Vous êtes sur la page 1sur 82

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES


MENTION GEOGRAPHIE
Société et aménagement : P2

-----ooOoo-----

DYNAMIQUE DE L’OCCUPATION DE L’ESPACE


NORD D’ANTANANARIVO : DANS LES SOUS
ESPACES D’ANOSIALA ET MAHITSY
(DISTRICT AMBOHIDRATRIMO)

Mémoire pour l’obtention du diplôme de Master 2

Présenté par :
RAMAROMISA Mamitiana Andy

Sous la direction de
Madame Jacqueline RAKOTOARISOA, Maitre de Conférences
15 Fevrier 2017

i
ii
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
MENTION GEOGRAPHIE

Société et aménagement : P2
-----ooOoo-----

DYNAMIQUE DE L’OCCUPATION DE L’ESPACE NORD


D’ANTANANARIVO : DANS LES SOUS ESPACES
D’ANOSIALA ET MAHITSY
(DISTRICT AMBOHIDRATRIMO)

Mémoire pour l’obtention du diplôme de Master 2

Présenté par :
RAMAROMISA Mamitiana Andy

Sous la direction de
Madame Jacqueline RAKOTOARISOA, Maitre de Conférences

15 Fevrier 2017

iii
REMERCIEMENTS

La réalisation de ce mémoire a nécessité beaucoup de soutiens moraux, techniques et


financiers. C’est pourquoi nous voudrions adresser nos vif remerciements aux membres de notre
jury composé de :

-Madame Joséphine RANAIVOSON, professeur, qui nous a fait l’honneur de présider le


jury de cette soutenance.

-Madame Fanjatahiana RALINIRINA, maître de conférences, qui a accepté d’être le juge de


ce mémoire.

-Madame Jacqueline RAKOTOARISOA, Maître de conférences : qu’elle reçoive ma


profonde gratitude pour sa disponibilité à mon égard durant la préparation de ce mémoire.

Le mémoire n’aurait vu le jour sans le soutien moral, matériel, intellectuel et spirituel de


nombreuses personnes auxquelles j’aimerais exprimer ici mes très sincères remerciements.

Nous tennons à remercier la trésorière du bureau de la Commune Anosiala en la personne de


Madame Rindra RAZAKARISON ainsi que ses collaborateurs qui m’ont toujours accordé de
leur temps pour orienter mes idées et me faire de suggestions.

Mes remerciements vont également à l’endroit de ma famille pour leur soutien tant matériel
que moral qu’elle m’a apporté tout au long de ma formation universitaire et de la finalisation du
présent travail.

Mes remerciements et ma profonde gratitude vont à l’endroit de mes cousins/ cousines qui
n’ont cessé de me soutenir tout au long de mon cursus scolaire et universitaire.

Je ne pourrais jamais oublier l’amour dont mes parents ont fait montre à mon égard, les
conseils et le courage qu’ils m’ont insufflés. Qu’ils soient remerciés ici.

Enfin, à tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à la réalisation de ce mémoire,
retrouvez l’expression de ma profonde gratitude.

Merci infiniment !!!!

i
SOMMAIRE
SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ..................................................................................................................... i

SOMMAIRE :………………………………………………………………………………....…ii

RESUME ...................................................................................................................................... iii

TABLE DES ILLUSTRATIONS………………………………………………………..……..iv

GLOSSAIRE……………………………………………………………………………………vii

INTRODUCTION GENERALE ..................................................................................................1

PREMIERE PARTIE : CONCEPT DE L’AMENAGEMENT ET DE LA


PERIURBANISATION, DEMARCHE DE RECHERCHE
ADOPTEE…..………………………………………………………………………...………5

Chapitre I : Concept de l’Aménagement et de la périurbanisation ....................................6

Chapitre II : Démarche de recherche adoptée ..................................................................15

Chapitre III : La zone de recherche proprement dite : Anosiala et Mahitsy ....................19

DEUXIEME PARTIE : MAHITSY ET ANOSIALA BORDANT LA RN4, EN DUALITE


AVEC LA ZONE PLUS LOIN DE LA ROUTE…………………………….31

Chapitre IV : Les quartiers longeant la RN4, u e zone de mise en valeur


dynamique……………………………………………………………………………...……..32

Chapitre V : L’espace plus éloigné de la RN4 .................................................................48

Chapitre VI : Enjeux des relations Ville-Campagne et Perspectives d’avenir pour les


deux communes ............................................................................................................................53

CONCLUSION GENERALE ....................................................................................................58

BIBLIOGRAPHIE .......................................................................................................................61

ANNEXE .......................................................................................................................................64

TABLE DES MATIERES ...........................................................................................................70

ii
Résumé

Ce mémoire s’inscrit dans un contexte spécifique d’aménagement et de périurbanisation


dans les zones en périphérie d’Antananarivo, capitale de Madagascar. La poussée d’urbanisation
expliquée par une forte croissance démographique engendre une dynamique de l’aménagement.
Le Faritany d’Antananarivo est triplement avantagé par rapport aux autres régions. Les zones
d’éclatement urbain sont formées par les groupements d’habitations ponctuant les cinq routes
nationales (RN7, RN1, RN4, RN2, RN3) et l’extension en étoile du tissu urbain finit par les
atteindre. Anciens points d’ancrage du développement périphérique de la ville, ces zones sont
actuellement promues et progressivement intégrés dans leur milieu. En dépit de leur
caractèreencore rural, c’est la facilité d’accès qui les transforme actuellement en zone
suburbaine. Des fonctionnaires et employés de bureau ou d’usine y élisent domicile grâce à leur
desserte aisée effectuée par les lignes de bus suburbaines.

La recherche est basée sur l’étude de deux communes (Anosiala et Mahitsy) situées à la
périphérie de la ville et qui sont représentatives d’une zone périurbaine.

Les mots clés : aménagement, commune rurale Anosiala et Mahitsy, étalement


urbain, périphérie, périurbanisation

iii
TABLE DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES CROQUIS

Croquis n°1 : Localisation de la zone d’étude……………………….. ………………..22

Croquis n°2 : La répartition de la population à Anosiala……………………………...24

Croquis n°3 : La densité de la population dans la Commube Mahitsy………………..25

Croquis n°4 : Les infrastructures dans les sous espaces Anosiala…………………….33

Croquis n°5 : Les infrastructures à Mahitsy…………………………………………..34

Croquis n°6 : Carte d’occupation du sol à Anosiala et Mahitsy……………………….51

LISTE DES PHOTOS

Photo n°1:L’aspect du marché de Mahitsy……………………………………………….38

Photo n°2 :Le commerce le long de la route nationale à Anosiala……………………….40

Photo n°3: Les activités commerciales le long de la route nationale à Mahitsy…………40

Photo n°4 : l’industrie MKLEN et LFL d’Anosiala……………………………………..41

Photo n°5 : Les activités de services le long de la route nationale n°4 à Mahitsy………..41

Photo n°6 : Le Centre Hospitalier Universitaire et le projet Trano mora d’Anosiala…….45

Photo n° 7 : Le centre universitaire de santé mentale d’Anjanamasina et le centre de réeducation


des mineurs à Mandrosoa………………………………………………………………….46
Photo n°8 : Le Centre Hospitalier de Référence du District de Mahitsy…………………..46
Photo n°9 : Le fokontany Bejofo commune Mahitsy avec le Vice-président du
fokontany …………………………………………………………………………………..49
Photo n°10: Le maintien de la ruralité malgré la présence des centres à Mandrosoa et
Anjanamasina ………………………………………………………………………………50

iv
LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1 : Le Grand Antananarivo………………………………………………………9

Tableau n°2 : Produits et destination des produits au niveau des deux communes………….28

Tableau n°3 : Bilan comparatif entre Mahitsy et Anosiala…………………………..………43

Tableau n°4 : Tableau comparatif entre les activités au bord et à l’arrière-plan de la RN4 dans les
deux localités……………………………………………………………………………..53

LISTE DES SCHEMAS

Schémas n°1 : Circuit des produits aupès du marché de Mahitsy…………………………37

Shéma n°2 : Circuit d’échange au nivrau du marché de Mahitsy………………………….39

LISTE DES FIGURES

Figure n°1 : Evolution de la population dans la Commune Mahitsy ………………………26

Figure n°2 : Evolution de la population dans la Commune Anosiala………………………27

Figure n°3 : Répartition de la population selon leur activité à Anosiala…………………….51

Figure n°4 : Répartition de la population selon leur activité à Mahitsy……………………..52

v
LISTE DES ACRONYMES

AMT : Aménagement du territoire

BOA : Banque Of Africa

CUA : Commune Urbaine d’Antananarivo

JIRAMA :Jiro sy Rano Malagasy

PNAT : Politique Nationale de l’Aménagement du Térritoire

PNH : Politique Nationale de l’Habitat

PNL : Politique Nationale de Logement

PNDU : Politique Nationale de Développement Urbain

RN4 : Route Nationale n°4

SAC : Schéma d’Aménagement Communal

vi
GLOSSAIRE

Banlieue : Ensemble des agglomérations situées tout autour d’un centre urbain et qui ont une
activité en relation étroite avec la ville.

Commune Rurale de 2ème catégorie : Classement des Communes. Commune rurale en mutation
urbaine.

Culture vivrière : L’agriculture vivrière est une agriculture essentiellement tournée vers
l’autoconsommation et l’économie de subsistance. La production n’est destinée ni à l’industrie
agroalimentaire ni à être exportée. Elle est en grande partie autoconsommée par les paysans eux-
mêmes et la population locale.

Culture pluviale : Qui provient de la pluie, relève de la pluie : eaux pluviales. Se dit des cultures
alimentées en eau uniquement par les pluies, par opposition aux cultures irriguées (riz pluvial,
par exemple)

Culture maraîchère : Le maraîchage ou horticulture maraîchère ou agriculture maraîchère est la


culture des légumes, de certains fruits, de certaines fines herbes et fleur à usages alimentaire, de
manière professionnelle, c’est-à-dire dans le but d’en faire un profit ou simplement d’en vivre.

Fokontany : C’est une circonscription administrative le plus proche d la communauté. Un


Fofontany est composé de plusieurs secteurs ou villages.

Tranompokonolona : Maison de la culture

vii
INTRODUCTION GENERALE

1
La périurbanisation affirme Bauer G. et Roux J-M en 1976 est un phénomène lié à celui
de la rurbanisation qui désigne le processus de « retour » ou « fuite » des citadins vers les
campagnes ou plus simplement le déplacement durable de population quittant les zones urbaines
pour aller s'implanter dans les zones rurales surtout en Europe. La périurbanisation commença à
partir de la fin des années 1960 et du début des années 1970, dans des espaces qualifiés de
ruraux.

C'est la conséquence à la fois d'un « désir de campagne » et de la disponibilité de l'automobile


conjuguée à l'amélioration des moyens et des voies de communication c’est-à-dire des facteurs
de localisation. La périurbanisation peut parfois être accompagnée d'une « dédensification » de la
ville-centre (phénomène des « shrinkingcities » pour les anglophones), quand il y a fuite des
habitants du centre vers les communes périphériques (moindre coût du foncier et des locations,
cadre de vie ou sécurité jugée plus élevée parfois) d’après Bauer G. et Roux J-M en 1976.

C’est un phénomène observé partout à Madagascar surtout à Antananarivo. La périphérie


constitue un dortoir ou une implantation industrielle ou un enjeu (course à la terre) de la part des
riches et d’expatriés ou un abattoir. Notre zone de recherche se situe dans la périphérie
d’Antananarivo dans le sous espace d’Anosiala et de Mahitsy. L’on y constate deux zones de
mise en valeur différenciée.

Le présent mémoire de master II s’articule sur le thème suivant : « DYNAMIQUE DE


L’OCCUPATION DE L’ESPACE AU NORD D’ANTANANARIVO : DANS LES SOUS
ESPACES D’ANOSIALA ET DE MAHITSY »

Le champ de recherche où on pourrait replacer notre thème est multiple. En effet, nous
pourrions le mettre dans « espace et aménagement de l’espace » comme nous pourrions l’inclure
sous les « relations ville campagne » ou encore dans la « périurbanisation ». Nous avons voulu
accorder dans notre dossier de l’importance à l’évolution de la mise en valeur dans les banlieues
de la capitale dans le Nord-Ouest de la ville. De ce fait, les relations ville-campagne comme la
périurbanisation ne constituent pas une orientation pour nous mais plutôt des facteurs auxquels
notre thème de recherche est lié.

2
Choix du thème

Le hasard de nos déplacements dans les environs d’Antananarivo mais aussi nos
excursions dans le sous espace d’Anosiala nous amènent à constater dès la troisième venue la
différence entre la zone riveraine de la route nationale n°4 et la zone qui en est éloignée.

Cette remarque est confirmée par la suite par une observation un peu plus sérieuse de la
zone. Au départ, l’orientation de notre travail est floue mais la zone de recherche est là.

Le fruit des rencontres avec l’enseignant qui nous suit nous a fait procéder par
élimination la définition de la zone de recherche. Puis par la suite, nous avons pu confirmer à la
fois le thème et la zone de recherche.

Intérêt du thème

L’inexistence d’un plan d’urbanisme adéquat pour la grande ville d’Antananarivo n’a fait
qu’augmenter le nombre des bidons villes. L’augmentation de la population tananarivienne est
considérée comme l’une des principales sources de ses problèmes au point de concerner toutes
les communes de l’agglomération du grand Tana.

Nous constatons actuellement le désordre et la concentration d’habitat dans la capitale.


Les constructions illicites nous incitent à croire que les banlieues sont incontournables dans la
résolution des problèmes de la ville d’Antananarivo. Les banlieues offrent encore des espaces
que l’on peut exploiter et où l’on peut délocaliser des activités. Anosiala et Mahitsy en constitue
un exemple : à une vingtaine de km de la ville, Anosiala suivit de Mahitsy n’est pas qu’une
banlieue. La présence de la route nationale n°4 y favorise à son tour un dynamisme dans son
aménagement.

