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Enseignement Supérieur et Universitaire

UNIVERSITE OFFICIELLE DE MBUJIMAYI

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N°27, Avenue Kalonji, Quartier Kansele,


C/Muya, Kasaï-Oriental
Courriel: uomrecteur@gmail.com
Téléphone: +243 816 064 917
www.uom.cd
République Démocratique du Congo

NOTES DE COURS D’ANALYSE FINANCIERE


Destinées aux étudiants de L2 LMD et G3 Sciences Economiques
et de Gestion

Par :

François KAZADI NKESE

 Licencié en Sciences Economiques et de Gestion, option : Gestion Financière/U.O.M


 Chef de Travaux
 Diplômé d’Etudes Supérieures/Approfondies (DES/DEA) en Sciences Economiques et de
Gestion, option : Gestion Financière/U.O.M
 Master de Spécialisation en Transport et Logistique/ULB
 Doctorant à l’Université Protestante au Congo (UPC)/Kinshasa

Avec la collaboration de l’Assistant Felly Nzengu Nzengu

Année – Académique 2022 – 2023

CT François Kazadi Nkese, avec la collaboration de l’Assistant Felly Nzengu Nzengu : Notes de cours d’analyse 1
financière-L2 LMD et G3 Sciences Economiques et de Gestion-2022 – 2023.
PLAN DU COURS

REFERENCES
OBJECTIFS DU COURS

CHAPITRE I. TRAVAUX PRELIMINAIRES A L’ANALYSE FINANCIERE

I.1. Définition et rôle de l’analyse financière


I.2. Démarche de l’analyse financière
I.3. Schéma directeur de l’analyse financière
I.4. Présentation du matériel de l’analyse financière
I.5. Retraitement et Restructuration de bilan
I.6. Retraitement des postes du compte de résultat
I.7. Présentation financière de bilan

CHAPITRE II. ANALYSE DE L’EVOLUTION DE LA STRUCTURE


FINANCIERE

II.1. Etude du fonds de roulement (FR)


II.2. Etude de liquidité et de trésorerie
II.3. Comparaison de bilans successifs

CHAPITRE III. ANALYSE DE L’ACTIVITE ET DE LA RENTABILITE


L’ENTREPRISE

III.1. Analyse de l’activité


III.2. Analyse de la rentabilité
III.3. Autofinancement et Cash-flow
III.4. Capacité d’autofinancement

CHAPITRE IV. ANALYSE DYNAMIQUE PAR LA METHODE DES RATIOS

IV.1. Catégories de ratios


IV.2. Levier d’exploitation ou opérationnel
IV.3. Levier financier

Travaux pratiques

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REFERENCES

Béatrice et Francis Grand Guillot, L’analyse Financière : Analyse de l’activité et du


risque d’exploitation-Analyse fonctionnelle-Analyse patrimoniale-Ratios-Tableau
de financement-Eléments prévisionnels, 17ème éd. Gualino, 2013-2014.

Béatrice et Francis Grand Guillot, L’analyse Financière : Analyse de l’activité et de


la performance-Analyse de la structure financière et de l’équilibre financier-
Analyse des tableaux de flux-La méthode de l’analyse financière de la Centrale de
bilans, 9ème éd. Gualino, 2012-2013.

Béatrice et Francis Grand Guillot, L’analyse Financière : Analyse de l’activité et du


risque d’exploitation-Analyse fonctionnelle-Analyse patrimoniale-Ratios-Tableau
de financement-Eléments prévisionnels, 22ème éd. Gualino, 2018-2019.

Christophe Thibierge, Analyse Financière, 6ème éd. Magnard-Vuibert, Paris, 2016.

Claude-Danièle Echaudemaison et al., Dictionnaire d’économie et de sciences


sociales, éd. Nathan, 2013.

Dov Ogien, Gestion Financière de l’entreprise, 3ème éd. Dunod, Paris, 2015.

El Mallouki et Fekkak, Analyse financière, 2014. In :


https://fr.slideshare.net/abdelhakessoulahi/cours-analyse-financiere-2014-s4-prfekkak-
mallouki

Fabrice Briot, Le Petit Finance : les notions clés en 22 fiches-Diagnostic financier,


Investissement, Financement, Gestion de trésorerie, éd. Dunod, Paris, 2016.

Georges Legros, Finance d’Entreprise : l’essentiel du cours, exercices corrigés, cas


de synthèse, 2ème éd. Dunod, Paris, 2014.

Gérard Melyon et Kévin Melyon, Gestion financière, 5ème éd. Bréal, 2011.

Hervé Stolowy et al., Comptabilité et Analyse financière : une perspective globale,


4ème éd. De Boeck Supérieur s.a, 2017.

Jean-Yves Capul et Olivier Garnier, Dictionnaire d’économie et des sciences


sociales, éd. Hatier, Paris 2015.

Laurent Batsch, La comptabilité facile : explications, exemples et exercices, éd.


Marabout, 2013.

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Michel Sion, Réaliser un diagnostic financier : démarche, outils et astuces de
l’analyse financière, 2ème éd. Dunod, Paris, 2017.

Mondher Bellalah, Gestion Financière : Diagnostic, évaluation, choix des projets et


des investissements, 2ème éd. Avec exercices corrigés, Economica, Paris, 2004.

Olivier Pastré, Economie d’entreprise, éd. Economica, Paris, 2012.

Pascal Quiry et Yann Le Fur, Finance d’entreprise, Dalloz, 2016.

Paul Tifanny et al., Construire un business plan pour les nuls, éd. First, 2016.

Thierry Philipponnat, Le capital : de l’abondance à l’utilité, éd. Rue de l’échiquier,


Paris, 2017.

Tshimpe Ditumbule C. et Otshudi W’otshudi C., Notes de cours de l’analyse


financière, G3 Sciences Economiques et de Gestion, U.O.M, 2005-2006.

Ute Nikolay, Initiation à l’économie et à la gestion d’entreprise, éd. Walter de


Gruyter, Berlin, 2016.

Les soldes intermédiaires de gestion (SIG), voir : https://www.compta-


facile.com/soldes-intermediaires-de-gestion-sig/ (consulté le 05/04/2022)

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OBJECTIFS DU COURS

1. OBJECTIFS GENEREAUX

Le cours d’analyse financière a pour objectif d’apprendre à lire, à comprendre et à


analyser les documents comptables de base (états financiers) qui constituent un outil
de travail pour un analyste afin de garantir la qualité et la compréhension de
l’information financière. Donc, l’objet de l’analyse financière est de collecter et
d’interpréter des informations permettant de porter un jugement sur la situation
économique et financière de l’entreprise et son évolution. Elle consiste en un ensemble
de concepts, des méthodes et d’instruments qui permettent de traiter des informations
comptables et d’autres informations de gestion afin de porter une appréciation sur les
risques présents, passés et futurs découlant de la situation financière et des
performances d’une entreprise.

2. OBJECTIFS SPECIFIQUES

Ce cours a pour objectifs spécifiques :

 D’aider l’étudiant à comprendre et à apporter un jugement sur la situation


financière d’une entreprise (faire un diagnostic, résoudre un problème, contrôler
une activité, prendre une décision, etc.) ;
 D’initier l’étudiant au maniement des principaux concepts et outils de l’analyse
financière ;
 D’initier l’étudiant à vérifier dans quelle mesure une entreprise peut assurer le
maintien de son équilibre financier à court, moyen et long terme.

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CHAPITRE I. TRAVAUX PRELIMINAIRES A L’ANALYSE FINANCIERE

I.1. Définition et rôle de l’analyse financière

L’analyse financière est l’étude de l’activité, de la rentabilité et de la structure


financière de l’entreprise soit a posteriori (données historiques et présentes) soit a
priori (prévisions). Elle est une technique d’investigation des conditions d’équilibre
financier. C’est donc un outil nécessaire si pas indispensable de la gestion financière et
permet ainsi d’orienter les activités d’une entreprise.

L’analyse comptable et financière est un ensemble d’outils, de pratiques, de procédés


et de procédures qui répond au besoin des décideurs internes et externes d’être
informés sur les résultats futurs et les risques d’une entreprise. Elle repose sur la
connaissance des résultats financiers et des réalisations du passé tout comme de la
situation actuelle et des occasions à saisir.

La finalité de l’analyse financière est d’établir un diagnostic financier qui consiste à


recenser les forces et les faiblesses de l’entreprise afin de porter un jugement sur sa
performance et sa situation financière, en se plaçant dans la perspective d’une
continuité de l’exploitation. Il n’existe pas de règles générales permettant de définir la
place de la fonction financière et son contenu pour l’ensemble de l’entreprise. Les
structures dépendent de la mission de l’entreprise, de son passé et des relations
existantes entre ses différentes structures. Tentons de répondre à présent à la question
du « pourquoi de l’analyse financière ? »

L’analyse financière permet de renseigner les dirigeants de l’entreprise sur leur qualité
de gestion et les tierces personnes. Nombreux sont les acteurs, financiers ou non
financiers, qui utilisent l’analyse financière, de façon régulière ou ponctuelle, rapide
ou approfondie tout en poursuivant des objectifs spécifiques. Parmi ces utilisateurs,
nous pouvons retenir :

 Pour les gestionnaires, l’analyse financière détermine la bonne ou la mauvaise


gestion de l’entreprise. Donc, en tant qu’analystes internes, ils sont les mieux
placés pour avoir une analyse aussi fine que possible en raison de la
disponibilité de l’information.
 Le directeur financier utilise l’analyse financière de façon ponctuelle mais dans
des situations variées :

 Déterminer les points forts et points faibles de son entreprise pour


engager ou suggérer des plans d’action économiques ou financiers ;
 Anticiper les questions des différents apporteurs de fonds ou de leurs
représentants ;

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 Analyser les comptes d’une entreprise cible que sa société envisage de
racheter en complément des audits liés à l’acquisition ;
 Procéder à une analyse comparée de son entreprise avec d’autres
entreprises du même secteur dans le cadre d’un « benchmarking », c’est-
à-dire une technique marketing ou de gestion de la qualité qui consiste à
étudier et analyser les pratiques de gestion, les modes d’organisation des
autres entreprises afin de s’en inspirer et d’en tirer le meilleur.
 Pour les actionnaires, ils s’intéressent aux plus-values de titres qu’ils
détiennent avec une distribution régulière et satisfaisante des dividendes. Donc,
ils s’intéressent aux bénéfices potentiels et à la rémunération de leurs capitaux
apportés en tant qu’investisseurs.
 Avant de prendre sa décision de crédit, l’établissement de crédit prêteur à long
terme souhaite évaluer la capacité de remboursement de l’emprunteur. Il
cherche à obtenir le paiement de ses créances à l’échéance.
 Le banquier prêteur à court terme voudra connaitre l’affectation de crédits,
notamment savoir si l’entreprise ne lui demande pas de financer des pertes ou
une croissance mal maîtrisée.
 Le candidat au rachat d’une entreprise complète son diagnostic global de
l’entreprise par l’analyse financière. Il souhaite évaluer la capacité de
l’entreprise à générer des bénéfices.
 Le concurrent souhaite se comparer aux autres entreprises du secteur sur
différents critères de performance économique pour en tirer des pistes
d’amélioration : profitabilité, investissements réalisés, rentabilité, gestion du
crédit client et des stocks, etc.
 Les salariés : ils sont les premiers intéressés par la situation de l’entreprise, car
toute défaillance de cette dernière entraîne la perte de leur emploi. Dans les
entreprises les mieux organisées, les salariés sont de vrais partenaires de
l’entreprise, ils ont le droit de participer aux bénéfices et peuvent devenir des
actionnaires.
 Le fournisseur : il souhaite évaluer le risque de défaillance de ses principaux
clients.
 L’acheteur souhaite évaluer la probabilité de pérennité à moyen terme de ses
fournisseurs stratégiques ainsi que la marge de négociation des prix.

Loin d’être un cours de comptabilité qui se préoccupe de l’étude de fonctionnement


des comptes et la tenue des documents comptables ni du cours de gestion financière
qui envisage la stratégie d’investissement de l’entreprise et donc qui se tourne vers
l’avenir (une meilleure planification : une décision doit être prise quant au montant du
financement nécessaire, à l’endroit où il sera obtenu et à l’endroit où il sera investi. En
matière de planification, il est important de savoir si l’investissement reçoit des

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avantages et combien d’avantages sont attendus, au moment de décider d’un plan
d’action. Elle assure une mobilisation plus efficace des capitaux. Attirer des capitaux
est l’une des décisions cruciales à prendre dans les affaires, y compris l’évaluation des
actifs de l’organisation pour déterminer les sources de financement des
investissements), ce cours d’analyse financière se consacre à l’analyse de la santé
financière de l’entreprise à travers de certains ratios et à la détermination des
conditions d’équilibre financier. Il se consacre au passé pour en tirer des ratios et des
éléments qui serviront sans doute au gestionnaire dans sa tâche.

I.2. Démarche de l’analyse financière

L’analyse financière constitue une démarche structurée en différences étapes. Sans


cette démarche, l’analyste risque de se noyer dans la masse des données chiffrées.
Cette démarche permet de tirer un fil conducteur et de faire apparaitre des liens de
cause à effet entre les différentes étapes. Certes, les différentes catégories d’analystes
financiers poursuivent un objectif spécifique, toutefois, ils suivent tous la même
démarche d’ensemble (Si les utilisateurs de l’analyse financière sont nombreux, la
démarche d’analyse est fondamentalement toujours identique).

L’analyse financière est habituellement faite sur une période de trois à quatre ans :

 Cette prise de recul permet tout d’abord d’isoler une année atypique,
exceptionnellement bonne ou mauvaise ;
 Elle permet ensuite de détecter une tendance lourde, favorable ou défavorable
sur une période pluriannuelle ;
 Un fil conducteur est indispensable. L’analyse suppose des calculs préalables
nombreux : marges, équilibres financiers, ratios, etc. Sans fil conducteur,
l’analyste risque de se noyer dans la masse d’informations et d’être incapable
de réussir une synthèse. Cette démarche se décline habituellement en 4 étapes,
à savoir :

 L’analyse de l’activité : elle porte sur l’évolution du chiffre d’affaires :


quel est le taux de progression des ventes, sur quels produits, clients,
marchés s’est réalisée la croissance ?
 L’analyse de la profitabilité : qui vise à interpréter les différents niveaux
de marge et le résultat net de l’entreprise ;
 L’analyse des équilibres financiers : qui regroupe les capitaux employés
et l’analyse de la structure financière ;
 L’analyse de la rentabilité : elle est moins systématique et constitue une
synthèse des deux étapes précédentes. La rentabilité prend la forme d’un
ratio, elle se définit en effet comme étant le rapport d’un résultat par
rapport aux capitaux employés. Cette analyse est essentielle pour

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l’analyste qui veut évaluer la performance de l’entreprise, elle est moins
systématique dans une analyse de solvabilité.

La préparation de l’analyse financière consiste à collecter des informations comptables


et extra comptables et à les retraiter de façon à donner une image plus fidèle de la
situation financière de l’entreprise et de son activité.

L’analyse financière est fondée sur l’information contenue dans les différents comptes
du bilan, du compte de résultat et de l’état des informations complémentaires, et bien
évidemment l’ensemble des informations internes et externes qui ont une relation avec
l’entreprise, son personnel, ses dirigeants et qui ont une influence directe ou indirecte
sur celle-ci.

Toutefois, le bilan comptable et le compte de résultat doivent subir deux types


d’opérations pour servir l’analyse, il s’agit des opérations de reclassements et de
retraitements des postes. Celles-ci servent à adapter les documents comptables aux
objectifs de l’analyste et à ses orientations.

Les objectifs de l’analyse financière varient en fonction des différents utilisateurs ;


c’est ainsi qu’on distingue couramment l’analyse financière interne, effectuée à
l’intérieur de l’entreprise, de l’analyse financière externe faite par les analystes
extérieurs à l’entreprise. Généralement, la démarche de l’analyse financière comprend,
et pour toutes les approches, les étapes suivantes :

 1ère étape : elle précise le passage du bilan comptable au bilan retraité ; ce


dernier pouvant être fonctionnel ou financier selon l’approche adoptée. Il en est
de même du compte de résultat qui doit être retraité.
 2ème étape : elle présente le bilan financier (patrimonial ou liquidité) ou
fonctionnel en grandes masses et le compte de résultat retraité.
 3ème étape : elle présente, en justifiant le cas échéant les calculs, les ratios les
plus significatifs concernant la structure financière ; la liquidité ; l’activité et la
rentabilité.
 4ème étape : c’est la plus importante, et même l’analyse financière proprement
dite. Il s’agit de commenter l’évolution des ratios et ceci ratio par ratio ou par
bloc de ratios. C’est à ce niveau où on cherche à répondre à des questions telles
que : pourquoi cette variation ? est-ce favorable ou défavorable ? que peut-on
faire ? etc. Cette étape doit mener à un jugement de valeur ou à une
appréciation de la situation financière de l’entreprise, notamment ses forces et
faiblesses.

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I.3. Présentation du matériel de l’analyse financière

L’analyse financière d’une entreprise est basée sur le retraitement de ses documents
comptables dans le but d’en faire ressortir sa situation financière, c’est le diagnostic
financier.

Les outils les plus employés pour réaliser une analyse financière sont les tableaux et
les ratios. Ils permettent d'isoler certaines données pour décomposer les données
comprises dans les documents comptables. Pour réaliser l'analyse financière d'une
entreprise, on se base donc sur le bilan, le compte de résultat et les annexes d’une
entreprise, sur au moins les trois dernières années idéalement.

Donc, l'analyse financière est fondée sur l'information contenue dans les différents
comptes du bilan, du compte des produits et des charges et de l'état des informations
complémentaires, et bien évidemment l'ensemble des informations internes et externes
qui ont une relation avec l'entreprise, son personnel, ses dirigeants ...

En analyse financière, le bilan a toujours constitué un document essentiel pour


l’appréciation de la solvabilité et l’équilibre financier de l’entreprise.

Avant d’analyser les marges, équilibres financiers et ratios, l’analyste doit être en
mesure d’interpréter les principaux postes des documents comptables, les relier aux
spécificités de l’activité de l’entreprise. La lecture des documents comptables sera
quelque peu différente en fonction des normes comptables. Cependant, les différences
de présentation entre les normes comptables sont beaucoup moins importantes.

L’analyse financière est un travail qui se base sur un certain nombre d’informations et
des documents comptables et financiers sans lesquels l’étude serait impossible. Le
premier travail de l’analyste financier consiste à récolter les données dans les
documents.

I.3.1. Bilan

Le bilan est un document qui décrit, en chiffre, les éléments composant le patrimoine
de l’entreprise à un moment donné. Il constitue une synthèse de tous les comptes qui
retracent la situation de l’entreprise.

On peut le définir comme étant l’inventaire à une date donnée des ressources de
l’entreprise (passif) et de leur affectation (actif). Le bilan est le document central pour

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l'analyse de l’équilibre financier d’une entreprise. Les postes de l’actif et du passif sont
classés selon un certain ordre :

 Les postes de l’actif sont classés selon l’ordre croissant de liquidité, c’est-à-dire
allant de postes les moins liquides aux postes les plus liquides. On appelle
« liquidité », l’aptitude plus ou moins grande (rapide) d’un bien à être
transformé en monnaie.
 Les comptes du passif sont classés selon l’ordre d’exigibilité croissante, c’est-à-
dire allant de postes les moins exigibles aux postes les plus exigibles. L’ordre
de liquidité et d’exigibilité croissantes corresponde à l’ordre croissant de
numéros de comptes.

La structure du patrimoine de l’entreprise apparait plus clairement si un certain


nombre des rubriques sont regroupées. Cette présentation des rubriques se base sur la
nature des différents postes. En Système Comptable OHADA, cette structure se
présente de la manière ci-après :

 À l’actif : l’actif immobilisé (dont HAO), l’actif circulant (dont HAO), la


trésorerie-actif et l’écart de conversation actif.

L'actif immobilisé correspond à l'actif destiné à rester durablement dans l'entreprise. Il


est évalué par son coût d'achat ou de production (si l'entreprise le produit elle-même)
et certains actifs peuvent être amortis.

Actif immobilisé brut = immobilisations corporelles + immobilisations incorporelles +


immobilisations financières. Actif immobilisé net = actif immobilisé brut –
amortissements des immobilisations corporelles et incorporelles – dépréciation des
immobilisations.

L’actif immobilisé comprend : les immobilisations incorporelles, les immobilisations


corporelles et les immobilisations financières.

Les immobilisations incorporelles sont des actifs non monétaires sans substance
physique que l’entreprise entend utiliser sur plus d’un exercice comptable, destinés à
être utilisés par l’entreprise dans le cadre de son activité, loués à des tiers ou à des fins
de gestion interne. On retrouve ainsi dans les immobilisations incorporelles : les
logiciels, les brevets, les marques, les fonds de commerce, les fichiers clients…

Les immobilisations corporelles sont des actifs physiques que l’entreprise entend
utiliser sur plus d’un exercice comptable, destinés à être utilisés par l’entreprise dans le
cadre de son activité, loués à des tiers ou à des fins de gestion interne. On retrouve
ainsi dans les immobilisations corporelles : les terrains, les constructions,

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l’agencement des bâtiments, le mobilier, les machines, les gros outils, le matériel
informatique…

Les immobilisations financières désignent les actifs financiers d’utilisation durable


possédés par une entreprise. Un actif financier est un titre ou un contrat, la plupart du
temps transmissible et négociable, qui confère à son détenteur des revenus ou un gain
en capital.

Les actifs financiers se répartissent principalement entre les titres de créance ou de


dette, c'est-à-dire les obligations et assimilés, et les titres de capital, qui correspondent
aux actions et autres participations. Il existe également une troisième catégorie d'actifs
financiers : les OPCVM (Les organismes de placement collectif en valeurs mobilières)
et les Trackers (Les Trackers sont une catégorie récente d'OPCVM indiciels qui est
cotée en Bourse).

Constituent ainsi des immobilisations financières : les titres de participation, les prêts
accordés à des personnes physiques ou morales, les dépôts et cautions, etc. Les titres
de participation sont détenus par des sociétés et ont vocation à être conservés
durablement.

Ils permettent à une entreprise d’exercer une influence notable sur une autre entreprise,
par exemple en raison de son caractère stratégique dans la production de richesses
futures. Ils sont inscrits à l’actif du bilan. Les titres de participation sont des titres dont
la possession durable est estimée utile à l'activité de l'entreprise, notamment parce
qu'elle permet d'exercer une influence sur la société émettrice ou d'en assurer le
contrôle.

Les titres de participation sont à distinguer des titres de placement, qui sont acquis afin
de dégager un gain à court terme. Ce sont des titres cessibles, acquis en vue d'en retirer
un revenu direct ou une plus-value à brève échéance. Contrairement aux titres de
participation, il s’agit d’un terme utilisé pour désigner les valeurs mobilières détenues
par une entreprise dans le seul but de réaliser un profit à plus ou moins long terme. Ils
n’ont pas d’intérêt stratégique pour l’entreprise.

Le dépôt et le cautionnement versés ou reçus constituent la somme versée pour servir


de garantie à des tiers (ou reçus de tiers) à titre de garantie d'exécution de contrats.
Cette somme reste indisponible jusqu'à la réalisation d'une condition suspensive. En
création d'entreprise, il est question de dépôts et cautionnements versés (et non pas
reçus).

Ce sont des sommes consignées à titre de garantie et remboursables à la fin


d'engagements souscrits. Le propriétaire d'un local par exemple demande,

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généralement, au futur locataire de verser par avance 2 ou 3 mois de loyer à titre de
garantie. De même les fournisseurs des réseaux divers (électricité, téléphone...) exigent
une consignation financière au moment de l'abonnement. Les dépôts et cautionnements
constituent des immobilisations financières et sont à prendre en compte dans les
besoins durables à financer.

