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Quantité de modèles vendus Prix 16 000 u

de vente unitaire hors taxes 79


Charges variables proportionnelles au chiffre d’affaires :
– matières et fournitures consommées
– main-d’œuvre 467 800
Ministere de
– coût de distribution
– Charges fixes
Institut
202 000
8 % du prix de vente
l’enseignement universitaire
341 400

superieur et de la
recherche d’abidjan
SCIENTIFIQUE
Sscientifique

MASTER 1 COMPTABILITE, CONTRÔLE ET AUDIT

COURS D’INGENIERIE
FINANCIERE 1

NOM & PRENOMS DE L’ENSEIGNANT : OSSONON AHOU


CLAUDINE EPSE KANON
DOCTEUR EN SCIENCES DE GESTION OPTION FINANCE
CONTACTS : 07 78 60 11 41
E-mail : ahouclaudioss@iua.ci

claudinekanon19@gmail.com

Institut
Universitaire
d'Abidjan
01BP 12159 Abidjan 01, Tél. 22 42 22 65/ 22 42 27 24 / 22 52 55 67 /07 23 18 62 / 05 23 52 35
Année universitaire : 2022-2023

SYLLABUS DU COURS

INTITULE DU COURS : INGENIERIE FINANCIERE 1


Code : ………….
Type : CM ou TD ; CM et TD
Volume horaire : 30 H
UE de rattachement : ……………………………………………………………………….
Niveau du cours : MASTER 1 COMPTABILITE, CONTRÔLE ET AUDIT
Semestre : …………………………1……………………………………..........................
Nombre de crédit : 3 crs
Nom de l’enseignant : DR OSSONON AHOU CLAUDINE Epse KANON
Cel : 07 78 60 11 41
E-mail : ahouclaudioss@iua.ci / claudinekanon19@gmail.com
Les objectifs

Ce cours vise à donner aux étudiants les arguments et outils nécessaires leur permettant d’évaluer avec
précision les forces et faiblesses de l’entreprise sur la base de ses états financiers.
Acquérir les connaissances et habiletés nécessaires à l'établissement d'un diagnostic financier
classique et complet d'une entreprise.
En somme, l’objectif de ce module est de mettre à la disposition des auditeurs une méthodologie claire
et efficace pour mener à bien une analyse financière en vue de porter un diagnostic financier sur la
situation financière d’une entreprise.

Les objectifs spécifiques

A l’issue de la formation, l’auditeur doit être capable de :


-Analyser
• le processus de formation du résultat ;
-Analyser la performance de l’entreprise ;
-Analyser la rentabilité globale de l’entreprise ;
-Anticiper le risque par l’analyse du risque d’exploitation, du risque financier et du
risque de faillite.

Les pré-requis
- La comptabilité financière;
- La comptabilité de gestion
- L’analyse financière et la gestion financière ;
- La politique et stratégie financière de l’entreprise ;
Le contenu
Introduction Générale
Chapitre 1- les documents comptables de base
Section 1-Les cycles financiers
Section 2-Les états financiers de synthèse
1-Le bilan
2-Le compte de résultat
3-Le Tableau des flux
4-L’Etat annexé

Chapitre 2- Diagnostic de la rentabilité : analyse de l’activité et de la performance


Section 1-Analyse du processus de formation du résultat
Section 2-Analyse de la performance de l’entreprise
Section 3- Les soldes financiers et la rentabilité globale : La CAFG et l’AF
Cas pratiques

Chapitre 3- Diagnostic du risque d’exploitation et du risque financier


Section1- Analyse de la rentabilité
Section2- Risque d’exploitation de l’entreprise
Section3- Risque financier de l’entreprise
Cas pratiques

Chapitre 4- Analyse statique du risque de faillite : analyse de la structure financière


Section1- Analyse fonctionnelle de la structure financière
Section 2- Analyse patrimoniale de la structure financière
Section 3- Les autres méthodes
Cas pratiques

Chapitre 5-Analyse dynamique du risque de faillite par les tableaux de flux


Section 1-Les flux de trésorerie
Section 2- Les tableaux de flux de trésorerie

Chapitre 6- Approche qualitative du diagnostic financier


I-Historique de l’entreprise
II-La direction et le personnel
III-Le produit, le marché et la stratégie
IV-Les moyens matériels
V-L’ environnement juridique

Méthodes et stratégies pédagogiques


C’est une méthode participative qui consiste à éveiller l’attention de l’étudiant pour faciliter
l’appréhension et la compréhension de l’objet de la matière enseignée. A partir d’un support de cours,
les explications appuyées par des exemples pratiques sont données aux étudiants. Certains cas
d’exercices d’entraînement sont résolus sous le contrôle de l’enseignant. En plus de cela les travaux
dirigés donnés et conduits par l’enseignant pour une meilleure familiarisation de la théorie et de la
pratique.

Langue d’enseignement : Français

Modalités d’évaluation

Evaluation continue : 40%


Participation 7%
Interrogations 8%
Devoirs sur table 15%
Travaux à rendre 10%
Examen final en fin de semestre 60%
1ère session : à la fin du cours
ème
Session de rattrapage (2 session)

Les références bibliographiques


ème
1) M. Duprez et M. Duvant, Analyse financière, 2 éd. Techniplus 1995
2) Michel Levasseur, Finance, éd. Economica 1998
ème
3) Alain Mikol, Gestion financière, 5 éd.1993
4) Hervé Hutin, La gestion financière, éd. Organisation 2000
ème
5) Pierre Gensse et Patrick Topsacalian, Ingénierie Financière, 3 éd. Economica 2004
6) Georges Legros, l’évaluation des entreprises, éd. Dunod 2011
ème
7) Pierre Conso, La gestion financière des entreprises, 7 éd. Dunod 1985
8) Christine Tremelo et Marie josé Cordier, Outils de gestion commerciale : Mathématiques
appliquées, Ed. Foucher 1992
9) G. Depallens, gestion financière de l’entreprise, tome 1 édition 2011
ème
10) M.Mollet, Gestion Financière, 3 éd. Foucher 2000
11) Jean BARREAU et Jacqueline DELAHAYE, Gestion financière, Manuel et applications,
Edition Dunod.

INTRODUCTION GENERALE

Une entreprise est d’abord un projet économique dont le déroulement dans le temps est exposé à un
risque multiforme. Ce projet implique la mise en œuvre de ressources dont l’ensemble constitue le
capital économique de la firme. Les conditions de mise en œuvre du capital économique viennent
compliquer les choses car elles font référence à un montage juridico-économique souvent complexe
entre diverses parties prenantes.
La théorie financière moderne présente l’organisation économique comme un nœud de contrats entre
ayants droit. Ces contrats ont pour objet le contrôle des ressources mises en œuvre et surtout la
répartition de la richesse créée. Les parties prenantes, au premier rang desquels figurent les
actionnaires et les prêteurs, ont par contrat des droits reconnus sur cette richesse. L’analyse financière
de l’entreprise est donc l’analyse financière que ces parties prenantes font de la richesse de l’entreprise
à la lumière de leurs objectifs et de leurs droits contractuels.

L'analyse financière vise à porter un jugement sur les entreprises à partir d'un diagnostic établi grâce
aux comptes de synthèse (Bilan, Compte de Résultat, Annexes).
Ou encore, l'analyse financière consiste à étudier l'information comptable et financière relative à une
entreprise, afin d'émettre un diagnostic. L'analyse doit aboutir à un diagnostic, donc conclure quant à
la performance de l'entreprise étudiée et permettre d'en comprendre les déterminants; en particulier, si
cette performance apparaît médiocre. Une telle démarche suppose l'existence de normes et une
définition préalable de la notion d'équilibre financier, qui peut être la suivante: l'équilibre financier est
réalisé si les apporteurs de capitaux, actionnaires et créanciers financiers, sont rémunérés à
concurrence du risque qu'ils encourent. On en conclut que les deux dimensions fondamentales du
diagnostic financier sont la rentabilité et le risque.

Le diagnostic, au sens large, consiste en la formulation d’un jugement sur l’état de santé d’une
personne à partir d’une analyse cohérente. En finance, le diagnostic consiste en l’évaluation des forces
et des faiblesses de l’entreprise à partir de ses états financiers (son carnet de santé). Il porte
généralement sur les questions suivantes :
• L’activité : comment a évolué le chiffre d’affaires ? quelle est la croissance de l’entreprise ?
Quelle est la situation concurrentielle de l’entreprise et son évolution ?
• La rentabilité : quelle est la rentabilité économique des capitaux investis ? quel est le poids de la
dette financière sur l’EBE ? La rentabilité financière est-elle satisfaisante ?
• L’investissement : quel est le volume d’investissement productif ? quelle est la nature des
investissements ? la structure financière est-elle satisfaisante ?
• La trésorerie : d’où vient la trésorerie ? est-elle satisfaisante ? comment est-elle utilisée ?

Le diagnostic situe l’entreprise dans le temps et dans l’espace. La situation dans le temps est réalisée à
l’aide de tableaux de flux rétrospectifs (TAFIRE) et prospectifs (Plan de Financement). La situation
dans l’espace consiste à appréhender l’entreprise dans son secteur grâce aux informations provenant
de la centrale des bilans. Le diagnostic financier s’intègre dans un diagnostic d’ensemble, c’est
pourquoi il est indispensable, avant toute analyse, de situer l’entreprise dans son milieu économique,
social et juridique dont il faut tenir compte sur l’ensemble de la démarche.
L’analyste doit connaître les éléments suivants :
• La nature des marchandises, des produits ou des services vendus ;
• La nature des opérations réalisées : activités industrielles et/ou commerciales, exécution totale
ou partielle du processus de fabrication, modalités d’exécution (sous-traitance…)
• Les conditions d’achat : nature des approvisionnements, nature et nombre des fournisseurs,
contrats juridiques avec les fournisseurs (licence, concession,….)
• Condition de vente : circuit de distribution, classification et nombre des clients, importance des
marchés à l’exportation, liens juridiques avec les clients….
• Moyens d’exploitation : implantations industrielles, conditions juridiques de leur détention
(propriété, crédit-bail, location simple,….)
• Caractéristiques sociales : effectif salarié, répartition fonctionnelle et hiérarchique, grille des
rémunérations, rotation du personnel, climat social,…
• Relations juridiques avec d’autres entreprises : filiale, société mère (dans ce cas tenir compte des
données consolidées), prise de participation,
• Stratégie du groupe : diversification, intégration, spécialisation abandon de pan d’activités, …

Le Diagnostic financier fait appel à diverses méthodes ou techniques :


• La méthode des ratios : elle consiste en un calcul de rapports entre deux grandeurs significatives
extraites des documents de synthèse de fin d’exercice établis à un instant t (analyse statique)
• La méthode de description des flux : elle repose sur une analyse dynamique des documents
comptables
Le but de l’analyse financière est de rechercher dans quelle mesure l’entreprise est assurée de
maintenir son niveau financier à court, moyen et long terme et de faire des prévisions afin d’améliorer
sa santé financière. Les informations que fournit le diagnostic financier sont intéressantes pour
diverses catégories de personnes qui sont des partenaires de l’entreprise. Il s’agit notamment :
• Des dirigeants de l’entreprise pour orienter leurs décisions de gestion ;

• Des prêteurs pour leur permettre de se prononcer sur l’opportunité, les conditions et les limites
des concours financiers qu’ils envisagent consentir à l’entreprise ;

• Des investisseurs pour guider leurs opérations d’achat et de vente des titres ;

• Le personnel pour son information sur le marché de l’entreprise et l’exercice de ses droits en
matière d’intéressement au bénéfice ;

• L’Etat dans le cadre de son rôle économique et de ses actions de contrôle fiscal.

L’utilisation finale d'une analyse financière peut varier; ainsi, selon que cette analyse est faite à la
demande d'un banquier, d'un gérant de portefeuille, du dirigeant de l'entreprise étudiée ou de celui
d'une entreprise concurrente, les éléments-clés du diagnostic peuvent revêtir une intensité différente et
l'analyse peut être plus ou moins approfondie. Cependant, tout diagnostic financier s'articulera
finalement autour des deux dimensions précédemment énoncées: la rentabilité et le risque.

CHAPITRE 1: LES DOCUMENTS COMPTABLES DE BASE


Elie Cohen définit l’analyse financière comme un ensemble d’instruments et de méthode de diagnostic
qui visent à énoncer une appréciation concernant la situation financière et les performances de
l’entreprise. Parmi ces instruments, certains permettent une analyse statique de la situation de
l’entreprise. Il s’agit essentiellement de compte de résultat et du bilan. Et d’autres contribuent à une
analyse dynamique (Tableau des flux de trésorerie).
De même, il faut reconnaître que la vie de l’entreprise est caractérisée par une dynamique qui
superpose des cycles d’opérations différents selon leur objet.
SECTION 1. LES CYCLES FINANCIERS

Les opérations de l'entreprise peuvent être regroupées en 3 cycles:


• le cycle de l'exploitation
• le cycle d'investissement
• le cycle de financement

1. Le cycle d'exploitation

Le cycle d’exploitation regroupe les opérations liées aux activités courantes, donc récurrentes,
de l’entreprise : approvisionnement, production, vente. Ce cycle est connu sous le nom de cycle achat
- production - vente. L’entreprise a de la monnaie ; l’échange contre des matières premières, ensuite
elle transforme ces matières, puis elle commercialise les matières transformées et enfin elle retrouve
aussi de la monnaie. Le schéma ci-dessous reproduit le cycle d’exploitation d’une entreprise
industrielle. Le cycle d'exploitation est le fondement de la richesse de l'entreprise il est constitué par
les activités ordinaires (à court terme) de l’entreprise. Sa durée correspond au temps qui s‘écoule entre
l’approvisionnement et le règlement des clients.
Cette durée peut être plus ou moins longue en fonction de l'activité de l’entreprise.

2. Le cycle d'investissement

Ce cycle désigne toutes les opérations relatives à la création ou à l'acquisition des moyens de
production incorporels, corporels ou financiers. On peut le présenter comme suit : monnaie -
investissement - cash-flows - monnaie.
Pour chaque investissement, une succession d'opérations se produit dans un ordre déterminé. C'est
pour cela que l'expression cycle d'investissement est utilisée. Généralement, ces opérations se
déroulent sur plusieurs années.
Le cycle d'investissement est donc un cycle long.

Les opérations du cycle d'investissement sont :

• L'acquisition de l'immobilisation auprès d'un fournisseur.

• Les flux économiques générés par l'investissement.

L'investissement permet d'obtenir des encaissements dans le futur ou de baisser les coûts.

3. Le cycle de financement

Le cycle de financement est un processus regroupant l'ensemble des opérations financières


relatives à l'activité de l'entreprise. Le cycle de financement est la contrepartie des cycles
d'exploitation et d'investissement puisqu'il consiste à trouver des capitaux permettant à la fois de
financer le court terme et le long terme.

SECTION 2 – LES ETATS FINANCIERS

1. Le Bilan

1.1 – Définition
Le bilan fait partie des quatre états financiers obligatoires que doit fournir toute comptabilité à la fin
de chaque exercice. Il présente à un moment donné les biens (emplois) et les dettes (ressources) de
l’entreprise.
Du point de vue financier, le bilan décrit à date donnée, l’ensemble des ressources financières (passif)
que l’entreprise s’est procurée et l’utilisation des ressources (actif) dont elle dispose.
Photographie de l’entreprise à un moment donné, le bilan permet d’apprécier le patrimoine de
l’entreprise.
1.2 – Structure du bilan
Le bilan comptable est un tableau à deux parties :
▪ La partie gauche appelée Actif, regroupe l’ensemble des biens que possède l’entreprise à un
moment donné ou l’ensemble des emplois.

▪ La partie droite appelée Passif, regroupe l’ensemble des dettes de l’entreprise à un moment
donné ou les ressources de financement.

1.2-1 – L’actif du bilan


L’actif du bilan comprend trois grandes rubriques :
• L’Actif Immobilisé : il regroupe l’ensemble des biens destinés à être utilisés durablement dans
l’entreprise à l’exception des charges immobilisées. Il comprend :

▪ les immobilisations incorporelles : frais de recherche et de développement, licence, brevets,


fonds de commerce, marque,…

▪ Les immobilisations corporelles : terrains, constructions, matériels,….

▪ Les immobilisations financières : titres de participation, prêts et créances à plus d’un an, ….

• L’Actif circulant : il comprend les éléments d’exploitations :

▪ les stocks

▪ les créances et comptes rattachés

• La Trésorerie-Actif : elle comprend l’ensemble des disponibilités et quasi disponibilités de


l’entreprise à un moment donné :

▪ titres de placement

▪ Banque, Caisse, CECP,…..

1. 2-2 – Le Passif du Bilan


Il regroupe l’ensemble des ressources stables et cycliques de l’entreprise. Le passif comprend les
rubriques suivantes :
• Les Capitaux Propres et Ressources assimilées : cette rubrique regroupe le capital social et
toutes les ressources ayant un caractère de capitaux :

▪ Capital social

▪ Réserves et RAN

▪ Résultat net,

▪ Subventions d’investissement,

▪ Provisions réglementées

• Les Dettes Financières et Ressources assimilées : il s’agit des emprunts et autres dettes à plus
d’un an :

▪ Emprunts

▪ Dettes de crédit-bail et contrats assimilés

▪ Dettes financières diverses


▪ Provisions pour risques et charges

• Le Passif Circulant : il regroupe l’ensemble des dettes cycliques à moins d’un an :

▪ Fournisseurs,

▪ Etat et Organismes sociaux

▪ Autres dettes….

• La Trésorerie-Passif : elle comprend l’ensemble des concours bancaires à très court terme :

▪ crédit d’escompte ;

▪ crédit de trésorerie ;

▪ découvert, …..

Remarque : Les postes du bilan sont classés suivant deux critères :


➢ A l’Actif, les postes sont classés suivant le critère de liquidité croissante c'est-à-dire des moins
liquides aux plus liquides

➢ Au Passif, les postes sont classés suivant le critère d’exigibilité croissante c'est-à-dire des
moins exigibles aux plus exigibles.

2 - Le Compte de Résultat

2.1 – Définition

Le compte de résultat fait partie avec le bilan et l’état annexé des documents comptables obligatoires
de fin d’exercice. Le compte de résultat permet au dirigeant d’analyser et de comprendre le résultat
réalisé par son entreprise. C’est l’élément central de l’analyse de la performance réalisée par une
entreprise sur une période donnée. Il récapitule pour un exercice donné l’ensemble des charges et
des produits de l’entreprise en vue de déterminer le résultat de la période. Les charges et les produits
sont classés dans le compte de résultat par nature et par fonction.
2. 2 – Présentation du Compte de Résultat
Le Compte de Résultat est un tableau à deux parties :
▪ la partie de gauche regroupe l’ensemble des charges supportées par l’entreprise au titre de
l’exercice écoulé ;

▪ la partie de droite regroupe l’ensemble des produits dégagés par l’exploitation de l’entreprise au
titre de l’exercice écoulé.

2.2-1 – Les Charges


Elles sont classées par nature et par fonction. On distingue :
• Les charges d’exploitation : ce sont toutes les charges nées de l’exploitation de l’entreprise
(comptes de 601 à 66 et ; 68 et 69) ;

• Les charges financières : elles sont liées à l’activité financière de l’entreprise

Les charges d’exploitation et les charges financières constituent les charges de l’activité ordinaire de
l’entreprise.
• Les charges exceptionnelles : elles sont liées à l’activité non ordinaire de l’entreprise (HAO)

• Impôts sur les bénéfices et Participation des salariés

2.2.2 – Les Produits


Ils sont classés également par nature et par fonction :
• Les produits d’exploitation : ce sont les produits d’exploitation courante : chiffre d’affaires,
subvention d’exploitation, autres produits, reprise de provision et transfert de charge.

• Les produits financiers : ils naissent de l’activité financière de l’entreprise

Les produits d’exploitation et les produits financiers constituent les produits de l’activité ordinaire.
• Les produits exceptionnels : ils liés à l’activité non ordinaire (HAO)

Présentation Schématique du Compte de Résultat


3 - L’état Annexé
3.1 – Définition
L’état annexé fait partie des quatre documents comptables obligatoires de fin d’exercice. L’état annexé
complète et commente les informations fournies par le bilan et le compte de résultat. L'état annexé est
en quelque sorte le mode d'emploi et complément nécessaire à la compréhension des autres états
financiers dont il est une partie intégrante. Il concourt à donner une image fidèle du patrimoine, de la
situation financière et du résultat de l'entreprise en indiquant par exemple les modes d'évaluations,
l'état des provisions et des amortissements.
L’Etat annexé est un outil précieux pour l’analyse financière de l’entreprise car il est composé d’une
suite de tableaux et de commentaires nécessaires à la compréhension du compte de résultat et du bilan.

3.2 – Présentation des notes annexes

L’état annexé fait partie des comptes annuels et forme un tout indissociable avec le compte de résultat
et le bilan.²
Il fournit des informations complémentaires d’ordre :

Economique et financier -Modes et méthodes d’évaluation


-Evolution de certains postes
-Modes de calcul des amortissements et des provisions
-Inventaire du portefeuille de titres de placement
Juridique -Montants des engagements financiers
-Structure du capital
-dettes garanties par des sûretés réelles
Fiscal Répartition de l’impôt entre le résultat courant et le résultat exceptionnel

Social -Effectif des salariés


-Montant de la masse salariale
-Montant des sommes versées au titre des avantages sociaux

L’état annexé comprend :


• Des informations obligatoires quelle que soit leur importance ;

• Toutes les informations nécessaires à l’obtention d’une image fidèle du patrimoine, de la


situation financière et du résultat de l’entreprise.

L’état annexé comprend d’une manière générale les tableaux suivants :


▪ Tableau de l’Actif immobilisé

▪ Tableau d’amortissement des immobilisations

▪ Tableau des plus ou moins-values de cession

▪ Tableau des provisions

▪ Tableau de Biens pris en crédit-bail et contrats assimilés

▪ Tableau d’Echéance des créances à la clôture de l'exercice

▪ Tableau d’Echéance des dettes à la clôture de l'exercice

▪ Tableau des Consommations intermédiaires de l'exercice (les consommations intermédiaires


(CI) sont l'ensemble des biens et services (généralement achetés à d'autres entreprises), qui
1
sont détruits ou transformés lors du processus de production ou incorporés au produit . Elles
sont très souvent nécessaires à la production. C'est ainsi qu'une entreprise produisant du
mobilier aura besoin de bois (matière première incorporée dans le produit) mais aussi
d'électricité pour assurer le fonctionnement des machines (dépenses d'énergie détruite au
moment de la production) et des services comptables qui disparaîtront également. La valeur
ajoutée de l'entreprise sera ainsi égale à la valeur de sa production moins la valeur de ses
consommations intermédiaires).

▪ Tableau de Répartition du résultat et autres éléments caractéristiques des cinq (05) dernières
années.

▪ Tableau du Projet d'affectation du résultat de l'exercice

▪ Tableau de l’Effectif, masse salariale, personnel propre à l'entreprise et


Personnel extérieur.
4 – Le Tableau des flux de trésorerie
4-1 Définition
Le Tableau des flux fait partie des états financiers annuels obligatoires. Il constitue un état qui décrit la
manière dont au cours d’un exercice, les ressources dont a disposé l’entreprise lui ont permis de faire
face à des besoins. Il explique les variations d’emplois et de ressources survenus pendant un exercice.
Il complète le diagnostic de l’entreprise par une approche plus globale (méthode des flux) et plus
dynamique.
4-2 Objectifs du tableau des flux
Il permet de suivre l’évolution du patrimoine et facilite l’analyse des décisions stratégiques mises en
œuvre par l’entreprise.
Le Tableau des flux est un outil d'analyse stratégique révélatrice de la politique financière suivie par
les dirigeants de l'entreprise.
Il permet aussi de visualiser les flux de trésorerie de l'entreprise au cours de l'exercice. Le tableau des
flux participe du désir d’expliquer et d’analyser les mouvements intervenus entre deux bilans au cours
d’une période.

Points à retenir

1-Le diagnostic financier consiste en la formulation d’un jugement sur la santé financière d’une
entreprise à partir d’une analyse cohérente.
2- Tous les partenaires de l’entreprise sont intéressés aux informations fournies par le diagnostic
financier : propriétaires, dirigeants, clients, fournisseurs, salariés, prêteurs, investisseurs, Etat,
Organismes sociaux…
3-Toutes les opérations réalisées par une entreprise peuvent être regroupées en trois principaux
cycles : le cycle de financement, le cycle d’investissement et le cycle de financement.
4-Le diagnostic financier s’articule autour de deux dimensions : la rentabilité et le risque
5-Les états financiers fondamentaux que sont le bilan, le compte de résultat, le tableau des flux
ainsi que l’état annexé sont nécessaires pour apprécier la santé financière d’une entreprise.
6- Photographie de l’entreprise à un moment donné, le bilan permet d’apprécier le patrimoine
de l’entreprise. Le bilan décrit à une date donnée, l’ensemble des ressources financières (passif)
que l’entreprise s’est procurée et l’utilisation des ressources (actif) dont elle dispose.
7- Le compte de résultat permet au dirigeant d’analyser et de comprendre le résultat réalisé par
son entreprise. C’est l’élément central pour analyser la performance

TEST DE CONNAISSANCES

1-En quoi consiste le diagnostic financier ?


2-Quelles sont les différentes articulations du diagnostic financier ?
3-Citez les documents comptables de base obligatoires pour analyser la santé financière d’une
entreprise et définissez-les.
4- Quel est le document comptable qui permet d’analyser la situation financière d’une entreprise ?
5- Quel est le document comptable qui permet d’apprécier la performance d’une entreprise ?

ETUDES DE CAS

CAS N°1- ELABORATION D’UN BILAN COMPTABLE (REVISION)

CAS N°1

Etablissons le bilan comptable au 31-12-N d’après la balance suivante :


Ecart de conversion –actif………………………………………………….200 000

Ecart de conversion-passif………………………………………… …150 000

Stock de marchandises……………………………………………….. 4 000 000

Stock de matières premières…………………………………………… :6 000 000

Provisions pour dépréciation des stocks de marchandises…:1 000 000

Amortissement pour dépréciation du matériel de transport….500 000.

Dettes fournisseurs……………………………………………………………
10 500 000

Emprunt obligataire……………………………………………………7 500 000

Banque…………………………………………………………………3 000 000

Créances clients………………………………………………………15 000 000

Provision pour dépréciation des créances clients………………400 000

Titre de participation……………………………………………………1 300 000

Capital social……………………………………………………………25 000 000

Reserve…………………………….……………………………………2 500 000

Crédit d’escompte …………………………………………………………


1 550 000

Frais d’établissement……………………………………………………... 800 000

Matériel de transport……………………………………………………….200 000

Terrain……………………………………………………………………7 000 000

Matériel de bureau………………………………………………………1 800 000

Dettes fiscales……………………………………………………………3 500 000

Dettes sociales……………………………………………………………2 500 000

Amortissement du matériel de bureau………………………………800 000

Provision sur titre de participation……………………………………..500 000

Valeur mobilière de placement………………………………………900 000

Résultat de l’exercice……………………………………………………… ?

