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Cet ouvrage a pour ambition de vous préparer aux épreuves des concours
administratifs portant sur la gestion des ressources humaines (GRH) dans la
fonction publique, et plus précisément à l’épreuve de QRC - questions à
réponse courte - du concours externe d’entrée aux instituts régionaux
d’administration (IRA). Selon l’arrêté du 6 juin 2008, la deuxième épreuve de
l’écrit de ce concours, d’une durée de quatre heures, est constituée d’une série
de six à dix questions dont certaines portent sur la GRH, « notions générales
et spécificités dans la fonction publique ».
Les six chapitres de cet ouvrage couvrent les différentes parties du
programme : « Qu’est-ce que la GRH ? »>, « Notions, procédures et outils
de la GRH », « Le management des ressources humaines », « Le statut de la
fonction publique »>, « La GRH publique : des fonctions en évolution », « Le
dialogue social dans la fonction publique »>. La conclusion fait le point sur
l’émergence d’un nouveau modèle de GRH publique que les réformes
récentes ambitionnent de construire.
Chaque chapitre comporte plusieurs fiches et traite de tous les points figurant
au programme, avec un parallèle établi, chaque fois que c’est nécessaire,
entre les pratiques du secteur privé et les spécificités du secteur public. Nous
vous proposons, en outre, une rubrique « Retenir l’essentiel » qui vous aidera
à mémoriser les données importantes. Un glossaire placé à la fin de l’ouvrage
vous offre une définition des principales notions évoquées.
Dans l’esprit de l’épreuve, les candidats doivent posséder des connaissances
de base ; on ne leur demande pas de devenir des spécialistes. Pour autant, ils
doivent appréhender les enjeux de la transformation actuelle de la GRH
publique. C’est pourquoi vous trouverez, à la fin de chaque chapitre, une
rubrique « Questions et débats » qui permet, au-delà de l’apprentissage des
différents points du programme, de comprendre les problématiques associées
au thème traité.
Si vous souhaitez approfondir certaines questions, la bibliographie vous y
aidera, ainsi que les sites internet qui y sont mentionnés. Vous aurez ainsi
tous les éléments nécessaires pour bien préparer et réussir l’épreuve de GRH
appliquée à la fonction publique.
CHAPITRE 1 - QU’EST-CE QUE LA
GRH ?
Fiche 1 - Une science de gestion
fortement dépendante de son
environnement
Première
1950-fin des années Depuis les années
moitié du
1970 1980-1985
XXe siècle
Approche des Par poste : Classement Révision du classement
emplois et de liste des tâches hiérarchisé des emplois qui sont
la prescrites d’emplois « pesés » au regard de
rémunération « standard » avec critères multiples
correspondance (technicité, impact sur
entre emploi, l’entreprise, relations,
qualification autonomie, formation
nécessaire et indice nécessaires) qui
de rémunération (ou représentent les
salaire minimum compétences* requises,
dans les conventions En complément,
collectives) rémunération
Si progression de partiellement
carrière prévue, individualisée selon les
application performances
fréquente du critère
d’ancienneté
Valeurs Responsabilité Stabilité /ancienneté Mobilité / adaptabilité
dominantes des cadres / fidélité à Esprit d’initiative,
Obéissance l’entreprise réactivité
des autres Valorisation des Capacité à se
salariés qualifications différencier
Main-d’œuvre (diplômes)
= variable Volonté d’égalité
d’ajustement
Gestion Du Affirmation de Altération des droits de
sociale paternalisme à droits et maintien du la main-d’œuvre
la « compromis externe (intérim et
reconnaissance fordien » (partage CDD) et, dans certains
de droits des gains de secteurs, de la main-
productivité entre les d’œuvre interne
employeurs et le
personnel)
Les missions de gestion des ressources humaines (évaluation, travail sur les
compétences, politique de rémunération, suivi des indicateurs sociaux) ne
mobilisent que 23 % des effectifs du secteur privé.
Les effectifs restants se consacrent à l’organisation et au suivi de la
formation, aux relations sociales, aux conditions de travail et au recrutement.
Questions et débats
Une distorsion fréquente entre les intentions affichées et les pratiques
effectives
La multiplicité des acteurs qui participent à la gestion des ressources
humaines provoque parfois un décalage entre la réalité de terrain et les
objectifs définis par la politique de GRH. Les cadres de proximité
peuvent avoir en effet des préoccupations différentes de celles du DRH.
L’exemple souvent cité est celui de la mobilité, à laquelle les cadres de
proximité peuvent être réticents, pour des raisons liées au
fonctionnement du service, alors même que la GRH de l’entreprise en
fait un axe de son action, pour des raisons de principe.
Parfois aussi, les consignes du DRH méconnaissent le souci des cadres de
ménager leurs collaborateurs. Par exemple, si les enveloppes
d’augmentation de salaire confiées aux cadres sont trop restreintes afin
de les contraindre à privilégier les salariés les plus méritants (et donc
implicitement à sanctionner les autres), ces mêmes cadres prennent
l’habitude de faire des répartitions d’augmentation de salaire à tour de
rôle, ce qui va à l’encontre des objectifs de départ. Cette pratique, qui
existe dans le public (notamment pour des majorations d’ancienneté
contingentées permettant d’accélérer la carrière), se retrouve aussi dans
le privé : le LIRHE (laboratoire interdisciplinaire des ressources
humaines et de l’emploi, qui relève du CNRS) démontre que les
augmentations dites « au mérite » sont assez fréquemment attribuées à
tour de rôle pour éviter les conflits.
Par conséquent, si elle ne se préoccupe pas de la réalité de terrain, la
GRH court le risque d’être incantatoire. La GRH est donc bien une
affaire de pratique : dès lors que les personnels ne se plient pas toujours
parfaitement aux consignes, mieux vaut connaître la réalité et
éventuellement chercher à l’infléchir par la négociation.
Le « modèle instrumental » 3est, dans ce contexte, un faux-ami. Parfois,
en effet, les outils, méthodes et procédures de la GRH sont présentés
comme ayant une efficacité universelle : il suffirait de savoir évaluer les
personnes pour garantir l’équité des rémunérations ; de même,
l’expertise du DRH lui permettrait de définir les « bonnes pratiques »,
celles qui vont permettre sans heurts la convergence des intérêts des
salariés et de l’organisation.
La réalité n’est pas si simple. L’expertise est indispensable mais ne
constitue pas une réponse suffisante, surtout dans un contexte de
changement. Les personnels ne sont pas parfaitement conditionnables :
ils jugent les politiques de ressources humaines, ils les récusent parfois,
ils ne s’y plient pas toujours. De plus, l’expertise ne suffit pas pour agir
en situation d’échange, de négociation ou de conflit. La gestion des
ressources humaines est aussi un effort d’adaptation au contexte, sans
garantie absolue de réussite.
Un métier difficile qui doit répondre à des injonctions paradoxales
Les DRH soulignent le caractère parfois contradictoire des demandes qui
leur sont faites. Les dirigeants des organisations attendent d’eux qu’ils
maintiennent la paix sociale. Parallèlement, il faut contenir les charges
salariales et travailler à l’amélioration de la productivité. Le service doit
rendre compte sur le court terme de ses coûts et améliorer les
compétences pour préparer l’avenir. Le but poursuivi est de motiver le
personnel, tout en affichant des objectifs de flexibilité et parfois en
réduisant les effectifs.