Objectif de la recherche

L’objectif à court terme est de faire ressortir la dynamique de l’espace dans les banlieues
d’Antananarivo des communes rurales d’Anosiala et de Mahitsy. A moyen terme, l’objectif est
de montrer que la périurbanisation est une réalité à considérer; de plus, elle permet aux décideurs
de mieux connaître la réalité de ces zones.

3
Grace à la lecture d’ouvrages et à l’observation de la zone de recherche, la question se
pose pourquoi dans un même sous espace, on observe différent type d’aménagement. C’est
pourquoi nous avons adopté cette problématique : « DANS QUELLE

MESURE LA ROUTE NATIONALE INFLUENCE-T-ELLE LES DEUX SOUS


ESPACES ? »

Pour aller dans le sens de cette problématique et pour en savoir plus sur Le sous espace, nous
avons défini des hypothèses :

1. L’existence de deux espaces différenciés dans leur mise en valeur : en bordure de la route
nationale et à l’intérieur des terres
2. La dynamique spatiale engendrée par la route nationale, c’est-à-dire le développement des
secteurs secondaires et tertiaires le long de la route
3. L’intérieur des terres par rapport à la route nationale n° 4 continue à pratiquer l’agriculture

Ce mémoire, est présenté en deux parties : dans la première partie, le concept


l’aménagement, de la périurbanisation et la démarche de recherche, puis dans la deuxième partie,
Anosiala et Mahitsy bordant sur la RN4 en dualité avec l’intérieur de la route.

4
PREMIERE PARTIE :

CONCEPT DE L’AMENAGEMENT ET DE LA
PERIURBANISATION, DEMARCHE DE
RECHERCHE ADOPTEE

5
CHAPITRE I : CONCEPT DE L’AMENAGEMENT ET DE LA
PERIURBANISATION

1.1 Concept de l’aménagement

1.1.1 Origine de l’aménagement

L’extension d’une ville apporte un aménagement, Selon J-L Piveteau (1979) :


« L’aménagement du territoire peut être assimilé à une réponse à des contradictions spatiales,
contradictions qui ont cru avec le temps en raison de la multiplication des occasions de
dysfonctionnement, des déséquilibres spatiaux et des destructions (notamment de
l’environnement écologique et du patrimoine) »1.

Les auteurs R. Brunet, R. Ferras et H. Thévy définissent l’aménagement du territoire comme


suit : « L’aménagement du territoire peut être assimilé à l’action volontaire et réfléchie d’une
collectivité sur son territoire… le territoire étant une maille de la gestion de l’espace »2.

Pour P. Merlin et F. Choay « L’aménagement du territoire est l’art ou la technique de disposer


avec ordre, à travers l’espace et dans une vision prospective, les hommes et leurs activités, les
équipements et les moyens de communication qu’ils peuvent utiliser, en prenant en compte les
contraintes naturelles, humaines et économiques, voire stratégiques »3

1.1.2 Concept de l’aménagement dans les pays développés

L’intervention croissante de l’Union européenne dans les questions de développement


territorial vient remettre en cause le monopole traditionnel des différents États membres en la
matière. Même sans aller jusqu’à faire par exemple du projet centralisateur français « la première
politique d’aménagement du territoire national » (Alvergne, Musso, 2003), force est de
reconnaître que celle-ci est longtemps restée une prérogative étatique exclusive, y compris dans
les pays fédéraux puisque la création de la fameuse Tennessee Valley Authority passe

1
PIVETEAU J. L., 1979, « L'aménagement du territoire est-il, en Europe occidentale, une invention de la deuxième moitié du XXe siècle? » in
Recherches de géographie rurale (Hommage au Professeur F. Dussart). Tome II, Liège.
2
BRUNET R., FERRAS R. & THERY H., 1998, Les mots de la géographie. Dictionnaire critique, Reclus-La Documentation Française, Paris.
3
MERLIN P. & CHOAY F., 1996, Dictionnaire de l'urbanisme et de l'aménagement, PUF, Paris.

6
pour l’un des actes de naissance de ce type de politique publique (Monod, Castelbajac, 2001).
Même si des modèles d’intervention ont pu circuler entre pays, les racines de l’aménagement du
territoire sont généralement nationales, renvoyant à des préoccupations propres (Caro et alii,
2002), au point que les termes officiels utilisés pour désigner les politiques équivalentes varient
d’un pays à l’autre en fonction de leurs traditions (Faludi, 2002 et 2004 ; Baudelle, Kunzmann,
2004). Ces ancrages nationaux sont aujourd’hui confrontés au défi posé par le passage à des
schémas continentaux d’un côté et de l’autre, à la multiplication des initiatives aux échelles
locales.

Dans le cas français, l’époque où la DATAR, s’appuyant à la fois sur le volontarisme gaulliste et
une forte croissance économique, était toute puissante est désormais révolue. Depuis, ont émergé
de nouveaux acteurs publics qui, chacun à leur échelle, interviennent explicitement sur les
territoires. D’un côté, la décentralisation politique a conduit dans la plupart des pays de l’Europe
des 15 restés jusqu’alors centralisés – comme la France, l’Espagne, l’Italie ou le Royaume-Uni –
à l’affirmation de nouvelles collectivités dont les compétences de nature territoriale ne cessent de
croître, notamment à l’échelle régionale. L’épanouissement de ce niveau d’intervention qualifié
de « mésogouvernement » a été lui-même favorisé par le processus de construction
communautaire qui s’est développé en parallèle, encourageant du reste la décentralisation
régionale, au point que les gouvernements paraissent parfois pris en tenaille entre ces nouveaux
venus de la gestion territoriale apparus aux échelles infra et supranationales.

La « politique régionale » – dite désormais « de cohésion » – conduite au niveau communautaire


a forcément une incidence sur les pratiques nationales. Le principe même d’une intervention
européenne en faveur du développement spatial doit d’abord être accepté par l’ensemble des
États membres. Cette politique de cohésion menée par l’Union européenne présente le paradoxe
d’occuper une place grandissante malgré l’absence de toute compétence communautaire
officielle en matière territoriale, tout en faisant face à des menaces récurrentes susceptibles d’en
réduire les ambitions. Cette politique menée de concert impose aussi naturellement de s’entendre
sur des objectifs communs qui soient de surcroît compatibles avec ceux poursuivis au niveau
national et régional. Cette nécessaire cohérence devrait impliquer non seulement une
harmonisation entre politique de cohésion et politiques d’aménagement menées dans chaque
pays mais aussi une articulation entre les trois niveaux d’intervention majeure sur les territoires
que sont aujourd’hui l’UE, les États et les Régions. Ce prérequis est loin d’être une réalité

7
1.1.3 L’aménagement dans les pays sous-développés

A Madagascar, c’est la DIRECTION GENERALE DE L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE


ET DE L’EQUIPEMENT (DGATE) qui est chargée des missions relatives à l’AMT. Entre autre,
elle a pour mission de :

 exercer les missions de conception, de coordination, de contrôle et de suivi de


l’aménagement du territoire ;
 assurer la coordination des directions techniques internes ainsi qu’avec les deux autres
directions générales ;
 assurer la coordination des directives et des mesures relevant de la compétence du
Ministère d’Etat en matière de l’aménagement du territoire, de l’habitat, du logement et
du développement des villes et de la promotion rurale;
 mettre en œuvre les politiques du Ministère d’ Etat en matière de l’aménagement du
territoire, de l’habitat, du logement et du développement des villes et de la promotion
rurale (PNAT, PNH, PNL, PNU, Code des Equipements) ;
 élaborer et veiller à la mise en œuvre des outils de planification territoriale ;

 Promouvoir le développement des espaces de croissance


 Promouvoir les logements sociaux et fournir aux collectivités locales des équipements
sociaux, administratifs et économiques en faveur d’une politique de développement
équitable sur tout le territoire ;
 Diriger des études pour la mise en valeur du plateau continental malgache et finaliser les
procédures de régularisation auprès des Nations Unies en collaboration avec les
institutions et départements ministériels concernés ;
 Opérationnaliser et assurer le bon fonctionnement de l’observatoire de l’aménagement du
territoire.

1.1.4 L’aménagement du Grand Antananarivo

En se développant, Antananarivo a éclaté de son noyau d’origine, pour couvrir


aujourd’hui deux sites distincts marqué par une forte discontinuité.

Elle s’est développée à l’origine à partir d’Ambohimanga (le Rova), un site de qualité
pour une ville qui aurait eu

8
150000 habitants.( Source : Programme régionaux et projets locaux, Faritany
Antananarivo, mai 1991)

A cette échelle de population, aucun problème majeur de développement urbain n’aurait


pu se poser. En revanche, pour une ville de plus d’un million d’habitants, il y a
« éclatement ». La croissance urbaine s’est faite en étoile le long des cinq axes partant du
noyau central. Mais il y a rarement continuité entre les quartiers d’origine et les zones
d’extension périphériques, séparés les uns des autres par des ramifications de la plaine ou
des reliefs importants. Autrement dit, la ville ne tient plus dans l’espace cohérent original
et c’est cette discontinuité du site qui constitue le problème central du point de vue
géographique. On est ainsi amené pour définir le Grand Antananarivo, à considérer deux
sites : celui d’origine que l’on appellera « site interne » ; celui des cinq zones
périphériques, que l’on appellera « site externe ». (Cf. tableau n°1)

Tableau n°1 : Le Grand Antananarivo

Localisation par rapport au Site interne Site externe


noyau central
Centre Autour d’Analakely, Anosy -
Nord Alarobia, Ambohimanarina
Est Ambanidia, Ambatoroka Ambohimangakely
Nord-Est Ivandry Sabotsy Namehana
Ouest 67ha Fenoarivo
Sud-Est Ambohipo, Mahazoarivo
Nord-Ouest Ambohidratrimo
Sud Tanjombato
Source : Programme régionaux et Projets locaux, mai 1991

Autour du noyau central caractérisé par le centre historique du palais de la reine et le centre
commercial d’Analakely et administratif d’Anosy se sont développés plusieurs types
d’implantation urbaine allant des quartiers industriels (Alarobia, Ambohimanarina), des quartiers
mixtes à Ivandry, les quartiers denses populaires, la butte d’Ambohimanarina.

Les quartiers du site externe sont caractérisés par la banlieu résidentielle sur la route de
Majunga, la banlieue d’habitat plus moderne (vers Fenoarivo), la banlieue industrielle

(Tanjiombato), le noyau villageois périphérique d’Ambohimangakely et Sabotsy Namehana.

9
1.2 Concept de la périurbanisation

1.2.1 La périurbanisation

La périurbanisation désigne le processus de « retour » ou « fuite » des citadins vers les campagnes ou
plus simplement le déplacement durable de population quittant les zones urbaines pour aller
s'implanter dans les zones rurales. La périurbanisation commença à partir de la fin des années 1960 et
du début des années 1970, dans des espaces qualifiés de ruraux. Phénomène relatif, aléatoire et
mouvant, la périurbanisation recouvre plusieurs réalités. Les formes nouvelles de la croissance
périphérique des villes préoccupent les milieux de la recherche urbaine. En particulier, les
modalités, mais aussi les effets induits de l'étalement urbain rendent de plus en plus laborieuse la
gestion des villes. la périurbanisation est un phénomène aux contours encore mal définis, comme
l'atteste la multiplicité des termes et des définitions proposés: qu'il s'agisse du «développement
des agglomérations bien au-delà de leurs limites historiques sous une forme peu dense où
prédomine l'habitat individuel» (Benoît et Irrmann, 1989), de «la dissémination à la périphérie
d'une ville de formes non agricoles d'utilisation et d'occupation du sol» (Nonjon, 1992), ou
encore de la «croissance des villes par leurs banlieues», la périurbanisation demeure complexe.

1.2.2 La périurbanisation dans les pays développés

L'étalement urbain est un phénomène comparativement récent en Europe. À quelques exceptions


près (Londres et Paris), les grandes métropoles européennes ont pu «contrer» une prolifération
des banlieues grâce à un réseau de villes satellites et de villes nouvelles, ayant jusqu'ici joué le
rôle de relais dans la hiérarchie urbaine européenne et la redistribution spatiale des activités. Par
ailleurs, les grandes cités européennes ont misé très tôt sur un système de transports urbains
collectifs à forte concentration convergente vers le centre-ville, défavorisant les banlieues, par
ailleurs très peu interreliées. Cette approche, qui met en exergue une politique plus volontariste
d'aménagement du territoire par l'État et les municipalités, constitue, à bien

des égards, une originalité par rapport à l'Amérique du Nord, l'autre berceau de la Révolution
industrielle4.

Les qualifications des urbanisations périphériques ne manquent pas : faubourg, banlieue,


périurbanisation, rurbanisation,suburbs.favelas, etc. Le faubourg constitue une ancienne

4
La périurbanisation : étude comparative Amérique du Nord – Europe occidentale – Afrique noire »
Dieudonné Mouafo Cahiers de géographie du Québec , vol. 38, n° 105, 1994, p. 413-432.

10
extension urbaine au-delà des remparts de la ville, bénéficiant notamment de l‘exonération de
l‘octroi sur les marchandises, le vin par exemple (ainsi les Faubourgs St-Antoine, St-Denis ou St-
Martin à Paris). La banlieue, produit de la révolution industrielle de la fin du 19éme siècle, est
devenue une masse urbaine compacte et dense à I ‘intérieur de laquelle les espaces verts et
agricoles représentent l‘exception. Quant à la périurbanisation, à laquelle nous assimilerons par
commodité la " rurbanisation ", elle correspond, soit à I ‘ancienne acception de la banlieue, soit à
une banlieue en cours de constitution, soit à quelque chose d'entièrement nouveau et différent. II
s'agit en effet d'une croissance urbaine discontinue, généralement accrochée aux anciennes villes
et aux villages ruraux de la périphérie de l'agglomération-rêne, et qui laisse dans I ‘intervalle de
larges espaces voués à I ‘agriculture, à la forêt et aux loisirs de plein air. C'est la " ville éparpillée
" selon I ‘expression de Roux et Bauer, ou la" ville émergente "de Dubois-Taisne et Chalas. Elle
est généralement détachée de l ‘agglomération-mère, mais les franges les plus proches d'elle ont
tendance à devenir de nouvelles banlieues par contagion. La périurbanisation française date d'un
peu plus de trente ans ; son origine remonte à 1967, avec la première exposition publique de
maisons individuelles (Villagexpo dans la région parisienne). Après un démarrage foudroyant
lors des dernières années des trente glorieuses, jusqu'en 1975, le phénomène a continué à se
manifester d'une manière plus adoucie mais les recensements, notamment le dernier, celui de
mars 1999, ont montré que la périurbanisation s'esttrêslargement diffusée dans le milieu rural,
jusqu'à plus de 100 kilomètres de la capitale par exemple, débordant rnême au-delà de l' Íle-de-
France, sur ce que I'on appelle les " franges franciliennes "5.