CAS n°2 : les amortissements

Valeur d’origine ……………………………15.000.000

Date d’acquisition………………………..01Mars 2011

Durée de vie du bien……………………..5 ans

TAF :

1 .Calculer l’amortissement au 31-12-2011

2. calculer l’amortissement au 31-12- 2012

3. Calculer le dernier amortissement du bien


BIBLIOGRAPHIE

Degos Jean-Guy (2010), le diagnostic financier des sociétés, Edition e-thèque, collection Comptabilité
Audit
Denis Morissette (1995), Analyse financière et gestion du fonds de roulement, Collection Finance, les
éditions SMG
ème
Jacqueline Delahaye et Florence Delahaye-Duprat (2016) DCG 6 Finance d’entreprise, 6 édition,
Edition Dunod.
CHAPITRE 2-DIAGNOSTIC DE LA RENTABILITE : ANALYSE DE L’ACTIVITE ET DE
LA PERFORMANCE DE L’ENTREPRISE

Le résultat peut être défini comme la différence entre le montant des charges et les divers produits de
l’entreprise.
Du point de vue de l’analyse financière, le résultat est ce qui va permettre de porter un jugement sur
l’efficacité de la gestion conduite par les dirigeants de l’entreprise ; autrement dit, il permet
d’apprécier la rentabilité de l’entreprise. Cette voie d’appréciation de la rentabilité passe par la
détermination des soldes significatifs de gestion, des surplus monétaires (ou soldes financiers : CAFG,
AF) et des ratios de performance.

SECTION 1 – ANALYSE DU PROCESSUS DE FORMATION DU RESULTAT

L’analyse du processus de formation du résultat permet d’analyser le résultat grâce à la décomposition


du résultat en résultats partiels selon la nature de l’activité (présentation du compte de résultat en liste)
d’une part, et la décomposition des charges et produits en soldes significatifs de gestion d’autre part.

1.1 Le compte de résultat en liste


La présentation en liste du compte de résultat répond en partie à un besoin d’information en faisant
apparaître le résultat de l’exercice comme la résultante des trois résultats partiels liés aux trois niveaux
d’activité : résultat d’exploitation (RE), résultat financier (RF), résultat hors activité ordinaire
(RHAO). Ce qui permet une analyse précise de la formation du résultat.
Variations de stocks de matières et marchandises = SF-SI
Productions stockées = SF-SI

REF LIBELLES Exo 31/12/N Exo


Montant 31/12/N-1
net Montant
net
TA Ventes de marchandises
RA Achats de marchandises -
RB Variation de stocks de marchandises (SF – SI) +/-
XA Marge commerciale : MC (TA-RA+/-RB)
Ventes de marchandises
TB Ventes de produits fabriqués +
TC Travaux, services vendus +
TD Produits accessoires +
XB Chiffre d’affaires : CA (TA+TB+TC+TD)
Chiffre d’affaires
TE Production stockée ou déstockage (SF – SI) +/-
TF Production immobilisée +
TG Subvention d’exploitation +
TH Autres produits +
TI Transferts de charges d’exploitation +
RA Achats de marchandises -
RB Variation de stocks de marchandises (SF – SI) +/-
RC Achats de matières premières et fournitures liées -
RD Variation de stocks de matières premières et fournitures +/-
liées
RE Autres achats -
RF Variation de stocks d’autres approvisionnements +/-
RG Transports -
RH Services extérieurs -
RI Impôts et taxes -
RJ Autres charges -
XC Valeur Ajoutée : VA (XB +TE+TF+TG+TH+TI -RA+/-RB -
RC+/-RD-RE+/-RF-RH-RI-RJ)
RK Charges de personnel -
XD Excèdent Brut d’Exploitation : EBE (XC - RK)
TJ Reprise d’amortissement et provisions +
RL Dotations aux amortissements aux provisions et -
dépréciations
XE Résultat d’Exploitation : RE (XD + TI – RL)
TK Revenus financiers et assimilés +
TL Reprise de provisions financières +
TM Transfert de charges financières +
RM Frais financiers et charges assimilées -
RN Dotations aux amortissements et provisions financière -
XF Résultat financier : RF (TK+TL+TM - RM - RN)
XG Résultat des Activités Ordinaires : RE (XE + XF)
TN Produits des cessions d’immobilisations +
TO Autres Produits HAO +
RO Valeurs comptables des cessions d’immobilisations -
RP Autres charges HAO -
XH Résultat Hors Activités Ordinaires (TN + TO - RP -
RO)
RQ Participation des salariés -
RS Impôt sur le résultat -
XI Résultat Net : RN (XG + XH - RQ - RS)

▪ Les achats consommés et la variation de stocks (V.S) SYSCOA

Le SYSCOA définit la variation de stocks de marchandises, de matières et fournitures liées comme la


différence entre le stock final et le stock initial (V.S = SF – SI)
Ce qui n’est qu’une simple disposition destinée à faciliter la distinction entre :
• Une augmentation de stock (si SF – SI > 0 ou SF > SI)
• Une diminution de stock (si SF – SI < 0 ou SF < SI)

Pour obtenir l’achat consommé, il faut retrancher V.S. SYSCOA :

Achat consommé = Achats – (+/- variation de stock) ; ou tout simplement :


Achat consommé = Achats + [+/- (SI – SF)]

1.2 Les soldes significatifs de gestion

Le SYSCOA généralise cette méthode en définissant, en plus des résultats partiels, d’autres
différences (ou soldes) entre des produits et des charges appelées soldes significatifs de gestion
(S.S.G.). Ces soldes fournissent aux utilisateurs des états financiers des informations de synthèse
capitales pour l’étude de la structure

1.2.1 La marge brute sur marchandises

La mare brute sur marchandises représente la différence entre les ventes de marchandises et le coût
d’achat des marchandises vendues dans l’exercice.
Elle ne concerne que l’achat et la revente des marchandises en l’état.
Pour ce faire, elle représente le revenu économique de base de l’entreprise commerciale et la branche
de négoce des entreprises industrielles.
Le calcul de la marge brute sur marchandises peut se faire soit à partir de la balance, soit à partir du
compte de résultat.

➢ A partir du compte de résultat

Marge brute sur marchandises (TB) = Ventes de marchandises (TA)


-Achats de marchandises (RA)
(1)
+ Variations de stocks de marchandises (RB)

(1) Variation de stock = Stock initial – Stock final

➢ A partir de la balance

Charges Produits
N° de Intitulés Montant N° de Intitulés Montant
compte compte
601 Achats de marchandises 701 Vente de marchandises
6031 Variations de stocks de 6019 Rabais, remises et ristournes
marchandises obtenus (non ventilés)
Total (1) Total (2)
Marge brute sur marchandises = (2) – (1)
La marge brute, élément fondamental du tableau de bord de l’entreprise commerciale, est
généralement exprimée en pourcentage du chiffre d’affaires.

▪ Indicateur : En tant qu’indicateur, la MB/marchandises ou marge commerciale permet


d’apprécier la performance d’une activité commerciale. Pour les entreprises
commerciales, les ressources proviennent fondamentalement de l’excédent des ventes sur
les achats. Ainsi, la faiblesse de cette marge signifie que l’entreprise ne bénéficie pas de
conditions avantageuses : prix d’achat élevé, coût de stockage élevé, pas de réduction
commerciale intéressante …
Cet indicateur donne une idée de la politique commerciale pratiquée par l’entreprise.

1.2.2 La valeur ajoutée

En tant qu’indicateur, la valeur ajoutée permet de mesurer la création de valeur apportée par
l’entreprise et l’efficacité des facteurs de production qui d’après la conception nouvelle du SYSCOA,
doit comprendre :
• Le personnel (travail)
• Le capital (emprunts, capital technique ou investissement, capitaux propres),
• L’Etat (services publics et institutionnels)

C’est un critère important de mesure de la dimension d’une entreprise et son degré d’intégration.

La valeur ajoutée de gestion du SYSCOA peut être exprimée selon deux approches

1.2.2.1Approche soustractive de la valeur ajoutée

Dans cette même approche, la valeur ajoutée (V.A.) apparaît comme la différence entre la production
au sens économique et les consommations de biens et services.
V.A. = Production de biens et services – Consommations de biens et services

➢ Production de biens et services

Production de b. et s. = Production vendue (comptes n° 702 à 707)


+ Production stockée (compte n° 73)
+ Production immobilisée (compte n° 72)
+ Subvention d’exploitation (compte n° 71)
+ Autres produits de gestion courante (compte n° 75)

Remarque 1 :
• les subventions d’exploitation sont considérées dans l’optique gestion comme des compléments
correctifs des ventes, donc faisant partie intégrante de la production
• Par simplification les autres produits sont inclus dans la « production gestion »

Remarque 2 : Dans l’entreprise commerciale, comme dans la branche négoce des entreprises
industrielles (revente en l’état), le SYSCOA considère que la production est égale à la marge brute sur
marchandises.

➢ Consommations de biens et services

• Dans l’entreprise commerciale, il s’agit des consommations de biens et services autres que les
achats consommés de marchandises (fournitures administratives, énergies, services extérieurs,
…)
• Dans l’entreprise industrielle, cette consommation est formée des achats de matières et
approvisionnements réellement consommés, donc corrigés des variations de stocks ; des
divers achats de services extérieurs marchands y compris les services bancaires (frais sur
titres, commissions, locations de coffres forts, …) ; des impôts et taxes (services publics et
institutionnels non marchands) et des autres charges de gestion (redevances)

Consommations de b. et s. = Achats de matières premières (comptes n° 602 + 6032 – 6029)


+ Achats d’autres approvisionnements (comptes n° 604 à 605 et 608 + 6033 – 6049
– 6059 – 6089)
+ Transports (compte n° 61)
+ Services extérieurs (copte n° 62 et 63)
+ Impôts et taxes (comptes n° 64)
+ Autres charges de gestion courante (compte n° 65)

Valeur ajoutée = Production de b. et s. + MB/March. – Consommations intermédiaires

Remarque :
• Le poste « Autres charges » dont le contenu est défini par le SYSCOA est à l’image du poste de
produits « Autres produits », ajouté à la « consommation » pour simplification et pour
parallélisme de forme. Ces deux postes sont inclus dans la « production de gestion » et
considérés comme des charges décaissables et des produits encaissables de court terme.
• Le personnel extérieur est exclu de la valeur ajoutée.

➢ Détermination à partir de la balance et du compte de résultat


Charges Produits
N° de Intitulés M N° de Intitulés M
compte compte
604 Achats stockés de matériels et 1321 Marge brute sur marchandises
fournitures consommables 1322 Marge brute sur matières
605 Autres achats 707 Produits accessoires
608 Achats d’emballages 71 Subventions d’exploitation (2)
6033 + Variations de stocks d’autres 75 Autres produits (1)
approvisionnements 6049, 6059 Rabais, remises, ristournes
61 Transports d’autres approvisionnements
62, 63 Services extérieurs
64 Impôts et taxes
65 Autres charges (1)
Total (1) Total (2)
Valeur ajoutée (2) – (1)
(1) Par simplification ces deux postes sont inclus dans la « production de gestion »
(2) La subvention d’exploitation est considérée comme complément correctif des ventes (optique
gestion)

• Production de l’exercice

Eléments Montant
Vente de produits finis
Produits accessoires
+ Variations de stocks de produits finis
Services vendus
+ Variations de stocks de services en-cours
Travaux facturés
Subventions d’exploitation reçues
Production immobilisée
Autres produits
Production de biens et services de l’exercice
• Consommations de l’exercice

Eléments Montant
Achats de matières premières
Rabais, remises, ristournes obtenus
+ Variations de stocks de matières premières
Achats d’autres approvisionnements
+ Variations de stocks d’autres approvisionnements
Autres achats
Transports
Services extérieures
Impôts et taxes
Autres charges de gestion courante
Consommation de biens et services de l’exercice

1.2.2.2 Approche additive de la valeur ajoutée

D’après cette approche, la valeur ajoutée déterminée dans la premières approche permet de rémunérer
les facteurs de production ayant contribué à son processus productif :
- Le personnel : salaires, charges sociales, participation
- L’Etat : services publics et institutionnels, rémunérés globalement par les impôts et taxes ;
- Les apporteurs de capitaux
• Le capital étranger (prêteurs divers) ;
• Les capitaux propres (associés, exploitants) : bénéfice ou pertes ;
- L’entreprise elle-même : le capital technique (investissement) par le biais des amortissements.

Elle est donc égale à la somme des coûts des différents facteurs.

Calcul de la valeur ajoutée par la méthode additive :


Eléments Montant
Résultat (rémunération des capitaux propres) X
+ Charges de personnel X
+ Frais financiers (intérêts et pertes de change) X
+ Dotations aux amortissements et provisions X
+ Charges provisionnées financières X
+ Impôt sur le résultat X
+ Participation des travailleurs X
+ Charges HAO X
-Produits financiers (intérêts et gains de change) X
-Produits HAO X
-Reprises de provisions et amortissements (sauf 759) X
-Reprises de subventions X
-Transferts de charges x
Valeur ajoutée x

Résultat de l’exercice

Charges de personnel

Charges financières

Dotations aux
Amortissements et
Provisions

Participation

Impôts sur les sociétés

Charges HAO

Valeur Ajoutée

Produits financiers

Produits HAO

Reprises de provisions et
d’amortissements

Transferts de charges

1.2. 2.3 Signification économique de la valeur ajoutée

La valeur ajoutée mesure la contribution que l’entreprise et son personnel apportent à l’économie du
pays.
Elle représente ainsi un bon indicateur de poids économique de l’entreprise :
• Elle permet de classer les entreprises selon un critère de taille ;
• De mesurer l’importance relative des diverses activités exercées dans l’entreprise ;
• D’apprécier le développement ou la régression de l’activité de l’entreprise

1.2.2.3 Partage de la valeur ajoutée

La valeur ajoutée produite par l’entreprise est partagée entre :


- Le personnel de l’entreprise : les charges de personnel représentant la part de la valeur ajoutée
attribuée au personnel de façon directe (salaires) et indirecte (charges sociales) ;
- L’Etat : les impôts sur les bénéfices représentent la valeur de la V.A. attribuée à l’Etat ;
- Les apporteurs de capitaux : la valeur ajoutée rémunère :
• Les prêteurs en leur versant des intérêts ;
Les associations en leur versant des dividendes ;
-l’entreprise elle-même : la part de la valeur ajoutée revenant à l’entreprise permet de compenser
la dépréciation et l’usure des éléments d’actif par les dotations aux amortissements et aux
provisions.

On calcule pour ce faire, les proportions des montants de ces facteurs en prenant pour base la
valeur ajoutée.

Facteurs de production
Le personnel Charges de personnel/V.A.
L’Etat Impôts sur les résultats/V.A. (*)
Les associés Dividendes/V.A. (**)
Les prêteurs Intérêts des dettes/V.A.
L’entreprise elle-même Autofinancement/V.A. ((***
(*)
L’Etat est à la fois prestataire de service public et facteur de production. Donc la partie des
impôts et taxes au compte 64 est exclue du partage
(**)
Il s’agit des dividendes distribués en cours d’exercice N (ceux en général de N-1)
(***)
Se détermine par différence.

1.2.3 L’excédent brut d’exploitation

L’EBE est obtenu après soustraction des « charges de personnel » de la valeur ajoutée.
Comme on le constate l’EBE (ou IBE) est le résultat avant amortissements, provisions, charges
financières, impôts sur le bénéfice.

Il représente ce qui revient à l’entreprise et aux apporteurs de capitaux dans le partage de la valeur
ajoutée.

Il est certainement l’un des concepts les plus importants de l’analyse du résultat car il est engendré par
les seules opérations cycliques d’exploitation et à ce titre il est indépendant de :
• La politique de financement de l’entreprise (charges financières),
• La politique d’amortissement (charges d’amortissement) et de dotations aux provisions (69) et
charges provisionnées (679),
• La politique fiscale (impôt sur les sociétés),
• Des évènements extraordinaires (charges HAO)

▪ Indicateur : Il indique la performance économique « pure » de l’entreprise car il représente le


résultat « authentique » permettant des comparaisons utiles et significatives entre les
sociétés d’une même branche d’activité ou dans le temps ; l’aptitude de l‘entreprise à
maintenir et à développer son outil de production et à rémunérer les capitaux investis
(capitaux propres et capitaux empruntés). Sa comparaison avec la V.A. souligne la
politique de personnel sur les résultats.

EBE = Valeur ajoutée – Charges de personnel

Remarque :

L’EBE intègre les charges provisionnées d’exploitation (dotations courtes) et les valeurs comptables
nettes des cessions courantes (comme des charges décaissables) d’une part, les reprises de charges
approvisionnées d’exploitation (reprises courtes) et les produits de cessions courantes (comme des
produits encaissables), d’autre part.
- En cas de retraitement du loyer du crédit-bail en amortissement et charge d’intérêt, les
redevances virées au compte 672 sont exclues du calcul de l’EBE.
1.2.4 Les résultats par niveau d’activité et le résultat net après impôt et participation

Les quatre derniers soldes résultent du découpage en quatre niveaux des charges et des produits :
• Niveau d’exploitation : résultat d’exploitation,
• Niveau financier : résultat financier,
• Niveau hors activités ordinaires : résultat hors activités ordinaires,
• Niveau global : résultat net.

1.2.4.1 Le résultat d’exploitation (RE)

Le résultat d’exploitation mesure la performance de l’entreprise sur le plan purement commercial et


industriel, indépendamment de la politique financière et fiscale. Ce solde permet également
d’apprécier la politique d’investissement de l’entreprise qui s’est financée au moyen des capitaux
propres exclusivement. Il facilite la comparaison des performances des entreprises dont les politiques
financières sont différentes.

Charges Produits
N° de Intitulés M N° de Intitulés M
compte compte
681 Dotations aux amortissements 134 Excédent brut d’exploitation
d’exploitation 791 Reprises de provisions d’exploitation
691 Dotations aux provisions Reprises d’amortissements
d’exploitation 798 d’exploitation
Transferts de charges d’exploitation
781
Total (1) Total (2)
Résultat d’exploitation = (2) – (1)

▪ Indicateur : Il mesure la performance industrielle ou commerciale de la firme, les


ressources dégagées par les opérations d’exploitation ou de gestion courante.

Remarque : Pour être considéré comme représentatif du résultat économique, le R.E. doit incorporer
les produits financiers qui proviennent des actifs financiers (composant de l’actif économique)

1.2.4.2 Le résultat financier

C’est la différence entre les produits financiers et les charges financières. Il est calculé à partir de la
balance de la façon suivante

Charges Produits
N° de Intitulés M N° de Intitulés M
compte compte
67 Frais financiers (sauf 676) 77 Revenus financiers (sauf 776)
676 Pertes de change 776 Gains de change
687 Dotations aux amortissements à 787 Transferts de charges financières
caractère financier 797 Reprises de provisions
697 Dotations aux provisions à caractère financières
financier
Total (1) Total (2)
Résultat financier = (2) – (1)

1.2.4.3 Le résultat des activités ordinaires (R.A.O)

Le résultat des activités ordinaires comprend le résultat d’exploitation et le résultat financier, c’est-à-
dire les charges et les produits correspondants à une activité permanente. Il est considéré comme le
résultat récurrent normal de l’entreprise. Ce résultat met en évidence l’influence de la politique
financière sur le résultat de l’entreprise.
R.A.O = R.E + R.F

1.2.4.4 Le résultat hors activité ordinaire

Ce résultat regroupe :
• Les charges et les produits ne correspondant pas à l’activité courante de l’entreprise en raison de
leur caractère inhabituel,
• Les charges et les produits générés par des évènements extraordinaires (incendie du magasin de
stockage, expropriation d’actif, etc…)

Son calcul est indépendant des soldes précédents


Charges Produits
N° de Intitulés M N° de Intitulés M
compte compte
81 Valeurs comptables des cessions 82 Produits des cessions des
d’immobilisations immobilisations
83 Charges HAO 84 Produits HAO (sauf 848)
85 Dotations HAO 848 Transferts de charges HAO
86 Reprises HAO
88 Subventions d’équilibre
Total (1) Total (2)
Résultat HAO = (2) – (1)

▪ Le résultat comptable avant impôt et participation (RCAIP)

RCAIP = R.A.O + R.H.A.O

1.2.4.5 Le résultat net après impôt et Participation

Charges Produits
N° de Intitulés Montant N° de Intitulés Montant
compte compte
1379 Perte A.O 1371 Bénéfice A.O
1389 Perte H.A.O 1381 Bénéfice H.A.O
87 Participation des travailleurs
89 Impôts sur le résultat
Total (1) Total (2)
Total (2) – (1)

▪ Le résultat fiscal et imposition du résultat (bénéfice)

Le résultat fiscal = RCAIP + Réintégrations – Déductions


Impôt sur les sociétés = Taux × Résultat fiscal arrondi.
Résultat net = RCAIP – Impôt

Tableau récapitulatif des soldes significatifs de gestion [Entreprise industrielle]

N° de Charges Montant N° de Produits Montant


compte compte
601 Achats de marchandises (-6019) 701 Ventes de
6031 + Variations de stocks (SI-SF) marchandises
Marge brute sur marchandises (+/-)=
6021 à Achats de matières premières 702 à
6024 Et fournitures liées 704 Ventes de produits
6029 -RRR obtenus 705 fabriqués
6032 +Variations de stocks (SI-SF) 706 Travaux facturés
72 Services vendus
73 Production immobilisée
Variation de stocks de b.
et s. produits
Marge brute sur matières (+/-)=
604 Achats stockés (-6049) 1321 Marge brute sur
605 Autres achats (-6059) 1322 marchandises
608 Autres approvisionnements (-6089) 707 Marge brute sur matières
6033 + Variations de stocks (SI-SF) 71 Produits accessoires
61 Transports 75 Subventions
62,63 Services extérieurs d’exploitation
64 Impôts et taxes Autres produits
65 Autres charges
Valeur ajoutée (+/-)=
66 Charges de personnel 133 Valeur ajoutée
Résultat d’exploitation (+/-)=
681 Dotations aux amortissements 134 Excédent brut
d’exploitation 791 d’exploitation
691 Dotations aux provisions Reprises de provisions
d’exploitation 798 d’exploitation
781 Reprises
d’amortissements
Transfert de charges
d’expl.
Résultat d’exploitation (+/-)=
67 Frais financiers (sauf 676) 77 Revenus financiers (sauf
676 Pertes de change 776 776)
687 Dotations aux amortissements à 787 Gains de change
caractère financier 779 Transferts de charges fin
697 Dotations aux provisions Reprises de charges
financières 797 provisionnées fin
Reprises provisionnées
fin
Résultat financier (+/-)=
1359 Perte d’exploitation 1351 Bénéfice d’exploitation
1369 Perte financière 1361 Bénéfice financier
Résultat des activités ordinaires (+/-)=
81 Valeurs comptables de cessions 82 Produits des cessions
83 Charges HAO 84 Produits HAO (sauf 848)
85 Dotations HAO 848 Transferts de charges
86 HAO
88 Reprises HAO
Subventions d’équilibre
Résultat hors activité ordinaires (+/-)=
1379 Perte activités ordinaires 1371 Bénéfice activités
1389 Perte HAO 1381 ordinaires
Bénéfice HAO
Résultat comptable avant impôt et participation (RCAIP) (+/-)=
Perte comptable avant impôt et part Bénéfice comptable avant
87 Participation des travailleurs impôt et participation
891 Impôts sur le bénéfice
Résultat net (+/-)=
701 Ventes de marchandises
702 à
704 Ventes de produits
705 fabriqués
706 Travaux facturés
707 Services vendus
Produits accessoires

Chiffre d’affaires =

Tableau récapitulatif des soldes de gestion SYSCOA [Entreprise commerciale]

N° de Charges Montant N° de Produits Montant


compte compte
601 Achats de marchandises (-6019) 701 Ventes de
6031 + Variations de stocks (SI-SF) marchandises
Marge brute sur marchandises (+/-) =
604 Achats stockés de matières et de 1321 Marge brute sur
605 F.C. 707 marchandises
608 Autres achats 71 Produits accessoires
6033 Autres approvisionnements 75 Subventions
61 (-6089) d’exploitation
62,63 + Variations de stocks (SI-SF) Autres produits
64 Transports
65 Services extérieurs
Impôts et taxes
Autres charges
Valeur ajoutée (+/-) =
66 Charges de personnel 133 Valeur ajoutée
Résultat d’exploitation (+/-) =
681 Dotations aux amortissements 134 Excédent brut
691 d’expl. 791 d’exploitation
Dotations aux provisions d’expl. Reprises de provisions
798 d’exploitation
781 Reprises d’amortissements
Transfert de charges
d’expl.
Résultat d’exploitation (+/-)=
67 Frais financiers (sauf 676) 77 Revenus financiers (sauf
676 Pertes de change 776 776)
Dotations aux amortissements à 787 Gains de change
687 caractère financier 779 Transferts de charges fin
Dotations aux provisions Reprises de charges
697 financières 797 provisionnées fin
Reprises provisionnées fin
Résultat financier (+/-)=
1359 Perte d’exploitation 1351 Bénéfice d’exploitation
1369 Perte financière 1361 Bénéfice financier
Résultat des activités ordinaires (+/-)=
81 Valeurs comptables de cessions 82 Produits des cessions
83 Charges HAO 84 Produits HAO (sauf 848)
85 Dotations HAO 848 Transferts de charges
86 HAO
88 Reprises HAO
Subventions d’équilibre
Résultat hors activité ordinaires (+/-)=
1379 Perte activités ordinaires 1371 Bénéfice activités
1389 Perte HAO 1381 ordinaires
Bénéfice HAO
Résultat comptable avant impôt et participation (RCAIP) (+/-)=
Perte comptable avant impôt et Bénéfice comptable avant
87 part impôt et participation
891 Participation des travailleurs
Impôts sur le bénéfice
Résultat net (+/-)=
701 Ventes de marchandises
707 Produits accessoires

Chiffre d’affaires =

NB : LA PRESENTATION DU COMPTE DE RESULTAT RECOMMANDE PAR LE


SYSCOHADA EST LA PRESENTATION EN LISTE.