Les immobilisations louées par l'entreprise et qui concourent à son exploitation sont
également inscrites au bilan. Lors de son entrée dans le patrimoine de l'entreprise, la
valeur de l'immobilisation est ainsi déterminée :

 Le bien acquis à titre onéreux est comptabilisé à son coût d'acquisition.


Ce coût d'acquisition est déterminé par l'addition des éléments suivants
:
Le prix d'achat après déduction des taxes récupérables ;
Les frais accessoires après déduction des taxes
récupérables (frais de transport, droits de douane, frais
d'installation et de montage, etc.).
Le bien produit par l'entreprise est comptabilisé à son coût de
production. Ce coût de production est déterminé par l'addition des
éléments suivants :
Le coût d'acquisition des matières et fournitures
consommées ;
Les charges directes de production ;
Les charges indirectes de production dans la mesure où
elles peuvent être raisonnablement rattachées à la
production du bien.
Le bien acquis à titre gratuit est comptabilisé à sa valeur vénale ;
Le bien reçu à titre d'apport en nature est comptabilisé à la valeur
figurant dans l'acte d'apport.

Ces actifs sont des biens conservés dans l’entreprise pour faciliter ou permettre les
activités de production, de vente, etc.

L'actif circulant de l'entreprise représente son actif qui évolue constamment :


l'ensemble des éléments représentatifs de l'activité courante de l'entreprise, au contraire
des actifs immobilisés. Il comprend les stocks, les créances clients et charges
constatées d'avance.

Cette rubrique regroupe l’ensemble des emplois qui s’intègrent dans le cycle
d’exploitation de l’entité et dont la durée de vie est inférieure à un an. Ce sont des

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emplois à court terme ou valeurs génératrices des recettes au sein de l’entité,
comprenant :

 Les stocks et encours (comptes de la classe 3) : un stock est un actif


détenu pour être vendu dans le cours normal de l’activité, ou en
cours de production pour une telle vente, ou destiné à être consommé
dans le processus de production ou de prestation de services, sous
forme de matières premières ou de fournitures.

Donc, les stocks sont constitués par l’ensemble des biens ou des services qui
interviennent dans le cycle d’exploitation de l’entité pour être soit vendus en l’état ou
au terme d’un processus de production à venir ou en cours, soit consommés en général
au premier usage. Ils sont destinés à être vendus ou transformés en liquidité d’une
manière régulière et constituent l’activité même de l’entreprise (matières premières,
marchandises, produits finis, etc.).

 Les créances et emplois assimilés (comptes de la classe 4) : les


comptes des tiers retracent les relations de l’entité avec les tiers. Ils
servent à comptabiliser les créances et les dettes de l’entreprise
envers les tiers, à l’exception de celles inscrites dans les comptes
d’actif immobilisé et les comptes de ressources durables.

La trésorerie – actif (comptes de la classe 5) de l’entité ou disponibilités est l’ensemble


des liquidités qu’elle possède dans ses comptes en banque ainsi qu’en caisse à un
moment donné. Elle représente tous les postes représentant des fonds liquides et
disponibles dont dispose l’entité en caisse ou en banque, dont on peut faire usage
directement (banque, caisse, valeurs de placement, etc.).

On retrouve dans la trésorerie – actif les comptes de la classe 5 qui enregistrent les
opérations relatives aux valeurs en espèces, aux chèques, aux monnaies électroniques,
aux effets de commerce, aux titres de placement, aux coupons ainsi qu’aux opérations
faites avec les établissements de crédit.

Les flux de trésorerie sont ceux attendus de l’exploitation de l’actif ainsi que ceux qui
découlent de la revente de celui-ci. Ainsi, un actif qui n’est plus exploité mais qui a
une valeur de revente est à maintenir à l’actif. En revanche, une machine mise au rebut
et qui ne peut plus être revendue doit être sortie de l’actif.

L'écart de conversion actif correspond à une diminution de créance ou à une


augmentation de dette suite à une variation du cours de change (à la fin de l'exercice
comptable) de la devise dans laquelle a été comptabilisé cette créance ou cette dette
(au cours de l'exercice comptable).

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 Au passif : les capitaux propres et les dettes financières et assimilées (dont
HAO), le passif circulant (dont HAO), la trésorerie-passif et l’écart de
conversion passif.

Le passif représente l’ensemble des ressources de l’entité. Celles-ci comprennent les


capitaux propres, les dettes financières et assimilées, les dettes d’exploitation, et la
trésorerie-passif. Le passif interne est constitué par les capitaux propres de l’entité
alors que le passif externe regroupe toutes les provisions pour risques et charges et les
dettes payables ou remboursables selon des échéances déterminées.

Le passif renseigne sur les différentes ressources utilisées par l’entité. Au passif sont
inscrits les postes représentant l’origine ou le montant des ressources (comptes de la
classe1) mises à la disposition de l’entité. Ces postes sont classés au passif par ordre
d’exigibilité croissante.

Les agrégats de passif se présentent comme suit :

 Capitaux propres et ressources assimilées (passif interne) :

Les capitaux propres désignent les ressources mises ou laissées par les propriétaires à
la disposition de l’entité et qu’elle gère comme si elles étaient siennes. Ils sont
déterminés par la différence entre d’une part, l’ensemble des éléments actifs de l’entité
et d’autre part, l’ensemble des éléments passifs (passif externe).

Le montant des capitaux propres s’obtient en faisant la somme algébrique :

Des apports (capital, primes liées au capital) ;


Des écarts de réévaluation ;
Des bénéfices mis en réserves ;
Du report à nouveau (positif ou négatif) ;
Du résultat de l’exercice (bénéfice ou perte) ;
Des subventions d’investissement ;
Des provisions réglementées et fonds assimilés.

 Dettes financières et ressources assimilées : ce poste représente les


dettes (capitaux empruntés) de l’entité vis-à-vis des tiers dont
l’échéance de remboursement est supérieure à une année.

La somme de Capitaux propres et ressources assimilées et Dettes financières et


ressources assimilées forme le poste de passif appelé « Ressources stables ».

 Passif circulant :

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Le passif circulant représente les dettes de l’entité vis-à-vis des tiers dont l’échéance
de remboursement est inférieure à une année (dettes d’exploitation). Il s’agit des
fournisseurs pour les dettes ou créances commerciales, l’Etat pour les dettes fiscales
(impôts, taxes), les organismes sociaux pour les dettes sociales (retraites, etc.), etc.

 Trésorerie – passif :

La trésorerie – passif représente d’une part, le montant de crédits de trésorerie inscrit


au compte courant de l’établissement dispensateur de ces concours avec lequel l’entité
est en relation d’affaires et d’autre part, le montant nominal des effets escomptés.

 Les comptes d’« Ecarts de conversion – actif et Ecarts de conversion


– passif » prévus pour l’enregistrement des pertes et gains latents
permettent de constater, à la clôture de l’exercice, les écarts entre
créances et dettes en devises converties en unités monétaires légales
du pays, telles qu’elles figurent en comptabilité, et leur évaluation en
unités monétaires légales du pays à la date de clôture de l’exercice.

I.3.2. Compte de résultat

L’analyse de l’activité d’une entreprise repose entre autres sur le compte de résultat.
Celui-ci fourni des informations sur l’activité et la formation du résultat pour un
exercice donné. Cependant, il est nécessaire d’avoir une vision plus économique des
produits et des charges, c'est-à-dire une vision du déroulement du cycle d’exploitation
d’une entreprise.

Le compte de résultat va donc être reclassé pour déterminer des indicateurs dans le
temps et l’espace. Il récapitule les charges et les produits intervenus dans la formation
du résultat net de l’exercice et mettant en évidence des soldes significatifs de gestion.

C’est une récapitulation schématique des comptes dont les soldes représentent des
grandeurs caractéristiques essentielles à la gestion de l’agent économique. Il constitue
une représentation par paliers successifs de la formation du résultat net au cours d’une
période et permet également de déterminer le Cash-flow ; il reprend les soldes des
comptes de classes 6,7 et 8.

La préoccupation du chef d’entreprise dans l’environnement du système comptable


OHADA est d’évaluer la capacité de chaque fonction de l’entreprise (exploitation,
financière et hors activité ordinaire) à contribuer à l’enrichissement de l’entité. Et pour
évaluer cette dernière, il faut avoir des instruments de mesure ; ce sont eux que l’on
appelle « les soldes significatifs de gestion ».

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Ils sont riches d’information quantitative et qualitative, il s’agit de : la marge brute sur
marchandises, la marge brute sur matières, la valeur ajoutée ; l’excédent brut
d’exploitation (EBE), le résultat d’exploitation, le résultat financier, le résultat des
activités ordinaires (cumul du résultat d’exploitation et du résultat financier), le
résultat des hors activités ordinaires et le résultat net. Le bénéfice ou la perte de
l’entreprise au cours d’un exercice donne une mesure comptable de l’enrichissement
ou de l’appauvrissement des propriétaires de l’entreprise.

I.3.3. Tableau des flux de trésorerie ou tableau de financement

Le tableau des flux de trésorerie retrace les mouvements « entrée » ou « sortie » de


liquidités de l'exercice. Il constitue un formidable outil d’analyse qui apporte une vraie
valeur ajoutée à la démarche l’analyse financière.

A la fin de chaque exercice comptable, l’entreprise établit le bilan et le compte de


résultat qui fixe respectivement la situation de son patrimoine et l’état de résultat
découlant de son activité.

Cependant, ces deux documents, quoique permettant diverses analyses intéressantes


sur la structure financière, la gestion et la rentabilité de l’entreprise, n’impliquent que
partiellement et imparfaitement les modifications intervenues entre la situation du
patrimoine au début de l’exercice et celle à la clôture de l’exercice.

Les ressources nouvelles dont a disposé l’entreprise y compris l’autofinancement et


l’emploi qu’on en a fait au cours de l’exercice échappent quasi totalement à ces deux
tableaux.

Les grandeurs financières telles que l’investissement, l’autofinancement, le crédit,


l’emprunt, etc. sont inclus dans les comptes de situation tirés du bilan. Une impérieuse
nécessité de mettre en évidence ces grandeurs et surtout l’origine et l’emploi de
ressources nouvelles, a conduit à l’élaboration de ce que l’on appelle « tableau des flux
de trésorerie ».

Ce dernier permet de saisir toutes les variations ayant affectées les éléments actifs et
passifs du patrimoine, il décrit en outre la façon dont au cours d’un exercice, les
ressources dont a disposé l’entreprise ont permis de faire face à ses besoins. Il montre
comment l’ensemble des ressources de l’entreprise couvrent tous ses besoins.

Le tableau de flux constitue donc un document essentiel pour mettre en œuvre ou


comprendre la gestion financière d’une entreprise car il retrace l’ensemble des origines
et utilisations de trésorerie d’une période. Il retrace l’ensemble des flux de trésorerie,
encaissements et décaissements, d’une période. Il explique comment l’on passe du

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bilan de l’année N-1 au bilan de l’année N. Pour cette raison, on dit qu’il procure une
vision dynamique du bilan.

Les flux de trésorerie sont regroupés en trois familles :

 Le flux de trésorerie de l’activité : il indique quel excédent de trésorerie a été


généré par l’activité propre de l’entreprise résultant de son chiffre d’affaires ;
 Le flux de trésorerie de l’investissement : il retrace les décaissements qui
résultent des acquisitions d’immobilisations, net des encaissements provenant
de la cession d’immobilisations ;
 Le flux de trésorerie du financement : il retrace l’ensemble des encaissements et
décaissements relatifs aux choix de financement : apport en capital, versement
de dividendes, emprunts émis et remboursés, montants prêtés par les
actionnaires, ….

La somme de tous les flux de trésorerie constitue la variation de trésorerie et débouche


sur la position de trésorerie de fin d’année, la même position de trésorerie que celle qui
figure sur au bilan de fin de période.

La structure du tableau des flux de trésorerie découle de l’égalité fondamentale du


bilan à partir de quatre masses du bilan permettant ainsi de calculer le fonds de
roulement. On aura ainsi : Actif=Passif, autrement-dit : Actif immobilisé + Actif
Circulant + Trésorerie-Actif = Ressources stables + Passif circulant + Trésorerie-
Passif. Le classement ci-dessus correspond à l’optique économique retenue par le
SYSCOHADA. De cette façon, il devient facile de confronter les grandes masses. En
effet :

 L’ensemble des ressources stables (capitaux propres + dettes financières) fait


face à l’actif immobilisé ;
 Le passif circulant fait face à l’actif circulant ;
 La trésorerie-passif fait face à la trésorerie-actif.

Selon le principe de l’équilibre minimum financier, on peut déduire que : Ressources


stables – Actif immobilisé = Passif circulant - Actif circulant. On peut écrire que :
Ressources stables – Actif immobilisé = Fonds de roulement. Ou bien : Actif circulant
– Passif circulant = Fonds de roulement. Par analogie au fonds de roulement calculé à
partir du bilan, on peut déduire l’égalité suivante à partir de flux enregistrés pendant
l’exercice :

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Variation Ressources Stables
-Variation Emplois fixes
= Variation Fonds de Roulement

I.4. Retraitement et reclassement du bilan

Le retraitement du bilan consiste à reclasser et réorganiser certains postes et même


certaines rubriques du point de vue financier, c’est-à-dire qu’il conduit à la
transformation du bilan comptable en bilan financier qui constitue la base de l’analyse.

Le passage du bilan comptable au bilan financier passe par des retraitements ou


reclassements. Reclasser consiste à déplacer les postes du bilan en agrégats
significatifs. Retraiter consiste à reclasser les postes de l'actif par degré de liquidité et
les postes du passif par degré d'exigibilité.

Quant à la restructuration, elle consiste à établir le bilan conformément aux


dispositions du plan comptable en vigueur dans le pays. Donc, chaque entreprise se
réserve le droit de se doter d’un plan comptable suivant la nature particulière de son
activité, mais ce droit doit s’inspirer du plan comptable appliqué dans le pays.

L'analyse financière à partir des documents comptables est rendue parfois difficile du
fait de la divergence entre la logique comptable ou fiscale et la logique financière.
Pour le passage du bilan comptable résolument fonctionnel à un bilan financier, il
convient pour l'analyste financier de procéder à certains retraitements et /ou
classements de créances et de dettes pour améliorer la qualité de l'information du bilan
et l'adapter aux impératifs de l’analyse et du diagnostic financiers.

I.4.1. Retraitements des actifs

 Les actifs ‘fictifs’ ou ‘non valeurs’ n’ont pas de valeur vénale. Ils figurent à
l’actif du bilan pour des raisons de techniques comptables ou de choix de
gestion.

Ils sont :

- à éliminer de l'actif ;
- et en contrepartie, à déduire des capitaux propres.

Cette opération permet de conserver l’égalité entre l’actif et le passif du bilan.


L’ajustement doit prendre en compte les créances et les dettes fiscales latentes.

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Il s’agit des rubriques correspondant à des charges activées (inscrites à l’actif en vue
de leur étalement) :

- Frais d'établissement (frais de constitution, …) ;


- Frais de recherche et de développement ;
- Charges à répartir sur plusieurs exercices (sur frais d’émission
d’emprunts) ;
- Primes de remboursement des obligations (en cas d’emprunt obligataire).

Dans l'optique patrimoniale du bilan, le crédit-bail n'est pas à retraiter. En effet,


l'entreprise n'étant pas propriétaire du bien, celui-ci ne doit pas figurer à l’actif du
bilan. A défaut de valeur vénale ou de revente, l’évaluation de certains postes devra
être effectuée à la valeur comptable nette.

 Ecarts de conversion Actif : les écarts de conversion correspondent à des pertes


de changes latentes. En matière de retraitement, deux cas de figure peuvent se
présenter. Si la perte latente a été constatée par une provision (couverte par une
provision pour risque de change), aucun redressement ne devra être effectué,
dans la mesure où le résultat de l’entreprise aura déjà supporté l’impact de la
perte latente par le jeu de la dotation aux provisions. Si aucune provision n’est
constatée, l’écart de conversion actif constitue donc une destruction potentielle
de ressources non constatée et qui devra être retranché de l’actif, et déduit des
capitaux propres.
 Plus ou moins-values latentes : l’analyste financier doit procéder chaque fois
que possible aux corrections d’actifs qui lui paraissent nécessaires pour dégager
une valeur réaliste du patrimoine de l’entreprise.
 Charges constatées d'avance : dans la comptabilité d'une entreprise, les charges
constatées d'avance (ou CCA) correspondent aux dépenses (achats de biens ou
de services) enregistrées lors d'un exercice, mais dont la livraison n'interviendra
pas avant l'exercice suivant. Elles sont utilisées en comptabilité pour neutraliser
l’impact sur le résultat des charges qui ont été comptabilisées au titre d’une
période mais qui concernent une période suivante.
En principe, ce sont de véritables créances à rattacher aux créances à moins d'un
an. Si elles sont incertaines, alors, par prudence, elles peuvent être considérées
comme des non valeurs et éliminées de l’actif et donc déduites des capitaux
propres. Les retraitements doivent être effectués en fonction des informations
disponibles.

Les charges constatées d’avance concernent :

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Les achats de biens comptabilisés mais non réceptionnés, totalement ou
partiellement, à la date de clôture ou de situation ;
Les achats de services comptabilisés mais non encore réalisés totalement
ou partiellement à la date de clôture ou de situation ;
Toute autre charge comptabilisée mais concernant totalement ou
partiellement la période ou l’exercice suivant.

 Fonds commercial : le fonds commercial constitue un actif à long terme qui


génère une valeur pour l’entreprise pendant plusieurs années. Le fonds de
commerce, dont la valeur est basée sur le critère de rentabilité (la clientèle, le
droit au bail, l'achalandage, l'enseigne, le nom commercial, etc.), peut par
prudence être considéré comme une non-valeur et donc éliminé de l’actif.

Cependant, il peut être conservé dans l'actif immobilisé lorsqu’il a été acquis.
Dans ce cas, il a une valeur vénale réelle et justifiée. Un fonds de commerce
créé n’apparaît pas à l’actif du bilan. En pratique, sa valeur potentielle de
revente constitue une plus-value latente. Il est nécessaire de consulter les
informations disponibles (expertises immobilières commerciales éventuelles).

I.4.2. Reclassements de l’actif

Le passage du bilan comptable au bilan financier nécessite un reclassement des postes


de l’actif selon le critère d’une liquidité croissante et les postes du passif selon un
ordre d’exigibilité croissante.

Au niveau de l’actif, les immobilisations corporelles, incorporelles, financières et les


stocks sont diminués des montants des amortissements et des provisions. Les
immobilisations financières sont augmentées du capital souscrit non appelé et des
créances de l’actif circulant ayant une échéance supérieure à 1 an.

Elles sont diminuées de la part à moins d’un an des immobilisations qu’il convient de
reclasser avec les créances hors exploitation. Les créances hors exploitation regroupent
les créances d’impôt, le capital souscrit appelé et non versé, les acomptes d’impôt, les
créances groupes et associés, etc.

De manière plus spécifique, il y a lieu de retenir ce qui suit :

 Stock outil : indispensable au fonctionnement de l’entreprise, il correspond au


stock minimum nécessaire que l’entreprise constitue pour faire face à des
besoins d’exploitation, et éviter ainsi la rupture du stock. Il est destiné à rester
en permanence dans l’entreprise, il perd donc son caractère d’exploitation ou de

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liquidité. Il est donc nécessaire d’en retrancher le montant de l’actif circulant et
de le reclasser parmi les actifs immobilisés.
 Actifs à plus ou moins d’un an : les actifs seront reclassés en fonction de leur
échéance réelle.
 Titres et valeurs de placement : si les titres et valeurs de placement sont
facilement négociables et donc totalement liquides, il convient de les assimiler à
la trésorerie-actif. Considérés comme de quasi-liquidités, ils sont à regrouper,
pour leur montant net (après déduction de la provision éventuelle), dans les
disponibilités. Cependant, si un délai de réalisation est nécessaire, ils sont à
rattacher aux créances à moins d'un an.

I.4.3. Reclassements du passif

Au niveau du passif, les reclassements permettent d’aboutir à un bilan après


répartition, c’est – à – dire que les capitaux propres doivent être évalués après
répartition des bénéfices. Les retraitements consistent donc à :

 Déduire la fraction de résultat à distribuer (dividendes à payer) et la transférer


en dettes à moins d'un an. Sur le plan financier, la répartition du résultat
consiste à augmenter le passif circulant hors trésorerie du montant des bénéfices
à distribuer ; les bénéfices non distribués faisant partie de l’autofinancement
demeureront en capitaux propres. En cas de perte nette, celle-ci constitue un
emploi de capitaux qui a déjà affecté à la baisse le montant des capitaux propres
de l’entreprise.
 Déduire les actifs fictifs ou non valeurs ;
 Déduire la fraction d’impôt à payer (fiscalité latente ou différée) pour des
réintégrations ultérieures correspondant aux :

Subventions d’investissements restant à virer aux résultats ;


Provisions pour hausse des prix éventuelles ;
Aux amortissements dérogatoires à reprendre.

 Le montant de l’imposition latente est à transférer dans les dettes à plus d'un an
ou à moins d’un an selon les échéances fiscales. L’actif fictif amortissable peut
générer une économie d’impôt due à la déduction de la charge. Elle augmente la
valeur de l’actif net.
 Les provisions pour risques et charges sont appréciées en fonction de leur
renouvellement. En cas de renouvellement, elles sont assimilées à des quasi-
fonds propres. Dans le cas contraire, elles correspondent à des dettes hors
exploitation. Les obligations cautionnées comportent un caractère fiscal et
s’insèrent dans la catégorie des dettes à moins d’un an.

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Donc, elles ont été constituées, par respect du principe de prudence, dans
l’hypothèse de charges et donc de dettes ultérieures probables. Si elles ne sont
pas justifiées, elles sont considérées comme des réserves occultes et doivent
être transférées dans les capitaux propres. Si elles sont justifiées et selon la date
probable de réalisation du risque ou de la charge, il faut les transférer soit en
dettes à plus d'un an ou en dettes à moins d'un an.

 Les comptes courants d'associés sont des apports effectués par les associés pour
une période plus ou moins longue. Lorsqu'ils sont bloqués ou stables, ils
doivent être transférés des dettes financières vers les capitaux propres.
 Les dettes à plus ou moins un an seront reclassées en fonction des informations
dont dispose l’analyste en dettes à plus d’un an ou dettes à moins d’un an.
 Dettes fiscales différées ou latentes : il s’agit de l’imposition différée ou latente
des subventions d’investissement ; des provisions réglementées et provision
pour risques et charges. Lorsqu’un impôt latent doit être payé dans une
échéance inférieure à un an, la régularisation s’effectue par son intégration dans
un compte de dettes à court terme. Dans le cas contraire, il faut l’intégrer dans
un compte de dettes à moyen et à long terme. Ainsi, l’impôt peut être considéré
comme une dette à court terme ou une dette à long terme.

La fiscalité différée concerne les subventions d’investissement et les provisions


réglementées, dont les montants devront être rapportés ultérieurement au résultat
imposable de l’entreprise. D’un point de vue financier, cette imposition différée doit
être prise en compte.

La dette fiscale correspondante, calculé au taux d’imposition de l’entreprise, sera


assimilée, en fonction de son échéance à plus au moins un an soit aux dettes de
financement, soit au passif circulant hors trésorerie. La fraction nette d’impôt sera
incorporée aux fonds propres.

La fiscalité latente concerne les provisions pour risque et charges sans objet réel ou
avec un objet tout à fait aléatoire, qui sont à réintégrer au résultat imposable de
l’entreprise, et qui doivent par conséquent supporter l’impôt sur les résultats. D’un
point de vue financier, il est possible de rapporter aux capitaux propres la partie nette
d’impôts et de classer l’impôt latent en dettes de financement ou au passif circulant
hors trésorerie, en fonction de l’échéance.