La croissance périurbaine, plus précoce en Île-de-France, dans la plupart des régions, la


croissance démographique des couronnes périurbaines a été la plus forte entre1975et1982. Ce
mouvement a été plus précoce en Île-de-France : la population des couronnes périurbaines y
augmente de3,7 % paranentre 1968 et 1975. En Languedoc-Roussillon,

Provence-Alpes-Côte d'Azur et Rhône- Alpes, la croissance démographique a également été forte


dans l'espace périurbain, mais avec un certain déca- lage avec l'Île-de-France. Elle y débute en
1975 : + 3,6 % par an entre 1975 et 1982, et + 1,7 % par an après 1999. Dans les autres régions,
cette crois- sance démographique a été plus modérée, en particulier dans le quart nord-est6.

5
La Périurbanisation en France (1998-2002) Jean STEINBERG Professeur à l'Institut d'Urbanisme, Université de
Paris-Val-dc-Marne
5
La périurbanisation : étude comparative Amérique du Nord – Europe occidentale – Afrique noire »
Dieudonné Mouafo Cahiers de géographie du Québec , vol. 38, n° 105, 1994, p. 413-432.
6
La croissance périurbaine depuis 45 ans Extension et densification Brigitte Baccaïni et François Sémécurbe, pôle
Analyse territoriale, Insee, N° 1240 - JUIN 2009

11
En revanche, des auteurs tels que Benko (1991), Mérenne-Schoumaker (1991), Dézert et
Steinberg (1991) et Rozenblat (1993) situent la périurbanisation, phénomène comparativement
plus récent en Europe (années 1970 et 1980), dans la logique de la redistribution spatiale des
activités imposée par la nouvelle division internationale du travail: la formation, à la périphérie
des grandes agglomérations urbaines, de nouveaux pôles d'activités liés au secteur de la
recherche et du développement ou technopôles, est un facteur décisif de l'étalement urbain6.

1.2.3 La périurbanisation dans les pays sous-développés

Les auteurs de la croissance périphérique des villes en Afrique noire, où l'urbanisation à


grande échelle est toute récente, se montrent, quant à eux, frappés par la rapidité et l'ampleur de
ces processus (Vennetier, 1991), mais analysent avec un recul certain le positionnement des
différents acteurs impliqués dans la lutte pour le contrôle du patrimoine foncier. Ils établissent
aussi des liens entre l'exode rural et l'étalement urbain. À quelques nuances près (cas de Douala
où les quartiers périurbains sont surtout peuplés de citadins déjà anciens), le constat est le même
à Kinshasa (Pain, 1984; Flouriot, 1984), Lagos (Aderibigbe, 1975; Mabogunje, 1992) ou à
Brazzaville (Vennetier, 1989). La périurbanisation africaine est surtout le fait des néocitadins
pauvres en général, et en quête d'une parcelle à bâtir à bon marché que seule la périphérie peut
leur procurer, en l'absence d'une promotion foncière et/ou immobilière publique digne de ce
nom. Un tel processus s'accompagne de pratiques nouvelles mettant en contradiction les
conceptions traditionnelle et occidentale de la propriété du sol, mais entraîne également des
bouleversements économiques (spéculation foncière et nouvelles activités lucratives)7.

L’Afrique noire est sans doute celle où cette forme de croissance est la plus spectaculaire, bien
que l'urbanisation y soit un phénomène comparativement plus récent, puisque le décollage actuel
ne date que des années 1960. L'importance de la croissance périphérique peut être évaluée aussi
bien par la superficie relative occupée par ces formes urbaines que par le poids de la population
qui y habite. Le taux annuel de croissance urbaine dépasse souvent les 10 % (Vennetier, 1991).

L'aménagement spontané «aux portes de la ville», sur des lotissements sommaires créés par des
chefs de terre (Flouriot, 1984), est le fait des migrants ruraux de fraîche date, dépourvus de
moyens financiers suffisants pour prétendre accéder à des terrains de qualité. Ces initiatives
offrent aussi l'avantage d'atténuer le choc provoqué par le contact des ruraux avec la ville,
l'habitat étant aménagé sur d'anciennes terres agricoles loties par des propriétaires coutumiers,

7
La périurbanisation : étude comparative Amérique du Nord – Europe occidentale – Afrique noire »
Dieudonné Mouafo Cahiers de géographie du Québec , vol. 38, n° 105, 1994, p. 413-432.

12
reconvertis en promoteurs fonciers. Cette spéculation foncière est d'autant plus intéressante
qu'elle procure à ces promoteurs occasionnels des revenus plus substantiels, comparés à leurs
activités traditionnelles (agriculture vivrière). Le tissu urbain qui en résulte est de type semi-
rural, assez lâche, avec des habitations implantées au milieu des parcelles reconverties en jardins
de case, cultivés par les nouveaux propriétaires. Ces quartiers périurbains sont en général peu
accessibles par automobile. C'est la raison pour laquelle ils se greffent de préférence aux grands
axes de communication (routes interurbaines ou voies ferrées) donnant accès à la ville,
incorporant au passage d'anciens villages. C'est le cas de Libreville au Gabon ou de Brazzaville
au Congo. Parfois, ce processus s'effectue au détriment de la forêt, systématiquement défrichée
par les populations, d'où le terme front d'urbanisation suggéré par Mainet (1985) à partir de
l'exemple de Douala au Cameroun. À Ibadan (Nigeria), Oluwashanmi (1967, p. 30) constate que
les habitants de ces quartiers périurbains, agriculteurs pour la plupart, vivent plus souvent à la
campagne qu'en ville. Ce processus peut aussi être amplifié par des événements ponctuels,
comme l'afflux des réfugiés: tel est le cas de Mbuji-Mayi au Zaïre, rapporté par Piermay (1993).
Cependant, ce processus ne participe que pour une petite part à la périurbanisation, vu les
moyens financiers généralement limités des néocitadins, d'où l'importance de la fonction
d'accueil des migrants jouée par les vieux quartiers centraux, plaques tournantes de
l'immigration.

1.2.4Le Grand Antananarivo

Le grand Antananarivo est structuré par 5 unités spatiales :

 Les quartiers d’urbanisation spontanés de la plaine, fréquemment sujets à ses inondations,


et non dotés d’infrastructures de bases
 Les quartiers du centre regroupant les activités commerciales et des services
 Les quartiers anciens et collinaires qui sont essentiellement résidentielles
 Les quartiers mixtes de la périphérie proche ou l’on distingue 3zones :
o Les banlieues résidentielles riches bien dotées en infrastructure de base (Ivato,
route de Majunga, et une partie du secteur d’Ivandry)

13
o Les banlieues résidentielles d’habitat plus modeste qui connaissent des problèmes
d’éloignement et de branchement d’eau, électricité …… (Fenoarivo,
Ampitatafika, Itaosy, Androhibe, …)
o Les banlieues industrielles où se côtoient noyau villageois et unités d’industries
(Tanjombato et Nord-Ouest d’ Ankazomanga)
 Les noyaux villageois périphériques situés le long des axes routiers de la région. Ils
constituent des points d’ancrage pour le développement futur des centres urbains
secondaires ou des espaces-relais entre la capitale et sa peripherie (Mahitsy,
Ambohidratrimo, Ambohibao-Antehiroka, Sabotsy, Namehana,…….)

À la fonction spatiale, la capitale est caractérisée par 2 aspects principaux :

 L’attractivité, l’existence de l’activité de production, de service et de commerce crée un


mouvement migratoire continu dans le faritany d’Antananarivo du fait de la facilité de
déplacement suburbain, une attraction s’exerçant sur les produits agricoles des autres
régions
 La fonction de décision : la capitale exerce un pouvoir de décision administratif et
économique sur l’ensemble du territoire national (siège de la présidence, du
gouvernement et toute les fonctions de souveraineté), un statut de centre économico-
financier (banque centrale….)8

8
Programme regionaux et projets locaux, Faritany Antananarivo, étude régionale, mai 1991, « REGIONS ET
DEVELOPPEMENT », Dirasset, Tunisie

14
CHAPITRE II : DEMARCHE DE RECHERCHE ADOPTEE
Pour parvenir à la réalisation de ce mémoire, nous avons suivi une démarche déductive en
partant du concept général de l’aménagement et de la périurbanisation. Le travail s’est déroulé
comme suit :

2.1 La documentation
La documentation consiste à une consultation d’ouvrages se rapportant à notre thème et à notre
zone d’étude. Le but est d’acquérir les concepts de bases pour servir de ligne diréctrice des
réflexions.

2.1.1 La lecture

Nous avons constaté une mise en valeur différenciée dans le même sous espace. Cela nous a
mené à lire les ouvrages suivants :

- OLISOA F., 2012, « MUTATION DES ESPACES PERIURBAINS


D’ANTANANARIVO : POPULATION, HABITAT ET OCCUPATION DU SOL »,
Thèse Géo, Université d’Antananarivo, 359 p :
Cet ouvrage nous a fait comprendre que : « L’agglomération d’Antananarivo présente des
particularités fascinantes, si on parle de processus de périurbanisation, au point que plusieurs
théories trouvent leurs justificatifs dans l’observation et l’analyse de ce processus. En effet,
l’extension de la ville d’Antananarivo au-delà de ses limites administratives peut s’expliquer par
de nombreux facteurs :
Depuis (le plus simple et la plus logique) le phénomène naturel de débordement de la
population de la ville sur sa périphérie, jusqu’aux (le plus volontariste) choix politiques et
stratégiques fixés dans le cadre des planifications urbaines successives, en passant par (le plus
déterministe) les contraintes hydrauliques et topographiques posées par son site d’implantation.
Au fil des temps, ces divers facteurs se sont entremêlés pour donner l’état des lieux
physique et urbanistique, qui prévaut à Antananarivo à l’heure actuelle, à savoir : la sur
densification de la ville haute, moyenne et basse, l’extension tentaculaire le long des RN,
l’interpénétration unique d’activités urbaines et rurales dans la plaine inondable, et enfin
l’urbanisation périphérique, en gagnant de plus en plus le périmètre des douze collines sacrées de
l’Imerina. »

15
- RAMAMONJISOA J., 1978, Antananarivo, étude géographique d’un espace urbain,
tome I et II, Th. 3e cycle, Université de Nice, 514 pp.

Elle nous a permis de comprendre que : « Dans les banlieues et grandes banlieues, les
fluctuations des limites administratives rendent difficile l’approche urbaine proprement dite.
Depuis l’indépendance, nous pouvons remarquer l’augmentation de la surface des
arrondissements, en particulier ceux de la zone Ouest, Sud-Ouest et Nord Est de la capitale » et
aussi l’importance des banlieues et grâce à la sur densification de la capitale, la banlieue prend
place, les caractères urbains se mêlent aux traits ruraux et les habitations s’étirent le long des
routes et digues. « Le fort noyau de peuplement, les travaux ruraux et la ligne suburbaine
facilitent la relation avec la ville de la population banlieusarde. Puis, une zone servant de cité
dortoir à l’excédent da la population tananarivienne d’où le progrès de l’équipement urbain dans
la périphérie. La route de Majunga garde une animation grâce au passage de la route nationale et
à la beauté des alentours ».

De plus, l’implantation industrielle se délocalise dans ces zones pour éviter les nuisances,
la nocivité de certaine émanation d’usine. Pour cela, l’approvisionnement en eau et électricité est
important.

- Développement urbain du grand Antananarivo, synthèse, Aura groupe huit bceom 1985,
Ministère des travaux publics, Direction de l’architecture, de l’urbanisme et l’habitat.
(Source inconnue)
Elle nous a permis de savoir que « La banlieue résidentielle du Nord- Ouest sur la route de
Majunga (RN4) et en bordure des lacs proches de l’aéroport d’Ivato, lieu d’installation de
divers clubs sportifs et entreprises industrielles. » et que « la ville constitue un site interne et
la périphérie un site externe soumis dans l’ensemble à une urbanisation rapide, la croissance
de la population du site externe a été de 6% par an de 1975 à 1985 ».

- Programme régionaux et projets locaux, Faritany Antananarivo, étude régionale, mai


1991, « REGIONS ET DEVELOPPEMENT »,Dirasset, Tunisie

Cet ouvrage affirme que « les sous espaces ruraux charnières constituent des zones tampon entre
les zones rurales actives auxquelles ils tendent à s’intégrer progressivement et d’autres zones
rurales enclavées. Dans ces sous espaces, les formes d’autosubsistance demeurent encore assez
vivaces. La fonctionnalité des sous espaces des zones d’éclatement urbain sont formées par les
groupements d’habitations ponctuant les cinq routes nationale dont la RN7, RN1, RN4, RN2,
RN3 et l’extension en étoile du tissu urbain finit par les atteindre ».