SECTION 2-ANALYSE DE LA PERFORMANCE PAR LES RATIOS DE PERFORMANCE

Ce sont des ratios liés à l’activité et aux résultats de l’entreprise. Ils traduisent la capacité de
l’entreprise à obtenir le meilleur rendement de son exploitation ainsi qu’à utiliser ses actifs de la
manière la plus rationnelle et partant, la plus efficace.
2.1 Analyse de l’activité à partir des ratios d’activité

Les ratios d’activité comparent l’activité actuelle de l’entreprise avec :


• Son activité de l’année précédente : c’est le taux de croissance ;
• Ou l’activité des entreprises concurrentes : c’est la part de marché

2.1.1 Le taux de croissance

Le taux de croissance exprime l’évolution de l’activité de l’entreprise par rapport à l’année précédente.
Il peut être mesuré par :

• Le taux de variation annuel de la valeur ajoutée :

• Ou le taux de variation annuel du chiffre d’affaires:

2.1.2 La part de marché

La part de marché (PM) d’une entreprise compare l’activité de l‘entreprise à l’activité des entreprises
concurrentes. Elle se mesure par le rapport suivant :

2.2 Analyse de la profitabilité : les ratios de profitabilité

Les ratios de profitabilité mettent en relation une marge ou un profit avec le niveau d’activité mesuré
par le chiffre d’affaires. Ils permettent d’apprécier le rendement à différents stades de la formation du
résultat.

2.2.1 Le ratio de marge bénéficiaire

Utilité: Il mesure la capacité d’une entreprise à générer du bénéfice à partir du chiffre d’affaires

2.2.2 Les ratios de profitabilité de l’exploitation

On préfère généralement l’EBE pour mesurer la profitabilité car il est indépendant de la politique de
financement et de la réglementation fiscale. Il mesure bien les performances industrielles et
commerciales de l’entreprise, notamment sa capacité bénéficiaire.

Utilité : Une amélioration de ce ratio traduit une augmentation de la productivité s’il n’est pas simple
conséquence de l’augmentation de la marge brute.
Une baisse de ce ratio face à un taux de marge stable, témoigne d’un alourdissement relatif des coûts
de facteurs.
Pour les entreprises dont l’activité est essentiellement commerciale, on préfère calculer le ratio de
marge brute.

L’examen de ce ratio conduit à :


-
- les autres charges (salaires, frais généraux, etc…) ne seront couvertes que partiellement et donc
le recours à d’autres formes de distribution permettent une réduction des coûts de main-
d’œuvre et d’économie d’échelle sur les charges de transport, de stockage (libre-service,
grandes surfaces, …). Une marge commerciale importante autorise des frais généraux plus
élevés et donc un meilleur service à la clientèle (grands magasins de centre-ville, boutiques de
luxe, etc.) ;

- L’appréciation de l’influence des contraintes du marché et de la politique de prix de vente. C’est


ainsi qu’une augmentation du prix, du taux de marge accompagnée d’une diminution du
chiffre d’affaires signifie probablement que l’entreprise essaie de préserver ses mares en
augmentant ses prix de vente.

Au contraire, un ratio de marge en baisse accompagné d’une forte croissance du chiffre d’affaires
signifie probablement que l’entreprise a choisi une baisse du prix de vente pour augmenter ses parts de
marché. Le cas où l’augmentation du taux de marge est accompagnée d’augmentation du chiffre
d’affaires, signifie probablement que l’entreprise a mis en vente des produits plus performants ou
qu’elle a acquis une position concurrentielle forte.

2.3 Analyse de la rentabilité : les ratios de rentabilité

La rentabilité d’un capital est son aptitude à rapporter un profit.


Il se définit comme le rapport entre un profit et les moyens en capitaux ayant permis de l’obtenir.

2.3.1 La rentabilité économique

La rentabilité économique exprime la rentabilité moyenne de l’ensemble des capitaux investis dans
l’entreprise (capitaux propres et capitaux empruntés).
La rentabilité économique se mesure à partir du ratio suivant :

La rentabilité économique peut être mesurée par les ratios généraux suivants :

• Rentabilité économique net

Utilité : Ce ratio mesure les performances de l’entreprise après prise en compte des amortissements et
des provisions d’exploitation. Cependant, ce ratio est influencé par les charges calculées (dotations
aux amortissements et aux provisions) dont le montant répond souvent à des considérations fiscales
qu’économiques.
Aussi, préfère-t-on actuellement mesurer la rentabilité économique au moyen de l’EBE (ou rentabilité
brute).

• Ratio de rentabilité économique brute


Utilité : Ce ratio mesure l’aptitude du capital économique à générer des ressources potentielles de
trésorerie.

Remarque : Ces deux ratios sont calculés en particulier, quand il s’agit de suivre dans le temps de
l’évolution de l’efficacité économique de l’entreprise ou de comparer rentabilité économique et coût
des dettes.

• Le ratio de rentabilité des capitaux investis

C’est un indicateur de création de valeur par l’entreprise. Il rapporte le résultat d’exploitation net
d’impôt à l’ensemble des capitaux engagés à savoir les capitaux propres et les dettes financières.

RCI = Résultat d’exploitation net d’impôt / Capitaux propres + Dettes financières

Utilité : Ce ratio mesure l’aptitude du capital économique à assurer son renouvellement et sa


rémunération. Il exprime la performance de l’exploitation et doit permettre des comparaisons dans le
temps et dans l’espace.

2.3.2-La rentabilité financière

En général, la rentabilité financière exprime le rendement des capitaux investis par les bailleurs de
fonds de l’entreprise (actionnaires, prêteurs).
Les ratios de rentabilité financière les plus fréquemment utilisés sont les suivants :

• Le taux de rendement des capitaux propres mesure la rentabilité du point de vue des associés. En
effet, le bénéfice représente le profit que les associées (ou l’exploitant) obtiennent de
l’entreprise. Ils sont donc intéressés par le ratio de rentabilité financière :

Rf = Résultat Net* / Capitaux propres

(*)
Le résultat est exclu du montant des capitaux propres (ou ressources propres)

Si le ratio de rentabilité financière est élevé et, notamment, s’il est supérieur au taux d’intérêt pratiqué
sur le marché financier, l’entreprise n’aura pas si nécessaire, à augmenter ses capitaux propres et
inversement.

• Cependant ce taux risque d’être biaisé par les résultats hors activités ordinaires (exemple : une
plus-value de cession qui ne se reproduira pas à l’avenir).
Aussi peut-on préférer mesurer la rentabilité financière à partir du résultat des activités
ordinaires.

Rf = Résultat Net / Capitaux propres

2.4. Analyse de la productivité à partir des ratios de productivité

Une entreprise industrielle met en œuvre des moyens physiques (machines, personnel) pour assurer la
production. La productivité d’un matériel ou d’un personnel est le rapport existant entre la production
et la quantité de matériels ou de personnels nécessaires pour obtenir cette production.

Parfois la productivité du travail est mesurée d’un point de vue financier car la mesure du facteur de
travail est loin d’être simple.
Utilité : C’est un indicateur du rendement apparent de la main-d’œuvre.

Ce ratio est susceptible d’évoluer sous l’effet :


• D’une meilleure qualification du personnel (mesure du rendement apparent de la main-d’œuvre)
• D’une meilleure augmentation du travail

Ce dernier ratio est susceptible d’évoluer sous l’effet d’une amélioration de la performance de
l’équipement.

SECTION 3- LES SOLDES FINANCIERS ET LA RENTABILITÉ GLOBALE DE


L’ENTREPRISE : LA CAFG ET L’AUTOFINANCEMENT GLOBAL

L’analyse du résultat conduit à une première approche de l’étude de la rentabilité de l’entreprise par la
détermination de l’EBE qui ne prend en compte que les flux de trésorerie (encaissables et
décaissables) générés par l’exploitation ; mais dans l’étude de la rentabilité globale on s’intéresse aux
surplus de liquidités considérés comme étant générés par la non-rémunération immédiate de deux
facteurs de production :
• L’immobilisation dont les amortissements dans les coûts se retrouvent dans le prix de vente, puis
dans le surplus de liquidité ;
• Les capitaux investis qui, à priori laissent le bénéfice dans l’entreprise

Ce surplus de liquidité qui résulte du déroulement de toute l’activité ; si toutes les opérations
(exploitation, financière et hors activités ordinaires) en suspens étaient réglées (y compris l’impôt sur
les sociétés), l’entreprise disposerait d’un surplus de liquidité potentielle appelé Capacité
d’autofinancement globale (CAFG).

3.1 La capacité d’autofinancement globale


3.1.1Définition

La CAFG peut être définie comme l’excédent des produits encaissables, générateurs de recettes et les
charges décaissables entraînant les dépenses.
La CAFG correspond donc à un concept de flux de trésorerie qui exprime (en dehors de tout décalage
de temps) le solde des produits encaissés et des charges impliquant une sortie de trésorerie.
En conséquence, la CAFG est une source permanente de financement que l’entreprise sécrète elle-
même, par son activité propre, sans avoir à faire appel aux associés ou aux capitaux empruntés.

3.1.2Principe de détermination de la CAFG

On distingue deux méthodes de calcul possibles :


• A partir des éléments encaissables et décaissables ou méthode soustractive
• A partir du résultat de l’exercice et des éléments calculés (charges et produits calculé) ou
méthode additive.

3.1.2.1 La méthode soustractive : calcul à partir de l’EBE

Puisque l’EBE est entièrement constitué de produits encaissables et de charges décaissables, le calcul
de la CAFG peut prendre l’EBE comme point de départ.

Il est à observer qu’à propos de la définition de base de la CAFG :


• Tous les produits ne sont pas encaissables
• Toutes les charges ne sont pas décaissables
• Les produits des cessions d’éléments d’actif posent un problème particulier

Les charges non décaissables comprennent :


• Les dotations aux amortissements
• Les dotations aux provisions
Les charges non décaissables sont qualifiées de « charges calculées »

Les produits non encaissables comprennent :


• Les reprises sur amortissements et provisions
• La quote-part des subventions d’investissement virée au compte de résultat de l’exercice
• Produits des cessions HAO

Les produits non encaissables qualifiés de « produits calculés »

▪ Formule générale

EBE
+ Produits encaissables restants
-Charges décaissables restantes (après EBE)
=CAFG

▪ CAFG

Le SYSCOA, conformément à la pratique internationale, exclut les cessions d’immobilisations ; mais


ces cessions d’immobilisations concernent le hors activités ordinaires. (Comptes 81 et 82) et non les
cessions courantes d’immobilisations (comptes 654 et 754)

En effet, les valeurs comptables nettes des cessions courantes d’immobilisations sont considérées
comme des charges décaissables qui intègrent déjà le calcul de l’EBE. Par contre, il épouse la position
du PCG 82 qui est d’exclure en même temps que les produits des cessions HAO qui font l’objet
d’encaissement, les valeurs comptables nettes des cessions HAO qui ne font pas l’objet de
décaissement.

Il est donc nécessaire de porter des précisions à la formule générale.

EBE
+Produits encaissables restants (après EBE)
-Charges décaissables restantes (après EBE)
= CAFG

A partir du compte de résultat, le calcul de la CAFG se présente comme suit :

Charges Produits
N° de Intitulés Montant N° de Intitulés Montant
compte compte
67 Frais financiers (sauf 676 134 EBE
(2)
676 ) 781 Transferts de charges
83 Pertes de change d’exploitation (1)
87 Charges HAO 77 Revenus financiers (sauf 776) (3)
89 Participation 776 Gains de change
Impôts sur les résultats 787 Transferts de charges financières
84 Produits HAO (sauf 848)
848 Transferts de charges HAO
Total (1) Total (2)
CAFG SYSCOA = (2) – (1)
(1) Il est assimilé à un flux de produits (son rôle est d’annuler les flux de charges)
(2) A inclure les « charges provisionnées financières » (compte 679)
(3) A inclure les « reprises de charges provisionnées financières » (compte 779)
Les comptes 679 et 779 constituent les dotations et reprises courtes considérées comme des charges
décaissables et des réductions de décaissement dans un proche avenir.

Application : Cas ROYAL

Calcul de la CAFG :

Charges Produits
N° de Intitulés Montant N° de Intitulés Montant
compte compte
(1)
67 Frais financiers 2 137 200 134 EBE SYSCOA 13 493 700
676 Pertes de change 300 300 781 Transferts de charges 1 500
83 Charges HAO 153 600 d’exploitation
87 Participation 429 600 77 Revenus financiers (sauf 776) (2)1 192 500
89 Impôts sur les 4 102 000 776 Gains de change 4 500
résultats 787 Transferts de charges 75 000
84 financières 169 800
848 Produits HAO (sauf 848) 105 000
Transferts de charges HAO
Total (1) 7 302 700 Total (2) 15 042 000
CAFG = 7 739 300
(1) 2 244 900 + 72 000 = 2 317 200
(2) 1 132 500 + 60 000 = 1 192 500

Remarque : Si exceptionnellement l’entreprise reçoit une subvention d’équilibre (compte 88), il


faudrait en tenir compte dans le calcul de la CAFG par l’approche soustractive.

3.1.2.2 La méthode additive : calcul à partir du résultat net

Le calcul de la CAFG à partir de l’EBE révèle sa nature profonde. L’approche additive par le résultat
constitue un élément de vérification du calcul proposé par l’approche soustractive.

Formule générale de la CAFG

CAFG = Résultat net


+ Charges non décaissables
- Produits non encaissables
- Produits des cessions
+ Valeurs comptables des cessions

CAFG par la méthode additive :

Eléments Montant
Résultat net X
+ Dotations aux amortissements et provisions (68, 69, 85) X
- Reprises d’amortissements et de provisions (798, 86 sauf 865) X
- Produits des cessions HAO d’éléments d’actif (82) X
+ Valeurs comptables des cessions HAO (81) X
-Reprises de subventions d’investissement (865) X
X
CAFG x

NB : Le retraitement des redevances de crédit-bail en intérêts et en amortissements du bien conduit à


prendre en compte dans le calcul de la CAFG SYSCOA par la méthode additive, les dotations des
biens pris en crédit-bail.

Application : Cas ROYAL

Détermination de la CAFG par la méthode additive

Eléments Montant
Résultat net 6 434 600
+ Dotations aux amortissements et provisions (b)+ 2 391 600
- Reprises d’amortissements et de provisions (a)
-41 700
- Produits des cessions HAO d’éléments d’actif -4 658 100
+ Valeurs comptables des cessions HAO + 3 642 900
-Reprises de subventions d’investissement - 30 000
CAFG 7 739 300
(a) (71 700 – 30 000) = 41 700
(b) 1 810 500 + 581 000 = 2 391 600
4 La destination de la CAFG

La CAFG ainsi calculée correspond à un « surplus monétaire » potentiellement dégagé par l’activité
de l’entreprise, qui a permis ou permettra de financer plusieurs besoins possibles :
• Rémunérer les actionnaires ou associés ;
• Financer de nouveaux investissements ;
• Rembourser les emprunts en cours.

3.2-L’autofinancement global
3.2.1-Définition

L’autofinancement est le reliquat de la CAFG disponible après distribution des dividendes aux
associés (ou retrait de bénéfices par l’exploitant).
C’est par l’autofinancement que l’entreprise peut s’assurer une croissance dans l’indépendance.

3.2.2-Calcul de l’autofinancement global (AFG)

L’autofinancement correspond aux ressources secrétées par l’exploitation et conservées par


l’entreprise après distribution des bénéfices aux associés.

En fait, lorsque la société décide de verser des dividendes aux associés, ceux-ci sont prélevés sur
la CAFG.

(*)
AFG = CAFG – Dividendes (*)
Il s’agit des dividendes mis en paiement au cours
de l’exercice, donc intéressant le plus souvent le
résultat de l’exercice précédent et le cas échéant les
acomptes sur dividendes de l’exercice.

L’autofinancement global comprend deux parties répondant à des buts différents. Il s’agit de :

▪ L’autofinancement de maintien
C’est la partie de l’autofinancement global utilisée pour maintenir le patrimoine de l’entreprise au
niveau déjà acquis. En d’autres termes, il permet de renouveler l’outil de production.
Peuvent être considérées comme autofinancement de maintien :
• Les dotations aux amortissements ;
• Les dotations aux provisions pour dépréciation des immobilisations financières ;
• Les dotations aux provisions pour risques et charges (litiges, garanties données aux clients, etc.)
à long terme.

AF de maintien = Dotations aux amortissements et aux provisions de l’exercice

▪ L’autofinancement d’expansion ou d’enrichissement

C’est la partie de l’autofinancement utilisée pour augmenter le patrimoine de l’entreprise. Cet


autofinancement est constitué sous les formes suivantes :
• Les réserves constituées à partir de bénéfices ;
• Les dotations aux provisions pour risques et charges sans objets réels ou avec un objet très
aléatoire (réserves déguisées) ;
• Les réserves latentes occultes d’une sous-évaluation au bilan des postes d’actif ou d’une
surévaluation de postes de passif ;
• Les dotations aux provisions réglementées (y compris les amortissements dérogatoires).

AF d’expansion = AFG – Dotations aux amortissements et aux provisions de


l’exercice

3.3-Les ratios en relation avec la Capacité d’autofinancement


Nature Formules Interprétation
Capacité de Dettes financières/CAF L’endettement ne doit pas excéder 4 fois
remboursement la CAF.
Autofinancement Autofinancement/Valeur Il mesure la part de la valeur ajoutée
Ajoutée consacrée à l’autofinancement.

Points à retenir

1-Le diagnostic de la rentabilité a pour objectif d’analyser la performance de l’entreprise en vue


d’apprécier l’efficacité de la gestion conduite par la direction générale.
2-Les différentes étapes du diagnostic de la rentabilité sont :
-l’analyse du processus de formation du résultat au travers des soldes intermédiaires de gestion
(Chiffre d’affaires, Marge commerciale, valeur ajoutée, Excédent Brut d’Exploitation, Résultat
d’exploitation, Résultat financier, Résultat des Activités Ordinaires, Résultat Hors Exploitation,
Résultat Courant Avant Impôt et Participation des salariés, Résultat Net) ;
-l’analyse de la performance à travers les ratios de performance (ratios d’activité, ratios de
profitabilité, ratios de rentabilité et de productivité) ;
-l’analyse de la rentabilité globale à l’aide des surplus monétaires (CAFG, AFG).

EXERCICE

Vous disposez du tableau suivant :

Informations Soldes intermédiaires de gestion


correspondant
Analyser le résultat

Mesurer la performance
des activités
d’exploitation et
financières
Mesurer le résultat des
opérations non courantes
Mesurer la performance
industrielle et
commerciale
Analyser l’activité

Mesurer la richesse
créée par l’entreprise
Mesurer le bénéfice
ou la perte de l’exercice

Mesurer la rentabilité
économique

Mesurer la ressource dégagée


par l’activité commerciale

Mesurer le poids économique de


l’entreprise

Mesurer l’ensemble de l’activité


de production

Mesurer le surplus monétaire


potentiel généré par l’activité
d’exploitation de l’entreprise

Etude de Cas – Cas de la société FLORAL

La balance après inventaire de la société FLORAL se présente comme suit au 31/12/N (en
milliers de francs).

N° de compte Intitulés de comptes Soldes débiteurs Soldes


créditeurs
101 000 Capital social 59 500
111 000 Réserve légale 5 961
118 000 Autres réserves 5 284
162 000 Emprunts à plus d’un an 49 500
213 000 Logiciels 6 573
235 100 Agencements et installations 17 431
244 101 Matériel de bureau 31 438
244 202 Matériel informatique 65 380
244 403 Mobilier de bureau 18 126
245 000 Matériel de transport 10 008
281 300 Amortissement de logiciels 4 481
283 500 Amortissement des agencements 6 444
284 410 Amortissement du matériel de bureau 21 509
284 420 Amortissement du mat. informatique 12 551
284 500 Amortissement du mat. de transport 7 254
275 100 Dépôts et cautionnement 5 660
311 000 Stocks de marchandises 51 048
391 100 Dépréciations de marchandises 6 000
321 000 Stocks de matières consommables 11 502
411 000 Clients 536 282
421 300 Avances personnel 27 416
449 209 Crédit AIRSI 18 895
401 000 Fournisseurs 305 591
408 100 Fournisseurs, charges à payer 47 482
408 101 Fournisseurs, factures non parvenus 76 938
431 000 CNPS 5 801
441 000 État, impôt sur les bénéfices 18 200
444 100 État, TVA due 104 500
447 200 Impôts sur les salaires 7 922
476 000 Charges constatées d’avance 9 254
503 200 Titres de placement 29 500
513 000 Chèques à encaisser 24 500
521 100 Banques 22 887
571 100 Caisse 5 148
601 000 Achats de marchandises 449 500
602 000 Achats de matières consommables 24 500
603 100 Variations de stocks de marchandises (SI-SF) 23 500
603 200 Variations de stocks de matières (SI-SF) 16 500
605 100 Frais de consommation d’eau 5 100
605 200 Frais de consommation d’électricité 7 500
605 300 Achats de produits pétroliers 13 500
605 500 Achats de fournitures de bureau 12 500
605 600 Pièces de rechange 5 900
618 000 Autres frais de transport 30 500
621 000 Sous-traitance informatique 39 500
622 200 Loyers professionnels 10 500
623 500 Leasing, locations diverses 7 500
624 200 Entretien et réparation 7 600
625 000 Primes d’assurance 13 500
626 000 Abonnement et documentation 5 000
627 000 Frais de publicité 19 500
628 000 Frais de poste et télécommunication 14 500
631 000 Services bancaires 6 500
632 400 Honoraires conseils 14 500
632 800 Autres services divers 10 900
641 000 Impôts divers 16 000
658 000 Charges diverses 17 300
661 000 Salaires et appointements 194 500
663 100 Indemnités de logement 48 500
663 300 Congés payés et gratifications 44 500
663 800 Indemnités de transport 21 000
664 100 Charges sociales 9 000
667 100 Main-d’œuvre occasionnelle 9 500
671 000 Frais financiers 13 200
681 000 Dotations aux amortissements d’exploitation 24 500
701 100 Ventes de marchandises non taxables 64 500
701 101 Ventes de marchandises taxables 830 000
706 100 Prestations de services 354 500
707 000 Produits accessoires 7 500
774 000 Revenus des titres de placement 8 300
776 000 Gains de change 5 700
812 000 Valeurs comptables des cessions
d’immobilisations corporelles 5 800
822 000 Produits des cessions des immobilisations
corporelles 6 460
870 000 Participation des travailleurs 10 500
891 000 Impôts sur les bénéfices 25 030

Travail à faire :
1-Présenter le bilan comptable de la société FLORAL.
2- Analyser le processus de formation du résultat de ladite société en mettant en évidence les
soldes intermédiaires de gestion
3-Analyser la performance de la société FLORAL au travers des ratios suivants :
-Ratio de profitabilité
-Ratio de rentabilité des capitaux investis
-Ratio de rentabilité financière. Commenter les résultats obtenus.
4-Calculer la CAFG (méthode soustractive et méthode additive). En déduire l’autofinancement
global sachant que les dividendes s’élèvent à 20.000.000 FCFA
5-Etudier le partage de la valeur ajoutée.

CHAPITRE 3-DIAGNOSTIC DU RISQUE ECONOMIQUE ET DU RISQUE FINANCIER

L’examen du résultat et des marges est insuffisant pour apprécier véritablement l’efficacité de
l’entreprise. Elle doit procéder à l’étude de sa rentabilité, et en particulier, de sa rentabilité
économique. L’activité de l’entreprise étant risquée, l’étude de la rentabilité doit être complétée par
celle du risque. La notion de risque est inséparable de celle de rentabilité et de flexibilité. Le résultat
de l’entreprise est soumis aux aléas qui accompagnent son action dans tous les domaines de l’activité
de production et de distribution et qui sont susceptibles de l’influencer.
D’une manière générale, on appelle risque la possibilité que survienne un fait préjudiciable. Pour une
entreprise, le risque se traduit par la variabilité de son résultat qui affecte la rentabilité de l’actif et
incidemment celle des capitaux propres. Cette variabilité est d’autant mieux maîtrisée que l’entreprise
garde un certain degré de flexibilité. Le risque lié à l’activité n’est en définitive que l’incapacité de
l’entreprise de s’adapter à temps et au moindre coût, à une variation de l’environnement. Autrement
dit, il y a risque s'il y a possibilité d'écart entre la valeur anticipée d'une grandeur et sa valeur réalisée.
Ainsi, un actif est dit risqué si la rentabilité qu'il permet d'obtenir peut être différente de la rentabilité
anticipée par son détenteur. Le plus souvent, le caractère risqué d'un actif est évalué en mesurant les
fluctuations de son taux de rentabilité au moyen d'un indicateur statistique telle que la variance ou
l'écart-type; on mesure en fait sa variabilité. On évalue ainsi la possibilité d'être déficitaire ou d'être
dans l'impossibilité de faire face par exemple, à des remboursements d'emprunts. Cette dernière vision
du risque privilégie la prise en compte des cas défavorables, alors qu'une mesure de la variabilité tient
également compte des cas favorables et des cas défavorables.
Ces deux acceptions du risque se retrouvent dans les méthodes de diagnostic financier. Ainsi, sous
l'influence des résultats de la recherche financière, l'étude du risque peut se faire selon la typologie
suivante: risque d'exploitation, risque financier et risque de faillite (ou d'illiquidité). Le risque
d'exploitation peut s'appréhender en évaluant la variabilité du résultat économique (ou du taux de
rentabilité économique), ou la possibilité qu'il soit négatif. Le risque financier s'analyse en étudiant la
variabilité du résultat net (ou du taux de rentabilité des capitaux propres) ou la possibilité qu'il soit
négatif. Enfin, l'étude du risque de faillite consiste en l'analyse de la capacité de remboursement des
dettes financières.
Le fondement de cette typologie réside dans la décomposition qui peut être faite des attentes d'un
apporteur de fonds propres en matière de rentabilité. On constate sur les marchés financiers que le
risque est rémunéré; plus l'investissement est risqué, plus il rapporte en moyenne. La valeur des fonds
propres d'un actionnaire varie en fonction des trois types de risque précédemment identifiés En
conséquence, le taux de rentabilité requis par un actionnaire peut être présenté de la façon suivante:
Taux de rentabilité des capitaux propres = Taux de rentabilité sans risque + Prime de risque
d'exploitation + Prime de risque financier + Prime de risque de faillite
Un créancier financier considèrera quant à lui, le risque de faillite, c'est à dire la possibilité de ne pas
être remboursé et en tiendra compte pour établir le taux de son prêt.
Par conséquent, pour anticiper le risque, l’entreprise doit analyser :
-le risque économique (ou opérationnel) qui exprime la sensibilité de la rentabilité à un changement du
niveau d’activité ;
-le risque financier qui dépend du poids de l’endettement financier.
-le risque de faillite
Une bonne connaissance de ces risques permet à l’entreprise de connaître sa vulnérabilité en cas de
modification du niveau d’activité et de mieux réagir en conséquence. Elle permet aussi éventuellement
d’étudier et d’entreprendre des actions nécessaires à la réduction de cette vulnérabilité.
C’est ainsi, nous étudierons le risque économique et le risque financier. L’analyse statique du risque
de faillite ainsi que son analyse dynamique feront l’objet des deux prochains thèmes.

