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III.1.

2 Les comprimés effervescents


La compression de ce type de comprimé se fait de la même manière que les comprimés
conventionnels mais ils ont la particularité d’associé dans sa formule un composé acide et un
carbonate, en contact avec l’eau il se produit une réaction chimique formant des sels solubles
ou non et un dégagement de CO2.
Les excipients utilisés : acides tartrique, carbonate de sodium, acide citrique, agents anti-
moussants…

III.1. 3 Les capsules

L’enveloppe des capsules est le plus souvent à base de gélatine ou d’autres substances dont la
consistance peut être adaptée par l’ajout du sorbitol ou du glycérol. Ils existent des capsules
dures à base de cellulose (arkogélules). Le contenu des capsules peut être de consistance solide
liquide ou pâteuse. Il est constitué par une ou plusieurs PA additionnés ou non d’excipient tels
que solvants diluants lubrifiants désagrégeant. Le contenu ne doit pas détérioré la paroi.

En fonction de leur composition, de leur mode de fabrication plusieurs catégories sont


envisagées :

A. Les capsules molles :

Elles ont des parois épaisses et sont fermés hermétiquement. Leur fabrication est industrielle la
glycérine est nécessaire pour l’obtention d’une paroi souple, car la gélatine seule donnerait des
capsules dures et cassantes. La glycérine peut être remplacée partiellement par le sorbitol à 70%

 Formulation et conditionnement primaire

La gélatine est mise à gonfler dans l’eau pendant quelques heures, on y ajoute la glycérine puis
on porte le tout au chauffage doux jusqu’à dissolution et concentration convenable.

On procède ensuite au remplissage par l’un des deux procédés :

A.1 Par injection et soudure simultanée


Figure 16. Remplissage par injection et soudure simultanée

Principe :

Ce procédé est utilisé pour les solutions et les suspensions non aqueuses.

Deux réservoirs parallèles et symétriques sont remplis de gélatine tiède déposent sur des
tambours tournants et qui sont refroidis continuellement à l’intérieur par un courant d’air et
donc deux film de gélatine se forment et se solidifient progressivement ; ces deux films
symétriques passent sur des cylindres lubrifiés puis entre deux matrices cylindriques creusés
d’alvéoles en formes de deux demi-capsules. A l’intérieur de ces demi-capsules de gélatine une
quantité précise de mélange de liquide (PA et excipients) est injectée à l’aide d’une pompe
volumétrique au moment de la formation des capsules. Lors du remplissage, liquide injecté
repousse le film de gélatine dans les alvéoles ; la pression exercée par les deux matrices
cylindriques provoque la soudure et la découpe de la gélatine autour de chaque alvéole. Les
capsules sont dégraissées à l’aide d’un solvant adéquat comme le trichloréthylène puis séchés
pendant plusieurs jours à l’étuve.

A.2 Remplissage à la goutte

Ce procédé ne permet que la fabrication des capsules sphériques


Figure 17. Remplissage à la goutte

Principe :

L’appareil est constitué principalement de deux injecteurs concentriques et qui s’écoulent dans
une colonne d’huile de paraffine. L’injecteur intérieur est alimenté par le PA seul ou avec des
excipients convenables, tandis que l’injecteur extérieur injecte le mélange gélatine-glycérine.

Un filet de liquide formé d’un cylindre de PA entouré par un film cylindrique de gélatine-
glycérine tiède. A l’aide d’un pulseur placé au-dessous des deux injecteurs le filet se coupe en
gouttes sphériques de la même taille (régularisées par le pulseur) en descendant dans la colonne
d’huile paraffine maintenue à la température de 5°C.

En bas de la colonne les perles fermes obtenues sont récupérés dégraissées et séchés.

B. Les gélules (capsules dures)

Les capsules dures sont très minces et se composent de deux demi-capsules cylindriques qui
s’emboitent exactement, elles sont fabriquées mécaniquement à part.
Les fabricants de capsules vides fournissent des calibres différents avec des couleurs
différentes.

 Formulation et remplissage

Un mélange de poudres (PA + excipients) est préparé, la fluidité de cette poudre est très
importante pour un remplissage rapide, elle peut être améliorée en ajoutant du talc, poudre de
silice…etc. La granulométrie doit être adaptée à chaque remplisseuse et à chaque taille de
capsule.