La GRH est donc un métier difficile. Elle reflète les contradictions de
l’organisation dans laquelle elle travaille. Moins ces contradictions sont
assumées et reconnues, plus elle est conduite à un discours artificiel et
peu crédible. Elle déclare alors être « du côté des personnes » alors
qu’elle est aussi du côté de la gestion. De fait, le modèle de Dave Ulrich
étudié ci-dessus n’est équilibré qu’en apparence : dans la pratique, le
rôle stratégique de la DRH et l’intérêt porté aux résultats de l’entreprise
risquent de l’éloigner des préoccupations des salariés. De même, la
logique d’efficience et l’obligation de « rendre compte », peu contestables
dans leur principe, induisent parfois une vision réductrice de la fonction
de GRH. Même l’objectif de motivation des salariés, quand il ne tend
qu’à l’amélioration des performances, risque d’instrumentaliser les
« ressources humaines » qui restent pourtant des personnes. Ces
contradictions expliquent que la fonction GRH soit souvent assimilée à
Janus, ce dieu au double visage de l’Antiquité romaine, et fustigée
comme un double langage.
Cependant, la GRH réussit parfois à poser, voire à résoudre, des
questions difficiles : quelle part du temps réserver à la gestion pure et
quelle part à l’élaboration et à l’ajustement des politiques ? Comment
bien utiliser les outils et les méthodes à disposition sans les valoriser
excessivement ? Comment maintenir la cohérence générale de la
politique de GRH tout en reconnaissant une responsabilité aux services
opérationnels ? Comment, dans une organisation, concilier
l’amélioration des résultats et le respect des salariés ?
Retenir l’essentiel
La GRH se définit comme l’ensemble des activités qui permettent à une
organisation de disposer des ressources humaines correspondant à ses
besoins, quantitatifs et qualitatifs. Elle présente plusieurs
caractéristiques :
- elle s’adapte à l’organisation dans laquelle elle s’inscrit. Elle a
d’ailleurs beaucoup évolué, depuis les organisations tayloriennes, où elle
consistait à gérer un personnel interchangeable, jusqu’aux organisations
« flexibles » d’aujourd’hui, où elle est un instrument permettant
d’accroître les performances, avec une plus grande individualisation de
la gestion ;
- elle associe plusieurs métiers, de l’administration du personnel (qui
occupe encore l’essentiel de son temps) à l’élaboration de politiques, en
passant par la gestion des relations avec les partenaires sociaux ; elle
souhaite désormais privilégier ces deux dernières missions ;
- c’est une fonction partagée entre plusieurs acteurs, en particulier le
service de GRH et les cadres opérationnels, qui l’appliquent au
quotidien, ce qui crée des risques de distorsion entre les politiques et leur
application.
La GRH est une fonction complexe, alliant savoirs, savoir-faire et
négociation. Souvent qualifiée de fonction « J anus », elle doit servir
l’entreprise sans oublier les personnes. Une GRH réussie est une GRH
qui, dans la pratique, parvient à trouver un équilibre entre ces diverses
exigences.
1. Dave Ulrich, Human Resource Champions : The Next Agenda for
Adding Value and Delivering Results, Harvard Business School Press,
1997.
2. Rapport annuel sur l’état de la Fonction publique, tome 2 :
« Politiques et pratiques 2008-2009 », cité en note 3, p. 14.
3. Pour une description du modèle instrumental de la GRH, voir
le livre de Julienne Brabet, Repenser la gestion des ressources
humaines ?, Economica, 1993.
CHAPITRE 2 - NOTIONS,
PROCÉDURES ET OUTILS DE LA
GRH
Fiche 1 - La compétence, une notion
devenue centrale
Savoir accueillir
Code : SE02
Définition :
> Savoir entrer en relation avec tout usager de manière courtoise et
impartiale, avec la ! volonté de comprendre sa demande.
> Être capable d’apporter une réponse (sans interrompre le contact) ou
d’orienter l’usag er vers la personne compétente ou le service concerné.
INITIÉ
• Instaurer un climat de dialogue courtois (non-conflictuel).
• Informer l’usager :
- Identifier sa demande,
- Indiquer à l’usager la démarche à suivre et les documents à fournir,
- Vérifier avec l’usager si la réponse correspond à sa demande.
• Orienter l’usager en fonction du problème à résoudre ou de la
prestation souhaitée vers la personne compétente ou le service concerné.
PRATIQUE
• Reformuler la demande de son interlocuteur pour s’assurer d’avoir
bien compris.
• Analyser la demande de son interlocuteur et ses enjeux.
• Expliquer simplement à son interlocuteur les fondements
réglementaires motivant un refus ou un ajournement de sa demande.
• Rester courtois et ferme face à son interlocuteur.
MAITRISE
• Faire s’exprimer l’usager et recentrer au besoin le dialogue sur le motif
de sa venue.
• Adapter son langage pour être compréhensible par tout interlocuteur.
• Analyser une situation dans le cadre d’un traitement individualisé et
trouver rapidement des solutions.
• Gérer des situations pré-conflictuelles en instaurant un climat d’écoute.
Source: DGAFP, Bonnes pratiques de la gestion des ressources humaines.
Guide méthodologique, coll. Ressources humaines, 2008, p.20 (extrait).
Sur le graphique ci-dessus, qui représente la répartition par âge des titulaires
civils au sein des ministères, la fonction publique d’État révèle une structure
dont le vieillissement s’accentue progressivement de 1992 à 2007.
Source : Ministère du Budget des Comptes publics, delà Fonction publique et
de la Réforme de l’État, Rapport annuel sur l’état de la fonction publique,
volume 1 : « Faits et chiffres 2008-2009 », La Documentation française,
2009, p. 119.
1. Le bilan social*
Le Code du travail impose aux entreprises d’au moins 300 salariés et aux
établissements publics de santé de même taille d’établir et de présenter au
comité d’entreprise un bilan social, qui « récapitule en un document unique
les principales données chiffrées permettant d’apprécier la situation de
l’entreprise dans le domaine social, d’enregistrer les réalisations effectuées
et de mesurer les changements intervenus au cours de l’année écoulée et des
deux années précédentes. Le bilan social comporte des informations
[regroupées en sept grands chapitres] sur l’emploi, les rémunérations et
charges accessoires, les conditions de santé et de sécurité, les autres
conditions de travail, la formation, les relations professionnelles ainsi que
sur les conditions de vie des salariés et de leurs familles dans la mesure où
ces conditions dépendent de l’entreprise » (article L. 2323-70). Au final, il
comporte une soixantaine d’indicateurs principaux.
Les collectivités territoriales doivent, tous les deux ans, présenter un rapport
sur l’état de la collectivité qui s’en rapproche. Dans la pratique, de nombreux
services relevant de l’État, qui ne sont pas soumis à l’obligation d’élaborer
un tel document, en produisent un. Ils ont de toute façon obligation de
présenter aux CTP (comités techniques paritaires, où siègent paritairement les
représentants du personnel) un rapport annuel sur l’état de l’administration et
du service (moyens, notamment en personnel, évolution prévisionnelle des
effectifs et des qualifications, situation comparée des hommes et des femmes,
emploi des handicapés, mesure des temps partiels), qui représente une sorte
de bilan social.
L’objectif du bilan social est d’exiger de l’entreprise une certaine
transparence à l’égard des représentants du personnel sur des indicateurs
chiffrés et donc incontestables.
L’intérêt du bilan social est :
- d’offrir une analyse pluriannuelle permettant ainsi des comparaisons dans le
temps ;
- de permettre aux représentants du personnel, qui disposent par ailleurs
d’informations sur la marche générale de l’organisation, d’apprécier la
cohérence entre la stratégie économique et la politique sociale de
l’entreprise ;
- d’engager un débat sur certaines données sensibles qui peuvent révéler un
besoin de renégociation de la politique sociale : écart et modalités de calcul
des rémunérations, politique de l’emploi (en particulier, politique de l’emploi
temporaire), absentéisme.