SECTION1-ETUDE DE LA RENTABILITE
1.1-La rentabilité financière (rf)

La rentabilité financière mesure les résultats dégagés par les capitaux propres engagés pour assurer
l’exploitation de l’entreprise. On utilise généralement le ratio de rentabilité financière:
➢ Rentabilité nette des capitaux propres = Résultat net / Capitaux Propres

Il mesure la rentabilité globale des capitaux propres. L’importance du ratio sera appréciée par
référence au taux moyen de rendement des placements à revenu fixe. Il est admis généralement que
l’investissement dans une activité commerciale ou industrielle doit être rémunéré sur une base égale
au simple loyer de l’argent, à laquelle s’ajoute une prime de risque qui dépend de l’investissement.
La rentabilité financière dépend de la rentabilité économique, de l’incidence de l’endettement sur le
résultat et du poids du passif total par rapport aux capitaux propres (levier financier).
Résultat net RE Résultat net Total Passif
Capitaux propres = Total Actif ‫٭‬ RE ‫٭‬ Capitaux Propres

Rentabilité Rentabilité Incidence Levier


Financière Economique Financière Financier

Impact de l’endettement

Cette décomposition révèle que, dans certaines conditions, l’endettement permet d’améliorer la
rentabilité des capitaux propres.
Une autre décomposition de la rentabilité financière permet de mieux appréhender l’impact de
l’endettement :
Rf= (1-θ) [Re + (Re – i) D / K]
Rf: rentabilité financière; Re: rentabilité économique; i : le coût moyen des dettes financières ; θ : le
taux de l’impôt BIC ; D : dettes financières ; K : capitaux propres
Si Re › i, Rf est d’autant plus élevé que D/K est grand ; l’effet de levier joue favorablement

Si RE < i, Rf est d’autant plus faible que D/K est grand ; l’effet de levier joue défavorablement.

(1-θ) (Re – i) D / K mesure l’effet de levier, c’est à dire la contribution positive ou négative de
l’endettement à la rentabilité financière. D/K : levier financier
Un fort levier financier (beaucoup de dettes) exagère dans les deux sens l'effet des périodes grasses
ou maigres.
Ainsi, les affaires très endettées :
- en période de forte expansion et de taux intérêts faibles, se développent vite, grâce
au crédit. Elles payent des clopinettes à leurs créanciers par rapport aux gros
bénéfices bien joufflus qu'elles amassent. Elles peuvent en oublier de surveiller les
coûts, tentation classique quand la vie est trop facile. Enfants gâtés, …

- Par contre, en période de marasme et de taux élevés, leurs bénéfices deviennent


vite des pertes.

Par contre, c'est dans ces périodes maigres que les entreprises qui ont de l'argent dans leurs poches
plutôt que des dettes sont les reines du marché, ou du moins survivent quand les autres tombent.
Elles ont trois atouts :
• Pas de dettes à rémunérer et à rembourser,

• Les intérêts perçus sur leurs placements, qui aident à maintenir un minimum de bénéfices,

• La capacité financière de saisir les opportunités au nez et à la barbe des concurrents aux poches
vides (achats d'actifs à bas prix, investissements dans des domaines prometteurs).

La rentabilité financière intéresse surtout les associés. Si elle est élevée et notamment supérieure au
taux d’intérêt pratiqué sur le marché financier, l’entreprise n’aura pas à augmenter si nécessaire, ses
capitaux propres… et inversement.
1.2-La Rentabilité économique (Re)

Elle permet d’apprécier le résultat obtenu par rapport aux moyens déployés pour assurer l’activité
(actif économique ou capitaux investis).
1.2.1-Définition
Il s’agit d’un taux qui exprime la performance commerciale et industrielle de l’entreprise
indépendamment de son financement et qui doit permettre des comparaisons dans le temps et dans
l’espace. En général, la rentabilité économique est calculée après impôt.
1.2.2 Principe général du calcul
On fait le rapport entre un résultat pris avant frais financiers et après impôt sur les sociétés (résultat
économique net d’impôt) et les capitaux qu’il a fallu engager pour obtenir ce résultat. D’une façon
générale, on a donc :
Re= Résultat économique net d’IS / Capital engagé (ou actif économique ou capital économique)
Le résultat couramment retenu est le résultat d’exploitation net d’IS. Le capital engagé (ou actif
économique) est déterminé en totalisant les immobilisations nettes d’exploitation et le BFR. On admet
généralement qu’il peut également être obtenu en additionnant les capitaux propres et les dettes
financières (ou l’endettement financier net).
Capital engagé (ou actif économique) = Immobilisations nettes d’exploitation + BFR
= Capitaux propres + Dettes financières
NB : L’endettement financier se distingue des dettes financières qui ne tiennent pas comptent des
concours bancaires courants. Il regroupe l’ensemble des dettes à court, moyen et long terme auprès des
associés et des établissements de crédit.
➢ Endettement financier = Dettes financières + Concours bancaires courants (CBC)
Ou encore :
➢ Endettement financier = Emprunts à moyen et long termes + CBC
Et :
➢ Endettement financier net=Endettement financier - (VMP+ Disponibilités)
= Endettement financier – Trésorerie Actif

1.2.3-Calcul

Sous réserve de respecter le principe énoncé plus haut, il existe plusieurs façons d’apprécier la
rentabilité économique en fonction des choix faits au niveau du numérateur (Résultat d’exploitation
net d’impôt ou Résultat net + intérêts après impôt) et du dénominateur.
➢ Calcul courant

Re = Résultat d’exploitation net d’IS /Capitaux propres +Dettes financières


➢ Calcul de la centrale de bilans

La centrale de bilans calcule notamment le ratio suivant :


Taux de Rentabilité brute du capital d’exploitation = Résultat brut d’exploitation (RBE)/Capital
d’exploitation.
Capital d’exploitation = Immobilisations incorporelles brutes (sauf frais d’établissement)
+Immobilisations corporelles brutes+ Immobilisations en location-financement +BFRE.
Remarque :
-Si la société exerce une activité financière non accessoire, il est logique de prendre en compte les
produits financiers pour évaluer le résultat économique. Dans ce cas, les immobilisations
financières à l’origine de ces produits financiers doivent être incluses dans le capital économique
(numérateur et dénominateur devant toujours être cohérents).
-Si la société fait appel au crédit-bail, il faut en tenir compte pour le calcul des immobilisations.

SECTION 2- ANALYSE DU RISQUE ECONOMIQUE (OU OPERATIONNEL)


1 – Définition
On appelle risque d’exploitation ou risque économique les variations aléatoires du CAHT qui
affectent les prévisions relatives aux différents critères de gestion (résultat d’exploitation, rentabilité
économique et financière, …). Le risque d’exploitation concerne la solvabilité d’une activité et la
sensibilité de son résultat à une baisse d’activité.
2 – Evaluation du risque d’exploitation ou économique
Le risque économique résulte des fluctuations de la rentabilité économique consécutives aux
variations du niveau d’activité. Toutes choses égales par ailleurs, une baisse du CAHT entraîne celle
de la rentabilité économique. Et ce risque est dépendant de la structure des charges d’exploitation. Le
risque d’exploitation étant fonction de la sensibilité du résultat à une variation de l’activité, peut être
évalué par divers outils :
▪ Le Seuil de Rentabilité

▪ Le Levier d’exploitation ou opérationnel

▪ La Dispersion du Résultat

2-1 Le Seuil de rentabilité (ou point mort ou seuil de profitabilité)


2.1.1 Définition
Le SR correspond au niveau de vente à partir duquel une activité devient rentable. En d’autres termes,
c’est le niveau de chiffre d’affaires pour lequel le résultat est égal à zéro. On l’appelle « point mort »,
« point critique », « point d’équilibre » ou « point zéro ».
2.1.2 Calcul
Soit :
Chiffre d’affaires : CA
Charges fixes : CF
Charges variables : CV
Taux de marge/CV = (CA-CV)/CA=Tm/cv

On a : R= MSCV-CF=0 ↔ MSCV =CF↔ SR ‫ ٭‬Tm/cv =CF ↔ SR=CF/ Tm/cv

SR (en valeur) = [CA x CF / MSCV] = CF / Tm/cv ;

SR (en quantité) = CF / MSCV unitaire

Exemple :
Soit une entreprise ayant réalisé un chiffre d’affaires de 18.000 KF CFA pour l’exercice N. Ses frais
fixes s’élèvent à 6000 KF CFA et ses charges variables à 5000 KF CFA.
TAF : Calculer le seuil de rentabilité et commenter le résultat obtenu.
3.1.3 Représentation graphique du seuil de rentabilité
Plusieurs représentations graphiques basées sur les relations suivantes permettent de visualiser
le seuil de rentabilité :
- MSCV = CF

- CA = CV + CF

- Résultat = 0

Un seuil de rentabilité trop élevé est synonyme de risque pour l’entreprise qui ne réalise pas
facilement un résultat positif.
2.1.4 Seuil de rentabilité et structure des charges
Pour un même montant de chiffre d’affaires et de charges, le seuil de rentabilité, donc le risque
opérationnel est d’autant plus élevé que la proportion des charges fixes est grande.
Exemple :
Reprenons l’exemple précédent en considérant que les charges fixes sont de 5000KFCFA et les
charges variables de 7000 KF CFA.
TAF : Calculer le seuil de rentabilité et le représenter graphiquement.
2.1.5 Seuil de rentabilité financier et seuil de rentabilité d’exploitation
Le point mort calculé en incluant les charges financières dans les charges fixes est appelé seuil de
rentabilité financier (ou point mort financier). Si l’on exclut les charges financières des charges
fixes, le point mort trouvé est qualifié de seuil de rentabilité d’exploitation.
2.1.6 Utilité de la notion de seuil de rentabilité
Cette notion complète le diagnostic financier en permettant de mieux évaluer la capacité bénéficiaire
de l’entreprise (qui est d’autant plus grande que son chiffre d’affaires est éloigné du seuil de
rentabilité). En outre, elle permet de comprendre et d’évaluer l’impact d’un changement de la structure
des charges sur le résultat.
2.2 Le levier opérationnel (ou levier d’exploitation)
Une autre mesure du risque opérationnel complète l’analyse précédente. Il s’agit du levier
d’exploitation.
2.2.1 Définition
Le levier opérationnel (LO) est un coefficient qui mesure la sensibilité du résultat d’exploitation par
rapport aux variations du chiffre d’affaires. Il permet, alors, de mesurer la volatilité du résultat par
rapport à l’activité. Plus le levier d’exploitation est élevé, plus le risque supporté est grand. Un levier
élevé signifie qu’une variation donnée du chiffre d’affaires exprimée en valeur relative induit une
variation plus forte du résultat d’exploitation (également exprimée en valeur relative).
Exemple :
Soit un levier opérationnel égal à 4. Si le chiffre d’affaires varie de 10%, le résultat d’exploitation
variera de : 10%40 = 4‫٭‬% (à la hausse ou à la baisse).
3.2.2 Calcul du levier opérationnel
a-A partir des variations relatives du résultat d’exploitation (ΔRE) et des variations du CAHT
(ΔCAHT)
Appelé encore coefficient de volatilité, le LO désigne l’élasticité du résultat par rapport au CA.
LO = [∆RE / RE] / [∆CAHT / CAHT]

b- A partir de la marge sur coûts variables (MCV) et du résultat d’exploitation


α étant le taux de marge sur coûts variable et CFe les charges fixes d’exploitation.
RE = α CAHT – Cfe
∆RE = α ∆CAHT
La relation (1) s’écrit: α ∆CAHT/RE × CAHT/∆CAHT= α CAHT/RE=MCV/RE

LO=MCV/RE (2)

2.2.3 Relation avec le seuil de rentabilité

Le niveau du levier dépend de la structure des charges de l’entreprise.

Plus les charges fixes sont élevées, plus le résultat d’exploitation est sensible à une variation du
CAHT, donc plus le risque économique est élevé.
Il en est de même pour le seuil de rentabilité qui dépend de la structure des coûts. On sait que le seuil
de rentabilité d’exploitation (hors frais financiers) s’obtient en divisant le montant des charges fixes
d’exploitation par le taux de marge sur coûts variables α :
SRe=CFe/ α et RE= α CAHT – CFe (marge/cv-charges fixes d’exploitation).
La relation (2) peut être transformée comme suit :
-1 -1
LE=MCV/RE= α CAHT/ α CAHT – CFe= α CAHT/ α (CAHT – α CFe) or α CFe= CFe/ α=SR
Alors :
LE= CAHT/ (CAHT-SRe)
On en déduit que :
Le risque d’exploitation est d’autant plus grand que le CAHT est voisin du seuil de rentabilité.
2.2.4 Relation avec l’Indice de sécurité
L’indice de sécurité calculé à partir du SR ou du résultat permet de mesurer la vulnérabilité de
l’entreprise. IS = [(CAHT – SR) / CAHT] x 100.
Plus l’indice de sécurité est élevé, moins l’entreprise est vulnérable.
1/ IS = Tmscv. [CAHT / RE] = MSCV / RE =LE

LE= 1/IS

Plus le levier opérationnel est élevé, plus le résultat est volatile c'est-à-dire trop sensible à la variation
du CA. Dans ces conditions, une conjoncture défavorable peut entraîner une chute drastique du
résultat.
Exemple :
Soient deux entreprises A et B telles que :
▪ A présente un taux de marge sur coût variable de 80% et des charges fixes de
1 000 avec un CA annuel de 6 000

▪ B présente un taux de marge sur coût variable de 40% et des charges fixes de
2 000 avec un CA annuel de 6 000.

Analyser la vulnérabilité de A et B ainsi que la volatilité de leur résultat.


SRA = 1000 / 0,8 = 1 250 ; SRB = 2000 / 0,4 = 5 000

ISA = [6000 – 1250] / 6 000 = 79,17% ; ISB = [6000 – 5000] / 6000 = 16,67%

LOA = 1/ 0,7917 = 1,26 ; LOB = 1/ 0,1667 = 6

Au regard du SR, on constate que l’exploitation de B est plus risqué que celle de A puisqu’elle atteint
difficilement le point d’équilibre.
L’IS indique que B est plus vulnérable que A car une chute relativement faible du CA entraîne un
résultat négatif, ce qui n’est pas le cas chez A.
Le résultat de B est très volatil puisqu’une variation de 1% du CA entraînera une variation de 6% du
résultat.
On peut conclure que l’élasticité du résultat par rapport au CA est d’autant plus forte que :
▪ les charges fixes sont élevées

▪ le taux de marge sur coût variable est faible.

2.3 La dispersion du résultat d’exploitation


En Maths, la mesure classique de la dispersion est l’écart type ; la dispersion du résultat, étant le
risque associé à une activité. L’écart-type d’une variable exprime la dispersion de cette variable
autour de sa moyenne appelée Espérance mathématique. Plus l’écart-type de la variable est grand, plus
grande est sa dispersion et donc le risque est plus grand.
Deux outils sont utilisés pour apprécier le risque d’exploitation. Il s’agit de :
-la probabilité de ruine (probabilité que le résultat soit négatif)
-la probabilité d’obtention du seuil de rentabilité (probabilité que le résultat soit positif)
NB : L’écart-type est une statistique qui fait état de la dispersion autour d’une moyenne ou d’un
nombre espéré. L’écart-type1 du rendement est souvent utilisé en finance comme mesure quantitative
du risque. Il peut être calculé à partir de données prévisionnelles ou historiques.

Si on désigne par X : le CAHT,


X est caractérisé par E(X) et σX ;

soit α : le Tmscv

RE : résultat d’exploitation ;
CF : charges fixes
RE = αX – CF
E(R) = αE(X) – CF
2
V(R) = α V(X)
σR = α σX ; si X suit la normale alors R suit la loi normale et dans ces conditions on peut construire un
intervalle de confiance permettant de situer R : pour un niveau d’erreur de α % ; il y a (100 - α %)
chances sur 100 que R se retrouve dans l’intervalle :
IC = [E(R)- t(1- α/2). σR ; E(R) + t(1- α/2). σR] (intervalle de confiance).

On peut ainsi évaluer le risque d’exploitation en calculant la probabilité de ruine et/ou la probabilité
d’obtention du Seuil de Rentabilité.
Probabilité de ruine : P(R< 0) = P [ (R-E(R)) / σR) < (0 - E(R)) / σR]

La probabilité d’obtention du SR correspond à la probabilité d’avoir un résultat supérieur ou égal à


zéro :
P(R › 0) = P [(R – E(R)) / σR › (0- E(R)) / σR] = 1 – P(t)

Exemple : apprécier le risque d’exploitation de A et B à partir de la


Dispersion du résultat en supposant que :
E(CA) = 6 000 et σCA = 2 000.

Entreprise A Entreprise B

TMSCV 0,8 0,4

Charges Fixes 1 000 2 000

CA espéré 6 000 6 000

Espérance mathématique du résultat : 0,8x6000-1000 = 0,4x6000- 2 000 = 400


E(R)
3 800

Ecart type du résultat : σR σ (0,8CA-1000) = σ (0,4CA-2000) =


σ (0,8CA) = 0,8σ(CA) σ(0,4CA)= 0,4σ(CA)=
0,4x2000 = 800
= 0,8x2000 = 1 600
Loi de distribution (normale) N(3800 ; 1600) N(400 ; 800)

Probabilité de ruine :P(R<0) P(R<0) = P(R<0) =


P[t< (0-3800) /1600] = P(t<- P[t<(0-400) /800]= P(t<-
2,375) = 0,5) =
1- P(t<2,375) = 0,87% 1-P(t<0,5)=30,85%

Probabilité d’atteindre le SR : P(R>0) P(R>0) = 1- P(R<0) = P(R>0) =1-P(R<0) = 1-


30, 85%
1 – 0,87% = 99,13%
= 69,15%

Intervalle de confiance à 95% : P(-x < -x = 3800 – 1,96x1600 = 664 -x = 400–1,96x800 = -


R< x) 1 168
x = 3800 + 1,96x1600 = 6 936
X = 400+1,96x800 = 1 968
IC = [664 ; 6936]
IC = [-1168 ; 1968]

Conclusion : les résultats confirment les conclusions précédentes. Le risque d’exploitation de B


est sensiblement plus élevé que celui de A.
4. Facteurs influençant le risque d’exploitation
Ayant trait à l’incertitude entourant la rentabilité d’exploitation, c’est-à-dire le bénéfice que
l’entreprise retire de ses ventes, le risque d’exploitation d’une entreprise peut être influencé par une
série de facteurs :
-La variabilité du chiffre d’affaires en fonction du cycle conjoncturel
-La variabilité des prix de vente des produits
-La variabilité des coûts à engager pour produire les biens et (ou) les services
-La structure des coûts (variables ou fixes)
-L’importance de la firme dans son marché
-L’étendue de la diversification de l’entreprise
-La phase du cycle de vie dans laquelle se trouve l’entreprise

SECTION 3-LE RISQUE FINANCIER


3.1 – Définition
On appelle risque financier l’accroissement du risque d’exploitation dû à l’endettement de l’entreprise.
En d’autres termes, c’est le risque de dégradation de la rentabilité financière (ou rentabilité des
capitaux propres) dû à l’endettement.
Le risque financier est essentiellement évalué au niveau de la rentabilité des capitaux propres
(rentabilité financière).
3.2 – Evaluation du Risque Financier
3.2-1 Mesure du risque financier à partir de l’effet de levier
Variation de la rentabilité financière induite par une variation de la rentabilité économique
D’après la formule de l’effet levier :
▪ RF = (1 – θ)re d’où ∆RF = (1 – θ)∆re ; pour une entreprise non endettée

▪ RF = (1 – θ)[re + (re – i) D/K] = (1 – θ)re + (1 – θ) (re – i) D/K

= (1 – θ)[1+ D/K]re – i (1 – θ)D/K


∆RF = (1 – θ) ∆re + (1 – θ) (D/K)∆re;
∆RF: variation globale de RF;
(1 – θ) ∆re : variation de RF indépendante de l’endettement (risque d’exploitation) ;
(1 – θ)(D/K)∆re : variation de RF liée à l’endettement (risque financier).
Ainsi, l’effet de l’endettement sur la variation de la rentabilité financière a été isolé et l’on voit que cet
effet est d’autant plus grand que l’endettement est plus important.
Exemple :
Analyser les variations de Rf en fonction de D/K pour θ = 25% dans les cas suivants : ∆re = 10% ;
∆re = - 10%,
er
1 cas : ∆re = - 10%,

D/K 0 1 1,5

∆RF indépendante de l’endettement = (1 – θ) ∆re

∆RF liée à l’endettement = (1 – θ) (D/K)∆re

∆RF Totale = (1 – θ) ∆re + (1 – θ) (D/K)∆re

e
2 cas : ∆re = 10%,

D/K 0 1 1,5

∆RF indépendante de l’endettement

∆RF liée à l’endettement

∆RF Totale

Conclusion : Si Re augmente, l’endettement amplifie l’augmentation correspondante de la Rf ; le


phénomène joue aussi en sens inverse c'est-à-dire si Re diminue, l’endettement amplifie la diminution
correspondante de la Rf.

2-2 – Mesure de la dispersion de la Rentabilité Financière


La formule de la rentabilité financière d’après l’effet de levier:

RF = (1 – θ)[re + (re – i) ]D/K


RF = (1 – θ)[1+ D/K]re – i (1 – θ)D/K
2 2
V(RF) = [(1 – θ) [1+ D/K] V(re) d’où σRF = [(1 – θ)[1+ D/K]σre

Cette relation montre que l’endettement de l’entreprise accroît la dispersion de la rentabilité des
capitaux propres. Elle se décompose comme suit : σRF = (1 – θ) σre + (1 – θ)(D/K)σre

σRF : dispersion totale de RF

(1 – θ) σre : dispersion indépendante de l’endettement (risque d’exploitation)

(1 – θ)(D/K)σre : dispersion due à l’endettement (risque financier)

Remarque : le risque supporté par les associés croît avec l’endettement de l’entreprise
Exemple : Calculer la dispersion totale de la RF en reprenant les données
de l’exemple suivant avec σre = 5% et σre = 10%
er
1 cas : σre = 10%

D/K 0 1 1,5

σrf indépendante de l’endettement = (1 – θ) σre

σrf liée à l’endettement = (1 – θ) (D/K) σre

σrf Totale = (1 – θ) σre + (1 – θ) (D/K) σre

e
2 cas : σre = 5%

D/K 0 1 1,5

σrf indépendante de l’endettement

σrf liée à l’endettement

σrf Totale
2-3 – Le risque financier à partir du MEDAF
Le risque financier d’une entreprise cotée peut être mesuré par le modèle d’équilibre des actifs
financiers (MEDAF).
Soient RT : la rentabilité du titre ; RM : rentabilité du marché ; β : le risque du titre par rapport au
marché ;
β = Cov(RT ;RM ) / Var(RM). Ce coefficient mesure la sensibilité du titre de l’entreprise par rapport au
marché.
Si β > 1 ; le titre est plus volatile que le marché, c'est-à-dire que l’activité de l’entreprise est risquée.
β < 1 ; le titre est moins risqué que le marché, c'est-à-dire que l’activité de l’entreprise est risquée.
Pour un investisseur, le risque lié au titre peut être maîtrisé en constituant un portefeuille composé de
plusieurs titres.

Points à retenir
1- Le diagnostic de la rentabilité est insuffisant pour apprécier véritablement l’efficacité de
l’entreprise. En raison du risque inhérent à l’activité de l’entreprise, l’étude de la rentabilité doit
être complétée par celle du risque.
2-Pour assurer sa rentabilité et sa flexibilité, l’entreprise doit maîtriser le risque inhérent à son
activité.
3-Pour une entreprise, le risque se traduit par la variabilité de son résultat qui affecte la
rentabilité de l’actif et incidemment celle des capitaux propres.
4- Pour anticiper le risque, l’entreprise doit analyser :
-le risque économique (ou opérationnel) qui exprime la sensibilité du résultat d’exploitation suite
aux variations aléatoires du chiffre d’affaires.
-le risque financier qui traduit la baisse de la rentabilité financière provoquée par l’endettement
financier ;
-le risque de faillite qui analyse la capacité de l’entreprise à rembourser ses dettes.
5-Les outils d’évaluation du risque d’exploitation :
-le Seuil de rentabilité
-le levier opérationnel
-l’indice de sécurité
-la probabilité de ruine
-la probabilité d’obtention du seuil de rentabilité.
6-les outils de mesure du risque financier :
-la variation relative de la rentabilité financière
-la dispersion de la rentabilité financière
-le Bêta du MEDAF

TEST DE CONNAISSANCES

1-Définissez les notions suivantes :


-rentabilité économique,
- rentabilité financière,
-risque d’exploitation,
-risque financier
-probabilité de ruine
-bêta

2-Quels sont les outils de mesure du risque d’exploitation ?


3-Comment mesurer le risque financier ?
4-Expliquez le MEDAF.

EXERCICES

PARTIE I-TEST

ENONCE 1
On dispose des renseignements suivants :
-CAHT=10.000.000 (10000 unités à 1000FCFA),
-Charges variables unitaires : 300FCFA
-Charges fixes : 3500.000 FCFA
T.A.F : Calculer le seuil de rentabilité (en valeur et en quantité).

ENONCE 2
Le CAHT d’une entreprise suit une loi normale :
E(CA)=20 000 KFCA ; бCA= 4500 KFCFA ; taux de marge sur CV= 65% ; charges fixes=9000 KFCA.
TAF : Déterminer : E(RE) ; бRE ; E(RN) ; бRN.

ENONCE 3
On sait que : re=12% ; i=8% ; Ѳ=25%.
T.A.F :
a-Calculer rf et évaluer l’effet de levier pour les niveaux suivants de D/K :0 ;0,4 ;0,8 ;1,2.
b-Même question avec re=4,5%.
c-Commenter les résultats.
ENONCE 4
On dispose des informations suivantes :
Capitaux propres : 6000000FCFA Taux moyen des dettes : 8%
Dettes : 3000000FCFA Résultat net : 420000FCFA
T.A.F :
a-Evaluer le résultat économique à partir du résultat net. En déduire si l’effet de levier est positif ou
non.
b-Calculer le taux de rentabilité financière de deux façons différentes.

ENONCE 5
On sait que le résultat est une variable aléatoire dont les caractéristiques sont les suivantes :
E(Rnet)=40000000FCFA et бRN=28000000FCFA.
T.A.F : Calculer la probabilité que le résultat net soit négatif.

ENONCE 6

Une étude relative au CAHT prévisionnel de la société PREVI a permis de rassembler les informations
suivantes :

CAHT 30000 35000 40000 45000 50000


Probabilité 0,1 0,3 0,3 0,2 0,1
T.A.F : Calculer l’espérance et l’écart type correspondants.