 Obligations cautionnées : elles matérialisent le crédit accordé par


l’administration des douanes ou fiscales à l’entreprise. Comptablement, les
obligations cautionnées figurent parmi les dettes « fournisseurs et comptes
rattachés », alors qu’elles constituent un véritable financement bancaire à court

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terme. Aussi, est-il recommandé de les retrancher des dettes fournisseurs et
comptes rattachés, et les assimiler à de la trésorerie-passif.
 Les écarts de conversion – passif correspondent à des gains latents de change,
constatés lors de la conversion de créances et de dettes libellées en monnaies
étrangères. Bien que latents, ces gains ont déjà supporté l'impôt en raison de
leur réintégration fiscale. Ils doivent être ajoutés aux capitaux propres.
 Les produits constatés d'avance sont considérés comme des dettes à court terme
(moins d'un an).
 La location acquisition (crédit-bail) est un mode de financement des biens
immobiliers ou mobiliers qui consiste, pour une entreprise, à pouvoir utiliser
sans l’acquérir en toute propriété une immobilisation moyennant un loyer ou
une redevance avec souvent la possibilité de lever une option d’achat à la fin du
contrat.

La location acquisition, sorte de location de longue durée, ne fait ainsi


apparaître ni les actifs financés ni les dettes correspondantes. D’un point de vue
financier, l’appréciation réalisée de l’outil industriel et commercial ou actif
économique de l’entreprise nécessite la prise en compte des biens acquis en
location acquisition, dans la mesure où ils contribueront à son activité
économique.

Le retraitement comptable de location acquisition peut être effectué selon le


procédé suivant :

Inscription à l’actif des biens financés par location acquisition pour leur
valeur comptable nette, c’est-à-dire leur valeur d’origine, diminuée des
amortissements ;
Constatation en dettes de financement au passif d’un emprunt équivalent.

Schématiquement, le bilan restructuré se présente de la manière suivante :

ACTIF PASSIF
 Emplois stables (fixes)  Ressources durables (stables)
 Actif circulant d’exploitation hors - Capitaux propres
trésorerie - Dettes financières
 Dettes circulantes d’expl. hors
 Actif circulant hors exploitation
trésorerie
hors trésorerie
 Trésorerie-Actif  Dettes circulantes hors
exploitation Hors trésorerie
 Trésorerie-Passif
Total Actif Total Passif

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De cette restructuration du bilan peuvent découler de déductions suivantes :
 Ressources durables = Capitaux propres + Dettes financières
 Fonds de roulement = Ressources durables – Emplois stables
 Actif circulant + Trésorerie-Actif = Fonds de roulement + (Dettes circulantes +
Trésorerie-Passif)

En bref :

Les retraitements de l’actif :

 Élimination des immobilisations en non-valeurs et leur déduction des capitaux


propres ;
 Les autres immobilisations sont prises en compte par leur valeur réelle. En
conséquence des plus-values (à ajouter aux capitaux propres) ou des moins-
values (à déduire des capitaux propres) sont souvent constatées ;
 Les prêts : à reclasser en fonction de leur échéance ;
 Les écarts de conversion – Actif : représentent les pertes de change latentes sur
les diminutions des créances et sur la majoration des dettes libellées en
monnaies étrangères. II s’agit des actifs fictifs a-éliminer de l’actif et retrancher
des capitaux propres ;
 Les stocks pris en compte à leur valeur réelle. Mais une partie peut être
rattachée aux immobilisations (stock-outil) ;
 Les effets escomptables peuvent être assimiles à des liquidités ;
 Les charges constatées d’avance représentent des valeurs certaines, donc des
actifs économiques.

Remarque :

Si l’entreprise utilise des biens en location acquisition, il est possible d’augmenter les
immobilisations avec la valeur nette de ces biens (valeur d’origine moins
amortissement), et d’augmenter en contrepartie les dettes à plus d’un an de la même
valeur.

Les retraitements du passif :

 Le résultat positif : convient de repartir le résultat entre les réserves et l’exigible


à court terme (dividendes) en fonction de l’affectation prévue ou probable ;
 Le passif exigible ;
 Les dettes sont classées par ordre d’exigibilité croissante ;
 Les écarts de conversion-passif : représentent les gains de change latents sur les
majorations des créances et sur la diminution des dettes libellées en monnaies

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étrangères représente un gain de change latent qui doit être réintégré ans les
capitaux propres ;
 Les produits constatés d’avance sont équivalents à des dettes ;
 Les provisions pour risques et charges lorsqu’elles sincères et couvrent des
risques et des charges certains sont considérées comme de l’exigible (à
maintenir selon leur classement à long ou court terme). Si ces provisions ne
sont pas sincères, il conviendra de les assimiler à des réserves. Toutefois, la
partie de leur montant correspondant à l’impôt sur les sociétés qui sera
finalement prélevé doit être incluse dans l’exigibilité à plus d’un an ;
 Les provisions omises, correspondant à des risques et charges probables,
doivent être ajoutées aux passifs exigibles (dettes probables) ;
 Les provisions réglementées et les subventions d’investissements classées dans
les capitaux propres a réintégrées dans le résultat fiscal. Ces postes supporteront
alors l’impôt sur les sociétés. Par prudence, on considère qu’ils se décomposent
en une réserve et une dette d’impôts latente à inclure dans l’exigible à long
terme.

I.5. Retraitements des postes du compte de résultat

Le compte de résultat appelé autrement compte de produits et de charges présenté


selon les normes comptables en vigueur présente certaines imperfections pour
l’analyste financier et doit subir, à l’image du bilan, quelques retraitements en vue de
répondre aux exigences de l’analyse financière.

La richesse des informations apportées par le compte de produits et de charges est


incontestée. Toutefois, afin d’obtenir des indicateurs pertinents, il est nécessaire
d’opérer des retraitements de certains postes du compte de produits et de charges à
condition que leur montant soit significatif.

Le retraitement de certains postes consiste tout simplement à transférer des montants


de charges ou de produits d'un compte comptable à un autre. Ces retraitements portent
sur : la sous-traitance, les charges relatives au personnel extérieur à l’entreprise, les
subventions d’exploitation, les transferts de charges, les redevances de crédit-bail, les
impôts et taxes, etc.

 Sous-traitance

Certaines entreprises ne réalisent pas elles-mêmes la totalité de la production de biens


ou de services destinés à la vente. Une partie de l’activité est réalisée alors à l’extérieur
de l’entreprise par un ou plusieurs sous-traitants, selon un cahier des charges préétabli.

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En contrepartie, le sous-traité doit payer au sous-traitant les frais d’études, de
fournitures et les coûts correspondants.

Une part de production vendue par l’entreprise sous-traitée n’a pas été réalisée par
elle-même, mais par un sous-traitant. Cela réduit d’autant le montant de la production
de l’exercice et les consommations intermédiaires. Il est donc nécessaire de déduire le
montant de la sous-traitance, à la fois : - de la production réalisée pendant l’exercice. –
des consommations en provenance des tiers.

 Rémunérations du personnel extérieur à l’entreprise

Comptablement, le personnel extérieur à l’entreprise comprend le personnel


intérimaire, le personnel occasionnel et le personnel détaché ou prêté à l’entreprise et
les charges y afférentes sont considérées comme des autres charges externes. Du point
de vue économique, ce type de personnel a contribué à la formation de la valeur
ajoutée de l’entreprise au même titre que celui de l’entreprise et son coût devrait par
conséquent être ajouté aux charges de personnel de l’entreprise et retranché des
charges externes.

Pour des raisons diverses (recherche d’une plus grande souplesse, incertitude des
débouchés, surcharge temporaire, etc.), les entreprises ont fréquemment recours à des
travailleurs qui ne sont pas liés à elles par un contrat de travail, mais sont salariés d’un
autre employeur : société de travail intérimaire, société mère ou sœur au sein d’un
même groupe (prêt de main d’œuvre, etc.).

Juridiquement, les dépenses correspondantes s’analysent non comme des charges de


personnel mais comme des services extérieurs : c’est la raison pour laquelle lors de la
réception de la facture (envoyée par la société qui a mis le personnel à la disposition de
l’entreprise), elles sont enregistrées dans un compte divisionnaire du compte 63
Services extérieurs B, le compte 637 Rémunérations de personnel extérieurs à
l’entreprise.

Economiquement pourtant, ces dépenses ne sont pas fondamentalement différentes de


celles qui sont considérées dès l’origine comme des charges de personnel. C’est
pourquoi, en fin de période, le solde du compte 637 doit être viré dans un compte
divisionnaire du compte 66 Charges du personnel, le compte 667 est débité par le
crédit du compte 637.

La participation des salariés aux résultats est également intégrée aux charges de
personnel afin de déterminer le coût du facteur travail. Ceci a pour conséquence de
modifier la valeur ajoutée et l’excédent brut d’exploitation.

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 Subventions d’exploitation

Les subventions d’exploitation sont attribuées aux entreprises pour deux raisons
essentielles :

 Pour compléter un prix de vente insuffisant. Elles sont considérées


comme des compléments de prix de vente lorsque l’exploitation d’une
activité ou d’un service est déficitaire. Le prix de vente est alors
inférieur au coût de revient. Il est compensé par une subvention
d’exploitation versée par l’Etat ou une collectivité territoriale.
 Pour compenser un prix d'achat ou un coût de revient élevé
(subventions versées aux entreprises agricoles pour l’achat de
carburant, d’engrais, de semences, ...).

Les subventions d’exploitation lorsqu’elles constituent un complément du prix de


vente elles doivent être ajoutées au chiffre d’affaires. En effet, ces subventions
représentent bien la contrepartie accordée aux entreprises obligées, par voie
réglementaire, de vendre à un prix de vente plus bas que celui du prix de revient
économique.

Toutefois, lorsqu’elles constituent une contribution à la couverture des charges


d’exploitation, elles doivent être considérées comme telles et elles restent dans leur
compte d’origine.

 Transferts de charges

Les « transferts de charges », selon leur nature, compensent des charges ou équilibrent
en produits des dépenses d’exploitation, financières ou exceptionnelles. Ils constituent
des reprises sur charges, d’exploitation, financières et non courantes. Lors du calcul
des soldes de gestion, ces transferts de charges ne sont pris en considération qu’après
le calcul de l’excédent brut d’exploitation (EBE).

Or afin de respecter la symétrie de l’analyse entre les produits et les charges, il serait
souhaitable, dans la mesure où les corrections sont significatives et où l’on dispose
d’informations suffisantes, de déduire ces montants de ceux des charges
correspondantes.

Donc, il est conseillé d'imputer les transferts de charges, selon leur nature, aux
comptes de charges concernés, avant de calculer les différents S.I.G. Par conséquent,
lorsque cela est possible c’est-à-dire lorsque l’information fournie en annexe est
suffisante, ils sont à déduire du montant du compte de charge concernée.

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 Redevances de location acquisition (de crédit-bail)

La location acquisition est assimilée à un emprunt auquel fait recours l’entreprise pour
financer ses immobilisations. Au niveau du compte de produits et de charges, les
redevances de location acquisition sont ainsi ventilées entre les dotations aux
amortissements et les charges d’intérêts.

Au niveau du bilan, ce retraitement donne lieu à la constatation de l’immobilisation


avec sa valeur d’origine et sa contrepartie est constatée au niveau des dettes de
financement.

I.5.1. Retraitements liés à la nature de l’activité

Malgré l’existence de plans comptables sectoriels, la norme générale comptable ne


permet pas toujours la réalisation immédiate d’une analyse financière. La prise en
considération de la nature de l’activité et la maîtrise des éléments constitutifs de ce qui
est courant et non courant, de ce qui est exploitation et financier est un préalable
indispensable à l’interprétation des composantes du résultat et à l’appréciation des
performances de l’entreprise.

I.5.2. Etat des soldes de gestion et Compte de résultat

A l’issue de différents retraitements, le tableau des SIG doit être présenté en prenant
pour les calculs des soldes intermédiaires les montants des rubriques après
retraitements.

Il est bien évident que le résultat de l’exercice comptable n’est pas modifié et demeure
identique. Plusieurs ratios pourront ensuite être calculés et commentés par rapport aux
exercices antérieurs ou par rapport à ceux du secteur d’activité auquel appartient
l’entreprise étudiée. La capacité d’autofinancement de l’exercice sera elle aussi
retraitée en raison des conséquences de certains retraitements sur la valeur ajoutée et
l’E.B.E.

Le Système Comptable OHADA dégage huit soldes significatifs de gestion, riches


d’information quantitative et qualitative :

 La marge commerciale (MC)


 La valeur ajoutée (VA)
 Le résultat brut d’exploitation (RBE)
 Le résultat d’exploitation (RE)
 Le résultat financier (RF)

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 Le résultat des activités ordinaires (RAO - cumul du résultat d’exploitation et
du résultat financier)
 Résultat des hors activités ordinaires (RHAO)
 Le résultat net (RN)

Comptes de résultat d’exploitation Soldes intermédiaires de gestion


Comptes Intitulés Comptes Intitulés
Compte de résultat d’exploitation
701 (TA) Ventes de marchandises +
601 (RA) Achats de marchandises -
6031(RB) Variations des stocks de marchandises ±
XA 132 Marge commerciale
702,703,704(TB) Ventes des produits fabriqués +
705,706 (TC) Travaux, services vendus +
73 (TE) Variations stocks de biens et de ±
services produits (stockage ou
72 (TF) déstockage) +
602 (RC) Production immobilisation -
6032 (RD) Achat des MP et fournitures liées ±
Variations des stocks des MP et
fournitures liées
XA 132 Marge de production
132 Marge commerciale et/ou de +
707 (TD) production +
75 (TH) Produits accessoires +
604,605,608 Autres produits -
(RE) Achats stockés, autres achats, achats
6033 (RF) emballages ±
Variations des stocks des autres
61 (RG) approvisionnements -
62,63 (RH) Transports -
65 (RJ) Services extérieurs -
Autres charges
XB 133 Valeur ajoutée
133 Valeur ajoutée +
71 (TG) Subventions d’exploitation +
64 (RI) Impôts et taxes -
66 (RK) Charges de personnel -
XC 134 Excédent brut d’exploitation
134 Excédent brut d’exploitation +
791,798 (TJ) Reprises d’amortissements, provisions +
et dépréciations d’exploitation
781 (TI) Transfert des charges d’exploitation +
681,691 (RL) Dotations aux amortissements, aux -
provisions et dépréciations d’exploi.
XD 135 Résultat d’exploitation
Compte de Résultat financier
77 et 776 (TK) Revenus financiers et assimilés +
797 (TL) Reprises de provisions fin. et dépr . fin +
787 (TM) Transferts de charges financières +

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67 et 676 (RM) Frais financiers et charges financières -
687,697 (RN) Dotations aux prov. et aux dépr. fin -
XE 136 Résultat financier
135 (XD) Résultat d’exploitation +
136 (XE) Résultat financier +
XF 137 Résultat des activités ordinaires
Compte de résultat HAO
882 (TN) Produits des cessions d’immo. +
84, 848, 86 (TO) Autres produits HAO +
81 (RO) Valeurs compta. des cessions d’immo -
83, 85 (RP) Autres charges HAO -
XG 138 Résultat HAO
137 (XF) Résultat des activités ordinaires +
138 (XG) Résultat des HAO +
87 (RQ) Participation des travailleurs -
89 (RS) Impôts des sociétés -
XH 131/139 Résultat net (bénéfice) ou (perte)

La présentation ci-dessus est une présentation comptable. La version retenue par


l’analyste financier est la version retraitée du compte de produits et de charges.
Comme le montre le compte de produits et de charges, les soldes de gestion peuvent
être déterminés en cascade.

1. Marge commerciale et marge de production

La marge commerciale est utilisée pour les entreprises de négoce (commerciales) et la


marge de production pour les entreprises qui produisent (industrielles). C’est un
indicateur de pilotage primordial pour le chef d’entreprise.

La marge commerciale permet de calculer la performance des entités commerciales.


Elle représente le supplément de valeur apportée par l’entité au coût des marchandises
vendues dans l’exercice. Elle est calculée comme la différence entre le prix de vente
des marchandises et le prix d’achat des marchandises corrigé de la variation de stock.
Cette marge exprime le revenu économique de l’entreprise.

MC = Vente des marchandises – (Coût d’achat des marchandises ± Variation de stocks de marchandises)

La marge de production c’est la différence entre la production de la période (c’est-à-


dire la vente des produits finis, des travaux et des services, à laquelle on ajoute la
production stockée et immobilisée) et le prix d’achat des matières corrigé de la
variation de stocks. Cette marge est calculée dans les entreprises industrielles.

M de production = Production de l’exercice (Production vendue ± production stockée + production


immobilisée) – Coût d’achat des MP consommées (Achats de MP ± Variation de stocks de MP)

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2. Valeur ajoutée (VA)

La valeur ajoutée mesure la richesse brute créée par l’entreprise dans le cadre de son
activité. Elle est ensuite répartie entre les facteurs de production (le travail et le
capital) et l’Etat à travers les impôts et taxes. En effet, la valeur ajoutée mesure
l’accroissement de valeur que l’entité apporte aux biens et services dans l’exercice de
ses activités professionnelles courantes.

Valeur ajoutée = (Marge commerciale ou de production + autres produits) – (Consommations de


l’exercice en provenance de tiers)

3. Excédent brut d’exploitation (EBE)

Il représente le flux potentiel de trésorerie généré par l’activité principale de


l’entreprise. L’EBE permet de mettre en évidence un résultat qui ne tient pas compte
de la politique de financement et d’investissement de l’entreprise, ni des événements
exceptionnels, c’est-à-dire qu’il mesure la performance économique de l’entreprise
indépendamment de son mode de financement, de ses choix en matière
d’investissements et de distribution. Il constitue un bon critère de la performance
industrielle et commerciale de l’entreprise. C’est un indicateur de comparaison des
entreprises du même secteur d’activité. Si l’EBE est négatif, on parle alors
d’Insuffisance Brute d’Exploitation (IBE).

EBE = (Valeur ajoutée + subventions d’exploitation) – (Impôts et taxes + charges du personnel)

4. Résultat d’exploitation (RE)

Le résultat d’exploitation mesure la capacité de l’entreprise à générer des ressources


avec son activité principale, sans prendre en compte les éléments financiers et
exceptionnels. Il met en avant la performance économique de l’entreprise. Pour le
calculer, il suffira d’ajouter à l’EBE les transferts de charges et la somme algébrique
des reprises des dotations aux amortissements, aux provisions et dépréciations.

RE = (EBE + reprises sur amortissements et provisions d’exploitation + autres produits d’exploitation) –


(Dotation aux amortissements et provisions d’exploitation + autres charges d’exploitation)

5. Résultat financier (RF)

Il s’agit des produits financiers diminués des charges financières. Le résultat financier
met en évidence les choix effectués en matière de financement (activité d’endettement
et de placement) et l’impact du mode de financement sur le résultat de l’entreprise.

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6. Résultat des activités ordinaires (RAO)

Le RAO mesure la performance de l’activité économique et financière de l’entité.


C’est le résultat courant, c’est – à – dire provenant de l’activité normale et habituelle
de l’entreprise, c’est la somme du Résultat d’exploitation et du Résultat financier.

7. Résultat HAO

Il représente le résultat réalisé par une entreprise lors de ses opérations non récurrentes
(une cession d’immobilisation, un remboursement exceptionnel, etc.). Il s’agit des
produits et des charges qui ne sont pas liés à l’activité courante de l’entreprise et qui ne
sont pas financiers. Pour le calculer, il suffira de faire la différence entre les produits
HAO et les charges HAO.

8. Résultat Net

Le résultat net caractérise l’enrichissement ou l’appauvrissement de l’entreprise au


cours d’une période considérée. Il est obtenu en faisant la différence entre le total des
produits et le total des charges de cette période. Ou encore, c’est la somme : Résultat
des activités ordinaires ± Résultat HAO - Participation des salariés – Impôt sur les
sociétés (IS). C’est tout ou partie de ce résultat qui peut être distribué sous forme de
dividendes (dès lors qu’il est positif, qu’il n’y ait pas de pertes antérieures à apurer et
que la réserve légale soit dotée).

Ainsi deux grandes catégories d’indicateurs de performances sont à distinguer au


niveau de l’état des soldes de gestion à savoir : les indicateurs d’activité et les
indicateurs de rentabilité.

I.5.2.1. Indicateurs d’activité

Un des éléments les plus importants de l’activité de l’entreprise et qui n’apparaît pas
dans le compte de résultat est celui du chiffre d’affaires. Ce dernier englobe les ventes
de marchandises en l’état ainsi que les biens et les services produits par l’entreprise.

Chiffre d’affaires = Ventes de marchandises en l’état + Ventes de biens et de


services produits

Le chiffre d’affaires traduit le volume des affaires réalisées avec les tiers à l’occasion
de l’activité économique. Pour le calcul du chiffre d’affaires, les subventions
d’exploitation doivent y être intégrées lorsqu’elles compensent des contraintes
imposées au prix de vente. Il en est de même pour les redevances sur brevets,

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marques, droits et valeurs similaires qui constituent pour certaines entreprises une
composante réelle du chiffre d’affaires.

Le chiffre d’affaires est un indicateur de l’activité externe qui traduit le volume et


l’importance des affaires de l'entreprise. C’est le premier indicateur qui intéresse les
partenaires tant financiers que commerciaux. Il est à l’origine des résultats dégagés par
l’entreprise. Toutefois, l’importance du chiffre d’affaires n’est pas toujours synonyme
de rentabilité. Cette dernière doit être analysée en approfondissant l’analyse à travers
les autres indicateurs du compte de résultat.

Pour l’analyste financier, il doit :

 Etudier les évolutions prévisionnelles du chiffre d’affaires ;


 Expliquer les variations de ce chiffre d’affaires ;
 Et préciser son origine.

Marge commerciale sur ventes en l’état = Ventes de marchandises en l’état -


Achats des marchandises

Le concept de marge commerciale sur ventes en l’état s’applique aux entreprises


commerciales qui revendent leurs marchandises sans transformation. Il s’applique
également aux entreprises industrielles dont une partie de leur activité est commerciale
dans la mesure où elles revendent les marchandises achetées en l’état sans subir de
transformation.

Elle constitue le supplément de valeur apportée par l’entreprise dans le circuit de


commercialisation. Les ressources d’exploitation des entreprises commerciales
proviennent essentiellement de l’excédent des ventes de marchandises sur le coût
d’achat des marchandises vendues en l’état. Au niveau de l’analyse de l’activité, il est
souhaitable de calculer un taux de marge (hors taxes).

Taux de marge = Marge commerciale sur ventes en l’état / Ventes de


marchandises
Ce taux de marge doit être du même ordre de grandeur au niveau de toutes les
entreprises d’un même secteur d’activité.

Production de l’exercice = Ventes de biens et services produits + Variation de


stocks de produits + Immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même
La notion de production est réservée aux entreprises ayant une activité de fabrication
et de transformation de biens et de services.

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C’est un concept mieux adapté que celui du chiffre d’affaires. Il permet, surtout pour
les entreprises à cycle de production long de faire apparaître, en plus de ce qui a été
produit et vendu, ce qui a été stocké, ainsi que ce qui a été immobilisé pour les
utilisations propres de l’entreprise. Ce solde prend en considération l’ensemble des
biens et services produits par une entreprise industrielle ou commerciale durant un
exercice donné, quel que soit leur destination : ventes, stocks ou immobilisations.

Cependant, du fait que les composantes de la production ne sont pas homogènes :


 Les ventes de biens et services produits sont évaluées au prix de vente (hors
taxes),
 La variation des stocks de produits ainsi que les immobilisations produites par
l’entreprise pour elle-même sont évaluées au coût de production.
Lorsque ses différences sont significatives, l’analyste doit opérer des ajustements extra
- comptables en ajoutant aux éléments évalués au coût de revient la marge théorique en
vue d’assurer l’homogénéité des grandeurs composant ce solde. Les entreprises qui
reçoivent des subventions au titre de leurs ventes de biens produits doivent intégrer ces
subventions dans lesdites ventes. A ce niveau, l’analyste doit surveiller les variations
des stocks de biens produits afin de déceler les problèmes de mévente.