16
- DOUESSIN R., 1964, « Evolution récente des industries d’Antananarivo », in
Madagascar Revue de Géographie, 4, Antananarivo, p. 89 -109.
L’auteur a noté que les industries urbaines et périurbaines à Madagascar se sont
rapidement développées au moment où « l’industrialisation est encore au stade des industries
légères de transformation et au stade de l’industrialisation à court terme ». D’autres littératures
évoquent une urbanisation sans développement industriel en Afrique, y compris à Madagascar,
par opposition à ce qui s’est passé en Europe. Entre ces deux théories, on peut dire que de par les
options politiques successives, des actions ont été prises à Madagascar, aboutissant à
l’implantation de quelques unités industrielles, effectivement de catégorie « légère » mais qui
ont quand même un rôle à jouer dans l’ampleur du phénomène démographique et par conséquent
du phénomène d’urbanisation

-Carine Ratovonarivo dit dans son article en 2014 qu’ « aujourd’hui 6 millions
d’habitants vivent en milieu urbain à Madagascar et 72% d’entre eux dans des habitations loin de
toutes normes. Le taux d’urbanisation reste très faible par rapport aux pays développés »

- Jean Jacques Helluin,en 2014 affirme qu’« il est indispensable que la puissance publique
et les partenaires privés se mettent autour de la table avec les spécialistes pour discuter de
l’urbanisation du pays. Une étude sur le déplacement à Antananarivo financée par la Région Île
de France sera bientôt lancée afin de concevoir la circulation de demain dans la capitale.
Espérons que cela ne restera pas qu’une étude comme le projet « Grand Tanà ».

Ces ouvrages nous ont permis de comprendre de plus en plus notre sous espace.

17
2.2 Le travail de terrain et le dépouillement
Les travaux de terrain qui se sont déroulé le mois de Novembre 2016 comprennent :
J1-J3 : Observation du paysage et contact direct avec la population à Anosiala
J4-J15 : Enquêtes auprès des responsables et la population locale. On a catégorisé notre enquêtes
(paysans, commerçant, responsable de la commune, les transporteurs)
J16-J18 : Observation du paysage et contact direct avec la population locale
J19-J30 : Enquêtes auprès de responsables et la population
Nous avons enquêté à Anosiala 301 ménages avec un taux d’échantillonnage 1,87% et 352
ménages à Mahitsy avec un taux d’échantillonnage de 0,97%
Mais on a dû toutefois revenir à Anosiala le mois de Décembre pour compléter les informations.

Toutefois, on a rencontré de nombreuses difficultés tout au long de la réalisation de ce mémoire.


A part le problème financier, le problème de déplacement a été remarquable. Il faut faire des
trajets à pieds généralement pour aller dans les fokontany. De plus, le taux d’analphabétisme est
élevé est le paysans ont peur d’être enquêtés, on a été obligé de collaborer avec les responsables
locaux en qui les paysans ont confiance pour les convaincre.

18
CHAPITRE III : LA ZONE D’ETUDE PROPREMENT DITE
(ANOSIALA ET MAHITSY)

3.1 Des sous espaces d’Antananarivo à population dynamique

OLISOA (F.), 2012 révèle qu’en 1993, la population périurbaine s’est accrue d’une manière
remarquable. En effet, entre 1993 et 2003, les Communes périphériques, observées dans leur
ensemble, ont enregistré un taux d’accroissement démographique de 6,2%/an, alors que celui de
la CUA était de 4,7%/an pour la même période. Pris individuellement, un grand nombre de ces
Communes enregistre des taux d’accroissement annuel élevé et largement supérieurs à celui de la
ville centre, pouvant atteindre jusqu’à 7% et 9%. Les Communes Rurales d’Ambohimangakely,
de Tanjombato et de Sabotsy Namehana viennent respectivement au 6, 10 et 13e rang, suivant un
classement par ordre décroissant de la croissance pour la décennie 1993 - 2003. Toutefois, en
termes de peuplement, en 2003, elles sont au 2e, 3e, et 5e rang, après Ankadikely Ilafy. La
croissance démographique dans ces Communes s’est accélérée à partir de 2001. Le mouvement
se confirme et devient plus remarquable à partir de 2004, notamment à Ambohimangakely où la
population augmente de 17% par an soit 10 000 personnes supplémentaires. Nous constatons
également que l’augmentation démographique annuelle est moins importante à Tanjombato et
Sabotsy Namehana par rapport à Ambohimangakely, car il est de l’ordre de 2 600 habitants en
moyenne depuis 2000. Mais, ce nombre a connu une évolution croissante, atteignant par exemple
près de 5 000 nouveaux habitants entre 2005 et 2006. Olisoa (F.), 2012

Que ce soit en valeur absolue ou en valeur relative, l’accroissement naturel est obtenu par la
différence entre le taux de natalité et de mortalité. Il est ainsi conditionné par la natalité, dont
l’importance en valeur par rapport à la mortalité entraîne un solde positif. En milieu périurbain,
en plus d’être positif, le solde naturel reste très élevé

La périphérie d’Antananarivo a beaucoup évoluée grâce à la construction de voies de


dégagement ou de décongestion de circulation comme les routes digues, les By-pass, les
boulevards entourant la ville; Ces voies accentuent les relations entre la ville et les campagnes
favorisant les « désirs de campagne » et la quête de campagnes dans les territoires ruraux.

La relation est considérée comme une pensée avec une hiérarchisation fonctionnelle grâce à
l’usage du sol c’est-à-dire le relais entre la ville et la campagne du centre-ville au « rural

19
profond », en passant par le périurbain), et comme un ensemble de flux d’individus et de
capitaux qui s’ancrent (temporairement) dans les localisations industrielles et tertiaires, et surtout
dans la localisation des logements permanents ou secondaires caractérisé par le flux de travail
entre espaces d’emploi et espaces résidentiels, (MATHIEU N.)

Pour le cas d’Anosiala et de Mahitsy, le dynamisme de la population s’exprime par une forte
croissance démographique engendré par un taux d’accroissement naturel élevé et désormais « le
retour à la campagne » de plusieurs familles citadines ayant une possibilité de s’installer dans les
zones écartées du centre-ville

3.2 Anosiala et Mahitsy, sur les Hautes Terres Centrales de la Région d’Analamanga

Analamanga s’élargie d’une manière longitudinale : la ville et les banlieues (proche et


lointaine). La couleur jaune en haut à droite de la figure n°1 indique le district d’appartenance de
notre zone de recherche, le district d’Ambohidratrimo. Anosiala et Mahitsy, notre zone de
recherche forme deux sous espace dans ce district. Il correspond à la commune rurale Anosiala et
à la commune rurale Mahitsy. Ces deux sous espace se divisent en deux, l’une la zone traversée
par la route nationale et l’autre la zone à l’intérieur de la route nationale c’est-à-dire à gauche et à
droite de la route.

Anosiala est l’une des communes du district Ambohidratrimo. La toponymie Alakamisy


Anosiala est composée d’Alakamisy ou lieu de rencontre, un marché qui se déroulait tous les
jeudis que l’on appelait Fihaonana et Anosiala, la place de la forêt où on organisait le marché.
C’était le marché au temps d’Andrianampoinimerina, un marché de produits agricoles.

Après Anosiala, Se trouvant à 34 Km au Nord-Est de la ville d’Antananarivo en suivant la RN4,


la Commune de Mahitsy est une Commune rurale de deuxième catégorie. Du point de vue
administratif, elle est rattachée à la région d’Analamanga et au District d’Ambohidratrimo. Sur le
plan géographique, Mahitsy se trouve à 18°48’ de latitude sud et 47°20’ de longitude Est. Elle
est délimitée au Nord par les Communes d’Antanetibe Mahazaza et Ambohimanjaka, au Sud par
les Communes d’Antamboho et Ambohimasina, à l’Est par la Commune d’Anosiala et à l’Ouest
par les Communes de Mananjara et Ampanotokana. Etalée sur une superficie totale de 104 km2,

20
elle est subdivisée en 31 Fokontany constituant tous des maillons pour le développement du
territoire communal. Le Fokontany de Mahitsy étant le chef-lieu de la Commune.

D’après la légende, c’était le roi Andrianampoinimerina qui a donné le nom de « Mahitsy » car le
passage à cette localité était le meilleur raccourci, littéralement en malagasy « Mahitsy eto »,
pour relier les collines environnantes. D’où le nom de Mahitsy. Faisant partie des régions
disposant de zones agricoles de production et d’élevage et compte tenu de son accessibilité,
Mahitsy a toujours attiré les migrants interne. En 1990, face à l'étalement de la capitale et
l'augmentation du nombre des sans-abris et des mal- logés, l'État a lancé un projet de relogement
dans les zones rurales voisines, parmi lesquelles figure la commune de Mahitsy. Le
développement des filières agricoles et avicoles constitue jusqu’à maintenant la renommée de
Mahitsy et fait vivre une grande partie de la population locale.

Notre zone de recherche se trouve au nord-ouest de la capitale, hors de la plaine


d’Antananarivo. La Commune rurale d’Anosiala est marquée par un paysage collinaire. Au
contraire, celle de Mahitsy est plus dominée par les bas-fonds et plaine. Elle se trouve à une
vingtaine de km de la ville. Le croquis n°1 montre que la RN4 traverse ces Communes
favorisant le dynamisme de la mise en valeur.

21
Croquis n°1 : Localisation de la zone d’étude

22
3.3 Un milieu naturel caractéristique des Hautes Terres Centrales

Cette zone présente les caractéristiques d’un climat tropical d’altitude identique aux
hautes terres centrales. En effet, ce climat comprend deux saisons, l’une chaude et humide (de
Novembre en Avril) et l’autre fraîche et sèche (de Mai à Sepembre). Bien que sablonneux et
argileux, les sols sont généralement propices à la riziculture dans les bas- fonds, aux cultures
maraîchères sur les bas des pentes et aux cultures pluviales sur les pentes des collines. Dans la
première zone ou la zone traversée par la route nationale, on a un paysage de replat avec un sol
lessivé par la pluie tandis que dans la seconde zone, plus à l’intérieur mais de part et d’autres de
la RN4, le sol de bas de pentes, un sol colloïdale de culture fertile et le sol des bas-fonds, un
autre sol fertile permettent la pratique surtout d’activités agricoles. Concernant Mahitsy, on
constate un paysage de plaine.

3.4 Une population inégalement répartie

D’après le tableau, il est constaté une inégale répartition de la population dans le sous
espace d’Anosiala et de Mahitsy. La majorité de la population se concentre autour des fokontany
traversés par la route nationale comme Tsaramandroso Namontana, Ankazo concernant Anosiala
et le fokontany Mahitsy concernant Mahitsy. Pourtant, Soamanandray (Anosiala dans la figure
ci-dessous) ne se trouve pas sur la bordure de la route nationale mais elle a le plus d’habitants,
c’est parce qu’elle se trouve à côté de l’Aéroport Internationale d’Ivato. La densité moyenne de
la population est entre 700 et 1400 habitants au km² en 2004. (Source : monographie de la
commune)

23
Croquis n°2 : La répartition de la population à Anosiala

La répartition de la population par fokontany est très déséquilibrée, les infrastructures de base se
concentrent sur la bordure de la route (Cf. Croquis n°2). Une répartition démographique qui est
conditionnée par les voies de communication principales. Elle est divisée en 2 : les zones les
plus peuplées en bordure de la RN4, et les zones moyennement peuplées composées des zones
intermédiaires et les zones rurales demeurant enclavées.

24
Croquis n°3 la densité de la population dans la commune mahitsy

La répartition par fokontany est très déséquilibrée, surtout au niveau des fokontany ruraux et de
la zone agglomérée, on remarque qu’au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la RN4, la densité
de la population diminue (Cf. Croquis n°2 et 3). Ce déséquilibre peut être expliqué par deux
facteurs :

-La géographie du milieu : les établissements humains se font surtout au niveau des grands axes
routiers (La RN4 et la route intercommunales). En effet, pour Mahitsy, les 13 fokontany
traversés par ces grands axes routiers, notamment les fokontany Ankadifotsy, Bejofo,
Tsarahonenana, Ambohibe, Bemasoandro, Ambohimandray, Ambohimilemaka,
Miadampahonina, Antetilava, Ambohimahavelona, Ankazo, Antandrokomby et Mahitsy, ont
généralement une densité élevée. Dans la Commune Anosiala, les zones à densité élevées se
trouvent au centre de la Commune : Tsaramandroso Namontana et Tsarahonenana Yvoanjo.

- La présence d’infrastructures de bases : qui sont en majeur parties concentrées dans les chefs-
lieux des Communes ( Commune Mahitsy et Anosiala), dans le fokontany de Mahitsy, et le
fokontany d’Antandrokomby avec le centre hospitalier de référence de district (CHRD).

25
Pour le cas d’Anosiala, le trano Mora, le Centre Hospitalier Universitaire d’Anosiala ( CHUA) à
Anjanamasina.

3.4.1. Une démographie en pleine croissance

Au fil du temps, le nombre de la population dans les deux Communes ne cesse de s’accroître.

Figure n°1 : Evolution de la population dans la Commune Mahitsy

50000

45000

40000

35000

30000

25000

20000

15000

10000

5000

0
2001 2002 2003 2008 2010 2011 2014

Source : Monographie de la Commune, Arrangement de l’auteur

En ce qui concerne Mahitsy, en 2001, la population est évaluée à 2863, en 10 ans(2011),


le nombre a augmenté de 47,1% pour atteindre 43390. C’est dû par la migration scolaire des
communes limitrophes car Mahitsy dispose d’une meilleure qualité d’éducation. Elle est équipée
en termes d’infrastructures de bases qui attirent logiquement les Communes environnantes.

26
Figure n°2 : Evolution de la population dans la Commune Anosiala

35000

30000

25000

20000

15000

10000

5000

0
1996 1999 2000 2007 2008 2010

Source : Monographie de la Commune, Arrangement de l’Auteur

La figure n°2 concernant Anosiala montre l’évolution du nombre de la population entre 1996 à
2010, on constate sur ce diagramme que le nombre a augmenté de 26,5% en 10 ans de 2000 à
2010. L’évolution continue de la population est due à la création de la source d’emploi et les
activités florissantes dans la Commune.