- Remplissage par arasage

Il se fait par ajustement du volume total de poudre, en ajoutant un diluant (lactose, silice,
amidon), afin que le volume contenu dans une capsule corresponde exactement au dosage du
PA prévu.

C. Les capsules à libération modifiée

C.1 Capsules gastro-résistantes

Dans ce type de capsules, le recours à un enrobage de la capsule, avec de l’acétophtalate de


cellulose ou d’autres substances insolubles en milieu acide, est effectué.

C.2 Capsules à libération modifiée

L’agissement se fait directement sur le contenu de la capsule (utilisation de sphéroïdes


médicamenteux à libération variable).

III.2 Fabrication des formes pharmaceutiques liquides destinées à la voie orale

Les préparations liquides destinées à la voie orale sont généralement des solutions, suspensions
ou émulsions renfermant un ou plusieurs principes actifs dans un véhicule adéquat.
Ces préparations sont destinées à être avalées non diluées ou diluées, comme elles peuvent être
préparées au moment de l’utilisation.
Selon la pharmacopée, les préparations liquides pour usage orale sont classées comme suit :
 Les sirops
 Les solutions, émulsions et suspensions buvables
 Les gouttes buvables
 Les poudres et granulés pour sirops, solutions ou suspensions buvables

III.2.1 les sirops

Les sirops sont des préparations aqueuses de saveur sucrée et de consistance visqueuse ;
contiennent généralement du saccharose à une forte concentration (voir chapitre précédant).

Leur préparation est simple. Ils peuvent contenir un principe actif pour un sirop simple ou
plusieurs principes actifs pour un sirop composé et des adjuvants tels que : aromatisants,
colorants, agents de conservation antimicrobiens.

 Préparation

Les sirops sont préparés dans des récipients en acier inoxydable, appelés cuves de préparation
(Figure 18), généralement à doubles parois pour le chauffage par entrainement de l’eau ou à la
vapeur d’eau ; ces cuves de préparation sont munies d’un système d’agitation à palette ou hélice
pour faciliter la dissolution.

Classiquement, la formulation des sirops se fait en deux parties : préparation du sirop simple et
incorporation des principes actifs et excipients ; l’ajout des aromatisants se fait généralement à
la fin de la préparation.

Les sirops doivent être obligatoirement limpide donc une filtration est toujours effectuée avant
le conditionnement primaire qui se fait généralement dans des flacons en verre ou plastique
bien bouchés avec des capsules en aluminium ou en plastique.

 Excipients :

Les excipients utilisés dans ce type de formulation : solvants aqueux (eau, sirops, hydrolats),
hydro-alcoolique (éthanol, glycérol), agents gélifiants, édulcorants, colorants, aromatisants et
conservateurs.

Les sirops sont habituellement préparés par du saccharose qui peut être remplacé, dans les
sirops sans sucre, par du glucose, du fructose ou par des polyols (glycérine, sorbitol…etc) ou
des édulcorants (saccharine et plus rarement le cyclamate de sodium ou l’aspartam).
Figure 18. Cuves de préparation des sirops

III.2.2 Les gouttes buvables


Ce sont des solutions généralement concentrées renfermant un ou plusieurs principes actifs
dissous dans un solvant convenable aqueux ou hydro-alcoolique (eau, alcool, glycérol…) et
agents conservateurs, elles sont administrées en petits volume par un dispositif approprié
(compte-goutte, seringue graduée ou pipette calibrés)
Leur préparation est identique aux sirops, elle s’effectue dans des cuves de préparation en inox
généralement à froid.

III.2.3 Les Suspensions buvables


Les suspensions buvables sont des préparations liquides constituées par un ou plusieurs solides
dispersés sous forme de fines particules dans un milieu de dispersion (phase dispersante).
Le recours à ce type de forme pharmaceutique est, généralement, dû à la mauvaise solubilité du
ou des principes actifs dans les solvants courants, ou à cause de la quantité du P.A à incorporer
dans un volume réduit.
La substance solide dispersée doit être finement pulvérisée et la phase dispersante suffisamment
visqueuse pour retarder le phénomène de décantation.