N.B. : Une variation des stocks de produits traduit :

 Soit une mévente


 Soit une augmentation des coûts (d’où une variation élevée)
 Soit une gestion déficiente des stocks et des en-cours
 Soit un changement de méthode d’évaluation.

L’importance des immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même traduisent


soit une situation d’investissement et de croissance que vit l’entreprise, soit une partie
du chiffre d’affaires que l’entreprise n’a pas déclaré et la détourne à travers le compte
des immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même en vue de les
immobiliser et les récupérer ultérieurement en tant que dotations aux amortissements.
L’analyste financier doit :

 Étudier le contenu de cette production : en valeur absolue, en valeur relative et


la comparer au chiffre d’affaires
 Examiner en profondeur le contenu de la production et préciser son origine.

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Consommation de l’exercice = Achats consommés de matières et de fournitures +
Autres charges externes

La consommation de l’exercice comprend l’ensemble des charges consommables en


provenance des tiers et qui sont nécessaires à l’aboutissement de l’activité de
production de l’entreprise y compris les achats de sous-traitance. Cela suppose
également que les charges relatives aux rémunérations du personnel occasionnel,
intérimaire ou prêté à l’entreprise et aux redevances de crédit-bail sont déjà retraitées
ainsi qu’il a été exposé plus haut.

Au niveau de l’analyse, il est recommandé de prendre en compte les diverses


composantes et être très attentif quant à l’évaluation du poids des services extérieurs.
La consommation de l’exercice permet d’aboutir au calcul de la valeur ajoutée.

Valeur Ajoutée = Marge brute sur ventes en l’état + Production de l’exercice -


consommation de l’exercice

L’importance de ce solde est reconnue par tous les analystes. La valeur ajoutée
constitue la survaleur apportée par l’entreprise aux matières et fournitures ayant subi
une transformation ou aux achats revendus. Elle mesure ce que l’entreprise ajoute par
son activité dans le circuit économique. C’est en fait, le « plus » apporté au produit par
le fonctionnement interne de l’entreprise.

Economiquement parlant, la valeur ajoutée mesure la contribution que l’entreprise et


son personnel apportent à la formation du PIB (produit intérieur brut). Au niveau de
l’entreprise, cela traduit la richesse produite par cette dernière. C’est la valeur ajoutée
qui va permettre la rémunération de l’ensemble des facteurs qui interviennent dans la
production.

C’est un bon indicateur de la rentabilité potentielle de l’entreprise, puisque c’est de la


valeur ajoutée que découle l’ensemble des indicateurs de rentabilité au niveau de l’état
des soldes de gestion.

Toutefois, une forte valeur ajoutée n’implique pas forcément une forte rentabilité, c’est
ce qu’il convient de dégager à travers l’ensemble des autres indicateurs. Les facteurs
de production comme le personnel et les immobilisations ou les emprunts ne sont pas
encore rémunérés. C’est de leur importance que découle la rentabilité ou non de
l’entreprise.

N.B. : Lors de l’analyse des autres indicateurs, il faut prêter une attention particulière à
la consommation de cette valeur ajoutée surtout par la masse salariale et les charges
financières. Il faut également utiliser les ratios les plus significatifs pour expliquer

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comment la V.A a été produite et comment elle a été utilisée. Enfin, pour
l’appréciation globale de l’activité de l’entreprise, l’analyste financier doit :

 Replacer l’activité dans son contexte général et sectoriel ;


 Tenir compte de la conjoncture spécifique et générale ;
 Comparer les évolutions passées ou prévisionnelles par rapport à celles du
secteur d’activité.
I.5.2.2. Indicateurs de rentabilité

Après la détermination de la valeur ajoutée, cette dernière est partagée entre :

 Le personnel de l’entreprise en tant qu’appointements et salaires ou charges


sociales ;
 L’Etat, en tant qu’impôts directs et indirects ;
 Les actionnaires ou les apporteurs de capitaux de manière générale. La valeur
ajoutée rémunère les apporteurs de capitaux d’emprunts à travers le versement
des intérêts et les actionnaires par le versement de dividendes.
 L’entreprise elle-même à travers la compensation de la dépréciation et de
l’usure des biens constituant les actifs de l’entreprise par le biais des dotations
aux amortissements et aux provisions.

Le premier indicateur de rentabilité est celui de l’excédent brut d’exploitation. Lorsque


ce dernier est positif, il est appelé ainsi. Cependant, lorsqu’il est négatif, il est qualifié
d’insuffisance brute d’exploitation. L’EBE ou l’IBE est une approche du résultat de
l’entreprise. Il est déterminé à partir de la valeur ajoutée et avant toute influence des
décisions financières ou fiscales de l’entreprise. Ce résultat est calculé avant déduction
des dotations d’exploitation aux amortissements et aux provisions, d’où le qualificatif
de « brut ».

Excèdent brut d’exploitation ou Insuffisance brute d’exploitation = Valeur


Ajoutée + subventions d’exploitation - impôts et taxes - charges de personnel

Subventions d’exploitation si elles n’ont pas été intégrées au niveau des ventes de
biens et services produits. L’EBE demeure un indicateur pivot de la performance
économique de l’entreprise.

Du moment qu’il est indépendant des politiques d’amortissement, de provision,


d’endettement et des éléments exceptionnels, l’EBE ne subit pas les distorsions variant
d’une entreprise à l’autre et reste l’indicateur de performance le plus pertinent
permettant des comparaisons interentreprises et intra-sectorielles.

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Le solde du résultat d’exploitation est capital dans l’appréciation de l’enrichissement
(ou l’appauvrissement) net généré par l’exploitation. Ce solde est déterminé après
incorporation de l’ensemble des produits et charges d’exploitation avant toute
influence des décisions financières de l’entreprise.

Résultat courant = Résultat d’exploitation + Résultat financier

Il convient de préciser au préalable que le résultat financier est le solde résultant de la


différence entre les produits financiers et les charges financières. Ce résultat est très
composite et son interprétation mérite un examen minutieux des comptes qui
composent les charges et les produits financiers.

Autrement dit, il est possible de revenir sur une comparaison entre gains et pertes de
change par exemple ou entre charges d’intérêts et produits financiers et ainsi de suite.
Le résultat courant est de ce fait le résultat obtenu après prise en considération des
opérations financières de l’entreprise.

Il résulte des opérations d’exploitation et des opérations financières sans tenir compte
des éléments non courants. C’est un résultat qui exprime de façon claire et nette la
qualité de la politique financière de l’entreprise et son influence sur le résultat global
de l’entreprise.

Le résultat courant est ainsi le résultat généré par l’activité courante de l’entreprise
tout en tenant compte de l’incidence des décisions financières. Il est composé de la
somme des résultats d’exploitation et financier.

Le résultat courant s’oppose au résultat non courant, dans la mesure où le premier


résulte des opérations ordinaires d’exploitation et de financement, alors que le second
résulte des opérations non répétitives qui revêtent un caractère exceptionnel et sur
lesquelles l’entreprise n’a que peu de maîtrise.

La somme des résultats courant et non courant donne un résultat avant impôt. Ce
résultat détermine la richesse produite par l’entreprise y compris celle qui part vers
l’Etat. Cette richesse qui n’est que la résultante de la valeur ajoutée comme premier
indicateur de résultat potentiel.

Résultat net de l’exercice = Résultat courant + Résultat non courant - Impôt sur
le résultat – Participation des travailleurs

Le résultat de l’exercice fait apparaître ce qui reste au niveau de l’entreprise après la


répartition qui est faite entre les principaux intéressés à savoir : l’Etat et le personnel.

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Les associés disposent ainsi du bénéfice net qui fera l’objet d’une nouvelle répartition
au niveau de l’entreprise entre réserves, reports et dividendes.

Le résultat de l’exercice bénéficie d’une grande diffusion auprès des tiers et il demeure
le meilleur indicateur de la rentabilité de l’entreprise. Toutefois, sa signification est
altérée par son caractère composite : des éléments courants et non courants.

Cependant, une entreprise est considérée comme potentiellement rentable si son


résultat net provient en grande majorité des éléments courants voire des éléments
d’exploitation. Le résultat obtenu à cet égard est un résultat comptable. C’est ce
dernier qui sera retraité afin de déterminer le résultat fiscal, base de calcul de l’impôt
sur le résultat.

I.5.2.3. Causes de variation du résultat

Dans le compte de résultat par fonction, l’analyse de la profitabilité consiste à évaluer


les différents postes de charges et de résultat intermédiaire en pourcentage des ventes.
L’analyse de la profitabilité s’explique par la variation des produits et charges. Les
causes de variation du résultat se regroupent de façon très synthétique en deux grandes
catégories, à savoir : l’effet ciseau et l’effet point mort.

Première cause : l’effet ciseau

Il correspond à une évolution favorable ou défavorable du prix de vente par rapport à


un coût d’achat, le plus souvent des matières premières ou des marchandises. Sur le
tableau de soldes intermédiaires de gestion, il se détecte à partir du taux de marge
commercial ou du taux de marge brute.

 Un effet ciseau défavorable est un « pincement » du taux de marge qui peut


avoir différentes origines :

 Une baisse du prix de vente : pour augmenter son chiffre d’affaires et sa


part de marché, l’entreprise fait davantage de remises, accepte des
contrats peu profitables ou elle est contrainte de baisser des prix pour
contrer des concurrents agressifs.
 L’entreprise ne parvient pas à répercuter dans le prix de vente une hausse
du coût d’achat des matières premières. Les entreprises vendant des
produits manufacturés aux consommateurs répercutent souvent
difficilement les fluctuations de prix des matières dans leur prix de
vente.

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 Un effet ciseau favorable se traduit par une augmentation du taux de marge
commerciale ou de marge brute, il peut résulter de :

 L’amélioration des prix du marché ;


 La baisse du coût d’achat des matières premières ;
 La baisse du cours de la devise dans laquelle l’entreprise réalise ses
achats de matières premières ou hausse du cours de la devise
d’exportation.

Deuxième cause : l’effet absorption des charges fixes

On distingue deux catégories de charges :

 Les charges variables : qui évoluent proportionnellement au niveau de


l’activité. Ce sont notamment les matières premières consommées ou le coût
d’achat des marchandises vendues, frais de transport sur ventes, etc. en fonction
du mode d’organisation de l’entreprise.
 Les charges fixes : qui évoluent par palier. Elles demeurent fixes à l’intérieur
d’une certaine zone d’activité et augmentent ensuite une fois qu’un palier est
franchi.

Exemple : une entreprise commerciale a un ensemble de coût de structure de


100.000$. Elle vend au prix de 10$ un produit acheté à 8$ et réalise une marge unitaire
de 2$. Pour absorber l’ensemble des charges de structure et ne pas perdre d’argent, elle
doit vendre un nombre minimum de produits égal à : 100.000/2 = 50.000 produits.

Le chiffre d’affaires point mort exprimé en $ est de : 50.000 produits x 10$ =


500.000$.

Le chiffre d’affaires point mort est le chiffre d’affaires auquel l’entreprise ne fait ni
bénéfice ni perte. Sa marge sur charges variables est égale aux charges fixes. En
dessous de ce chiffre d’affaires, l’entreprise fait donc des pertes, et des bénéfices au-
dessus. La notion de charges fixes, charges variables et de point mort sera abordée
avec détail dans le dernier chapitre de ce cours.

I.6. Présentation financière du bilan

Le bilan financier est également appelé bilan liquidité car il répond essentiellement à
une optique de liquidité et de solvabilité. Il est à la base de l'analyse financière d'une
entreprise et permet, en reclassant les postes du bilan selon leur liquidité à l'actif et
selon leur exigibilité au passif, de porter un jugement sur la solvabilité de l'entreprise
étudiée. Il permet de mettre en évidence le degré d'exigibilité des éléments du passif et

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le degré de liquidité des actifs. L'objectif du bilan financier est de faire apparaître le
patrimoine réel de l'entreprise et d'évaluer le risque de non liquidité de celle-ci.

Le bilan financier donne de l’importance aux principales préoccupations des créanciers


et des propriétaires de l’entreprise. Il est fondé sur une conception qui accorde la
priorité à la liquidité et à la solvabilité de l’entreprise.

La liquidité se réfère essentiellement au poids relatif de l’actif circulant par rapport


aux dettes à court terme de l’entreprise. La solvabilité invoque la capacité de
l’entreprise à honorer ses engagements vis-à-vis des tiers. Le bilan permet de
distinguer les ressources et les emplois stables, les ressources et les emplois
d’exploitation et les ressources et les emplois hors exploitation.

Pour bien mener le travail d’analyse, il faut absolument présenter le bilan sous une
forme analysable. La tâche de l’analyste est de rechercher un regroupement approprié
des postes du bilan en grande masse selon leur nature et conformément aux
dispositions du plan comptable en vigueur. Il faut évidemment ne rassembler que des
valeurs homogènes, c’est de la comparaison des grandes rubriques des bilans que l’on
va tirer des renseignements essentiels susceptibles d’éclairer les décisions.

Autrement-dit, l’analyse fonctionnelle de la structure financière est basée sur l’étude


de la couverture des emplois par les ressources en prenant en considération les trois
grandes fonctions (investissement, financement, exploitation) dans les différents cycles
économiques de l’entreprise.

Le bilan comptable est l’outil de base pour analyser la structure financière de


l’entreprise. Mais il est nécessaire de retraiter les éléments constitutifs du bilan
comptable pour permettre une analyse économique (les postes du bilan sont classés en
masses homogènes d’après leur fonction respective.

Le rôle du bilan fonctionnel est :

 D’apprécier la structure financière fonctionnelle de l’entreprise, dans une


optique de continuité de l’activité ;
 D’évaluer les besoins financiers et le type de ressources dont dispose
l’entreprise ;
 De déterminer l’équilibre financier en comparant les différentes masses du bilan
classées par fonctions et en observant le degré de couverture des emplois par les
ressources ;
 De calculer la marge de sécurité financière de l’entreprise ;
 D’apprécier le risque de défaillance ;

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 De permettre la prise de décision.

Le bilan fonctionnel s’établit à partir du bilan comptable avant répartition du résultat.


Toutefois certaines corrections doivent être effectuées, comme nous l’avons noté ci-
haut, de manière à classer les emplois et les ressources en quatre masses homogènes
significatives.

L’entreprise dispose de ressources :

 Ressources stables = cycle long de financement ;


 Passif circulant = dettes liées au cycle d’exploitation.

Ces ressources servent à financer des emplois :


 Actif stable = cycle long d’investissement ;
 Actif circulant = biens et créances liés au cycle d’exploitation.

Les emplois stables et l’actif circulant du bilan fonctionnel sont évalués en valeur
brute. L’actif et le passif circulant sont structurés en trois parties, à savoir :
exploitation, hors exploitation et trésorerie. La structure du bilan fonctionnel se
présente comme suit :

ACTIF OU EMPLOIS PASSIF OU RESSOURCES


Actif stable brut Ressources stables

Rôle dans le cycle de


 Immobilisations  Capitaux propres appelés
Rôle dans le cycle
d’investissement

 Amortissements

financement
incorporelles et
 Immobilisations dépréciations
corporelles  Provisions
 Immobilisations  Dettes financières
financières

Actif circulant brut Passif circulant


Rôle dans le cycle

Rôle dans le cycle

 Actif circulant  Dettes d’exploitation


d’exploitation

d’exploitation

d’exploitation  Dettes hors exploitation


 Actif circulant hors  Passif de trésorerie
exploitation
 Actif de trésorerie

Le bilan fonctionnel peut être présenté sous la forme d’un graphique ; les masses sont
alors exprimées en pourcentage. Cette représentation en facilite la visualisation et
permet une comparaison rapide de plusieurs bilans fonctionnels.

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L’analyse financière ou patrimoniale de l’entreprise repose sur l’étude de sa
solvabilité, c’est-à-dire de sa capacité à couvrir ses dettes exigibles à l’aide de ses
actifs liquides. Le bilan comptable est l’outil de base pour analyser la structure
financière de l’entreprise. Cependant, il est nécessaire de retraiter les éléments
constitutifs du bilan comptable pour permettre une analyse de la liquidité du bilan et de
la solvabilité de l’entreprise (les postes du bilan sont classés en masses homogènes
d’après leur degré de liquidité et d’exigibilité).

Le rôle du bilan financier est :

 De présenter le patrimoine réel de l’entreprise : les postes du bilan financier


sont évalués, si possible, à leur valeur vénale ;
 De déterminer l’équilibre financier, en comparant les différentes masses du
bilan classées selon leur degré de liquidité ou d’exigibilité et en observant le
degré de couverture du passif exigible par les actifs liquides ;
 D’évaluer la liquidité du bilan : capacité de l’entreprise à faire face à ses dettes
à moins d’un an à l’aide de son actif circulant à moins d’un an ;
 D’estimer la solvabilité de l’entreprise : l’actif est-il suffisant pour couvrir
toutes les dettes ;
 De permettre la prise de décision.

Le bilan financier intéresse particulièrement tous ceux qui sont attentifs au degré de
solvabilité de l’entreprise, au premier rang desquels se trouvent les créanciers. Il
s’établit à partir du bilan comptable après affectation du résultat. Toutefois, certaines
corrections doivent être effectuées de manière à classer les éléments de l’actif et du
passif en quatre masses homogènes significatives. L’entreprise possède des actifs dont
le délai de transformation en monnaie est plus ou moins long :

 Actif à plus d’un an et actif à moins d’un an = biens et créances

Ces actifs servent à faire face aux passifs plus ou moins exigibles :

 Actif à plus d’un an = Capitaux propres et dettes


 Actif à moins d’un an = Dettes

N.B. : Les postes de l’actif sont évalués à leur valeur actuelle nette. Le passif à plus
d’un an comprend les capitaux propres représentant la valeur patrimoniale de
l’entreprise ou l’actif net et les dettes exigibles à plus d’un an.

Plus précisément, le bilan financier (ou bilan liquidité) est construit dans le point de
vue du prêteur. Sa préoccupation est d’évaluer le risque financier des créanciers. C’est

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pourquoi il est classé selon les critères de liquidité et d’exigibilité croissantes. La
liquidité est le délai nécessaire pour transformer les éléments d’actif en monnaie. Plus
le délai est long plus la liquidité est faible.

L’exigibilité est la durée pendant laquelle l’entreprise peut disposer d’une source de
financement. Plus la durée est longue plus l’exigibilité est faible. Pour identifier la
liquidité et la solvabilité d’une entreprise, le bilan comptable nécessite un reclassement
des postes d’actif et de passif à plus d’un an et à moins d’un an. Ainsi, dans un bilan
financier, on trouvera en haut de l’actif les éléments les moins liquides et en haut du
passif les éléments les moins exigibles.

Les postes de l’actif sont évalués à la valeur la plus proche possible de leur valeur de
liquidation et à leur valeur nette, c’est – à – dire la valeur potentielle en cas de vente. Il
faut donc diminuer de la valeur de l’actif les amortissements et provisions pour
dépréciation, car la valeur du patrimoine de l’entreprise est diminuée au fur et à
mesure. Les informations financières fournies par le bilan financier mettent en
évidence la solvabilité de l’entreprise, mais aussi ses capacités d’endettement et le
fonds de roulement.

Dans le bilan financier, l’actif est regroupé dans une rubrique « actif à plus d’un an »
et dans une autre « à moins d’un an ». Le passif est regroupé en deux grandes
rubriques : les capitaux permanents et les dettes à court terme, qui sont classés par
ordre d’exigibilité croissante. Les capitaux propres incluent le capital social, les
réserves, le report à nouveau et le résultat non distribué.

En ajoutant aux capitaux propres les provisions à caractère de réserves, les dettes à
plus d’un an et les provisions correspondant à des risques certains mais lointains, on
obtient les capitaux permanents.

Du point de vue financier, on peut dégager deux formes de présentation financière du


bilan :

I.6.1. Bilan financier simplifié

Le bilan financier simplifié présente les postes d’actif et du passif selon l’ordre ci-
après :

a) A l’Actif :

 Actif immobilisé net


 Stocks et en cours
 Créances de l’actif circulant (d’exploitation et hors exploitation)

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 Trésorerie-Actif

b) Au Passif :
 Ressources propres (y compris bénéfice à conserver)
 Dettes financières
 Passif circulant (d’exploitation et hors exploitation)
 Trésorerie-passif

Cette présentation peut être simplifiée davantage en proposant un bilan financier plus
condensé.

I.6.2. Bilan condensé

Le bilan condensé est la forme la plus réduite de la présentation d’un bilan financier.
Elle consiste à synthétiser les grandes rubriques du bilan en quatre groupes ou masses
financières, à savoir :

a) Actif :

 Actif immobilisé
 Actif circulant (y compris la trésorerie-actif)

b) Passif :

 Ressources stables (durables)


 Passif circulant (y compris la trésorerie-passif).

Il convient de préciser que :

 L’actif immobilisé (emplois fixes/stables) comprend les immobilisations nettes


 L’actif circulant comprend quant à lui, les stocks, les créances et la trésorerie-
actif
 Les ressources stables ou durables regroupent toutes les dettes non exigibles,
c’est-à-dire les ressources propres et les dettes financières
 Le passif circulant regroupe toutes les dettes à court terme, c’est-à-dire les
dettes exigibles à moins d’un an.

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Schématiquement, le bilan condensé se présente comme suit :
ACTIF PASSIF
Actif immobilisé Ressources durables

Actif circulant (y compris TA) Passif circulant (y compris TP)


Total Actif Total Passif

Cette présentation standard permet un calcul rapide des paramètres relatifs à


l’équilibre financier de l’entreprise, à sa trésorerie et à sa structure financière. En effet,
l’équilibre financier peut être apprécié à l’aide des concepts de fonds de roulement, de
besoin en fonds de roulement et de la trésorerie.

Il sied de rappeler que pour aboutir à cette présentation standard du bilan, il s’impose
d’effectuer des retraitements et des reclassements de l’information donnée par le bilan
comptable et l’annexe.

Graphiquement, on peut présenter à partir du bilan condensé, un bilan cristallisé qui


permet de visualiser, sur base d’un graphique, la situation patrimoniale de l’entreprise.
Cette représentation graphique en facilite la visualisation et permet une comparaison
rapide de plusieurs bilans.

 Cristallisation : elle est indispensable dans l’analyse, car elle permet une
comparaison facile de l’information comptable en valeur absolue, elle permet
en outre de dresser un graphique de visualisation qui lui aussi donne d’emblée
une vue d’ensemble sur différentes rubriques du bilan. Cristalliser le bilan c’est
parler du bilan en termes de pourcentage.

Le bilan condensé permet de dresser facilement le tableau de cristallisation des bilans


afin d’y faire ressortir les valeurs relatives de chaque rubrique. En d’autres termes, il
s’agit du rapport en pourcentage entre chaque rubrique et le total du bilan.

Il existe plusieurs formes possibles de présentation visuelle de bilan : tableaux,


graphiques, histogrammes, diagrammes à barres horizontales et verticales, diagrammes
circulaires, cartes, pictogrammes et bandes dessinées. Le choix dépend de la nature de
l'information à présenter et de l'auditoire visé.

Il est nécessaire de choisir la méthode la mieux adaptée au but poursuivi. Par exemple,
les graphiques expriment mieux les tendances que les tableaux. Par contre, les
diagrammes à barres sont plus parlants lorsqu'on compare des différences entre
données similaires.