3.5 Prédominance de l’activité agricole et l’importance du secteur secondaire


L’activité agricole reste encore dominante dans les deux sous espaces où environ 85% des
terres sont cultivées. Les paysans pratiques l’élevage bovin (2 à 3 têtes par ménages),
l’élevage porcin (un, au plus deux par ménages) et l’élevage avin (une vingtaine de volailles
par ménages) selon notre enquête auprès du fokontany Avarabohitra. Mais Anosiala est une
banlieue approvisionnant son espace en denrées maraîchères. (Cf. Tableau n°1). Nous
constatons également que c’est une banlieue évoluant vers le long de la route nationale avec
la prolifération de résidence secondaire et l’implantation d’activités de production
industrielles et de services.

27
Tableau n°2 : Produits et destination au niveau des deux communes

Exemple Destination Terroir


Culture irriguée Riz Autoconsommation Bas fond
Culture maraichère Haricots vert Vente versant
pluviale Tomates

Source : Enquête sur terrain, 2016

Pour Mahitsy, l’agriculture tient une place dans l’activité économique de la commune. La
majorité des ménages agricole pratique une culture diversifiée (vivrière, maraichère) pour
l’autoconsommation et la culture maraichère est actuellement déstiné à vendre, elle est pratiquée
durant toute l’année ou en culture de contre saison sèche. Comme culture maraîchère de la
commune : haricot, haricot vert, pomme de terre, carotte, poivron,, légume feuille, poireaux. Les
fokontany suivant sont les zones de production :Soavinimerina, Bevomanga,
Ambohimahavelona, Antokomaro, Fiadanankely. La production rizicole a couvert presque sur
les 31 fokontany, y compris la plaine de Moriondry qu’on trouve dans la partie Nord vers l’Ouest
et tendre vers le Sud. Plus précisement du fokontany Ankadifotsy à Antandronkomby et vers
Fiadanankely à Andrefambohitra jusqu’à Ambatofamamba. Apres la moisson, les paysans de
tous les 31 fokontany commencent à cultiver des légumes, maniocs, saonjo ainsi que les maïs et
les haricots faits à contre saisons surtout pendant la période de soudure.

Pour Mahitsy, le secteur élevage est à dominance avicole, l’élevage de volailles est sans
doute l’activité la plus fructifiante au niveau de la Commune. En 2014, 81310 têtes,
essentiellement des poules pondeuses, ont été recensées. La filière avicole constitue la principale
source de revenu local. En tout, il y a 128 fermes dont les cheptels varient de 100 à 10000 poules
par ferme et produisent en moyenne 56900 œufs par jour (70%) à destination des grandes villes
de Madagascar. En estimant la valeur financière de la production annuelle d’œufs au niveau de la
localité, la filière « œuf » contribue à plus de 5 milliards d’ariary au produit intérieur brut de la
Commune, soit 110000 ariary par personne et par ans. Cette filière constitue donc une source de
revenu considérable pour les ménages et la Commune si les ristournes sont bien perçues.

La filière « lait » mérite d’être développée d’avantage à Mahitsy et ses environs. Pour l’ensemble
de la Commune, 939 vaches laitières de plus d’un an ont été recensées (2011). Elles produisent
environ 3010 litres de lait par ans. La production laitière est essentiellement destinée au marché

28
de la capitale. Aucune structure d’exploitation laitière normalisée n’existe pas encore aujourd’hui
dans la Commune rurale de Mahitsy.

La filière « porcine », 2635 têtes ont été recensées dans toute la Commune ; ce qui représente
hypothétiquement une bête par ménage en considérant la taille moyenne de ménage à 5
individus. La filière porcine est encore une activité peu développée car elle nécessite une
trésorerie relativement conséquente, ce qui fait de cette filière une forme d’activité d’épargne
pour l’éleveur.

29
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

En premier lieu, l’objectif cette première partie est de diriger les lecteurs vers le cœur de
la recherche afin qu’ils puissent comprendre l’enjeu du travail. Cette première partie permet de
comprendre les différents aspects de l’aménagement et de la périurbanisation dans les pays sous-
développés et développés. La périphérie d’Antananarivo a beaucoup évoluée grâce à la
construction des voies afin de relier la ville et ses périphéries ; Ces voies accentuent les relations
entre la ville et les campagnes favorisant les « désirs de campagne » et la quête de campagnes
dans les territoires ruraux.

30
DEUXIEME PARTIE :

MAHITSY ET ANOSIALA, BORDANT LA


RN4, EN DUALITE AVEC LA ZONE EN
ARRIERE PLAN DE LA ROUTE

31
CHAPITRE IV : LES QUARTIERS LONGEANT LA RN4, UNE ZONE DE
MISE EN VALEUR DYNAMIQUE

4.1 Anosiala, une zone d’attraction industrielle

Selon RAMAMONJISOA, l’implantation industrielle n’a que condition,


l’approvisionnement en eau, l’électricité, et la voie de communication et la banlieue en est une.

L’installation industrielle dans les banlieues fait suite à une double stratégie privée et publique :
le promoteur privé rencontre certains facteurs déterminants pour son investissement (OLISOA
(F), 2012) :

- une viabilisation issue des efforts publics favorisant l’implantation d’unités industrielles
compensant la distance par rapport aux services centraux nécessaires à la prise de
décision économique
- une rente de situation dans la mesure où Anosiala et Mahitsy se situe à proximité de la
capitale. Cette proximité ne constitue pas un obstacle au recrutement de la main d’œuvre
et permet de contourner les problèmes de circulation en ville.
- L’existence des rocades (routes digues, by-pass, boulevards) facilitant
l’approvisionnement en matières premières et l’écoulement des produits finis. Si au
départ, le choix d’implantation est déterminé entre autres par l’existence de voies de
communication, le développement des niveaux de service et de desserte de ces voies de
communication ne pourra par la suite que favoriser la délocalisation des activités
industrielles. (OLISOA (F.), 2012)

Anosiala illustre le phénomène d’urbanisation dans les banlieues périphériques par


l’implantation d’industries légères, annoncé par DOUESSIN R. en 1964. Tout cela explique
l’installation à Anosiala d’industries comme M KLEN, une société franche de Jeans à
exporter vers les Etats-Unis et le Canada, l’entreprise SMATP par l’intermédiaire de sa
carrière de granite à Ambohipanasina, SCB : une entreprise d’exploitation de pierre à
Mandrosoa, ANNY SARL, une industrie franche de broderie de luxe à Tsaramandroso
Namontana. Plus de 50% des employés habitent dans la Commune et la présence de ces
industries tient une place importante dans l’économie de la Commune et même dans
l’économie nationale.

32
La présence d’industrie a drainé une population jeune, venant des 17 fokontany de la
commune Anosiala mais de la commune voisine (Mahitsy par exemple), de la capitale, alléchée
par l’opportunité d’emplois que l’implantation d’industrie engendre

Croquis n°4 : Les infrastructures dans le sous espace Anosiala

On observe que les infrastructures urbaines se trouvent presque en bordure de la route


nationale, c’est un développement linéaire. Les aménagements y sont présents. Cela est
expliqué par la présence des voies faciles d’accès. (Cf. Croquis n°4 et 5)

33
Croquis n°5 : Les infrastructures à Mahitsy

Les constructions en dure et les bâtiments administratifs se concentrent sur le long de la RN4.
A Mahitsy, on constate la présence des banques comme la BOA, Accès Banque. A Anosiala, la
présence des industries comme LFL à Ankazo, MKLEN à Tsarahonenana. Cette forte
concentration contribue à redynamiser le mode de vie des habitants.

34
4.2 Mahitsy , une zone de migration

La migration pendulaire, quotidienne : grâce à l’extension de la ville, l’accessibilité des


voies favorisent la migration de la population vers la ville pour aller travailler ou étudier. A
Anosiala, 35% de la population se déplace pour aller travailler en ville (par exemple les ex-
citadins nouvellement installé dans la zone) ; c’est une migration classique domicile travail ou
école.

Dans le cas de Mahitsy, le dynamisme économique de son territoire joue en grande partie dans ce
phénomène de migration. Les ressources naturelles exploitables et valorisables, favorisant les
activités génératrices de revenus au sein du territoire communal, constituent les premiers éléments
attractifs. Le taux d’immigration effectif vers Mahitsy est d’autant plus élevé que le taux
d’émigration de la population vers les grandes villes et notamment vers la capitale Antananarivo.
Par conséquent, le nombre de la population locale est en constante croissance justifiant
l’augmentation des besoins en termes de logement, d’équipements et d’infrastructures
structurantes. Par ailleurs, comme il est cité plus haut, la Commune de Mahitsy se caractérise
particulièrement par une population jeune, dont l’augmentation du taux est en majeure partie due à
la migration des jeunes élèves issus des communes et régions environnantes pour bénéficier de la
qualité d’éducation offerte à Mahitsy. Aussi, les besoins en termes d’équipements éducatifs sont à
considérer en priorité. En conclusion, par la présence de ces innombrables ressources, Mahitsy
peut être caractérisée comme une zone d’immigration qui attire les populations venant d’autres
régions alentours.

4.3 Anosiala et Mahitsy, apparition de diverses activités commerciales et de service le


long de la RN4

Concernant Anosiala, Dans la première zone, c’est-à-dire dans la partie périurbaine de la


zone le commerce s’oriente vers la vente des produits de première nécessité quotidienne, de
denrées alimentaires, de matériaux de construction, d’habillage. De plus, les épiceries et les
gargotes sont très nombreuses (environ 50% des commerçants)(source : Enquête sur terrain
2016). Les épiciers vendent des produits d’alimentation en général ; tandis que les petits
gargotiers, assurent le repas de midi des commerçants eux-mêmes et des employés de bureau et
des employés d’industries. Leur prolifération s’explique par plusieurs raisons, à savoir la
multiplication des demandes, le manque d’emploi et l’insuffisance du revenu familial, dans la
mesure où le lancement d’un petit commerce ne requiert ni de grosses ressources ni de grandes

35
capacités techniques. Cette activité est prédominante dans les professions indépendantes. Les
épiceries de quartier s’approvisionnent auprès des grossistes, localisés dans la même Commune
ou dans les Communes voisines. Exerçant une activité complémentaire, ces grossistes se
développent au même rythme que les commerçants détaillants. La majorité est implantée près
des voies principales, pour faciliter le déchargement des marchandises par les gros véhicules
transporteurs. Ces activités jouent un rôle polarisateur en créant des déplacements réguliers et
non négligeables entre la zone et Talatamaty. Il s’agit là d’un autre aspect de la dépendance des
Communes périphériques vis-à-vis de la ville-centre. Talatamaty en constitue un relais.

Tsaramandroso Namontana est le pionner de l’épanouissement des activités tertiaires de la


Commune, dans le fokontany, 45% de la population vivent dans le commerce.

Tout au long de la route nationale, Mahitsy et Anosiala presente les mêmes caractéristiques, les
aménagements se concentrent tout au long de la route. Pour Mahitsy, presque toutes les activités
commerciales se concentrent tout au long de la route. Nous avons constaté sur terrain l’existence
des commerçants grossistes(22), des commerçants détaillants(705), des pharmacies des Banques
(BOA, Western Union, Acep,….)

4.4 Le marché de Mahitsy

Le « Tsena » ou marché de Mahitsy se déroule chaque samedi, où se fait les échanges


entre les paysans et les collecteurs des produits locaux. La majorité de la population locale
originaire de la zone cultivent et pratiquent l’élevage ; les produits sont vendus au marché
locale et au collecteur qui les distribuent par la suite dans les villages aux alentours, dans la
capitale et même en province (par exemples les oeufs).

Historiquement, le marché se trouvait à Mananjara qui est situé à 2 km de la commune


actuelle. Il était le seul marché dans la zone et actuellement, il est situé au centre de la
commune près du Tranompokonolona et des stationnements des taxis brousses. Au fil des
années, le marché communal est devenu l’un des grands marchés dans les zones périurbaines
d’Analamanga. Il s’etend sur 2ha, le marché est ouvert de 2h du matin à 16h.

On peut distinguer 2types d’organisation :

 Marché des producteurs de 2h à 9h


 Marché journalier des consommateurs, alimenté par des producteurs et ou des
collecteurs via des détaillants

36
Au niveau du marché, on trouve les produits de première nécessité pour la population
locale, vu sur les photos n°1 mais aussi les produits locaux.

Schéma n°1 : Circuit des produits agricoles auprès du marché

Anosiala, Ankazobe ,
Mananjara,
Ampanotokana,Mahitsy,
Iarinarivo, Fihaonana,
Ambohimanjala,Mahazaza

MARCHE DE LA COMMUNE
MAHITSY

Majunga 15%

Ambanja 10%

Maevatanana 15%

Tamatave 5%

Tananarie 55%

Source : Enquête sur terrain, Arrangement de l’Auteur 2017

Le schéma n°1 montre le circuit des produits de la zone de production vers le marché de
Mahitsy puis allant dans les provinces. La majorité des produits va vers la capitale, schéma n°1.

37
Photo n°1: Les aspects du marché de Mahitsy

Source : Cliché par l’auteur

D’après les photos ci-dessus, on observe des produits agricoles, des produits de première
nécessité mais aussi, des meubles. On trouve presque tous les besoins de la population locale
dans ce marché.

38
Schéma n°2: Circuit d’échange au niveau du marché de Mahitsy

PRODUCTEURS

SABOTSIN’MAHITSY

Circuit direct Circuit indirect

CONSOMMATEURS DETAILLANT

CONSOMMATEURS

COLLECTEURS LOCAUX

COLLECTEURS GROSSISTES

MARCHE

DETAILLANTS

CONSOMMATEURS

Circuit interne

Circuit externe

39
Il y a deux types de circuit : à l’intérieur et à l’extérieur c’est-à-dire, des produits qui seront
acheté à l’intérieur et revendu dans la commune même et des produits achetés dans la commune
et revendus dans les provinces et la capitale. L’importance des acteurs mobiliers autour du
marché offre des opportunités en matière d’échange commerciaux. Il y a plusieurs types de
produits offert sur le marché.