ETUDES DE CAS

CAS N°1- SOCIETE PREVI

L’étude du projet d’investissement de la société PREVI SA a permis de réunir les données


prévisionnelles suivantes :
-espérance mathématique des quantités annuelles vendues : 30.000FCFA
-écart-type des quantités vendues : 7 000
-prix de vente unitaire : 20 000 FCFA
-charges variables unitaires : 10 000 FCFA
-charges fixes annuelles : 100.000.000 FCFA

Travail à faire :
1-Calculer l’espérance mathématique et l’écart-type du résultat net.
2-Trouver le seuil de rentabilité (en quantité et en valeur).
3-Le CAHT suit une loi normale ; calculer la probabilité :
a-que le seuil de rentabilité ne soit pas atteint,
b-que le CAHT soit supérieur à 10.000.000.000 FCFA,
c- que le résultat net soit négatif.
4- Préciser l’intervalle de confiance correspondant à une probabilité de 95%.

CAS N°2- CAS VECTRON

Les études commerciales réalisées conduisent à penser que la quantité Q de produits VECTRON
fabriqués et vendus annuellement suivrait une loi normale d'espérance mathématique égale à4000
unités. Il ressort également de ces études qu'il y aurait une chance sur trois pour que la quantité varie
de plus ou moins 800 unités autour de l'espérance mathématique.
Données d'exploitation prévisionnelles:
Des études techniques et commerciales ont permis d'obtenir les prévisions d'exploitation suivantes
pour le produit VECTRON, sur la base de cet investissement initial:
-prix de vente unitaire H.T.: 1200F.

-Tableau des charges


CHARGES Charges Charges fixes
variables annuelles
unitaires H.T.
H.T.

Charges de production

Matières 200

Fournitures diverses 70

Main-d'oeuvre (1) 90 800000

Dotations aux amortissements (2) 500000

Autres charges fixes 400000

TOTAUX: 360 1700000

Charges de distribution

Charges variables 90

Main-d’œuvre (1) 150000


Dotations aux amortissements (2) 100000

Autres charges fixes 150000


TOTAUX: 90 400000

(1)salaires bruts et charges sociales patronales

TRAVAIL A FAIRE :

1-Déterminer l'écart-type de la quantité Q de produits VECTRON fabriqués et vendus chaque


année.
2-Calculer le seuil de rentabilité en quantité et en valeur.
3-Définir la loi de probabilité suivie par le résultat d'exploitation et déterminer les paramètres
de cette loi.
4-Calculer la probabilité pour que le seuil de rentabilité ne soit pas atteint.

CAS N°3 – LA SOCIETE PONZ

La société PONZ fabrique et commercialise des machines à crêpes pour les professionnels.
Au début de l’exercice « N », la société a mis sur le marché un modèle destiné aux particuliers muni
d’une plaque maxi-crêpes 34 cm et d’une plaque quatre crêpes (11cm chacune) avec revêtement
antiadhésif (référence du produit : 174H).

Annexe 1 : données de l’exercice « N » en centaine de FCFA


Annexe 2 : prévisions pour l’exercice « N + 1 »

Augmentation des quantités vendues : 10 %.


Baisse du prix de vente : 5 %.
Diminution de 3 % des prix unitaires des matières et fournitures consommées. Les
autres coûts unitaires restent identiques.
Les charges fixes sont évaluées à 30.700.000FCFA

Travail à faire :
1-Présenter pour l’exercice « N » le compte de résultat différentiel de ce produit.
2-Calculer le seuil de rentabilité en valeur et en quantité.
3-Indiquer le point mort, sachant que l’activité est régulière sur douze mois.
4-Effectuer une étude identique pour les prévisions de l’exercice « N + 1 ».
5-Commenter brièvement les indicateurs obtenus.
6-Calculer le nombre de modèles que l’entreprise devrait vendre pour réaliser un résultat global de
22 000 000 FCFA, dans les conditions d’exploitation identiques aux prévisions de l’exercice « N + 1
».

BIBLIOGRAPHIE

1-Granguillot Francis et Granguillot Béatrice (2016) L’essentiel de l’analyse financière 2016-2017


CHAPITRE 4- ANALYSE STATIQUE DU RISQUE DE FAILLITE

L'étude du risque de faillite, donc de la capacité d'une entreprise à rembourser ses dettes financières a
donné lieu à l'élaboration de multiples méthodes et est à l'origine même du diagnostic financier. On
peut séparer un peu arbitrairement deux grands types de méthodes, les méthodes fondées sur l'étude du
bilan qu'on peut qualifier de statiques et les méthodes qui s'appuient sur les tableaux de flux,
fréquemment dénommées, méthodes dynamiques. Cette analyse permet de porter un jugement sur les
équilibres financiers fondamentaux. Quoique l'évolution récente de l'analyse financière ait eu tendance
à privilégier les méthodes dynamiques fondées sur les flux, il s'avère en fait que ces deux grandes
catégories de méthodes sont complémentaires et que l'importance accordée actuellement aux méthodes
fondées sur les flux est excessive.
Dans ce chapitre, nous aborderons les méthodes statiques du risque de faillite. Ces méthodes sont
fondées sur l’analyse de la structure financière qui repose sur deux critères essentiels :
• le critère fonctionnel (classification fonctionnelle des postes du bilan),
• le critère de liquidité (classification suivant les délais de séjour du poste.
En fonction de ces deux critères, nous distinguons deux approches qui permettent de faire le
diagnostic du risque de faillite de façon statique. Il s’agit de :
-l’analyse fonctionnelle ou économique de la structure financière
-l’approche patrimoniale ou financière de la structure financière
Il existe également deux autres méthodes que sont la méthode des scores et la notation financière pour
apprécier le risque de faillite.

SECTION 1- ANALYSE FONCTIONNELLE DE LA STRUCTURE FINANCIERE


L’analyse fonctionnelle de la structure financière se fait à partir du bilan fonctionnel.

1.1- Principes du bilan fonctionnel


Le bilan fonctionnel est un bilan obtenu à partir du bilan comptable en classant les postes par fonction,
en rattachant chaque poste à la fonction à laquelle il correspond et qui repose sur une approche
économique des flux d’emplois et ressources accumulés par l’entreprise en retenant deux principes
généraux : l’évaluation à la valeur d’origine et le classement d’emplois et ressources selon leur
nature et leur destination.
1.1.1 Evaluation à la valeur d’origine

Les flux de ressource proviennent concrètement des ventes et autres produits encaissables, des apports
en capital, des subventions d’investissement, des emprunts ou encore des dettes fournisseur, fiscales et
sociales. Elles ont pour effet d’augmenter la trésorerie disponible. C’est en prélevant sur cette
trésorerie de l’entreprise qu’elle finance les emplois. Parmi les emplois, nous trouvons par exemple les
charges décaissables, les acquisitions d’immobilisation, les remboursements d’emprunt, les stocks ou
les créances client. Le bilan fonctionnel présente le cumul de ces flux de ressources et d’emplois
échangés depuis la création de l’entreprise. Pour rendre compte de ces échanges, le premier principe
qui préside à la construction du bilan fonctionnel est l’évaluation à la valeur d’origine des flux de
ressources et d’emplois.
1.1.2 Classement en cycles

Le bilan fonctionnel est un bilan obtenu en classant les postes par fonction c’est en rattachant chaque
poste à la fonction à laquelle il correspond. D’une manière générale, les fonctions dont il est question
sont :
- La fonction financement : elle regroupe les postes de capitaux propres, les dettes
financières (quelles que soient leurs échéances) ainsi que les amortissements et les
provisions des éléments d’actif.
- La fonction investissement : elle concerne les immobilisations, incorporelles,
corporelles et financières (quelles que soient leurs durées de vie), ainsi les charges
à repartir.
- La fonction d’exploitation : elle regroupe les emplois et ressources circulants, les
disponibilités et concours bancaires concourants.

1.2- Structure du bilan fonctionnel


1.2.1-Présentation Synthétique Du Bilan Fonctionnel
L’actif et le passif du bilan fonctionnel sont séparés en deux grandes masses chacune :
1. Les emplois stables (résultent de la décision d’investissement et correspond à l’actif
immobilisé brut.

2. Les actifs circulants résultent de l’exploitation, on distingue :

a. Les actifs circulants d’exploitation (il correspond au montant brut des stocks,
créances.

b. Les actifs circulants hors exploitation (créances diverses, créances sur


immobilisation….)

c. La trésorerie d’actif (regroupe l’ensemble des valeurs disponibles et liquides)

3. Les ressources stables .Ils résultent de la décision de financement (capitaux propres, les
amortissements et provisions pour dépréciation, les dettes financières. Les amortissements
et provisions pour dépréciation sont assimilés à des ressources de financement car ils
rendent compte d’une dépréciation de l’actif permettant d’en assurer le renouvellement.

4. Les dettes circulantes qui résultent de l’activité de l’entreprise .On distingue :

a. Les dettes d’exploitation (dettes fournisseur, fiscales et sociale, autre dette


d’exploitation…)

b. Les dettes hors exploitation (dettes sur immobilisation, dette Bic …)

c. La trésorerie passive.

La construction du bilan fonctionnel nécessite quelques retraitements de certains postes du bilan.

1.2.2-Détail des Retraitements du Bilan Fonctionnel


Dans sa recherche de l’image fidèle du patrimoine, le SYSCOHADA effectue des retraitements qui
concernent les postes suivants :
1. Le capital souscrit non appelé (CSNA)

De manière générale tant que ces sommes n’ont pas été libérées, elles ne représentent pas une
ressource pour financer un emploi. Ce poste vient en soustraction des capitaux. Le plan comptable
SYSCOHADA présente une vue générale des comptes et de façon détaillée.
Le poste de capital souscrit non appelé est :
➢ Eliminé de l’actif du bilan

➢ Retranché des capitaux propres au passif

2. Les primes de remboursement des obligations ; elles sont considérées comme des non
valeurs .Elles sont donc :

➢ Retirées de l’actif

➢ Retranchées des dettes financières au passif

3. Les écarts de conversion (active et passive).

L’écart de conversion-actif est le constat de la perte de change latente (dépréciation d’une créance ou
appréciation d’une dette). Un écart de conversion passif est le constat d’un gain de change latent
(appréciation d’une créance d’une dépréciation d’une dette). Pour rendre pertinente au plan
économique l’analyse des emplois et ressources en respectant le principe de la valeur d’origine les
écarts de conversions sont donc éliminés et réintégrés dans les postes correspondants (dettes
fournisseurs ou créance client).
Ainsi les écarts de conversion actifs :
➢ Sont éliminés au bas du bilan

➢ Rajouté aux créances concernées

➢ Ou éliminés des dettes concernées


Les écarts de conversion passifs sont :
➢ Eliminé du bas du passif et

➢ Rajoutés soit aux dettes concernées

➢ Soit retranchés des créances concernées

4. Les effets escomptés non échus,

L’entreprise peut accepter des effets de commerce qu’elle peut escompter auprès de sa banque pour
avoir de la liquidité Juridiquement, l’entreprise reste responsable du paiement des effets escomptés
non échus en cas de défaillance du débiteur. L’OHADA les inclut dans le bilan en les rattachant à
l’actif aux créances client, la contrepartie est rattachée au passif dans les concours bancaires.
Ils sont :
➢ Ajoutés à l’actif circulant d’exploitation aux créances

➢ Ajouté en contrepartie aux dettes circulantes dans les soldes créditeurs de banque.

5. Les charges à repartir sur plusieurs exercices

Elles constituent des charges normalement enregistrées en comptabilité et qui sont immobilisées pour
être réparties sur plusieurs exercices. Elles sont donc
➢ reclassées dans les emplois stables pour leur montant brut reconstitués ; car le
SYSCOHADA les met dans le bilan pour leur valeur nette.

➢ Le montant cumulé des amortissements sera ajouté également en ressources stables


avec les amortissements pour dépréciation

6. Les concours bancaires courants ou soldes créditeurs de banque

➢ Retranchés des dettes financières

➢ Ajoutés aux dettes circulantes à très court terme

7. Les intérêts courus sur emprunt,

Ils sont
➢ Retranchés des dettes financières

➢ Ajoutés aux dettes hors exploitation pour les intérêts courus sur emprunt

8. Intérêts courus sur créance d’immobilisation

➢ Retranchés des immobilisations financières

➢ Ajouté aux créances hors exploitation

9. TVA déductibles sur les immobilisations sont rangées dans l’actif circulant hors
exploitation

10. Les charges et produits constatés d’avance

En l’absence d’informations spécifiques, il est courant de les reclasser :


➢ Dans l’actif circulant d’exploitation (CCA)

➢ Ou dans les dettes d’exploitation pour (PCA)

11. Les comptes courants d’associés


➢ Rattachés aux dettes financières si les comptes courants représentent des fonds
propres dans l’entreprise

➢ Assimilés à des dettes hors exploitation si les fonds constituent des dépôts
temporaires.

12. Les provisions pour dépréciation d’éléments d’actif circulant.

Dans le respect du principe de prudence, le SYSCOHADA les considère comme ayant un caractère
irréversible donc des charges décaissables :
➢ Le bilan fonctionnel considère les éléments de l’actif circulant pour leur valeur
nette

➢ Une autre approche conforme au PCG est le caractère non irréversible qui permet
d’intégrer les provisions dans les capitaux propres et les postes correspondants
sont inscrits à l’actif pour leur montant brut.

13. Les provisions pour risques et charges à long terme considérées comme des dettes
probables figurent en dettes financières.

14. Les valeurs mobilières de placement

Selon leur nature, elles sont considérées comme des éléments de l’actif hors exploitation (en cas de
risques de perte des actions, ou si elles sont peu liquides). Considérées comme un élément de la
trésorerie active (si elles sont liquide et sans risque de perte).
15. Le crédit-bail

Le syscohada pose la règle de présomption de « location financement » pour tous contrats de crédit-
bail. Ainsi les biens financés par crédit-bail peuvent être considérés comme immobilisation acquise
par l’entreprise et financée par emprunt. La valeur d’origine du bien est ajoutée aux immobilisations.
L ‘équivalent du montant des biens figure au passif en dettes financières.
1.2.3 –Présentation détaillée du bilan fonctionnel

ACTIF Montant PASSIF Montant


Emplois stables Ressources stables
Actif immobilisé (brut) Ressources propres
Charges immobilisées Capitaux propres
Immobilisations incorporelles +capital social
Immobilisations corporelles +réserves
(y compris des biens pris en crédit-bail si CB +résultat
˃ 5 % TBI +provision réglementée
Immobilisation financière +subvention d’investissement
-prime de remboursement des obligations +amortissement et provision pour
-intérêt courus non échus sur prêt risques et charges
+écart de conversion-actif sur les prêts ou +amortissement comptable
créances immobilisées +provision pour dépréciation de
-écart de conversion passif sur prêt ou créance l’actif immobilisé
immobilisée
+amortissement éventuelle des frais Dettes financières
d’établissements et charges à repartir …. +Emprunts et dettes (hors intérêt
courus)
+emprunt équivalent de crédit-bail
(hors intérêt courus)
+dettes financière diverses
+comptes courant associés (bloqué)
+écart de conversion passif sur
emprunt
-écart ce conversion actif sur
emprunt
-prime de remboursement des
obligations.
Total emplois stables Total ressources stables
Actif circulant d’exploitation (Net) Passif circulant d’exploiation
+stocks (Net)
Créance client et comptes rattachés Avances et acomptes reçus sur
+avances et acomptes versés sur commendes commandes
+charges constatées d’avance +fournisseurs
+écart de conversion actif sur créance +dettes sociales et fiscales
d’exploitation +autres dettes d’exploitation
-écart de conversion passif sur créances +état tva dues
d’exploitation +produit constatés d’avance
+compte courant d’associés (non
bloqué)
+écart de conversion passif sur
dettes d’exploitation
+-écart de conversion actif sur
dettes d’exploitation
-impôt sur les sociétés (B.I.C)
Total actif circulant d’exploitation Total passif circualant
d’exploiation
Actif circualnt hors exploitation (Net) Dettes hors exploitation
(net ou brut) +Fournisseur d’investissement
+Stock HAO +dette sur acquisition de titre de
+Créance sur cession d’immobilisation placement
+créance sur cession de titre de placement +capital à rembourser
+charges sur constaté d’avance H.E +versement anticipé
+intérêt courus non échus sur prêt +dividende à payer
+valeur mobilière de placement +impôt sur les sociétés (bic)
+participation des salariés
+produit constaté d’avance
+intérêt couru non échu sur
emprunts
Total actif circulant hors exploitation Total passif circulant hors
exploitation
+Chèques et coupons à encaisser +banque, crédit d’escompte
+banques, caisse +banque, crédit de trésoreries
-valeur mobilière de placement +banque, découvert
Total de trésorerie actif Total trésorerie passif
Total général Total général
Le bilan fonctionnel est établi avant répartition de bénéfice
Une telle réorganisation du bilan comptable permet alors d'analyser l'équilibre financier de l'entreprise
en faisant apparaître d'une part le Fonds de roulement de l'entreprise ainsi que son besoin en fonds de
roulement.
1.3- Analyse de la structure financière par les soldes tirés du bilan fonctionnel
L’analyse du bilan fonctionnel permet de mettre en évidence certaines grandeurs caractéristiques :
• Le fonds de roulement net global (FRNG)

• Le Besoin en fonds de roulement (BFR)

• La Trésorerie nette (TN)

1.3.1– Le Fonds de Roulement Net Global


Le fonds de roulement net global représente la partie des ressources stables qui finance autre chose
que les immobilisations, c'est-à-dire qui concourt au financement de l’exploitation.
Le fonds de roulement constitue une garantie de liquidité de l’entreprise ; plus il est élevé, plus grande
est la garantie.
Le fonds de roulement, pris isolément, n’a pas une grande signification ; il faut toujours le comparer
au besoin en fonds de roulement pour savoir si son niveau est satisfaisant.

1.3.1.1 - Le fonds de roulement et l’équilibre financier


Selon la règle de l’équilibre financier minimum, les emplois stables doivent être financés par des
ressources stables. Le non-respect de cette règle entraînerait des problèmes de trésorerie car le bon
sens voudrait que, les ressources attendues des actifs immobilisés s’étalant sur la durée de leur vie,
celles-ci soient utilisées pour rembourser les financements correspondants.
Le fonds de roulement est un indicateur de l’équilibre financier de l’entreprise. Son intérêt est d’avoir
une signification à l’égard de la solvabilité future.
1.3.1.2 - Mode de calcul
Le calcul du fonds de roulement peut se faire à partir du haut du bilan ou à partir du bas du bilan :
❖ Par le haut du bilan : F R N G = Ressources Stables – Actif immobilisé

❖ Par le bas du bilan :

FRNG = (Actif circulant + trésorerie actif) – (Passif circulant + trésorerie passif)


1.3.1.3 - Intérêt du fonds de roulement
Le fonds de roulement sert de base au diagnostic de l’équilibre financier.
L’analyse de l’équilibre financier à partir du fonds de roulement considère 3 cas :
• FRNG = 0 ; dans ce cas RS = AI ; on parle d’équilibre fragile.

Les entrées de fonds garantissent les règlements des emplois à échéance ; la solvabilité à court terme
de l’entreprise semble assurée. La situation de l’entreprise n’est ni alarmante ni préoccupante,
cependant des actions doivent être menées pour corriger l’asymétrie de risque.

• FRNG < 0 ; dans ce cas RS < AI ou (AC +TA) < (PC + TP) ;

on parle d’équilibre financier instable. La situation d’équilibre de l’entreprise est préoccupante. Le


principe d’équilibre financier minimum n’est pas respecté. Cependant avant de s’alarmer, il faut
s’interroger sur le type d’activité de l’entreprise. Les entreprises de négoce et de service peuvent avoir
un fonds de roulement négatif sans être pour autant en difficulté. En effet, dans ces entreprises les
clients règlent essentiellement au comptant, les stocks tournent vite et relativement moins élevés, par
contre les fournisseurs accordent d’importants crédits. Il en résulte que le besoin en fonds de
roulement est négatif et peut être assimilé à une ressource permanente susceptible de financer sans
risque des actifs immobilisés.

• FRNG > 0 ; dans ce cas RS > AI ou (AC +TA) > (PC +TP) ; on parle d’équilibre stable. Dans ce
cas on peut dire que l’entreprise respecte le principe d’équilibre financier minimum. La
solvabilité de l’entreprise semble assurée.

Remarque : quel que soit le type d’équilibre de l’entreprise, l’information donnée par le fonds de
roulement doit être complétée par une information sur la maturité des encours de court terme à l’actif
et au passif et cela afin d’avoir une appréciation plus correcte de la situation de solvabilité de cette
entreprise.
1.3.1.4 - L’amélioration du fonds de roulement Net Global
Le fonds ne peut être amélioré que lorsque les postes retenus pour son calcul le sont. Les actions à
mener à partir du haut du bilan :
❖ Au niveau des ressources stables :

• négocier l’augmentation des capitaux

• négocier des subventions d’investissement

• négocier des emprunts à long terme (obligataires ; indivis ; ..)

❖ Au niveau de l’actif immobilisé :

• céder les immobilisations non indispensables

• revoir les modalités d’encaissement des prêts et créances à long terme

1.3.2– Le Besoin en Fonds de Roulement


1.3.2.1 - Définition
Le BFR est un besoin financier qui naît du décalage temporel entre les encaissements et les
décaissements liés à l’exploitation de l’entreprise.

Exemple : une opération d’achat à crédit de 4 mois est réalisée le 01/01/2006, la durée moyenne de
stockage de la marchandise est de 1 mois. La marchandise est vendue le 01/02/2006 à crédit de 4
mois.
Le 30/04/2006, au moment il est décidé de rembourser le fournisseur l’entreprise ne dispose pas de
liquidité puis le produit de la vente ne sera encaissé que le 31/05/2006. Il lui faut trouver des
ressources additionnelles pour dénouer cette opération à la date prévue. C’est ce besoin qui est né du
fait du décalage entre les encaissements et les décaissements qu’on appelle besoin de financement de
l’exploitation.
Si le délai fournisseur était plus long que la somme des délais de stockage et clients, l’entreprise aurait
une ressource de financement de l’exploitation.

1.3.2.2 - Mode de calcul


BFE (AO) = Actif Circulant – Passif Circulant
= (Stocks + Créances) – dettes à court terme
BF (HAO) = Actif circulant HAO – Passif Circulant HAO

BFG = BFE (AO) + BF (HAO)

1.3.2.3- Intérêt du Besoin de Financement d’Exploitation


Le BFR permet d’apprécier le risque lié à l’exploitation de l’entreprise. La comparaison FRNG et
BFR permet d’avoir la trésorerie nette qui un indicateur essentiel d’appréciation de la liquidité de
l’entreprise.
❖ Si le BFR > 0, alors l’entreprise a un besoin à financer. Dans ce cas, il est indispensable de
comparer le BFE au fonds de roulement lorsque celui-ci est positif afin d’apprécier le degré
de liquidité de l’entreprise :

• un FRNG > BFR est synonyme de liquidité de l’entreprise, c'est-à-dire qu’elle est
capable d’honorer tous ses engagements de court terme. On dit que l’entreprise
dégage une trésorerie nette positive

BFR
600 000 FRNG 1 000
000

TN
400 000

TN = FRNG – BFR = 1 000 000 – 600 000 = 400 000 > 0 (liquidité assurée)
Le BFR est entièrement financé par des ressources permanentes dont l’importance permet de dégager
des disponibilités.
• un FRNG < BFR traduit le fait que l’entreprise n’est pas liquide, elle a donc une
trésorerie nette négative.

er
1 cas : FR > 0

FRNG 600 000


BFR
1000000

TN
- 400 000

TN = FRNG – BFR = 600 000 – 1 000 000 = - 400 000 (liquidité non assurée).
Le BFR set financé en partie par des ressources permanentes en partie par des concours bancaires
courants. Il faut apprécier l’importance du risque bancaire.
eme
2 cas : FRNG < 0

FRNG
-600 000 TN
- 1 000 000

BFR
400 000

TN = FRNG –BFR = - 600 000 – 400 000 = - 1000 000 (liquidité non assurée)
Les concours bancaires courants couvrent la totalité du FRNG, du BFR et les disponibilités. C’est une
situation mauvaise qui doit être corrigée très rapidement.
❖ Si le BFR < O, alors l’entreprise dégage des ressources. Dans ce cas il n’y a pas de besoin à
financer.

• Si le FRNG > 0, alors la liquidité est assurée

FRNG 600 000

TN
1000000

BFR
- 400 000

TN = FRNG – BFR = 600 000 – (- 400 000) = 1 000 000


Les ressources induites par l’exploitation s’ajoutent à un excédent de ressources permanentes pour
dégager un excédent de liquidité important.
• Si le FRNG < 0 et si le BFR couvre entièrement le FRNG alors la liquidité de
l’entreprise est assuré, autrement dit elle a une trésorerie nette positive.

FRNG
-600 000 BFR
- 1 000 000

TN
400 000

TN = FRNG – BFR = - 600 000 – (-1000 000) = 400 000.


Les ressources issues de l’exploitation financent le cycle mais également une partie des
immobilisations. Un renforcement des ressources stables est à examiner.

• Si le FRNG < 0, BFR ne couvre pas entièrement le FRNG alors la liquidité de


l’entreprise n’est pas assurée, elle présente dans ce cas une trésorerie nette négative.

BFR
FRNG - 600 000
-1000000

TN
- 400 000

TN = FRNG – BFR = - 1000 000 – (- 600 000) = - 400 000


La dépendance financière externe de l’entreprise est grande car elle a recourt aux concours bancaires
pour financer une partie des immobilisations ainsi que le cycle d’exploitation.
1.3.2.4- Comment réduire le besoin de financement d’exploitation
Différentes actions peuvent être menées en vue de réduire le BFE :
❖ Renégocier les délais contractuels de paiement des clients à la baisse

❖ Négocier des avances avec les clients notamment lorsque les coûts engagés sont importants
❖ Relancer les mauvais payeurs à l’aide d’une balance âgée

❖ Réduire les délais administratifs : le circuit des documents doit être le plus rapide possible à
l’intérieur comme à l’extérieur de l’entreprise.

❖ Confier ses créances à une société d’affacturage : l’entreprise peut céder son poste client à un
factor qui en échange et moyennant une rémunération lui fournit immédiatement la liquidité.
Elle peut utiliser cette liquidité pour négocier des règlements anticipés auprès des fournisseurs
en vue de bénéficier d’escompte.

❖ Faire intervenir une société de financement auprès de ses clients leur permettant d’obtenir un
financement extérieur pour leurs opérations auprès de notre entreprise.

❖ Négocier ses délais fournisseurs à la hausse

❖ Limiter les stocks, on pourrait transférer les stocks chez le fournisseur en prenant en compte le
risque sur la chaîne de production.

