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La banque islamique, aussi, joue un rôle essentiel dans l’activité financière en tant
qu’intermédiaire : d’une part, la banque avec les apporteurs de capitaux (les déposants) ;
d’autre part, la banque avec les demandeurs de capitaux (les entrepreneurs).
Dans ce contexte on va traiter un ensemble de produits islamique qui sont conformes aux
principes de la charia, essentiellement la prohibition d’usure, le partage de risque,
l’adossement à des actifs tangibles, la clarté…
Les projets engagent le plus souvent des investissements lourds sur une longue période.
L’entrepreneur peut rarement autofinancer son opération et, au surplus, il peut hésiter à
porter le risque tout seul.
– la manière dont les résultats de l’exploitation, bons ou mauvais, seront imputés à chacun ;
– une seule partie gère l’entreprise et dispose du capital, le droit sur le capital et le droit
d’utiliser celui-ci étant distincts ;
– une seule partie supporte la perte tandis que les deux se partagent les profits ;
Mudaraba (Commandite): Moudaraba est tout contrat mettant une relation une ou
plusieurs banques participatives (rab el mal) qui fournissent le capital en numéraire
et/ou en nature et un ou plusieurs entrepreneurs (moudarib) qui fournissent leur
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François Guéranger,2009, Dudon.
travail en vue de réaliser un projet. La responsabilité de gestion de projet incombe
entièrement au(x) entrepreneur(s). Les bénéfices réalisés sont partagés selon une
répartition convenue entre les parties et les pertes sont supportées exclusivement
par Rab el Mal, sauf en cas de négligence, de mauvaise gestion, de fraude ou de
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violation des stipulations au contrat par le Moudarib.
Le contrat Mudaraba est la bonne solution en cas de la rencontre d’un entrepreneur
riche d’un savoir-faire mais pauvre en capitaux et, à l’inverse, d’un investisseur à la
recherche d’un projet entrepreneurial autrement que financièrement trouve son
expression juridique et financière. L’apporteur de capitaux peut aussi apparaître
comme un partenaire dormant
•Lors de la signature du contrat toutes les clauses doivent être mentionnées : l’objet du
contrat, l’échéance, les proportions du partage de profit et de perte. Même la nature du
projet peut être spécifiée, le client ayant le droit de choisir, soit un projet particulier qui
attire son intention, soit un pool d’investissement.
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Loi n°103-12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés
4. Le profit est partagé entre l’entrepreneur et la banque selon les modalités convenues.
Musharaka (joint-venture)
La musharaka est contrat ayant pour objet la participation, d’une banque participative, à un
objet, en vue de réaliser un profit.
Les parties supportent les pertes à hauteur de leur participation et partagent les profits
selon un pourcentage prédéterminé.
Dans le cas d’un partenariat permanent, l’objectif de la banque est de participer, de manière
active et opérationnelle, au développement économique tout en plaçant ses capitaux.
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Loi n°103-12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés
Dans le cas inverse, la banque considère, dès le départ, qu’elle n’est partenaire de
l’entreprise que pour un temps. La participation digressive (musharaka mutanaqisa)
organise, dès l’origine, le transfert de ses titres de partenariat au bénéfice de l’entrepreneur
avec un paiement éventuellement progressif, permettant à la banque de se désengager peu
à peu. L’entrepreneur bénéficie d’une appropriation progressive du résultat de l’activité
(musharaka an-naqisa). Dans l’intervalle, la gestion des fonds mis, par la banque, à la
disposition de l’entreprise est placée sous la responsabilité de celui-ci. L’objectif est la
croissance du capital ainsi engagé, avec un risque de perte à envisage.
2. les deux parties gèrent l’entreprise conjointement selon les termes du contrat.
Le paiement par le client au titre de cette opération est effectué selon les modalités
convenues entre les deux parties.4
La vente est définie dans la Charia comme l'échange d'une chose de valeur avec une autre
chose de valeur, suite à un consentement mutuel. La jurisprudence islamique a établi un
certain nombre de règles à pratiquer pour le contrat rendre acceptable dans le cadre de
charia :
5. Le sujet de la vente ne doit pas être un produit utilisé à des fins illicites, comme le porc, le
vin, etc.
