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6ème année médecine UMC (2022-2023) Dr L.

AICI

Transfusion Sanguine
Indications & Surveillance
Produits Sanguins

PSL: Transfuser: qui, quand, combien ?


La décision transfusionnelle nécessite une évaluation de:
 Besoins (Bénéfices/Risques).
 Qualité du produit utilisé (+Quantité).
 Seuils Transfusionnels .
 Efficacité.
Un PSL se perfuse seul, sur une voie veineuse périphérique fonctionnelle
voir un cathéter central avec un transfuseur.
L'utilisation des PSL est régie par des règles de compatibilité et d'hémovigilance.

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Indications :
1- La transfusion de CGR
 Les CGR ont :
◦ Un VM de 200 ml
◦ 40 g d’Hb (Ht 50–70 %)
◦ Se conservent 42 jours entre + 2 °C et + 4 °C.
 Le but de la transfusion de CGR est de prévenir ou de corriger:
◦ l'hypoxie tissulaire ( signes cliniques d’intolérance)
◦ l'hypo volémie liée à l’anémie.
 Le seuil transfusionnel :
◦ le seuil transfusionnel est de 8 g/dl avec une Hb post-transfusionnelle ne
dépassant pas 9 g/dl.
◦ peut être augmenter 10 g/dl d'Hb chez :
 Personnes âgées.
 Cardiopathies.
 Hypoxémie chronique.
 Antécédents d'AVC.
 Traumatismes crâniens
 Quantité:
Le Nbr de CGR à transfuser est la quantité minimale nécessaire pour :
◦ faire disparaître les signes de mauvaise tolérance
◦ et/ou faire remonter la concentration d'Hb à un niveau acceptable.
La transfusion d'un seul CGR peut suffire
• Approximativement:
- chez l'adulte: 1 CGR augmente l'Hb d'1g/dL
- chez l'enfant: 4 ml de CGR/kg de poids augmente l'Hb d'1 g/Dl.
 Rythme:
◦ La vitesse d'administration des CGR est fonction du caractère aigu ou chronique
de l'anémie, de l'âge et des antécédents cardiovasculaires du receveur.
◦ 45 à 90min par unité selon tolérance.
◦ Plus lente chez le sujet âgé ou insuffisant cardiaque, le débit de transfusion sera
de l'ordre de 5 ml/min (1 CGR/h).
◦ plus rapide si hémorragie > 20 % de la volémie  en urgence.

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2-Transfusion de concentrés de plaquettes:
◦ Les CPA et CPS renferment 3 à 16 unités thérapeutiques (0,5 × 1011
plaquettes/unité).
◦ La conservation des CPA et des CPS s'effectue au site de délivrance, sous
agitation douce et continue à température régulée entre 20 et 24 °C, pour une
durée maximale de 5 jours.
◦ CPA sont cependant recommandés en cas d'alloimmunisations:
 anti-HLA (anti-human leukocyte antigen) ou
 HPA (human platelet antigen).
◦ La posologie est: une unité pour 7 kg de poids chez l'adulte et 5 kg chez l'enfant,
en privilégiant la transfusion ABO et Rh compatibles.
◦ Rendement transfusionnel plaquettaire: clinique par l’arrêt du saignement et
biologique(Nb de Plq) est attendu à 1 heure et il dépend de l'âge des plaquettes
transfusées, du terrain et du nombre de plaquettes contenues dans le CP.
A. Traitement préventif des hémorragies :
 Au cours des thrombopénies centrales :
seuil 30 000/mm3 plaquettes à moduler en fonction des facteurs de risque.
Facteurs de risque hémorragique :
• fièvre, infection
• traitement anticoagulant
• coagulopathie de consommation
 A l’occasion d’un geste invasif si le taux de plaquettes est inférieur à 50 000/mm3.
B. Traitement curatif des hémorragies :
 Au cours d’une thrombopénie centrale
Nb: l’efficacité est moindre en cas de thrombopénie périphérique voire aggravation (sauf si
hémorragie grave).
 Au cours des thrombopathies
Transfusion de Plasmas frais congelés (PFC)
 Les PFC sont soit issus d'un don unitaire prélevé par aphérèse soit sont prélevés à
partir de sang total (sécurisés).
 les PFC peuvent se conserver pendant1 an à − 30 °C.
 Ils sont décongelés au bain-marie à 37 °C, doivent être transfusés dans les 6 heures.
 Coagulopathies de consommation (CIVD) grave avec effondrement du taux de tous les
facteurs de coagulation.
 Hémorragie aiguë avec déficit global des facteurs de la coagulation.