1.3.3– La Trésorerie Nette


C’est la différence entre le FRNG et le BFR. Elle indique la capacité de l’entreprise à honorer ses
engagements à court terme.
TN = FRNG – BFR
= Trésorerie Actif – Trésorerie Passif

Schéma de synthèse de la structuration fonctionnelle du bilan :


1.3.4-Des exemples de situation divers
➢ Structure financière schématique

Différent configurations peuvent se présenter en fonction de l’importance respective du fond de


roulement, besoin en fond de roulement, et la trésorerie. Elles traduisent chacune des situations
financières différentes. Nous présentons six situations susceptibles de se présenter dans une analyse
financière.
• Situation 1

Diagnostic : Les BFR constatés sont entièrement financés par les ressources permanentes dont
l’importance permet de dégager des disponibilités .Cette situation est apparemment la plus favorable.
Préconisation : il convient de s’interroger sur la rentabilité des excédents de trésorerie qui peuvent
être trop importants ou mal placés.
• Situation 2

Diagnostic : Les BFR sont financés, en partie par des ressources permanentes, en partie par des
excédents des concours bancaires courants sur les disponibilités. Cette situation est courante au sein
des entreprises.
Préconisation : Il convient d’apprécier l’importance des risques bancaires. Pour réduire le niveau des
concours bancaires, l’entreprise peut augmenter son FR en accroissant les ressources propres ou les
dettes financières. Par ailleurs, elle peut réduire le BFR par une diminution des stocks, une réduction
des créances client ou une augmentation des dettes fournisseurs.
• Situation 3

Diagnostic : Les concours bancaires courants couvrent une partie des actifs fixes, les BFR et les
disponibilités. Cette situation est mauvaise.
Préconisation : l’entreprise doit restructurer son FR en augmentant les financements long et en
améliorant sont autofinancement .Elle peut également diminuer son BFR.
• Situation 4

Diagnostic : les ressources induites par le cycle d’exploitation s’ajoutent à un excèdent de ressources
permanentes pour dégager un excédent de liquidité important. Cette situation est exceptionnelle
(entreprise de distribution).
Préconisation : l’entreprise se doit de surveiller les modalités de gestion de sa trésorerie (existe-t-il un
sous emplois des capitaux).
• Situation 5

Diagnostic : les ressources issues du cycle d’exploitation couvrent un excédent de liquidité


éventuellement excessive mais encore une partie de l’actif immobilisé. Les fournisseurs et les avances
de la clientèle financent le cycle mais aussi une partie des immobilisations (grande distribution)
Préconisation : l’entreprise risque d’être dépendante de ses fournisseurs .Il convient donc de
s’interroger sur l’insuffisance de FR (conjoncturel ou structurel).Un renforcement des ressources
stables est examiné.

• Situation 6

Diagnostic : Les ressources permanentes ne couvrent qu’une partie de l’actif immobilisé et leur
insuffisance est compensée par les fournisseurs, les avances clientèle et les concours bancaires
courant.
Préconisation : de manière générale il s’agit d’une situation précaire pour l’entreprise .Elles est
dépendante de ses fournisseurs et de ses banques .Le risque est cependant important dans le cas d’une
entreprise industrielle.
➢ Croissance de l’entreprise et risque de déséquilibre

L’analyse de la structure financière est rarement indépendante de la situation de l’entreprise au regard


de son cycle de vie. L’analyste doit notamment être attentif à certaines difficultés associées à la
croissance au déclin de l’activité qui peuvent avoir des répercussions importantes sur la structure
financière et son interprétation.
• Risque n° 1 : Croissance trop rapide et non maitrisée

Les productions de biens et services de l’entreprise rencontrent un réel succès. Voulant répondre à la
forte demande qui lui est adressée les dirigeants voient leur chiffre d’affaire augmenté de façon
considérée. Ainsi les besoins en fond de roulement augmentent très rapidement au rythme que le
chiffre d’affaires si aucune action n’est faite sur les délais client et fournisseurs. Si les ressources
stables n’augmentent pas l’équilibre FR/ BFR se détériore et l’entreprise connait des problèmes de
trésorerie.
• Risques n° 2 : Croissance insuffisante

Pour développer ses ventes et accroitre son volume d’activité, l’entreprise accepte de prolonger les
délais accordés aux clients pour régler leurs factures. Le BFR augmente rapidement et l’entreprise
connait également des problèmes de trésorerie.
• Risque n° 3 : Retard d’investissement

L’entreprise n’a pas procédé aux investissements qui auraient été nécessaires durant les dernières
années .Confrontés à une diminution de productivité et à une mévente des produits pour cause de
moindre qualité ou devant faire face à une sous capacité de production, les dirigeants décident de
rattraper leur retard technologique en investissant massivement dans l’outil de production. Si
l’investissement est autofinancé, les ressources stables n’augmentent pas alors que les emplois stables
progressent. Le fond roulement net global diminue et entraine des problèmes de trésorerie.
• Risques n° 4 : Pertes accumulées

L’accumulation des pertes durant plusieurs années consécutives vient diminuer les ressources stables
.Le fond de roulement se dégrade et entraine de problème de trésorerie.
• Risque n° 5 : Paradoxe du déclin

Pour différentes raisons possibles, l’entreprise voit ses ventes diminuer de manière sensible. Les
composantes du BFR diminuent également mais les créances client diminuent plus rapidement que les
dettes fournisseur. Le BFR diminue, entrainant une amélioration de la trésorerie. Cette amélioration
est illusoire et temporaire dans la mesure où la baisse des résultats va entrainer une diminution des
ressources stables, donc du FRNG et de la trésorerie.

SECTION 2-ANALYSE PATRIMONIALE DE LA STRUCTURE FINANCIERE


Cette analyse se fait à partir du bilan financier.
2.1-Principes du bilan financier
Encore appelé bilan patrimonial ou bilan de liquidité, le bilan financier est aujourd’hui supplanté par
l’approche fonctionnelle et reste plus simple et complémentaire de la vision économique. L’objectif est
l’étude de la solvabilité immédiate (liquidité) et la solvabilité à long terme de l’entreprise. Il s’agit
donc d’analyser la capacité de l’entreprise à faire face à ses dettes grâce à la liquidation de ses actifs.

Le bilan financier informe les actionnaires et les tiers sur la solvabilité et la liquidité de l’entreprise.
Actif net = actif réel – dettes. C’est le patrimoine de l’entreprise.
= capitaux propres – actif fictif
De ce fait, le bilan financier est construit selon deux principes fondamentaux :
➢ L’évaluation à la valeur d’usage

➢ Et le classement des éléments du bilan selon leur degré de liquidité (actifs) ou


d’exigibilité (passifs)

1. Evaluation à la valeur d’usage

Le bilan financier a pour objectif de déterminer la valeur du patrimoine de l’entreprise dans une
optique de prudence patrimoniale. Les postes sont donc évalués à leur valeur réelle ou d’usage. La
valeur d’usage est la valeur à laquelle un bien est susceptible d’être vendu dans les conditions
normales de marché.
Dans les faits, cela signifie que l’analyste peut être amené à diminuer la valeur nette des stocks par
exemple s’il dispose d’informations lui permettant de juger de l’insuffisance des montants des
montants provisionnés par l’entreprise pour ces stocks.
2. Classement en termes de liquidité et d’exigibilité

Dans une optique liquidative le prêteur cherche à s’assurer qu’en cas d’arrêt d’activité l’ensemble des
dettes de l’entreprise peuvent être remboursé par la réalisation de l’ensemble des actifs.
Le deuxième principe de réalisation du bilan financier est le classement de postes de l’actif en termes
de liquidité et des postes du passif en termes de d’exigibilité. En effet, la liquidité d’un bien se définit
comme l’aptitude d’un bien à être transformé en moyen de paiement sans perte de valeur. L’exigibilité
est le délai courant jusqu’à l’échéance de remboursement d’une dette.
En pratique, il s’agit de classer les différents postes du bilan à plus ou moins un an
3 – Les objectifs du Bilan Financier
Le bilan financier est construit d’un point de vue du prêteur. La préoccupation du prêteur est double :
- Evaluer la solvabilité de l'entreprise : L'entreprise à qui j'ai prêté de l'argent ou à qui j'ai livré des
biens est-elle solvable ? La solvabilité est la capacité d'une entreprise à rembourser la totalité des
dettes d'un coup en vendant tous les actifs (hypothèse de liquidation).
- Evaluer la liquidité de l'entreprise : L'entreprise à qui j'ai prêté de l'argent ou à qui j'ai livré des
biens ou des services est-elle liquide ? La liquidité est la capacité de payer les sommes dues aux
échéances prévues.
4 - Les principes de valorisation des postes du bilan
Le bilan est reconstruit pour qu'il donne des informations sur la solvabilité et la liquidité de
l'entreprise. En conséquence :
- Les postes sont évalués à la valeur la plus proche possible de leur valeur de remboursement, de
revente ou de liquidation,
- Les postes de l'actif sont classés par ordre de liquidité croissante et les postes du passif sont classés
par ordre d'exigibilité croissante de telle sorte qu'on pourra facilement comparer les masses d'actif et
de passif d'échéance identique.
II. STRUCTURE DU BILAN FINANCIER

A-PRESENTATION SYNTHETIQUE DU BILAN FINANCIER


L’actif et passif du bilan financier sont séparés en quatre grandes masses chacun
a) Les postes dont l’échéance est à plus d’un an
a1. Il s’agit des actifs à plus d’un an ou actifs immobilisés (pour leur valeur nette)
a2. Les capitaux propres et les dettes à plus d’un an (capitaux permanents)

b) Les postes dont l’échéance est à moins d’un an


b1 .Les actifs à moins d’un an ou actifs réalisables à court terme (les stocks et les en-cours, les
créances à moins d’un an d’échéance pour leur valeur nette et les valeurs disponibles.
b2. Les dettes à moins d’un an d’échéance
Dans tous les cas, une présentation détaillée nous permet d’appréhender l’essentiel des postes
II – LES RETRAITEMENTS DU BILAN FINANCIER

Les retraitements sont des ajustements préalables qui ont pour objet de corriger les insuffisances des
documents comptables de façon à assurer l’homogénéité de l’analyse financière. Le but étant de
vérifier le contenu des postes du bilan comptable, de les évaluer et de les reclasser suivant les critères
de liquidité et d’exigibilité.
Cette analyse vise à obtenir un bilan faisant apparaître des relations significatives entre les grandes
masses en vue du diagnostic financier.
1-Les retraitements de l’Actif
o Les Charges Immobilisées :
Frais d'établissement, Charges à répartir, primes de remboursement des obligations
Poste à traiter Classement Valeur retenue

Frais d'établissement Actif fictif, sans valeur.


Charges à répartir
A éliminer de l’actif et à déduire des Nulle
Primes de remboursement des capitaux propres
obligations

Quelle est l'origine de ces postes?


Ce sont des dépenses qui ont été effectuées à l'occasion de la création de la société; de l’émission d’un
emprunt ou à d’autres occasions. Ces charges n'ont pas été inscrites en charges dans le compte de
résultat de l'année pour éviter de fausser le résultat de cette année-là. Elles sont inscrites au bilan pour
être réparties par amortissement sur plusieurs années.
Quel est leur degré de liquidité ?
Des frais d'établissement, des Charges à répartir et des primes de remboursement des obligations ne se
vendent pas. Elles n'ont aucune réalité concrète et marchande. Ce sont des non-valeurs ou des actifs
fictifs. Valeur = 0.

o Les immobilisations Incorporelles


• Les brevets, licences, concessions

Poste à traiter Classement Valeur retenue

Actif à long terme


Brevets, licences, concessions Sauf la partie cessible à moins valeur comptable nette
d'un an est reclassée en Actif ou valeur réelle
Circulant

Quelle est l'origine de ce poste ?


L'entreprise a acheté à un particulier ou une entreprise le droit d'exploiter une invention, un actif
pendant une durée fixée.
Quel est leur degré de liquidité ?
Un brevet ou une licence peut être revendu. Il existe donc une valeur de liquidation. A défaut
d'information particulière, on retient comme valeur le montant net comptable.
Si on a des raisons de penser que la valeur réelle de revente est différente, on retient cette valeur réelle.
Exemple : un brevet qui comptablement a une certaine valeur mais qui correspond à un procédé
obsolète doit être considérée comme ayant une valeur nulle.
• Fonds commercial

Poste à traiter Classement Valeur retenue

Actif à long terme


valeur comptable nette
Fonds commercial Sauf la partie cessible à moins
d'un an est reclassée en Actif ou valeur réelle
Circulant

Quelle est l'origine de ce poste?


Le fonds commercial figure au bilan quand l'entreprise a acheté une autre entreprise ou fait l’objet
d’évaluation. Il correspond à la valeur monétaire du droit de jouir d'une clientèle déjà constituée, d'un
nom, une réputation, une qualité d'emplacement etc...
Quel est son degré de liquidité ?
A défaut d'information particulière, on prend la valeur comptable nette car on la suppose la plus
proche de la valeur réelle.
Cependant cette valeur comptable est rarement la valeur réelle. D'une part parce que les éléments
constitutifs de la valeur du fonds ont pu changer, d'autre part parce qu'une entreprise qui nait ex-
nihilo (création à partir de rien) n'a rien acheté et donc aucun fonds commercial ne figure au bilan. Il
faudra dans ces cas évaluer la valeur réelle et la prendre en compte dans le bilan financier.

NB : En cas de liquidation de l’entreprise et donc d'arrêt de l'exploitation, la valeur du fonds


commercial est nulle. Dans ce cas on le considère comme un actif sans valeur.
o Les Immobilisations Corporelles

Poste à traiter Classement Valeur retenue

Terrain Actif à long terme


Sauf la partie cessible à valeur comptable nette
Construction
moins d'un an est reclassée ou valeur réelle du marché
Matériels et Outillages en Actif Circulant

Quel est leur degré de liquidité ?


Ce sont des actifs à long terme car un terrain, un bâtiment ou un matériel n'est pas destiné
normalement à être revendu dans l'année. S'il y a un projet sérieux de vente, on peut le considérer
comme un actif à court terme.
Leur valeur réelle du terrain est souvent différente de la valeur comptable. Dans le bilan financier on
les évalue à leur valeur de marché si on la peut la connaître. En contrepartie, il faudra également
relever ou diminuer le montant des capitaux propres de l’écart car les propriétaires sont finalement
plus riches ou plus pauvres que ce qu'indiquent les capitaux propres comptables.
o Les Immobilisations Financières

• Titres de participation

Poste à traiter Classement Valeur retenue

Actif à long terme. Valeur comptable nette


Titres de participation Sauf la partie destinée à la ou
Titres Immobilisés vente dans l'année qui doit être Cours boursier ou valeur
reclassée en Actif Circulant intrinsèque

Quelle est l'origine de ces postes?


Ce sont des titres (actions, obligations,…) que l'entreprise possède et qui lui donne un contrôle sur des
sociétés filiales ou un droit de créancier pendant plusieurs années.
Quel est leur degré de liquidité ?
C'est un actif à long terme car ces titres de propriété ne sont pas destinés normalement à être revendus
dans l'année. S'il y a un projet sérieux de vente, on peut le considérer comme un actif à court terme.

• Prêts

Poste à traiter Classement Valeur retenue


Actif à long terme
Sauf la partie dont
Prêts Valeur comptable nette
l’encaissement est prévue dans
l'année

Quelle est l'origine de ce poste?


Ce sont des prêts consentis à une autre entreprise ou à des salariés. Le prêt accordé à un tiers est
considéré comme une immobilisation.

Quel est son degré de liquidité ?


Tout dépend de l'échéance de remboursement. La part du prêt qu'il est prévu de récupérer dans l'année
est classée dans les actifs à court terme en Actif Circulant.
La part du prêt qui sera encaissée au-delà de 1 an est un actif à long terme.
En l'absence d'informations particulières sur les échéances, on peut considérer la totalité du prêt
comme un actif à long terme.
o L’Actif Circulant

• Les stocks
Poste à traiter Classement Valeur retenue

Actif Circulant
Sauf la partie permanente du
Valeur comptable nette ou Valeur
Stocks stock appelée "stock-outil" qui
Réelle
est reclassée en Actif
Immobilisé

Quel est son degré de liquidité ?


Les stocks sont des actifs à court terme, car normalement un stock est destiné à être vendu à court
terme.
Cependant, on peut quelquefois considérer qu'il existe un niveau de stock en dessous duquel il est
impossible de fonctionner. On l'appelle "stock outil" ou stock de sécurité". Ce niveau a donc un
caractère permanent. On peut considérer ce stock-outil comme un actif à long terme.
• Créances clients et comptes rattachés

Poste à traiter Classement Valeur retenue

Actif Circulant
Créances clients Sauf la partie de la créance
Valeur comptable nette
Autres Créances doit être récupérée au-delà de 1
an reclassée en Actif Immobilisé

Quel est son degré de liquidité ?


Les créances clients résultent des délais de paiement accordés aux clients. Ces créances sont en
général destinées à être encaissées dans les semaines ou les mois suivants leur constatation. C'est du
court terme. La part de la créance qui sera encaissée au-delà de 1 an est un actif à long terme.
• Les effets à recevoir

Poste à traiter Classement Valeur retenue

Actif Circulant
Sauf la partie effets
Effets à recevoir Valeur comptable nette
escomptable à tout moment est
reclassée en Trésorerie - Actif

Quel est son degré de liquidité ?


Les effets à recevoir résultent des créances sur les clients formulées sous forme de reconnaissance de
dette. Ces effets sont en général destinés à être utilisés comme instruments de trésorerie. C'est du court
terme. La part des effets qui sera escomptée facilement devient quasi liquidité.
• Charges constatées d'avance
Poste à traiter Classement Valeur retenue

Selon l'échéance
Charges constatées d'avance Valeur comptable nette
en actif à LT ou en CT
Quelle est l'origine de ce poste?
Les charges constatées d'avance correspondent à la partie des charges qui ont fait l'objet d'une
facturation au cours de l'exercice et qui seront consommées au cours de l'année suivante.
Ex: une quittance d'assurance annuelle payée d'avance
Quel est le degré de liquidité ?
En général, on considère que ces charges constatées d'avance sont des créances à court terme car ce
sont des charges qui sont consommées au cours de l'exercice suivant.
Remarque: certains analystes estiment qu’en cas de liquidation de l'entreprise, il est illusoire de
penser pouvoir récupérer le montant des charges non consommées. Aussi, les considèrent-ils comme
des actifs sans valeur.
o La Trésorerie – Actif

• Titres de Placement

Poste à traiter Classement Valeur retenue


Actif à très court terme en
Valeurs disponibles Valeur comptable nette
Titres de placement Sauf la partie qui ne peut être
vendue dans l’année qui est Ou Cours boursier
reclassée en Actif Immobilisé

Quelle est l'origine de ce poste?


Les valeurs mobilières de placement sont des placements de trésorerie. Ils correspondent à des achats
de titres, des placements en bons de trésor effectués dans un objectif de gestion de trésorerie.
Quel est son degré de liquidité ?
Par définition, il s'agit de placement à court terme destinés à être transformés en liquidité dans les
semaines ou les mois à venir. Les mêmes titres achetés avec un objectif de placement à plus d'un an,
sont classés en immobilisations financières.
• Disponibilités

Poste à traiter Classement Valeur retenue


Trésorerie - Actif
Sauf la partie bloquée
Banque Valeur comptable nette
Qui est reclassée en Actif
Circulant ou Actif Immobilisé

Quelle est l'origine de ce poste?


Ce poste indique le solde des comptes bancaires.

Quel est son degré de liquidité ?


Liquidité parfaite sauf la partie qui fait l’objet d’un dépôt à terme qui devient Actif circulant ou Actif
Immobilisé.

o Ecart de conversion –actif

Poste à traiter Classement Valeur retenue

Ecart de conversion actif actif fictif, sans valeur nulle

Quelle est l'origine de ce poste?


Ce poste intervient quand une entreprise a effectué des opérations qui ont été libellées en devises
étrangères.
L'écart de conversion-actif correspond à une diminution d'une créance ou à une augmentation d'une
dette consécutive à une variation du cours de la devise dans laquelle a été libellée cette créance ou
cette dette.
Quel est son degré de liquidité ?
Ce poste ne correspond à aucun actif réel; c'est un actif fictif.

2 - Le Retraitement du Passif
o Les Capitaux Propres

• Résultat Net

Poste à traiter Classement

A partager selon les décisions d'affectation du


bénéfice:
- la part non distribuée (réserves) reste dans les
Résultat Net de l'exercice capitaux propres
- la part distribuée est reclassée dans les Dettes
Financières ou au Passif Circulant selon
l'échéance du versement.

Quelle est l'origine de ce poste?


Le résultat de l'exercice mesure l'augmentation du patrimoine net engendrée par l’exercice.
Quel est son degré d'exigibilité ?
- Classement dans les capitaux propres pour la partie du bénéfice qui est affectée aux réserves et au
report à nouveau,
- Classement en dettes pour la part du bénéfice qui est distribuée; généralement classement en dettes à
court terme sauf si des dispositions prévoient que les comptes courants associés sont bloqués.

• Les Subventions d’investissement

Poste à traiter Classement

A partager en deux parts:


- La part correspondant à l'impôt latent est
classée dans les Dettes Financières pour la partie
Subventions d'investissement à plus d’un an et au Passif Circulant pour la
partie à moins d’un an
- Les subventions d'investissement nettes
d'impôt latent restent dans les capitaux propres
Quelle est l'origine de ce poste ?

Ce sont les subventions dont bénéficient l'entreprise en vue d'acquérir ou de créer des valeurs
immobilisées (subventions d'équipement) ou de financer des activités à long terme.
Quel est son degré d'exigibilité ?

L'entreprise doit échelonner sur plusieurs exercices la constatation de l'enrichissement que constitue la
subvention d'investissement; le montant de la subvention est viré dans le compte de résultat par
tranche annuelle "quote part de subvention d'investissement viré au compte de résultat". Il en résulte
qu'à chaque virement, le résultat fiscal augmente et donc l'impôt sur le bénéfice.
En définitive, le montant de la subvention d'investissement doit être partagé:
- La part correspondant à l'impôt latent constitue une dette (à CT ou LT selon l'échéance de l'impôt
latent)
- La subvention d'investissement nette d'impôt latent reste dans les capitaux propres.
• Les provisions réglementées

Poste à traiter Classement

A partager en deux parts:


- La part correspondant à l'impôt latent est
classée dans les dettes (LT ou CT selon
Provisions réglementées
l’échéance)
- Les provisions réglementées nettes d'impôt
latent restent dans les capitaux propres

Quelle est l'origine de ce poste?


Sous leurs diverses particularités, les provisions réglementées ont un point commun: elles ont le
caractère de réserves non libérées d'impôt.
- Elles sont constituées en vertu de textes particuliers destinés à donner "un cadeau fiscal" à certains
types d'entreprise qui s'engagent dans des opérations que l'Etat veut encourager; le cadeau fiscal réside
dans la baisse de l'impôt qui résulte de l'inscription en charge d'une dotation pour provision
réglementée.
- Ce cadeau n'est cependant pas complet ou définitif; en effet, au bout d'un certain temps prévu par les
textes, l'entreprise devra annuler la provision par une "reprise sur provision" qui constitue un produit;
à l'occasion de cette reprise, le résultat augmentera et l'impôt sur le bénéfice augmentera.
Quel est son degré d'exigibilité ?
Le montant des provisions réglementées doit être partagé en deux:
- La part correspondant à l'impôt latent constitue une dette (à CT ou LT selon l'échéance de l'impôt
latent)
- Les provisions réglementées nettes d'impôt latent restent dans les capitaux propres.

• Emprunt et dettes auprès des établissements de crédit

Poste à traiter Classement Valeur retenue

Dettes à long terme pour


l'essentiel
Emprunt et dettes auprès
Sauf la partie remboursable Valeur de bilan
d’établissements de crédit
dans l’année qui est reclassée
au Passif Circulant
Quelle est l'origine de ce poste?
Ce poste comprend :
- Le poste "Emprunts et dettes auprès des établissements de crédit comprend toutes les dettes
financières y compris l'échéance à payer dans l'année qu'il faut considérer comme une dette à court
terme ;
- Les intérêts courus non échus: il s'agit de la part des intérêts sur les dettes financières dues au cours
de l'année et dont l'échéance intervient l'année suivante. Cette part est calculée au prorata du temps. Le
paiement de ces intérêts intervient lors de l'échéance à venir dans l'année; c'est une dette à court terme.
- Les emprunts obligataires
Quel est son degré d'exigibilité ?
C'est du long terme sauf ce qui est du court terme la part à moins d'un an des dettes financières
• Provisions pour risques et charges

Poste à traiter Classement

- Dettes (à LT ou à CT) pour la part


correspondant à un risque réel
- Dettes (à LT ou à CT) pour l'impôt latent lié à
Provisions pour risques et charges
la part de la provision sans risque réel
- Capitaux propres pour la part de la provision
sans objet nette d'impôt latent

Quelle est l'origine de ce poste?


Une provision pour risques et charges est destinée à comptabiliser en charges des risques ou des
charges, nettement précisés quant à leur objet, que des événements survenus ou en cours rendent
probables.
Les provisions pour risques sont inscrites pour diminuer le résultat du montant des risques inhérents
à l'activité de l'entreprises, tels que
- Des garanties données aux clients et qu'il faudra probablement honorer,
- Des amendes ou des pénalités qu'il faudra probablement payer,
- Des litiges qui se concluront probablement au désavantage de l'entreprise,
- Des pertes de change qu'il faudra probablement supporter...
Les provisions pour charges sont inscrites pour diminuer le résultat du montant de charges nettement
précisées quant à leur objet et que des événements survenus ou en cours rendent probables. Les
entreprises inscrivent en charges:
- Les provisions en matière de pensions, compléments de retraite, d’indemnités..
- Les provisions pour impôts
- Les provisions pour renouvellement des immobilisations (entreprises concessionnaires)
- Les provisions pour charges à répartir sur plusieurs exercices
- les provisions pour charges sociales et fiscales sur congés payés.
Quel est son degré d'exigibilité ?
Tout dépend de la réalité du risque ou de la charge.
1- Si la provision correspond à un risque ou une charge réelle, l'entreprise aura à payer le montant du
risque ou de la charge. On peut donc assimiler le montant de la provision à une dette, qu'on classera à
long terme ou à court terme selon l'échéance à laquelle on aura à payer la charge en question.
2- Si la provision ne correspond pas à un risque ou à une charge réelle ou si elle devient sans objet,
l'entreprise aura à réintégrer la provision dans le compte de résultat (annulation de la provision par une
reprise sur provision); le résultat fiscal augmentera; ce qui aura pour effet, d’une part d'augmenter
l'impôt sur le bénéfice et d’autre part d'augmenter les capitaux propres.
Ainsi, la provision pour risque et charge non réelle doit être partagée en deux:
- La part de l'impôt latent sur la provision doit être reclassée en dettes (à CT ou à LT selon l'échéance)
- Le reste (provision nette de l'impôt latent) doit être reclassé dans les capitaux propres.
➢ Le Passif Circulant
• Les dettes fournisseurs

Poste à traiter Classement Valeur retenue

Dette à court terme


sauf la partie remboursable à
Dettes fournisseurs valeur du bilan
plus d’un an reclassée en Dettes
Financières

Quelle est l'origine de ce poste?