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Soit l’exemple du bilan cristallisé ci-après :
ACTIF % PASSIF %
Actif immobilisé 40 Ressources durables 70

Actif circulant (y compris TA) 60 Passif circulant (y compris TP) 30


Total Actif 100% Total Passif 100%

 Visualiser le bilan consiste à dresser un graphique appelé « graphique de


visualisation en % ». Soit l’exemple du graphique de visualisation de bilan ci-
après :

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% Exercice 2014 Exercice 2015 Exercice 2016
100% ACTIF FRN PASSIF ACTIF FRN PASSIF ACTIF FRN PASSIF

Actif Ressources Actif Ressources Actif Ressources


immo. Net stables immo. net stables immo. net stables
80% FRN = 0
+FRN -FRN
Passif
Passif
Stocks Stocks circulant (y Stocks
circulant
trésorerie)
(y
60% trésorerie)

Passif
circulant
(y
trésorerie)
40%
Créances Créances Créances

20%
Trésorerie- Trésorerie- Trésorerie-
actif actif actif

0%

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Application n°1 : soient les données ci-après tirées de bilans comptables :

Valeurs Nettes Comptables


N° Désignation
2013 2014 2015 2016
ACTIF
31 Marchandises 12.031,58 47.674,28 6.803,46 472.365,00
41 Client 301.736,12 6.639,53 6.639,53 6.639,53
44 Etat 0,00 0,00 2.288,09 1.933,36
46 Associés 1.766,29 30.310,98 34.363,48 34.363,48
23 Bâtiments 14.016,29 32.938,28 20.276,47 151.269,11
52 Banque 0,00 26.568,80 26.790,37 71.479,35
57 Caisse 7,80 3.814,30 9.270,40 11.025,10
Total Actif 329.558,08 147.946,17 106.431,80 749.074,93
PASSIF
10 Capital 2,50 2,50 2,50 2,50
11 Réserves 0,00 902,19 6.224,99 14.198,33
12 Report 902,19 5.322,81 7.973,34 1.567,88
14 Provisions réglementées 12.846,83 31.898,76 19.366,87 143.376,42
47 Créditeurs divers 0,00 0,00 0,00 12.869,54
44 Etat 859,39 859,39 5.315,56 1.045,26
40 Fournisseurs 314.947,17 108.960,52 67.548,54 576.015,00
Total Passif 329.558,08 147.946,17 106.431,80 749.074,93

Travail demandé :
a) Restructurer ces bilans comptables en vue de dégager les bilans financiers
b) Présenter le bilan financier simplifié
c) Présenter le bilan financier condensé
d) Présenter le tableau de cristallisation
e) Présenter le graphique de visualisation

Application n°2 : Soient les données dans le tableau suivant :

Montant Amort/ Montant


Actif immobilisé Ressources stables Montant
brut Prov. Net
Fonds commercial 393 000 0 393 000 Capital social 1 429 276
Terrains 306 000 0 306 000 Réserves 390 360
Constructions 1 020 000 240 000 780 000 Résultat net 99 730
Matériel de transport 720 000 180 000 540 000 Sub. d’investissement 116 001
Prêts immobilisés 40 650 0 40 650 Dettes financières 132 000
Titres de participation 81 000 34 500 46 500 0
Actif circulant : 0 0 0 0
Marchandises 38 400 5400 33 000 0

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Matières et
69 000 6 000 63 000 0
fournitures
Produits finis 115 500 19 500 96 000 0
Clts. et comptes ratta. 297 000 39 000 258 000 Passif circulant : 0
Autres débiteurs 153 150 0 153 150 Frs. et comptes ratta. 74 700
Trésorerie-Actif 0 0 0 Personnels créditeurs 60 459
Banques 102 000 0 102 000 Organismes sociaux 390 150
Caisse 18 000 0 18 000 Etat créditeur (1) 136 624
TOTAL ACTIF 3 353 700 524 400 2 829 300 TOTAL PASSIF 2 829 300

Informations complémentaires :

- La valeur vénale du fonds commercial est estimée à 2 fois la valeur nette


comptable ;
- Les terrains pourront être évalués à 85% de leur valeur nette comptable ;
- La valeur nette comptable des constructions représente 70% de la valeur réelle ;
- La société à l’habitude de conserver 30% de ses stocks de produits finis ;
- Le poste clients et comptes rattachés contient 35 000 fc d’effets facilement
escomptables ;
- Les dividendes à distribuer sont de 36 000 fc

Travail à faire : Etablir les bilans financiers simplifié et condensé

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CHAPITRE II. ANALYSE DE L’EVOLUTION DE LA STRUCTURE
FINANCIERE

La situation financière de l’entreprise ou sa structure financière est définie par son


aptitude à maintenir un degré des liquidités suffisant pour assurer sa solvabilité.
L’équilibre financier résulte donc de la confrontation entre la liquidité des actifs et
l’exigibilité de l’endettement. Les conditions de comptabilité peuvent se résumer de la
façon suivante : il faut choisir le financement de telle sorte que les recettes dégagées
par l’investissement soient suffisamment volumineuses.

Dans l’optique à long-terme, l’entreprise doit se préoccuper d’assurer son équilibre


financier mesuré par le fonds de roulement net. Dans l’optique à court terme,
l’entreprise se soucie principalement de la solvabilité financière, c’est-à-dire de sa
capacité d’honorer ses engagements à court terme ou encore de sa capacité à faire face
à ses dettes à moins d'un an à l'aide de son actif circulant à moins d'un an.

Cela étant, la règle de l’équilibre financier minimum peut s’énoncer de la manière


suivante : « les capitaux utilisés par une entreprise pour financer une immobilisation,
un stock, une autre valeur active doivent pouvoir rester à la disposition de l’entreprise
pendant un temps qui correspond au moins à celui de la durée de l’immobilisation, du
stock ou de la valeur acquise avec ces capitaux ».

Pour préserver l’équilibre minimum, les emplois immobilisés doivent être financés par
les ressources d’une durée au moins équivalente. Par conséquent, il faut que la valeur
des capitaux stables soit supérieure ou égale à la valeur des actifs à long terme.

L’évolution, la comparaison et la combinaison des masses et des rubriques du bilan


fonctionnel permettent d’apprécier l’équilibre financier de l’entreprise à un moment
donné. Cet équilibre est analysé à partir de trois indicateurs de gestion fondamentaux,
à savoir : le fonds de roulement net global, le besoin en fonds de roulement et la
trésorerie nette.

Chaque indicateur est calculé par différence entre un montant de ressources et un


montant d’emplois correspondant au même cycle. En principe, d’après l’approche
fonctionnelle, l’équilibre financier de l’entreprise est respecté si sa structure financière
lui permet de financer sa croissance sans dégrader sa trésorerie de manière inquiétante.

Le graphique de l’équilibre financier minimum se présente comme suit :

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AI RD

AC PC

Actif Immobilisé = Ressources Durables (AI=RD)


Actif Circulant = Passif Circulant (AC=PC)
Fonds de roulement (FR) = 0

La règle de l’équilibre financier minimum au parfait comporte beaucoup


d’insuffisances qui n’épargnent pas la gestion de l’entreprise. Parmi ces insuffisances,
on peut citer :

 Un aléa ou un moindre dégât causé par une grève ou un autre incident ou


encore la baisse du chiffre d’affaires ou le ralentissement de rotation des postes
d’actif circulant peut avoir comme conséquence l’arrêt de paiement de dettes
aux échéances prévues ;
 La baisse des valeurs des éléments composant les actifs circulants, la
dépréciation des stocks, des créances irrecouvrables constituent également
l’insuffisance à cette règle ;
 Etc.

Ainsi, pour pallier à ces insuffisances, l’équilibre financier suffisant s’impose et son
principe s’énonce comme suit : « pour rendre la gestion aisée, un excédent des
ressources durables sur les actifs immobilisés est requis ». C’est la règle de la sécurité
financière. L’équilibre financier suffisant est celui qui dégage une marge de sécurité
financière.

Graphiquement, l’équilibre financier suffisant se présente comme suit :

AI
RD
Excédent de
RD sur AI

AC PC

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II.1. Etude du Fonds de Roulement (FR)

II.1.1. Définition du fonds de roulement

Le fonds de roulement se définit de trois façons selon qu’on s’intéresse au haut ou au


bas du bilan.
 Le fonds de roulement net (FRN) est la marge de sécurité constatée par
l’excédent des actifs circulants sur les passifs circulants (dettes à court terme),
soit : FRN = AC > PC
 Le fonds de roulement net est la marge de sécurité représentée par la fraction
des actifs circulants financés par les ressources durables.
 Le fonds de roulement net est constitué par la partie des ressources durables qui
ne financent pas les immobilisations.

Dans une conception patrimoniale fondée sur un bilan financier ou encore dans une
optique de liquidité, le fonds de roulement s’apprécie par la différence entre l’excédent
des capitaux durables et l’actif immobilisé net. Cette définition du fonds de roulement
correspond au haut du bilan. En utilisant le bas du bilan, le fonds de roulement est
donné par la différence entre l’actif circulant et les dettes à court terme. Dans cette
vision, le principe de prudence exige un fonds de roulement positif. Ce dernier
constitue une marge de sécurité pour l’entreprise.

Le fonds de roulement vise à montrer comment les capitaux durables à la disposition


de l’entreprise ont financé les éléments de l’actif immobilisé. Il est un indicateur de
financement à long terme, et sert à financer le besoin en fonds de roulement (BFR) que
nous allons étudier dans les points qui suivent.

II.1.2. Détermination du fonds de roulement

1) Fonds de roulement net (FRN)

D’après l’analyse fonctionnelle, les ressources durables doivent couvrir les emplois
stables. Le fonds de roulement net global représente l’excédent de ressources durables
qui finance une partie des besoins de financement du cycle d’exploitation. Il constitue
une marge de sécurité financière pour l’entreprise. Il se calcule par différence entre les
ressources stables et les emplois stables, soit :
Fonds de roulement net = Ressources stables (capitaux propres, dettes financières)
– Actif stable net
Cette définition fournit une information sur les modalités de financement des
investissements effectués dans les actifs immobilisés. Elle montre le montant des
capitaux permanents utilisé dans l’acquisition des immobilisations.

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Le fonds de roulement net peut également être évalué par le bas du bilan fonctionnel :

Fonds de roulement net = Actif circulant – Dettes circulantes

Cette méthode permet de mesurer la part de l’actif circulant qui n’est pas financée par
les ressources du cycle d’exploitation. Cette définition met l’accent sur l’équilibre
financier et par conséquent le degré de couverture de l’actif circulant par le passif
circulant.

Graphiquement :

AI
RD

FRN
FRN
AC
PC

Ce fond de roulement permet à l’entreprise de faire face aux besoins de financement


permanents du cycle d’exploitation.

2) Fonds de roulement propre (FRP)

C’est la partie des actifs circulants financée par les fonds ou ressources propres ou
encore, c’est l’excédent des capitaux propres sur les actifs immobilisés. On peut le
calculer aussi par la différence entre le fonds de roulement net et les dettes financières,
soit :
FRP = FRN – Dettes financières ou C. Propres - AI

Graphiquement :

Capitaux
AI
propres
FRP
Dettes
financières

AC
PC

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Le fonds de roulement propre permet d’apprécier l’autonomie dont l’entreprise fait
preuve en matière de financement de ses investissements.

3) Fonds de roulement étranger (FRE)

Il est la partie des actifs circulants financée par les ressources stables étrangères c’est-
à-dire les dettes financières ou encore, c’est la partie des dettes financières qui ne
couvre pas les immobilisations. Il se calcule par la différence entre le fonds de
roulement net et le fonds de roulement propre, soit :

FRE = FRN – FRP


Graphiquement :

AI C. Propres

FRE Dettes
Financières

AC PC

Le FRE permet d’apprécier la capacité qu’à l’entreprise de financer une partie des
actifs circulants avec les dettes financières.

4) Fonds de roulement total, brut ou économique (FRB)

La notion de fonds de roulement brut, total ou économique correspond tout


simplement au montant des actifs circulants (y compris la trésorerie). Il est donné par :

FRB = Stock et encours + Créances + Disponibilités

Cette définition assimile le fonds de roulement brut à l’actif liquide à moins d’un an.

5) Fonds de roulement minimum et nécessaire

Il est celui dont l’entreprise a réellement besoin pour fonctionner normalement, c’est-
à-dire pour effectuer les achats de consommations intermédiaires, transformer,
commercialiser, etc.

II.1. 3. Signification du fonds de roulement

Le fonds de roulement peut tirer sa signification, en tant qu’indicateur financier de


solvabilité et de liquidité, à trois points de vue :

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1) A partir des signes du fonds de roulement

 Positif : c’est un signe favorable de solvabilité et même de l’équilibre


financier (RD >AI). Un fonds de roulement positif constitue une garantie
de liquidité de l’entreprise. Plus il est important plus l’équilibre financier
est assuré. Les prêteurs utilisent le fonds de roulement afin de déterminer
la solvabilité d’une entreprise.
 Nul : il traduit une tension sur la liquidité et correspond donc à une
certaine fragilité de l’entreprise en termes de solvabilité (RD=AI)
 Négatif : il permet de prévoir les difficultés pour l’entreprise en matière
de solvabilité (RD<AI)

2) A partir des comparaisons

Comparaison avec les actifs cycliques ou les stocks :


 Lorsque le fonds de roulement couvre entièrement les stocks, il y a lieu de dire
qu’on a atteint un niveau idéal.

AI
RD
FRN (Stocks)

Créances
PC
TA

 Lorsque le fonds de roulement couvre et dépasse des actifs cycliques : du point


de vue de la rentabilité, ce fonds de roulement est considéré comme excessif,
c’est-à-dire pléthorique ou surabondant. Il signifie que les ressources durables
financent même les créances. Il y a donc une masse d’argent oisive, non
utilisée, inoccupée.
AI

Stocks RD

Créances

TA PC

Du point de vue de la solvabilité et liquidité, la situation est considérée comme bonne.


En général, le banquier estime que le ratio de fonds de roulement devrait couvrir deux
fois les actifs circulants.

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 Lorsque le fonds de roulement couvre partiellement les stocks, il y a du point de
vue liquidité des incertitudes et des inquiétudes, surtout si le fonds de roulement
n’atteint pas la moitié des stocks.

AI RD

Stocks

Créances PC

TA

3) A partir des rapports divers (ratios)

 Ressources stables sur actif immobilisé ou bien actifs circulants sur dettes de
passif circulant. Le 1er ratio indique le degré de couverture des immobilisations
par les ressources stables. Le 2ème ratio exprime l’importance des actifs
circulants auxquels l’entreprise pourrait faire appel pour rembourser ses dettes.
 Si ces ratios sont supérieurs à 1, le fonds de roulement est positif
 S’ils sont inférieurs à 1, le fonds de roulement est négatif.

Le fonds de roulement peut être rapporté aux différents éléments des actifs circulants.
Ce ratio mesure le degré de financement des actifs circulants couverts par de passif
circulant.

 FRN x 100 : il exprime le degré de couverture des actifs circulants par les
ressources durables).

Tel que nous venons de définir le fonds de roulement net, celui-ci est apparu comme
une marge de sécurité financière dans le financement par des ressources durables des
actifs immobilisés. Notons que cette marge de sécurité n’est pas suffisante en elle-
même pour que l’on puisse conclure à un équilibre satisfaisant entre les actifs et les
ressources de l’entreprise.

Les causes des variations du fonds de roulement sont multiples. Dans la mesure où le
fonds de roulement net correspond à la différence entre les ressources stables et les
emplois stables, sa variation est donnée par les variations des emplois et des ressources
stables.

Les ressources stables augmentent lors de l’augmentation de capital, de la réalisation


d’un bénéfice, de l’accroissement des amortissements et des provisions, de l’émission
d’un emprunt et de l’obtention de subventions d’investissement, de nouveaux prêts,

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etc. Ces ressources diminuent lors d’une perte de l’exercice, de reprises sur provisions,
de remboursements d’emprunts et de retrait de comptes courants d’associés, etc.

Les emplois stables augmentent lors de l’acquisition d’actifs immobilisés, de l’octroi


de prêts, de l’augmentation des charges à répartir sur plusieurs exercices, etc. Ces
emplois diminuent lors d’une cession des éléments de l’actif immobilisé et des
remboursements de prêts octroyés par l’entreprise.

II.1.4. Besoin en fonds de roulement (BFR)

L’exploitation touche essentiellement les postes du bas du bilan, c’est-à-dire l’actif


circulant et les dettes à court terme. Lorsque la dette accordée par les fournisseurs
suffit à financer les stocks et à donner des délais de règlement aux clients, l’activité ne
montre aucun besoin et ne dégage aucune ressource de financement.

Un besoin apparait lorsque le montant des stocks et des créances est supérieur à celui
des dettes d’exploitation. Dans le cas contraire, l’exploitation génère une ressource
d’exploitation. Le principe est de couvrir exactement les emplois d’exploitation par les
ressources d’exploitation. Au cas où l’égalité n’est pas respectée, il résulte un solde
qui correspond à un besoin ou à une ressource de financement.

La non couverture des besoins de financement par l’actif d’exploitation montre


l’apparition de besoins de financement du cycle d’exploitation. Lorsque le besoin de
financement est temporaire, il est assimilé à un besoin en fonds de roulement qui doit
être financé par des ressources d’exploitation. En revanche, si ce besoin devient
permanent, il s’assimile à un besoin d’investissement et doit par conséquent être
financé par une source stable. Alors que les actifs de trésorerie ne nécessitent pas de
financement durable, les actifs d’exploitation peuvent conduire à un financement
permanent au cours des différentes phases du cycle d’exploitation.

Le besoin en fonds de roulement, autrement appelé besoin de financement de


l’exploitation est l’indicateur clé du financement à court terme de l’entreprise, il est
issu du besoin de financement du cycle d’exploitation de l’entreprise. Il résulte du
décalage entre les achats et les ventes des biens, car les achats auprès des fournisseurs
n’entrainent pas simultanément les paiements des clients.

Il est défini comme étant la différence entre les éléments de l’actif destinés à
l’exploitation courante (stocks, crédits clients, avances et acomptes versés) et les
ressources d’exploitation figurant au passif circulant (dettes fournisseurs, dettes
fiscales et sociales, avances et acomptes reçus). Il représente le besoin de fonds pour
que l’entreprise puisse fonctionner à court terme.

Le Besoin en fonds de roulement peut être en totalité ou en partie compensé par des
capitaux permanents. Dans ce cas, le fonds de roulement est positif. Le cas échéant, le

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restant éventuel du besoin en fonds de roulement devra être financé par des crédits à
court terme.

Le découpage du bilan financier d’après la durée, dégage quatre masses financières, à


savoir : AI, AC, RD et PC. Pour déterminer le besoin en fonds de roulement, il importe
de découper le bilan financier d’après la nature. Ainsi on aura six masses suivantes :

Emplois Ressources
Acycliques Acycliques

Emplois Ressources
Cycliques Cycliques

Emplois Ressources
de Trésorerie de Trésorerie

La notion de fonds de roulement net (FRN) trouve donc l’expression de besoin en


FRN, un complément indispensable à l’évaluation de la structure financière de
l’entreprise. Ainsi :
BFRN = Emplois Cycliques – Ressources Cycliques

Ou

BFRN = Actif d’exploitation – Passif d’exploitation

Où :

Emplois Cycliques (EC) = Stocks (31 à 38) + Créances et emplois assimilés


(40 à 47)

Ressources Cycliques (RC) = Avances et acomptes reçus des clients +


Fournisseurs + Effets à Payer + Créditeurs divers + Compte de régularisation du
passif

Les emplois cycliques sont divisés en emplois cycliques d’exploitation et en emplois


cycliques hors exploitation. De même les ressources cycliques sont réparties en
ressources cycliques d’exploitation et les ressources cycliques en hors exploitation.

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Lorsqu’il sera établi que les besoins sont supérieurs aux ressources, on parlera de
Besoin en Fonds de Roulement positif, et dans le cas contraire, le Besoin en fonds de
Roulement devient négatif.

Emplois Cycliques > Ressources Cycliques = (+) BFRN


Emplois Cycliques<Ressources Cycliques = (-) BFRN

L’actif d’exploitation est donné par la somme des stocks des matières et des encours,
les créances de l’entreprise sur ses clients et les autres créances d’exploitation. Cette
somme est amputée des avances et des acomptes reçus sur commandes.

Le passif d’exploitation correspond à la somme des dettes envers les fournisseurs et


des autres dettes d’exploitation. Cette somme est diminuée du montant des avances et
des acomptes versés par l’entreprise sur ses commandes. Au sens strict, les besoins en
fonds de roulement, ou encore le besoin de financement courant est donné par :

BFR = (Stocks + Créances) – dettes non bancaires

L’intérêt du besoin en fonds de roulement (actifs courants hors trésorerie moins passifs
courants hors trésorerie) vient de ce que la trésorerie est une inconnue quand on essaie
de prévoir la situation financière d’une entreprise. En revanche, l’évolution des actifs
et des passifs hors trésorerie peut être assez bien prévue, compte tenu des décisions de
gestion telles que : achat d’équipements, croissance des créances clients avec le chiffre
d’affaires, réduction des stocks, etc.

Le BFR est un indicateur qui permet aux dirigeants et aux analystes de prévoir quelles
liquidités supplémentaires seront nécessaires pour soutenir la croissance de l’entreprise
et donc de prévoir les besoins de capitaux à long et à court terme.

Application n°3 : soient les éléments patrimoniaux d’une entreprise :

EXERCICES
N° Désignation
2014 2015 2016
ACTIF
23 Immobilisations corporelles 25.821.075 27.202.001 56.872.563
28 Amortissements 23.514.547 23.880.275 51.481.427
32 Matières et fournitures 68.651 3.789.605 7.121.824
33 Emballages 93.691 475.899 1.226.096
34 Produits en cours 80.022 205.885 802.942
36 Produits finis 11.104 461.303 1.053.729
38 Stocks à l’extérieur 13.637 2.255.055 1.621.914
4091 Fournisseurs, avances et acomptes versés 20.924 243.168 488.623
41 Clients 494.609 332.299 587.573

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42 Personnel 529.706 73.790 105.570
46 Associés 990.925 225.605 0
47 Débiteurs divers 5.513.130 1.007.130 2.350.629
513 Chèque à encaisser 32.304 10.000 185.049
52 Banque 526.189 3.004.964 4.222.780
57 Caisse 47.172 190.459 999.673
PASSIF
10 Capital 700.859 3.178.985 19.061.854
11 Réserves 1.000.928 4.259.697 227.705
12 Report à nouveau 146 146 146
139 Pertes de la période 350.427 445.967 5.278.769
14 Subvention d’investissement 2.277.050 1.990.000 0
15 Plus-value 6.599.690 739.802 4.292.042
40 Fournisseurs 118.627 241.078 150.454
4191 Clients, avances et acomptes reçus 649 5.180 303
42 Personnel 67.764 194.632 744
44 Etat 105.572 174.099 2.642.044
46 Associés 1.521 2.005 16.215
47 Créditeurs divers 206.213 5.257.231 5.044.800

Travail demandé :
a) Restructurer et retraiter les bilans comptables
b) Présenter le bilan financier simplifié
c) Présenter le bilan financier condensé
d) Faite une analyse financière

 Calculer les FRN, FRP, FRE et FRB


 Rapprocher le FRN et les actifs cycliques, dégager le besoin en fonds de
roulement.

II.2. Etude de liquidité et de trésorerie

La liquidité est une notion générale qui fait intervenir tous les actifs circulants face à
l’endettement à court terme ou passif circulant. Autrement-dit, la liquidité de
l’entreprise exprime la capacité à faire face à ses dettes sans heurt, par les moyens dont
elle dispose en actif. Par contre, la trésorerie a un aspect restrictif en ce sens qu’elle ne
fait appel qu’à la partie des actifs circulants très prochainement transformables en
liquidité.

L’analyse de la liquidité suppose un rapprochement entre les éléments de l’actif


circulant y compris la trésorerie et les éléments du passif circulant y compris la
trésorerie. Le niveau de trésorerie de l’entreprise est en étroite relation avec son niveau

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d’activité. Pour cette raison, l’analyse de la trésorerie doit se faire en même temps que
celle de l’activité de l’entreprise.

La trésorerie constitue l’ensemble des capitaux disponibles pour assurer le règlement


des engagements générés par l’activité de l’entreprise. Pour connaitre son montant à
un moment donné, on calcule la trésorerie nette (TN) à partir du bilan fonctionnel en
diminuant de l’actif de trésorerie le passif de trésorerie (concours bancaires).

