etat est une sté d’Hommes unis
ensemble sous le même gouvernement et sous les mêmes lois ».

B. La soumission naturelle des hommes


Pour Bossuet, même si la naissance de l’Etat est violente et en
contradiction avec le projet divin, il est utile car les hommes
trouvent la paix dans l’Etat : « Par le gouvernement et les lois, le
repos de la vie de tous est mis autant qu’il se peut en sécurité ». Il
observe donc les avantages de l’Etat qui sont si grands qu’ils
obligent ceux qui en font partie à se soumettre au
commandement de l’autorité (très novateur dans la pensée
politique chrétienne ! 🡪 l’obéissance est une csq de l’Etat et
donc du contrat social et pas une csq de Dieu). Bossuet explique
que Jésus a montré aux Hommes que l’amour que l’on a pour sa
patrie est ce qui structure la sté. Il explique aussi que les apôtres,
par leur soumission, sont de bons citoyens, car s’en remettent
entièrement à leur chef qui décide pour eux. Il précise que
désobéir à ses chefs, c’est mettre en danger sa propre sécurité
et celle des autres, ce qui revient à désobéir à Dieu car il a fait
les hommes frères et pacifiques. Ils savent que le chef a été
choisi par Dieu pour réaliser la paix et la volonté de celui-ci.

C. La nécessité du gouvernement
La soumission des hommes est naturelle, tout comme l’autorité.
Cette autorité, il explique qu’elle appartient au gouvernement
(pas au roi). Bossuet explique que seul ce gouvernement peut
offrir un frein aux passions et aux violences naturelles des
hommes car les Etats sont des créations humaines mais qui
deviennent immortelles. C’est la continuité de l’Etat, totalement
indexée sur l’existence d’un gouvernement. Il explique qu’avant
les sté Humaines, Dieu, vrai roi, exerçait lui-même le
gouvernement. Puis il s’est effacé au profit de gouvernement
d’Etats.

§2. La monarchie de droit divin


Bossuet va expliquer que la monarchie est le gouvernement
naturel des hommes, qu’elle doit être absolue et doit reposer sur
le Droit divin.

A. La préférence monarchique
Bossuet ne parle jamais des différentes formes de gouvernement
possibles, il ne parle que de la monarchie qui est le seul gvmt
possible pour 3 raisons :
 C’est le gvmt naturel (argument naturel), la monarchie
trouvant son fondement ds la position naturelle de Dieu
comme père (seul gouvernant). C’est alors la paternité qui
est fondement de l’autorité et que le monarque se
comporte toujours en père.
 La monarchie serait le plus ancien gouvernement
(argument historique). L’histoire nous apprend que chez
tous les peuples, la monarchie a été la première forme de
gvmt. C’était le cas à Rome, chez les grecs avant la
démocratie (on sait ajd que cette affirmation n’est pas
vraie).
 La monarchie est aussi le gvmt de Droit commun car tout
le monde y est conservé dans son état le plus naturel (sa
position de soumission).

B. L’absolutisme de Bossuet
Bossuet pose comme postulat de son raisonnement qu’il existe
un ppe dans toute sté politique selon lequel le roi ne doit rendre
de compte à personne de ce qu’il ordonne car il possède la
force coercive, cad la puissance pour contraindre et exécuter ce
qui a été ordonné légitimement. Il considère tout de même que
le roi doit respecter les lois, notamment les Lois Fondamentales
du Royaume.
Le caractère absolu ne réside alors pas dans l’irrespect de la loi
mais dans la non-application de la peine. Le roi doit gouverner
selon les lois, mais celles-ci ne peuvent pas pour autant venir
contraindre sa puissance.

C. Le droit divin
C’est la ccl° de son raisonnement. Puisque Dieu a soumis les
hommes au roi, il est évident que les rois sont les représentant
de Dieu sur Terre. Finalement, le roi, investi par Dieu, est
irresponsable de ses actes, devant n’importe quelle instance
humaine, qu’il s’agisse d’un juge ou du pape (il est anti-pape). Le
roi ne rend alors des comtes qu’à Dieu lors du jugement
dernier. Et donc, le roi est investi de droit par Dieu 🡪 il est investi
de droit divin.
Il expliquera que les rois tiennent du divin dans leur propre
personne. Le roi est sacré car il représente Dieu sur terre. Le
pape est alors en-dessous des Rois dans la hiérarchie.
Précisera que le roi doit respecter la volonté divine dans son
gvmt, ou le paiera au jugement dernier.
C’est le grand penseur du gallicanisme. A partir du règne de L14
jusqu’à la révolution fr, sa doctrine sera la doctrine officielle du
régime politique. Les rois se comporteront alors comme des
envoyés de Dieu sur Terre, ils ont le bagage juridique nécessaire
pour affirmer cela.
Sa pensée va entrainer des réactions rationalistes. Va alors
émerger l’absolutisme éclairé.