Photo n°2 : Le commerce sur le long de la route nationale à Anosiala

Source : Cliché de l’auteur, 2016

Photo n°3 : Les activités commerciales le long de la RN 4 à Mahitsy

Source : Cliché de l’auteur, 2016

40
Photo n°4 : L’industrie MKLEN et LFL d’Anosiala

Source : Cliché de l’auteur

Les activités commerciales et industrielles se concentrent le long de la RN4 (Cf. Photos n°2-3-4).
L’évolution du milieu et témoin de l’extension urbaine c’est-à-dire la transformation de l’espace
rural d’origine vers un espace périurbanisé caractérisé par les bâtiments en dur, les activités de
service comme le transport, la présence du marché à Mahitsy et par la présence des industries à
Anosial

Photos n° 5 : Les activités de service le long de la RN4 à Mahitsy

Poste de télécommunication Tranompokonolona


Accès Banque

BOA Opérateurs de service

Source : Cliché de l’auteur, 2016

41
On observe que la mise en valeur la plus dynamique se trouve en bordure de la route nationale,
les photos nous montrent un paysage urbain. Anosiala dispose d’industries qui rend cet sous
espace dynamique, tandis que Mahitsy dispose d’infrastructure nécessaire pour former une
ville comme les activités de service: les banques…, et même l’apparition d’Université privée.

4.5 Les facteurs de dynamisme

La présence de la RN4 est l’une des conditions de ce dynamisme, elle favorise les flux d’échange
entre les deux zones et la capitale mais aussi aux zones riveraines, le transport favorise l’échange
avec la capitale

Le dynamisme de ce sous espace est dû à :

4.5.1 L’influence de la route nationale n°4 et le transport


La route nationale n°4 traversant la zone est le premier facteur de son développement.
En effet, elle y favorise les flux de personnes et de marchandises. Cette zone enregistre une
densité humaine élevée, liée au transport en commun, vecteur d’étalement urbain.
La situation stratégique de la RN4 permet le développement rapide du transport long de l’axe. Le
transport conditionne l’étalement urbain et on peut observer 3 coopératives suburbaines dans
cette zone : KOFMAD, KOFIAMA, FIFIABE assurant l’axe Antohomadinika-Anosiala-
Mahitsy, chaque coopératives possède au moins 60 véhicules opérationnels et KOFIFA pour
Mahitsy seulement. Le flux de passagers varie selon les périodes scolaires, le jour

(intensification des passagers allant vers Mahitsy le samedi par la présence du marché), l’heure
(intensification pendant l’heure de pointe).

4.5.2 Une zone à proximité de la capitale

La proximité de la ville d’Antananarivo est un autre facteur d’évolution de la zone. Le


sous espace d’Anosiala dans son ensemble mais surtout la zone traversée par la RN4 est une
banlieue faisant partie de ce que l’on appelle les zones satellites tout autour de la capitale,
exerçant des activités semi rurales.(FELANA (O), 2012). L’existence de la ligne suburbaine
favorise facilement la relation permettant l’intégration de la population banlieusarde avec la
ville. De plus, la zone fait office de cité dortoir à certaine population car elle dispose de

42
l’équipement urbain indispensable à cela. Des personnes se rendent en ville pour exercer des
métiers urbains tandis que d’autres restent sur place comme commerçant ou employé ou encore
pratiquant l’agriculture. L’existence du Centre Hospitalier Universitaire de Santé Mentale à
Anjanamasina et le Centre de Rééducation des mineurs à Mandrosoa est une forme de
délocalisation dans cette zone et qui justifie que cette zone se trouve à la périphérie de la ville. A
Mahitsy, on constate déjà l’implantation d’un Université privé

(Source : Monographie de la commune)

Le projet trano mora à Anjanamasina modélise l’aménagement du quartier, le trano mora se situe
à 250 mètre de la RN4, les conditions pour les bâtiments et voies sont adéquates et disposés
selon un plan linéaire. (Cf.photos n°6)

Tableau n°3 : Bilan Comparatif entre Mahitsy et Anosiala

ANOSIALA MAHITSY
Population
Historique Selon l’histoire, le marché Andrianampoinimerina a
d’Andrianampoinimerina donné le nom Mahitsy car le
était organisé là où il y avait passage était meilleur
beaucoup de forêt appelé raccourci pour relier les
« Fihaonana » qui se collines environnantes
déroulait chaque jeudi d’où
le nom : Alakamisy Anosiala
Activités
Secteur I Elevage, Agriculture Elevage, Agriculture, poules
pondeuses

Secteur II MKLEN, Avitech LFL, Decortiquerie, réparation de


Vitogaz, SBC, Croc Farm bicyclette

Secteur III Circuit de Golf, piscine et Centre de loisir (Espace


espace (Cardia, Le Redan) Tahirihasina )

43
Electricité, eau potable Traversé par la RN4 : Traversé par la RN4 :
JIRAMA JIRAMA
En arrière-plan : eau de puits, En arrière-plan : eau de puits,
bornes fontaines, sans bornes fontaines, sans
électricité électricité
Marché Chaque jeudi Chaque samedi et dynamique
Différence entre les deux SAC
communes
NOMBRE EPP 12 18
D’ECOLE ECOLE 2 12
PRIVEE
CEG 1 1
LYCEE 1 1
COMMERCE 319 727
Source : Enquête sur terrain, Arrangement de l’Auteur 2017

La mise en valeur est différente à Anosiala et Mahitsy mais les 2 localités présentent la forme de
périourbanisation, l’un par l’implantation des industries comme MKLEN, Avitech LFL
(Anosiala) et l’autre (Mahitsy) comme la présence des banques (Cf. Tableau : Accès Banque,
BOA, western union. Mais on constate sur ce tableau que Mahitsy dépasse Anosiala par les

moyens de transport plus diversifiés, nous avons constaté sur terrain les taxis communal, les
cyclo pousses

Anosiala et Mahitsy, les principales activités de la population sont l’agriculture, lélevage, seuls
les fokontany traversés par la RN4 connaissent une mutation dans la périurbanisation. Dans les
deux localités d’après les croquis n°3 et 4, les zones traversés par la RN4 sont les plus
dynamiques.

Pour Anosiala, le facteur de dynamisme est dû à la présence des industries engendrant les
flux de personnes venant des communes voisines et même de la capitale, mais aussi la présence
du golf favorisant le tourisme. Anosiala compte plus de cinq centres de loisir à ne citer que le
« Marlix Adventure » spécialisé sur les activités à sensation forte, le centre équestre d’Andakana,
le sous-bois d’Ankazo mais la plus influente et le club du golf du Rova à Andakana à 21km de la
ville. Le club représente une source de revenu non négligeable pour la population locale et pour

44
la population environnante. Le projet trano mora géré par ANALOGH (photo n°6) avec 300
maisons met l’ampleur sur l’urbanisation dans cette zone, la maison obéit aux règles
fondamentales d’une maison moderne. Le site se trouve à 18km exactement de la capitale est se
situe à 250m de la RN4. Le Trano Mora est catégorisé en 2 :l’une à 3pièces et le cout s’élève à
250 000 0000fmg et l’autre à 5 pièces à 350 000 000 fmg ; ce sont les fonctionnaires âgés de 18
à 40 ans qui ont le privilège d’acheter la maison et le paiement est retiré chaque mois sur le
salaire. Au centre des maison se trouve la cité des hauts fonctionnaires avec le même paiement
que celui du Trano Mora.

Pour la Commune de Mahitsy, la localité est influencée par la présence du marché de Mahitsy
qui tient un rôle économique important dans la vie de la Commune. Nombreuses sont les familles
qui vivent des activités de commerce (plus de 600 familles à peu près). Toutefois, l’agriculture
reste le premier pilier de l’activité économique de la Commune : les résultats des enquêtes
menées montrent que près de 90% de la population sont des paysans. Le marché de Mahitsy est
connu pour ses fréquentation et la variété des produits disponibles. C’est un milieu carrefour de
marchandises pour la partie Ouest de la région d’Analamanga et tient le rôle de porte d’entrée
des produits en provenance des régions du nord et nord-ouest de l’Ile. En effet, bon nombre de
fournisseurs de produits légumineuses s’approvisionne à Mahitsy pour les villes desservies par la
RN4. L’élaboration du SAC au niveau de la Commune a favorisé de nouvelles constructions et
divers aménagements.

Photo n°6 : Le Centre Hospitalier Universitaire d’Anosiala et leProjet Trano Mora

Source : Cliché de l’auteur, 2016

45
Photo n° 7 : Le centre universitaire de santé mentale d’Anjanamasina et le centre de
rééducation des mineurs à Mandrosoa

Source : Cliché de l’auteur, 2016

Photo n° 8 Le Centre Hospitalier de Référence du District du Mahitsy

Source : Cliché par l’auteur, 2016

L’Hôpital de Mahitsy et Anosiala met un accent sur la mise en valeur de ses commune,
elle favorise le flux de personne venant des communes voisines et même avec d’autres régions. Il
a pris de l’importance grâce à l’arrivée des médecins Chinois. Mais depuis la fin du mois de
novembre, ceux-ci se sont déplacés vers le nouveau Centre Hospitalier Universitaire d’ Anosiala
à cause de l’état de la route et de l’Hôpital selon les chefs personnels de l’hopital.

46
4.6. Un espace toujours en évolution

Antananarivo est dotée d’un environnement propice à l’implantation de grandes


entreprises. Elle dispose des technologies de communication et des infrastructures physiques
nécessaires (routes, voies ferroviaires, aéroport), facilitant le transport des personnes et des pro-
duits à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Si, en 2010, la région Analamanga a connu une forte
croissance en termes d’implantation de nouveaux établissements (56,7 % selon le ministère de
l’Économie et de l’industrie), la main-d’œuvre existante ne répond pas toujours à la demande,
tant d’un point de vue quantitatif que qualitatif.

47
CHAPITRE V : LE DEVELOPPEMENT LINEAIRE PAR RAPPORT A LA
RN4

5.1 Une zone typiquement rurale

A l’inverse de l’agglomération sur le bord de la RN4, la ruralité persiste dans l’arrière-pays.


Dans les deux localités d’ Anosiala et Mahitsy, la zone en arrière-plan de la RN4 rentre en
dualité avec le dynamisme de la première constatée un peu plus haut. L’on y constate le maintien
des activités agricoles. Selon le programme régionaux de développement dans la région, une telle
zone est appelée zone tampon entre les zones rurales jugées actives et d’autres zones rurales
désenclavées. L’économie y est à la fois d’autosubsistance et de marché. Il faut y remarquer
aussi un sous équipement généralisé. Mais, une usine de provende et de ferme de poule
pondeuse, AVITECH LFL l’a choisie comme site d’implantation, plus précisément à Ankazo
(C.f. figure n°4) à Anosiala.

Anosiala et Mahitsy, en s’éloignant sur le bord de la route nationale reste enclavé à cause des
mauvais états des pistes, les infrastructures sont moindres, pas d’électricité ni eau de jirama mais
pour Mahitsy, il y a un projet éclairage panneau solaire.

5.1.1 Une zone reflétant la mise en valeur traditionnelle de l’Imerina :

Maison en toiture graminées ou simplement en tôle avec parfois quatre pièces dont deux
au rez-de-chaussée, c’est le type de construction le plus fréquent. Nous constatons une
polyculture vivrière pour les besoins quotidiens des ménages d’abord et après pour la vente. Si le
riz occupe les bas-fonds, les cultures pluviales se retrouvent soit sur les interfluves soit sur les
pentes des collines ; les cultures maraîchères sont sur les bas des pentes.

5.1.2 Une zone relativement loin de la route nationale et de la capitale

La deuxième zone du sous espace d’Anosiala et Mahitsy est caractérisée par un


enclavement vis-à-vis de la RN4. Un cas est très révélateur de cette faiblesse, celui du fokontany
d’Avarabohitra concernant Anosiala; ce dernier est à une distance de 7km de la RN4 ; le
fokontany n’abrite que 341 habitants d’après le recensement de 2004. L’on y pratique surtout

48
une agriculture d’autoconsommation. L’inaccessibilité est liée au très mauvais état des pistes
reliant le fokontany à la RN4.

A Mahitsy, le Fokontany de Bejofo est pris comme exemple, c’est un fokontany


typiquement rural, il n’y a pas d’électricité mais trois bornes fontaines. Mais presque tous les
habitants utilisent des puits. Le fokontany n’a pas d’EPP mais une école catholique primaire.
(Enquête auprès du vice-président du Fokontany, Mr Edmond). Chaque ménage pratique
l’élevage, en moyenne 1 ou 2 porcins, bovins et une vingtaine de volailles par ménage mais
aussi, cultivent des légumes, du riz, du manioc… . C’est une culture à la fois d’autosubsistance
partie pour la vente comme les haricots vert, petit pois, pommes de terres, tomates (culture de
contre saison). Tous les habitants cultivent et pratiquent l’élevage. Mais la minorité des jeunes
travaille dans les entreprises franches dans la commune voisine (Anosiala). Le commerce tient
une place importante dans l’économie de Mahitsy, surtout au niveau de recettes perçues par la
Commune sur les activités commerciales en matière de taxes et prélèvements divers, et au niveau
des ressources issues des locations des pavillons de marché et coin de vente du ressort de la
Commune. Plus de 600 familles vivent principalement des activités de commerce au niveau de la
Commune. A ces professionnels s’ajoutent les marchands occasionnels qui vendent leurs
produits tous les matins de bonne heure au niveau du marché et tous les samedis (jour de marché
hebdomadaire)

Photo n°9 : Le fokontany Bejofo à Mahitsy

Source : Cliché par l’auteur, 2016

49
Photos n°10 : Le maintien de la ruralité malgré la présence des centres de Mandrosoa et
d’Anjanamasina

Source : Cliché de l’auteur, 2016

5.2. Un secteur primaire persistant

Les activités agricoles dominent dans les deux Communes. Celles-ci jouent le rôle de
ravitailleur en produits agricoles entre les Communes limitrophes et la capitale. Les légumes
comptent parmi les produits le plus approvisionnés quotidiennement et la tomate est la culture de
rente la plus pratiquée à Anosiala et Mahitsy. Pour Anosiala, Lavahitsiny, Manjakazafy et
Ambohitsiroa sont les premiers producteurs de tomates, pour Mahitsy, tous les fokontany en
pratiquent. Pour les deux communes, les ménages ruraux pratiquent les cultures maraîchères et
actuellement elle est orientée vers la commercialisation. Ce sont des cultures saisonnières. Pour
la Commune de Mahitsy, le fokontany Soavinimerina, Fiadanankely, Bevomanga,
Ambohimahavelona, Antokomaro sont les principales zones de productions.