La trésorerie nette est la résultante de la comparaison, à une date donnée, du fonds de


roulement net et du besoin en fonds de roulement. Elle exprime l’excédent ou
l’insuffisance de fonds de roulement net après financement du besoin en fonds de
roulement.

L’équilibre financier, d’après l’analyse fonctionnelle, s’établit à partir de la relation


fondamentale suivante :
Trésorerie Nette (TN) = FRN - BFR

Ou encore :

Trésorerie Nette = Trésorerie Actif – Trésorerie Passif

La notion de la trésorerie est aussi directement liée à celles du FR et du BFR. Nous


avons noté précédemment que le FR doit couvrir le BFR. Toute différence entre ces
deux grandeurs engendre un déséquilibre de bilan. La trésorerie de l’entreprise permet
donc de rétablir l’équilibre du bilan. Ainsi, on peut construire les trois équations
suivantes :

BFR = FR -TN ⇒ FR = BFR + TN ⇒ TN =FR –BFR

On peut calculer la liquidité d’une entreprise de trois manières :

 Liquidité générale :

Liquidité générale = Actif réel net à moins d’un an – Passif réel à moins d’un an

 Liquidité restreinte :

Liquidité restreinte = Créances à moins d’un an + Disponibilités + Valeurs


mobilières de placement – Passif réel à moins d’un an

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 Liquidité immédiate :

Liquidité immédiate = Disponibilités + Valeurs mobilières de placement –


Passif réel à moins d’un an

Le niveau de la trésorerie nette dépend du niveau du fonds de roulement net et de celui


du besoin en fonds de roulement. Trois situations principales peuvent être présentées :

1) Trésorerie positive : FRN > BFR ou Trésorerie actif > Trésorerie passif. Le
fonds de roulement net finance intégralement le besoin en fonds de roulement.
L’excédent de fonds de roulement net constitue la trésorerie positive. Soit
graphiquement :

BFR
FRN

Trésorerie
nette positive

Si cette situation se perpétue, il faut veiller à ce que la trésorerie positive ne soit pas
excessive et envisager des placements rémunérateurs. Plus cette différence est plus
élevée, plus la trésorerie est aisée (saine) et plus cette différence est moins élevée, plus
la trésorerie est serrée. La trésorerie aisée permet :

 D’acheter à temps opportuns en vue de profiter des prix avantageux ;


 De payer au comptant pour bénéficier de l’escompte ;
 D’améliorer et de renouveler les moyens de production.

Une trésorerie serrée oblige à :

 Solliciter le délai de paiement chez les créanciers, ce qui est mal vu ;


 Précipiter ses débiteurs, ce qui peut provoquer un mécontentement des
clients ;
 Solliciter de crédits auprès des banques, ce qui peut être mal vu par les
banquiers.

2) Trésorerie négative : FRN < BFR ou Trésorerie actif < Trésorerie passif. Le
fonds de roulement net est insuffisant pour financer le besoin en fonds de
roulement en totalité. Une partie est couverte par des crédits bancaires. Cette
situation est courante. Soit graphiquement :

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FRN
BFR

Trésorerie
Nette négative

Si elle se prolonge, il faut vérifier que les utilisations de concours bancaires


n’augmentent pas régulièrement dans le temps. L’entreprise serait alors dépendante
des banques et son risque de défaillance augmenterait.

3) Trésorerie proche de zéro : FRN ≈ BFR ou Trésorerie actif ≈ Trésorerie passif.


Le fonds de roulement net est presque identique au besoin en fonds de
roulement. Cette situation peut être considérée comme la meilleure du point de
vue de l’analyse fonctionnelle. Graphiquement :

BFR
FRN

Trésorerie nette

Pour affiner son appréciation sur la situation de la trésorerie nette, l’analyste doit
intégrer les potentialités de l’entreprise à se procurer rapidement des disponibilités
(effets escomptables) ou des financements à court terme (créances mobilisables,
crédits fournisseurs, etc.). La trésorerie est relative lorsque les disponibilités sont
égales à ½ de dettes à court terme.

La liquidité est une mesure de la capacité d’un débiteur à rembourser ses dettes dans
l’hypothèse de la poursuite de ses activités, à la différence de la solvabilité qui se place
dans l’hypothèse de la cessation d’activités. En termes précis, la liquidité est la
capacité de payer les sommes dues aux échéances prévues tandis que la solvabilité est
la capacité d’une entreprise à rembourser la totalité des dettes d’un coup en vendant
tous les actifs (hypothèse de liquidation).

La liquidité exprime donc l’aptitude de l’entreprise à transformer plus ou moins


rapidement ses actifs en trésorerie. Cette contrainte du bas du bilan indique si, en
moyenne, les disponibilités de l’entreprise sont suffisantes pour faire face aux
échéances. La liquidité est donc un instrument de mesure du risque de faillite qui

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diffère de la solvabilité et complète cette notion, laquelle n’intègre pas le critère
d’échéance.

N.B. : le fonds de roulement, le besoin en fonds de roulement et le besoin de trésorerie


constituent les trois paramètres à suivre de très près pour une bonne gestion financière.

II.3. Comparaison de bilans successifs

Un bilan statique présente la situation active et passive d’une entreprise, et cela à un


moment bien déterminé. L’examen d’un seul bilan peut être le miroir d’une structure
flatteuse ou mauvaise d’une société. Dès lors, si l’on veut être bien renseigné sur
l’évolution d’une entreprise, l’examen d’un bilan statique n’est pas suffisant car il ne
permet pas de tirer des conclusions significatives. C’est pour cette raison qu’il sera
intéressant de comparer plusieurs bilans successifs pour voir l’évolution des différents
postes.

La juxtaposition des bilans permet de suivre les modifications survenues dans la


situation générale : situation du capital social, de réserves, de dettes à court terme, des
actifs immobilisés, de créances et emplois assimilés, de disponibles, de stocks, du fond
de roulement, etc. Une analyse comparative ne se borne donc plus à une simple
interprétation de chiffres valables à un moment donné, elle se met à une étude de
portée plus grande qui documentera en profondeur sur la vie réelle de l’entreprise, qui
renseignera sur les grandes lignes des décisions intervenues en matière soit
d’amortissement, de placement, etc.

Bref : la comparaison des bilans successifs munira l’analyste d’indications précieuses


sur la qualité de la gestion de l’entreprise.

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CHAPITRE III. ANALYSE DE L’ACTIVITE ET DE LA RENTABILITE
L’ENTREPRISE

III.1. Analyse de l’activité

Le compte de résultat fournit des informations sur l’activité et la formation du résultat.


Il permet de déterminer des indicateurs de gestion, d’établir entre eux des
comparaisons, des rapports dans le temps et dans l’espace. Le bilan donne des
informations sur la situation financière et sur la valeur de l’entreprise.

L’analyse de la structure financière s’effectue à partir de différents indicateurs de


gestion selon les critères retenus pour apprécier l’équilibre financier (approche
fonctionnelle ou approche patrimoniale). L’analyse fonctionnelle dynamique de la
situation financière de l’entreprise et de la trésorerie complète l’analyse statique. Elle
est fondée sur l’étude des flux financiers pour une période donnée.

Dans la situation de crise économique persistante, il est fondamental pour l’entreprise


de maitriser et d’optimiser l’utilisation des indicateurs de gestion afin de repérer les
premiers signes de fragilité, d’évaluer les risques et de réagir le plus rapidement
possible pour résister aux difficultés économiques. Dans ce contexte, il est primordial
pour l’entreprise :

 D’analyser en détail son chiffre d’affaires ;


 D’optimiser son cycle d’exploitation pour faire face à ses besoins de
trésorerie ;
 De fidéliser ses clients ;
 De maitriser ses charges ;
 De maintenir les équilibres financiers ;
 De développer une stratégie d’innovation (nouveaux produits, nouveaux
marchés, etc.)
 Etc.

III.2. Analyse de la rentabilité

La rentabilité est une notion qui s’applique à toute action économique mettant en
œuvre des capitaux. Elle s’exprime par le pourcentage de résultat, elle s’applique sur
un bien ou sur un ensemble des biens. Au niveau de l’entreprise, la rentabilité globale
c’est celle qui résulte de l’usage de l’ensemble des actifs fixes et des actifs circulants
détenus par l’entreprise. La rentabilité globale des actifs dépend de l’efficacité de la
gestion industrielle et commerciale ainsi que de volume des actifs. Dans la gestion
financière de l’entreprise, le mot rentabilité est employé de plusieurs sens :

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Au sens strict, il signifie la mesure de la rémunération des apporteurs des capitaux.
Dans un sens plus large, la rentabilité évoque la capacité qu’a toute sorte de biens ou
capitaux d’engendrer de l’argent. Bref, la notion de rentabilité est la mesure de
l’efficacité économique quel que soit le système économique en place. La rentabilité
doit être faite par rapport au chiffre d’affaires d’une part et aux capitaux engagés
d’autre part. Elle est calculée à partir du compte de résultat, il s’agit bien de comparer
le montant de résultat dégagé à des grandeurs caractéristiques d’activités.

Autrement-dit, les profits réalisés par l’entreprise constituent une source de


financement. Cependant, les profits représentent aussi un indicateur de la performance
d’une entreprise. Celle-ci se mesure avec la rentabilité. La rentabilité met en relation
les capitaux engagés dans une entreprise et les profits réalisés, elle est le rapport entre
les résultats et les capitaux mis en œuvre pour l’obtenir.

On calcule ainsi la rentabilité économique d’une entreprise lorsqu’on prend en compte


la totalité des capitaux mis en œuvre, notamment les capitaux propres et les capitaux
empruntés.

La rentabilité financière est calculée par le rapport entre le profit après paiement des
intérêts et des impôts et les capitaux ou fonds propres de l’entreprise. C’est la
rentabilité du point de vue de l’actionnaire à ne pas confondre avec la rentabilité du
point de vue du prêteur, rapport entre les frais financiers nets et le capital emprunté.

La comparaison de la rentabilité financière et de la rentabilité économique met en


évidence un effet de levier de l’endettement dont la notion sera abordée avec détails
dans le chapitre suivant.

La rentabilité peut servir donc de :

 Payer les impôts à l’Etat ;


 Rembourser des dettes selon leurs échéances ;
 Rémunérer le capital ;
 Engager des nouveaux investissements de renouvellement, de perfection,
d’innovation ou d’expansion ;
 Pourvoir au besoin en fond de roulement.

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La rentabilité commerciale (liée à l’activité de l’entreprise) est un ratio financier
permettant de mesurer la rentabilité d'une entreprise selon son volume d'affaires. En
d'autres termes combien gagne une entreprise sur la vente de ses produits/ services.
Calcul de la rentabilité commerciale : Résultat net/ chiffre d'affaires.

III.2.1. Seuil de rentabilité

La notion de seuil de rentabilité repose sur l’analyse des charges, notamment les
charges variables et les charges fixes. Le seuil de rentabilité est le chiffre d’affaires ou
le niveau d’activité que l’entreprise doit atteindre pour couvrir l’intégralité de ses
charges (variables et fixes) et pour lequel elle ne dégage ni bénéfice, ni perte.
Autrement, le seuil de rentabilité est le niveau de chiffre d’affaires pour lequel la
marge sur coût variable finance exactement le montant des charges fixes. La
comparaison du chiffre d’affaires réalisé avec le seuil de rentabilité permet de
déterminer la nature du résultat.

Si :

Chiffre d’affaires = Seuil de rentabilité = Résultat nul


Chiffre d’affaires > Seuil de rentabilité = Résultat positif (bénéfice)
Chiffre d’affaires < Seuil de rentabilité = Résultat négatif (perte)

Le seuil de rentabilité permet à l’entreprise :

 De calculer le montant du chiffre d’affaires à partir duquel l’activité est rentable


et le niveau d’activité au-dessous duquel il ne faut pas descendre ;
 De déterminer la date à laquelle l’activité devient rentable ;
 D’apprécier le risque d’exploitation et la sécurité dont dispose l’entreprise si la
conjoncture devient défavorable ;
 D’estimer rapidement des résultats prévisionnels ;
 De décider de l’opportunité de conquérir un nouveau marché.

Un des objectifs majeurs de toute entreprise est de dépasser son seuil de rentabilité.

1) Calcul du seuil de rentabilité

Le calcul du seuil de rentabilité s’effectue à partir des éléments du compte de résultat


différentiel. Il est nécessaire d’exprimer la marge sur coût variable en pourcentage du
chiffre d’affaires. Ainsi :

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Le résultat est nul si :

Marge sur coût variable = Coûts fixes

Ou encore si :
(Seuil de rentabilité x Taux de marge sur coût variable) – Charges fixes = 0

On en déduit la relation suivante :

Le seuil de rentabilité peut être exprimé en quantité à partir des formules suivantes :

Ou encore :

2) Calcul du point mort

Le point mort représente la date à laquelle le seuil de rentabilité est atteint. Il permet
de connaitre le temps nécessaire pour atteindre le seuil ; plus ce temps est court, plus la
période d’activité rentable est longue.

Si l’activité est irrégulière, le point mort se détermine à partir de la série cumulée du


chiffre d’affaires par interpolation linéaire qui consiste à calculer le chiffre d’affaires
hors taxes cumulé par période ; repérer la période où le seuil de rentabilité est atteint et
effectuer le calcul suivant :

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3) Calcul de la marge de sécurité

Lorsque le chiffre d’affaires est supérieur au seuil de rentabilité, l’entreprise peut


calculer l’activité rentable encore appelée marge de sécurité. Autrement dit, la marge
de sécurité représente le montant de chiffre d’affaires qui peut éventuellement être
supprimé pour quelque raison que ce soit, sans entraîner de perte pour l’entreprise (elle
correspond à la partie du chiffre d'affaires qui « dépasse » le seuil de rentabilité).

Marge de sécurité = Chiffre d’affaires – Seuil de rentabilité

Cette marge de sécurité est souvent exprimée en pourcentage du chiffre d'affaires. On


parle alors d'indice de sécurité qui mesure la marge de sécurité en pourcentage du
chiffre d’affaires. Il indique la baisse de chiffre d’affaires que l’entreprise peut
supporter avant d’être en perte. Plus cet indicateur est proche de zéro, plus le risque est
élevé.

III.2.2. Compte de résultat différentiel

Dans la variabilité des charges on constate que certaines charges de l’entreprise varient
selon la production ou l’activité et que d’autres sont indépendantes de l’activité dans
une structure donnée. Cette différence de comportement conduit à reclasser les charges
en :

 Charges fixes ou de structure : elles sont liées à la structure de l’entreprise ;


indépendantes du niveau d’activité tant que la structure n’évolue pas ; varient
par paliers. Exemples : loyers, assurances, salaires, amortissements, etc.
 Charges variables ou opérationnelles : elles sont souvent proportionnelles à
l’activité ou à la production. Exemple : achats consommés, transports sur
ventes, etc.
 Charges semi-variables ou mixtes : elles comportent une partie fixe et une
partie variable ; varient non proportionnellement à l’activité ou à la production ;
doivent être réparties en charges fixes et charges variables. Exemple : dépenses
de téléphone, etc.

L’analyse de la structure des coûts permet de déterminer la part de coûts fixes et de


coûts variables engagés par une entreprise pour exercer son activité, d’étudier l’effet
de la structure de ses coûts sur sa rentabilité et de mesurer ses possibilités d’action
pour réagir efficacement aux variations d’activité. Le reclassement des charges en
charges opérationnelles et charges de structure permet de mettre en évidence les coûts

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variables par activité ou par produit et les marges sur coûts variables par activité ou
par produit.

Un coût variable est constitué uniquement par les charges, comme nous l’avons noté
ci-haut, qui varient avec le volume d’activité. Ces frais s’appellent frais variables ou
frais opérationnels ; ils sont répartis entre les produits ou entre les activités afin de
calculer le coût variable de chaque produit ou de chaque activité. La différence entre le
total des charges et les charges variables représente les charges fixes qui sont
supportées par l’entreprise quel que soit le volume des ventes réalisées dans une
structure donnée.

N.B. : les charges fixes ne sont pas réparties par produit, elles sont traitées
globalement pour la détermination du résultat. La méthode des coûts variables fait
apparaitre des marges sur coût variable par produit ou par activité.

Marge sur coût variable d’un produit = Prix de vente – Coût variable
La marge sur coût variable s’exprime en pourcentage du chiffre d’affaires. On obtient
alors le taux de marge sur coût variable :

La somme des marges sur coût variable par produit déduction faite des coûts fixes
globaux permet de déterminer le résultat de l’entreprise :

Résultat de l’entreprise = ∑ des marges sur coût variable – Coûts fixes globaux

La marge sur coût variable est un indicateur de gestion qui mesure la performance
d’un produit ou d’une activité. Elle permet de répondre aux questions suivantes :

 Quelle est la contribution du produit ou de l’activité à absorber les charges


fixes ?
 Ce produit ou cette activité est-il rentable ?
 L’entreprise a-t-elle intérêt à développer sa production ou sa
commercialisation ? à supprimer sa production ou sa commercialisation ?

Avant de décider de la suppression d’un produit ou d’une activité, il faut s’assurer que
cette suppression n’entrainera pas une diminution du résultat global. La méthode des
coûts variables permet d’effectuer aisément des prévisions de calculs de coûts ; de
résultats et du seuil de rentabilité afin de faciliter la prise de décision.

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Les calculs de coûts variables, de marges sur coût variable et de résultats se présentent
dans un tableau appelé « compte de résultat différentiel ». Dans une entreprise de
production, ce compte s’établit à partir des quantités vendues et non pas à partir des
quantités produites. Ainsi :

En conséquence, la production stockée négative doit s’ajouter au coût variable de


production pour déterminer le coût variable de production des produits vendus. La
production positive se soustrait.

N.B. : le coût variable s’appelle également « Direct costing » qui ne doit pas être
confondu avec le coût direct.

Le compte de résultat différentiel dans une entreprise industrielle se présente comme


suit :

Par Par Pour


N° Eléments
produit activité l’entreprise
1 Prix de vente pendant la période X
2 Charges variables de production x
3 Charges variables de distribution x
4 Coût variable (2+3) x
5 Marge sur coût variable n°1 (1-4) x
6 Ensemble des M/CV n°1 de tous les produits x
7 Coûts fixes des centres opérationnels de x
8 l’activité x
9 Coûts des centres de structure de l’activité x
10 Coûts fixes (7+8) x
Marge n°2 (6-9)
11 Ensemble des marges n°2 de toutes les x
12 activités x
13 Coûts des centres de structure de l’entreprise x
Marge n°3 (11-12) ou Résultat d’exploitation

Dans une entreprise commerciale, le compte de résultat différentiel s’établit à partir


des quantités vendues et non pas à partir des quantités achetées. Ainsi :

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En conséquence, la variation des stocks de marchandises négative doit se soustraire au
coût d’achat variable pour déterminer le coût d’achat variable des marchandises
vendues. La variation des stocks de marchandises positive s’ajoute.

Le compte de résultat différentiel dans une entreprise commerciale se présente


comme suit :

N° Eléments Montant %
1 Chiffre d’affaires x
2 Coût d’achat variable des marchandises vendues
3 + Autres charges variables d’approvisionnement
4 = Coût variable des marchandises vendues -x
5 Marge sur coût variable d’achat (1-4) =x
6 Charges variables de distribution -x
7 Marge sur coût variable d’achat (5-6) =x
8 Charges fixes -x
9 Résultat d’exploitation (7-8) =x

Exemple : l’entreprise commerciale Tout Va Bien a établi le compte de résultat


différentiel suivant :

Eléments Montant %
Chiffre d’affaires net 650.000 100,00
Coût d’achat des marchandises vendues -400.000 61,54
Marge sur coût variable =250.000 38,46
Coûts fixes -175.000
Résultat courant =75.000 11,54

Travail demandé :

a) Calculer le seuil de rentabilité


b) Calculer le point mort dans le cas d’une activité régulière et interpréter
c) Calculer la marge de sécurité
d) Calculer l’indice de sécurité et interpréter

Dans l’hypothèse d’une activité saisonnière, le chiffre d’affaires annuel se décompose


comme suit :

Période Montant
er
1 trimestre 220.000

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2ème trimestre 200.000
3ème trimestre 120.000
4ème trimestre 110.000

III.3. Capacité d’autofinancement et notion de cash-flow

La conception du cash-flow est parfois assimilée à celle de capacité


d’autofinancement. Il est souvent fait référence au cash-flow d’exploitation comme
étant le flux de trésorerie d’exploitation et au cash-flow extra-opérationnel comme le
flux de trésorerie généré par les opérations d’investissement et de financement.

Pour retrouver la vraie signification du cash-flow, il s’impose de distinguer le flux de


revenu matérialisé par le résultat comptable du flux financier, qui représente le cash-
flow. Cette distinction est fondée sur une séparation stricte entre le flux encaissé et le
flux encaissable puisqu’entre les deux flux s’écoule un certain intervalle de temps. En
effet, le produit et la charge ne représentent effectivement une recette ou une dépense
qu’à l’instant de l’encaissement ou du déboursement ; d’où la différence entre
l’encaisse et l’encaissable ou encore le réel et le potentiel.

Dans tous les cas, le cash-flow est un surplus monétaire réel et effectif qu’il ne faut pas
confondre avec des flux potentiels comme la marge brute d’autofinancement et la
capacité d’autofinancement.

III.3.1. Capacité d’autofinancement

La capacité d’autofinancement (CAF) constitue une ressource interne dégagée par


l’activité de l’entreprise au cours de l’exercice. Elle sera à la disposition de l’entreprise
dès que les produits (charges) sont effectivement encaissés (déboursées). Il s’agit de
l’ensemble des flux de fonds générés par l’activité de l’entreprise.

La capacité d’autofinancement peut être calculée à partir des données d’un bilan et
d’un compte de résultat après retraitements. Il est nécessaire de distinguer :

 Les charges décaissables : ce sont des charges qui entrainent des dépenses ou de
sortie de fonds (achats, charges externes, charges de personnel, etc.) ;
 Les charges non décaissables : ce sont des charges calculées qui n’entraînent
pas de dépenses ou de sortie de fonds (dotations aux amortissements pour
dépréciations et aux provisions et valeur comptable des éléments d’actif
cédés) ;
 Les produits encaissables : ce sont des produits qui génèrent des recettes
(chiffre d’affaires, revenus financiers, etc.) ;

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 Les produits non encaissables : ce sont des produits calculés qui ne génèrent pas
de recettes (reprises sur amortissements, sur dépréciations et sur provisions,
quote-part de subventions d’investissement virées au résultat).

Il existe deux méthodes de calcul de la capacité d’autofinancement : la méthode


soustractive et la méthode additive.

La formule de calcul de la capacité d’autofinancement par la méthode soustractive est


la suivante :

Capacité d’autofinancement =
Excédent Brut d’Exploitation
+ Autres produits encaissables
(sauf produits des cessions d’éléments d’actif)
-Autres charges décaissables

L’EBE contribue à la formation de la capacité d’autofinancement car il s’obtient par


différence entre des produits encaissables et des charges décaissables. D’une façon
détaillée, la formule se présente comme suit :

Excédent brut d’exploitation (ou insuffisance brute d’exploitation) 134


+Transferts de charges d’exploitation 781
+Autres produits d’exploitation 75
-Autres charges d’exploitation 65
±Quotes-parts de résultat sur opérations faites en commun 752
+Produits financiers (sauf reprises sur amortissements, dépréciations et 77 sauf 797
provisions)
-Charges financières (sauf : dotations aux amortissements, aux 67 sauf 687,697
dépréciations et provisions financières)
+Produits exceptionnels (sauf : produits des cessions d’immobilisations ;
quote-part des subventions d’investissement virées au résultat de 84 sauf 82, 863, 865
l’exercice ; reprises sur dépréciations et provisions exceptionnelles)
-Charges exceptionnelles (sauf : valeur comptable des immobilisations
cédées ; dotations aux amortissements, dépréciations et provisions 83 sauf 81, 852, 853
exceptionnels) 87
-Participation des salariés aux résultats 89
-Impôts sur les bénéfices
=CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT

Cette première méthode de calcul de la CAF dont le point de départ est l’excédent brut
d’exploitation (EBE) décrit la formation de la capacité d’autofinancement au cours
d’un exercice.