 Excipients
- Eau, Alcools, Hydrolats.
- Agents gélifiants

III.3 Fabrication des formes pharmaceutiques destinées à la voie cutanée

III.3.1 Les pommades


 Préparation.
A l’échelle industrielle, elle se fait dans des mélangeurs ou malaxeurs en inox inoxydable,
généralement, à double paroi pour le chauffage par entrainement de l’eau (ou sa vapeur).
La préparation s’effectue par la dispersion ou dissolution du ou des principes actifs dans
l’excipient, à froid ou à la température de fusion de ce dernier.

 Excipients
Les hydrocarbures comme la vaseline, paraffine solide et liquide, les huiles végétales, les
graisses animales, la lanoline, les glycérides synthétiques, les cires pour les pommades
lipophiles.
Pour les pommades hydrophiles, on utilise des P.E.G, alcools (glycols…)

III.3.2 Les pâtes dermiques


Ce sont des préparations semi-solides à forte proportion de poudres. Leur préparation est
pratiquement identique à celle des pommades.

 Excipients
- Lipophiles : cires, hydrocarbures, huiles
- Hydrophiles : eau, P.E.G, glycérine.

III.3.3 Les gels


Ce sont constitués de liquides gélifiés avec des gélifiants. Les principes actifs sont
généralement dissous dans les solvants. Les gels sont en générale hydrophiles mais il existe
des gels hydrophobes ou lipophiles, où l’excipient le plus souvent utilisé est de la paraffine.

 Excipients
- Gels hydrophiles : eau, alcools, P.E.G, glycérine, gélifiants : gommes, dérivés de
cellulose, silicates colloïdales, polymères corboxyvinyliques, alginates, amidons.
- Gels lyophiles : hydrocarbures, huiles végétales, esters, huiles d’oxyde de silicium,
savon.

III.3.4 Les crèmes et laits dermiques (émulsions)


Ce sont des préparations composées au moins d’une phase hydrophile et d’une phase lipophile.
La préparation obtenue doit être homogène et stable. En fonction de leur consistance, les
émulsions sont dites crèmes (consistance ferme) ou lait (consistance fluide). Les cérats font
aussi partie des émulsions, leur phase lipophile est constituée d’un mélange d’huile et de cire.

 Préparation
Il faut d’abord déterminer et séparer les constituants des deux phases H/L.
Préparation de la phase hydrophile : solvants des P.A, antioxydants, conservateurs
hydrosolubles. On porte les excipients au chauffage (vers 75°) mais on doit faire attention à la
sensibilité thermique et l’évaporation de l’eau lors du chauffage.
Pour la phase lipophile, on doit bien vérifier que tous les corps gras solides soient fondus.
Après on passe au mélange des deux phases (émulsification) qui doit s’effectuer
impérativement à la même température afin d’éviter la formation des grumeaux. On passe au
refroidissement du mélange mais on évite de le faire trop rapidement ; ainsi que le battage
conservation de la préparation médicamenteuse.

 Excipients
Eau, Lanoline, glycérine, P.E.G, paraffine liquide, vaseline, émulsionnants non-ioniques…etc

III.4 Fabrication des formes pharmaceutiques destinées à la voie Parentérale

 Les principaux solvants utilisés dans les préparations parentérales


Dans cette forme pharmaceutique ; le choix du solvant est très important.
• Solvant aqueux (Eau PPI) : l’Eau PPI est obtenue par distillation ; c’est le solvant le
plus utilisé.
• Solvants non aqueux : Utilisés lorsque le P.A. est peu soluble ou insoluble dans l’eau.
Ils peuvent être miscibles à l’eau comme l’Ethanol –Glycérol -Propylène glycol-
Macrogols 200 – 400 ; ou non miscibles à l’eau comme les huiles naturelles (arachide
– soja – olive), les huiles semi-synthétiques (oléate d’éthyle-Benzoate de benzyle –
alcool benzylique – lactate d’éthyle).
Ce dernier type de solvant n’est pas utilisé dans les injections IV.