50
Figure n°3 : Répartition de la population selon leur activité à Anosiala

REPARTITION DE LA POPULATION SELON


LEUR ACTIVITE EN%

PAYSANS
COMMERCANTS
FONCTIONNAIRES
SALAIRES PRIVES
TRANSPORTEURS
ARTISANS

Source : Monographie de la Commune 2016

Les figures 5 et 6 montrent la répartition de activités de la population, on constate sur ces deux
figures que l’activité agricole persiste. La majorité des agriculteurs pratiquent le système de
riziculture intensive pour rentabiliser la productivité en riz, pour l’élevage, plus d’une centaine
de paysans pratique l’élevage de poulet de chair et la plupart pratique la sous traitance avec les
fermes industrielles. Concernant l’élevage extensif, il n’est pas très rentable que surtout pendant
la période de fête.

51
Figure n°4 :Répartition de la population selon leur activité à Mahitsy

REPARTITION DE LA POPULATION SELON


LEUR ACTIVITE EN %

PAYSANS
COMMERCANTS
ARTISANS
AUTRES

Sources : Monographie de la Commune : 2016

Tableau n°4 : Tableau comparatifs entre les activités au bord et à l’arrière-plan de la RN4
dans les deux localités
Le long de la RN4 En arrière-plan
Activité : commerce Activité : Agriculture, élevage

Habitat plus modernisé Habitat traditionnel

Bureau administratif : Mairie Hôpital

Banque (Mahitsy) Centre de rééducation et de santé mentale


Ecoles privées (Anosiala)

Dans les deux localités, d’après le tableau n°2, le territoire est divisé en zone agglomérée et en
zone rurale. La zone agglomérée concerne seulement 2% à 3% Dans les deux Communes mais
abrite plus de 25% de la population totale. Dans ce sens, elle est caractérisée par un réseau
routier assez dense en mauvais état et très peu structuré dans l’ensemble.

52
CHAPITRE VI : ENJEU DES RELATION VILLE-CAMPAGNE
ET PERSPECTIVES D’AMELIORATION POUR LES DEUX
COMMUNES

6.1 Enjeu des relations ville-campagne

La relation entre ville et campagne de la périphérie et la ville se limite par la présence des flux en
bordure de la RN4 dans les deux localités (Anosiala et Mahitsy), l’agglomération de ces deux
localités se limite en bordure de la route.

6.1.1 Le problème foncier et la fragilité de l’activité agricole

La pression foncière et la diminution progressive de l’activité agricole menace l’activité


agricole dans les deux localités, pour Mahitsy, la présence du BIF met l’accent sur la sécurisation
foncière. Pour Anosiala, la pression foncière est relativement forte due à une importante
demande en foncier engendrant une diminution progressive des exploitants. Sans une politique
spécifique prenant en compte l’évolution rapide de la périurbanisation, l’activité principale de la
Commune va subir un déclin car les agriculteurs vont vieillir sans avoir de relève.

6.1.2 La participation des activités économiques et l’enjeu de la maîtrise du foncier

L’enjeu pour le développement entre la ville et la campagne est de repartir les activités entre
l’espace périurbaine et l’espace rural.

La question foncière met l’accent dans les discussions d’aménagement ou de développement


avec les acteurs locaux. Les espaces urbanisés dans l’activité économique, du logement ont
tendance à s’étendre et pose la problématique foncière par rapport aux espaces agricoles.

53
6.2 Perspectives d’amélioration des deux Communes

6.2.1 Adapter l’espace rural par rapport au changement

Augmenter la production pourrait améliorer les conditions de vie de la population. Les ménages
doivent s’adapter et diversifier les produits cultivés mais aussi pratiquer d’autre activité hors de
l’exploitation agricole.

6.2.2 Construction des routes

Le réaménagement et la construction de la route vers les fokontany va améliorer le problème


d’enclavement vers les espaces qui ne sont pas traversé par la route nationale. Elle va favoriser
les flux entre les paysans et les collecteurs. Le choix des voies à réhabiliter se fait en fonction de
l’importance des trafics sur les tronçons. Les voies primaires devraient être la priorité en raison
de l’impact de ces investissements sur le niveau de développement des deux Communes.
Ensuite, les actions visent à réduire le taux d’isolement de chaque fokontany et hameaux.
L’objectif et d’offrir à la population une infrastructure routière praticable toute l’année.
L’élargissement, la mise à la forme, la réhabilitation et la réfection de ces routes constituent une
étape importante.

6.2.3 Adduction d’eau potable et besoin d’énergie de la JIRAMA

La mise à disposition de l’eau potable pour la population locale constitue un défi que
chaque Commune devrait engager. Chaque fokontany doit accéder à l’eau potable avec la mise
en place des bornes fontaines, la construction de puits communautaires devrait être favorisée.

Concernant l’énergie de la Jirama, la croissance observée au niveau du développement des


activités économiques locales et de l’amélioration des revenus des ménages qui conditionnent
l’accroissement des demandes en énergie électrique, se fera progressivement et probablement à
un niveau peu élevé au départ mais ira un peu plus vite si les efforts de dynamisation de
l’économie rurale portent ses fruits.

54
6.2.4 Equipement éducatif

L’état des lieux du secteur éducatif a démontré que 13 Fokontany sur 31 ne disposent pas
d’une EPP dans la commune Mahitsy mais Anosiala, presque tous les fokontany en disposent. La
mise en place d’un équipement éducatif est importante au sein d’un fokontany pour avoir un
meilleur résultat scolaire grâce à l’augmentation du taux de scolarisation. Mais pas seulement les
EPP mais aussi des établissements privés.

6.2.5 Equipement sanitaire

La projection des besoins en centres de santé se fera sur la base des besoins en équipements
sanitaires de proximité, les CSB. La norme définie par le département sanitaire est de 1 CSB
pour environ 10 000 habitants.

6.3 Equipement socio-culturels et de sécurité publique

Dans le secteur social et culturel, la Commune Rurale de Mahitsy est actuellement équipée de
trois bibliothèques et de trois Tranom-pokonolona. Or, pour satisfaire les besoins de la
population dans ce secteur, la Commune doit être au moins dotée de maisons de culture

L’insuffisance des forces de l’ordre et la non application des lois et dina sont probablement des
causes et effets des principaux problèmes d’insécurité dans la Commune entres d’animation
culturelle, de théâtres de verdure…

6.3.1 Développement des secteurs tertiaires, amelioration des infrastructures

Mahitsy dispose déjà d’activité liée à l’activité de service comme la présence de Banque BOA, la
commune Anosiala devrait aussi étudier cette Densification du territoire en infrastructures pour
accompagner le développement et de sécurisation pour la population locale.

6.3.2 Amelioration des conditions de vie des paysans

Amélioration des techniques d’aménagement et de maintenance des terrains de cultures existants


en zones pentues et interruption de leur progression ; Exploitation des cours d’eau de façon
rationnelle pour mieux servir l’exploitation agricole ; Augmentation des rendements des
différentes cultures par l’application de techniques adaptées

55
L’amélioration des structures et infrastructure du marché offre un meilleur environnement pour
améliorer et susciter la participation active des divers acteurs aux efforts de commercialisation, à
sa mode de gestion, à son fonctionnement et à sa maintenance. Les producteurs ne doivent
jamais donner de crédit aux collecteurs à cause de l’escroquerie de certains d’entre eux. Aussi,
ils doivent structurer et organiser la récolte pour éviter les prix bradés.

56
Conclusion de la deuxième partie

Les zones périurbaine d’Antananarivo prennent de l’importance actuellement, notre zone


de recherche en est la preuve : elle se trouve au nord de la ville et nous avons constaté que
l’aménagement prend de l’importance, des constructions sont à jour, mais aussi l’entreprise
franche comme M KLEN à Tsarahonenana Ivoanjo qui favorise la dynamique du sous espace sur
la bordure de la route nationale à Anosiala. Longeant cette route nationale, la mise en valeur
prend de l’importance prouvée par la construction des maisons en dures, la présence des
banques, le marché communal à Mahitsy. Mais malgré cela, comme à Anosiala que Mahitsy, en
s’éloignant de la route nationale, la mise en valeur devient typiquement rural.

57
CONCLUSION GENERALE

58
L’urbanisation très rapide des pays du Sud entraîne la création d’espaces hybrides : mi-
villes mi- villages, qui posent des défis de sécurité alimentaire et de transformation de
l’agriculture familiale mais surtout une dualité de mise en valeur comme nous l’avons constatée
dans le dossier. Des opportunités émergent ; les banlieues sont devenues des lieux hautement
stratégiques pour le développement. Une densification de la population plus loin des villes : le
cas de notre zone de recherche.

L’extension spatiale de la ville d’Antananarivo progresse comme une tâche d’huile


faisant le Grand Antananarivo, le tissu urbain s’étend vers les Communes périphériques comme
Anosiala et Mahitsy.

L’automobile en est l’un des instruments permettant de relier le monde urbain, riche en
emplois, en équipements et en services, au monde périurbain et rural, qui en est moins bien
pourvu, et qui est, en particulier, pauvre en transports collectifs. L’amélioration de ces derniers
conjuguée à la qualité du maillage routier qui facilite le multi- équipement des ménages en
automobile, favorise l’implantation des familles dans les banlieues et à la campagne. Cette
évasion urbaine est motivée par un désir très fort d’accéder à la propriété d’une maison avec
jardin, tout en conservant le style de vie des citadins.

Notre zone de recherche se trouve dans la banlieue moyenne de la ville d’Antananarivo. Cette
zone prend de l’importance grâce à la construction continue observée. Mais malgré le
dynamisme de la zone, on constate une dualité dans cet sous espace car seul la zone traversée par
la RN4 prend compte du dynamisme avec l’implantation industrielle, la commerce et les maisons
en dures. L’intérieur de la route demeurent rurale, une zone enclavée et n’abrite que peu
d’habitant et une agriculture destinée à l’autoconsommation.

La dualité s’observe au niveau de l’utilisation du sol. Le long de la route, les champs sont de plus
en plus remplacés par des habitations. Au contraire, l’arrière-plan reste typiquement rural avec la
domination de l’agriculture et de l’élevage destinés soit à l’autoconsommation soit à la vente.

Les facteurs de la mutation économique sont prouvés le dynamisme économique des activités
secondaires et tertiaires telle que l’implantation industrielle à Anosiala, la présence de l’hôpital,
pour Mahitsy, la présence du marché, un point stratégique pour la Commune. Mais ce
dynamisme est favorisé par les flux de transport grâce à la présence de la RN4, de même à
Anosiala que Mahitsy. Elle facilite la commercialisation des produits vers la capitale et les
Communes voisines et même en vers d’autres régions.

59
Malgré la présence de la RN4, la zone éloignée de la route reste traditionnelle, une zone
caractéristique de l’habitat Merina.

Le passage de la RN4 est un facteur de développement des Communes Anosiala et de Mahitsy


par le dynamisme des flux passant ces sous espaces, la présence des infrastructures de bases
dans les deux Communes. Mais aussi par l’existence des deux espaces dans leur développement,
un développement linéaire avec la Route Nationale.

60
BIBLIOGRAPHIE
1. ABRIEU P, (2011), Urbanisation et agriculture à Tananarive Madagascar, Analyse
processus de remblaiement des surfaces agricoles. Master, Université de Paris
2. ADERIBRIDGE B.B. ADEAJAY, eds (1975) Lagos, the developpement of an African City.
Lagos, Logman-Nigeria.
3. ADJIEDJ (A., CHALINE C., DUBOIS – MAURY J., 2003, Alger, Les nouveaux défis de
l’urbanisation, Paris : Le Harmattan, p. 13 - 27, 29 - 40, 115 - 128, 135 - 147.

4. ANKER (E.), 1975, Structures urbaines, Paris : Centre de Recherche d’Urbanisme, 78


p.

5. ARNAUD ( M.), 1958, Habitat et extension de Tananarive, Bureau technique de la


construction, Paris, 17 p.

6. BAUER (G.), ROUX (J.M.), 1976, La rurbanisation ou la ville éparpillée, Paris : Editions du
Seuil, 189 p.

7. BENKO, G.B. (1991) Géographies des technopoles, Paris, Masson

8. BRUNET R., FERRAS R. & THERY H., 1998, Les mots de la géographie. Dictionnaire
critique, Reclus-La Documentation Française, Paris.
9. DABIRE. (B), 1996, développement local et gestion des ressources naturelles en Afrique
subsaharienne, Douala, IPD-AC

10. DEZERT B, et al (1991), La périurbanisation en France. Paris Sedes

11. DIEUDONNE. M (1994) « La périurbanisation : Etude comparative Amerique du Nord-


Europe occidentale-Afrique Noire », departement de géographie, université Laval, Québec,
G1K7P4, vol. 38, n°105p. 413-432.

12. DOUESSIN (R.), 1964, « Evolution récente des industries d’Antananarivo », in Madagascar
Revue de Géographie, 4, Antananarivo, p. 89 -109.

13. FALIARISOA S. 2009, « Processus d’urbanisation d’une commune rurale : cas d’Itaosy »,
mémoire de maîtrise, département de géographie, FLSH, Université d’Antananarivo, 98pages.

14. FADEL.A. (2009-2010) « développement rural et aménagement du territoire au Maroc ».


Exposé. Facultés des Sciences, juridiques, économique et sociale_ Sala al Jadida.