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Loi n°103-12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés
6. Le sujet de la vente doit être spécifiquement connu et identifié par l'acheteur.
8. La certitude de prix est une condition nécessaire pour la validité d'une vente.
Il existe trois parties dans un contrat Mourabaha: le client de la banque, qui est l’acheteur
final du bien, le vendeur qui est le fournisseur du bien, et un intermédiaire, la banque, qui
joue le rôle d’acheteur auprès du fournisseur et de vendeur auprès de son client.il y a deux
opérations : l’une entre le fournisseur et la banque et l’autre entre la banque et son client.
Tout contrat en vertu duquel l’une des deux parties, banque participative ou client,
verse d’avance le prix intégral d’une marchandise dont les caractéristiques sont définies au
contrat, à l’autre partie qui s’engage à livrer une quantité déterminée de ladite marchandise
dans un délai convenu.5
Dans certaines circonstances de la vie des affaires, il peut être nécessaire qu’une
marchandise soit achetée et son prix réglé immédiatement mais que la chose soit livrée plus
tard. Plus généralement, le financement de l’exploitation générale de l’entreprise agricole,
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Loi n°103-12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés
industrielle ou artisanale, de son besoin en fonds de roulement, sort du schéma simple dans
lequel un emprunt permet la fabrication d’un bien particulier dont la vente fournira les
fonds permettant le remboursement du concours financier. La finance classique connaît le
financement de l’activité, le prêt pour le fonds de roulement, donnant une certaine
souplesse d’utilisation à l’entreprise. Cette formule générale se rencontre plus difficilement
en finance islamique puisqu’il faut toujours rattacher un financement à un bien concret et,
en principe existant. C’est cette question que résout le contrat salam qui se caractérise par
un achat/vente immédiat de biens et services avec règlement/livraison dissociés : paiement
immédiat et livraison différée. L’objectif est de procurer aux entreprises un financement à
court terme, essentiellement pour les besoins de leur exploitation courante ou même,
aujourd’hui, pour le préfinancement à l’exportation.
En principe, la vente salam concerne la vente d’un bien qui ne sera livré que plus tard même
si son prix est réglé immédiatement sous peine de nullité
Le bien faisant l’objet d’un contrat salam peut être un produit industriel ou agricole ou
encore un service, mais pas une monnaie ou un produit alimentaire.6 Il sert de garantie pour
la banque en matérialisant la contrepartie de l’argent que celle-ci a fourni à l’entrepreneur.
Comme dans les autres contrats, le bien qui fait l’objet du salam doit être déterminé dès
l’origine avec précision pour éviter les contestations ultérieures, d’autant que ce bien
n’existe pas encore. De même, le bien pouvant se détériorer avant sa livraison définitive, la
banque souhaite avoir l’assurance que l’engagement de l’entreprise puisse être honoré
même si la livraison peut être échelonnée. Le cas échéant, un bien identique mais d’une
autre provenance peut être livré.
Le Salam a été créé pour que les agriculteurs puissent financer leurs besoins de production
ou simplement trouver des moyens de subsistance pour leur famille avant leur récolte,
sachant qu’ils ne pouvaient pas contracter d’emprunt avec intérêt (interdit du riba).
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L’acheteur (la banque participative) doit verser la totalité de la somme demandée par le
vendeur. Les produits doivent être précisés en quantité et qualité même en incertitude
relative sur la récolte. La date et le lieu de livraison doivent être expressément spécifiés. Le
contrat Salam ne peut pas s’appliquer sur des biens qui peuvent être livrés dans l’immédiat.
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François Guéranger,2009, Dudon
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François Guéranger,2009, Dudon
Istisnaa
Une partie, le preneur (mustasnia), demande donc à une autre, l’entrepreneur (sania),
d’effectuer un travail de construction ou de fabrication pour son compte. La description de
la marchandise, le prix, le délai de livraison et les modalités de paiement doivent être bien
spécifiés dès le départ. À la fin, le manufacturier livre le bien à la banque qui le transfert au
client, lequel règle celle-ci selon les modalités convenues. Il s’agit d’une forme
d’engagement irrévocable, le paiement pouvant être fait d’avance, différé ou échelonné.
Une fois que la convention est signée, le bien à fabriquer appartient à l’acheteur et, en
contrepartie, le prix demandé est acquis au fabricant même si le paiement peut être
échelonné. Toutefois, l’acheteur final a, lui seul, l’option de ne pas remplir sa part du contrat
si le bien n’est pas conforme à ce qui était prévu.
Le contrat istisna ne peut être conclu que pour des biens à construire et non pour des
produits qui ne requièrent aucune élaboration précise (récoltes…).
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Loi n°103-12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés
1. Le client demande à la banque de fabriquer un bien décrit avec des spécifications
précises.
