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I. Définition du crédit-bail
Sur le plan juridique, le contrat de crédit-bail (ou leasing) est une opération de location de biens, assortie
d’une promesse de vente de bien à l’issue de la période de location, moyennant un prix convenu à
l’avance (option d’achat), tenant compte des versements effectués à titre de loyers.
L’immobilisation ne figure pas au bilan de l’entreprise locataire. En fin de contrat, l’entreprise locataire peut
lever l’option (racheter le bien au prix convenu) ou restituer le bien.
La location financière n’est pas assortie d’une option d’achat.
1. Modalités
a) Formation du contrat
Le contrat de CB met en relation trois parties (voir schéma) :
- Le fournisseur : vendeur des biens destinés à la location
- Le crédit-bailleur : organisme propriétaire du bien loué
- Le preneur : utilisateur des biens (locataire)
Le futur locataire choisit le bien, éventuellement le fournisseur, peut négocier le montant de la redevance, le
prix du bien en fin de contrat et les conditions de livraison.
La société de crédit-bail, assimilée à un organisme financier, achète le bien et en reste propriétaire pendant la
durée du contrat. Elle exige le plus souvent le versement d’un dépôt de garantie à la conclusion du
contrat.
c) En fin de contrat
Le locataire a le choix entre trois possibilités :
- Levée de l’option d’achat : il acquiert le bien au prix convenu à la signature du contrat le plus
souvent réduit du dépôt de garantie versée à la signature.
- Restitution du bien : le dépôt de garantie lui est alors remboursé à condition que le bien soit en
bon état
- Coût d’entrée du bien : il est porté au bilan (compte 2) pour le prix prévu dans le contrat de
CB
- Il faut solder le compte 275 « Dépôts et cautionnements versés »
- Amortissement du bien :
• sur sa durée probable d’utilisation appréciée à la date de levée d’option
• mode linéaire s’agissant d’un bien d’occasion
3. Aspects fiscaux
a) Bénéfice imposable
Fiscalement, les redevances payées par l’entreprise sont en principe déductibles.
Si le crédit-bail est relatif à un véhicule de tourisme, la part de redevances correspondant à
l’amortissement excédentaire qui serait pratiqué si le bien était acheté n’est pas déductible et doit faire
l’objet d’une réintégration
b) TVA
De manière générale, les locations de biens meubles corporels constituent des opérations imposables à la
TVA sauf pour les véhicules de tourisme (TVA non déductible)
Application 1 p 292
Après avoir levé l’option, l’entreprise peut décider de vendre le bien inscrit à son actif.
Les écritures de cession sont identiques à celles vues dans le chapitre 2.
Exemple p 283
Pour la location des immeubles, les entreprises s’adressent à des sociétés spécialisées appelées SICOMI :
Sociétés Immobilières pour le COMmerce et l’Industrie.
1. Traitement comptable pendant la période de location
a) A chaque échéance
b) A la clôture de l’exercice
Mettre en évidence :
Mettre en évidence :
- les redevances payées d’avance : redevances payées en début de période
31/12/N 486 Charge constatée d’avance Redevance payée en X
6125 Redevance de crédit-bail immobilier début de période X
c) Aspect fiscal
Lecture p 277 « enjeux de la réglementation fiscale »
a) Déductibilité des redevances
Contrats signés avant le 1-1-1996
Les loyers sont entièrement déductibles. L’administration fiscale ne demande pas de rectification extra
comptable sur les redevances. Une partie sera réintégrée en cas de levée de l’option.
Contrats signés à compter du 1-1-1996
La déductibilité des redevances est limitée à ce qu’elle aurait été si le preneur avait été propriétaire.
- Les loyers sont déductibles en début de contrat de location lorsqu’ils sont relatifs
b) A la clôture de l’exercice
Dans la pratique, le montant de la levée d’option est souvent inférieur à la valeur d’entrée du terrain.
Si ce n’est pas le cas, la construction est amortie sur sa durée probable d’utilisation ou sur une durée
résiduelle correspondant à la durée d’utilisation initiale diminuée de la durée du bail.
Ecritures :
C’est pourquoi l’administration fiscale, pour assurer une neutralité entre propriétaires et locataires en
crédit-bail, va imposer, lors de la levée d’option, l’avantage dû à la récupération trop rapide des loyers
de crédit-bail immobilier.
Le CGI exige du locataire une réintégration fiscale calculée ainsi :
(1) Valeur d’origine du terrain + (Valeur d’origine de la construction – total des amortissements
de la construction que le locataire aurait pu pratiquer s’il avait été propriétaire)
(2) Valeur d’origine du terrain – prix de l’option d’achat
Application 2 :
Un contrat de crédit-bail, d’une durée de 15 ans, portant sur un ensemble immobilier, est signé le 01/01/N
dans les conditions suivantes : Valeur du terrain : 500 000 € HT, valeur de la construction : 2 000 000 €
HT, durée d’utilisation de la construction : 20 ans ; redevance annuelle versée en début de période :
500 000 € HT, levée de l’option le 01/01/N+15 pour 350 000 €.
Comptabiliser les écritures nécessaires en N et celles à la levée de l’option.
- Signature du contrat :
- Clôture de l’exercice N
Pas de régularisation car redevances versées au 01/01
- Levée de l’option en N+15
La valeur de l’option affectée en priorité au terrain est limitée à la valeur d’origine du terrain. La valeur de
construction est donc de zéro.
Amortissement fiscal de la construction sur durée résiduelle = (20-15=5ans) = (2000000-(2000000/20)*15)/5
=500 000/5 = 100 000
Fiscalement :
Exemple p 285
DCG2/UE10/MD Chapitre 6 : Les opérations de location financement 6
Suite Application 2 :
Le 31/12/N+17, l’ensemble immobilier est cédé pour un prix de 1 000 000 €.
Résultat comptable de cette cession : 1 000 000 + 300 000 – 350 000 = 950 000
Application 3 p 293
Afin d’informer les tiers sur les engagements pris en matière de crédit-bail, les entreprises doivent
communiquer en annexe des informations concernant les contrats de crédit-bail.
Ces informations concernent :
- La valeur des biens pris en crédit-bail au moment de la signature du contrat ;
- Le montant des redevances afférentes à l’exercice et le montant cumulé des redevances des exercices
précédents ;
- Les dotations aux amortissements qui auraient été enregistrées pour ces biens au titre de l’exercice
clos s’ils avaient été acquis par l’entité, et le montant cumulé des amortissements qui auraient été
effectués au titre des exercices précédents ;
- L’évaluation des redevances restant à payer ;
- Le prix d’achat résiduel de ces biens stipulés aux contrats ;
QCM p 291
Entraînements p 294 à 296