61
15. FLUORIOT J. (1984), Kinshasa : les chefs de terre, promoteurs urbains. In la croissance
périphérique des villes du tiers monde : le rôle de la promotion foncière et immobilière. Talence,
CEGET-CNRS

16. HENRI F (1975). L’espace rural, Paris, PUF, Que sais-je?, 127p.

17. LABORDE P (1989), Les espaces urbains dans le monde, Paris, Nathan, 237p.

18. MABOGUNJE, A-L (1992), Perspectives on Urban Land and Urban Management, Policies
in Sub Sahara Africa, Washington DC, The World Bank Technical Paper n°196

19. MAINET G. (1985), Douala, croissance et servitude. Paris L’harmattan (Coll. « villes et
entreprises »)

20. MERENNE-SCHOUMAKER B. (1991), La localisation des industries, Paris, Nathan-


Université

21. MERLIN P. & CHOAY F., 1996, Dictionnaire de l'urbanisme et de l'aménagement, PUF,
Paris.
22. NGUEMBO J. Dynamique spatiale et urbanisme dans une ville du tiers-monde, Pointe
noire, 340p.,
23. NZUZI L(1989) , Urbanisation et Aménagement en Afrique Noire, Paris, Sedes 327p
24. OLISOA (F.) ,2012 « Mutation des espaces périurbains d’Antananarivo : population, habitat
et occupation du sol » Antananarivo, 359pages

25. OLUWASHANMI, H.A (1967) The Agriculture Environment. In Akin L. Mabogunje et al.
The city of Ibadan. Londres et Ibadan, Cambridge University Press et Institute of African
Studies, University of Ibadan, pp27-33

26. PIERMAY, J-L. (1993), Citadins et quête du sol dans la ville d’Afrique centrale. Paris,
L’harmattan.

27. PIERRE (G.) 2006, « Dictionnaire de la géographie » 9ème édition, p.317.

28. PIVETEAU J. L., 1979, « L'aménagement du territoire est-il, en Europe occidentale, une
invention de la deuxième moitié du XXe siècle? » in Recherches de géographie rurale (Hommage
au Professeur F. Dussart). Tome II, Liège.
29. Programme régionaux et projets locaux, Faritany Antananarivo, étude régionale, mai 1991,
« REGIONS ET DEVELOPPEMENT »

62
30. RAISON (JP.), 2000, « Madagascar : vers une nouvelle géographie régionale In:
L'information géographique. » Volume 64 n°1, pp. 1-19.

31. RAMAMONJISOA (.J.) 1983, « l’extension urbaine de Tananarive, nouveaux visages ».in
Madagascar, revue de géographie n°43

32. RAMAMONJISOA. (J.)1978, Antananarivo, « étude géographique d’un espace urbain,


Tome I et II, 3ème cycle, Université de Nice, p.514.

32. RANDRIAMBOLOLONA, N.T. (02/2006), L’extension urbaine et son impact dans


l’agglomération d’Antananarivo cas de la Commune rurale d’Ankadikely Ilafy. Mémoire de
maîtrise, Université d’Antananarivo, 105p

33. RATOVONARIVO (C.) HELLUIN (JJ.), 2014, « L’urbanisation indispensable à la


croissance économique », article

34. ROZENBALT (1993), Les entreprises multinationales font de l’Europe des villes. Les
cahiers de l’IREPP, (mars 122 -123)

35. VENNETIER, P., (1989) La périurbanisation dans les pays tropicaux. Talence, CEGET-
CNRS (Coll. « Espaces tropicaux »)

36. Programme de Développement Urbain du Grand Antananarivo, 1984, Schéma directeur du


Grand Antananarivo, Dossier plans.

37. Programme régionaux et projets locaux, Faritany Antananarivo, étude régionale, mai 1991,
« REGION ET DEVELOPPEMENT ».

63
ANNEXE

ANNEXE I : FICHE QUESTIONNAIRE

I- QUESTIONNAIRE POUR LES PAYSANS


1. Nom :
2. Homme Femme
3. Age :
4. Fokontany :
5. Situation matrimoniale
Mariée : OUI
NON
6. Niveau d’étude effectuée
7. Source de revenue principale :
- Agriculture
- Elevage
- Fonctionnaire
- Autres
8. Propriétaire des terrains :
- OUI
- NON Métayage Fermage
9. Donnez un chiffre estimatif de l’étendue de votre surface d’exploitation
10. Donnez un chiffre estimatif de votre production annuelle

II- QUESTIONNAIRE AU BUREAU DE LA COMMUNE DANS LA ZONE D’ETUDE


1. Pouvez-vous nous donner le nombre exact de l’établissement scolaire dans la commune
2. Donnez-nous le nombre de marché dans la commune Mahitsy
3. Donnez-nous le nombre exact d’industrie dans la commune Anosiala
4. Est-ce qu’il y a des flux de personnes, marchandise dans la commune, si oui, lesquels et qui
sont les acheteurs des marchandises

64
Annexe II : Tabeau détaillé de la situation démographique de la commune Anosiala en
2004

FOKONTANY NOMBRE D’HABITANTS

AMBATOMENA 1043

AMBOHIPANASINA 1685

AMBOHIPIARA 706

AMBOHITRINIBE 888

AMBOHITSIMELOKA 1032

AMBOHITSIROA 555

ANDRAKAJA 890

ANJANAMASINA 321

ANKAZO ANDRIAMPIANIANANA 2939

AVARABOHITRA 341

FIAKARANA 701

LAVAHITSINY 789

MANDROSOA 1110

MANJAKAZAFY 821

SOAMANANDRAY 3496

TSARAMANDROSO NAMONTANA 1736

TSARAHONENANA IVOANJO 1346

TOTAL 20399

Source : Monographie de la commune

65
Annexe III : Tableau détaillé de la situation démographique de la commune Mahitsy

FOKONTANY NOMBRE DE POPULATION


Ambatobe 335
AMBATOFAMAMBA 798
AMBEROMANGA 483
AMBODIFIAKARANA 620
AMBOHIBAO SUD 683
AMBOHIBE 1140
AMBOHIMAHAVELONA 325
AMBOHIMANATRIKA 700
AMBOHIMANDRAY 1132
AMBOHIMILEMAKA 2120
ANDRANOVELONA 751
ANDREFAMBOHITRA 640
ANKADIFOTSY 1690
ANKAZO 2251
ANTANDROKOMBY 2505
ANTANETIBE EST 466
ANTANETILAVA 2367
ANTANETY EST 521
ANTANGIRIKA 311
ANTOKOMARO 311
ANTONGOMBATO EST 153
BEJOFO 761
BEMASOANDRO 649
FIADANAKELY 1404
FIHERENANA 1500
MAHITSY 12431
MIADAMPAHONINA 1650
MIANDRARIVO 920
MORARANO 425
SOAVINIMERINA 674
TSARAHONENANA 804

66
TOTAL 42115

Annexe IV : Renseignement d’ordre économique

a) ANOSIALA

TYPOLOGIE PRODUCTION (T) SUPERFICIE (ha) RENDEMENT


(T/ha)
Riz 1212 577 2,1
Maïs 22 24 0,9
Haricots 72 65 1,1
Voanjo Bory 52 29 1,8
Pommes de terre 429 66 6,5
Manioc 1323 98 13,5
Patate douce 221 49 4,5
Arachides 11 15 0,7
Saonjo 50 5 10
Tomates 787 75 10,5
Source : Monographie de la commune

b) MAHITSY
TYPOLOGIE PRODUITS SUPERFICIE RENDEMENT
Céreales Paddy 2630 9275
Maïs 25,06 132,05
Sorgho 0,25 0,5
Légumineuses Haricots secs 152 369
Pois de cap 0,12 0,450
Voanjobory 21,60 340,95
Soja 0,40 0,80
Tuberculeuses Pomme de terre 14 18
racines Manioc 547 6812
Patate douce 16 138
Saonjo 6,5 46,5

67
Légumes Brèdes 29 46,067
Tomates 864 7919
Poivron aubergine 6,93 8,900
Courges
Carottes 0,35 0,338
Choux fleurs 90 2,7
Salades 1,60 1,60
Poireaux 4,78 3,655
0,25 0,541
Cultures Canne à sucre 5,41 9,425
industrielles Arachide 8,67 9,400
temporaires
Fruits Mangues 0,730 11,6
Avocats 0,30 5
Ananas 0,50 1,800
Source : monographie de la commune Mahitsy

68
Figure n°3 : Répartition par Age des habitants de la commune Anosiala

8000

7000

6000

5000

4000 Homme
Femme
3000

2000

1000

0
mois de 18 ans de 18 à 55 ans plus de 55 ans

Source : Monographie de la Commune

Figure n°4 : Répartition par âge des habitants de la Commune Mahitsy

12000

10000

8000

6000 Homme
Femme
4000

2000

0
mois de 18 ans de 18 à 65 ans plus de 66 ans

Source : Monographie de la Commune

69
Table des matieres
Remerciements …………………………………………………………………………………….………i

Sommaire ....................................................................................................................................... ii

Résumé ......................................................................................................................................... iii

Table des illustrations…………………………………………………………………….…..…iv

Glossaire………………………………………………………………………………….…......vii

INTRODUCTION GENERALE .................................................................................................1

PREMIERE PARTIE : CONCEPT DE L’AMENAGEMENT ET DE LA


PERIURBANISATION, DEMARCHE DE
RECHERCHE ADOPTEE………………………………………………………………..…...5

Chapitre I : Concept de l’aménagement et de la


périurbanisation………………………………………………………………………………6

1.1 CONCEPT DE L’AMENAGEMENT…………………………………………………….6


1.1.1 Origine de l’aménagement……………………………………………………………..6
1.1.2 Concept de l’aménagement dans les pays développés…………………………………6
1.1.3 L’aménagement dans les pays sous-développés……………………………………….8
1.1.4 L’aménagement du Grand Antananarivo………………………………………………8

1.2 Concept de la périurbanisation……………………………………………………………10


1.2.1 La périurbanisation ……………………………………………………………………10
1.2.2 La périurbanisation dans les pays développés………………………………………....10
1.2.3 La périurbanisation dans les pays sous-développés…………………………………....12
1.2.4 Le Grand Antananarivo………………………………………………………..……….13

Chapitre II : Démarche de recherche adoptée…………………………………...….15

2.1 La documentation……………………………………………………………………...…...15

2.1.1 La lecture………………………………………………………………………………....15

2.2 Le travail de terrain et le dépouillement……………………………………………….... ...18

Chapitre III : La zone d’étude proprement dite ( Anosiala et Mahitsy)…….……19

3.1 Les sous espaces d’Antananarivo avec une population dynamique…………………….…19

3.2 Anosiala et Mahitsy, sur les Hautes Terres Centrales de la Région d’Analamanga……....20

3.3 Un milieu naturel caractéristique des Hautes Terres Centrales……………………….…..23

70
3.4 Une population inégalement répartie……………………………………………………..23

3.4.1 Une démographie en pleine croissance…………………………………………………26

3.5 Prédominance de l’activité agricole et l’importance du secteur secondaire……………...27

Conclusion de la première partie………………………………………………………...…30

DEUXIEME PARTIE : MAHITSY ET ANOSIALA, BORDANT LA RN4, EN DUALITE


AVEC LA ZONE PLUS LOIN DE LA ROUTE .....................................................................31

Chapitre IV : Les quartiers longeant la RN4, une zone de mise en valeur


dynamique……………………………………………………………………………………....32

4.1 Anosiala, une zone d’attraction industrielle……………………………….…………….32


4.2 Mahitsy, une zone de migration………………………………………………………………………………………….…….35
4.3 Anosiala et Mahitsy, apparition de diverses activités commerciales et de service le long de la
route
nationale……………………………………………………………..……………………………………………………..……………..35
4.4 Le marché de Mahitsy…………………………………………………………………………………………………………..…..36
4.5 Les facteurs de dynamisme……………………………………………………………………………………………………....42
4.5.1 L’influence de la route nationale n°4…………………………………………………………….………..…..42
4.5.2 Une zone à proximité de la capitale…………………………………………………………………………….………...42
4.6 Un espace toujours en évolution……………………………………………………….……………………………..……....47

Chapitre V : L’espace plus éloigné de la RN4………………………………………………………………………………..48

5.1 Une zone typiquement rurale……………………………………………….…….……….48

5.1.1 Une zone reflétant la mise en valeur traditionnelle de l’Imerina……….………….……48

5.1.2 Une zone relativement loin de la route nationale et de la Capitale……….………..……48

5.2 Un secteur primaire persistant…………………………………………………………….50

Chapitre VI : Enjeux des relations ville-campagne et Perspectives d’avenir pour les deux
communes………………………………………………………………………..……………53

6.1 Enjeux des relations ville-campagne……………………..………………………..……...53

6.1.1 Problème foncier et la fragilité de l’activité agricole…………………………………..53

6.1.2 La participation des activités économiques et l’enjeu de la maîtrise du foncier……..…53

71
6.2 Perspectives d’amélioration dans les deux communes……………………………...……54

6.2.1 Adapter l’espace rural par rapport au changement…………………………………….54

6.2.2 Construction des routes…………………………………………………………………54

6.2.3 Adduction d’eau potable et besoins d’énergie de la JIRAMA…………………..……..54

6.2.4Equipement éducatif……………………………………………………………….….…55

6.2.5 Equipementsanitaire…………….………………………………………………..……55
6.3 Equipement socio-culturels et de sécurité publique…………………………….….…….55

6.3.1 Développement des secteurs tertiaires, amélioration des infrastructures………………….55

6.3.2Amelioration des conditions de vie des paysans…………….………………………….….55

Conclusion de la deuxième partie………………………………………………57

CONCLUSION GENERALE ....................................................................................................58

BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................................61

ANNEXE……………………………………………………………………………………..…64

TABLE DES MATIERES ...........................................................................................................70

72

Vous aimerez peut-être aussi