Section 3 : l’absolutisme éclairé : Voltaire et Diderot


Concerne aussi les Lumières en règle générale (ce qui explique
que Rousseau soit exclu de ce mouvement, comme
Montesquieu, que l’on considère à part).
La philosophie est une « galaxie de penseurs et d’idées dont on
peine à trouver le fil directeur ». C’est un amalgame parfois
contradictoire, souvent décousu. Ce courant des Lumières est
uni autour d’un seul concept : la raison transformée.
Au 17 s, la raison, en tant que concept philosophique, est un
e

agencement du monde qui relève du Divin (Descartes, Bossuet).


La raison est conservatrice.
Au 18 s, la raison se définit comme la raison humaine, cad une
e

sorte de raison universelle qui permet aux hommes d’accéder


en même temps à la vérité, au bonheur et au progrès. La raison
est progressiste.
Ce changement de paradigme (voir cours du collège de France) a
des implications politiques. Au 17 , l’Etat repose sur une
e

rationalité qui a pour csq la monarchie de droit divin, alors qu’au


18 s, la valeur n’est plus la même.
e

L’Europe change de repères au 18 s. Il y a de grandes avancées


e

de la science qui vont inspirer les penseurs politiques qui vont


tenter de faire de la politique une science (exemple de Jean-
Jacques Rousseau qui est allé embrasser le seuil de la porte du
botaniste Dufont (??) dès qu’il arrive à Paris 🡪 considère que le
scientifique >> au politique). Le 18 siècle est un siècle optimiste
e

où l’évolution vers un monde meilleur est envisageable. Les


grandes monarchies européennes vont céder à cette mode de la
Lumière sur l’obscurantisme. Les Rois vont vouloir se faire
philosophes et gouverner selon les ppes de la raison humaine.
C’est le despotisme éclairé, ou encore l’absolutisme éclairé.
Cette th est française. Les rois appellent les philosophes français
à leur côté. Les Lumières, en gnrl, en politique, ne remettent pas
systématiquement en cause le régime. Ils sont adeptes d’une
évolution du régime vers plus de rationalité (sans parler de
révolution).

§1. L’absolutisme éclairé de Voltaire


La politique de Voltaire est d’abord pragmatique. Il cherche à
réaliser concrètement le bonheur, bonheur qui repose sur 2
ppes :
 Il faut qu’il y ait l’application du ppe d’autorité dans la sté.
 Ce ppe d’autorité entraine pour csq le roi-philosophe.

A. Le postulat d’autorité
Son postulat de base est que les hommes ne sont pas égaux en
sté : « Nous sommes tous également Hommes, mais non
membres égaux de la sté » (Voltaire tire sa fortune considérable
de la traite négrière). Cette inégalité sociale suppose donc que le
pouvoir politique ne soit pas démocratique. Le pvr politique ne
peut être démocratique car il ne veut pas d’égalité car pas la
même naissance donc pas la même fortune donc pas le même
pouvoir. Voltaire considère que la souveraineté populaire telle
que développée par Rousseau n’existe pas, qu’elle est même
dangereuse, car elle instituerait un Etat gouvernant sans Etat
gouverné. Il considère finalement qu’il y a un ppe d’autorité qui
est d’essence naturelle et que cette autorité ne saurait être
divisée.
Voltaire explique que l’autorité, si elle est naturelle, s’est tout de
même transformée et qu’elle est devenue puissance législative
et que cette puissance législative n’est combattue par personne
dans la sté. Il constate même que les périodes les plus
prospères de l’histoire résultent de rois exerçants eux-mêmes
l’autorité (Henry IV, L14, L15).
Il en conclu que la monarchie est un régime unifié et efficace. Il
voit dans cette évolution un progrès « naturellement
bénéfique ». 
Ainsi, pour Voltaire, le régime politique repose sur la monarchie,
régime le plus apte à réaliser le bonheur des Hommes grâce à
l’autorité forte qu’elle possède. Cependant, pour être
concrètement réalisable, ce bonheur repose sur la personnalité
du roi, d’où l’importance du roi-philosophe.

B. Le Roi-Philosophe
Voltaire considère que les rois doivent se faire philosophe. Idée
qu’on retrouve dans la notice « Tyrannie » de l’Encyclopédie :
« Sous quelle Tyrannie aimeriez-vous vire ? Aucune. Mais, s’il
fallait choisir, je détesterais moins la Tyrannie d’un seul que celle
de plusieurs. Un despote a tjr quelques bons moments. Une
assemblée de despote n’en a jamais. L’autorité est si forte et
naturelle en monarchie que le despote est préférable à
l’aristocratie. Le Philosophe doit donc approcher le roi pour lui
transmettre des préceptes moraux, nécessaire à la multiplication
des bons moments. Les rois n’échappent pas à la morale mais
cette morale doit leur être inculquée. » La stratégie de voltaire
est de susciter de bons moments chez le Tyran. Les rois doivent
donc faire des réformes qu’exigent la morale. Tout réside donc
l’éducation du prince, qui a l’intégrité du pouvoir. Suppose que
le philosophe sait ce qui est bon pour le bonheur des autres, ce
qui est loin d’être le cas, dans tous les domaines.