Certains observateurs soulignent que le caractère chiffré du bilan social, sans
obligation d’analyse ni volonté d’articuler entre elles les données présentées,
ne permet pas aisément d’en dégager le sens. Par ailleurs, le constat est
effectué au niveau de l’entreprise : or, les données les plus intéressantes en
GRH se situent au niveau des services, ou de certains métiers. Photographie
des évolutions sur trois ans, le bilan social n’est pas directement utile au
pilotage, sauf s’il comporte une partie prospective fixant des objectifs à
atteindre ou si certains dysfonctionnements révélés par les chiffres font
l’objet d’un approfondissement.
Ces limites expliquent que la discussion annuelle avec les partenaires sociaux
soit inégalement riche, parfois morne et routinière. L’utilité du bilan social
dépend en tout cas de la qualité de l’échange éventuel sur les choix de
l’organisation dans le domaine des ressources humaines.
2. L’audit social*
L’audit social est un examen effectué par un professionnel qui permet de
porter un jugement sur tout ou partie de la GRH d’une organisation, en
rapprochant ce constat d’un référentiel établi au préalable. Le référentiel peut
être une norme réglementaire (l’audit vérifiera la conformité à la loi des
pratiques de l’entreprise) ou un document traduisant les objectifs et règles
dont l’organisation s’est elle-même dotée. L’audit social est une démarche
comparative. Par l’utilisation d’indicateurs ou le recoupement de documents,
questionnaires ou enquêtes, l’expert établit l’existence d’écarts, analyse leurs
causes, en mesure les enjeux et les hiérarchise. Il fait des recommandations
pour les réduire.
On distingue :
- les audits de conformité au droit du travail : il s’agit le plus souvent
d’audits des conditions d’hygiène et de sécurité ou des conditions de travail ;
- les audits d’efficacité de la GRH, qui peuvent porter sur des domaines
précis, par exemple le recrutement ou l’emploi. L’audit recherchera si les
règles édictées dans l’entreprise sont ou non respectées, en termes de
procédures, de délais et de satisfaction des « usagers » de la fonction
(services opérationnels essentiellement) ; l’audit sur le climat social
identifiera les attentes des salariés et les motifs de satisfaction et
d’insatisfaction ;
- les audits stratégiques étudieront, quant à eux, les forces et les faiblesses
de l’organisation ou l’avenir de telle ou telle catégorie d’emploi.
L’approche, qui a le mérite de mettre en lumière la différence entre les
objectifs à atteindre et la réalité, se veut outillée, méthodique et objective.
Elle comporte néanmoins des marges d’appréciation, puisque l’auditeur
s’intéresse essentiellement aux écarts préjudiciables à l’entreprise et propose
des moyens de correction.
L’audit social n’est pas utilisé dans la fonction publique, même si parfois les
missions d’inspection générale s’en approchent, sans avoir toutefois la même
formalisation. La différence principale est que l’audit, commandé par
l’entreprise, lui est réservé : l’audit ne peut d’ailleurs se réaliser et se conclure
qu’avec sa collaboration entière.
Questions et débats
Peut-on mesurer les compétences individuelles de manière objective dans
les entretiens d’évaluation ?
Les organisations syndicales, voire certains cadres, critiquent les
entretiens d’évaluation, surtout quand ces derniers cherchent à
apprécier la « valeur » des personnels au-delà de résultats mesurables.
Dans une enquête récente de la CFDT sur les mutations du travail menée
auprès de 20 000 salariés, 54 % des salariés qui n’ont pas d’entretien
annuel jugent que les relations hiérarchiques sont bonnes dans leur
service, alors que pour ceux qui en ont, le taux est de 42 %. De plus, là où
une évaluation des compétences est attendue, l’entretien se révèle être
plutôt dans la réalité, selon une autre enquête auprès des cadres
responsables d’entretien d’évaluation, un simple moment de dialogue. La
révélation des pratiques de certaines organisations, qui fixent d’avance le
pourcentage de salariés qui doivent figurer dans les différentes rubriques
d’évaluation, pour contraindre leurs cadres à la rigueur, ont contribué à
altérer l’image de l’évaluation. La situation n’est pas tout à fait la même
dans le secteur public, où le rapport présenté par Jean-Pierre Weiss en
2006 1montre qu’après avoir suscité des craintes, l’entretien d’évaluation
mis en place en 2002 a été plutôt bien accepté : mais il est vrai qu’il ne
portait à l’époque que sur les objectifs de l’année, pas sur l’évaluation de
la valeur professionnelle.
Compte tenu des enjeux, et pour répondre aux craintes, les entretiens
d’évaluation obéissent souvent à un formalisme marqué : les consignes
prévoient que les critères d’évaluation doivent être connus de chacun
avant l’entretien et que l’entretien doit être préparé. Il est recommandé
au responsable hiérarchique, souvent formé au préalable, d’étayer ses
appréciations par des faits, en prenant une vision complète de l’année
écoulée.
Dès lors que les compétences sont techniques ou liées à un savoir-faire, la
mesure peut rester pleinement objective. Mais l’évaluation implique
parfois de porter un jugement sur des qualités personnelles du salarié
(capacité à communiquer, esprit d’équipe) qui peuvent donner lieu à
débat. Ces qualités se sont certes illustrées dans des situations concrètes,
mais il n’est pas aisé de les récapituler annuellement. S’agissant de
qualités qui peuvent en partie s’acquérir mais sont aussi des aptitudes, la
mesure des progrès est particulièrement délicate d’un entretien à l’autre.
Le risque est de juger les personnes et non plus les comportements
constatés. De plus, l’entretien a de multiples autres objets : les échanges
sur le fonctionnement ou les projets du service et les perspectives de
carrière. Enfin, l’évaluation est un processus conjoint, qui repose sur la
recherche d’un consensus. Or, comme le remarque le sociologue Jean-
Pierre Le Goff 2 : « Pour des gens issus d’une culture ouvrière […], ce
n’est pas si simple de communiquer dans le cadre de ces entretiens où on
leur demande, par exemple, d’évaluer leur propre capacité d’initiative. »
Il importe donc de rester modeste en ce domaine, même si l’effort de
mesure des compétences reste indispensable, notamment dans le cadre
de l’élaboration du plan de formation ou de la préparation des projets de
l’entreprise.
Le contrôle de gestion sociale, une notion à manier avec discernement
L’élaboration d’un tableau de bord comportant des indicateurs sociaux
témoigne de la volonté de mesurer les résultats de la gestion des
ressources humaines et de piloter celle-ci sur la base des objectifs dont se
dote l’entreprise. Elle s’inscrit souvent dans la perspective d’une GRH
stratégique, qui doit apporter sa contribution aux résultats, en tout cas
témoigner de son efficience. Pour autant, de tels outils doivent être
utilisés avec précaution. Il faut d’abord replacer les indicateurs dans le
contexte économique et social de l’organisation : le sens d’un tableau de
bord n’est pas seulement à rechercher dans les chiffres. Il faut ensuite ne
pas se focaliser exclusivement sur les données financières, mais acquérir
une vision plus globale de la fonction : une GRH efficiente est aussi une
GRH soucieuse de qualité et qui prépare l’avenir, pas seulement une
fonction axée sur la rentabilité de court terme.
De la difficulté de la transparence
Les rapports du ministère en charge de la Fonction publique ne
comportent pas d’indicateurs de climat social ni d’efficacité de la
fonction GRH : on n’y trouve pas de données sur l’absentéisme ni sur
l’occupation des premiers postes. Ministère par ministère, certaines de
ces données sont pourtant connues mais considérées le plus souvent
comme confidentielles. Quand il existe un « bilan social » (ministère de la
Défense ou ministère de l’Éducation nationale pour les personnels de
direction), les chiffres publiés portent pour l’essentiel sur les effectifs, les
mutations, les carrières. L’établissement de tableaux de bord plus
complets et le partage d’informations « sensibles » avec les organisations
syndicales, voire avec le personnel lui-même, seraient pourtant utiles.