Les dettes fournisseurs résultent des délais accordés à l'entreprise par les fournisseurs pour le paiement
des achats de marchandises, matières ou de services.
Quel est son degré d'exigibilité ?
En règle générale, les délais de paiement sont courts. Ce sont des dettes à court terme.
• Les Dettes fiscales et sociales

Poste à traiter Classement Valeur retenue

Dettes à court terme sauf


Dettes fiscales et sociales valeur du bilan
indication contraire
Quelle est l'origine de ce poste?
Les dettes fiscales résultent des décalages dans le temps entre la date qui constitue l'obligation de
payer un impôt ou une taxe à l'Etat (taxe, TVA, impôt sur le bénéfice ...) et la date à laquelle cet impôt
ou cette taxe est effectivement payée.
Les dettes sociales résultent des décalages dans le temps entre la date qui constitue l'obligation de
payer une charge de personnel ou une charge sociale (salaire, cotisation sociale ...) et la date à laquelle
cette charge est effectivement payée.
Quel est son degré d'exigibilité ?
En règle générale, ce sont des dettes à court terme
• Dettes sur immobilisations

Poste à traiter Classement Valeur retenue

Dettes à court terme sauf


Dettes sur immobilisation Valeur du bilan
indication contraire

Quelle est l'origine de ce poste?


Les dettes sur immobilisation sont des dettes commerciales qui sont dues à des fournisseurs à qui on a
acheté des immobilisations
Quel est son degré d'exigibilité ?
Comme tout fournisseur, le fournisseur d'immobilisation attend à être payé rapidement. C'est une dette
à court terme.
• Autres dettes

Poste à traiter Classement Valeur retenue

Dettes à court terme sauf


Autres dettes Valeur de bilan
indication contraire

Quelle est l'origine de ce poste?


Sont notamment portées sur ce poste :
- Les soldes créditeurs des comptes individuels des clients; il s'agit par exemple des dettes dues aux
clients du fait d'avoirs, de rabais, remises et ristournes que l'on doit payer aux clients;
- Les dettes sur acquisitions de valeurs mobilières de placement
Quel est son degré d'exigibilité ?
Sauf indication contraire, ce sont des dettes à court terme
• Produits constatés d'avance

Poste à traiter Classement Valeur retenue

Produits constatés d'avance Dettes à court terme Valeur du bilan


Quelle est l'origine de ce poste?
Les produits constatés d'avance correspondent à des produits perçus ou comptabilisés au cours de
l'exercice et dont la prestation ou la fourniture aura lieu au cours de l'année suivante.
Ex: un loyer perçu d'avance
Quel est le degré d'exigibilité ?
En général, on considère que ces produits constatés d'avance sont des dettes à court terme car si
l'activité devait s'arrêter, l'entreprise serait tenue de rembourser le produit qui aura été perçu pour un
service qu'en définitive elle ne rendrait pas.
• Ecart de conversion Passif

Poste à traiter Classement Valeur retenue

Ecart de conversion Passif


Capitaux propres Valeur comptable nette

Quelle est l'origine de ce poste?


Ce poste intervient quand une entreprise a effectué des opérations qui ont été libellées en devises
étrangères.
L'opération libellée en devise étrangère a été comptabilisée sur la base du cours constaté à la date de
l'opération. Au moment de la clôture de l'exercice, le cours de la devise a pu changer. On modifie alors
la valeur de la dette ou de la créance pour tenir compte de cette modification du taux de change. Le
poste "Ecart de conversion" est la contrepartie de cette modification.
L'écart de conversion-Passif correspond à l'augmentation d'une créance ou à la diminution d'une dette
consécutive à une variation du cours de la devise dans laquelle a été libellé cette créance ou cette dette.
Quel est son degré d'exigibilité ?
C'est un produit latent qui deviendra définitif quand le paiement de la créance ou de la dette
interviendra. A cette date, il sera porté au compte de résultat où il augmentera le résultat fiscal et donc
sera frappé de l'impôt sur le bénéfice.
En définitive, le poste "Ecart de conversion Passif" doit être partagé en deux parties:
- la part correspondant à l'impôt latent doit être considérée comme une dette (à court terme ou à long
terme selon l'échéance attendue)
- le reste "Ecart de conversion Passif, net d'impôt latent" doit être intégré dans les capitaux propres
financiers.
Une analyse plus simple consiste à intégrer le montant dans les capitaux propres.
Remarque: Une attitude plus prudente peut consister à considérer que l'évolution du cours de la
devise peut se retourner; dans ce cas, l'écart de conversion Passif est réintégré dans le montant de la
dette ou déduite du montant de la créance qui en est l'origine. Ce retraitement correspond à une
attitude de prudence.
3- Présentation schématique du bilan financier

ACTIF Montant PASSIF Montant

Actif à plus d’un an Passif à plus d’un an

Immobilisations incorporelles Capitaux propres


+immobilisations corporelles +capital social
Immobilisations financières +réserves
-charges immobilisées (actifs fictifs) +report à nouveau
+créance à plus d’n an +provision réglementée nette
d’impôt
+stocks à plus d’un (stock outils)
+subvention d’investissement nette
+valeur mobilières difficilement négociables d’impôt
+écart de réévaluation
+provisions pour risques et charges
à plus d’un net d’impôt
-écart de conversion actif
+écart de conversion passif
-charges immobilisées (actif fictifs)
-charges constatées d’avance (actif
fictif)
+produit constaté d’avance passif
fictif
+créances fiscales latentes

Total actif à plus d’un an Total capitaux propres

Actifs réalisables à moins d’un an (valeur Dettes à plus d’un an


nette) +emprunt à plus d’un an
Actifs circulant HAO (à moins d’un an) +provision pour risques
+stocks d’exploitation +dettes fiscales latentes
+Créances et comptes rattachés -créance fiscale latente
+autres créances -écart de conversion actif sur prêt et
emprunt
+immobilisation dont l’échéance est moins
d’un an +écart de conversion sur prêt et
emprunt
-créance à plus d’un an
-stocks à plus d’un an (stocks outils)
-encours d’escompte (remise à l’escompte)
-effets escomptables facilement (plafond
d’escompte)
-charges constatées d’avance

Total des dettes à plus d’un an

Total Actif à moins d’un an Total capitaux permanents

Valeurs disponibles (liquide) Dettes à moins d’un an


+VMP facilement négociables +dettes HAO (à moins d’un an)
+disponibilité (banque, caisse, ccp ,effet +dettes d’exploitation à moins d’un
remise à l’escompte ou autres valeurs à an
encaisser etc …
+banque, crédit d’escompte
+effet escomptable facilement (plafonds
d’escompte) +banque découvert

-VMP difficilement négociables +produit constaté d’avance normal


+emprunt à moins d’un an
+provision pour risques et charges à
moins d’un an
+impôt exigible sur provision sans
objet
+dividendes à payer
-produit constaté d’avance
-écart de conversion actif sur client
et fournisseur

Total Valeur disponible Total dette à moins d’un an

Total général Total général

III – LES SOLDES FINANCIERS TIRES DU BILAN FINANCIER


Le fonds de roulement et le besoin de financement peuvent être déterminés à partir du bilan financier.
• Le fonds de roulement financier (FR)

• Le Besoin en fonds de roulement financier (BFR)

• La Trésorerie nette (TN)

Tous les commentaires faits sur ces indicateurs dans le fonctionnel sont valables pour le bilan
financier.
1 – Le Fonds de roulement financier
Le fonds de roulement financier (FRF) est issu de la comparaison de «blocs» homogènes au regard de
la liquidité des actifs à plus d’1an et de l’exigibilité des ressources à plus d’1an et de l’exigibilité des
ressources à plus d’1 an et les endettements à moins d’un an. Il est calculé à la fois par le haut et par
le bas du bilan :
• Par le haut du bilan : FR financier = Capitaux permanents – Actif à plus d’un an

• Par le bas du bilan : FR financier = (Actifs réalisables à court terme +Valeurs


disponibles (liquidité)) – Dettes à court terme
Au regard de la liquidité, le FR financier par le bas du bilan est pertinent. Le fonds de roulement
constitue une garantie de liquidité de l’entreprise ; plus il est élevé, plus grande est la garantie.
Le fonds de roulement peut être scindé :
-en fonds de roulement propre (FRP) : il correspond à la partie de l’actif circulant financée par les
capitaux propres. Il permet d’apprécier l’autonomie dont l’entreprise fait preuve en matière
d’investissement physique, financier et immatériel.
FRP= Capitaux propres-Actif à plus d’un an
-en fonds de roulement étranger (FRE) : il correspond à la partie de l’actif circulant financée par les
dettes à long et moyen terme.
FRE=FRF- FRP ou FRE=Dettes à plus d’un an
2-Le besoin en fonds de roulement financier et la trésorerie nette
Le besoin en fonds de roulement financier est dénaturé puisque les opérations de correction le privent
d’une partie des postes d’exploitation et hors activités ordinaires, tandis qu’elles lui imputent une
fraction des postes qui relèvent des fonctions financement et investissement.
BFR financier = Actif à moins d’un an – Passif à moins d’un an (sans l’actif et le passif de
trésorerie).
Trésorerie nette= FR financier – BFR financier
Elle indique la capacité de l’entreprise à honorer ses engagements à court terme.
IV – DIAGNOSTIC PAR LES RATIOS TIRES DU BILAN
Un ratio est rapport entre deux grandeurs significatives (masse du bilan, compte de résultat indicateur
de gestion ….) ayant pour objectif de fournir des informations utiles et complémentaires aux données
utilisées pour son calcul. Les ratios sont des outils de mesure et de contrôle de l’évolution dans le
temps et dans l’espace d’un phénomène étudié en analyse financière. Pour être révélateur, ses ratios ne
doivent pas être étudiés individuellement mais en batterie.
L’étude des ratios permet :
➢ de suivre et mesurer l’évolution des performances économique et financière ainsi
que des structures de l’entreprise dans le temps et aussi des défaillances.

➢ d’effectuer des comparaisons interentreprises de secteur d’activité identique ou par


rapport aux usages de la profession

➢ de se référer à des ratios standards

En analyse financière, les ratios sont classés en général en trois groupes :


➢ les ratios de structure (ils mettent en relation des données du bilan afin de
d’apprécier les équilibres financiers)

➢ Les ratios d’activité (ils mettent en rapport les postes du bilan et du compte de
résultat pour analyser l’évolution de l’activité de l’entreprise).

➢ les ratios de rentabilité (ils mettent en rapport les résultats, le chiffre d’affaire, les
capitaux propres afin de mesurer les rentabilités économique et financière de
l’entreprise.

Le diagnostic à partir du bilan porte sur l’analyse des ressources stables et de l’endettement global de
l’entreprise.
1 – Analyse de la structure de l’Actif
La composition du capital de l’entreprise est étroitement liée à sa nature d’activité et au secteur auquel
elle appartient. La part relative des principales catégories de biens détenus constitue une première série
de ratios appelés ratios de préférence technique ou ratios de structure.
• Ratio des actifs immobilisés = [Total AI / Total Actif] x 100

Il représente le taux des éléments patrimoniaux qui servent à l’entreprise d’une manière permanente. Il
indique l’importance des emplois à long terme par rapport aux emplois à court terme.
• Ratio des immobilisations corporelles = [Immob. Corpo./Total AI ] x100

L’importance de ce ratio est fonction de la nature de l’activité. Il donne une idée de l’option
stratégique de l’entreprise.
• Ratio des immobilisations financières = [ Immob. Fin / Total AI] x 100

Il exprime l’intensité des liaisons financières avec d’autres entreprises, principalement dans le cas
d’une croissance externe. La valeur peut être fonction de la taille de l’entreprise
• Ratio des actifs circulants = [Actif Circulant / Total Actif] x 100

Il représente le pourcentage des actifs circulants dans le total du bilan.


On pourra calculer en plus les ratios de créances commerciales et de stocks.
• Ratio des disponibilités = [Trésorerie Actif / Total Actif] x 100

En raison des variations journalières de la disponibilité, ce ratio n’est pas trop fiable. Toutefois,
lorsqu’il est élevé, il traduit une situation favorable en termes d’équilibre financier, mais également, le
signe de la détention des ressources insuffisamment utilisées.

2 – Analyse de la structure du passif


Cette analyse consiste en un calcul de ratios permettant d’apprécier la politique financière de
l’entreprise, par la mise en évidence de certains aspects concernant la stabilité, et l’autonomie
financière et la capacité d’endettement de l’entreprise.
2-1 – Analyse de la stabilité financière et de l’autonomie financière de l’entreprise
Cette analyse consiste à apprécier l’indépendance de l’entreprise à l’égard de ses prêteurs. Selon
l’orthodoxie financière, le montant des dettes financières ne doit pas excéder celui des capitaux
propres.
• Ratio de la stabilité financière = [Capitaux Permanents/Total Passif] x100
Il reflète le rapport entre le capital permanent dont dispose l’entreprise d’une manière durable et le
total des dettes.
• Ratio d’autonomie financière = [Capitaux propres / Total Passif] x100
Le poids des capitaux propres dans le total du passif est fonction directe de la politique financière de
l’entreprise, de l’efficacité de ses décisions financières.
Un ratio > 1/3 est jugé satisfaisant pour l’entreprise du point de vue de l’équilibre financier. En effet,
l’existence d’un capital propre supérieur ou égal au tiers du passif de l’entreprise constitue
l’expression de son autonomie financière. Ce ratio est calculé également comme suit :
Ratio d’autonomie financière = [Capitaux Propres/Capitaux Permanents] x100
Il est plus significatif que le précédent car il permet des appréciations plus exactes par l’implication de
la structure des capitaux permanents. L’autonomie est assurée si ce ratio est > 50%, dans le cas
contraire, les prêteurs supporteraient la majeure partie du risque de l’entreprise, toute chose qui les
inciterait à avoir un droit de regard sur sa gestion ; ce qui constitue une perte d’autonomie
On peut aussi calculer le ratio de levier = Dettes Financières / Capitaux Propres ;
Il exprime le degré d’indépendance financière de l’entreprise. Cette indépendance est assurée si ce
ratio < 1. Ce ratio (D/K) influence la rentabilité financière : il s’agit de l’effet de levier c'est-à-dire
l’incidence positive ou négative de l’endettement de l’entreprise sur la rentabilité de ses capitaux
propres (sa rentabilité financière).
Cette analyse consiste à apprécier l’indépendance de l’entreprise à l’égard de ses prêteurs. Selon
l’orthodoxie financière, le montant des dettes financières ne doit pas excéder celui des capitaux
propres : Rf = (1-θ) [Re + (Re
– i) D / K]
Ainsi, le ratio d’autonomie financière [Dettes financières / Capitaux Propres] doit être toujours
inférieur à 1. Dans le cas contraire, les prêteurs supporteraient la majeure partie du risque de
l’entreprise, toute chose qui les inciterait à avoir un droit de regard sur sa gestion ; ce qui constitue une
perte d’autonomie.
Le ratio d’autonomie financière (D/K) influence la rentabilité financière : il s’agit de l’effet de
levier.
On appelle effet de levier, l’incidence positive ou négative de l’endettement de l’entreprise sur la
rentabilité de ses capitaux propres (sa rentabilité financière).
Rf= (1-θ) [Re + (Re – i) D / K]

Si l’entreprise n’est pas endettée (D=0), Rf = (1-θ) Re

Si l’entreprise est endettée ; (1-θ) (Re – i) D / K, mesure la contribution positive ou négative de


l’endettement à la rentabilité financière.
L’analyse de la structure du passif conduit également à la détermination de la capacité théorique de
l’endettement de l’entreprise. Elle mesure l’aptitude de l’entreprise à obtenir de nouveaux concours
externes de financement à moyen et long terme.
Capacité théorique d’endettement = K – D
Le taux d’autofinancement [AF/ (investissement de l’exercice + variation du BFR)]
Mesure la capacité de l’entreprise à financer elle-même ses investissements et son BFR.
2 –2 Analyse de l’endettement Global
Cette analyse vise à comparer l’endettement global aux capitaux propres et à la CAFGG, et à étudier
la fraction des concours bancaires courants dans l’endettement.
Endettement global = Dettes à l’égard des associés + dettes financières classiques + CBC (y
compris les EENE)
[Endettement global / Capitaux propres], indique également l’autonomie financière de l’entreprise.
Il indique l’importance relative de l’endettement global par rapport aux capitaux propres. (Ne pas
excéder 2 fois les capitaux propres)
[Endettement Global / CAFGG] ; indique l’importance de l’endettement global par rapport à la
CAFG. Il ne doit pas dépasser 3 c'est-à-dire que la durée de remboursement de l’endettement global à
partir de la CAFG ne doit excéder 4 ans. Plus il est faible, plus l’entreprise a la possibilité de
s’endetter.
[CBC / Endettement Global]; indique la part des CBC dans l’endettement global.
Une forte proportion des CBC dans l’endettement peut signifier une situation de vulnérabilité qui tient
à la précarité de principe de ce type de ressources et à son coût.
[CBC / BFR] ; il mesure le financement bancaire de l’exploitation. Il permet d’apprécier le risque
bancaire dû au non renouvellement des CBC.
3 – Une Approche Synthétique
L’approche synthétique consiste à calculer les ratios en combinant les éléments de l’actif et du
passif. Elle permet d’apprécier, entre autres, la trésorerie et l’équilibre financier de l’entreprise.
3-1 Les Ratios de liquidité

Actif circulant net (à moins d’un an)


▪ Ratio de liquidité générale =
Dettes à moins d’un an et CBC

Créances à moins d’un an + disponibilités


▪ Ratio de liquidité réduite =

Dettes à moins d’un an et CBC


Disponibilités
▪ Ratio de liquidité immédiate =

Dettes à moins d’un an et CBC


3-2 – L’équilibre Financier
L’équilibre financier d’une entreprise est satisfaisant si :
• Le financement des emplois stables est assuré par les ressources stables (règle de l’équilibre
financier minimum). Le ratio de couverture des capitaux investis permet d’apprécier le respect
de cette règle.

Ratio = Ressources Durables / emplois stables. Il indique la nature des ressources destinées au
financement des immobilisations. S’il est supérieur à 1, cela signifie que l’entreprise finance ses
emplois stables par des ressources stables (FR › 0) ; dans le cas contraire, l’entreprise se trouverait en
évidente fragilité, sauf si le BFR est négatif (une ressource) et supérieur en valeur absolue au FR.
Cependant, le fait que ce ratio soit supérieur à 1 ne met pas l’entreprise à l’abri d’éventuels problèmes
de trésorerie.
• Il existe une cohérence entre le niveau du fonds du roulement et celui du BFR.

La cohérence entre le FR et le BFR est appréciée par le biais du ratio de couverture des capitaux
investis. Ratio = Ressources Durables / capitaux investis
(Capitaux investis = emplois stables + BFR).
Si ce ratio est supérieur à 1, cela signifie que l’entreprise dégage un fonds de roulement positif qui
couvre l’ensemble du besoin d’exploitation et lui permet d’avoir une trésorerie nette positive. Dans le
cas contraire, l’entreprise est obligée de recourir aux CBC pour pouvoir financer l’excédent du BFR
non financé par les ressources stables.
V– LES RATIOS DE GESTION
L’évolution du BFR entraîne des conséquences souvent fâcheuses sur la trésorerie de l’entreprise. Le
BFR évoluant avec le niveau d’activité, il est indispensable de gérer au mieux les délais des différents
postes retenus pour son calcul.

1 – Les ratios de rotation des postes de l’Actif Circulant

• Rotation des stocks de marchandises = [SM / CAMV] x 360


ère
• Rotation des stocks de matières 1 = [SM / CAMPU] x 360
• Rotation des stocks de Produits finis = [SM / CPPFV] x 360
• Rotation des créances = [Créances clients / CA TTC] x 360
Plus ces ratios sont élevés, plus l’entreprise est exposée à des difficultés de trésorerie.

2 - Les ratios de rotation des postes du Passif Circulant


Il s’agit essentiellement du crédit fournisseur :
Rotation de la dette fournisseur = [Dettes fournisseurs / Achats TTC] x 100
Plus il est faible, plus l’entreprise est exposée à des difficultés de trésorerie.

3- Tableau de synthèse des ratios

3.1 Les ratios de structure

Nature Formule Interprétation

Financement des Ressources stables /emplois stables Il mesure la couverture des


emplois stables emplois stables par les
ressources stables

Autonomie Capitaux propres/ total dettes Il mesure la capacité de


financière l’entreprise à s’endetter

Capacité de Dette financière /CAF L’endettement ne doit pas


remboursement excéder 4 fois la CAF

Autofinancement Autofinancement/valeur ajoutée Il mesure la part de la valeur


ajouté consacrée à
l’autofinancement

Couverture de FRNG/actif circulant Il indique la part de fond de


l’actif circulant roulement net global qui finance
par le FRNG l’actif circulant

Evolution du FRNG/chiffre d’affaire x360 j Il mesure la marge de sécurité


FRNG financière en nombre de jours de
chiffres d’affaire

Solvabilité Total actif /(dette à plus d’un an +dette à Il mesure la capacité de


générale moins d’un an ) l’entreprise à payer l’ensemble
de ses dettes par l’ensemble de
ses actifs

Liquidité générale Actif à moins d’un /passif à moins d’un an Il mesure la capacité de
l’entreprise à payer des dettes à
court termes par ses actifs à
court terme

Liquidité (créance à moins d’un an Il mesure la capacité de


restreinte +disponibles)/passif à moins d’un an l’entreprise à payer ses dettes à
court terme en utilisant les
créances et les disponibles

Liquidité Disponible/passif à moins d’un an Il mesure la capacité de


immédiate l’entreprise à payer ses dettes à
court termes en utilisant les
disponibles

Endettement à capitaux propres /dettes à plus d’un an Il mesure l’autonomie financière


Long terme de l’entreprise
3.2 Les ratios d’activité

Taux de (CAn –CAn-1)/CAn-1 L’évolution du chiffre d’affaire


croissance du CA permet de mesurer le taux de
HT croissance de l’entreprise

Taux de marge Marge commerciale/vente de m/se ht Il mesure l’évolution de la


commerciale performance commerciale de
l’entreprise

Taux de croissance (VAn –VAn-1)/ VAn-1 L’évolution de la valeur ajoutée


de la valeur ajouté est indicateur de croissance

Taux d’intégration VA/Chiffre d’affaire ht Il mesure le taux de l’intégration


de l’entreprise dans le processus
de production ainsi que le poids
des charges internes

Partage de la Charges de personnel /VA Il mesure la part des richesses


valeur (facteur de qui sert à rémunérer le travail des
travail) salariés

Partage de la EBE/VA Il mesure la part de la richesse


valeur (facteur qui sert à rémunérer les
capital) apporteurs de capitaux et
renouveler le capital investi

Poids de Charges d’intérêt /EBE Il mesure le poids de


l’endettement l’endettement l’entreprise

Rotation des Stocks moyen de marchandise/coût d’achat Il mesure la durée d’écoulement


stocks (entreprise de m/se vendues x 360 des stocks .Une augmentation de
commerciale) cette durée entraine une
augmentation du BFRE.

Rotation des Stock moyen de matière première/coût Il mesure la durée d’écoulement


stocks entreprise d’achat des matières premières consommées des stocks .Une augmentation de
industrielle x 360 cette durée entraine une
augmentation du BFRE

Stocks moyen de produits finis /coût de


production des produits vendus x 360

Durée moyenne (Créance client et compte rattachés encours Il mesure la durée moyenne en
de crédit client de production)/CTT ht x360 jour du crédit consenti par
l’entreprise à ses clients

Durée moyenne Dettes fournisseur et comptes rattaché Il mesure la durée moyenne en


de crédit /consommations en provenance des tiers jours du crédit obtenu par
fournisseurs TTC X l’entreprise de la part de ses
fournisseurs .Il doit être
supérieur au ratio crédit client

3. Les ratios de rentabilité

Nature Formule Interprétation

Taux de marge brut EBE /CA ht Il mesure la capacité de


l’entreprise à générer une
rentabilité à partir du CA

Taux de rentabilité financière Résultat net /capitaux propres Il mesure l’aptitude de l’entreprise
à rentabiliser les fonds apportés
par les associés

EBE /ressources Il mesure la capacité de


l’entreprise à rentabiliser les fonds
Taux de rentabilité économique apportés par les associés et les
prêteurs
Taux de marge nette Résultat de l’exercice /CA ht Il mesure la capacité de
l’entreprise à générer un bénéfice
net à partir du chiffre d’affaires

SECTION 3- LES AUTRES METHODES D’ANALYSE STATIQUE DU RISQUE DE


FAILLITE

1. La méthode des scores


C’est une méthode qui consiste à combiner un certain nombre de ratios significatifs en vue d’obtenir
un résultat (score) prédictif de la vulnérabilité de l’entreprise. Elle s’attache à synthétiser l’ensemble
des éléments du diagnostic afin de mesurer le risque de défaillance. Cette méthode apparue aux états
unis dans les années 65 -70 a été développée en France et surtout par la banque de France (82-83) qui
en a proposé un modèle simplifié.
Elle a été conçue pour classer les entreprises emprunteuses en plusieurs catégories :
▪ les entreprises solvables pour lesquelles une ligne de crédit maximum sera accordée
▪ les entreprises non solvables pour lesquelles le crédit sera refusé
▪ les entreprises ne présentant pas toutes les garanties requises, pour lesquelles un
crédit raisonnable sera accordé moyennant des précautions
L’analyse traditionnelle par les ratios permet de porter un jugement sur la liquidité, la rentabilité, la
structure financière de l’entreprise sans avoir une vue générale. La méthode des scores retient parmi
tous les ratios les plus discriminants, c'est-à-dire qui statistiquement, permettent distinguer les
entreprises.
D’une manière générale, la fonction score se présente comme suit :
Z + a1R1 + a2 R2 + …..+ a3R3 + k
Avec ai : coefficient de pondération ; Ri : ratios ; k : une constante
La fonction que nous étudions est celle de la banque de France :
100 Z = -1,255R1 +2,003R2 – 0,824R3 + 5,221R4 – 0,689R5 – 1,164R6 + 0,706R7
+1,408 R8 – 85,544
R1 = [Frais financiers / EBE] x100 ;
R2 = [Ressources Stables / Capitaux Investis] x 100
Capitaux investis = Immobilisations brutes + BFE;(couverture des capitaux investis)
R3 = [CAFG / Endettement global] x 100; (capacité de remboursement)
R4 = EBE / CA HT] x 100 ; (taux d’E B E)
R5 = [Dettes commerciales / Achats TTC] x 360 ; (délai crédit – fournisseur)
Dettes commerciales = fournisseurs + EAP ;
R6 = Taux de croissance de la VA ;
R7 = [Créances clients + EENE / CA HT] x 360 ; (délai découvert – clients)
R8 = Investissements Physiques / VA.
La fonction Z peut être calculée par le biais du tableau suivant :

Coefficients des Contribution des


ratios de la fonction Valeur des ratios ratios au score
Ratios (1) 1 x (2 – 3)
De l’entreprise Valeur pivot
(2) (3)
R1 - 1,255 62,8
R2 + 2,003 80,2
- 0,824 24,8
R3
+ 5,221 6,8
R4 - 0,689 98,2
R5 - 1,164 11,7
R6 + 0,706 79
R7 + 1,408 10,1
R8
100 Z =
Z=

L’utilisation de la fonction conduit à identifier trois zones où l’on pourrait situer l’entreprise par
rapport au risque de défaillance :
• Zone défavorable : Z < - 0,25 ; les entreprises qui se situent dans cette zone présente un risque
de défaillance élevé.
• Zone d’incertitude : - 0,25 ≤ Z ≤ 0,125 ; la situation de l’entreprise n’est pas parfaitement lisible
• Zone favorable : Z > 0,125 ; l’entreprise se trouve dans une situation normale.