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 Déficit complexe rare en facteur de la coagulation, lorsque les fractions coagulantes
correspondantes ne sont pas disponibles.
 Autres:
 Au cours des échanges plasmatiques
 Dans les déficits en vitamine K et la maladie hémorragique du nouveau-né (dans
l'attente de l'effet curatif de la vitamine K).
 Dans les déficits congénitaux en anti-thrombine III, Protéines S et C.
 Transfusion massive
La quantité de PFC à transfuser est celle qui permet d'arrêter le saignement.
En pratique un volume de :
 10 à 15 ml/kg chez l'adulte (3 à 4 PFC)
 5 à 15 ml/kg chez l'enfant .
Cette dose est à renouveler selon l'efficacité clinique ou biologique.
Surveillance de la transfusion:
Complications graves des accidents transfusionnels:
A - Accidents immunologiques: Ils résultent d'un conflit antigène-anticorps
 Accidents immunologiques par transfusion de CGR:
 Ils sont liés à des anticorps naturels ou immuns et sont responsables d'une hémolyse
intra-vasculaire, dépendante du complément par incompatibilité ABO
 Il survient dans les premières minutes de transfusion et se traduit par:
 Une sensation de malaise
 Une anxiété,
 Une brûlure le long du trajet veineux,
 Des précordialgies constrictives,
 Des lombalgies,
 Une fièvre brutale,
 Des frissons,
 Une tachycardie,
 Une hypotension
 Une oligurie avec urines foncées voire porto
 L'administration de faible quantité d'hématies ABO incompatibles suffit à
mettre en jeu le pronostic vital.
 Accidents immunologiques différés:
 Ils sont liés aux anticorps immuns, responsables d'une hémolyse intra-tissulaire.

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 Ces accidents sont le plus souvent pauci-symptomatiques (ictère à bilirubine non
conjuguée, une fièvre, voire une insuffisance rénale aiguë ).
 Ils sont suspectés devant un mauvais rendement transfusionnel.
Accidents immunologiques par transfusion plaquettaire:
 Les antigènes présents à la surface des plaquettes sont soit ubiquitaires (système ABO,
rhésus et HLA de classe I) soit spécifiques (système HPA).
Réaction frisson–hyperthermie:
 L'accident immunologique lié à l'allo-immunisation HLA se traduit le plus souvent par
la succession de frissons et d'une hyperthermie.
 Il survient lors de la transfusion plaquettaire ou dans les heures qui la suivent.
 L'allo-immunisation peut aboutir à une inefficacité transfusionnelle.
 B Accidents non immunologiques
1 Accidents non immunologiques précoces
 Infection bactérienne :
 L'infection aiguë, principalement d'origine bactérienne, surtout liée à des cocci à
Gram positif, met souvent en jeu le pronostic vital.
 Elle peut résulter d'une contamination lors du prélèvement, de l'ouverture du
circuit lors de la préparation ou d'une bactériémie chez le donneur.
 La transfusion plaquettaire est généralement en cause (conservation à + 20 °C
contrairement aux autres PSL conservés au froid).
 La symptomatologie est variable, du frisson simple au choc septique gravissime
 Surcharge volumique:
 Cet accident très fréquent est lié à la transfusion d'un volume de PSL trop
important ou administré trop rapidement à des patients aux capacités
d'adaptation volémique réduites
 (nouveau-né, sujet âgé, insuffisant rénal ou cardiaque).
 Elle se traduit par une dyspnée ou un oedème aigu du poumon.
 Elle est prévenue par la diminution du débit de perfusion chez les sujets à
risque.
 Troubles métaboliques
 Le citrate est l'anticoagulant des PSL. Il peut être à l'origine d'une hypocalcémie
sévère avec arythmie cardiaque ou d'une hyperlactatémie chez l'insuffisant
hépatique sévère.
 Le potassium libéré par des hématies transfusées lysées lors de leur conservation
peut entraîner une hyperkaliémie

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2 Accidents non immunologiques tardifs
 Hémochromatose post-transfusionnelle
 L'apport martial d'un CGR avoisine les 250 mg, alors que les pertes quotidiennes de fer
chez l'homme adulte sont de l'ordre de 1 mg par jour.
 Le traitement chélateur par déféroxamine a pour objectif de prévenir la survenue de
l'hémochromatose transfusionnelle chez les polytransfusés.
 Infections tardives par contamination du PSL
L’observation d’un signe anormal ou d’intolérance impose :
 Arrêt immédiat de la transfusion
 Maintien d’une voie d’abord pour une perfusion d’un soluté
 Examen clinique incluant la prise de la pression artérielle, la fréquence cardiaque,
l’examen des urines… et étude clinique complète
 Vérifier l’identité du patient, le groupe sanguin de la carte et de la poche
 Transmission des unités de sang au laboratoire de bactériologie en cas de suspicion
d’accident infectieux, ou au laboratoire d’immunohématologie en cas de suspicion
d’accident immuno-hématologique.
 Programme de surveillance, voire de réanimation, devra être établi.
 L’ensemble des observations devra faire l’objet d’une déclaration au réseau
d’hémovigilance.
La prévention: Sécurité transfusionnelle: régie par des lois
 Etablir une carte de groupage, (détermination des groupes sanguins par les deux
méthodes)
 Sélection des donneurs de sang par le dépistage sérologique avec exclusion des sangs
positifs et asepsie stricte
 Recherche d’ATCDS de TRF
 Distribution des PSL nominative
 Transfusion iso groupe iso rhésus
 Etablir une fiche transfusionnel personnelle (Nom, Gp Sg, date, Nbr TRS, Accidents…)
 Faire un test ultime au lit du patient avant transfusion (un cross match)
Surveillance de la TRF (paramètres cliniques):
 Avant
 Pendant (stricte les 15 premières minutes) puis à intervalles réguliers jusqu’à la fin de
la transfusion
 Après la transfusion

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