§2. L’absolutisme éclairé de Diderot


Grand architecte, avec d’Alembert, de L’Encyclopédie. Lui
donnera sa couleur politique. Les auteurs de l’Encyclopédie vont
suivre Diderot vers l’absolutisme éclairé. Pour Diderot, le pvr
monarchique a été dévolu à l’origine par le peuple au roi. Il
existerait donc un contrat social (qu’on ne retrouve pas dans les
mêmes termes chez Voltaire). Mais ce contrat social ne peut être
cassé et la dévolution du pvr est irréversible. Ils pensent la
monarchie comme étant le régime le plus conforme à la nature
des choses et le plus apte à assurer le bonheur des Hommes.
Pour Diderot, la forme du gouvernement ne compte pas. Ce qui
compte, pour assurer le bonheur des Hommes, c’est que le gvmt
soit stable et encourage l’activité économique et artistique. Ce
qui compte, la clé du bonheur de tous, c’est la réalisation du
Progrès. Il observe qu’au 18 s, l’Europe est plutôt gouvernée
e

par des monarchies et que ces gouvernements sont très stables


et réalisateurs de progrès. Il faut alors conserver cette modalité
de gouvernement. Diderot pense quand-même qu’il faut inciter
les monarques à suivre la bonne voie. Il essayera de la faire avec
Catherine II de Prusse, à qui il vendra sa bibliothèque pour
qu’elle la lise afin de mieux gouverner (elle ne la lira jamais). Elle
se dira la Monarque éclairée par excellence car avait l’âme de
Brutus et les charmes de Cléopâtre. Brutus est la figure
historique par excellence pour les Lumières car est celui qui
sauve la République en assassinat César.

§3. Un exemple du despotisme éclairé : Frédéric II de Prusse


Un des seuls rois modernes à avoir été en même temps en
charge de l’action politique et qui a produit une œuvre
doctrinale. Il a voulu être le roi philosophe de Voltaire. Frédéric
II écrit L’antimachiavel en 1740. C’est un ouvrage destiné aux
prussiens, écrit en français, qui sert à FII pour se positionner
comme Roi philosophe. Il réfute Machiavel tout en restant ds la
famille de l’absolutisme. Pour FII, un roi doit être un serviteur
de l’Etat. Il explique que l’origine du pouvoir royal résulte d’un
contrat social et que, par csq, les rois ne tirent pas leur pouvoir
de Dieu : « Les hommes ont choisi celui d’entre eux qu’ils ont cru
le plus juste pour les gouverner, le meilleur pour leurs servir de
père ». Le roi est alors un homme parmi les Hommes et il y a tjr
cette référence au « père ». FII précise que le roi est tout de
même un roi absolu. Le souverain peut tout et, pour réaliser le
bien de l’Etat, il ne peut être contraint par des limites
(juridiques). Précise que la seule limite du roi est la morale, il
explique que « le ppal objet des princes est la justice, instruire
l’humanité est plus doux que de la détruire ». Il sera conseillé par
Voltaire. Ça marche une grosse dizaine d’année (codification des
lois criminelles, permet de supprimer les peines inutiles, injustes,
diminution des délits qui entrainent la peine de mort ou
infâmantes comme l’empalement auquel on préféra la
décapitation et la pendaison).
Va être interprété par les opposants comme de la faiblesse 🡪 FII
va se braquer et va devenir le plus grand despote d’Europe.
Toute l’Europe l’observe mais toute l’Europe constate que cette
doctrine est un échec (même itinéraire suivi par Catherine II). Ce
constat d’échec explique aussi qu’alors que L16 voulait devenir
roi-philosophe, ça ne prendra pas. Seule la monarchie anglaise
est performante, mais elle est parlementaire et ça L16 n’en
voulait pas.
Mouvement du despotisme éclairé intéressant car a tenté de
faire évoluer le régime politique sans le brusquer. Cette
évolution repose sur les lumières qui ont quand-même un
apport : le rupture du lien entre Dieu et le roi. Les Lumières
arrivent à faire admettre que le pouvoir provient des hommes.
Est alors détruit le droit divin de Bossuet.
La transition de légitimité moderne s’opère à ce moment-là. Ce
courant des Lumières postule qu’il y a des bons et des mauvais
despotes. Donc il y a des rois qui sont jugés par les philosophes,
et plus globalement par l’opinion public, et certains sortent
grandis du jugement, et d’autres diminués. Ce jugement de
l’opinion publique repose sur ceux critères : la connaissance
philosophique, et la politique progressiste.
 On a donc un courant qui se veut pragmatique, mais qui est
déconnecté par la réalité du pouvoir.

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