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Si elle présente l’inconvénient d’être longue à mettre en œuvre, compte tenu de la liste
des comptes à prendre en considération, elle demeure toutefois la seule méthode qui
corresponde véritablement à la capacité d’autofinancement en tant que flux potentiels
de trésorerie.

La formule de calcul de la capacité d’autofinancement par la méthode additive est la


suivante :

Capacité d’autofinancement =
Résultat net de l’exercice
+ Charges non décaissables
-Produits non encaissables
±Résultat sur cessions d’éléments d’actif

Dans la méthode additive, le calcul s’effectue à partir des éléments suivants :

Résultat net de l’exercice 131 ou 139


+Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions 681, 691
-Reprises sur amortissements, dépréciations et provisions 791,798, 862, 863
+Valeur comptable des éléments d’actif cédés 654,81
-Produits des cessions d’éléments d’actif immobilisé 754, 82
-Quote-part des subventions d’investissement virées au résultat de
l’exercice 865
=CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT

Cette seconde méthode prend pour point de départ le résultat net. Si elle présente
l’avantage d’être plus rapide et plus simple que la méthode soustractive, elle ne permet
pas en revanche de retrouver les flux potentiels de trésorerie nés des opérations de
gestion.

N.B. : Même dans le cas d’un résultat de l’exercice négatif, l’entreprise peut dégager
une capacité d’autofinancement. Dans la méthode soustractive, le point de départ peut
être une insuffisance brute d’exploitation précédée du signe (-). Une capacité
d’autofinancement négative reflète une situation critique.

Une distinction est faite entre la capacité d’autofinancement comptable et financière.


La première se calcule à partir d’un bilan comptable. La seconde se détermine à partir
d’un bilan financier ou fonctionnel.

La capacité d’autofinancement comptable mesure l’aptitude de l’entreprise à dégager


des ressources durables et à financer sa croissance. Elle est donnée par l’égalité
suivante :

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Capacité d’autofinancement comptable =
Résultat net
+ Variations des dotations aux amortissements et aux provisions nettes de reprises au
niveau exploitation, financier et exceptionnel
+ Moins-values sur cessions d’immobilisations
+Plus-values sur cessions d’immobilisations
-Subventions d’investissements réintégrées au résultat

La capacité d’autofinancement permet à l’entreprise de retenir les sommes relatives à


l’usure des actifs (amortissements) et aux risques de l’activité (les provisions). La
capacité d’autofinancement correspond à l’ensemble des ressources générés par
l’activité de l’entreprise et qu’elle peut utiliser librement.

Souvent, elle est estimée d’une façon rapide en faisant la somme du résultat net et des
dotations aux amortissements et aux provisions. Ce calcul ne montre pas la
détermination et la formation de la capacité d’autofinancement, mais plutôt sa
répartition entre le résultat net et les dotations. Cette remarque suggère que
l’augmentation des dotations n’implique pas nécessairement une amélioration de la
capacité d’autofinancement.

La capacité d’autofinancement financière est donnée par l’égalité suivante :

Capacité d’autofinancement financière =


Résultat net
+ Variations des dotations aux amortissements et aux provisions règlementées nettes
de reprises
+ Moins-values sur cessions d’immobilisations
+Plus-values sur cessions d’immobilisations
+Subventions d’investissements réintégrées au résultat
+Annuités de crédit-bail

La différence entre la capacité d’autofinancement comptable et financière est que la


seconde n’intègre pas la totalité des provisions. Elle ne tient compte que des provisions
à caractère de réserves (les provisions réglementées). Elle comporte en plus les
annuités de crédit-bail. Il convient de préciser que la définition de la CAF n’est pas
fondamentalement différente de celle de la Marge Brute d’Autofinancement (MBA).
La différence entre la CAF et la MBA réside au niveau des provisions. La CAF prend
en considération la variation de l’ensemble des provisions alors que la MBA ne
considère que les variations des provisions à caractère de réserves.

La Marge Brute d’Autofinancement est donnée par l’égalité suivante :

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Marge Brute d’Autofinancement =
Résultat net
+ Variations des dotations aux amortissements et aux provisions à caractère de
réserves nettes de reprises
+ Moins-values sur cessions d’immobilisations
-Plus-values sur cessions d’immobilisations
-Subventions d’investissements réintégrées au résultat
+Annuités de crédit-bail

La CAF et la MBA constituent des ressources potentielles qui ignorent le décalage


temporel entre la réalisation d’une opération et la date d’encaissements ou de
décaissements effectifs. Il appartient à l’entreprise de prendre la décision de conserver
sa CAF ou d’allouer une partie à la distribution des dividendes.

Lorsqu’une partie de la CAF est distribuée sous forme de dividendes, on parle alors
d’autofinancement. Celui-ci est obtenu en utilisant l’égalité suivante :

Flux d’autofinancement = CAF – Distribution de dividendes

L’autofinancement financier est obtenu en déduisant de la capacité d’autofinancement


financière le montant des dividendes. Lorsque l’autofinancement provient des
bénéfices non distribués, mis en réserves en vue d’augmenter éventuellement le
montant des fonds propres, il s’agit d’un autofinancement net. Lorsque
l’autofinancement provient des montants des dotations aux amortissements et aux
provisions (nettes de reprises), il s’agit d’un autofinancement de maintien.

L’autofinancement global correspond à la somme de l’autofinancement net (bénéfices


non distribués mis en réserves) et de l’autofinancement de maintien permettant le
renouvellement de l’appareil de production.

N.B. : la CAF ne peut être affectée intégralement au financement du développement de


l’entreprise. Ce surplus monétaire n’indique en effet que les possibilités
d’autofinancement de l’entreprises pour un exercice déterminé car une partie de la
CAF doit servir au paiement des dividendes pour rémunérer les apports des
actionnaires. L’enrichissement réel de l’entreprise se mesure par
l’autofinancement qui représente la richesse retenue par l’entreprise pour elle-même.
Il constitue la ressource interne par excellence destinée à couvrir en tout ou partie les
emplois de l’exercice.

III.3.2. Concepts de cash-flow et de soldes de trésorerie

Comme nous l’avons souligné ci-dessus, la notion de cash-flow n’est pas très
différente de celle de la capacité d’autofinancement et de la marge brute

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d’autofinancement, qui constituent des cash-flows potentiels. Le cash-flow d’une
opération correspond à la différence entre les encaissements (les recettes) et les
déboursements (les dépenses). Si l’on se réfère au compte de résultat pour déterminer
le cash-flow, il faut tenir compte des décalages entre les moments d‘enregistrement
des charges et des produits en comptabilité et la date effective d’encaissement ou de
décaissement du flux correspondant.

Les dotations aux amortissements et aux provisions représentent des charges non
décaissables et mesurent un flux de liquidité mis en permanence à la disposition de
l’entreprise. Aussi, les prélèvements sur les stocks constituent des charges qui ne
correspondent pas à des dépenses effectives. En prenant en considération ces différents
éléments, le surplus monétaire dégagé par l’activité de l’entreprise permet de définir le
cash-flow d’exploitation.

Il s’agit de la différence entre les produits et les charges d’exploitation encaissables et


décaissables. Ce cash-flow s’apparente à l’excédent brut d’exploitation. En revanche,
la mesure du cash-flow d’exploitation correspond à des recettes et des dépenses
effectives.

Il est évident que l’optique résultat est différente de l’optique trésorerie. La raison
principale étant les décalages entre les montants encaissés et les montants à encaisser
générés par les variations des différents comptes au cours du temps. Ainsi, le produit
est différent de la recette et la charge n’est pas équivalente à la dépense. Le passage
d’un produit à une recette nécessite d’ajouter au montant des ventes les variations des
encours des clients.

Le passage d’une charge à une dépense exige d’ajouter aux consommations les
variations algébriques des comptes des stocks et des fournisseurs. D’où le concept de
l’excédent de trésorerie d’exploitation (ETE) défini par l’égalité :

ETE = recettes d’exploitation – dépenses d’exploitation

Les recettes d’exploitation sont données par les produits d’exploitation corrigés des
flux correspondants aux variations des stocks et des produits finis, soit :

Recettes d’exploitation = produits d’exploitation - ∆ stocks - ∆ clients

Les dépenses d’exploitation sont données par les charges d’exploitation corrigées des
flux corresponds, soit :

Dépenses d’exploitation = charges d’exploitation - ∆ stocks - ∆ fournisseurs

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Le résultat d’exploitation conduit à l’EBE donné par la différence entre les produits
d’exploitation et les charges consommées. L’EBE s’obtient à partir de la différence
entre la production vendue augmentée de la production stockée, diminuée des charges.
Il correspond également à la différence entre le chiffre d’affaires, les coûts des
marchandises vendues et les frais.

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CHAPITRE IV. ANALYSE DYNAMIQUE PAR LA METHODE DE RATIOS

IV.1. Définition et utilisation de ratios

L’analyse des ratios ne constitue pas une étape supplémentaire dans la démarche
d’analyse. Elle vient principalement enrichir l’analyse du bilan : capitaux employés,
structure financière, équilibres financiers. Chaque ratio apporte une réponse à une
question que l’on se pose sur un poste du bilan.

On appelle ratio, un rapport (une relation) entre deux grandeurs significatives (masses
du bilan, du compte de résultat, indicateurs de gestion, etc.), deux données chiffrées
qui permettent de répondre à une question particulière, d’apprécier le résultat ou les
conditions de gestion ; aussi d’étudier une situation ou une évolution. Leur objectif est
de fournir des informations utiles et complémentaires aux données utilisées pour leur
calcul. Les ratios sont des auxiliaires à l’appréciation de la marche de l’entreprise soit
à l’intérieur soit à l’extérieur. Ils sont des outils de mesure et de contrôle de l’évolution
dans le temps et dans l’espace d’un phénomène étudié en analyse financière.

Les ratios financiers combinent des données comptables, par exemple, le montant des
emprunts comparé aux capitaux propres. Les analystes utilisent également
fréquemment des ratios intégrant des données de gestion non financières, spécifiques à
une activité, par exemple :

 Chiffre d’affaires/Effectif
 Tonnes produites/Effectif.

L’analyse des ratios permet de répondre aux questions suivantes :

 Les stocks et le crédit client ont-ils continué à être bien gérés au cours de cette
période ?
 L’entreprise n’a-t-elle pas surinvesti ?
 La croissance s’est-elle réalisée avec une bonne rentabilité ?
 Le montant des capitaux propres est-il encore suffisant compte tenu de la
croissance de l’activité ?
 L’entreprise a-t-elle une bonne capacité de remboursement des emprunts à long
terme ?
 Etc.

La réponse à ses différentes questions nécessite le calcul et l’interprétation de


différents ratios. Il existe trois façons d’exploiter les ratios :

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 Le suivi historique : l’analyste suit l’évolution dans le temps du ratio de
l’entreprise, s’améliore-t-il ? se dégrade-t-il ? pour quelles raisons ?
 L’approche sectorielle : l’analyste compare le ratio de l’entreprise à celui
d’autres entreprises du même secteur d’activité, par rapport à une moyenne, à
un classement par quartile, etc. Il compare notamment les taux de marge, les
détails du BFR, le niveau de rentabilité économique, etc.
 L’approche normative : l’analyse compare les ratios relatifs à l’endettement
financier à une norme bancaire.

Le principe de la méthode de ratio est déterminé par des seuils et des normes qui
permettront de juger l’état d’une entreprise grâce à la comparaison entre la valeur de
ratios calculés sur les comptes de l’entreprise et les valeurs de référence. Le choix de
ratios à utiliser dépend étroitement des problèmes que l’on voudrait résoudre.

Pour les besoins internes de l’entreprise, les ratios jouent bien leurs rôles s’ils sont peu
nombreux, complètent les autres renseignements sans s’y substituer. Surtout ils
doivent être d’interprétation facile. Les banquiers ou les prêteurs utiliseront avec
bénéfice les ratios qui respectent le triangle ci-après :

Rentabilité

Structure
financière Trésorerie

Les organismes de conseils extérieurs (experts comptables, économistes ou ingénieurs


conseils) ont des difficultés d’obtenir des informations comptables et devront se
pencher sur la situation, à un moment donné, de l’activité de l’entreprise et utiliser un
grand nombre des ratios.

Bref, l’étude des ratios permet :

 De suivre et de mesurer l’évolution des performances économiques et


financières ainsi que des structures de l’entreprise dans le temps ; et le risque de
défaillance ;
 D’effectuer des comparaisons interentreprises de secteurs d’activité identiques ;
et par rapport aux usages de la profession ;
 De se référer à des ratios standards.

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IV.1. Catégories de ratios

En général, les ratios sont classés en trois catégories :

IV.1.1. Ratios de structure ou de situation

Ces ratios mettent en rapport les données du bilan (de l’actif et du passif) afin
d’apprécier les équilibres financiers.

1) Ratio de financement des emplois stables : le ratio de financement des emplois


stables mesure la couverture des emplois stables par les ressources stables.

2) Ratio d’autonomie financière : il mesure la capacité de l’entreprise à s’endetter.


Plus ce ratio est élevé, moins l’entreprise est endettée. En principe, les capitaux
propres doivent couvrir au minimum un tiers des dettes. Le ratio d'autonomie
financière peut se calculer en faisant le rapport entre les capitaux propres et
l'ensemble des dettes d'une entreprise vis-à-vis des établissements bancaires.

Les dettes comprennent seulement les dettes supérieures à 1 an. Les découverts, qui
font partie de la trésorerie, ne sont pas à considérer dans ce calcul. Le ratio
d'autonomie financière d'une entreprise calculé à partir des dettes doit être supérieur à
1. Cela signifie que les capitaux propres de la société sont plus importants que les
dettes financières. La société peut donc couvrir ses emprunts bancaires avec ses
capitaux propres.

Si le ratio d'autonomie financière est inférieur à 1, les capitaux propres ne couvrent pas
l'ensemble des dettes contractées auprès des établissements bancaires. La santé
financière de l'entreprise est alors en danger, l'entreprise est trop endettée. Le ratio
d'autonomie financière peut aussi se calculer en faisant le rapport entre les capitaux
propres et les capitaux permanents.

Les capitaux permanents comprennent les capitaux propres et les dettes à long terme
(donc supérieures à 1 an). Il s'agit donc de la même formule de calcul, présentée

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différemment. Le ratio d'autonomie financière, calculé avec les capitaux propres et les
capitaux permanents doit être supérieur à 0,5. Si les capitaux propres représentent plus
de la moitié des capitaux permanents, cela signifie que les dettes forment moins de la
moitié des capitaux permanents. L'entreprise peut ainsi couvrir ses dettes avec ses
capitaux propres. La solidité financière de l'entreprise n'est pas ébranlée.

Si les capitaux propres, en revanche, représentent moins de la moitié des capitaux


permanents, cela signifie que les dettes sont trop importantes par rapport aux capitaux
propres. L'entreprise ne peut plus faire appel aux banques pour financer ses
investissements, elle doit trouver une façon de restructurer son bilan.

3) Ratio de la capacité de remboursement : ce ratio mesure l’endettement, il ne


doit pas excéder quatre fois la capacité d’autofinancement.

4) Ratio d’autofinancement ou de la répartition de la valeur ajoutée : ce ratio


mesure la part de la valeur ajoutée consacrée à l’autofinancement.

N.B. : dans une situation de crise économique persistante, l’une des priorités de
l’entreprise est d’optimiser sa capacité d’autofinancement pour financer ses projets.

5) Ratio de couverture de l’actif circulant par le FRNG : il indique la part du fonds


de roulement net global qui finance l’actif circulant.

6) Ratio d’évolution du FRNG : il mesure l’importance du besoin en fonds de


roulement d’exploitation en nombre de jours de CA.

7) Ratio de l’évolution du besoin en fonds de roulement d’exploitation : il mesure


l’importance du besoin en fonds de roulement d’exploitation en nombre de
jours de chiffre d’affaires.

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8) Ratio de solvabilité générale : ce ratio mesure la capacité de l’entreprise à payer
l’ensemble de ses dettes en utilisant l’ensemble de l’actif. Il doit être supérieur à
1.

La liquidité de l’entreprise exprime sa capacité à faire face à ses dettes sans heurt, par
les moyens dont elle dispose en actif. L’analyse de la liquidité suppose un
rapprochement entre les éléments de l’actif circulant y compris la trésorerie et les
éléments du passif circulant y compris la trésorerie. Le niveau de trésorerie de
l’entreprise est en étroite relation avec son niveau d’activité. Pour cette raison,
l’analyse de la trésorerie doit se faire en même temps que celle de l’activité de
l’entreprise.

Les ratios de liquidité ou de trésorerie expriment la capacité de l’entreprise à honorer


ses engagements. Autrement dit, ils permettent d’apprécier la solvabilité de
l’entreprise à court terme.

9) Ratio de liquidité générale ou ratio de fonds de roulement : il mesure la capacité


de l’entreprise à payer ses dettes à court terme en utilisant ses actifs à court
terme. Ce ratio rejoint la notion de fonds de roulement financier ; il doit être
supérieur à 1 pour traduire un fonds de roulement financier positif.

10) Ratio de liquidité restreinte (relative) : il mesure la capacité de l’entreprise à


payer ses dettes à court terme en utilisant les créances et les disponibilités ou
l’aide de l’encaissement des créances et de la trésorerie disponible. Il doit être
proche de 1. Toutefois, lorsque ce ratio est sensiblement inférieur à 1, il peut
traduire non pas des difficultés financières mais au contraire une gestion de
trésorerie proche de 0.

11) Ratio de liquidité immédiate : il équivaut au rapport du disponible sur le passif


à court terme (dettes à moins d'un an) et mesure la capacité de l’entreprise à

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payer ses dettes à court terme en utilisant les disponibilités. Retrancher le stock
ou les valeurs réalisables de l'actif circulant peut donc s'avérer utile pour avoir
une idée de la vitesse à laquelle l'entreprise peut faire face à ses dettes à très
court terme.

Il est devenu peu significatif en raison des découverts bancaires accordés aux
entreprises et de la gestion de trésorerie proche de 0. Un ratio de liquidité restreinte ou
immédiate nettement inférieur à 1 peut traduire de graves difficultés de paiement ou, à
l'inverse, une mauvaise gestion de trésorerie.

12) Ratio de l’endettement à terme : il mesure l’autonomie financière de


l’entreprise.

IV.1.2. Ratios d’activité

Ces ratios mettent en rapport des postes du bilan et des postes du compte de résultat
pour analyser l’évolution de l’activité de l’entreprise.

1) Taux de croissance du CA HT : l’évolution du chiffre d’affaires permet de


mesurer le taux de croissance de l’entreprise.

2) Taux de marge commerciale : il mesure l’évolution de la performance de


l’activité commerciale de l’entreprise.

3) Taux de croissance de la valeur ajoutée : l’évolution de la valeur ajoutée est


également un indicateur de croissance.

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4) Taux d’intégration : il mesure le taux d’intégration de l’entreprise dans le
processus de production ainsi que le poids des charges externes.

5) Productivité du personnel : ce ratio mesure la part de richesse créée par chaque


salarié ; il permet d’apprécier le niveau de compétitivité de l’entreprise.

6) Rendement de l’équipement : il mesure la part de richesse créée par $ investi ; il


indique le degré de performance de l’équipement.

7) Part de valeur ajoutée revenant au personnel (facteur travail) : ce ratio mesure la


part de richesse qui sert à rémunérer le travail des salariés. Il permet d’apprécier
la politique salariale de l’entreprise.

8) Part de valeur ajoutée revenant aux prêteurs : il mesure la part de valeur ajoutée
consacrée à la rémunération des prêteurs ; il indique le degré d’endettement de
l’entreprise.

9) Part de valeur ajoutée revenant aux associés : il mesure la part de valeur ajoutée
consacrée à la rémunération des apporteurs de capitaux.

10) Part de valeur ajoutée revenant à l’entreprise : il mesure la part de valeur


ajoutée qui reste à l’entreprise pour renouveler ou accroitre ses investissements,
rembourser ses emprunts et s’assurer une sécurité financière.

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11) Part de valeur ajoutée consacrée au facteur capital : il mesure la part de
richesse qui sert à rémunérer les apporteurs de capitaux et à renouveler le
capital investi.

12) Poids d’endettement : il mesure le poids de l’endettement de l’entreprise.

13) Rotation des stocks (entreprise commerciale) : il mesure la durée d’écoulement


des stocks. Une augmentation de cette durée entraine une augmentation du
BFRE.

14) Rotation des stocks (entreprise industrielle) : il mesure la durée d’écoulement


des stocks. Une augmentation de cette durée entraine une augmentation du
BFRE.

15) Durée moyenne du crédit clients : il mesure la durée moyenne en jours du


crédit consenti par l’entreprise à ses clients. Si ce ratio est supérieur à la norme
du secteur, il peut traduire une inefficacité dans le renouvellement des créances.
Si ce ratio est inférieur à la norme du secteur, il peut signifier que l’entreprise
mène une politique de crédit clients restrictive par rapport à ses concurrents au
risque de perdre des clients.

Délais de paiement maximum légaux : 45 jours fin de mois ou 60 jours à partir


de la date d’émission de la facture, sauf dérogations sectorielles accordées sous
conditions.

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16) Durée moyenne du crédit fournisseurs : il mesure la durée moyenne en jours du
crédit obtenu par l’entreprise de la part de ses fournisseurs. Il doit être supérieur
au ratio du crédit clients. Si ce ratio est supérieur à celui du secteur, cela peut
provenir d’une difficulté de l’entreprise à honorer ses échéances. Si ce ratio est
inférieur à celui du secteur, l’entreprise doit revoir sa politique de négociation
avec ses fournisseurs.

Délais de paiement maximum légaux : 45 jours fin de mois ou 60 jours à partir


de la date d’émission de la facture, sauf dérogations sectorielles accordées sous
conditions.

IV.1.3. Ratios de rentabilité

Ces ratios mettent en rapport les résultats, le chiffre d’affaires, les capitaux afin de
mesurer les rentabilités économique et financière de l’entreprise.

1) Taux de marge brute d’exploitation : il mesure la capacité de l’entreprise à


générer une rentabilité à partir du chiffre d’affaires indépendamment de sa
politique d’investissement et de son mode de financement.

2) Taux de marge nette d’exploitation : il mesure la capacité de l’entreprise à


générer une rentabilité à partir du chiffre d’affaires compte tenu de son activité
d’exploitation.

3) Taux de marge nette : il mesure la capacité de l’entreprise à générer un bénéfice


net à partir du chiffre d’affaires.

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4) Taux de rotation du capital investi : il mesure la capacité de l’entreprise à
générer un chiffre d’affaires à partir du capital engagé pour l’exploitation.

Capital engagé pour l’exploitation = Immobilisations pour l’exploitation + BFRE ou


Capitaux propres + Dettes financières.

5) Taux de rentabilité économique : il mesure la performance économique de


l’entreprise dans l’utilisation de son actif financé par des ressources stables.
Selon le secteur d’activité ou les choix de gestion de l’entreprise, la rentabilité
économique peut résulter d’un taux de marge nette d’exploitation élevé et d’un
taux de rotation du capital engagé faible ou inversement. La rentabilité
économique découle de l’aptitude de l’entreprise à vendre et à générer des
marges et des résultats qui permettent au capital de l’entreprise son
renouvellement et sa rémunération.

Le taux de rentabilité économique brut est exprimé par le rapport :

Le taux de rentabilité économique net est exprimé par le rapport :

Il peut également être exprimé comme suit :

( ) ( )

6) Taux de rentabilité financière : il mesure l’aptitude de l’entreprise à rentabiliser


les fonds apportés par les associés.