Retenir l’essentiel
La prise en compte des compétences - combinaison des savoirs, savoir-
faire et autres aptitudes comportementales permettant d’occuper un
emploi - a modifié le classement des emplois et des rémunérations dans
de nombreuses entreprises. Désormais, l’employeur attend davantage du
salarié que les gestes de travail indispensables. La rémunération
s’individualise et l’évaluation se répand, le plus souvent par entretien.
Par la formation ou les recrutements, les employeurs s’engagent
aujourd’hui dans une gestion des compétences, parfois prévisionnelle, en
fonction d’une analyse de leurs besoins futurs.
Les autres outils utilisés par la GRH pour connaître les ressources
humaines sont légion : sur le fondement du SIRH, qui regroupe
l’ensemble des données connues, le service de GRH produit le bilan
social, somme d’indicateurs sur l’emploi, les effectifs, les rémunérations
ou les conditions de travail, à destination des partenaires sociaux. Il
mène aussi diverses études, tels les audits sociaux, pour appréhender les
écarts entre la réalité et les objectifs assignés. Enfin, la production d’un
tableau de bord de gestion sociale permet de sélectionner les indicateurs
considérés comme stratégiques, notamment des indicateurs financiers ou
d’efficacité des politiques menées, et de suivre les performances de la
GRH.
1. Définition et caractéristiques
Le terme de management est un anglicisme qui signifie « gestion, direction,
pilotage ».
Henri Fayol, un ingénieur français qui, au début du XXe siècle, a posé les
bases du management 1, définissait celui-ci comme le fait de « prévoir,
organiser, commander, coordonner, contrôler ».
Ces fonctions sont bien les mêmes aujourd’hui, même si les termes employés
diffèrent : le management recouvre en premier lieu la prospective et la
fixation des objectifs à atteindre, puis la répartition des tâches et l’allocation
de ressources. Il consiste ensuite à diriger les divers services de l’entreprise et
à les faire coopérer. Enfin, le manager vérifie la bonne exécution des tâches
confiées. Le management intègre la gestion de personnel, mais ne se limite
pas à cette fonction.
Les quatorze principes sur lesquels Fayol appuie ses recommandations
traduisent la vision d’une organisation idéale, rationnellement dirigée, proche
des organisations qu’à la même époque, l’économiste et sociologue allemand
Max Weber appelait bureaucratiques : figurent dans ces principes la division
du travail, l’autorité, l’unité de commandement (chaque employé ne doit
avoir qu’un chef direct), la discipline et la centralisation des décisions. Pour
autant, Fayol est très en avance sur son temps : il a de l’organisation une
vision globale, insiste sur la coordination et a compris l’importance de la
fonction administrative. Certains des principes qu’il énonce sont
annonciateurs de préoccupations actuelles : c’est le cas de « l’équité » envers
le personnel, définie comme une « combinaison de gentillesse et de justice »,
ou de l’initiative, considérée comme « une source de force pour
l’organisation ». Fayol estime qu’il faut s’efforcer de développer le moral
des employés, « d’encourager l’enthousiasme et d’utiliser les capacités de
chaque personne ». Les termes ont certes vieilli, mais certains objectifs sont
déjà ceux du management moderne.
Du mythe de l’organisation idéale au constat d’une réalité complexe
La connaissance du management a été constamment approfondie tout au long
du XXe siècle. Les approches les plus récentes cherchent à en montrer les
difficultés et parfois le démythifient.
- Henry Mintzberg 2, ingénieur et universitaire canadien, met en lumière
l’influence déterminante de l’environnement sur les structures et le
management des organisations. Il souligne le fossé entre « la légende et la
réalité » de la vie professionnelle des managers : il insiste sur la faible place
qu’occupe en pratique, dans leur emploi du temps, la réflexion et la décision
stratégique, et sur le caractère fragmenté et haché de leurs activités. Il montre
également l’importance de l’intuition dans la prise de décision, là où le
management classique part du présupposé de décisions rationnelles.
L’organisation idéale décrite par Henri Fayol est bien loin…
- James March 3, célèbre universitaire américain, dénonce quant à lui « les
mythes du management » : les décisions des managers ne sont pas toutes, loin
s’en faut, raisonnables ; il est illusoire de penser qu’au sein d’une
organisation, les niveaux les plus élevés peuvent parfaitement contrôler les
niveaux inférieurs. Il existe même une asymétrie au détriment de l’échelon
supérieur ; l’importance des leaders individuels doit être relativisée et les
organisations inefficientes peuvent parfaitement perdurer.
Ainsi, dans le domaine du management, les certitudes simples ont laissé place
à des considérations plus subtiles, qui insistent sur la complexité de la réalité.
Le modèle de la poubelle selon March :
« Vous avez la solution, nous avons le problème »
Selon le « modèle de la poubelle », les managers ne recherchent pas de
solution adaptée au problème précis qu’ils rencontrent mais plaquent une
solution toute faite simplement parce qu’ils l’ont sous la main (dans la
corbeille, le problème et la solution se rencontrent par hasard).
Le modèle de la poubelle s’applique remarquablement à nombre de
situations : informatisation plus ou moins adaptée, actions de modernisation
présentées comme le remède à un malaise du personnel alors que le problème
requiert d’autres solutions. Le recours accru aux consultants en management,
souvent lié au désarroi de dirigeants qui ne savent trop comment traiter une
difficulté, a certainement développé de telles pratiques.
Questions et débats
Le management peut-il s’apprendre ?
Les qualités managériales apparaissent souvent innées. Les analystes ne
récusent d’ailleurs pas l’importance de la personnalité des individus : en
étudiant les types d’autorité, Max Weber a fait une place à l’autorité
charismatique. Il y voyait la qualité naturelle qui permet à un individu
de disposer d’un ascendant sur les autres, avec un risque d’ailleurs
important sur la pérennité de cette autorité. De même, le repérage, dans
certaines grandes entreprises, des cadres à haut potentiel renvoie à une
conception globale de l’individu où, à côté des compétences acquises,
figurent des caractéristiques innées de personnalité. La fonction
publique elle-même utilise (ou devrait utiliser, on lui reproche souvent de
ne pas suffisamment le faire) la sélection sur les aptitudes
comportementales. Les oraux de la plupart des concours de recrutement
doivent, selon les textes, « apprécier la personnalité et les aptitudes » du
candidat, en particulier ses aptitudes relationnelles.
Pour autant, le management s’apparente aussi à un savoir empirique. Sa
cohérence n’est pas parfaite et il est souvent constitué de recettes qui
paraissent simplistes. Cependant, le management recouvre aussi un
ensemble de règles, d’outils, de réflexions. On peut prendre deux
exemples : les études sur la motivation apprennent à se méfier des
raisonnements d’apparent bon sens, qui voudraient que la qualité du
travail dépende mécaniquement des avantages matériels offerts en
contrepartie. Autre exemple : sans formation à l’entretien d’évaluation,
quel cadre parviendrait à dominer des réflexes spontanés consistant à
monopoliser la parole et à juger sans recul ?
Enfin, le management des ressources humaines procède certainement d’un
état d’esprit spécifique. Henry Mintzberg note ainsi que ceux des cadres
qui sont préoccupés de management consacrent l’essentiel de leur temps
à communiquer, à mettre du lien, à expliquer les consignes. Ces cadres
s’interrogent sur leur propre pratique et sont attentifs à détecter des
signaux de dysfonctionnement. On évoque parfois « l e management en
se baladant___ » propre au cadre qui rencontre quotidiennement son
service. Tout comme en gestion des ressources humaines, la prise en
compte du context e est alors essentielle.