Le tableau suivant indique la probabilité de défaillance associée au score :

Pouvoir prédictif de la fonction Probabilité d’être une entreprise en difficulté (%)

Z < - 1,875 100


- 1,875 ≤ Z < - 0,875 95,6
- 0,875 ≤ Z < - 0,25 73,8
- 0,25 ≤ Z < 0,125 46,9
0,125 ≤ Z < 0,625 33,4
0,625 ≤ Z 9,5

La méthode de score n’est pas un moyen de gestion ; elle offre simplement une indication sur le degré
de vulnérabilité de l’entreprise. Toutefois, cette méthode présente des limites en ce sens qu’elle
sélectionne les ratios à utiliser ; elle ne rend donc pas compte de la totalité des phénomènes. Elle doit
toujours être appuyée par un diagnostic d’exploitation, financier,…Le diagnostic des ratios fournit des
informations statiques calculées à une date donnée. L’étude des flux financiers apportera un éclairage
plus dynamique et plus évolutif du diagnostic.

2.La notation financière


La notation financière (rating en anglais) désigne le processus d’évaluation de la solvabilité d’une
entreprise réalisé par un organisme indépendant (une agence de notation). Le rôle des agences de
notation est d’apprécier la capacité d’une entreprise à rembourser ses dettes. Pour ce faire, les agences
de notation réalisent une analyse financière approfondie à partir d’informations comptables fournies
par l’entreprise en intégrant l’éclairage des données sectorielles et concurrentielles. Toutefois, ces
agences n’effectuent pas un travail d’audit financier qui les conduirait à se prononcer sur la fiabilité
des comptes.

POINTS A RETENIR
1-Intérêt du bilan fonctionnel
-l’établissement du bilan fonctionnel
TD N° 4- ANALYSE FONCTIONNELLE DE LA STRUCTURE FINANCIERE

CAS N°1- L’ENTREPRISE SUCCES

L’entreprise SUCCES a pour activité principale la confection de sacs à dos. Sa clientèle se


compose de grossistes et de magasins spécialisés. Le Directeur Général, M. KOFFI est préoccupé
par la situation financière de l’entreprise dont il assure la gestion. Il vous confie l’analyse de la
situation financière de ladite structure et vous remet à cet effet, en annexe1 son bilan comptable
ainsi que des informations complémentaires en annexe 2.

Mission :
1-Etablir le bilan fonctionnel
2- Etablir le bilan fonctionnel condensé
3-Calculer le Fonds de Roulement Net Global, le Besoin en Fonds de roulement Global et la
Trésorerie Nette ; exprimez la relation existant entre les indicateurs calculés précédemment.
4-Calculer les ratios de couverture des immobilisations et d’indépendance financière de
l’entreprise.
5-Commenter la situation financière de l’entreprise SUCCES et proposer des solutions.

ANNEXE 1 – BILAN COMPTABLE AU 31 DECEMBRE 2017

Actif (en milliers de francs FCFA) Montant brut Amortissements Montant net
& provisions

Charges immobilisées
-frais d’établissement 20.000 - 20.000
-charges à répartir 175.000 - 175.000
-prime de remboursement d’obligations 100.000 - 100.000
Immobilisations incorporelles
-frais de recherche et développement 4.000 2.000 2.000
-brevets 15.000 12.500 2.500
-fonds commercial 60.000 - 60.000
Immobilisations corporelles
-terrains 1.300.000 - 1.300.000
-bâtiments 4.500.000 3.750.000 750.000
-installations et agencements
-matériel 5.400.000 1.450.000 3.950.000
-immobilisations en cours 1.100.000 225.000 875.000
Immobilisations financières 150.000 - 150.000
-titres de participations
-prêts 520.250 25.000 495.250
30.000 - 30.000

Total actif immobilisé 13.374.250 5.464.500 7.909.750

Actif circulant HAO


-créances sur cessions d’immobilisations 350.000 - 350.000
Actif circulant A.O
-stock de matières premières 3.000.000 40.000 2.960.000
-stock d’en cours de produits finis 200.000 - 200.000
-stock de produits finis 1.500.000 125.000 1.375.000
-fournisseurs, avances et acomptes 140.000 - 140.000
-Créances - clients 2.898.500 67.250
2.831.250
-charges constatées d’avance 45.000 -
45.000

Total actif circulant 8.133.500 232.250 7.901.250

Titres de placement 300.000 - 300.000


Banque 12.500 - 12.500
Caisse 1.500 - 1.500

Total trésorerie - actif 314.000 - 314.000

Ecarts de conversion- Actif 60.000 60.000

Total général 21.881.750 5.696.750 16.185.000

Passif (en milliers de francs CFA) Montant

Capitaux propres
-capital social 5.000.000
-capital souscrit non appelé -750.000
-prime d’émission 600.000
-réserve légale 150.000
-autres réserves 2.000.000
-RAN créditeur 7.500
-Résultat de l’exercice 1.230.000
-subvention d’exploitation 210.000
-provisions réglementées 65.000

Total des capitaux propres 8.512.500

Dettes financières
-emprunts obligataires 2.250.000
-emprunts SGBCI 1.150.000
-provisions pour risques et charges 145.000

Total dettes financières 3.545.000

Total ressources stables 12.057.500

Passif circulant HAO


-fournisseurs d’investissement 250.000
Passif circulant A.O
-fournisseurs 2.730.000
-clients, avances et acompte 80.000
-Etat, impôt BIC 925.000
-Produits constatés d’avance 2.500
-Risques provisionnés d’exploitation 20.000

Total passif circulant 4.007.500

Trésorerie-passif
-Banques, crédit d’escompte -
-Banques, crédit de trésorerie -
-Banques, découverts -

Total Trésorerie -passif -

Ecarts de conversion-passif 120.000

Total général 16. 185.000

ANNEXE 2 : INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

1. Existence d’ICNE sur prêt d’un montant de 300 000


FCFA.

2. Les ECA concernent :

- Créances-Clients : 25.000 000 FCFA

- Fournisseur d’exploitation : 20.000 000FCFA

- Emprunts : 10.000 000 FCFA

- Prêts : 5. 000 000 FCFA

3. Les ECP concernent :


- Créances-clients : 80.000 000 FCFA

- Prêts : 40.000 000 FCFA

4. Des ICNE sur emprunts sont estimés à 500 000 FCFA.

5. Les amortissements cumulés :

- Des frais d’établissement : 2.000 000FCFA

- Des charges à repartir : 5.000.000FCFA

6. Les EENE valent 5.000 000 FCFA.


7. Les concours bancaires courants figurant dans les emprunts valent : 800 000
FCFA.
8. L’entreprise SUCCES a financé au début de l’exercice 2016 un matériel industriel par un
financement par crédit - bail aux conditions suivantes:

- Valeur d’origine du matériel : 800.000.000 FCFA.

- Durée du contrat 5 ans (amortissement linéaire).

CAS N°2 – LA SOCIETE TUBOX

La société TUBOX, fabricant de tubes en acier, connaît actuellement un développement de son


activité qui d’après les prévisions devraient se poursuivre.
Ses dirigeants souhaiteraient analyser la structure financière de l’entreprise pour vérifier son
équilibre et connaître les possibilités d’endettement afin de programmer de nouveaux
investissements.
Vous disposez en annexe des trois derniers bilans fonctionnels et de renseignements
complémentaires en millions de FCFA.

ANNEXE 1- RENSEIGNEMENTS COMPLEMENTAIRES EN MILLIONS DE FCFA

Éléments N–2N–1N

Chiffre d’affaires 2 184 2 445 2 664


Capacité d’autofinancement 74 90 68

Les investissements prévus sont de 500 0 0 0 0 0 0 F C FA sur deux ans.


ANNEXE 2 : BILANS FONCTIONNELS EN MILLIONS DE FCFA

Bilans fonctionnels

Actif N–2N–1N Passif N–2N–1N

Emplois stables Ressources stables


• Actif immobilisé brut 864 1200 1500 • Capitaux propres 240 228 180
• Amortissements, dé-
préciations et
provisions
• Dettes financières

Actif circulant Passif circulant


• Actif circulant • Passif d’exploitation
d’exploi- tation
• Passif hors
• exploitation
Actif circulant
hors • Trésorerie - Passif
exploitation

• Trésorerie-Actif
Totaux

Totaux

284 442 593

516 532 584

864 1 200 1 500 1 040 1 202 1 357

372 468 540


1 065 1 270 1 400

12 120 144

520 697 877

11 12 12

4 5 6

1 080 1 287 1 418 904 1 285 1 561

1 944 2 487 2 918 1 944 2 487 2 918

Mission :
1-Évaluer le fonds de roulement net global, le besoin en fonds de roulement d’exploitation, le
besoin en fonds de roulement hors exploitation et la trésorerie nette, puis commenter leur
évolution.
2-Calculer et interpréter les ratios suivants :
– couverture des capitaux investis ;
– financement des emplois stables ;
– capacité de remboursement ;
– poids du besoin en fonds de roulement d’exploitation en jours de chiffre d’affaires
hors taxes.

TD N°5-ANALYSE PATRIMONIALE DE LA STRUCTURE FINANCIERE

CAS N°1- SARL VITRAIL-CI

La société SARL VITRAIL-CI fabrique et commercialise des fenêtres et des baies vitrées en
aluminium pour des particuliers et des professionnels. L’exercice comptable coïncide avec
l’année civile. La gérante de la société, Madame KOUA souhaite connaître la situation financière
de l’entreprise VITRAIL-CI. En consultant les annexes 1 et 2, elle vous demande d’analyser
cette situation à partir du bilan fonctionnel de l’entreprise.

ANNEXE 1: Renseignements complémentaires


- Les terrains sont évalués à 9 000 000 F.
- Le matériel de transport est estimé à 5 000 000 F.
- Les titres de participation sont constitués par 950 « actions SIVOP ». La valeur actuelle à la
B.R.V.M. de l’action est de 20 000 F.
- Le matériel de bureau est estimé à 4 500 000 F.
- Le stock de sécurité de matière première a une valeur présente de 1 500 000 F.
- La provision financière concerne un procès que l’entreprise est certaine de perdre. L’issue
du procès sera connue d’ici deux mois.
- Le poste ‘‘Créances clients et comptes assimilés’’ comprennent des effets à recevoir pour un
montant de 20 000 000 F qui sont considérés comme très facilement négociables.
- 4 500 000 F d’emprunt seront remboursés en N + 1.
- La répartition de bénéfice est la suivante : réserve légale (12%) ;
5 000 000 F de dividendes seront versés aux actionnaires ; réserve facultative 1 500 000 F ; le
reliquat est reporté à nouveau.
- Une créance douteuse de 1 000 000 F est irrécouvrable
- Une créance douteuse de 5 000 000F.

Travail à faire
1) Présenter le bilan financier
2) Etablir le bilan financier condensé en valeurs.
3) Calculer les fonds de roulement Financier et Etranger
4) Analyser la situation financière de l’entreprise en calculant les ratios suivants :

Ratios Moyenne de la branche d’activité

Ratio d’autonomie financière 0,85

Ratio de financement permanent 1,30


Ratio de liquidité réduite 0,70
Ratio de liquidité générale
Ratio de liquidité immédiate
5) Faites un commentaire succinct sur la situation financière de l’entreprise. Quelles
solutions doit-on envisager pour améliorer cette situation ?

ANNEXE N°2 – Bilan comptable de la société VITRAIL-CI au 31 décembre 2016


CAS N°2- LA SOCIETE DECOR

Vous êtes conseiller (e) d’entreprise à la banque IVOIRBANK. Un de vos clients, la société
DECOR, distributeur de peinture et revêtements murs et sols, a constitué un dossier de demande
de prêt d’un montant de 100.000KFCFA pour l’implantation d’un nouveau magasin.
Le dossier comprend les trois derniers bilans financiers.

Bilans financiers (en KFCFA)

ACTIF N N-1 N-2 PASSIF N N-1 N-2

Actif à plus d’un an 588 400 488 475 Passif à plus d’un an
(1)
000 200

Capitaux propres 290 288 458


400 000 568

Actif à moins d’un an Dettes financières 380 346 16


400 000 632

Stocks et en cours 59 200 80 800 61 280 670 634 589


800 880 280

Créances à moins 70 000 73 600 71 360 Passif à moins d’un 119 85 280 76 800
d’un an an 200

EENE 10 000 - - Dettes fournisseurs 89 200 65 280 62 800

Disponibilités 62 400 77 700 58 240 Fournisseurs, effets à 20 000 15 000 10 000


payer

201 600 232 190 Dettes fiscales 10 000 5000 4000


160 880

790 000 720 666 TOTAL 790 720 666


TOTAL 160 080 000 160 080
dont 300.000KFCFA d’investissements productifs
(1)

Compte de résultat N (en KFCFA)

CHARGES Montant PRODUITS Montant

Charges d’exploitation Produits d’exploitation

Achats de marchandises 100 000 Ventes de marchandises 300 000

Variation de stocks 30 000 Autres produits d’exploitation 200.000

Transports 60 000 Produits financiers 5 000

Services Extérieurs 20 000 Produits exceptionnels 10 000

Impôts et taxes 10 000

Autres charges 50 000

Charges de personnel 80 000


Dotation aux amortissements 20 000

Charges financières 15 000

Charges exceptionnelles 20 000

Impôt sur les bénéfices 27 500

TOTAL 432 500 TOTAL 515 000

Résultat Net de l’exercice : 82 500

Informations complémentaires
- La Valeur Ajoutée de l’exercice N-1 est de 130 000FCFA.
-TVA = 18%

-Les ratios significatifs de la fonction score Z de la banque de France :


R1 = [Frais financiers / EBE] x100 ;

R2 = [Ressources Stables / Capitaux Investis] x 100

Capitaux investis = Immobilisations + BFE;(couverture des capitaux investis)


R3 = [CAFG / Endettement global] x 100; (capacité de remboursement)

R4 = EBE / CA HT] x 100 ; (taux d’E B E)

R5 = [Dettes commerciales / Achats TTC] x 360 ; (délai crédit – fournisseur)

Dettes commerciales = fournisseurs + Effets A Payer ;


R6 = Taux de croissance de la VA ;

R7 = [Créances clients + EENE / CA HT] x 360 ; (délai découvert – clients)

R8 = Investissements Productifs / VA.

QUESTIONS :
1-Analyser l’évolution des bilans financiers ainsi que celle du fonds de roulement financier.
2-Calculer et interpréter les ratios de solvabilité, d’autonomie financière et de liquidité.
3-Prenez la décision d’accepter ou de rejeter la demande de prêt.
4-Analyser le risque de faillite de la société DECOR par la méthode des scores en se servant du
bilan et du compte de résultat de l’exercice N :
a-Ecrire la fonction score de la banque de France.
b-Calculer les ratios significatifs de la fonction score de la banque de France.
c-Calculer Z et préciser la zone de risque de défaillance de la société DECOR.
d-Déterminer la probabilité d’être en difficulté de cette société. Commenter.
CHAPITRE 5-ANALYSE DYNAMIQUE DU RISQUE DE FAILLITE : LE TABLEAU DES
FLUX DE TRESORERIE

L’approche patrimoniale et fonctionnelle du bilan nous permet d’évaluer, à un instant donné le


déséquilibre financier. Ces deux approches aboutissent à appréhender la rentabilité et le risque à partir
de la structure du bilan et de la formation du résultat au cours d’une période. Qu’elle soit financière ou
fonctionnelle, l’approche est statique et s’appuie sur l’analyse des stocks, d’actifs et des ressources
permettant de les financer. Les informations fournies par le bilan et le compte de résultat ne permettent
de comprendre l’évolution de l’entreprise. Ces documents classiques ne fournissent pas directement
des informations portant sur : le montant des investissements réalisés ; le montant de l’endettement
contracté ; le montant des dividendes distribués ; …. .
De telles informations qui facilitent l’analyse de la stratégie mise en œuvre par l’entreprise sont
contenues dans le TAFIRE (croissance interne ou externe, financement, distribution de dividendes,
recentrage,…).
L’analyse statique est insuffisante pour comprendre l’évolution de la structure d’un bilan. Il faut
donc compléter une telle analyse par une approche dynamique. Une telle approche s’appuie sur
les flux, les principaux outils que nous examinerons dans ce chapitre sont les tableaux de flux. Le
TAFIRE fait partie de la méthode d’analyse des flux. Il complète le diagnostic de l’entreprise
par une approche plus globale et plus dynamique.

Section 1 – Définition et Objectifs


1.1 - Définition
Le TAFIRE participe du désir d’expliquer et d’analyser les mouvements intervenus entre deux bilans
au cours d’une période. Il constitue un état qui décrit la manière dont au cours d’un exercice, les
ressources dont a disposé l’entreprise lui ont permis de faire face à des besoins. Le TAFIRE, tableau
des ressources et des emplois, explique les variations du patrimoine de l’entreprise au cours de la
période de référence.
1.2 – Objectifs du TAFIRE
Le TAFIRE permet d’analyser les politiques de financement et d’investissement de l’entreprise. Il vise
à vérifier si au cours d’un exercice les grands principes de l’équilibre financier ont été respectés.
Le tableau de financement (TAFIRE) est par conséquent, l’outil utilisé pour examiner, analyser la
situation de la trésorerie de l’entreprise au cours de plusieurs exercices. Ceci est possible par
confrontation des bilans successifs et surtout par l’évolution des BFR et des fonds de roulement.
L’indicateur de plus en plus utilisé pour diagnostiquer le risque de faillite de façon dynamique est
l’ETE.

3-L’Excédent de Trésorerie d’Exploitation (ETE)

L’ETE est un indicateur pertinent pour contrôler la capacité de l’entreprise à générer des liquidités
grâce à son activité d’exploitation au cours d’une période. Il permet à l’entreprise de juger sa capacité
à financer sa politique de croissance et à faire face à ses obligations (remboursement des emprunts,
paiements des dividendes, de l’impôt sur les sociétés…). Il représente le flux de trésorerie secrété par
le cycle d’exploitation. L’étude de son évolution permet de prévenir un risque de défaillance.

ETE = EBE – Variation du BFE- Production immobilisée

NB :
▪ L’ETE indique l’impact de l’activité d’exploitation sur la trésorerie de l’entreprise. En tant
qu’indicateur du risque de faillite, la variation de l’ETE renseigne les responsables
d’entreprise sur les difficultés éventuelles qui seraient dues à une croissance du BFE
supérieure à l’EBE.
▪ Un ETE négatif (ou faiblement positif) traduit une situation dangereuse ; sur plusieurs exercices
des ETE négatifs ne peuvent conduire qu’à la cessation des paiements, voire à la faillite.
▪ Un ETE important et croissant indique l’entreprise est bien gérée et organisée.
▪ L’effet de ciseaux
L’ETE rend compte des limites d’une politique de croissance par l’effet de ciseaux. En effet,
l’augmentation du chiffre d’affaires ne conduit pas toujours à un accroissement de l’ETE. Certes, la
croissance du chiffre d’affaires fait croître l’EBE mais elle induit aussi une augmentation du BFE.
Dans le cas où le BFE augmente davantage que l’EBE, il existe un seuil au-delà duquel la croissance
du chiffre d’affaires tend à réduire la trésorerie. Ce phénomène est connu sous le nom d’effet de
ciseaux.

II – Elaboration du TAFIRE
L’élaboration du TAFIRE repose sur deux critères :
▪ un critère de stabilité appliqué pour identifier les emplois et les ressources
concourants à la détermination de la variation du fonds de roulement net global.
▪ Un critère de rattachement aux cycles fondamentaux de l’activité de l’entreprise :
investissement ; financement et exploitation.
L’application de ces critères gouverne l’établissement du bilan différentiel (qui constitue la première
étape de l’élaboration du TAFIRE) et la détermination des emplois et ressources complémentaires
nécessaires à la construction du TAFIRE.

1 – Le Bilan différentiel
Le TAFIRE est construit sur la base de deux Bilans consécutifs pour lesquels ont fait les différences
poste à poste de manière à dégager les flux correspondant. On obtient ainsi le bilan différentiel.
Eléments N-1 N VARIATIONS
- +
Eléments d’Actif
Emplois stables
- immob. incorpo
- immob. corpo.
- immob. Fin.
Emplois cycliques
- stocks
- créances
- disponibilités
Total Actif
Eléments du Passif
Ressources stables
- capital social
- réserves
- subventions
- dettes financières
Ressources cycliques
- fournisseurs
- Etat
- trésorerie - passif
Total Passif

2 – Le Tableau des Emplois et Ressources


Il est établi à partir du bilan différentiel et permet d’identifier les emplois et ressources de la période
étudiée.
On appelle emploi, toute augmentation d’un élément de l’actif et toute diminution d’un élément du
passif.
On appelle ressource, toute augmentation d’élément du passif et toute diminution d’un élément de
l’actif.

Emplois Ressources
Emplois Stables Ressources Stables
Actif Immobilisé Ressources Stables

Ressources Stables Actif Immobilisé


Emplois cycliques Ressources cycliques
Emplois Cycliques Ressources Cycliques

Ressources Cycliques Emplois Cycliques

Total Emplois Total Ressources

3 – Les emplois et Ressources complémentaires à déterminer

Le TER construit à partir d’évaluation poste à poste de 2 bilans consécutifs ne permet pas de
reconstituer tous les flux financiers de la période. Il apparaît nécessaire de compléter ces variations par
les informations contenues dans les états annexés et de calculer certaines fois des ressources et des
emplois en vue de l’établissement du TAFIRE.
Les Ressources Stables à déterminer sont :
• La CAFG
• Les cessions : elles figurent au TAFIRE pour leur prix de cession.
• Les augmentations de capital : seules les augmentations de capital en numéraires apportent des
ressources nouvelles à l’entreprise ; c’est donc deux modalités qui sont inscrites dans le
TAFIRE. La prime d’émission, lorsqu’elle existe est ajoutée au montant du capital appelé.
Au niveau des autres augmentations de capitaux propres, seules les nouvelles subventions
d’investissement obtenues au cours de l’exercice sont prises en compte.
• Les augmentations de dettes financières : sont pris en compte, les emprunts nouveaux à
LMT contractés au cours de l’exercice. Lorsqu’il s’agit d’emprunts obligataires, la somme
retenue est celle versée par les obligataires c'est-à-dire nombre d’obligations x prix
d’émission.

Les Emplois Stables à déterminer :


• Les dividendes : il s’agit des dividendes distribués au cours de l’exercice (dividendes de
l’exercice précédent mis en paiement au cours de l’exercice)
• Les acquisitions d’immobilisations : elles portent sur les immobilisations incorporelles,
corporelles et financières acquises au cours de l’exercice.
• Les réductions de capitaux propres : il s’agit essentiellement des réductions de capitaux
propres se traduisant par des sorties de fonds.
• Les remboursements des dettes financières : il s’agit encore des remboursements des dettes à
LMT effectués au cours de l’exercice.
• Les Charges immobilisées : il s’agit des charges transférées au cours de l’exercice.

La détermination des différents emplois et ressources se fait par le biais des tableaux
suivants :

Eléments Valeur brute au Augmentations Diminutions Valeur brute à la fin de


début de l’exercice l’exercice
III – Structure du TAFIRE
Le TAFIRE version SYSCOHADA, est un tableau à deux parties :
ère
▪ la 1 partie du TAFIRE : elle permet de calculer les soldes financiers
ème
▪ la 2 partie du TAFIRE : elle regroupe les emplois et ressources stables.

ère
1 – La 1 Partie du TAFIRE –Détermination des soldes financiers de l’exercice
Cette partie prépare la présentation du tableau lui-même

➢ Besoin de financement d’exploitation (BFE)


Le BFRE correspond au montant des capitaux investis dans le cycle d’exploitation.

BFE= (stocks + créances d’exploitation) – dettes d’exploitation


➢ Capacité d’autofinancement globale (CAFG)
C’est la trésorerie potentielle dont l’entreprise peut disposer pour financer l’investissement. La CAFG
est l’expression de l’aptitude de l’entreprise à renouveler ses investissements. La CAFG est le
principal solde financier du Tafire. Elle constitue un indicateur essentiel de performance de
l’entrprise. !ùù

CAFG=EBE + produits encaissables restants – charges décaissables restantes (à l’exclusion des


reprises et des dotations)

CAS PRATIQUE

En milliers de francs

Frais financiers 8700 EBE 99200


Perte de change Transfert de
change
d’exploitation
Charges HAO Revenus 3800
financiers
Participation Transfert de
charges
financières
Impôt sur le 26350 Gains de change 1200
résultat
Produits HAO
Transfert de
charges HAO
Total (I) 35230 Total (II) 104 200

CAFG = Total (II) - Total (I) = 104 200 – 35230= 68 970

➢ Autofinancement
C’est la CAFG diminuée des dividendes distribués au cours de l’exercice.

AF = CAFG - Dividendes distribués au cours de l’exercice N-1


AF= 68970

➢ Variation du besoin de financement d’exploitation (BFE)


V BFE= variation stocks + variation de créances + variations dettes circulantes (à l’exclusion des
éléments HAO)
(Pour la suite voir tableau)

ème
2 – La 2 Partie

Voir imprimés

IV – TAFIRE et Diagnostic
Le TAFIRE permet d’analyser la politique d’investissement et de financement de l’entreprise et de
vérifier à travers la variation du fond de roulement si les grands principes de l’équilibre financier sont
respectés. Aussi, son importance n’a de sens que si les variations obtenues à partir du bilan différentiel
présentent une signification économique et financière claire.

Variation d’éléments d’actif et passif Opérations correspondantes


Augmentation d’immob. Incorp et corpo Investissement en matériel (croissance interne)
Augmentation d’immob. Financières Investissement en portefeuille (croissance externe)
Contraction d’un crédit supplémentaire
Augmentation des dettes financières Renforcement des capitaux propres
Augmentations des réserves Désinvestissement
Diminution des immob. Corpo. et financ. Remboursement des dettes financières.
Diminution de dettes financières

L’analyse de ces variations permet d’apprécier :


▪ l’importance relative des dividendes
▪ l’opportunité de la distribution des dividendes au regard de l’endettement de
l’entreprise
▪ l’utilisation de la dotation aux amortissements
▪ l’adéquation entre l’origine des ressources et leur utilisation

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