L’importance de ce ratio est appréciée en référence au taux moyen de rendement des


placements à revenu fixe. Le calcul de la rentabilité financière permet d’apprécier la

CT François Kazadi Nkese, avec la collaboration de l’Assistant Felly Nzengu Nzengu : Notes de cours d’analyse 90
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capacité de l’entreprise à servir un résultat à ses actionnaires et à rémunérer ces
derniers de façon à leur compenser le risque encouru.

IV.1.4. Notion des ratios dans les institutions bancaires

Dans les institutions bancaires, l'octroi des crédits se fait sur l'appréciation des certains
ratios en fonction des seuils prédéfinis par les décideurs. Les ratios les plus utilisés
sont les suivants :

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N° RATIOS FORMULES SEUIL
Ratio de couverture de l'échéance par <50 à 70%
1 Echéance proposée / Cash-Flow Net mensuel
Cash-Flow net disponible
(Total dettes + crédit proposé) / (total actifs + <50%
2 Ratio d'endettement
crédit proposé)
Dettes à moins d'1 an / actif circulant (y compris <1
3 Ratio de liquidité courante
le trésor)
4 Ratio d’indépendance financière Capitaux propres / Capitaux permanents >50%

5 Ratio d’autonomie financière Capitaux propres / Total bilan >20%

Appréciable selon le secteur


6 Vitesse de rotation de stocks Stock moyen x 30 / achats d'activité

Couverture des emplois longs par les Appréciable selon l'analyste (mais
7 Fonds propres / actifs immobilisés souhaitable >1)
fonds propres
Ne doit pas de préférence dépasser
8 Durée moyenne créances Créances x 30 / Ventes mensuelles moyennes 30 jours

Dettes fournisseurs x 30 / Achats mensuels Appréciable selon les exigences du


9 Durée moyenne dettes fournisseurs
moyens fournisseur
A comparer à la marge du secteur
10 Taux de marge d’un produit ((PV-PA)/PV) * 100 précisé d’avance d’après l’étude du
marché réalisé
11 Taux de marge pondéré % des ventes sur taux de marge de chaque produit
A comparer au ratio du secteur
12 Ratio de rentabilité Cash-flow net annuel passé / fonds propres ajustés
précisé d’avance

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Ces seuils peuvent varier d'une institution à une autre. Pour chaque décision d'octroi
du crédit, les seuils des ratios trouvés dans l'analyse du dossier seront comparés au
seuil prédéfini. Si les seuils trouvés sont dans les normes, l'institution octroi le crédit,
dans le cas contraire le crédit ne sera pas donné.

Exemple : calcul du taux de marge

Pour une personne qui s'approvisionne à 3 circuits différents (Chine, Dubaï et


Tanzanie), voici comment se calculera le taux de marge dans son activité :

Marge Chine
Produits PA PV Marge Proportion MBP
Tapis 65 250 0.74 0.2 0.148
Salle à manger 150 700 0.785 0.2 0.157
Robe enfant 5 18 0.722 0.2 0.144
Chaussure enfant 2 15 0.866 0.2 0.173
Trotteuse 19 75 0.746 0.2 0.149
Total 1 0.772

Marge Dubaï
Produits PA PV Marge Proportion MBP
Gourde enfant 3 8 0.625 0.1666 0.104
Sac à dos 6 15 0.6 0.1666 0.1
Chaussure enfant 7.5 25 0.7 0.1666 0.116
Rideaux 5 20 0.75 0.1666 0.125
Plante Kabelo 60 160 0.625 0.1666 0.104
Baignoire 20 45 0.555 0.1666 0.092
Total 1 0.641

Marge Tanzanie
Produits PA PV Marge Proportion MBP
Fleur de tête 1 2.075 0.518 0.2 0.1036
Fleur de table 5 15 0.6666 0.2 0.1333
Pot de fleur 20 60 0.6666 0.2 0.1333
Drap 15 45 0.6666 0.2 0.1333
Voiture jouer 11 33 0.6667 0.2 0.1333
Total 1 0.6369

Marge pondérée
Circuit Marge Proportion MBP
Chine 0.772 0.21 0.162
Dubaï 0.642 0.6 0.385
Tanzanie 0.6369 0.19 0.121
Marge Globale 1 0.668

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La proportion est la part de chaque produit ou chaque circuit dans la réalisation du
chiffre d'affaires.

IV.1.5. Tableau de bord

Le tableau de bord est un ensemble d'indicateurs de pilotage, construits de façon


périodique, à l'intention d'un responsable, afin de guider ses décisions et ses actions en
vue d'atteindre les objectifs de performance.

Il est également un tableau d'image, d'éclairage et de surveillance de la situation


financière d'une entreprise. Le tableau de bord :

 Permet le contrôle de gestion en mettant en évidence les performances réelles et


potentielles et les dysfonctionnements ;
 Permet de contrôler les principaux indicateurs financiers qui justifient
l'appréciation profonde des finances de l'entreprise, de niveau général, de
l'équilibre financier et de la structure financière de celle-ci ;
 Permet la découverte des défaillances ;
 Facilite le diagnostic et le pronostic ;
 Est un support de communication entre responsables ;
 Favorise la prise de décision, après analyse des valeurs remarquables, et la mise
en œuvre des actions correctives ;
 Est un instrument de veille permettant de déceler les opportunités et risques
nouveaux.

La structure et le contenu du tableau de bord dépend :

 De l'entreprise, son activité, sa taille ;


 De l'environnement : marché, concurrence, conjoncture ;
 Du responsable auquel il s'adresse : son champ de responsabilité et
d'intervention.

Le tableau de bord est aujourd'hui dans les finances modernes le meilleur outil de
l'analyse de la santé financière d'une entreprise.

IV.1.5.1. Périodicité du tableau de bord

Le tableau de bord doit être établi à une fréquence suffisante pour permettre au
responsable de réagir à temps. La fréquence ne doit cependant pas être trop élevée,
prenant en compte le temps de réaction (inertie) du système afin de mesurer par les
indicateurs l'impact des mesures entreprises avant toute autre réaction.

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IV.1.5.2. Choix des indicateurs

La difficulté d'élaboration du tableau de bord réside dans la sélection d'indicateurs


parmi la masse des informations fournies par les systèmes comptables et de contrôle
de gestion. Le tableau de bord est constitué d'indicateurs de pilotage, c'est-à-dire d'un
ensemble d'indicateurs de suivi et de résultat.

Les indicateurs doivent :

 Être pertinents : répondre au bon moment aux besoins du responsable auquel le


tableau de bord s'adresse ;
 Être obtenus rapidement afin de mener à temps les actions correctives. On
privilégie la rapidité d'obtention à la précision de l'information ;
 Être synthétiques : l'ensemble des indicateurs doit offrir une image globale et
complète de l'entreprise ou du champ d'activité du responsable ;
 Répondre à la situation et aux attentes du moment. Le tableau de bord n'a donc
pas un contenu uniforme, ni entre les services, ni dans le temps, même s'il doit
présenter une certaine stabilité afin de procéder à des comparaisons dans le
temps.

En élaborant le tableau de bord, il ne faut confondre critère et indicateur. Exemple : le


critère « réactivité » se mesure par l'indicateur « temps moyen de réponse ».

IV.1.5.3. Forme du tableau de bord

Le tableau de bord doit offrir une structure claire et signifiante. Les indicateurs
peuvent prendre la forme d'écarts (comparaison des réalisations aux objectifs), de
ratios, de graphiques ou de clignotants (valeurs au-delà ou en-deçà desquelles le
responsable doit intervenir).

IV.1.5.4. Elaboration du tableau de bord

L'élaboration du tableau de bord dépend d'une entreprise à une autre et des


informations à présenter. D'une manière générale, il se présente comme suit :

Indicateurs
N° Attendus Réalisés Observations
Ratios Formules Seuil
1
2
3
4

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IV.2. Equilibre financier et effet de levier

L’entreprise doit bien doser l’équilibre entre les capitaux propres et l’endettement afin
de préserver son autonomie financière et de pouvoir profiter des bienfaits de
l’endettement grâce à l’effet de levier.

L’effet de levier mesure l’incidence de l’endettement sur la rentabilité des capitaux


propres. Il est positif si l’endettement améliore la rentabilité des capitaux propres
c’est-à-dire que lorsque les taux d’emprunt, nets d’impôt, sont plus faibles que le taux
de rentabilité des capitaux propres. Il devient négatif dans le cas contraire, on parle
alors d’effet massue.

Ainsi, les entreprises ont tout intérêt à s’endetter, jusqu’aux limites permises par
l’autonomie financière. De faibles taux d’intérêt d’emprunt facilitent l’éclosion de
projets d’investissements et encouragent l’endettement.

On distingue deux types de levier, à savoir :

IV.2.1. Levier d’exploitation ou opérationnel

La notion de levier d’exploitation ou levier opérationnel complète celle de l’indice de


sécurité pour apprécier le risque d’exploitation. Le levier d’exploitation détermine
l’élasticité du résultat d’exploitation, avant charges et produits financiers, par rapport
au niveau d’activité ou chiffre d’affaires. Le rapport entre les variations du résultat et
les variations du chiffre d’affaires s’établit ainsi :

∆ Résultat d’exploitation = ∆ Chiffre d’affaires x Taux de marge sur coût variable

Si le taux de marge sur coût variable et les charges fixes sont constants.

Le calcul du coefficient de levier d’exploitation peut être obtenu à partir de la marge


sur coût variable et du résultat d’exploitation :

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Ce coefficient exprime la performance économique dans le cas d’un accroissement du
chiffre d’affaires ; et le risque économique dans le cas d’une diminution du chiffre
d’affaires. Une variation du chiffre d’affaires entraine une variation
proportionnellement plus importante du résultat. Plus les charges fixes sont
importantes et plus le levier d’exploitation est élevé, plus le risque d’exploitation est
grand ; par contre, le levier d’exploitation diminue au fur et à mesure de
l’augmentation du chiffre d’affaires.

Exemple : l’entreprise Obed-Edom réalise un chiffre d’affaires de 500.000$, le résultat


se chiffre à 50.000$. Quelle est la variation du résultat pour une variation de chiffre
d’affaires de 10.000$, le taux de marge sur coût variable est de 40% et le montant des
coûts fixes de 150.000$.

Travail demandé : calculer le coefficient de levier d’exploitation

Solution :

 Résultat prévisionnel : (510.000 x 0,40) – 150.000 = 54.000$

Variation du résultat : 50.000 – 54.000 = 4.000$ ou encore 10.000 x 0,40 = 4.000$

Ou encore :

Si le chiffre d’affaires croit de 1%, cela entraine une augmentation du résultat


d’exploitation de 4%.

IV.2.2. Levier financier

Par définition, l’effet de levier est un indicateur financier qui permet de constater
l’amélioration de la rentabilité des capitaux propres d’une entreprise lorsque les taux
d’intérêt, qui représentent le coût du capital emprunté, sont moins élevés que la
rentabilité de l’investissement que les capitaux permettent de financer. L’effet de
levier montre que les entreprises ont intérêt à emprunter massivement pour financer
leur développement plutôt que d’utiliser leurs capitaux propres lorsque les taux
d’intérêt sont faibles. Cette opération se révèle intéressante puisqu’elles gagnent

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davantage d’argent que ce qui est nécessaire pour rembourser les emprunts et payer les
intérêts.

Après avoir comparé les besoins de financement avec les ressources de financement
pour vérifier l’équilibre, il est nécessaire d’analyser la structure des ressources de
financement et de déterminer la part de l’endettement dans la constitution des
ressources durables. Le degré d’endettement a une incidence sur l’indépendance, la
sécurité, le développement et la rentabilité de l’entreprise.

La recherche d’indépendance et de sécurité financière est obtenue par une réduction de


l’endettement. En revanche, le développement et la rentabilité de l’entreprise sont
facilités par le recours à l’endettement. C’est ainsi qu’il est nécessaire d’établir un
équilibre permettant à l’entreprise d’atteindre ses objectifs tout en limitant sa
vulnérabilité afin de ne pas inquiéter ses partenaires et ses prêteurs.

La rentabilité est un aspect fondamental de la gestion de l’entreprise car l’objectif


principal poursuivi par cette dernière est de réaliser des bénéfices raisonnables, c’est-à-
dire de rentabiliser ses capitaux investis pour assurer son développement et rémunérer
les apporteurs de capitaux.

Rappelons que la rentabilité de l’entreprise se mesure à l’aide des ratios suivants :

Ou encore :

Sachant que l’endettement a une influence sur la rentabilité des capitaux investis,
l’analyse du levier financier permet de mesurer l’effet positif ou négatif de
l’endettement sur la rentabilité, en comparant le coût de l’endettement à la rentabilité
économique. L’équation la plus courante de l’effet de levier est la suivante :

( ) ( )

Trois situations peuvent se présenter :

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1) Effet de levier positif : lorsque l’effet de levier est positif, la rentabilité des
capitaux propres croît avec l’endettement :

( ) ( )⇒( )

L’effet de levier est toutefois limité par la capacité d’endettement de l’entreprise et le


risque financier qu’elle encourt.

2) Effet de levier négatif : lorsque l’effet de levier est négatif, le coût de


l’endettement n’est pas couvert par la rentabilité économique, il s’agit de l’effet
de massue :

( ) ( )⇒( )

3) Effet de levier nul : lorsque l’effet de levier est nul, l’endettement est neutre
par rapport à la rentabilité des capitaux propres :

( ) ( )⇒( )

Exemple : soit l’entreprise RKK qui envisage un investissement de 1.000.000$. Elle


étudie plusieurs modes de financement afin d’apprécier l’influence de son endettement
sur la rentabilité de ses capitaux en fonction de deux hypothèses de rentabilité
économique, à savoir : l’une à 20% et l’autre à 8%.

Modes de financement :

 Financement sans emprunt (par capitaux propres) ;


 Financement à 40% par un emprunt, taux d’intérêt 10% : effet de l’emprunt ;
 Financement à 40% par un emprunt, taux d’intérêt 8% : effet de la baisse du
taux d’intérêt ;
 Financement à 60% par un emprunt, taux d’intérêt 8% : effet de l’augmentation
de l’endettement.

Travail demandé : Etablir pour chacune de deux hypothèses un tableau des résultats en
le commentant.

Solution :

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1ère hypothèse : rentabilité économique = 20%

Financement
Eléments à 40% par à 40% par à 60% par
Sans emprunt emprunt emprunt au emprunt
au taux de 10% taux de 8% au taux de 8%
Montant de l’investissement 1.000.000 1.000.000 1.000.000 1.000.000
Montant de l’emprunt 0 400.000 400.000 600.000
Taux de rentabilité économique 20% 20% 20% 20%
Capitaux propres 1.000.000 600.000 600.000 400.000
Charges financières 0 40.000 32.000 48.000
Résultat courant 200.000 160.000 168.000 152.000
Rentabilité financière
Effet de levier (20% - 10%) 0,667 =
---- (20% - 8%) 0,667 = 8% (20% - 8%) 1,5 = 18%
6,67%

Cette hypothèse permet de vérifier que l’effet de levier nait d’un endettement et qu’il croit :

 Avec la baisse du taux d’intérêt ;


 Avec l’augmentation du taux d’endettement et qu’il est favorable tant que le taux d’intérêt est inférieur au taux de rentabilité
économique.

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2ème hypothèse : rentabilité économique = 8%

Financement
Eléments à 40% par à 40% par à 60% par
Sans emprunt emprunt emprunt au emprunt
au taux de 10% taux de 8% au taux de 8%
Montant de l’investissement 1.000.000 1.000.000 1.000.000 1.000.000
Montant de l’emprunt 0 400.000 400.000 600.000
Taux de rentabilité économique 8% 8% 8% 8%
Capitaux propres 1.000.000 600.000 600.000 400.000
Charges financières 0 40.000 32.000 48.000
Résultat courant 80.000 40.000 48.000 32.000
Rentabilité financière
Effet de levier ---- (8% - 10%) 0,667 = -1,30% (8% - 8%) 0,667 = 0% (8% - 8%) 1,5 = 0%

Cette hypothèse permet de vérifier :

 Que l’effet de levier est négatif quand le taux d’intérêt est supérieur au taux de rentabilité économique ;
 Qu’il est nul quand le taux d’intérêt est égal au taux de rentabilité économique quel que soit le niveau d’endettement.

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Travaux pratiques

1) Soit la situation suivante dans une entreprise :


EXERCICES
2) RUBRIQUES
2015 2016
Actif
Terrain 1315890 2760667
Immobilisations corporelles 4956651 5860867
Matières et fournitures 8010688 1184265
Emballages commerciaux 59000 64500
Produits finis 2400780 1578515
Clients 308665 933316
Personnel 14205 44875
Associés 320953 1676759
Banque 750357 2612464
Caisse 328997 991694
Total Actif 18466186 17707922
Passif
Capital social 1665628 6000000
Réserves 1500000 1676000
Report à nouveau 38500 0
Subvention d’équipement 9281127 450000
Dettes financières 600000 3900000
Provisions pour amortissement 1468941 754847
Résultat net à distribuer 301681 1953842
Fournisseur 2990192 2175308
Etat 381259 575461
Associés 114326 140642
Banque 124532 81822
Total Passif 18466186 17707922

Travail demandé :

Dresser le bilan condensé et le bilan synthétique en dégageant les pourcentages des


rubriques et des masses de bilan par rapport au total de bilan, répondre ensuite aux
questions ci-après :

a) FRN, FRE, FRP, etc. en 2015 et 2016


b) Ratios de financement des immobilisations par les ressources stables
c) Trésorerie réduite en 2015 et 2016

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d) Ratio de trésorerie réduite en 2015 et 2016

2) Calculer, sur base des données ci-après, le ratio de financement des


immobilisations nettes :

 Ratio de fonds de roulement : 1,2


 Fonds propres : 90.000
 Dettes financières : 70.000
 Dettes à moins d’un an : 40.000

3) Voici la situation d’une SARL au 31/12/2016

 Capital social : 18.000


 Bénéfice reporté : 28.900
 Provisions règlementées : 4.000
 Réserves : 2.000
 Bénéfice net de l’exploitation : 10.000
 Dettes financières : 9.000 dont 1.000 devenus exigibles à moins d’un an
 Immeuble : 40.000
 Matériel de transport : 8.000
 Matériel de bureau : 1.000
 Mobilier de bureau : 1.000
 Amortissement sur immeuble 12.500
 Marchandises : 4.000
 Stock à l’extérieur : 300
 Fournisseurs : 4.500
 Personnel (SC) : 800
 Etat (SC) : 4.300
 Associé (SC) : 300
 Clients ordinaires : 6.400
 Banque (SD) : 1.000
 Banque (SC) : 14.400
 Caisse : 40.000
 La société a distribué les dividendes pour un montant total de 7000.

Travail demandé :

a) Dressé le bilan simplifié


b) Dressé le bilan condensé

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c) Déterminer : FRN, FRP, FRE
d) Calculer la trésorerie immédiate

4) Une entreprise réalise un bénéfice avant charges financières de 120 FC. Elle est
constituée de 1.200 FC de capital économique (capitaux propres + dettes
financières). Sa rentabilité économique est donc de 10 %.

Considérons deux taux d’emprunt : 4,5 % et 11 % et trois hypothèses d’endettement


suivantes :

Hypothèses Dettes financières Capitaux propres Capitaux durables


1 0 1 200 0 + 1 200 = 1 200
2 600 600 600 + 600 = 1 200
3 1 000 200 1 000 + 200 = 1 200

Déterminer dans le cadre de ces trois hypothèses :

a) Le Ratio d’autonomie financière (1 point) ;


b) Le Résultat après charges financières (1 point) ;
c) Résultat net après impôt (sachant que l’impôt sur les sociétés est égal
à 33%) (1 point) ;
d) Le taux de rentabilité des capitaux propres (1 point) ;
e) L’effet de levier (1 point) ;
f) Interpréter (1 point).

5) Monsieur Kazo commerçant du marché Bakuadianga sollicite un prêt de


15000$ au près d'une institution financière de la place. Il déclare avoir un
capital de 38000$ qui lui permet de tourner. Il vend les habits qu'il achète à
Kinshasa, Cotonou et Chine. Les robes et chemises de Kin sont achetés
respectivement à 30 et 25$ et vendus à 75 et 60$. La vente des articles de Kin
représente 40% de son chiffre d'affaires. Les bazins riche et semi riche sont
achetés à 90 et 65$ et vendus à 210 et 130$. La vente de ces bazins représente
35% de son chiffre d'affaires. En chine, il achète les din's à 20$, les robes à 25$,
les pantalons tissus à 40$ et les jupes à 23$. Ces articles sont vendus ici à
respectivement 70, 90, 100 et 55$.

Il dépense 3500$ pour les articles de Chine à chaque trimestre, 5000$ pour ceux de
Cotonou à chaque semestre et 500$ pour ceux de Kin chaque semaine. La moyenne
des achats pour les articles de Chine est 22000$, pour Cotonou 15000$ et pour Kin
5000$. Il a une dette fournisseur de 3500$.

Il déclare sa moyenne de vente à 1000$ par jour. Il a un compte bancaire avec

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2300$ de solde et sa caisse du marché à 930$. Son stock a une valeur de 25000$ et
déclare être en attente des articles de son dernier voyage de Cotonou d'une valeur de
13900$.

Il a 2 points de vente dont un dépôt est à lui pour une valeur de 11000$ et l'autre est
loué à 50$ par mois. Il a 4 travailleurs qu'il paie respectivement 25, 30, 40 et 50$.

Les impôts et taxes lui coûtent 65$ par mois et il dépense 45$ pour le courant au
marché, la communication et leur ration journalière. La charge familiale est de
420$ par mois, mais il signale que sa femme étant fonctionnaire de l’État s'occupe
parfois de certaines dépenses. Il a une parcelle qu'il valorise à 40000$. Il l'a proposé en
garantie pour le prêt sollicité.

TD : sur base de ces données, calculez :

a) Le Cash-flow net disponible de cette activité sachant que les


achats sont trouvés par la formule, Achat = vente * (1-marge) ;
b) La marge brute pondérée ;
c) Appréciez les ratios d'endettement, de liquidité et la rotation de
stock, puis décidez si cet homme peut être financé par
l'institution financière.

6) Les actifs de Monsieur Kapasula ont une valeur de 75000$ alors qu'il une dette
financière de 23200$. Les réserves de son entreprise sont de 8300$. Calculez le
ratio d'indépendance financière et le ratio d'autonomie financière.
7) Un entrepreneur détenteur d'une PME sollicite un crédit dont l'échéance
mensuelle est de 2300$. Il déclare que ses recettes journalières varient entre
1200$ et 1900$. Ses dépenses mensuelles sont de 32500$. Calculez le ratio de
couverture de l'échéance par le cash-flow sachant que la décision de
financement est prise pour un seuil compris entre 50 et 70.
8) Madame Wangila doit à une institution financière une somme de 16300$ pour
les 7 mois d'échéance qui restent pour son crédit. Elle déclare en ces jours avoir
un stock de 25000$, un solde créditeur de 2200$ à la banque et une caisse
maison de 350$. Elle veut introduire une demande d'un prêt de secours à une
banque pour dédouaner sa marchandise en route d'une valeur de 18000$ et elle
a toutes les preuves de l’existence de cette marchandise. La banque exige un
ratio de liquidité inférieur à 1 pour prendre une quelconque demande. Appréciez
si la demande de madame Wangila est recevable ou non.
9) La société Solace s.a.r.l fait des transactions avec des fournisseurs britanniques
qui lui donnent les articles à crédit pour des paiements ne dépassant pas 45
jours. La dette totale de Solace envers ces britanniques est de 65233,45£. Solace

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fait des ventes mensuelles d'une valeur de 235785$ avec une marge de 35% sur
les ventes. Calculez la durée moyenne dette fournisseur sachant que 1£ =
1,15$ et les achats sont trouvés par la formule achats = ventes * (1-marge).

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