Des approches semblables pour les secteurs public et privé ?
Si la réussite d’un mode de management dépend de son adaptation à un
contexte spécifique, il est loisible de se demander si les méthodes et les
outils du secteur privé sont transposables au secteur public.
Il n’existe pas de raison de principe de refuser cette transposition, dès lors
que les outils et méthodes de management sont adaptés au secteur public,
cohérents avec les objectifs du service public et tendent à améliorer celui-
ci : les préoccupations d’efficience, légitimes dans l’un ou l’autre secteur,
ne doivent pas y avoir le même sens.
Les difficultés d’appropriation sont d’ailleurs parfois surestimées :
l’entretien d’évaluation a été bien accepté dans le secteur public. De plus,
comme le montrent certains auteurs 6, les freins à la transformation du
secteur public ne tiennent pas seulement à la crainte de l’arbitraire ou à
la peur de perdre certaines garanties, même si ces peurs jouent. Ils
tiennent autant au fonctionnement d’organisations encore lourdes,
centralisées, dont les pratiques managériales restent archaïques et qui,
de ce fait, ne sont pas toujours crédibles lorsqu’elles affichent des
objectifs en contradiction avec leurs pratiques.
Reste que la transposition des méthodes et des outils doit être prudente
pour éviter d’être interprétée comme une volonté de contrôler
excessivement les personnes et d’altérer les identités professionnelles 7.
Éviter la manipulation, prévenir le conformisme
Les excès du management sont régulièrement dénoncés. Le risque de
manipulation est patent. Or, les organisations doivent toujours respecter
les individus, sans les considérer comme des objets, faute de quoi les
salariés réagissent par la passivité ou par des attitudes affectées. Le
paradoxe, au moins apparent, est que le management ne sert les intérêts
de l’entreprise que s’il respecte une certaine éthique.
Dans le même esprit, le management court le risque de conduire à
l’uniformité des comportements et au conformisme et de réduire
l’innovation. Certains sociologues dénoncent le modèle caricatural du
cadre lisse, « performant, communicant et édredon » 8, qui esquive les
contradictions ainsi que les conflits, et adhère sans état d’âme aux
consignes de l’institution. Là aussi, sur le long terme, certains types de
man agement desservent l’entreprise.
Retenir l’essentiel
Le management est défini comme la gestion et le pilotage d’une
organisation. Aujourd’hui, les entreprises attendent de leurs managers, à
tous les niveaux, qu’ils améliorent l’efficience * de l’organisation en
mobilisant leurs équipes sur des objectifs. Avec le nouveau management
public, cette préoccupation est devenue aussi celle du secteur public. De
ce fait, le rôle des cadres a évolué dans les deux secteurs : responsables
des résultats à atteindre, coachs plutôt que distributeurs de tâches, ils
sont chargés de créer les conditions d’une dynamique collective de
collaboration.
La motivation des cadres et des salariés devient alors un enjeu. Les
organisations publiques et privées misent de plus en plus sur la
rémunération à la performance, tout en jouant aussi sur d’autres
registres. Or, la motivation des salariés est un phénomène complexe, sans
automaticité, où les facteurs qualitatifs et relationnels paraissent
essentiels.
Les risques du management sont régulièrement dénoncés, tels que la
manipulation, l’artifice ou le conformisme. L’existence d’effets pervers
prouve que respecter les personnes est le meilleur service à rendre à
l’entreprise sur le long terme. Quant à la transposition des outils et des
méthodes du management privé dans le secteur public, elle est bienvenue
dès lors qu’elle est utile au service public, respecte les identités
professionnelles et que les principes affichés, en particulier la
responsabilisation des personnes, sont appliqués effectivement.
1. Le corps
Toute personne qui a réussi un concours de recrutement de la fonction
publique est nommée dans un corps de fonctionnaires. Le plus souvent, elle y
passera l’intégralité de sa vie professionnelle. Tout fonctionnaire appartient
donc à un corps*, qui est un cadre d’accueil et de gestion des
fonctionnaires d’État recrutés par concours et relevant d’un même statut
particulier*. Les corps sont classés en trois catégories hiérarchiques A, B et C
selon leur niveau de recrutement et de responsabilité.
Il y a quinze ans, on décomptait encore 1 700 corps dans la fonction publique
d’État, de tailles très inégales. Des mesures de fusion ont permis de réduire ce
nombre à 685 en 2009, 90 % des effectifs étant regroupés dans 140 corps.
Depuis 2005, les corps de même niveau d’administration centrale et de
services déconcentrés ont été fusionnés au sein de chaque ministère, ouvrant
ainsi aux agents de nouvelles perspectives de carrière. Les corps de
fonctionnaires de catégorie C ont été fortement simplifiés. Le ministère de la
Fonction publique annonce en 2009 son ambition de réduire le nombre de
corps à 350 dans les prochaines années, notamment en créant davantage de
corps interministériels et en fusionnant avec d’autres les corps propres à un
seul établissement public.
La définition du corps* est fonctionnelle et ne correspond pas à un contenu
homogène. Souvent, le corps correspond à un métier : il en est ainsi pour les
corps techniques (ingénieurs, techniciens), les professions de santé ou
d’enseignement. Encore est-il fréquent qu’un même métier recouvre plusieurs
corps : les professeurs d’enseignement secondaire relèvent du corps des
agrégés ou des certifiés, les personnels des bibliothèques sont conservateurs
ou bibliothécaires. Les corps instituent parfois des hiérarchies dans un même
métier. Mais les corps ne correspondent pas toujours à un métier. Les corps
de la filière administrative (corps des administrateurs civils, des attachés, des
secrétaires administratifs…) regroupent des personnels dont les métiers
(juristes, financiers, comptables, responsables de ressources humaines… )
sont très différents.
Surtout, les corps de la fonction publique d’État sont définis par leur
territoire d’intervention, plus ou moins large et parfois très étroit. Rares
sont les corps interministériels (comme celui des administrateurs civils). La
plupart des corps sont rattachés à un ministère. C’est le cas des attachés
d’administration : il y a autant de corps d’attachés que de ministères. Certains
établissements publics ou organismes spécifiques ont leur propre corps de
fonctionnaires : il existe ainsi des adjoints techniques de l’Inserm (Institut
national de la santé et de la recherche médicale) comme des secrétaires
d’administration de la Caisse des dépôts et consignations.
Le corps est régi par un texte réglementaire (décret en Conseil d’État)
appelé statut particulier 1. Parfois, un statut particulier commun régit
plusieurs corps : c’est le cas pour les multiples corps d’attachés. Le statut
particulier précise la catégorie hiérarchique (A, B et C) dont relève le corps.
Comme le montre l’encadré ci-contre, le statut particulier indique également
les missions du corps, de façon très générale, puis les modalités de
fonctionnement, en particulier :
- les voies de recrutement du corps : types de concours prévus, pourcentage
de recrutements effectués par promotion interne (la promotion interne étant
ouverte aux fonctionnaires d’un corps hiérarchiquement inférieur,
sélectionnés sur leur valeur professionnelle) ;
- la structuration du corps en grades* (un ou plusieurs) et, à l’intérieur de
chaque grade, le nombre d’échelons : le statut particulier dessine ainsi la
carrière des fonctionnaires dans le corps. À chaque grade et à chaque échelon
correspond un indice de rémunération. Le corps se caractérise ainsi par un
indice de début et un indice terminal ;
- les modalités d’avancement* : durées minimales et durées moyennes entre
chaque échelon, conditions d’avancement de grade.
Le corps et le statut particulier sont ainsi des références directement
opérationnelles. Le corps détermine le cadre de travail de l’agent et ses
possibilités de mutation, sa rémunération, son espoir de progression compte
tenu du nombre de grades, des conditions pour avancer, de l’écart entre
l’indice de départ et l’indice de fin de carrière, du temps moyen mis pour en
franchir les étapes.