IJARA : Tout contrat selon lequel une banque participative met, à titre locatif, un bien
meuble ou immeuble déterminé et propriété de cette banque, à la disposition d’un client
pour un usage autorisé par la loi.
Les dépenses engagées par une entreprise en matière d’investissement peuvent être
lourdes et un financement progressif sous la forme d’un achat avec paiement d’échéances
peut être la seule manière de satisfaire les besoins d’équipement de l’agent économique.
Par ailleurs, pour des raisons diverses, notamment du fait du coût de certains biens ou
équipements, les entreprises peuvent réaliser des opérations qui ne sont ni des achats ni
des ventes mais des locations : elles ne sont pas intéressées par la propriété de
l’équipement considéré mais par l’usage qui peut en être fait et donc par le profit que l’on
peut retirer de cet usage.
L’opération peut être une location simple, le bien revenant à son détenteur à l’échéance, ou
comporter une option d’achat que l’utilisateur peut exercer.
Il fait donc intervenir trois acteurs : un fournisseur de biens, la banque (ajir ou mujir) qui
achète l’équipement et devient bailleur en le louant, pour une période déterminée, à son
client (mustajir) lequel devient locataire (ou preneur) et paye un loyer (ujrat).
– le client se met en relation avec le vendeur du bien et rassemble toutes les informations
nécessaires ;
– le client prend contact avec la banque et lui propose de mettre sur pied un contrat d’ijara
en lui promettant de prendre le bien en location une fois que la banque aura acquis celui-ci ;
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Loi n°103-12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés
L’acquisition doit se faire à un prix prédéterminé par l’intermédiaire d’un contrat, puis la
banque transfère la propriété du bien par l’intermédiaire d’un contrat de vente ou de don.
Il est essentiel que la période de location soit fixée sans ambiguïté. De même, la durée de la
location et les modalités de paiement (montant du loyer payé d’avance, à terme, par
tranches…, périodicité, délais de paiement) doivent être fixées lors de la conclusion du
contrat, même s’il est aussi possible d’en prévoir une révision.
Sukuk
Les Sukuk (pluriel de Sakk) sont les équivalents islamiques du financement obligataire pour les
entreprises et les émetteurs souverains qui souhaitent se conformer aux principes de la Sharia. Il
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François Guéranger,2009, Dudon
s'agit de produits financiers adossés à un actif tangible et à échéance fixe, le sakk confère un droit de
propriété sur les actifs de l’émetteur, et son porteur reçoit une partie du profit attaché au
rendement de l’actif sous-jacent. Ainsi, L'intérêt est remplacé par un profit prévu à l'avance à risque
quasi-nul. Cette forme d'obligation est et similaire aux asset-backed securities, à la différence que les
sukuk ne versent pas d’intérêts mais des revenus corrélés aux actifs sous-jacents.
Les Sukuk sont un moyen de financement mais surtout un moyen de mobilisation de l’Epargne. Ils
permettent de rémunérer un placement en évitant l’usage de l’intérêt (Riba). Ainsi, l’investisseur
possède une part de propriété dans un actif sous-jacent. En échange, celle-ci lui assure un revenu.
Pour cela, la société émettrice doit repérer les actifs destinés à la vente afin de les proposer aux
investisseurs Sukuk. Cette opération se réalise avec l’intervention d’une société ad Hoc, appelée SPV
(Special purpose vehicle). Les investisseurs percevront alors l’usufruit de ces actifs en fonction du
prorata de leur investissement.
Dans le cas des financements immobiliers où les Sukuk sont particulièrement utilisés, La SPV procède
à l’acquisition du bien et le donne en crédit-bail à la banque ou l’entreprise émettrice. Les loyers de
crédit-bail constitueront les revenus sur lesquels s’appuiera la rémunération des porteurs de Sukuk.
Et l’opération se clôture soit progressivement par versement fractionné du capital versé, soit en fin
de contrat, avec le rachat du bien par l’émetteur.
Les risques de cette opération sont partagés : Les investisseurs supportent les risques de crédit de
l’émetteur et les risques liés aux actifs sont supportés par la SPV. En cas de défaillance du débiteur,
les investisseurs sont protégés par leur titre de propriété, mais ils peuvent aussi bénéficier d’une
option de vente au groupe qui a monté l’opération qui est parallèle avec l’option d’achat que détient
l’entreprise au titre de son crédit-bail. 11
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http://fr.financialislam.com/les-sukuk.html