III.5 Fabrication des formes pharmaceutiques destinées aux voies Transmucosales


III.5.1 Les formes de la voie Rectale : Les suppositoires
La masse des suppositoires est définie selon le type de patient : Pour les nourrissons et les
enfants elle de 1g et 2g succéssivement ; pour les adultes la masse est 3g.

 Excipients utilisés
Liposolibles : Beure de cacao substituée par les Glycérides semi-synthétiques
Hydrosolubles : P.E.G (300, 400, 1500 ET 4000) généralement utilisés en mélange pour avoir
la consistance voulue.

 Formulation des suppositoires


D’abord il faut calculer la masse d’excipient à utiliser :
Etant donné que le remplissage des alvéoles des moules à suppositoires est volumétrique ; la
masse de remplissage ou à utiliser est calculer en fonction de la masse d’excipient théorique
(1g pour un suppositoire nourrisson) et le facteur correctif ou de déplacement « f » ; qui
représente le nombre de grammes d’excipients déplacé par un gramme de P.A. ce facteur varie
en fonction du P.A et de l’excipient (il est généralement fourni par les fabricants d’excipients).
Exemple : si le facteur « f » est de 0,5 ; cela veut dire que 1g de l’excipient déplace 0,5g
d’excipient.
Pour calculer la masse d’excipient on utilise la formule suivante :

M = M0 - (f x MS)

M : la masse d’excipient à utiliser


M0 : la masse d’excipient théorique
MS : masse de P.A à introduire
Si la fabrication comporte différents P.A ; la formule devient :

M = M0[ (f1 x MS1)+ (f2 x MS2)+ (f3 x MS3)]


Les principes actifs sont introduits et mélangés avec les excipients dans les malaxeurs (figure
19).
Le remplissage est volumétrique, se fait à l’aide des pompes doseuses ; en coulant la masse à
température aussi proche que possible du point de solidification. Le refroidissement se fait à
température ambiante ou basse.

Figure 19. Malaxeur et émulsifiant sous vide pour suppositoires

III.5.2 Les formes de la voie oculaire : Les collyres ou gouttes ophtalmiques


 Excipients

Véhicule : Eau purifiée ou huile de qualité injectable


Adjuvants : tampons, isotonisants, agents mouillants à fin de favoriser la pénétration des P.A,
conservateurs. Si on souhaite un contact plus long avec l’œil, on utilise des excipients plus
visqueux comme le P.E.G, des gélifiants (méthylcellulose, gommes…)

 Préparation
Elle comporte le mélange des excipients avec le ou les P.A, suivi d’une filtration stérilisante et
clarifiante puis un conditionnement unitaire aseptique avec stérilisation par la chaleur.
Le remplissage des flacons est unitaire (se fait un à un), se fait sur plusieurs étapes :
- D’abord un lavage avec détergent suivi d’un rinçage ;
- Un gaz inerte (comme l’azote) est introduit dans le flacon si les P.A sont oxydables
- Remplissage avec des seringues de précision ;
- Scellage par rotation dans la flamme d’un chalumeau.

III.5.2 Les pommades ophtalmiques


Elles sont préparées par une méthode qui assure leur stérilité. Les excipients utilisés ne doivent
pas être irritants et sont similaire à ceux utilisés dans les pommades classiques.

III.6 Les formes de la voie nasale : Les solutions, les émulsions, suspensions
Ce sont des préparations liquides, aqueuses, huileuses ou émulsionnées renfermant un ou
plusieurs P.A ; conditionnées sous forme de gouttes nasales ou de nébuliseurs

 Excipients

Solvants : Eau, macrogols, propylène-glycol. Plus rarement des huiles végétales ou


hydrocarbures (vaseline).
Gaz propulseurs : Azote, CO2, fréons (dérivés fluorés).

III.7 Les formes de la voie auriculaire


III.7.1 Les formes liquides
Ce sont sous forme de solutions, émulsions ou suspension

 Excipients

Eau purifiée, huiles végétales, glycols, hydrocarbures lipophiles, émulsionnants.

III.7.2 Les formes semi-solides : Pommades, Crèmes, Gels


Les excipients utilisés sont les mêmes utilisés dans les formes destinées à la voie cutanée.

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