Les dispositions du statut particulier des attachés
Article 2. - Les attachés d’administration exercent leurs fonctions en
administration centrale, dans les services déconcentrés, dans les services à
compétence nationale et dans les établissements publics de l’État. Ils peuvent
également exercer leurs fonctions dans les établissements publics locaux
d’enseignement et de formation professionnelle.
Ils participent à la conception, à l’élaboration et à la mise en œuvre des
politiques publiques ministérielles et interministérielles.
Ils sont chargés de fonctions de conception, d’expertise, de gestion et de
pilotage d’unités administratives.
Ils peuvent être appelés à remplir les fonctions d’ordonnateur secondaire. Ils
ont vocation à être chargés de fonctions d’encadrement.
Art. 3. - Chaque corps d’attachés d’administration comprend :
- le grade d’attaché principal, qui comporte 10 échelons ;
- le grade d’attaché, qui comporte 12 échelons.
Art. 4. - Les attachés d’administration sont recrutés :
1° à titre principal, par la voie des instituts régionaux d’administration ;
2° à titre complémentaire, par la voie de concours (spécifiques). Ces concours
peuvent être organisés en commun par plusieurs administrations ;
3° au choix, dans les conditions fixées à l’article 7 (…).
Art. 6. - Lorsque, au titre d’une même année, sont organisés un concours
externe et un concours interne, le nombre de places offertes au concours
interne ne peut être inférieur au tiers des places offertes aux deux concours.
Le nombre de places offertes au (troisième) concours (…) ne peut excéder 20
% du nombre total des places offertes à l’ensemble des concours.
Les postes ouverts aux concours qui n’auraient pas été pourvus par la
nomination des candidats à l’un des concours peuvent être attribués aux
candidats de l’autre ou des autres concours.
Art. 7. - Les nominations au choix sont prononcées par le ministre dont
relève le corps d’attachés concerné après inscription sur une liste d’aptitude
établie après avis de la commission administrative paritaire. Peuvent être
inscrits sur cette liste d’aptitude les fonctionnaires de l’État appartenant à un
corps classé dans la catégorie B ou de même niveau de l’administration
concernée. Les intéressés doivent justifier d’au moins neuf années de services
publics, dont cinq au moins de services civils effectifs dans un corps (de
secrétaire administratif ou assimilé).
Source : Décret no 2005-1215 du 26 septembre 2005 portant dispositions
statutaires communes aux corps des attachés (extraits).
2. La position administrative
La position administrative* est la situation juridique du fonctionnaire par
rapport à son corps d’appartenance. Les principales positions sont :
- l’activité : le fonctionnaire est administrativement rattaché à son corps et y
travaille la plupart du temps (il peut toutefois bénéficier de certains congés ou
de décharges syndicales) ;
- le détachement : le fonctionnaire quitte temporairement son corps et exerce
son activité dans un autre corps ou une autre fonction publique. Il continue
néanmoins à appartenir à son corps d’origine tant qu’il ne demande pas son
intégration dans un autre corps. Il a un droit de retour ;
- la mise à disposition : par convention signée entre deux administrations, le
fonctionnaire exerce pendant un temps limité son activité dans une autre
administration que la sienne, sans pour autant quitter son corps ;
- la disponibilité : le fonctionnaire est placé, soit à sa demande, soit d’office,
en dehors de son corps d’origine et perd ses droits à avancement et retraite. À
certaines conditions, il peut demander à être réintégré. La disponibilité est en
général demandée pour exercer une activité dans le secteur privé.
3. La carrière
La carrière* signifie avancement et promotion. Il s’agit du parcours, en
termes d’échelons et de grades, éventuellement de changement de corps, que
le fonctionnaire va effectuer lors de sa vie professionnelle.
Au début de sa carrière, le fonctionnaire est d’abord nommé dans un corps,
qui comporte un ou plusieurs grades. Le grade est un titre qui caractérise la
situation d’un fonctionnaire recruté dans un corps. Avec l’échelon, il
détermine le montant de sa rémunération. Il ne peut être retiré au
fonctionnaire qu’en cas de licenciement ou de mesure disciplinaire : c’est
pourquoi l’on dit qu’il est la « propriété » de l’agent.
Dans son grade, le fonctionnaire progresse ensuite d’échelon en échelon.
Cette progression s’effectue à l’ancienneté*, en fonction de la durée moyenne
entre chaque échelon prévue par le statut particulier.
Le fonctionnaire peut gravir les échelons un peu plus vite que cette durée
moyenne : depuis l’intervention du décret no 2002-682 du 29 avril 2002
relatif aux conditions générales d’évaluation, de notation et d’avancement des
fonctionnaires de l’État, les chefs de service reçoivent un quota de
mensualités à attribuer en fonction de la valeur professionnelle des agents,
qui réduit la durée entre deux échelons dans la limite d’un minimum.
Le fonctionnaire peut aussi progresser moins vite : le décret de 2002 prévoit
des majorations d’ancienneté* entre les échelons pour des agents dont la
valeur professionnelle serait insuffisante, après avis de la CAP.
Ces réductions ou ces majorations restent cependant d’ampleur limitée et
l’ancienneté reste le critère dominant pour les passages d’échelon.
Le fonctionnaire peut ensuite, à certaines conditions, bénéficier d’un
avancement de grade. L’avancement de grade est ouvert dans la limite d’un
quota, calculé sur le nombre de personnes qui remplissent les conditions
nécessaires, notamment d’ancienneté. Le critère pour accéder à un grade n’est
toutefois pas l’ancienneté : l’avancement s’opère soit « au choix » (sélection
par l’administration sur laquelle la CAP doit être consultée), soit après
examen professionnel, soit par concours professionnel. Quand l’avancement
s’effectue « au choix », le statut précise que les deux critères de sélection sont
la valeur professionnelle et la reconnaissance des acquis de l’expérience
professionnelle.
L’avancement de grade conduit en principe à un changement de fonctions.
Un fonctionnaire peut aussi progresser en changeant de corps, par exemple en
passant d’un corps classé B à un corps classé A. Cette progression s’opère
soit par concours, soit par examen professionnel, soit « au choix », en
fonction de la valeur professionnelle et des acquis de l’expérience
professionnelle.
Corps > grades > échelons > avancements : l’exemple des attachés
d’administration
Indice de
Durée moyenne entre rémunération brute
Grade Échelon
chaque échelon 1 point d’indice annuel
= 55,287l€
au 1/10/2009
10e - 783
9e 3 ans 746
Attaché Durée entre le 2e et le 9e échelon : 15 ans
principal moyenne
2e 2 ans 483
1er 1 an 434
Progression de grade possible, mais pas automatique
12e - 658
11e 4 ans 626
Attaché Durée entre le 2e et le 11e échelon : 21 ans et 6 mois
moyenne
2e 1 an 376
1er 1 an 349
échelon
Lecture du tableau : le corps des attachés des administrations de l’État
comporte deux grades, celui d’attaché et celui d’attaché principal. Une fois
qu’il a été recruté par voie de concours et nommé dans le corps des attachés
d’administration au premier grade, la carrière d’un fonctionnaire au sein de ce
grade comporte 12 échelons. À chaque échelon correspond une rémunération
indiciaire brute calculée en fonction du nombre de points d’indice (pour le
premier échelon du grade d’attaché : 349 x 55,2871 = 19 295 euros bruts
annuels). L’attaché peut bénéficier d’un avancement d’échelon (il accède plus
rapidement que prévu à l’échelon supérieur, avec une rémunération indiciaire
supérieure). Il peut aussi être reclassé dans le grade d’attaché principal (à la
faveur d’un avancement de grade, c’est-à-dire, le plus souvent, à la suite d’un
examen professionnel ou d’une promotion au choix), où un avancement
d’échelon est également possible.
Une fonction publique de carrière repose sur la séparation du grade et de
l’emploi.
Depuis une vingtaine d’années, les pouvoirs publics ont fait du renouveau du
service public et de la fonction publique un de leurs thèmes d’action.
Dans le cadre de la « Conférence nationale sur les valeurs, les missions et les
méthodes du service public » organisée en 2007 et 2008 avec les
organisations syndicales et des personnalités qualifiées, le gouvernement a
souhaité la rédaction d’un rapport de diagnostic, pour engager un débat sur
les orientations à choisir pour la fonction publique. La publication en avril
2008 du Livre blanc sur l’avenir de la fonction publique (dit aussi « Rapport
Silicani »1), dont les propositions s’inspirent de celles du rapport public du
Conseil d’État de 2003, s’est accompagnée de réformes dans le domaine du
recrutement, de la gestion des carrières et de la rémunération. D’autres
propositions sont restées sans suite, du moins à ce jour.
4. Aller au-delà ?
Le Livre blanc d’avril 2008 propose la suppression des concours internes au
bénéfice d’une sélection fondée uniquement sur les acquis professionnels. Il
recommande aussi d’étendre les recrutements des contractuels par contrat ou
de les intégrer dans un corps par reconnaissance de leurs acquis. Ces
propositions poussent à leur terme la logique de recrutement sur critères
professionnels et l’alignement sur les méthodes de recrutement du secteur
privé. Elles n’ont pas été retenues, sans doute parce qu’elles banalisent
excessivement le recrutement et respectent peu la tradition du concours.
Des modes de recrutement très largement inadaptés
Le recrutement dans la fonction publique est essentiellement conçu comme
un processus logistique et juridique et non comme la première étape -
fondamentale - de la gestion des ressources humaines.
Ainsi que l’a souligné le rapport de Corinne Desforges et Jean-Guy de
Chalvron, et alors que le recrutement est un métier à part entière,
l’administration l’aborde essentiellement sous l’angle logistique et juridique.
Les concours étant lourds à organiser et toujours susceptibles d’être
contestés, les administrations publiques ont concentré leurs efforts sur leur
sécurisation juridique. Les critères de recrutement retenus par les épreuves
demeurent pour l’essentiel académiques et ont peu évolué. Ainsi, il n’est pas
rare de trouver, pour les recrutements d’agents de catégorie C, des épreuves
de culture générale de niveau déraisonnable. La finalité du concours, tel qu’il
est pratiqué aujourd’hui, n’est pas d’identifier les meilleurs éléments au
regard des profils recherchés, mais d’établir un classement non contestable
des candidats. Ce sont les connaissances plus que les compétences qui sont le
principal critère de sélection. […]
Les profils humains, qu’il est désormais convenu d’appeler le « savoir-être »,
sont également très mal évalués. Il s’agit pourtant d’une dimension
essentielle pour un agent public, qu’il soit en contact direct avec les usagers
ou qu’il ait des responsabilités d’encadrement. Deux raisons sont souvent
mises en avant pour expliquer l’insuffisante prise en compte de cette
dimension personnelle : d’une part, la difficulté à apprécier objectivement et
sérieusement une personnalité, ce qui nécessiterait notamment une
observation continue et de longue durée de l’intéressé, d’autre part, une
réticence idéologique à différencier les candidats sur des critères personnels.
Source : Jean-Ludovic Silicani, Livre blanc sur l’avenir de la fonction
publique : faire des services publics et de la fonction publique des atouts pour
la France, Ministère du Budget, des Comptes publics et de la Fonction
publique, 2008, p. 109 (extraits).
Reste qu’à recruter dans des corps « généralistes » sans y prévoir des
« spécialités professionnelles » 5, il sera difficile de sélectionner les candidats
sur les acquis nécessaires à un métier déterminé. Pour prendre le cas des
attachés de la fonction publique d’État, la « déclinaison opérationnelle des
compétences » souhaitée par le rapport Silicani pour servir de guide aux jurys
de recrutement offre une description très générale : « aptitudes à la
communication écrite et orale et au travail en équipe, capacités
d’organisation », « savoir rédiger avec aisance… » 6. Ce sont les qualités
attendues depuis toujours de candidats à des corps de catégorie A. Recruter
dans des filières administratives spécialisées permettrait de préciser ces
critères mais nécessiterait aussi un effort de prévision sur les besoins effectifs
des administrations, qui n’est guère engagé. Il présenterait aussi
l’inconvénient de cantonner la carrière à certains emplois et de freiner une
forme de mobilité fonctionnelle à laquelle les fonctionnaires sont attachés,
même s’ils l’usent peu dans la pratique (malgré les possibilités offertes dans
un corps, ils changent peu de métier).
De plus, sauf pour l’ENA, où il est envisagé de supprimer le classement de
sortie au bénéfice d’une liste d’aptitude, le mode d’affectation à la sortie des
écoles de formation de la fonction publique reste inchangé. Or, laisser
l’affectation se faire au hasard du choix des élèves sur les postes qui leur sont
présentés au dernier moment par les administrations, choix qui se restreint
avec la descente dans le classement, est contraire à un principe fort de la
gestion des ressources humaines : l’adéquation d’une personne à un poste. Le
rapport Silicani ne s’y trompe pas, qui propose que, pour la première
affectation comme pour les suivantes, ce soit l’administration qui choisisse
les postulants, après entretien. De fait, sans cette mesure, la réforme de la
professionnalisation des recrutements reste dans un entre-deux peu
satisfaisant.
enfin, dernière condition, sans doute encore plus difficile à remplir, les
deux partenaires doivent avoir envie de dialoguer. Le Livre blanc de
2002 rappelle que le dialogue social est un état d’esprit : « Dans son
fonctionnement au jour le jour, les méthodes de travail entre l’ensemble
des partenaires (direction, syndicats, encadrement et agents) ont une
grande importance. Volontaires ou involontaires, les erreurs ou les
maladresses dans les communications peuvent amputer pour longtemps
la confiance minimale qui est indispensable pour un véritable dialogue
[…]. Pour y remédier de nouveaux textes de loi ou de décret ne seront
pas suffisants : c’est le climat d’ensemble qu’il faut s’efforcer de faire
évoluer. » 2
Retenir l’essentiel
Le dialogue social dans la fonction publique repose en premier lieu sur
des instances de participation paritaires, composées à parts égales de
représentants de l’administration et des personnels : au niveau national,
un Conseil supérieur se prononce sur les projets de textes généraux. Par
corps, des commissions administratives paritaires (CAP) donnent un avis
sur les mesures individuelles de carrière des fonctionnaires. Au niveau
des services, des comités techniques paritaires (CTP) donnent un avis sur
les mesures d’organisation et de fonctionnement des services.
Par ailleurs, les organisations syndicales négocient périodiquement des
accords avec le gouvernement, notamment sur l’évolution des salaires.
Ces accords n’ont pas de valeur juridique et doivent être retranscrits
dans les lois ou règlements.
Alors que le taux de syndicalisation des fonctionnaires est trois fois plus
élevé que celui du secteur privé, le dialogue social dans la fonction
publique est pauvre. Excès de corporatisme, formalisme, absence de
négociation réelle sur les projets concernant l’évolution de la fonction
publique et l’organisation des services, telles sont les principales
critiques portées par différents rapports officiels. Les « accords de
Bercy » signés en juin 2008 apportent des réponses : ils valorisent la
négociation à tous les niveaux de l’administration, en ouvrent le champ,
définissent les conditions de validité des accords, clarifient les missions
des CTP, désormais élus et non paritaires. Ces réformes amélioreront le
dialogue social sans pour autant garantir sa pleine qualité : celle-ci
tiendra à une meilleure déconcentration des décisions au profit des chefs
de services déconcentrés, à la valeur donnée aux accords et, surtout, à la
volonté des deux partenaires de dialoguer réellement.
Modèle
Modèle implicite de
traditionnel
Inflexions récentes référence (commun à
(modèle
(mesures prises fin la fonction publique
bureaucratique
2009) et aux entreprises du
au sens de Max
secteur privé)
Weber)
Mobilité Mobilité Mobilité valorisée, Mobilité vue de
rarement devenue obligatoire pour manière utilitaire,
obligatoire, certains parcours. pour répondre aux
souvent à Loi du 3 août 2009 : besoins de
l’initiative de suppression des l’entreprise, attention
l’agent, grande obstacles à la mobilité. portée aux parcours
stabilité, faible Tentative de meilleure des hauts potentiels.
mobilité adaptation des mutations
fonctionnelle. aux emplois :
Organisation des établissement de profils
mutations par de poste pour corriger les
l’administration, autres critères, parfois
affectation sur entretien de recrutement
un nouveau (pour « postes à
poste selon le profils ») et sélection sur
grade et parcours.
l’ancienneté,
pénalisation des
jeunes.
Tradition : rester
dans la même
administration.
Gestion Carrière de long Règles de promotion de Décisions
des terme, processus grade et changement de décentralisées, sauf
carrières ascensionnel corps : affirmation de la pour les cadres et
régulier. prise en compte de hauts potentiels (dans
Promotion : l’évaluation et du ce cas : suivi
essentiellement parcours professionnels. spécifique des
sur critères Centralisation des parcours)
d’ancienneté, décisions maintenue le Gestion prévisionnelle
avec pour règles plus souvent. des compétences
implicites : « on Mise en place d’outils de (rarement des
prend son tour », gestion prévisionnelle emplois), souvent à
« un des emplois (encore peu très court terme (on
fonctionnaire en d’utilisation effective ?). estime à moins de 10
vaut un autre ». Éviction possible de % des entreprises
Importance des l’emploi en cas de celles qui ont une
promotions restructuration (loi du 3 démarche réellement
internes (quotas, août 2009) avec suivi prospective).
ratios). individuel de la
Décisions reconversion, possibilité
centralisées. de mise en disponibilité
Avantages : d’office au bout de trois
lisibilité, refus d’emploi
sécurité. successifs.
Inconvénients : Entretiens professionnels
égalitarisme, sur les perspectives
moindre professionnelles (encore
valorisation des faible utilisation).
compétences
individuelles.
Modèle implicite
Modèle
de référence
traditionnel
(commun à la
(modèle Inflexions récentes
fonction
bureaucratique (mesures prises fin 2009)
publique et aux
au sens de Max
entreprises du
Weber)
secteur privé)
Évaluation Évaluation Évaluation par entretien Évaluation en
formelle et peu avec grille normée fonction des
individualisée, par insistant sur les objectifs résultats
attribution d’une (du service et de l’agent), individuels
note, sans volonté de prise en obtenus, impact
conséquence compte de l’évaluation le plus souvent
importante pour la pour les décisions de direct et rapide
carrière (notation carrière. sur la
souvent sans Volonté d’utilisation de rémunération.
entretien). l’évaluation pour la
modulation des primes.
Suppression de la notation
en 2012.
Formation Valorisation du Approche inachevée : Deux dispositifs :
diplôme. réflexions entreprises sur - droit individuel
Valorisation de la une moindre valorisation à la formation
formation initiale de la formation initiale (DIF), à
et de la formation pour les fonctionnaires disposition du
théorique. stagiaires. salarié ;
Formation Volonté de valorisation de - pour
continue limitée, la formation continue : l’entreprise, plan
davantage liée à la mise en place du droit de formation lié à
promotion sociale individuel à la formation l’acquisition de
qu’aux besoins du adopté par le secteur compétences
service. privé, plan de formation, métiers, souvent
pas de vrai de court terme,
développement de la avec des
formation continue difficultés pour
cependant. anticiper.
Peu de formations liées à Faiblesse de la
une démarche de gestion formation
prévisionnelle (pas plus professionnelle.
que le privé).
Modèle
Modèle implicite de
traditionnel Inflexions
référence (commun à
(modèle récentes
la fonction publique
bureaucratique au (mesures prises
et aux entreprises du
sens de Max fin 2009)
secteur privé)
Weber)
Contrôle Deux instances de Accord trouvé Grandes entreprises :
des participation : sur sur la méthode contrôle syndical sur
organisations l’organisation et le et le les grands outils de
syndicales fonctionnement des fonctionnement GRH (classifications,
sur les services (CTP) et des instances de référentiel de
décisions de sur les décisions dialogue social. compétences) par
GRH individuelles Volonté de accord ou conventions
(CAP). renforcer le collectives, pas sur les
Contrôle paritaire dialogue sur décisions individuelles.
fort sur les l’organisation et
décisions le
individuelles de fonctionnement
carrière et la des services.
discipline, débats Pas de
limités sur changement
l’organisation des radical sur la
services et l’avenir place du contrat,
de la fonction malgré la
publique. volonté de la
renforcer.
Modèle Négociations Insistance sur Pouvoir fort des
d’autorité nationales une GRH et un responsables
irrégulières, pas de management de opérationnels sur les
valeur proximité, sans décisions de
d’engagement mettre fin GRH.
donnée aux accords. toutefois à Mission des DRH :
Autorité affichée l’éloignement définition des règles
comme une valeur de l’autorité générales, aide au
en soi, rigidité des effective de recrutement, gestion
strates gestion. des cas difficiles, peu
hiérarchiques. Insistance sur le d’empiétement sur la
Éloignement entre dialogue de gestion des hommes,
gestion de gestion entre les confiées aux cadres
proximité et échelons opérationnels.
décisions de hiérarchiques
carrière, autorité de (LOLF), mais
proximité peu de
objectivement déconcentration
faible, risque de managériale
déresponsabilisation dans les faits.
et de laxisme.
Parfois très faible
encadrement de
proximité
(enseignants).
GLOSSAIRE
Ouvrages
Annie Bartoli, Le Management dans les organisations publiques, Dunod,
2009.
Conseil d’État, Rapport public 2003. Perspectives pour la fonction publique,
La Documentation française, 2003.
Corinne Desforges et Jean-Guy de Chalvron, Rapport de la mission
préparatoire au réexamen général du contenu des concours d’accès à la
fonction publique de l’État, 2008, La Documentation française.
Anne Dietrich et Frédérique Pigeyre, La Gestion des ressources humaines,
La Découverte, collection Repères, 2005.
Frédéric Petitbon, Le Guide du manager public : méthodes, objectifs et
exemples, Éd. D’Organisation, 2005.
Luc Rouban, La Fonction publique, La Découverte, collection Repères,
2009.
Jean-Ludovic Silicani, Livre blanc sur l’avenir de la Fonction publique, avril
2008, La Documentation française.
Articles
Annie Bartoli et Hervé Chomienne, « Le développement du management
dans les services publics, évolution ou révolution ? », Les Cahiers français, n
° 339, juillet-août 2007, « Les services publics ».
Jacques Igalens, « La GPEC, intérêts et limites pour la gestion du
personnel », Droit social, no 11, novembre 2007.
Marcel Pochard, « Quel avenir pour la fonction publique ? », AJDA, 20
janvier 2000 (un article de référence écrit par un ancien directeur de
l’Administration et de la fonction publique).
Sites internet
www.fonction-publique.gouv.fr : rubriques « Publications » et « Les grands
dossiers ».
www.vie-publique.fr : rubriques « Institutions » et « Dossiers d’actualité ».